"Lisez cette œuvre et faites-la lire"
Jésus (Chapitre 38, Volume 10 ) à propos de
l’Évangile tel qu’il m’a été révélé.

L'Évangile de la Messe Paul VI
et l’Évangile tel qu’il m’a été révélé de Maria Valtorta.
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Dimanche 29 septembre 2024 - Vingt-sixième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 9,38-43.45.47-48.
En ce temps-là, Jean, l’un des Douze, disait à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il n’est pas de ceux qui nous suivent. »
Jésus répondit : « Ne l’en empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ;
celui qui n’est pas contre nous est pour nous.
Et celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense.
« Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer.
Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la. Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains, là où le feu ne s’éteint pas.
Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le. Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds.
Si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux,
là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 5, Ch 352 p 418
  • Ancienne traduction :  Tome 5, Ch 40, p 275
  • CD 5 (2eme cd), piste 1
  • USB Tome 5, piste 100
[...] Et gardez-vous de scandaliser un de ces petits dont l'œil voit Dieu. On ne doit jamais donner de scandale à personne. Mais malheur, trois fois malheur, à celui qui déflore la candeur ignorante des enfants! Laissez-les anges, le plus que vous pouvez. Trop répugnants sont le monde et la chair pour l'âme qui vient des Cieux! Et l'enfant, par son innocence, est encore tout âme. Respectez l'âme de l'enfant et son corps lui-même, comme vous respectez un lieu sacré. Sacré est aussi l'enfant car il a Dieu en lui. En tout corps se trouve le temple de l'Esprit, mais le temple de l'enfant est le plus sacré et le plus profond, et il est au-delà du double Voile. Ne remuez même pas les voiles de la sublime ignorance de la concupiscence par le vent de vos passions. Je voudrais un enfant dans toute famille, au milieu de toute réunion de personnes, pour qu'il serve de frein aux passions des hommes. L'enfant sanctifie, restaure et rafraîchit par le seul rayonnement de ses yeux sans malice.
Mais malheur à ceux qui enlèvent sa sainteté à l'enfant par leur scandaleuse manière d'agir! Malheur à ceux qui par leur conduite licencieuse transmettent leur malice aux enfants! Malheur à ceux qui par leurs propos et leur ironie blessent la foi que les enfants ont en Moi! Il vaudrait mieux qu'à tous ceux-là on attache à leur cou une meule de moulin, et qu'on les jette à la mer pour qu'ils s'y noient avec leurs scandales. Malheur au monde pour les scandales qu'il donne aux innocents! Car, s'il est inévitable qu'il arrive des scandales, malheur à l'homme qui les provoque par sa faute! Personne n'a le droit de faire violence à son corps et à sa vie, car la vie et le corps viennent de Dieu, et Lui seul a le droit d'en prendre une partie ou le tout. Mais pourtant je vous dis que si votre main vous scandalise, il vaut mieux que vous la coupiez, que si votre pied vous porte à donner du scandale, il est bien que vous le coupiez. Il vaut mieux pour vous entrer manchots ou boiteux dans la Vie que d'être jetés au feu éternel avec les deux mains et les deux pieds. Et s'il ne suffit pas d'un pied ou d'une main coupés, faites couper aussi l'autre main ou l'autre pied, pour ne plus donner de scandale et pour avoir le temps de vous repentir avant d'être jetés là où le feu ne s'éteint pas et ronge comme un ver pour l'éternité. Et si c'est votre œil qui est pour vous occasion de scandale, arrachez-le. Il vaut mieux être borgne que d'être dans l'enfer avec les deux yeux. Avec un seul œil ou même sans aucun, arrivés au Ciel, vous verrez la Lumière, alors qu'avec les deux yeux scandaleux, vous verrez dans l'enfer les ténèbres et l'horreur. Et rien d'autre. Rappelez-vous tout cela. Ne méprisez pas les petits, ne les scandalisez pas, ne vous moquez pas d'eux. Ils sont plus que vous, car leurs anges ne cessent de voir Dieu qui leur dit les vérités qu'ils doivent révéler aux enfants et à ceux qui ont un cœur d'enfant.
Et vous, comme des enfants, aimez-vous entre vous, sans disputes, sans orgueil. Restez en paix entre vous. Ayez un esprit de paix pour tous. Vous êtes frères, au nom du Seigneur, et non pas ennemis. Il n'y a pas, il ne doit pas y avoir d'ennemis pour les disciples de Jésus. L'unique Ennemi, c'est Satan. Pour lui, soyez des ennemis implacables, entrez en lutte contre lui et contre les péchés qui amènent Satan dans les cœurs. Soyez infatigables dans le combat contre le mal quelque soit la forme qu'il prenne. Et patients. Il n'y a pas de limite pour le travail de l'apôtre, car le travail du Mal ne connaît pas de limites. Le démon ne dit jamais: "Assez. Maintenant je suis fatigué et je me repose". Lui, il est inlassable. Il passe, agile comme la pensée, et plus encore, d'un homme à un autre. Il essaie, il attaque, il séduit, il tourmente, il n'accorde aucun répit. Il assaille traîtreusement et il abat, si l'on n'est pas plus que vigilant. Parfois il s'installe en conquérant à cause de la faiblesse de celui qu'il assaille. D'autres fois, il entre en ami, parce que la manière de vivre de la proie qu'il recherche est déjà telle qu'elle est une alliance avec l'Ennemi. Une autre fois, chassé par quelqu'un, il cherche et tombe sur une proie plus facile, pour se venger de l'échec que lui a fait subir Dieu ou un serviteur de Dieu. Mais vous, vous devez dire ce que lui dit: "Pour moi, pas de repos". Lui ne se repose pas pour peupler l'enfer. Vous ne devez pas vous reposer afin de peupler le Paradis. Ne lui donnez pas de répit. Je vous prédis que plus vous le combattrez, plus il vous fera souffrir, mais vous ne devez pas en tenir compte. Lui peut parcourir la terre, mais il n'entre pas dans le Ciel. Là, il ne vous causera plus d'ennuis. Et là seront tous ceux qui l'auront combattu…” Jésus s'interrompt brusquement et demande: “Mais, en somme, pourquoi ennuyez-vous toujours Jean? Que veulent-ils de toi?” Jean rougit comme une flamme, et Barthélémy, Thomas, l'Iscariote baissent la tête en se voyant découverts. “Eh bien?” demande impérieusement Jésus. “Maître, mes compagnons veulent que je te dise une chose.” “Dis-la, donc.” “Aujourd'hui, pendant que tu étais chez ce malade et que nous allions à travers le pays comme tu l'avais dit, nous avons vu un homme qui n'est pas ton disciple, et que nous n'avons même jamais remarqué parmi ceux qui écoutent tes enseignements, qui chassait des démons en ton Nom dans un groupe de pèlerins qui allaient à Jérusalem. Et il réussissait, il a guéri quelqu'un qui avait un tremblement lui interdisant tout travail, et il a rendu la parole à une fillette qui avait été assaillie dans le bois par un démon qui avait pris la forme d'un chien et qui lui avait lié la langue. Lui disait: "Va-t-en, démon maudit, au nom du Seigneur Jésus, le Christ, Roi de la souche de David, Roi d'Israël. Lui est Sauveur et Vainqueur. Fuis devant son Nom!" et le démon s'enfuyait réellement. Nous nous sommes fâchés et lui l'avons interdit. Il nous a dit: "Qu'est-ce que je fais de mal? J'honore le Christ en débarrassant son chemin des démons qui ne sont pas dignes de le voir". Nous lui avons répondu: "Tu n'es pas exorciste en Israël, et tu n'es pas disciple du Christ. Il ne t'est pas permis de le faire". Il a dit: "Il est toujours permis de faire le bien" et il s'est révolté contre notre injonction en disant: "Et je continuerai à faire ce que je fais". Voilà, ils voulaient que je te dise cela, surtout maintenant que tu as dit qu'au Ciel il y aura tous ceux qui ont combattu Satan.” “C'est bien. Cet homme sera de ceux-ci. Il l'est. Il avait raison et vous, vous aviez tort. Infinis sont les chemins du Seigneur, et il n'est pas dit que seuls ceux qui prennent le chemin direct arriveront au Ciel. En tout lieu et en tout temps, et de mille manières, il y aura des créatures qui viendront à Moi, et peut-être même par une route qui au début était mauvaise. Mais Dieu verra la droiture de leur intention et les amènera au bon chemin. De même il y en aura qui, par l'ivresse de la triple concupiscence, sortiront de la bonne route et prendront une route qui les éloigne ou même qui les déroute complètement. Vous ne devez donc jamais juger vos semblables. Dieu seul voit. Faites en sorte, vous, de ne pas sortir de la bonne voie, où la volonté de Dieu, plutôt que la vôtre, vous a mis. Et quand vous voyez quelqu'un qui croit en mon Nom et opère par lui, ne l'appelez pas étranger, ennemi, sacrilège. C'est bien un de mes sujets, ami et fidèle, puisqu'il croit en mon Nom spontanément et mieux que plusieurs d'entre vous, pour cela mon Nom sur ses lèvres opère des prodiges semblables aux vôtres et peut-être davantage. Dieu l'aime parce qu'il m'aime et il finira de l'amener au Ciel. Personne, s'il fait des prodiges en mon Nom, ne peut être pour Moi un ennemi et dire du mal de Moi. Mais, par son activité, il apporte au Christ honneur et témoignage de foi. En vérité je vous dis que croire en mon Nom suffit déjà pour sauver sa propre âme. Car mon Nom est Salut. Aussi je vous dis: si vous le rencontrez encore, ne lui faites pas de défense, mais au contraire appelez-le "frère" parce qu'il l'est réellement, même s'il est en dehors de l'enceinte de mon Bercail. Qui n'est pas contre Moi est avec Moi. Celui qui n'est pas contre vous est pour vous.” “Nous avons péché, Seigneur?” demande Jean contrit. “Non. Vous avez agi par ignorance mais sans malice. Il n'y a donc pas de faute. Pourtant, à l'avenir, ce serait une faute parce que maintenant vous savez. Et maintenant allons dans nos maisons. La paix soit avec vous.”
