"Lisez cette œuvre et faites-la lire"
Jésus (Chapitre 38, Volume 10 ) à propos de
l’Évangile tel qu’il m’a été révélé.

L'Évangile de la Messe Paul VI
et l’Évangile tel qu’il m’a été révélé de Maria Valtorta.
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Dimanche 28 décembre 2008, Fête de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 2,22-40.
Quand arriva le jour fixé par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus le portèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, selon ce qui est écrit dans la Loi : Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur. Ils venaient aussi présenter en offrande le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur : un couple de tourterelles ou deux petites colombes. Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C'était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d'Israël, et l'Esprit Saint était sur lui. L'Esprit lui avait révélé qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir vu le Messie du Seigneur. Poussé par l'Esprit, Syméon vint au Temple. Les parents y entraient avec l'enfant Jésus pour accomplir les rites de la Loi qui le concernaient. Syméon prit l'enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant : « Maintenant, ô Maître, tu peux laisser ton serviteur s'en aller dans la paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples : lumière pour éclairer les nations païennes, et gloire d'Israël ton peuple. » Le père et la mère de l'enfant s'étonnaient de ce qu'on disait de lui. Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : « Vois, ton fils qui est là provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de division. - Et toi-même, ton coeur sera transpercé par une épée. - Ainsi seront dévoilées les pensées secrètes d'un grand nombre. » Il y avait là une femme qui était prophète, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d'Aser. Demeurée veuve après sept ans de mariage, elle avait atteint l'âge de quatre-vingt-quatre ans. Elle ne s'éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière. S'approchant d'eux à ce moment, elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l'enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem. Lorsqu'ils eurent accompli tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth. L'enfant grandissait et se fortifiait, tout rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 1, Ch 53, p 194 - CD 1, piste 81 -
Je vois partir d’une petite maison très modeste un couple de personnes. D’un petit escalier extérieur descend une très jeune mère avec, entre ses bras, un bébé dans un lange blanc. Je reconnais, c’est notre Maman. C’est toujours elle, pâle et blonde, agile et si gentille en toutes ses démarches. Elle est vêtue de blanc, avec un manteau d’azur pâle qui l’enveloppe. Sur la tête un voile blanc. Elle porte son Bébé avec tant de précautions. Au pied du petit escalier, Joseph l’attend auprès d’un âne gris. Joseph est habillé de marron clair, aussi bien pour l’habit que pour le manteau. Il regarde Marie et lui sourit. Quand Marie arrive près de l’âne, Joseph se passe la bride sur le bras gauche, et prend pour un moment le Bébé qui dort tranquille pour permettre à Marie de mieux s’installer sur la selle. Puis, il lui rend Jésus et ils se mettent en marche. Joseph marche à côté de Marie en tenant toujours la monture par la bride et en veillant qu’elle marche droit et sans trébucher. Marie tient Jésus sur son sein et, par crainte que le froid ne puisse Lui nuire, elle étend sur Lui un pli de son manteau. Ils parlent très peu, les deux époux, mais ils se sourient souvent. La route qui n’est pas un modèle du genre se déroule à travers une campagne que la saison a dépouillée. Quelque autre voyageur se rencontre avec les deux ou les croise, mais c’est rare. Puis voici des maisons qui se découvrent et des murs qui enserrent une ville. Les deux époux entrent par une porte, puis commence le parcours sur le pavé très disjoint de la ville. La marche devient beaucoup plus difficile, soit à cause du trafic qui fait arrêter l’âne à tout moment, soit parce que sur les pierres et les crevasses qui les interrompent il a de continuelles secousses qui dérangent Marie et l’Enfant. La route n’est pas plane; elle monte bien que légèrement. Elle est étroite entre les hautes maisons aux entrées aussi étroites et basses et aux rares fenêtres sur la rue. En haut, le ciel se montre avec tant de morceaux d’azur de maison à maison ou de terrasse à terrasse. En bas sur la rue, il y a des gens qui crient et croisent, d’autres personnes à pied ou à âne, ou conduisant des ânes chargés et d’autres, en arrière d’une encombrante caravane de chameaux. À un certain endroit passe avec beaucoup de bruits de sabots et d’armes une patrouille de légionnaires romains qui disparaissent derrière une arcade qui enjambe une rue très étroite et pierreuse. Joseph tourne à gauche et prend une rue plus large et plus belle. J’aperçois l’enceinte crénelée que je connais déjà tout au fond de la rue. Marie descend de l’âne près de la porte où se trouve une sorte d’abri pour les ânes. Je dis “abri” parce que c’est une espèce de hangar ou mieux d’abri couvert jonché de paille avec des piquets munis d’anneaux pour attacher les quadrupèdes. Joseph donne quelque argent à un garçon qui est accouru, pour acheter un peu de foin et il tire un seau d’eau à un puits rudimentaire situé dans un coin, pour la donner à l’âne. Puis, il rejoint Marie et ils entrent tous deux dans l’enceinte du Temple. Ils se dirigent d’abord vers un portique où se trouvent ces gens que Jésus fustigea plus tard vigoureusement: les marchands de tourterelles et d’agneaux et les changeurs. Joseph achète deux blanches colombes. Il ne change pas d’argent. On se rend compte qu’il a déjà ce qu’il faut. Joseph et Marie se dirigent vers une porte latérale où on accède par huit marches, comme on dirait qu’ont toutes les portes, en sorte que le cube du Temple est surélevé au-dessus du sol environnant. Cette porte a un grand hall comme les portes cochères de nos maisons en ville, pour en donner une idée, mais plus vaste et plus décoré. Là il y a à droite et à gauche deux sortes d’autels c’est-à-dire deux constructions rectangulaires dont au début je ne vois pas bien à quoi elles servent. On dirait des bassins peu profonds car l’intérieur est plus bas que le bord extérieur surélevé de quelques centimètres. Je ne sais si c’est Joseph qui a appelé: voilà qu’accourt un prêtre. Marie offre les deux pauvres colombes et moi qui comprends leur sort, je détourne mon regard. J’observe les ornements du très lourd portail, du plafond, du hall. Il me semble pourtant voir, du coin de œil, que le prêtre asperge Marie avec de l’eau. Ce doit être de l’eau, car je ne vois pas de tache sur son habit. Puis, Marie, qui, en même temps que les colombes avait donné au prêtre une petite poignée de monnaie (j’avais oublié de le dire), entre avec Joseph dans le Temple proprement dit, accompagnée par le prêtre. Je regarde de tous côtés. C’est un endroit très orné. Sculptures à têtes d’anges avec rameaux et ornements courent le long des colonnes, sur les murs et le plafond. Le jour pénètre par de longues et drôles fenêtres, étroites, sans vitres naturellement et disposées obliquement sur le mur. Je suppose que c’est pour empêcher d’entrer les averses. Marie s’introduit jusqu’à un certain endroit, puis s’arrête. à quelques mètres d’elle il y a d’autres marches et au-dessus une autre espèce d’autel au-delà duquel il y a une autre construction. Je m’aperçois que je croyais être dans le Temple et au contraire j’étais au dedans des bâtiments qui entourent le Temple proprement dit, c’est-à-dire le Saint, et au-delà duquel il semble que personne, en dehors des prêtres, ne puisse entrer. Ce que je croyais être le Temple n’est donc qu’un vestibule fermé qui, de trois côtés, entoure le Temple où est renfermé le Tabernacle. Je ne sais si je me suis très bien expliquée, mais je ne suis pas architecte ou ingénieur. Marie offre le Bébé, qui s’est éveillé et tourne ses petits yeux innocents tout autour, vers le prêtre, avec le regard étonné des enfants de quelques jours. Ce dernier le prend sur ses bras et le soulève à bras tendus, le visage vers le Temple en se tenant contre une sorte d’autel qui est au-dessus des marches. La cérémonie est achevée. Le Bébé est rendu à sa Mère et le prêtre s’en va. Il y a des gens, des curieux qui regardent. Parmi eux se dégage un petit vieux, courbé qui marche péniblement en s’appuyant sur une canne. Il doit être très vieux, je dirais plus qu’octogénaire. Il s’approche de Marie et lui demande de lui donner pour un instant le Bébé. Marie le satisfait en souriant. C’est Siméon, j’avais toujours cru qu’il appartenait à la caste sacerdotale et au contraire, c’est un simple fidèle, à en juger du moins par son vêtement. Il prend l’Enfant, le baise. Jésus lui sourit avec la physionomie incertaine des nourrissons. Il semble qu’il l’observe curieusement, parce que le petit vieux pleure et rit à la fois et les larmes font sur sa figure des dessins emperlés en s’insinuant entre les rides et retombant sur la barbe longue et blanche vers laquelle Jésus tend les mains. C’est Jésus, mais c’est toujours un petit bébé et, ce qui remue devant lui, attire son attention et lui donne des velléités de se saisir de la chose pour mieux voir ce que c’est. Marie et Joseph sourient, et aussi les personnes présentes qui louent la beauté du Bébé. J’entends les paroles du saint vieillard et je vois le regard étonné de Joseph, l’émotion de Marie, les réactions du petit groupe des personnes présentes, les unes étonnées et émues aux paroles du vieillard, les autres prises d’un fou rire. Parmi ces derniers se trouvent des hommes barbus et de hautains membres du Sanhédrin qui hochent la tête. Ils regardent Siméon avec une ironique pitié; ils doivent penser que son grand âge lui a fait perdre la tête. Le sourire de Marie s’éteint en une plus vive pâleur, lorsque Siméon lui annonce la douleur. Bien qu’elle sache, cette parole lui transperce l’âme. Marie s’approche davantage de Joseph pour trouver du réconfort; elle serre passionnément son Enfant sur son sein et, comme une âme altérée, elle boit les paroles d’Anne qui, étant femme, a pitié de la souffrance de Marie et lui promet que l’Éternel adoucira l’heure de sa douleur en lui communiquant une force surnaturelle: “Femme, Celui qui a donné le Sauveur à son peuple ne manquera pas de te donner son ange pour soulager tes pleurs. L’aide du Seigneur n’a pas manqué aux grandes femmes d’Israël et tu es bien plus que Judith et que Yaël. Notre Dieu te donnera un cœur d’or très pur pour résister à la mer de douleur par quoi tu seras la plus grande Femme de la création, la Mère. Et toi, Petit, souviens-toi de moi à l’heure de ta mission.” Ici s’arrête pour moi la vision.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 21 décembre 2008, Quatrième dimanche de l'Avent

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 1,26-38.
Au sixième mois d'Elisabeth, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth,à une jeune fille, une vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. L'ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » A cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. L'ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ;il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n'aura pas de fin. » Marie dit à l'ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je suis vierge ? » L'ange lui répondit : « L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c'est pourquoi celui qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu. Et voici qu'Élisabeth, ta cousine, a conçu, elle aussi, un fils dans sa vieillesse et elle en est à son sixième mois, alors qu'on l'appelait : 'la femme stérile'. Car rien n'est impossible à Dieu. » Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole. » Alors l'ange la quitta.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 1, Ch 23, p 100 - CD 1, piste 34 -
Voici ce que je vois: Marie, une très jeune adolescente - quinze ans au plus à la voir - est dans une petite pièce rectangulaire. Une vraie chambre de jeune fille. Contre le plus long des deux murs, se trouve le lit: une couchette basse, sans rebords couverte de nattes ou de tapis. On les dirait étendus sur une table ou une claie à roseaux. Ils sont en effet rigides et ne forment pas de courbes comme il arrive sur nos lits. Sur l’autre mur, une étagère avec une lampe à huile, des rouleaux de parchemin, un travail de couture soigneusement plié que l’on dirait de la broderie. À côté, vers la porte qui est ouverte sur le jardin, mais couverte d’un rideau qu’un vent léger remue, est assise sur un tabouret bas la Vierge. Elle file du lin très blanc et doux comme de la soie. Ses petites mains, un peu moins claires que le lin, font tourner agilement le fuseau. Le petit visage, jeune est si beau, si beau, légèrement courbé, avec un léger sourire, comme si elle caressait ou suivait quelque douce pensée.Un profond silence, dans la petite maison et le jardin. Une paix profonde, tant sur le visage de Marie que dans son environnement. La paix et l’ordre. Tout est propre et en ordre et le milieu très humble en son aspect et dans l’ameublement, presque comme une cellule, a quelque chose d’austère et en même temps de royal à cause de la netteté et du soin avec lequel sont disposées les étoffes sur le lit, les rouleaux, la lumière, le petit broc de cuivre près de la lumière et, avec dedans un faisceau de branches fleuries, branches de pêchers ou de poiriers, je ne sais, mais ce sont certainement des arbres à fruit avec des fleurs légèrement rosées.Marie se met à chanter à voix basse et puis elle élève un peu la voix. Ce n’est pas du grand “chant”, mais c’est déjà une voix qui vibre dans la petite pièce et où on sent vibrer son âme. Je ne comprends pas les paroles, c’est certainement de l’hébreu. Mais comme elle répète fréquemment: “Jéhovah” je comprends qu’il s’agit de quelque chant sacré, peut-être un psaume. Peut-être Marie se rappelle les cantiques du Temple et ce doit être un doux souvenir car elle pose sur son sein les mains qui tiennent le fil et le fuseau et elle lève la tête en l’appuyant en arrière sur le mur; son visage brille de vives couleurs et ses yeux, perdus dans je ne sais quelle douce pensée, sont rendus plus luisants par des pleurs retenus mais qui les font paraître plus grands. Et pourtant ses yeux rient, sourient à une pensé qu’ils suivent et l’abstraient de ce qui l’entoure. Le visage de Marie émerge du vêtement blanc et très simple, rosé et encadré par les tresses qu’elle porte comme une couronne autour de la tête. On dirait une belle fleur.Le chant se change en une prière: “Seigneur, Dieu Très-Haut, ne tarde pas d’envoyer ton Serviteur pour apporter la paix sur la terre. Suscite le temps favorable et la vierge pure et féconde pour l’avènement de ton Christ. Père, Père Saint, accorde à ta servante d’offrir sa vie dans ce but. Accorde-moi de mourir après avoir vu ta Lumière et ta Justice sur la terre et d’avoir vu, accomplie, la Rédemption. O Père Saint envoie à la terre ce qui a fait soupirer les Prophètes. Envoie à ta servante le Rédempteur. Qu’à l’heure où se terminera ma journée s’ouvre pour moi ta demeure parce que ses portes auront déjà été ouvertes par ton Christ, pour tous ceux qui ont espéré en Toi. Viens, viens, ô Esprit du Seigneur. Viens vers tes fidèles qui t’attendent. Viens, Prince de la Paix!