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 22 septembre 2024 - Vingt-cinquième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 9,30-37.
En ce temps-là, Jésus traversait la Galilée avec ses disciples, et il ne voulait pas qu’on le sache,
car il enseignait ses disciples en leur disant : « Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. »
Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l’interroger.
Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demanda : « De quoi discutiez-vous en chemin ? »
Ils se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand.
S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »
Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit :
« Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 5, Ch 355, p 445
  • Ancienne traduction :  Tome 5, Ch 45, p 302
  • CD 5 (2eme cd), piste 14
  • USB Tome 5, piste 114
Jésus est tout seul sur la terrasse de la maison de Thomas de Capharnaüm. La ville est de loisir pendant le sabbat, avec une population déjà réduite, car les plus zélés pour les pratiques de la foi sont déjà partis pour Jérusalem et de même aussi ceux qui s'y rendent en famille avec des enfants qui ne peuvent faire de longues marches et obligent les adultes à des haltes et à de courtes étapes. Ainsi manque, dans la journée qui est par elle-même un peu brumeuse, la note d'or de l'enfance charmante. Jésus est très pensif. Assis sur un banc très bas, dans un coin, près du mur de clôture, tournant le dos à l'escalier, pour ainsi dire caché par ce mur, il a le coude sur le genou et appuie son front sur sa main d'un geste fatigué, comme s'il souffrait. Il est interrompu dans sa méditation par un jeune enfant qui veut le saluer avant de partir pour Jérusalem. “Jésus! Jésus!” crie-t-il à chaque marche ne voyant pas Jésus car le muret le cache à la vue de ceux qui sont en bas. Et Jésus est tellement concentré qu'il n'entend pas la petite voix légère et le pas d'oiseau… de sorte que, quand le petit arrive sur la terrasse, Lui est encore dans cette position de douleur. Et l'enfant en reste intimidé. Il s'arrête au bord de la terrasse, met son petit doigt entre ses lèvres et réfléchit… puis il se décide et avance lentement… désormais il est derrière Jésus… il se penche pour voir ce qu'il fait… et il dit: “Non, sois bon! Ne pleure pas! Pourquoi? À cause de ces mufles d'hier? Mon père disait avec Jaïre qu'ils sont indignes de Toi. Mais Toi, tu ne dois pas pleurer. Moi, je t'aime bien, et aussi ma petite sœur et Jacques et Tobit, et Jeanne et Marie et Michée et tous, tous les enfants de Capharnaüm. Ne pleure plus…” et il se jette à son cou, caressant, et il dit en finissant: “Autrement je pleurerai, moi aussi, et je pleurerai toujours… pendant tout le voyage…” “Non, David, je ne pleure plus. Tu m'as consolé. Tu es seul? Quand partez-vous?” “Après le crépuscule. En barque jusqu'à Tibériade. Viens avec nous. Mon père t'aime bien, tu sais?” “Je le sais, chéri. Mais je dois aller voir d'autres enfants… Je te remercie d'être venu me saluer et je te bénis, petit David. Donne-moi le baiser d'adieu, puis retourne auprès de ta mère. Sait-elle que tu es ici?…” “Non. Je me suis échappé parce que je ne t'ai pas vu avec tes disciples et j'ai pensé que tu pleurais.” “Je ne pleure plus, tu vois. Va trouver maman qui peut-être te cherche avec inquiétude. Adieu. Fais attention aux ânes des caravanes. Tu vois? Il y en a d'arrêtés partout.” “Mais est-ce bien vrai que tu ne pleures plus?” “Non. Je n'ai plus de douleur, tu me l'as enlevée. Merci, mon enfant.” Le petit descend quatre à quatre l'escalier et Jésus l'observe. Puis il hoche la tête, revient à sa place, à sa douloureuse méditation. Il se passe un certain temps. Le soleil, à son couchant, se montre dans des éclaircies. Un pas plus lourd dans l'escalier. Jésus relève la tête. Il voit Jaïre qui se dirige vers Lui. Il le salue. Jaïre Lui rend respectueusement sa salutation. “Comment se fait-il que tu sois ici, Jaïre?” “Seigneur! Peut-être j'ai été fautif. Mais Toi qui vois le cœur des hommes, tu verras que dans mon cœur il n'y avait pas de mauvaise intention. Je ne t'ai pas invité à parler à la synagogue, aujourd'hui. Mais j'ai tant souffert pour Toi hier, et je t'ai tant vu souffrir que… je n'ai pas osé. J'ai questionné les tiens. Ils m'ont dit: "Il veut rester seul"… Mais il y a un instant est venu Philippe, père de David, et il m'a dit que son petit t'a vu pleurer. Il a dit que tu l'avais remercié d'être venu vers Toi. Je suis venu, moi aussi. Maître, ceux qui sont encore à Capharnaüm, vont se réunir à la synagogue, et ma synagogue est la tienne, Seigneur.” “Merci, Jaïre. Aujourd'hui d'autres parleront à la synagogue. Moi, je viendrai comme simple fidèle…” “Et tu n'y serais pas tenu. Ta synagogue, c'est le monde. Mais, ne vas-tu vraiment pas venir, Maître?” “Non, Jaïre. Je reste ici devant le Père qui me comprend et ne trouve pas de faute en Moi.” Une larme brille dans l'œil affligé de Jésus. “Moi aussi, je ne trouve pas de faute en Toi… Adieu, Seigneur.” “Adieu, Jaïre.” Et Jésus s'assied de nouveau, toujours méditatif. Légère comme une colombe monte, dans son vêtement blanc, la fille de Jaïre. Elle regarde… Elle appelle doucement: “Mon Sauveur!” Jésus tourne la tête, la voit, lui sourit et lui dit: “Viens à Moi.” “Oui, mon Seigneur. Mais je voudrais t'amener aux autres. Pourquoi la synagogue devrait-elle être muette, aujourd'hui?” “Il y a ton père et tant d'autres pour l'emplir de paroles.” “Mais ce sont des paroles… La tienne, c'est la Parole. Oh! mon Seigneur! Par ta parole, tu m'as rendue à maman et à mon père, et j'étais morte. Mais regarde ceux qui vont à la synagogue! Beaucoup sont plus morts que je ne l'étais alors. Viens leur donner la Vie.” “Ma fille, toi, tu le méritais; eux… Aucune parole ne peut donner la vie à quelqu'un qui, pour lui, a choisi la mort.” “Oui, mon Seigneur, mais viens tout de même. Il y en a aussi qui vivent toujours plus, en t'entendant… Viens. Mets ta main dans la mienne, et allons. Moi, je suis le témoignage de ta puissance, et je suis prête à le donner même devant tes ennemis, même au prix de perdre cette seconde vie qui d'ailleurs n'est plus la mienne. Tu me l'as donnée, bon Maître, par pitié pour une mère et un père. Mais moi…” la jeune fille, une belle jeune fille qui est déjà une petite femme, aux doux yeux qui brillent dans son visage pur et intelligent, s'arrête à cause d'un flot de pleurs qui l'étrangle en coulant de ses longs cils sur ses joues. “Pourquoi pleures-tu maintenant?” demande Jésus en lui mettant la main sur les cheveux. “Parce que… on m'a dit que tu as dit que tu mourras…” “Tout le monde meurt, jeune fille.” “Mais pas comme tu dis! Moi… oh! maintenant je n'aurais pas voulu redevenir vivante pour ne pas voir cela, pour n'être pas là quand… cette horreur sera…” “Alors tu n'y serais pas non plus pour me donner la consolation que tu me donnes maintenant. Ne sais-tu pas que la parole, même une seule parole, de quelqu'un qui est pur et de quelqu'un qui m'aime m'enlève toute peine?” “Si? Oh! alors tu ne devrais plus en avoir parce que je t'aime plus que ma mère, que mon père, que ma vie!” “C'est ainsi.” “Alors, viens. Ne reste pas seul. Parle pour moi, pour Jaïre, pour maman, pour le petit David, pour ceux qui t'aiment, en somme. Nous sommes nombreux et nous serons davantage encore. Mais ne reste pas seul. Il vient de la mélancolie” et, instinctivement maternelle comme toute femme honnête, elle termine en disant: “Avec moi, près de Toi, personne ne te fera du mal. Et moi, du reste, je te défendrai.” Jésus se lève et lui fait ce plaisir. La Main dans la main, ils traversent les rues et entrent à la synagogue par une porte latérale. Jaïre, qui est en train de lire à haute voix un rouleau, arrête la lecture et dit, en s'inclinant profondément: “Maître, je t'en prie, parle pour ceux qui ont le cœur droit. Prépare-nous à la Pâque par ta sainte parole.” “Tu étais en train de lire les Rois, n'est-ce pas?” “Oui, Maître. J'essayais de faire comprendre que celui qui se sépare du Dieu vrai, tombe dans l'idolâtrie des veaux d'or.” “Tu as bien parlé. Personne n'a rien à dire?” Il s'élève un bruit dans la foule. Les uns veulent que Jésus parle, d'autres crient: “Nous sommes pressés. Que l'on dise les prières et qu'on termine la réunion. Nous allons à Jérusalem, d'ailleurs, et là nous entendrons les rabbis” et ceux qui crient ainsi ce sont les nombreux déserteurs d'hier, que le sabbat a retenus à Capharnaüm. Jésus les regarde