…” Marie reste ainsi hors d’elle-même… Le rideau remue plus fort, comme si quelqu’un, par derrière faisait un courant d’air ou le secouait pour l’écarter. Et une lumière blanche de perle, associée à l’argent pur, rend plus clairs les murs légèrement jaunes, plus vives les couleurs des étoffes, plus spirituel le visage levé de Marie. Dans la lumière, et sans que la tenture soit écartée sur le mystère qui s’accomplit même elle ne remue plus: elle pend absolument rigide contre les montants, comme si c’était un mur qui isole l’intérieur de l’extérieur - dans cette lumière se prosterne l’Archange. Il doit nécessairement prendre un aspect humain. Mais cet aspect transcende l’humain. De quelle chair est formée cette figure très belle et fulgurante? De quelle substance Dieu l’a-t-elle matérialisée pour la rendre sensible aux sens de la Vierge? Seul Dieu peut posséder ces substances et s’en servir si parfaitement. C’est un visage, c’est un corps, ce sont des yeux, une bouche, des cheveux et des mains comme les nôtres, mais ce n’est pas notre opaque matière. C’est une lumière qui a pris la couleur de la chair, des yeux, de la chevelure, des lèvres, une lumière qui se meut et sourit et regarde et parle. “Salut, Marie, pleine de Grâce, salut!” La voix est un doux accord comme de perles qui tombent sur un métal précieux.Marie tressaille et baisse les yeux. Et elle tressaille davantage quand elle voit cette créature de lumière agenouillée à un mètre environ de distance d’elle, les mains croisées sur la poitrine la regardant avec un infini respect. Marie se dresse debout et se serre contre le mur. Elle devient pâle, puis rouge. Son visage exprime étonnement, effarement. Elle serre inconsciemment les mains sur son sein, en les cachant sous ses longues manches. Elle se courbe presque pour cacher le plus possible son corps. Une attitude de suave pudeur. “Non. Ne crains pas. Le Seigneur est avec Toi! Tu es bénie entre toutes les femmes.” Mais Marie continue à craindre. D’où est venu cet être extraordinaire? Est-ce un envoyé de Dieu ou du Trompeur?“Ne crains pas, Marie!” répète l’Archange. “Je suis Gabriel, l’Ange de Dieu. Le Seigneur m’a envoyé vers Toi. Ne crains pas parce que tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Et maintenant, tu vas concevoir dans ton sein et enfanteras un Fils et tu Lui donneras comme nom "Jésus". Il sera grand. On l’appellera le Fils du Très-Haut (et il le sera en réalité) et le Seigneur Dieu Lui donnera le trône de David son père et il régnera éternellement sur la maison de Jacob et son Règne n’aura jamais de fin. Comprends, ô sainte Vierge, aimée du Seigneur, sa Fille bénie, appelée à être la Mère de son Fils, quel Fils tu engendreras.” “Comment cela peut-il se faire si je ne connais point d’homme? Est-ce que le Seigneur Dieu n’accueille pas l’offrande de sa servante et ne me veut pas vierge par amour pour Lui?” “Non, ce ne sera pas par œuvre d’homme que tu seras Mère, ô Marie. Tu es l’éternelle Vierge, la Sainte de Dieu. L’Esprit Saint descendra sur Toi et la puissance du Très-Haut te couvriras de son ombre. Pour cela, on appellera Saint celui qui naîtra de toi, Saint et Fils de Dieu, Tout est possible au Seigneur notre Dieu. Elisabeth, stérile, a conçu dans sa vieillesse un fils qui sera le Prophète de ton Fils, celui qui Lui préparera le chemin. Le Seigneur lui a enlevé son opprobre et son souvenir restera parmi les peuples uni à ton nom, comme le nom de sa créature à celui de ton Saint, et jusqu’à la fin des siècles les nations vous proclameront bienheureuses pour la grâce du Seigneur venue jusqu’à vous et jusqu’à toi spécialement, venue aux nations par ton intermédiaire. Elisabeth en est à son sixième mois et le poids qu’elle porte fait monter en elle la joie et la fera monter davantage quand elle connaîtra ta propre joie. Rien n’est impossible à Dieu, Marie, pleine de Grâce. Que dois-je dire à mon Seigneur? Ne te laisse pas troubler par aucune pensée. Le Seigneur veillera sur tes intérêts si tu te fies à Lui. Le monde, le Ciel, l’Éternel attendent ta parole!” Marie, croisant à son tour ses mains sur sa poitrine et se courbant en une profonde inclination dit: “Voici la servante du Seigneur. Qu’il me soit fait selon sa parole.” L’Ange étincelle de joie. Il adore, parce que certainement il voit l’Esprit de Dieu s’abaisser sur la Vierge, toute courbée dans son consentement. Puis il disparaît, sans remuer la tenture qu’il laisse tirée sur le Mystère saint.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 14 décembre 2008, Troisième dimanche de l'Avent.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 1,6-8.19-28.
Il y eut un homme envoyé par Dieu.Son nom était Jean. Il était venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. Cet homme n'était pas la Lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage. Voici quel fut le témoignage de Jean, quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander : « Qui es-tu ? »Il le reconnut ouvertement, il déclara : « Je ne suis pas le Messie. » Ils lui demandèrent : « Qui es-tu donc ? Es-tu le prophète Élie ? » Il répondit : « Non. - Alors es-tu le grand Prophète ? » Il répondit : « Ce n'est pas moi. »Alors ils lui dirent : « Qui es-tu ? Il faut que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu sur toi-même ? » Il répondit : « Je suis la voix qui crie à travers le désert : Aplanissez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe. » Or, certains des envoyés étaient des pharisiens.Ils lui posèrent encore cette question : « Si tu n'es ni le Messie, ni Élie, ni le grand Prophète, pourquoi baptises-tu ? » Jean leur répondit : « Moi, je baptise dans l'eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas :c'est lui qui vient derrière moi, et je ne suis même pas digne de défaire la courroie de sa sandale. » Tout cela s'est passé à Béthanie-de-Transjordanie, à l'endroit où Jean baptisait.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 2, Ch 3, p 17 - CD 2 (1er cd), piste 4 -
[ce passage est le même que celui de la semaine dernière]
Je vois une plaine inhabitée et sans végétation. Il n’y a pas de champs cultivés, quelques rares plantes formant çà et là des touffes, comme des familles de végétaux là où le sol a un peu de profondeur et se trouve moins aride. Remarquez que se terrain aride et inculte est à ma droite alors que le Nord se trouve derrière moi, et se prolonge pour moi dans la direction du Sud.A gauche, en revanche, je vois un fleuve aux berges plutôt basses qui coule lentement lui aussi du Nord au Sud. D’après le mouvement très lent de l’eau, je comprends que son lit n’a pas une pente très forte et que ce fleuve coule dans une sorte de dépression de la plaine. Le courant est à peine suffisant pour empêcher la stagnation de l’eau et la formation d’un marécage. L’eau n’a pas de profondeur: c’est un point où l’on aperçoit le fond. J’estime qu’il n’y a pas plus d’un mètre de profondeur, un mètre et demi -au maximum. Large comme l’Arno vers S. Miniato-Empoli: je dirais vingt mètres. Mais je n’ai pas le coup d’œil et mes estimations sont approximatives. Pourtant l’eau est d’un azur légèrement vert à proximité des berges où l’humidité du sol entretient une bande verte touffue qui réjouit l’œil fatigué de cette morne étendue de pierres et de sable qui s’étend indéfiniment en avant.Cette voix intérieure dont je vous ai expliqué que j’entends m’expliquer ce que je dois remarquer et savoir, m’avertit que je vois la vallée du Jourdain. Je l’appelle vallée, parce que c’est l’appellation habituelle de la place où coule un fleuve, mais ici, il me parait inexact de lui donner ce nom parce que une vallée suppose des collines et dans le voisinage je n’en vois pas trace. En résumé, je me trouve près du Jourdain, et l’espace désolé que j’aperçois sur ma droite est le désert de Juda.Si parler de désert est juste pour désigner ce lieu inhabité et sans trace du travail de l’homme, il convient moins à l’idée que nous nous faisons du désert. Ici, pas de dunes du désert comme nous le concevons, mais seulement une terre dénudée parsemée de pierres et de débris, comme sont les terrains d’alluvions après une crue.Dans le lointain, des collines. Et puis, près du Jourdain une grande paix, une ambiance spéciale qui dépasse celle d’un paysage ordinaire, quelque chose qui rappelle ce qu’on ressent sur les bords du lac Trasimène. C’est un lieu qui évoque des vols angéliques et des voix célestes. Je ne sais pas bien exprimer ce que j’éprouve, mais j’ai le sentiment de me trouver dans un lieu qui parle à l’esprit.Pendant ces observations, je vois la scène envahie par les gens le long - par rapport à moi - de la rive droite du Jourdain. Il y a beaucoup d’hommes et une grande variété d’habillements. Quelques-uns semblent des gens du peuple, d’autres des riches, il y en a assez, plusieurs paraissent des pharisiens, avec leurs vêtements ornés de franges et de galons.Au milieu, debout sur un rocher un homme que je reconnais du premier coup pour le Baptiste bien que ce soit la première fois que je le vois. Il parle à la foule et je vous assure que sa prédication manque plutôt de douceur. Jésus a appelé Jacques et Jean "les fils du tonnerre". Mais alors quel nom donner à ce fougueux orateur? On pourrait pour Jean Baptiste parler de coup de foudre, d’avalanche, de tremblement de terre, tant il est impétueux et sévère dans son discours et ses gestes.Il parle de la venue du Messie et exhorte les auditeurs à préparer leurs cœurs en les débarrassant de ce qui les encombre et en redressant leurs pensées. Mais c’est un parler frénétique et rude. Le Précurseur n’a pas la main légère de Jésus pour soigner les blessures des cœurs. C’est un médecin qui les met à nu, fouille et taille sans pitié.Pendant que je l’écoute - je ne rapporte pas ses paroles, parce que ce sont celles des Évangélistes mais qui dévalent en un discours torrentiel - je vois s’avancer le long d’un sentier le long de la bordure herbeuse et ombragée qui côtoie le Jourdain, mon Jésus. Ce chemin de campagne, plutôt sentier que chemin, semble dessiné par les caravanes et les voyageurs qui pendant des années et des siècles l’ont parcouru pour arriver à un point où le fond du lit se relève et permet de passer à gué. Le sentier continue sur l’autre rive du fleuve et se perd dans la verdure de l’autre berge.Jésus est seul. Il marche lentement et en avançant il arrive derrière Jean. Il avance sans bruit, tout en écoutant la voix tonnante du Pénitent du désert, comme si Jésus était aussi une des nombreuses personnes qui venaient vers Jean pour se faire baptiser et se préparer à la purification pour la venue du Messie. Rien ne distingue Jésus des autres gens. Il semble un homme du peuple pour son vêtement, un seigneur pour la beauté de ses traits, mais aucun signe divin ne le distingue de la foule.Cependant on dirait que Jean sent une particulière émanation spirituelle. Il se retourne et identifie tout de suite la source de cette émanation. Il descend vivement du rocher qui lui servait de chaire et s’en, va d’un air dégagé vers Jésus qui est arrêté à quelques mètres d’un groupe et s’appuie au tronc d’un arbre.Jésus et Jean se fixent un moment. Jésus, avec son regard d’azur, si doux. Jean avec son œil sévère, très noir, plein d’éclairs. Les deux, vus rapprochés sont l’antithèse l’un de l’autre. Tous les deux grands - c’est leur unique ressemblance - ils sont différents pour tout le reste. Jésus blond, aux longs cheveux peignés, au teint blanc ivoire, aux yeux d’azur, au vêtement simple, mais majestueux. Jean, hirsute aux cheveux noirs qui retombent à plat sur les épaules et taillés en escalier, avec une barbe noire coupée à ras qui lui couvre presque tout le visage qui n’empêche pas de découvrir ses joues creusées par le jeûne, des yeux noirs fiévreux, la peau bronzée par le soleil et les intempéries et le poil épais qui la couvre, demi nu avec son vêtement de peau de chameau retenu à la taille par une ceinture de peau et qui lui couvre le torse, descendant à peine au-dessous de ses flancs amaigris et laissant à droite les côtes découvertes, les côtes sur lesquelles se trouve, unique tissu, la peau tannée par l’air. En vis à vis, on dirait un sauvage et un ange.Jean, après avoir fixé sur Lui son regard pénétrant, s’écrie: “Voici l’Agneau de Dieu. Comment peut-il se faire que mon Seigneur vienne vers moi?”Jésus répond tranquillement: “C’est pour accomplir le rite de pénitence.”“Jamais, Seigneur. C’est moi qui dois venir à Toi pour être sanctifié, et c’est Toi qui viens vers moi?”Et Jésus, en lui mettant une main sur la tête, parce que Jean s’était incliné devant Jésus, lui répond: “Permets que tout se fasse comme je veux, pour que s’accomplisse toute justice et que ton rite achemine les hommes vers un plus haut mystère et qu’il leur soit annoncé que la Victime est dans ce monde.”Jean l’observe avec un œil dont une larme adoucit le regard, et le précède vers la rive. Jésus enlève son manteau et sa tunique, gardant une sorte de caleçon court et descend dans l’eau où se trouve déjà Jean. Jean le baptise en Lui versant sur la tête de l’eau du fleuve, avec une sorte de tasse suspendue à sa ceinture et qui semble être une coquille ou une demi-calebasse séchée et vidée.Jésus est proprement l’Agneau, l’Agneau dans la blancheur de sa chair, la modestie de ses traits, la douceur de son regard.Pendant que Jésus remonte sur la rive, et qu’après s’être vêtu, il se recueille en prière, Jean le montre à la foule et témoigne de l’avoir reconnu au signe que l’Esprit de Dieu lui avait indiqué et qui désignait infailliblement le Rédempteur. Mais je suis polarisée par le spectacle de Jésus qui prie et je ne vois plus que cette figure lumineuse qui se détache sur le fond vert de la rive.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 7 décembre 2008, Deuxième dimanche de l'Avent

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 1,1-8.
Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, le Fils de Dieu. Il était écrit dans le livre du prophète Isaïe : Voici que j'envoie mon messager devant toi, pour préparer la route. A travers le désert, une voix crie :Préparez le chemin du Seigneur,aplanissez sa route. Et Jean le Baptiste parut dans le désert. Il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés. Toute la Judée, tout Jérusalem, venait à lui. Tous se faisaient baptiser par lui dans les eaux du Jourdain, en reconnaissant leurs péchés. Jean était vêtu de poil de chameau, avec une ceinture de cuir autour des reins, et il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Il proclamait : « Voici venir derrière moi celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de me courber à ses pieds pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés dans l'eau ; lui vous baptisera dans l'Esprit Saint. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 2, Ch 3, p 17 - CD 2 (1er cd), piste 4
Je vois une plaine inhabitée et sans végétation. Il n’y a pas de champs cultivés, quelques rares plantes formant çà et là des touffes, comme des familles de végétaux là où le sol a un peu de profondeur et se trouve moins aride. Remarquez que se terrain aride et inculte est à ma droite alors que le Nord se trouve derrière moi, et se prolonge pour moi dans la direction du Sud. A gauche, en revanche, je vois un fleuve aux berges plutôt basses qui coule lentement lui aussi du Nord au Sud. D’après le mouvement très lent de l’eau, je comprends que son lit n’a pas une pente très forte et que ce fleuve coule dans une sorte de dépression de la plaine. Le courant est à peine suffisant pour empêcher la stagnation de l’eau et la formation d’un marécage. L’eau n’a pas de profondeur: c’est un point où l’on aperçoit le fond. J’estime qu’il n’y a pas plus d’un mètre de profondeur, un mètre et demi -au maximum. Large comme l’Arno vers S. Miniato-Empoli: je dirais vingt mètres. Mais je n’ai pas le coup d’œil et mes estimations sont approximatives. Pourtant l’eau est d’un azur légèrement vert à proximité des berges où l’humidité du sol entretient une bande verte touffue qui réjouit l’œil fatigué de cette morne étendue de pierres et de sable qui s’étend indéfiniment en avant. Cette voix intérieure dont je vous ai expliqué que j’entends m’expliquer ce que je dois remarquer et savoir, m’avertit que je vois la vallée du Jourdain. Je l’appelle vallée, parce que c’est l’appellation habituelle de la place où coule un fleuve, mais ici, il me parait inexact de lui donner ce nom parce que une vallée suppose des collines et dans le voisinage je n’en vois pas trace. En résumé, je me trouve près du Jourdain, et l’espace désolé que j’aperçois sur ma droite est le désert de Juda. Si parler de désert est juste pour désigner ce lieu inhabité et sans trace du travail de l’homme, il convient moins à l’idée que nous nous faisons du désert. Ici, pas de dunes du désert comme nous le concevons, mais seulement une terre dénudée parsemée de pierres et de débris, comme sont les terrains d’alluvions après une crue. Dans le lointain, des collines. Et puis, près du Jourdain une grande paix, une ambiance spéciale qui dépasse celle d’un paysage ordinaire, quelque chose qui rappelle ce qu’on ressent sur les bords du lac Trasimène. C’est un lieu qui évoque des vols angéliques et des voix célestes. Je ne sais pas bien exprimer ce que j’éprouve, mais j’ai le sentiment de me trouver dans un lieu qui parle à l’esprit. Pendant ces observations, je vois la scène envahie par les gens le long - par rapport à moi - de la rive droite du Jourdain. Il y a beaucoup d’hommes et une grande variété d’habillements. Quelques-uns semblent des gens du peuple, d’autres des riches, il y en a assez, plusieurs paraissent des pharisiens, avec leurs vêtements ornés de franges et de galons. Au milieu, debout sur un rocher un homme que je reconnais du premier coup pour le Baptiste bien que ce soit la première fois que je le vois. Il parle à la foule et je vous assure que sa prédication manque plutôt de douceur. Jésus a appelé Jacques et Jean "les fils du tonnerre". Mais alors quel nom donner à ce fougueux orateur? On pourrait pour Jean Baptiste parler de coup de foudre, d’avalanche, de tremblement de terre, tant il est impétueux et sévère dans son discours et ses gestes. Il parle de la venue du Messie et exhorte les auditeurs à préparer leurs cœurs en les débarrassant de ce qui les encombre et en redressant leurs pensées. Mais c’est un parler frénétique et rude. Le Précurseur n’a pas la main légère de Jésus pour soigner les blessures des cœurs. C’est un médecin qui les met à nu, fouille et taille sans pitié. Pendant que je l’écoute - je ne rapporte pas ses paroles, parce que ce sont celles des Évangélistes mais qui dévalent en un discours torrentiel - je vois s’avancer le long d’un sentier le long de la bordure herbeuse et ombragée qui côtoie le Jourdain, mon Jésus. Ce chemin de campagne, plutôt sentier que chemin, semble dessiné par les caravanes et les voyageurs qui pendant des années et des siècles l’ont parcouru pour arriver à un point où le fond du lit se relève et permet de passer à gué. Le sentier continue sur l’autre rive du fleuve et se perd dans la verdure de l’autre berge. Jésus est seul. Il marche lentement et en avançant il arrive derrière Jean. Il avance sans bruit, tout en écoutant la voix tonnante du Pénitent du désert, comme si Jésus était aussi une des nombreuses personnes qui venaient vers Jean pour se faire baptiser et se préparer à la purification pour la venue du Messie. Rien ne distingue Jésus des autres gens. Il semble un homme du peuple pour son vêtement, un seigneur pour la beauté de ses traits, mais aucun signe divin ne le distingue de la foule. Cependant on dirait que Jean sent une particulière émanation spirituelle. Il se retourne et identifie tout de suite la source de cette émanation. Il descend vivement du rocher qui lui servait de chaire et s’en, va d’un air dégagé vers Jésus qui est arrêté à quelques mètres d’un groupe et s’appuie au tronc d’un arbre. Jésus et Jean se fixent un moment. Jésus, avec son regard d’azur, si doux. Jean avec son œil sévère, très noir, plein d’éclairs. Les deux, vus rapprochés sont l’antithèse l’un de l’autre. Tous les deux grands - c’est leur unique ressemblance - ils sont différents pour tout le reste. Jésus blond, aux longs cheveux peignés, au teint blanc ivoire, aux yeux d’azur, au vêtement simple, mais majestueux. Jean, hirsute aux cheveux noirs qui retombent à plat sur les épaules et taillés en escalier, avec une barbe noire coupée à ras qui lui couvre presque tout le visage qui n’empêche pas de découvrir ses joues creusées par le jeûne, des yeux noirs fiévreux, la peau bronzée par le soleil et les intempéries et le poil épais qui la couvre, demi nu avec son vêtement de peau de chameau retenu à la taille par une ceinture de peau et qui lui couvre le torse, descendant à peine au-dessous de ses flancs amaigris et laissant à droite les côtes découvertes, les côtes sur lesquelles se trouve, unique tissu, la peau tannée par l’air. En vis à vis, on dirait un sauvage et un ange. Jean, après avoir fixé sur Lui son regard pénétrant, s’écrie: “Voici l’Agneau de Dieu. Comment peut-il se faire que mon Seigneur vienne vers moi?” Jésus répond tranquillement: “C’est pour accomplir le rite de pénitence.” “Jamais, Seigneur. C’est moi qui dois venir à Toi pour être sanctifié, et c’est Toi qui viens vers moi?” Et Jésus, en lui mettant une main sur la tête, parce que Jean s’était incliné devant Jésus, lui répond: “Permets que tout se fasse comme je veux, pour que s’accomplisse toute justice et que ton rite achemine les hommes vers un plus haut mystère et qu’il leur soit annoncé que la Victime est dans ce monde.” Jean l’observe avec un œil dont une larme adoucit le regard, et le précède vers la rive. Jésus enlève son manteau et sa tunique, gardant une sorte de caleçon court et descend dans l’eau où se trouve déjà Jean. Jean le baptise en Lui versant sur la tête de l’eau du fleuve, avec une sorte de tasse suspendue à sa ceinture et qui semble être une coquille ou une demi-calebasse séchée et vidée. Jésus est proprement l’Agneau, l’Agneau dans la blancheur de sa chair, la modestie de ses traits, la douceur de son regard. Pendant que Jésus remonte sur la rive, et qu’après s’être vêtu, il se recueille en prière, Jean le montre à la foule et témoigne de l’avoir reconnu au signe que l’Esprit de Dieu lui avait indiqué et qui désignait infailliblement le Rédempteur. Mais je suis polarisée par le spectacle de Jésus qui prie et je ne vois plus que cette figure lumineuse qui se détache sur le fond vert de la rive.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 30 novembre 2008, Premier dimanche de l'Avent.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 13,33-37.