avec une extrême tristesse et dit: “Vous êtes pressés, c'est vrai. Dieu aussi a hâte de vous juger. Allez, donc.” Puis, se tournant vers ceux qui les réprimandent, il dit: “Ne leur faites pas de reproches. Chaque plante donne son fruit.” “Seigneur, répète le geste de Néhémie! Parle contre eux, toi, Prêtre Suprême!” crie indigné Jaïre, et lui font chorus les apôtres, les disciples et les gens de Capharnaüm. Jésus met ses bras en croix, et très pâle, l'air torturé et pourtant très doux, il crie: “Souviens-toi de Moi, ô mon Dieu! Et favorablement! Et souviens-toi aussi d'eux, favorablement! Moi, je leur pardonne!” La synagogue se vide, et il ne reste que ceux qui sont fidèles à Jésus… Il y a un étranger dans un coin. Un homme robuste que personne ne regarde et auquel personne ne parle. Du reste, lui aussi ne parle avec personne. Il ne fait que regarder fixement Jésus si bien que le Maître tourne ses yeux dans cette direction, le voit et demande à Jaïre qui cela peut être. “Je ne sais pas. Quelqu'un de passage, certainement.” Jésus l'interpelle: “Qui es-tu?” “Nicolaï, prosélyte d'Antioche, qui se rend à Jérusalem pour la Pâque.” “Qui cherches-tu?” “Toi, Seigneur Jésus de Nazareth. Je désire te parler.” “Viens.” Et le prenant près de Lui, il sort dans le jardin derrière la synagogue pour l'entendre. “J'ai parlé à Antioche avec un de tes disciples nommé Félix. J'ai ardemment désiré de te connaître. Il m'a dit que tu séjournais à Capharnaüm et que tu as ta Mère à Nazareth. Et aussi que tu vas au Gethsémani ou à Béthanie. L'Éternel a fait que je te rencontre au premier endroit. Moi, j'y étais hier… et j'étais tout près ce matin, alors que tu pleurais en priant près de la fontaine… Je t'aime, Seigneur, parce que tu es saint et doux. Je crois en Toi. Tes actions, tes paroles, m'avaient déjà fait tien. Mais ta miséricorde de tout à l'heure, pour les coupables, m'a décidé. Seigneur, accueille-moi à la place de ceux qui t'abandonnent! Je viens à Toi avec tout ce que j'ai: la vie et les biens, tout.” Il s'est agenouillé en disant les dernières paroles. Jésus le regarde fixement… puis il lui dit: “Viens. À partir d'aujourd'hui, tu appartiendras au Maître. Allons auprès de tes compagnons.” Ils rentrent à la synagogue où les apôtres et les disciples sont en grande conversation avec Jaïre. “Voici un nouveau disciple. Le Père me console. Aimez-le comme un frère. Allons avec lui partager le pain et le sel. Puis, dans la nuit, vous partirez avec lui pour Jérusalem et nous, nous irons en barque à Ippo… Et n'indiquez mon chemin à personne pour qu'on ne me retienne pas.” Mais cependant le sabbat est terminé, et ceux qui veulent fuir Jésus sont en foule sur la plage pour négocier le passage pour Tibériade. Et ils se disputent avec Zébédée qui ne veut pas leur céder sa barque, déjà prête à côté de celle de Pierre, pour le départ nocturne de Jésus avec les douze. “Je vais l'aider!” dit Pierre qui est en colère. Jésus, pour éviter des heurts trop violents, le retient en disant: “Allons-y tous, pas toi seul.” Et ils vont… Et ils goûtent l'amertume de voir que ceux qui fuient s'en vont sans un salut, coupant net toute discussion pour s'éloigner de Jésus… et ils entendent quelques épithètes méprisantes et des conseils amers aux disciples fidèles… Jésus se détourne pour revenir à la maison après le départ de la foule hostile, et il dit au nouveau disciple: “Tu les entends? Voilà ce qui t'attend en venant à Moi.” “Je le sais. C'est pour cela que je reste. Je t'avais vu, un jour de gloire, au milieu de la foule qui t'acclamait en te saluant "roi"… J'ai haussé les épaules en disant: "Un autre pauvre illusionné! Une autre infortune pour Israël!" et je ne t'ai pas suivi parce que tu me semblais un roi, et je ne pensais même plus à Toi. Maintenant je te suis parce que, dans tes paroles et dans ta bonté, je vois le Messie Promis.” “En vérité tu es plus juste que beaucoup d'autres. Cependant, encore une fois, je le dis. Que celui qui espère en Moi un roi de la terre, qu'il se retire. Que celui qui sent qu'il aura honte en face du monde accusateur, qu'il se retire. Que celui qui se scandalisera de me voir traité de malfaiteur, qu'il se retire. Je vous le dis alors que vous pouvez encore le faire sans être compromis aux yeux du monde. Imitez ceux qui fuient sur ces barques, si vous ne vous sentez pas le courage de partager mon sort dans l'opprobre, pour pouvoir le partager ensuite dans la gloire.
Parce que cela va arriver: le Fils de l'homme va être accusé et puis remis aux hommes qui le tueront comme un malfaiteur et ils croiront l'avoir vaincu. Mais c'est inutilement qu'ils auront commis leur crime car Moi, je ressusciterai après trois jours et je triompherai. Bienheureux ceux qui sauront être avec Moi, jusqu'à la fin!”
Ils sont arrivés à la maison et Jésus confie aux disciples le nouveau venu. Il monte seul où il était d'abord. Il va même dans la pièce du haut et s'y assied, pour réfléchir. Peu après, l'Iscariote monte avec Pierre. “Maître, Judas m'a fait réfléchir à des choses qui sont justes.” “Dis-les.” “Tu prends ce Nicolaï, un prosélyte, duquel nous ignorons le passé. Nous avons eu et nous avons déjà tant d'ennuis. Et maintenant? Que savons-nous de lui? Pouvons-nous nous y fier? Judas dit, à juste raison, que ce pourrait être un espion envoyé par des ennemis.” “Mais oui! Un traître! Pourquoi n'a-t-il pas voulu dire d'où il vient et qui l'envoie? Je l'ai interrogé, mais il dit seulement: "Je suis Nicolaï d'Antioche, prosélyte". Moi, j'ai de forts soupçons.” “Je te rappelle que lui vient parce qu'il me voit trahi.” “C'est peut-être un mensonge! Ce peut-être une trahison!” “Celui qui partout voit le mensonge ou voit la trahison est une âme qui est capable de ces choses, parce qu'il juge sur son propre modèle” dit Jésus avec sérieux. “Seigneur, tu m'offenses!” crie Judas indigné. “Quitte-moi donc et va avec ceux qui m'abandonnent.” Judas sort en claquant la porte brutalement. “Cependant, Seigneur, Judas n'a pas tous les torts… Et puis je ne voudrais pas que… cet homme parle de Jean. Ce ne peut être que l'homme d'Endor ce Félix qui te l'a envoyé…” “Certainement, mais Jean est prudent et il a repris son ancien nom. Sois tranquille, Simon. Un homme, qui devient disciple parce qu'il sait que ma cause humaine est déjà perdue, ne peut être qu'un esprit droit. Il est bien différent de celui qui vient de sortir et qui est venu à Moi parce qu'il espérait être le premier ministre d'un roi puissant… et qui ne se persuade pas que je suis Roi seulement pour l'esprit…” “As-tu des soupçons sur lui, Seigneur?” “Sur personne. Mais en vérité je te dis que là où arrivera Nicolaï, disciple et prosélyte, Judas de Simon, apôtre israélite et juif, n'arrivera pas.” “Seigneur, je voudrais interroger Nicolaï sur… Jean.” “Ne le fais pas. Jean ne l'a chargé de rien parce qu'il est prudent. Ne sois pas toi l'imprudent.” “Non, Seigneur. Je te le demandais seulement…” “Descendons pour hâter le repas. Quand il fera bien nuit, nous partirons… Simon… m'aimes-tu?” “Oh! mon Maître! Mais que dis-tu?” “Simon, mon cœur est plus sombre que le lac dans une nuit de tempête, et il est aussi agité que lui…” “Oh! mon Maître!… Que dois-je te dire, si je suis encore plus… sombre et agité que Toi? Je te dirai: "Voici ton Simon, et si mon cœur peut te réconforter, prends-le". Je n'ai que lui, mais il est sincère.” Jésus met un moment sa tête sur la poitrine large et robuste, et puis il se lève et descend avec Pierre.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 15 septembre 2024 - Vingt-quatrième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 8,27-35.
En ce temps-là, Jésus s’en alla, ainsi que ses disciples, vers les villages situés aux environs de Césarée-de-Philippe. Chemin faisant, il interrogeait ses disciples : « Au dire des gens, qui suis-je ? »
Ils lui répondirent : « Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres, un des prophètes. »
Et lui les interrogeait : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Pierre, prenant la parole, lui dit : « Tu es le Christ. »
Alors, il leur défendit vivement de parler de lui à personne.
Il commença à leur enseigner qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite.
Jésus disait cette parole ouvertement. Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches.
Mais Jésus se retourna et, voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »
Appelant la foule avec ses disciples, il leur dit : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive.
Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la sauvera.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 5, Ch 343, p 340
  • Ancienne traduction :  Tome 5, Ch 31, p 208
  • CD 5, piste 79
  • USB Tome 5, piste 79
La plaine côtoie le Jourdain avant qu'il se jette dans le lac de Méron. Une belle plaine sur laquelle de jour en jour croissent plus luxuriantes les céréales et fleurissent les arbres à fruits. Les collines, au-delà desquelles se trouve Cédès, sont maintenant derrière des pèlerins qui, transis de froid, cheminent vivement aux premières lumières du jour, en jetant un œil d'envie sur le soleil qui s'élève et en le cherchant dès que ses rayons touchent les prés et caressent les frondaisons. Ils doivent avoir dormi à la belle étoile, ou au mieux dans un pailler, car les vêtements sont froissés et conservent des brins de paille et des feuilles sèches qu'ils enlèvent à mesure qu'ils les découvrent à la lumière plus forte. Le fleuve s'annonce par son bruissement, qui paraît puissant dans le silence matinal de la campagne, et par une rangée serrée d'arbres aux feuilles nouvelles qui tremblent à la brise légère du matin. Mais on ne le découvre pas encore, Enseveli comme il l'est dans la plaine plate. Quand ses eaux bleues, grossies de nombreux petits torrents qui descendent des collines à l'ouest, se voient scintillantes dans la verdure nouvelle des rives, on est presque sur le bord. “Suivons-nous la rive jusqu'au pont, ou bien passons-nous le fleuve ici?” demandent-ils à Jésus qui était seul, pensif, et qui s'est arrêté pour les attendre. “Voyez s'il y a une barque pour passer. Il vaut mieux aller par ici…” “Oui. Au pont qui est justement sur la route pour Césarée Panéade, nous pourrions rencontrer de nouveau quelqu'un envoyé sur nos traces” observe Barthélémy renfrogné en regardant Judas. “Non, ne me regarde pas de travers. Moi, je ne savais pas que l'on devait venir ici, et je n'ai rien dit. Il était facile de deviner que, de Séphet, Jésus serait allé aux tombes des rabbis et à Cédès. Mais je n'aurais jamais pensé qu'il voudrait pousser jusqu'à la capitale de Philippe. Eux l'ignorent donc, et nous ne les trouverons pas par ma faute, ni par leur volonté. À moins d'avoir Belzébuth pour les conduire” dit calme et humble l'Iscariote. “C'est bien, parce qu'avec certaines gens… Il faut avoir l'œil et surveiller les paroles, ne pas laisser de traces de nos projets, il faut faire attention à tout. Autrement notre évangélisation se changera en une fuite perpétuelle” réplique Barthélémy. Jean et André reviennent. Ils disent: “Nous avons trouvé deux barques. On passe pour une drachme par barque. Descendons sur le bord.” Et dans les deux petites barques ils passent, en deux fois, sur l'autre rive. La plaine plate et fertile les accueille aussi en cet endroit. Une plaine fertile mais peu peuplée. Seuls les paysans qui la cultivent y ont leur maison. “Hum! Comment allons-nous faire pour le pain? Moi, j'ai faim. Et ici… il n'y a pas même les épis philistins… De l'herbe et des feuilles, des feuilles et des fleurs. Je ne suis ni une brebis ni une abeille” murmure Pierre à ses compagnons qui sourient de sa remarque. Jude Thaddée se retourne - il était un peu en avant - et il dit: “Nous achèterons du pain au premier village.” “Pourvu qu'ils ne nous fassent pas fuir” termine Jacques de Zébédée. “Gardez-vous, vous qui dites de faire attention à tout, de prendre le levain des pharisiens et des sadducéens. Il me semble que vous êtes en train de le faire, sans réfléchir à ce que vous faites de mal. Soyez attentifs! Gardez-vous!” dit Jésus. Les apôtres se regardent l'un l'autre et chuchotent: “Mais que dit-il? Le pain nous a été donné par cette femme du sourd-muet et par l'hôte de Cédès. Et il est encore ici. Le seul que nous avons. Et nous ne savons pas si nous pourrons en trouver à prendre pour notre faim. Pourquoi donc dit-il que nous achetons aux pharisiens et aux sadducéens du pain avec leur levain? Peut-être ne veut-il pas qu'on achète dans ces villages…” Jésus, qui était de nouveau tout seul en avant, se retourne de nouveau. “Pourquoi avez-vous peur de rester sans pain pour votre faim? Même si tous ici étaient sadducéens et pharisiens, vous ne resteriez pas sans pain à cause de mon conseil. Ce n'est pas du levain qui se trouve dans le pain que je parle, par conséquent vous pourrez acheter où vous voudrez le pain pour vos ventres. Et si personne ne voulait vous en vendre, vous ne resteriez pas non plus sans pain. Ne vous souvenez-vous pas des cinq pains dont se rassasièrent cinq mille personnes? Ne vous rappelez-vous pas que vous avez. ramassé douze paniers pleins de restes? Je pourrais faire pour vous, qui êtes dix et qui avez un pain, ce que j'ai fait pour cinq mille avec cinq pains. Ne comprenez-vous pas à quel levain je fais allusion? À celui qui fermente dans le cœur des pharisiens, des sadducéens et des docteurs, contre Moi. C'est la haine et c'est l'hérésie. Or vous êtes en train d'aller vers la haine comme s'il était entré en vous une partie du levain pharisaïque. On ne doit pas haïr même celui qui est notre ennemi. N'ouvrez pas, même un soupirail, à ce qui n'est pas Dieu. Derrière le premier élément en entreraient d'autres contraires à Dieu. Parfois, pour vouloir combattre les ennemis à armes égales, on finit par périr ou être vaincu. Et une fois vaincus, vous pourriez à leur contact absorber leurs doctrines. Non. Ayez charité et réserve. Vous n'avez pas encore en vous suffisamment pour pouvoir les combattre, ces doctrines, sans en être infectés. Car certains éléments qu'elles ont, vous les avez vous aussi. Et la rancœur à leur égard en est un. Je vous dis encore qu'ils pourraient changer de méthode pour vous séduire et vous enlever à Moi, en usant de mille gentillesses, en se montrant repentis, désireux de faire la paix. Vous ne devez pas les fuir. Mais quand ils chercheront à vous donner leurs doctrines, sachez ne pas les accueillir. Voilà ce qu'est le levain dont je parle: l'animosité qui est contraire à l'amour, et les fausses doctrines. Je vous le dis: soyez prudents.” “Ce signe que les pharisiens demandaient hier, c'était du "levain", Maître?” demande Thomas. “C'était du levain et du poison.” “Tu as bien fait de ne pas le leur donner.” “Mais je le leur donnerai un jour.” “Quand? Quand?” demandent-ils, curieux. “Un jour…” “Et quel signe est-ce? Tu ne le dis pas même à nous, tes apôtres? Pour qu'on puisse le reconnaître tout de suite” demande Pierre désireux de savoir. “Vous, vous ne devriez pas avoir besoin d'un signe.” “Oh! ce n'est pas pour pouvoir croire en Toi! Nous ne sommes pas des gens à avoir de nombreuses pensées, nous. Nous en avons une seule: t'aimer” dit vivement Jacques de Zébédée.

“Mais les gens, vous qui les approchez si familièrement plus que Moi, et sans la crainte que je peux leur inspirer, que disent-ils que je suis? Et comment définissent-ils le Fils de l'homme?” “Certains disent que tu es Jésus, c'est-à-dire le Christ, et ce sont les meilleurs. D'autres t'appellent Prophète, d'autres seulement Rabbi, et d'autres, tu le sais, te disent fou et possédé.” “Quelques-uns pourtant se servent pour Toi du nom que tu te donnes et ils t'appellent: "Fils de l'homme".” “Et certains aussi disent que cela ne peut-être, parce que le Fils de l'homme c'est une chose bien différente. Et cela n'est pas toujours négation car, au fond, ils admettent que tu es plus que Fils de l'homme: tu es le Fils de Dieu. D'autres, au contraire, disent que tu n'es même pas le Fils de l'homme, mais un pauvre homme que Satan agite ou que bouleverse la folie. Tu vois que les opinions sont nombreuses et toutes différentes” dit Barthélémy. “Mais pour les gens, qu'est-ce donc que le Fils de l'homme?” “C'est un homme où sont toutes les vertus les plus belles de l'homme, un homme qui réunit en lui-même toutes les qualités requises d'intelligence, de sagesse, de grâce, dont nous pensons qu'elles étaient en Adam et certains, à ces qualités, ajoutent celle de ne pas mourir. Tu sais que déjà circule le bruit que Jean Baptiste n'est pas mort, mais seulement transporté ailleurs par les anges et qu'Hérode, pour ne pas se dire vaincu de Dieu, et plus encore Hérodiade, ont tué un serviteur et, après l'avoir décapité, ont présenté comme le cadavre du Baptiste le corps mutilé du serviteur. Les gens racontent tant de choses! Ainsi plusieurs pensent que le Fils de l'homme est Jérémie ou bien Élie, ou l'un des Prophètes et même le Baptiste en personne, en qui étaient grâce et sagesse et qui se disait le Précurseur du Christ. Le Christ: l'Oint de Dieu. Le Fils de l'homme: un grand homme né de l'homme. Un grand nombre ne peut admettre, ou ne veut pas admettre, que Dieu ait pu envoyer son Fils sur la terre. Tu l'as dit hier: "Ne croiront que ceux qui sont convaincus de l'infinie bonté de Dieu". Israël croit davantage dans la rigueur de Dieu que dans sa bonté…” dit encore Barthélémy. “Oui. En effet ils se sentent si indignes qu'ils jugent impossible que Dieu soit assez bon pour envoyer son Verbe pour les sauver. Ce qui fait obstacle à leur croyance c'est la dégradation de leurs âmes” confirme le Zélote, et il ajoute: “Tu dis que tu es le Fils de Dieu et de l'homme. En effet, en Toi, se trouve toute grâce et toute sagesse comme homme. Et je crois réellement que quelqu'un qui serait né d'Adam en état de grâce t'aurait ressemblé pour la beauté, l'intelligence et toute autre qualité. Et en Toi brille Dieu pour la puissance. Mais qui peut le croire de ceux qui se croient dieux et qui mesurent Dieu sur eux-mêmes, dans leur orgueil démesuré? Eux, les cruels, les haineux, les rapaces, les impurs, ils ne peuvent certainement pas penser que Dieu ait poussé sa douceur jusqu'à se donner Lui-même pour les racheter, son amour pour les sauver, sa générosité pour se livrer à l'homme, sa pureté pour se sacrifier parmi nous. Ils ne le peuvent pas, eux qui sont si impitoyables et pointilleux pour rechercher et punir les fautes.” “Et vous, qui dites-vous que je suis? Dites-le vraiment d'après votre jugement, sans tenir compte de mes paroles et de celles d'autrui. Si vous étiez obligés de me juger, qui diriez-vous que je suis?” “Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant” s'écrie Pierre en s'agenouillant, les bras tendus en haut, vers Jésus qui le regarde avec un visage tout lumineux et qui se penche afin de le relever pour l'embrasser en disant: “Tu es bienheureux, ô Simon, fils de Jonas! Car ce n'est pas la chair ni le sang qui te l'ont révélé, mais mon Père qui est dans les Cieux. Dès le premier jour que tu es venu vers Moi, tu t'es posé cette question, et parce que tu étais simple et honnête, tu as su comprendre et accepter la réponse qui te venait du Ciel. Tu n'avais pas vu les manifestations surnaturelles comme ton frère et Jean et Jacques. Tu ne connaissais pas ma sainteté de fils, d'ouvrier, de citoyen comme Jude et Jacques, mes frères. Tu n'as pas profité d'un miracle et tu ne m'as pas vu en accomplir, et je ne t'ai pas donné de signe de ma puissance comme je l'ai fait et comme l'ont vu Philippe, Nathanaël, Simon le Cananéen, Thomas, Judas. Tu n'as pas été subjugué par ma volonté comme Mathieu le publicain. Et pourtant tu t'es écrié: "Il est le Christ!" Dès la première heure que tu m'as vu, tu as cru et jamais ta foi n'a été ébranlée. C'est pour cela que je t'ai appelé Céphas, et pour cela c'est sur toi, Pierre, que j'édifierai mon Église et les puissances de l'Enfer ne prévaudront pas contre elle. C'est à toi que je donnerai les clefs du Royaume des Cieux. Et tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les Cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les Cieux, ô homme fidèle et prudent dont j'ai pu éprouver le cœur. Et ici, dès cet instant, tu es le chef auquel il faut donner l'obéissance et le respect comme à un autre Moi-même. Et c'est tel que je le proclame devant vous tous.” Si Jésus avait écrasé Pierre sous une grêle de reproches, les pleurs de Pierre n'auraient pas été aussi forts. Il pleure et éclate en sanglots, le visage sur la poitrine de Jésus. Des pleurs qui n'auront leur égal que dans ceux incoercibles de sa douleur d'avoir renié Jésus. Maintenant ce sont des pleurs faits de mille sentiments humbles et bons… Un peu encore de l'ancien Simon -le pêcheur de Bethsaïda qui, à la première annonce de son frère, avait dit en riant: “Le Messie t'apparaît!… Vraiment!” incrédule et plaisant mais un peu de l'ancien Simon s'effrite sous ces pleurs pour faire apparaître, sous la couche mince de son humanité, toujours plus nettement le Pierre, Pontife de l'Église du Christ. Quand il lève son visage, timide, confus, il ne sait faire qu'un geste pour dire tout, pour promettre tout, pour se donner tout entier à son nouveau ministère: celui de jeter ses bras courts et musclés au cou de Jésus et de l'obliger à se pencher pour l'embrasser, en mêlant ses cheveux et sa barbe un peu hérissés et grisonnants, aux cheveux et à la barbe soyeux et dorés de Jésus, le regardant ensuite d'un regard adorant, affectueux, suppliant de ses yeux un peu bovins, luisants et rougis par les larmes qu'il a versées, en tenant dans ses mains calleuses, larges, épaisses, le visage ascétique du Maître penché sur le sien, comme si c'était un vase d'où coulait une liqueur vivifiante… et il boit, boit, boit douceur et grâce, sécurité et force, de ce visage, de ces yeux, de ce sourire… Ils se séparent enfin, reprenant leur route vers Césarée de Philippe et Jésus dit à tous: “Pierre a dit la vérité. Beaucoup en ont l'intuition, vous vous la connaissez. Mais vous, pour l'instant, ne dites à personne ce qu'est le Christ, dans la vérité complète qui vous est connue. Laissez Dieu parler dans les cœurs comme Il parle dans le vôtre. En vérité je vous dis que ceux qui, à mes affirmations et aux vôtres apportent la foi parfaite et le parfait amour, arrivent à savoir le vrai sens des mots: "Jésus, le Christ, le Verbe, le Fils de l'homme et de Dieu".”
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 8 septembre 2024 - Vingt-troisième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 7,31-37.
En ce temps-là, Jésus quitta le territoire de Tyr ; passant par Sidon, il prit la direction de la mer de Galilée et alla en plein territoire de la Décapole.
Des gens lui amènent un sourd qui avait aussi de la difficulté à parler et supplient Jésus de poser la main sur lui.
Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et, avec sa salive, lui toucha la langue.
Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit : « Effata ! », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! »
Ses oreilles s’ouvrirent ; sa langue se délia, et il parlait correctement.
Alors Jésus leur ordonna de n’en rien dire à personne ; mais plus il leur donnait cet ordre, plus ceux-ci le proclamaient.
Extrêmement frappés, ils disaient : « Il a bien fait toutes choses : il fait entendre les sourds et parler les muets. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 5, Ch 341, p 323
  • Ancienne traduction :  Tome 5, Ch 29, p 194
  • CD 5 (1er cd), piste 73
  • USB Tome 5, piste 73