« Prenez garde, veillez : car vous ne savez pas quand viendra le moment.Il en est comme d'un homme parti en voyage : en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et recommandé au portier de veiller. Veillez donc, car vous ne savez pas quand le maître de la maison reviendra, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin. Il peut arriver à l'improviste et vous trouver endormis. Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 9, Ch 15, p 130 - CD 9, piste 47 -
[ce passage est le même que celui correspondant à l'évangile de la messe de dimanche dernier].
(...) Jésus se tait, pensif. Quand il parle à nouveau c'est pour commander: “Asseyons-nous ici pour nous reposer un peu.” Ils s'asseyent sur une pente du mont des Oliviers en face du Temple baisé par le soleil couchant. Jésus regarde fixement cet endroit, avec tristesse. Les autres avec orgueil à cause de sa beauté, mais sur l'orgueil est étendu un voile d'inquiétude, laissé par les paroles du Maître. Et si cette beauté devait réellement périr?…Pierre et Jean parlent entre eux et puis murmurent quelque chose à Jacques d'Alphée et à André, leurs voisins, qui expriment leur accord par un signe de tête. Alors Pierre se tourne vers le Maître et Lui dit: “Viens à part et explique-nous quand se réalisera ta prophétie sur la destruction du Temple. Daniel en parle, mais s'il en était comme lui le dit et comme tu le dis, le Temple n'aurait plus que quelques heures. Mais nous ne voyons pas d'armée ni de préparatifs de guerre. Quand donc cela arrivera-t-il? Quel en sera le signe? Tu es venu. Tu dis que tu vas t'en aller. Et pourtant on sait que cela n'arrivera que quand tu seras parmi les hommes. Tu reviendras, alors? À quand ton retour? Explique-nous, afin que nous sachions…”“Il n'est pas besoin de se mettre à l'écart. Tu vois? Sont restés les disciples les plus fidèles qui vous aideront grandement, vous les douze. Eux peuvent entendre les paroles que je vous dis. Venez tous près de Moi!” crie-t-il à la fin pour rassembler tout le monde.Les disciples, disséminés sur la pente, s'approchent, forment un groupe compact, serré autour du groupe principal de Jésus avec ses apôtres, et ils écoutent.“Prenez garde que personne ne vous séduise à l'avenir. Je suis le Christ et il n'y aura pas d'autres Christs. Donc quand plusieurs viendront vous dire: "Je suis le Christ" et ils en séduiront un grand nombre, vous ne croyez pas à ces paroles, même si elles sont accompagnées de prodiges. Satan, père du mensonge et protecteur des menteurs, aide ses serviteurs et ceux qui le suivent par de faux prodiges qu'on peut pourtant reconnaître comme n'étant pas bons car ils sont toujours unis à la peur, au trouble et au mensonge. Les prodiges de Dieu, vous les connaissez: ils donnent une paix sainte, la joie, le salut, la foi, ils amènent à des désirs et des œuvres saintes. Les autres, non. Réfléchissez donc sur la forme et les conséquences des prodiges que vous pourrez voir à l'avenir attachées à l'œuvre des faux Christs et de ceux qui s'envelopperont des vêtements des sauveurs de peuples et seront au contraire les fauves qui les ruinent.Vous entendrez aussi, et vous verrez aussi, parler de guerres et de bruits de guerre, et ils vous diront: "Ce sont les signes de la fin". Ne vous troublez pas: ce ne sera pas la fin. Il faut que tout cela arrive avant la fin, mais ce ne sera pas encore la fin. Il y aura des soulèvements d'un peuple contre un peuple, d'un royaume contre un royaume, d'une nation contre une nation, d'un continent contre un continent, et il s'ensuivra des pestes, des disettes, des tremblements de terre en plusieurs endroits. Mais ce ne sera que le commencement des douleurs. Alors ils vous jetteront dans la tribulation et ils vous tueront en vous accusant d'être responsables de leurs souffrances, et en espérant en sortir, en persécutant et en détruisant mes serviteurs. Les hommes accusent toujours les innocents d'être la cause du mal que les pécheurs se créent eux-mêmes. Ils accusent Dieu Lui-même, Innocence Parfaite et Bonté Suprême, d'être la cause de leurs souffrances et agiront ainsi avec vous, et vous serez haïs à cause de mon Nom. C'est Satan qui les pousse. Et beaucoup se scandaliseront et se trahiront et se haïront mutuellement. C'est encore Satan qui les pousse. Et il s'élèvera de faux prophètes qui induiront un grand nombre de gens en erreur. Ce sera encore Satan l'auteur véritable de tant de mal. Et à cause de la multiplication de l'iniquité, la charité se refroidira en plusieurs. Mais qui aura persévéré jusqu'à la fin sera sauvé. Et auparavant il faut que cet Évangile du Royaume de Dieu soit prêché dans le monde entier, comme témoignage pour toutes les nations. Alors viendra la fin. Retour au Christ d'Israël qui l'accueille et prédication de ma Doctrine dans le monde entier. Et puis un autre signe. Un signe pour la fin du Temple et pour la fin du Monde. Quand vous verrez l'abomination de la désolation, prédite par Daniel - que celui qui m'écoute comprenne bien et que celui qui lit le prophète sache lire entre les lignes - alors que celui qui sera en Judée s'enfuie sur les montagnes, que celui qui sera sur sa terrasse ne descende pas prendre ce qu'il a dans sa maison, et que celui qui est dans son champ ne revienne pas à la maison pour prendre son manteau, mais qu'il fuie sans se retourner, pour qu'il ne lui arrive pas de ne plus pouvoir le faire, et même qu'en fuyant il ne se retourne pas pour regarder, pour ne pas garder dans son cœur le spectacle horrible et en devenir fou. Malheur à celles qui seront enceintes et qui allaiteront en ces jours! Et malheur si la fuite devait s'accomplir pendant le sabbat! La fuite ne suffirait pas pour se sauver sans pécher. Priez donc pour qu'elle n'arrive pas en hiver et un jour de sabbat, car alors la tribulation sera si grande qu'il n'y en a pas eu de telle depuis le commencement du monde jusqu'à nos jours et qu'il n'y en aura plus jamais de semblable car ce sera la fin. Si ces jours n'étaient pas abrégés en faveur des élus, personne ne se sauverait car les hommes-satan s'allieront à l'enfer pour tourmenter les hommes.Et alors aussi, pour corrompre et tirer hors de la voie juste ceux qui resteront fidèles au Seigneur, s'élèveront des gens qui diront: "Le Christ est ici, le Christ est là. Il est en cet endroit. Le voici". Ne croyez pas. Que personne ne les croie, car il s'élèvera de faux Christs et de faux prophètes qui feront des prodiges et des choses extraordinaires capables d'induire en erreur, s'il était possible, les élus eux-mêmes. Ils diront des doctrines en apparence si convenables et si bonnes qu'elles séduiraient même les meilleurs, s'ils n'avaient pas avec eux l'Esprit de Dieu qui les éclairera sur la vérité et l'origine satanique de ces prodiges et de ces doctrines. Je vous le dis. Je vous le prédit pour que vous puissiez vous diriger. Mais ne craignez pas de tomber. Si vous restez dans le Seigneur, vous ne serez pas attirés par la tentation et la ruine. Rappelez-vous ce que je vous ai dit: "Je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions, et de toute la puissance de l'Ennemi rien ne vous nuira car tout vous sera soumis". Je vous rappelle aussi cependant que pour l'obtenir vous devez avoir Dieu en vous, et vous devez vous réjouir, non