Je ne sais pas où les pèlerins ont passé la nuit. Je sais que de nouveau c'est le matin, qu'ils sont en route, toujours à travers des pays montueux. Jésus a la main bandée et Jacques d'Alphée a le front bandé, alors qu'André boite fortement et Jacques de Zébédée marche sans son sac qu'a pris son frère Jean. Par deux fois Jésus a demandé: “Tu arrives à marcher, André?” “Oui, Maître. Je marche mal à cause du bandage, mais la souffrance n'est pas forte.” Et la seconde fois il ajoute: “Et ta main, Maître?” “Une main n'est pas une jambe. Elle se repose et souffre peu.” “Hum! Peu, je ne le crois pas, gonflée et ouverte jusqu'à l'os comme elle l'est… L'huile fait du bien. Mais peut-être il aurait été préférable si de cet onguent de ta Mère nous nous en étions fait donner un peu par…” “Par ma Mère. Tu as raison” dit vivement Jésus en voyant ce qui va sortir des lèvres de Pierre qui rougit avec confusion en regardant d'un regard si désolé son Jésus qui lui sourit et appuie justement sa main blessée sur l'épaule de Pierre pour l'attirer à Lui. “Tu vas te faire mal à rester ainsi.” “Non, Simon. Tu m'aimes et ton amour est une bonne huile salutaire.” “Oh! alors, si c'est pour cela, tu devrais déjà être guéri! Nous avons tous souffert de te voir ainsi traité, et il y en a qui ont pleuré.” Et Pierre regarde Jean et André… “L'huile et l'eau sont de bons remèdes, mais les larmes d'amour et de pitié sont ce qu'il y a de plus puissant. Et, vous voyez? Je suis bien plus heureux aujourd'hui qu'hier. Car aujourd'hui je sais combien vous êtes obéissants et affectueux pour Moi. Tous” et Jésus les regarde de son suave regard dans lequel désormais il y a habituellement de la tristesse et où luit, ce matin, une faible lueur de joie. “Mais quelles hyènes! Je n'ai jamais vu une haine pareille!” dit Jude d'Alphée. “Ils devaient être tous juifs.” “Non, frère. Ce n'est pas une question de région. La haine est la même partout. Rappelle-toi qu'à Nazareth, il y a plusieurs mois, j'ai été chassé et qu'ils voulaient me lapider. Tu ne t'en souviens pas?” dit Jésus avec calme et cela sert à consoler ceux qui sont juifs des paroles du Thaddée. Ils les a si bien consolés que l'Iscariote dit: “Mais cela, je le dirai. Oh! si je vais le dire! Nous ne faisions rien de mal. Nous n'avons pas réagi et Lui a parlé avec tout son amour, au commencement. Et comme des serpents, ils nous ont lapidés. Je le dirai.” “Et à qui, s'ils sont tous contre nous?” “Moi, je sais à qui. En attendant, dès que je vais voir Etienne ou Hermas, je vais le dire. Gamaliel le saura tout de suite. Mais à Pâque, je le dirai à qui je sais, moi. Je dirai: "Il n'est pas juste d'agir ainsi. Votre fureur est illégale. C'est vous qui êtes coupables, pas Lui".” “Tu ferais mieux de ne pas fréquenter ces seigneurs!… Il me semble que toi aussi tu es coupable à leurs yeux” conseille sagement Philippe. “C'est vrai. Mieux vaut ne pas les fréquenter. Oui, cela vaut mieux. Mais à Etienne je le dirai. Lui est bon et n'empoisonne pas…” “Laisse tomber, Judas. Tu n'améliorerais rien. Moi, j'ai pardonné. N'y pensons plus” dit Jésus d'un ton calme et persuasif. Deux fois, en rencontrant des ruisseaux, aussi bien André que les deux Jacques lavent les bandes qu'ils ont sur leurs contusions. Jésus, non. Il poursuit tranquillement comme s'il ne sentait pas la douleur. Pourtant la douleur doit être sensible si, quand ils s'arrêtent pour manger, il doit demander à André de Lui couper le pain; quand se délie une sandale, il doit demander à Mathieu de la lacer de nouveau… Et surtout, quand en descendant un raccourci à pic, il heurte un tronc parce que son pied a glissé, il ne peut retenir une plainte et le sang qui coule rougit de nouveau la bande. Aussi, à la première maison d'un village où ils arrivent vers le crépuscule, ils s'arrêtent pour demander de l'eau et de l'huile afin de soigner la main qui, une fois enlevées les bandes, apparaît très enflée, bleuâtre au dos et avec une blessure toute rouge au milieu. Pendant qu'ils attendent que la maîtresse de maison accoure avec ce qu'ils désirent, tous se penchent pour observer la main blessée et ils font leurs commentaires. Mais Jean s'écarte pour cacher ses pleurs. Jésus l'appelle: “Viens ici, il n'y a pas grand mal. Ne pleure pas.” “Je le sais. Si je l'avais, je ne pleurerais pas. Mais c'est Toi qui l'as. Et tu ne dis pas tout le mal que te fait cette chère main qui n'a jamais nui à personne” répond Jean auquel Jésus a abandonné sa main blessée que Jean caresse doucement à l'extrémité des doigts, au poignet, tout autour de la partie bleuâtre, et qu'il retourne doucement pour la baiser sur la paume et appuyer sa joue au creux de la main en disant: “Cela brûle!… Oh! comme tu dois souffrir!” et des larmes de pitié coulent sur elle. La femme apporte de l'eau et de l'huile, et avec un linge Jean essaie d'enlever le sang qui souille la main. Avec délicatesse il fait couler l'eau tiède sur la partie blessée, il l'humecte d'huile, la couvre avec des bandes propres et sur la ligature, il dépose un baiser. Jésus lui met l'autre main sur sa tête inclinée. La femme demande: “C'est ton frère?” “Non. C'est mon Maître, notre Maître.” “D'où venez-vous ?” demande-t-elle encore aux autres. “De la Mer de Galilée.” “De si loin! Pourquoi?” “Pour prêcher le Salut.” “C'est presque le soir, arrêtez-vous dans ma maison. C'est une maison de pauvres, mais de gens honnêtes. Je puis vous donner du lait dès que mes fils reviendront avec les brebis. Mon homme vous accueillera volontiers.” “Merci, femme. Si le Maître le veut, nous resterons ici.” La femme va à ses occupations pendant que les apôtres demandent à Jésus ce qu'ils doivent faire. “Oui, c'est bien. Demain nous irons à Cédès et puis vers Panéade. J'ai réfléchi, Barthélémy… Il convient de faire comme tu dis. Tu m'as donné un bon conseil. J'espère trouver ainsi d'autres disciples et les envoyer devant Moi, à Capharnaüm. Je sais qu'à Cédès il doit y en avoir maintenant quelques-uns, parmi lesquels les trois bergers libanais.” La femme revient et demande: “Et alors?” “Oui, brave femme, nous restons ici pour la nuit.” “Et pour le souper. Oh! acceptez-le. Cela ne me pèse pas. Et puis nous a été enseignée la miséricorde par certains qui sont disciples de ce Jésus de Galilée, appelé le Messie, qui fait tant de miracles et qui prêche le Royaume de Dieu. Mais ici, il n'est jamais venu, peut-être parce que nous sommes aux confins syro-phéniciens. Mais ses disciples sont venus, et c'est déjà beaucoup.
Pour la Pâque nous du village, nous voulons aller tous en Judée pour voir si nous voyons ce Jésus, car nous avons des malades et les disciples en ont guéri quelques-uns, mais les autres non. Et parmi eux, il y a un jeune homme fils d'un frère de la femme de mon beau-frère.” “Qu'a-t-il?” demande Jésus en souriant. “Il est… Il ne parle ni n'entend. Il est né ainsi. Peut-être un démon est entré dans le sein de la mère pour la faire désespérer et souffrir. Mais il est bon, comme s'il n'était pas possédé. Les disciples ont dit que pour lui il faut Jésus de Nazareth parce qu'il doit y avoir quelque chose qui lui manque, et seul ce Jésus… Oh! voici mes enfants et mon époux! Melchias, j'ai accueilli ces pèlerins au nom du Seigneur et j'étais en train de parler de Lévi… Sara, va vite traire le lait et toi, Samuel, descends prendre du vin et de l'huile dans la grotte et apporte des pommes du grenier. Dépêche-toi, Sara, nous allons préparer les lits dans les chambres du haut.” “Ne te fatigue pas, femme. Nous serons bien n'importe où. Pourrais-je voir l'homme dont tu parlais?” “Oui… Mais… Oh! Seigneur! Mais tu es peut-être le Nazaréen?” “C'est Moi.” La femme s'écroule à genoux en criant: “Melchias, Sara, Samuel! Venez adorer le Messie! Quelle journée! Quelle journée! Et moi, je l'ai dans ma maison! Et je Lui parle ainsi! Et je Lui ai apporté de l'eau pour laver sa blessure… Oh!…” elle est étranglée par l'émotion. Mais ensuite elle court à la bassine et la voit vide: “Pourquoi avez-vous jeté cette eau? Elle était sainte! Oh! Melchias! Le Messie chez nous.” “Oui. Mais sois bonne, femme, et n'en parle à personne. Va plutôt prendre le sourd-muet et amène-le ici…” dit Jésus en souriant… …Et vite Melchias revient avec le jeune sourd-muet et avec ses parents et la moitié du village au moins… La mère du malheureux adore Jésus et le supplie. “Oui, ce sera comme tu veux” et il prend par la main le sourd-muet, l'attire un peu en dehors de la foule qui se presse et que les apôtres par pitié pour la main blessée s'efforcent d'écarter. Jésus attire tout près de Lui le sourd-muet, lui met ses index dans les oreilles et la langue sur les lèvres entrouvertes puis, levant les yeux vers le ciel qui s'assombrit, il souffle sur le visage du sourd-muet et il crie à haute voix: “Ouvrez-vous!” et il le laisse aller. Le jeune le regarde un moment alors que la foule chuchote. Il est surprenant le changement du visage d'abord apathique et triste du sourd-muet devenu ensuite surpris et souriant. Il porte les mains à ses oreilles, il les presse, les écarte… Il se convainc qu'il entend vraiment et il ouvre la bouche en disant: “Maman! J'entends! Oh! Seigneur, je t'adore!” La foule est prise par l'enthousiasme habituel et elle l'est d'autant plus qu'elle se demande: “Et comment peut-il savoir parler si jamais il n'a entendu une parole depuis qu'il est né? Un miracle dans le miracle! Il lui a délié la langue et ouvert les oreilles et, en même temps, il lui a appris à parler. Vive Jésus de Nazareth! Hosanna au Saint, au Messie!” Et ils se pressent contre Lui, qui lève sa main blessée pour bénir, pendant que quelques-uns, avertis par la femme de la maison, se lavent le visage et les membres avec les gouttes restées dans la bassine. Jésus les voit et il crie: “A cause de votre foi, soyez tous guéris. Allez dans vos maisons. Soyez bons, honnêtes. Croyez à la parole de l'Évangile et gardez pour vous ce que vous savez jusqu'à ce que ce soit l'heure de le proclamer sur les places et sur les routes de la terre. Ma paix soit avec vous.” Et il entre dans la vaste cuisine où le feu brille et où tremblent les lumières de deux lampes.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 1er septembre 2024 - Vingt-deuxième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 7,1-8.14-15.21-23.
Les pharisiens et quelques scribes étaient venus de Jérusalem. Ils se réunissent autour de Jésus, et voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c'est-à-dire non lavées. - Les pharisiens en effet, comme tous les Juifs, se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger, fidèles à la tradition des anciens ; et au retour du marché, ils ne mangent pas avant de s'être aspergés d'eau, et ils sont attachés encore par tradition à beaucoup d'autres pratiques : lavage de coupes, de cruches et de plats. - Alors les pharisiens et les scribes demandent à Jésus : « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ? Ils prennent leurs repas sans s'être lavé les mains. » Jésus leur répond : « Isaïe a fait une bonne prophétie sur vous, hypocrites, dans ce passage de l'Écriture : Ce peuple m'honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. Il est inutile, le culte qu'ils me rendent ; les doctrines qu'ils enseignent ne sont que des préceptes humains. Vous laissez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes. » Il appela de nouveau la foule et lui dit : « Écoutez-moi tous, et comprenez bien. Rien de ce qui est extérieur à l'homme et qui pénètre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l'homme, voilà ce qui rend l'homme impur. » Car c'est du dedans, du cœur de l'homme, que sortent les pensées perverses : inconduite, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure. Tout ce mal vient du dedans, et rend l'homme impur. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 5, Ch 300, p 44
  • Ancienne traduction :  Tome 4, Ch 166, p 516
  • CD 4 (2eme cd), piste 60
  • USB Tome 4, piste 207
La ville de Naïm est toute en fête. Jésus est son hôte, pour la première fois depuis la résurrection du jeune Daniel. Précédé et suivi par un grand nombre de personnes, Jésus traverse la ville en la bénissant. A ceux de Naïm se sont unies d'autres personnes d'autres lieux, provenant de Capharnaüm où ils étaient allés le chercher et d'où on les avait envoyés à Cana, et de là à Naïm. J'ai l'impression que maintenant qu'il a de nombreux disciples, Jésus a organisé une sorte de réseau d'informations, de sorte que les voyageurs qui le cherchent puissent le trouver malgré ses continuels déplacements, bien que de quelques milles par jour, suivant que le permettent la saison et la brièveté des jours. Et parmi ceux qui sont allés le chercher d'ailleurs, il ne manque pas de pharisiens et de scribes très polis en apparence… Jésus est reçu dans la maison du jeune ressuscité. S'y trouvent aussi rassemblés les notables du pays. La mère de Daniel, voyant les scribes et les pharisiens: sept comme les vices capitaux, les invite humblement en s'excusant de ne pas leur offrir une demeure plus digne. “Il y a le Maître, il y a le Maître, femme. Cela donne de la valeur même à une caverne, mais ta maison est bien mieux qu'une caverne et nous y entrons en disant: "Paix à toi et à ta maison".” En effet la femme, tout en n'étant certainement pas riche, s'est mise en quatre pour honorer Jésus. Certainement sont entrées en lice toutes les richesses de Naïm réunies pour orner la maison et la table. Et les propriétaires respectives observent, de tous les points possibles, la troupe qui passe dans le couloir d'entrée donnant accès à deux pièces dans lesquelles la maîtresse de maison a préparé les tables. Peut-être ont-elles demandé cela seulement pour le prêt de la vaisselle, des nappes et des sièges et pour le travail aux fours: voir de près le Maître et respirer là où il respire. Et maintenant elles se présentent ça et là, rouges, enfarinées, couvertes de cendre ou avec leurs mains dégoulinantes, selon leurs occupations culinaires. Elles regardent, elles prennent leur petite part de regard divin, leur petite part de voix divine, boivent la douce bénédiction et la douce figure de tous leurs yeux et de toutes leurs oreilles, et elles retournent encore plus rouges à leurs fours, leurs huches et leurs éviers: heureuses. Très heureuse aussi celle qui, avec la maîtresse de maison, offre les bassins des ablutions aux hôtes de marque. C'est une jeune fille aux cheveux et aux yeux noirs et au teint couleur de rose. Et elle devient encore plus rose, lorsque la maîtresse de maison avertit Jésus que c'est l'épouse de son fils et que ce sera bientôt les noces. “Nous avons attendu ta venue pour les célébrer, pour que la maison toute entière fût sanctifiée par Toi. Mais maintenant bénis-la. elle aussi pour qu'elle soit une bonne épouse dans cette maison.” Jésus la regarde et comme la jeune épouse s'incline, il lui impose les mains en disant: “Que refleurissent en toi les vertus de Sara, de Rébecca et de Rachel et que de toi naissent de vrais enfants de Dieu, pour sa gloire et pour la joie de cette demeure.” Maintenant Jésus et les notables sont purifiés et ils entrent dans la salle du festin avec le jeune maître de maison, alors que les apôtres et d'autres hommes de Naïm moins influents entrent dans la pièce en face. Et le repas a lieu. Je comprends d'après les conversations qu'avant le commencement de la vision, Jésus avait prêché et opéré des guérisons à Naïm. Mais les pharisiens s'arrêtent peu à cela. Par contre ils accablent de questions les gens de Naïm pour avoir des détails sur la maladie dont était mort Daniel, combien d'heures s'étaient écoulées entre la mort et la résurrection, si on l'avait complètement embaumé, etc., etc. Jésus s'abstrait de toutes ces recherches et il parle avec le ressuscité qui est tout à fait bien et qui mange avec un appétit formidable. Mais un pharisien appelle Jésus pour Lui demander s'il était au courant de la maladie de Daniel. “J'arrivais d'Endor, tout à fait par hasard, ayant voulu faire plaisir à Judas de Kériot comme je l'avais fait pour Jean de Zébédée. Je ne savais même pas que je devrais passer par Naïm quand j'avais commencé le voyage pour le pèlerinage pascal” répond Jésus. “Ah! Tu n'étais pas allé exprès à Endor?” demande un scribe étonné. “Non. Je n'avais pas la moindre intention d'y aller, alors.” “Et pourquoi donc alors y es-tu allé?” “Je l'ai dit: parce que Judas de Simon voulait y aller.” “Et pourquoi ce caprice?” “Pour voir la grotte de la magicienne.” “Peut-être tu lui en avais parlé…” “Jamais! Je n'avais pas de raison.” “Je veux dire… peut-être tu as expliqué avec cet épisode d'autres sortilèges, pour initier tes disciples à …” “A quoi? Pour initier à la sainteté, il n'est pas besoin de pèlerinages. Une cellule ou une lande déserte, un pic sur la montagne ou une maison solitaire suffit pour cela. Il suffit que chez celui qui enseigne il y ait austérité et sainteté, et en celui qui écoute la volonté de se sanctifier. Voilà ce que j'enseigne, et rien d'autre.” “Mais les miracles qu'ils font eux, les disciples, que sont-ils, sinon des prodiges et…” “Et volonté de Dieu. Cela seulement. Et plus ils deviendront saints, et plus ils en feront. Par l'oraison, le sacrifice et l'obéissance à Dieu. Pas autrement.” “En es-tu sûr?” demande un scribe en tenant son menton dans sa main et en regardant Jésus par-dessous. Et son ton est discrètement ironique et même compatissant. “Moi, je leur ai donné ces armes et cette doctrine. Si ensuite, parmi eux, et ils sont si nombreux, il se trouve quelqu'un qui s'abaisse à d'indignes pratiques, par orgueil ou autre chose, ce n'est pas de Moi que sera venu le conseil. Je peux prier pour essayer de racheter le coupable. Je peux m'imposer de dures pénitences expiatoires pour obtenir de Dieu qu'Il l'aide particulièrement par les lumières de sa sagesse à voir l'erreur. Je peux me jeter à ses pieds pour le supplier, de tout mon amour de Frère, de Maître, d'Ami, de quitter la faute. Et je ne penserais pas m'avilir en le faisant, car le prix d'une âme est tel qu'il vaut la peine de subir n'importe quelle humiliation pour obtenir cette âme. Mais je ne peux faire plus que cela. Et si malgré cela, la faute continue, mes yeux et mon cœur de trahi et incompris Maître et Ami répandront pleurs et sang.” Quelle douceur et quelle tristesse dans la voix et dans l'aspect de Jésus! Scribes et pharisiens se regardent entre eux. Tout un jeu de regards, mais ils ne disent rien d'autre sur ce sujet. Au contraire ils demandent au jeune Daniel s'il se souvient ce que c'est que la mort, ce qu'il a éprouvé en revenant à la vie, et ce qu'il a vu dans l'intervalle entre la vie et la mort. “Moi, je sais que j'étais mortellement malade et j'ai souffert l'agonie. Oh! quelle chose redoutable! Ne m'y faites pas penser!… Et pourtant un jour viendra où je devrai la souffrir de nouveau! Oh! Maître!