parce que vous maîtrisez les puissances du mal et les choses empoisonnées, mais parce que votre nom est écrit dans le Ciel. Restez dans le Seigneur et dans sa vérité. Je suis la Vérité et j'enseigne la vérité. Aussi, je vous répète encore: quelque chose que l'on vous dise de Moi, ne le croyez pas. Moi seul ai dit la vérité. Moi seul je vous dis que le Christ viendra, mais quand ce sera la fin. Donc si l'on vous dit: "Il est dans le désert" n'y allez pas. Si l'on vous dit: "Il est dans cette maison" n'y croyez pas. En effet le Fils de l'homme, quand il viendra pour la seconde fois, sera semblable à l'éclair qui sort du levant et glisse jusqu'au couchant en moins de temps qu'il n'en faut pour le battement d'une paupière. Et il glissera sur le grand Corps, devenu soudainement Cadavre, suivi de ses anges resplendissants, et il jugera. Partout où sera le corps, se réuniront les aigles.Et tout de suite après la tribulation de ces derniers jours dont on vous a parlé - je parle maintenant de la fin du temps et du monde et de la résurrection des ossements dont ont parlé les prophètes -le soleil s'obscurcira, et la lune ne donnera plus de lumière, et les étoiles du ciel tomberont comme les grains d'une grappe trop mûre secouée par un vent de tempête, et les puissances des Cieux trembleront. Et alors, dans le firmament obscurci, apparaîtra fulgurant le signe du Fils de l'homme, et toutes les nations de la Terre pleureront, et les hommes verront le Fils de l'homme qui viendra sur les nuées du ciel avec une grande puissance et une grande gloire. Et Lui commandera à ses anges de moissonner et de vendanger, et de séparer l'ivraie du bon grain, et de jeter le raisin dans la cuve, car il sera venu le temps de la grande récolte des descendants d'Adam, et il n'y aura plus besoin de garder des grappillons ou de la semence, car l'espèce humaine ne se perpétuera plus jamais sur la Terre morte. Et il commandera à ses anges de réunir à grand son de trompe les élus des quatre vents, d'une extrémité à l'autre du ciel pour qu'ils soient à côté du Divin Juge pour juger avec Lui les derniers vivants et ceux qui seront ressuscités.Apprenez du figuier une ressemblance: quand vous voyez ses branches s'attendrir et mettre des feuilles, vous savez que l'été est proche. De même aussi, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que le Christ va venir. En vérité je vous dis: elle ne passera pas cette génération qui n'a pas voulu de Moi avant que tout cela se produise. Ma parole ne tombera pas. Ce que je dis sera. Le cœur et la pensée des hommes peuvent changer, mais ma parole ne change pas. Le ciel et la terre passeront mais mes paroles ne passeront pas. Quant au jour et à l'heure précise, personne ne les connaît, pas même les anges du Seigneur, mais le Père seul les connaît. Comme au temps de Noé, ainsi il en sera à la venue du Fils de l'homme. Dans les jours qui précédèrent le déluge les hommes mangeaient, buvaient, se mariaient, se logeaient, sans réfléchir au signe jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche et où s'ouvrirent les cataractes du ciel et où le déluge submergea tous les vivants et toutes les choses. De même aussi il en sera pour la venue du Fils de l'homme. Alors deux hommes seront l'un près de l'autre dans un champ et l'un sera pris et l'autre laissé, et deux femmes seront appliquées à faire aller la meule et l'une sera prise et l'autre laissée, par les ennemis de la Patrie et plus encore par les anges qui sépareront la bonne semence de l'ivraie, et ils n'auront pas le temps de se préparer au jugement du Christ. Veillez donc car vous ne savez pas à quelle heure viendra votre Seigneur. Pensez de nouveau à ceci: si le chef de famille savait à quelle heure vient le voleur, il veillerait et ne laisserait pas dépouiller sa maison. Veillez donc et priez, en étant toujours préparés à sa venue, sans que vos cœurs tombent dans la torpeur par des abus et des excès de toutes espèces et que vos esprits ne soient pas éloignés et fermés aux choses du Ciel par le soin excessif aux choses de la Terre, et que le lacet de la mort ne vous prenne pas à l'improviste quand vous ne serez pas préparés. Car, rappelez-vous, tous vous devez mourir. Tous les hommes, dès leur naissance, sont destinés à la mort, et c'est une venue particulière du Christ cette mort et le jugement subséquent, qui devra se répéter pour tous les hommes à la venue solennelle du Fils de l'homme.Qu'en sera-t-il donc de ce serviteur fidèle et prudent préposé par son maître pour donner en son absence la nourriture aux gens de sa maison? C'est un heureux sort qu'il aura si son maître, revenant à l'improviste, le trouve à faire ce qu'il doit avec sollicitude, justice et amour. En vérité je vous dis qu'il dira: "Viens, bon et fidèle serviteur. Tu as mérité ma récompense. Tiens, administre tous mes biens". Mais s'il paraissait, sans l'être, bon et fidèle et si intérieurement il était mauvais comme extérieurement il était hypocrite, et qu'après le départ de son maître il ait dit en son cœur: "Le maître tardera à revenir! Donnons-nous du bon temps", et s'il se mettait à battre et à maltraiter ses coserviteurs en faisant de l'usure sur eux pour la nourriture et toutes espèces de choses pour avoir plus d'argent à dépenser avec les noceurs et les ivrognes, qu'arrivera-t-il? Que le maître reviendra à l'improviste, quand le serviteur ne pense pas qu'il est tout près, et sera découverte sa mauvaise conduite, sa place et l'argent lui seront enlevés, et il sera chassé, comme le veut la justice et y restera.Il en est ainsi du pécheur impénitent qui ne se demande pas comment la mort peut être proche, et voisin son jugement, et jouit et abuse en disant: "Plus tard, je me repentirai". En vérité je vous dis qu'il n'aura pas le temps de le faire et qu'il sera condamné à rester éternellement dans le lieu de la redoutable horreur où il n'y a que blasphèmes, pleurs et tortures, et qu'il en sortira seulement pour le Jugement final, quand il revêtira sa chair ressuscitée pour se présenter entier au Jugement final comme il a péché avec tout son être au temps de sa vie terrestre, et avec son corps et son âme il se présentera au Juge Jésus dont il n'a pas voulu comme Sauveur. Tous seront là devant le Fils de l'homme. Une multitude infinie de corps rendus par la terre et la mer et recomposés après avoir été poussière pendant si longtemps, et les esprits dans les corps. À chaque chair revenue sur les squelettes correspondra son propre esprit qui l'animait autrefois. Et ils seront debout devant le Fils de l'homme, splendide dans sa divine Majesté, assis sur le trône de sa gloire soutenu par ses anges. Et Il séparera les hommes entre eux en mettant d'un côté les bons et de l'autre les mauvais, comme un berger sépare les brebis des boucs, et Il mettra ses brebis à droite et les boucs à gauche. Et de sa douce voix et avec son aspect bienveillant Il dira à ceux qui, paisibles et beaux d'une beauté glorieuse dans la splendeur d'un corps saint, le regarderont avec tout l'amour de leurs cœurs: "Venez, ô bénis de mon Père, prenez possession du Royaume préparé pour vous depuis l'origine du monde. Car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger, j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire, j'ai été pèlerin et vous m'avez