…” Il le regarde terrorisé, pâle à la pensée de devoir mourir de nouveau. Jésus le réconforte doucement en disant: “La mort en elle-même est expiation. Toi, en mourant deux fois, tu seras complètement purifié des taches et tu jouiras tout de suite du Ciel. Que cette pensée pourtant te fasse vivre en saint, pour qu'il n'y ait en toi que des fautes involontaires et vénielles.” Mais les pharisiens reviennent à l'attaque: “Mais qu'as-tu éprouvé en revenant à la vie?” “Rien. Je me suis trouvé vivant et sain comme si je m'étais éveillé d'un long et lourd sommeil.” “Mais tu te rappelais que tu étais mort?” “Je me souvenais que j'avais été très malade, jusqu'à l'agonie. C'est tout.” “Et qu'est-ce que tu te rappelles de l'autre monde?” “Rien. Il n'y a rien. Un trou noir, un espace vide dans ma vie… Rien.” “Alors, pour toi, il n'y a pas de Limbes, pas de Purgatoire, pas d'Enfer?” “Qui dit qu'il n'y en a pas? Bien sûr qu'il y en a. Mais moi, je ne M'en souviens pas.” “Mais es-tu sûr d'avoir été mort?” Tous les gens de Naïm bondissent: “S'il était mort? Et que voulez-vous de plus? Quand nous l'avons mis sur la civière, il commençait déjà à sentir mauvais. Et puis! Avec tous les baumes et toutes les bandelettes un géant même en serait mort.” “Mais toi, tu ne te souviens pas d'être mort?” “Je vous ai dit que non.” Le jeune homme s'impatiente et il ajoute: “Mais qu'est-ce que vous voulez prouver avec ces longs discours? Que tout un pays a fait semblant que j'étais mort, y compris ma mère, y compris mon épouse qui était au lit, mourant de chagrin, y compris moi-même ligoté, embaumé, alors que ce n'était pas vrai? Que dites-vous? Qu'à Naïm tous étaient des enfants ou des idiots qui voulaient plaisanter? Ma mère a blanchi en quelques heures. On a dû soigner mon épouse parce que le chagrin et la joie l'avaient rendue comme folle. Et vous, vous doutez? Et pourquoi aurions-nous fait cela?” “Pourquoi? C'est vrai! Pourquoi l'aurions-nous fait?” disent les gens de Naïm. Jésus ne parle pas. Il joue avec la nappe comme s'il était absent. Les pharisiens ne savent que dire… Mais Jésus ouvre la bouche à l'improviste quand la conversation et la discussion semblent terminées, et il dit: “Voici le pourquoi. Eux (et il montre les pharisiens et les scribes) veulent prouver que ta résurrection n'est qu'un jeu bien combiné pour accroître ma réputation auprès des foules. Moi l'inventeur, vous les complices pour trahir Dieu et le prochain. Non. Je laisse les tromperies aux indignes. Je n'ai pas besoin de sorcelleries ni de stratagèmes, de jeux ou de complicités, pour être ce que je suis. Pourquoi voulez-vous refuser à Dieu le pouvoir de rendre l'âme à une chair? Si Lui la donne quand la chair se forme, et quand Il crée les âmes à chaque fois, ne pourra-t-Il pas la rendre quand l'âme, revenant à la chair à la prière de son Messie, peut être la cause de la venue à la Vérité de foules nombreuses? Pouvez-vous refuser à Dieu le pouvoir du miracle? Pourquoi voulez-vous le Lui refuser?” “Es-tu Dieu?” “Je suis celui qui suis. Mes miracles et ma doctrine disent qui je suis.” “Mais alors pourquoi ne se souvient-il pas, alors que les esprits évoqués savent dire ce qu'est l'au-delà?” “Parce que cette âme dit la vérité, déjà sanctifiée comme elle l'est par la pénitence d'une première mort, alors que ce qui parle sur les lèvres des nécromanciens n'est pas vérité.” “Mais Samuel…” “Mais Samuel vint sur l'ordre de Dieu, non de la magicienne, pour apporter à celui qui était traître à la Loi le verdict du Seigneur dont on ne se moque pas dans ses commandements.” “Et alors pourquoi tes disciples le font-ils?” La voix arrogante d'un pharisien qui, piqué au vif, monte le ton de la discussion, appelle l'attention des apôtres qui sont dans la pièce en face, séparée par un couloir large d'un mètre, sans portes ni lourdes tentures qui isolent. Entendant qu'on les met en cause, ils se lèvent et viennent, sans faire de bruit, dans le couloir où ils écoutent. “En quoi le font-ils? Explique-toi, et si ton accusation est vraie, je les avertirai de ne plus faire de choses contraires à la Loi.” “En quoi, moi, je le sais et avec moi, beaucoup d'autres. Mais Toi qui ressuscites les morts et qui te dis plus qu'un prophète, découvre-la par Toi-même. Nous ne te la dirons certainement pas. Tu as des yeux, du reste, pour voir aussi beaucoup d'autres choses faites quand on ne doit pas les faire ou omises quand on doit les faire, et qui sont commises par tes disciples. Et tu ne t'en soucies pas.” “Voulez-vous m'en indiquer quelqu'une.” “Pourquoi tes disciples transgressent-ils les prescriptions des anciens? Aujourd'hui, nous les avons observés. Aujourd'hui même, pas plus tard qu'il y a une heure! Ils sont entrés dans leur salle pour manger et ne se sont pas purifiés, auparavant, les mains!” Si les pharisiens avaient dit: “et ils ont avant égorgé des habitants” ils n'auraient pas eu un ton d'aussi profonde horreur. “Vous les avez observés, oui. Il y a tant de choses à voir, et qui sont belles et bonnes. Des choses qui font bénir le Seigneur de nous avoir donné la vie pour que nous ayons la possibilité de les voir et parce qu'Il a créé ou permis ces choses. Et pourtant vous ne les regardez pas, et avec vous beaucoup d'autres. Mais vous perdez votre temps et la paix à poursuivre ce qui n'est pas bon. Vous semblez des chacals: ou plutôt des hyènes qui suivent à la trace une puanteur en négligeant les ondes parfumées que le vent apporte des jardins pleins d'arômes. Les hyènes n'aiment pas les lys et les roses, le jasmin et le camphre, les cinnamomes et les œillets. Pour elles ce sont des odeurs désagréables. Mais la puanteur d'un corps en putréfaction au fond d'un ravin, ou dans une ornière, enseveli sous les ronces où l'a enseveli un assassin, ou rejeté par la tempête sur une plage déserte, gonflé, violet, crevé, horrible, oh! quel parfum agréable pour les hyènes! Et elles flairent le vent du soir, qui condense et transporte avec lui toutes les odeurs que le soleil a évaporées après les avoir chauffées, pour sentir cette vague odeur qui les attire et, après les avoir découvertes et en avoir trouvé la direction, les voilà qui partent en courant, le museau à l'air, les dents déjà découvertes dans ce frémissement des mâchoires semblable à un rire hystérique, pour aller là où se trouve la putréfaction. Et que ce soit un cadavre d'homme ou de quadrupède, ou d'une couleuvre tuée par le paysan, ou d'une fouine tuée par la ménagère, serait-ce simplement un rat oh! voilà qui plaît, qui plaît, qui plaît! Et dans cette puanteur repoussante, elles enfoncent leur crocs et se régalent et se pourlèchent les lèvres… Des hommes se sanctifient de jour en jour? Ce n'est pas une chose qui intéresse! Mais si un seul fait du mal, ou plus d'un néglige une chose qui n'est pas un commandement divin mais une pratique humaine - appelez-la même tradition, précepte, comme vous voulez, c'est toujours une chose humaine - voilà alors qu'on se dérange, que l'on note.' On suit même un soupçon… seulement pour se réjouir, en voyant que le soupçon est une réalité. Mais alors répondez, répondez vous qui êtes venus non par amour, non par foi, non par honnêteté, mais dans une intention méchante, répondez: pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu par une de vos traditions? Vous ne viendrez tout de même pas dire qu'une tradition est plus qu'un commandement? Et pourtant Dieu a dit: "Honore ton père et ta mère, et qui maudira son père ou sa mère mérite la mort"! Et vous au contraire vous dites: "Quiconque a dit à son père et à sa mère: 'Corban est ce que tu devrais avoir de moi' celui-là n'est plus obligé de s'en servir pour son père et sa mère". Vous avez donc par votre tradition annulé le commandement de Dieu. Hypocrites! C'est bien de vous qu'Isaïe en prophétisant a dit: "Ce peuple m'honore des lèvres, mais son cœur est loin de Moi, car ils m'honore vainement en enseignant des doctrines et des commandements humains". Vous, alors que vous transgressez les commandements de Dieu, vous vous en tenez aux traditions des hommes, au lavage des amphores et des calices, des plats et des mains, et d'autres choses semblables. Alors que vous justifiez l'ingratitude et l'avarice d'un fils en lui offrant l'échappatoire de l'offrande du sacrifice pour ne pas donner un pain à celui qui l'a engendré et qui a besoin d'aide et qu'on a l'obligation d'honorer parce qu'il est père, vous vous scandalisez pour quelqu'un qui ne se lave pas les mains. Vous altérez et violez la parole de Dieu pour obéir à des paroles que vous avez faites et que vous avez élevées à la dignité de préceptes. Vous vous proclamez ainsi plus justes que Dieu. Vous vous arrogez le droit de législateurs alors que Dieu seul est le Législateur dans son peuple. Vous…” et il continuerait, mais le groupe ennemi sort sous la grêle des accusations en bousculant les apôtres et ceux qui étaient dans la maison, hôtes ou aides de la maîtresse, et qui s'étaient rassemblés dans le couloir, attirés par l'éclat de la voix de Jésus. Jésus, qui s'était levé, s'assoit en faisant signe à ceux qui sont là d'entrer tous là où il est, et il leur dit: “Écoutez-moi tous et entendez cette vérité. Il n'est rien en dehors de l'homme qui, entrant en lui, puisse le contaminer. Mais ce qui sort de l'homme, c'est cela qui contamine. Entende qui a des oreilles pour entendre et qu'il mette en œuvre son intelligence pour comprendre, et sa volonté pour agir. Et maintenant allons. Vous de Naïm, persévérez dans le bien et que ma paix soit avec vous.” Il se lève, salue en particulier le maître et la maîtresse de maison, et s'éloigne par le couloir. Mais il voit les femmes amies qui, rassemblées dans un coin, le regardent enchantées et il va directement vers elles en disant: “Paix à vous aussi. Que le Ciel vous récompense pour m'avoir reçu avec un amour qui ne m'a pas fait regretter la table maternelle. J'ai ressenti votre amour de mère en toute miette de pain, en toute sauce ou rôti, dans la douceur du miel, dans le vin frais et parfumé. Aimez-moi toujours ainsi, braves femmes de Naïm. Et une autre fois ne vous donnez pas tant de mal pour Moi. Il me suffit d'un pain et d'une poignée d'olives assaisonnée de votre sourire maternel et de votre regard honnête et bon. Soyez heureuses dans vos maisons car la reconnaissance du Persécuté est sur vous et il part consolé par votre amour.” Les femmes, heureuses et pourtant en pleurs, sont toutes à genoux et Lui, une par une, en passant effleure leurs cheveux blancs ou noirs, comme pour les bénir. Et puis il sort et reprend la route… Les premières ombres du soir descendent, cachant la pâleur de Jésus attristé par trop de choses.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/