logé, j'ai été nu et vous m'avez revêtu, malade et vous êtes venus me rendre visite, prisonnier et vous êtes venus me réconforter". Et les justes Lui demanderont: "Quand donc, Seigneur, t'avons-nous vu affamé pour te donner à manger, assoiffé pour te donner à boire? Quand donc t'avons-nous vu pèlerin pour t'accueillir, nu pour te revêtir? Quand t'avons-nous vu malade et prisonnier, pour être venus te rendre visite?" Et le Roi des rois leur dira: "En vérité, je vous le dis: quand vous avez fait une de ces choses à un des plus humbles parmi mes frères, alors c'est à Moi que vous l'avez fait". Et puis Il se tournera vers ceux qui seront à sa gauche et Il leur dira d'un air sévère, et ses regards seront comme des flèches qui foudroieront les réprouvés, et dans sa voix tonnera la colère de Dieu: "Hors d'ici! Loin de Moi, ô maudits! Dans le feu éternel préparé par la fureur de Dieu pour le démon et les anges de ténèbres et pour ceux qui les ont écoutés avec leur voix de la passion triple et obscène. J'ai eu faim et vous ne m'avez pas donné à manger, soif et vous ne m'avez pas désaltéré, j'ai été nu et vous ne m'avez pas revêtu, pèlerin et vous m'avez repoussé, malade et prisonnier et vous ne m'avez pas rendu visite, car vous n'aviez qu'une loi: le plaisir de votre moi". Et eux Lui diront: "Quand t'avons nous vu affamé, assoiffé, nu, pèlerin, malade, prisonnier? En vérité, nous ne t'avons pas connu. Nous n'y étions pas quand tu étais sur la Terre". Et Lui leur répondra: "C'est vrai, vous ne m'avez pas connu, car vous n'y étiez pas quand j'étais sur la Terre. Mais vous avez pourtant connu ma parole et vous avez eu parmi vous des pauvres, des gens affamés, assoiffés, nus, malades, prisonniers. Pourquoi ne leur avez-vous pas fait ce que peut-être vous m'auriez fait à Moi? Car il n'est pas dit que ceux qui m'ont eu parmi eux ont été miséricordieux envers le Fils de l'homme. Ne saviez-vous pas que je suis dans mes frères et que suis là où souffre l'un d'eux, et ce que vous n'avez pas fait à l'un de mes plus humbles frères, c'est à Moi que vous l'avez refusé, à Moi, premier-né des hommes? Allez et brûlez dans votre égoïsme. Allez, et que les ténèbres et le gel vous enveloppent puisque vous avez été ténèbres et gel, tout en sachant où était la Lumière et le Feu de l'Amour". Et ceux-là iront à l'éternel supplice alors que les justes entreront dans la vie éternelle.Tel est l'avenir… Maintenant allez. Et ne vous séparez pas entre vous. Je m'en vais avec Jean et je serai près de vous au milieu de la première veille, pour le repos et pour aller ensuite à nos instructions.”“Ce soir aussi? Ferons-nous cela tous les soirs? Je suis tout endolori par la rosée. Ne vaudrait-il pas mieux désormais entrer dans quelque maison hospitalière? Toujours sous les tentes! Toujours à veiller et pendant les nuits, qui sont fraîches et humides…” dit Judas, en se lamentant. “C'est la dernière nuit. Demain… ce sera différent.”“Ah! je croyais que tu voulais aller au Gethsémani toutes les nuits. Mais si c'est la dernière…”“Je n'ai pas dit cela, Judas. J'ai dit que ce sera la dernière nuit à passer au Camp des Galiléens tous unis. Demain, nous préparerons la Pâque et nous consommerons l'agneau et puis j'irai seul prier dans le Gethsémani. Et vous pourrez faire ce que vous voulez.”“Mais nous viendrons avec Toi, Seigneur! Quand donc avons-nous voulu te quitter?” dit Pierre.“Tais-toi, toi qui es en faute. Toi et le Zélote, vous ne faites que voleter çà et là dès que le Maître ne vous voit pas. Je vous ai à l'œil. Au Temple… pendant la journée… sous les tentes, là bas…” dit l'Iscariote, heureux de dénoncer. “Suffit! S'ils le font, ils font bien. Mais pourtant ne me laissez pas seul… Je vous en prie…” “Seigneur, nous ne faisons rien de mal, crois-le. Nos actions sont connues de Dieu et son œil ne se détourne pas d'elles avec dégoût” dit le Zélote.“Je le sais, mais c'est inutile. Et ce qui est inutile peut toujours être dommageable. Restez le plus possible unis.” Puis il s'adresse à Mathieu: “Toi, mon bon chroniqueur, tu leur répéteras la parabole des dix vierges sages et des dix vierges folles, et celle du maître qui donne des talents à ses trois serviteurs pour qu'ils les fassent fructifier, et des deux qui gagnent le double et du paresseux qui enterre le sien. Te souviens-tu?” “Oui, mon Seigneur, exactement.” “Alors répète-les à ceux-ci. Tous ne les connaissent pas et même ceux qui les connaissent auront plaisir à les entendre à nouveau.Passez ainsi le temps en sages conversations jusqu'à mon retour Veillez! Veillez! Tenez votre esprit éveillé. Ces paraboles sont appropriées à ce que je dis. Adieu. La paix soit avec vous.”Il prend Jean par la main et se dirige avec lui vers la ville… Les autres se dirigent vers le Camp galiléen.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 23 novembre 2008, Solennité du Christ, Roi de l'Univers.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 25,31-46.
« Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des chèvres :il placera les brebis à sa droite, et les chèvres à sa gauche. Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : 'Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ;j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi !'Alors les justes lui répondront : 'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu... ? tu avais donc faim, et nous t'avons nourri ? tu avais soif, et nous t'avons donné à boire ?tu étais un étranger, et nous t'avons accueilli ? tu étais nu, et nous t'avons habillé ?tu étais malade ou en prison... Quand sommes-nous venus jusqu'à toi ?'Et le Roi leur répondra : 'Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. 'Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : 'Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel préparé pour le démon et ses anges. Car j'avais faim, et vous ne m'avez pas donné à manger ; j'avais soif, et vous ne m'avez pas donné à boire ;j'étais un étranger, et vous ne m'avez pas accueilli ; j'étais nu, et vous ne m'avez pas habillé ; j'étais malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité.'Alors ils répondront, eux aussi : 'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu avoir faim et soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?'Il leur répondra : 'Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces petits, à moi non plus vous ne l'avez pas fait. 'Et ils s'en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 9, Ch 15, p 131 - CD 9, piste 47 -
(...) Jésus se tait, pensif. Quand il parle à nouveau c'est pour commander: “Asseyons-nous ici pour nous reposer un peu.” Ils s'asseyent sur une pente du mont des Oliviers en face du Temple baisé par le soleil couchant. Jésus regarde fixement cet endroit, avec tristesse. Les autres avec orgueil à cause de sa beauté, mais sur l'orgueil est étendu un voile d'inquiétude, laissé par les paroles du Maître. Et si cette beauté devait réellement périr?…Pierre et Jean parlent entre eux et puis murmurent quelque chose à Jacques d'Alphée et à André, leurs voisins, qui expriment leur accord par un signe de tête. Alors Pierre se tourne vers le Maître et Lui dit: “Viens à part et explique-nous quand se réalisera ta prophétie sur la destruction du Temple. Daniel en parle, mais s'il en était comme lui le dit et comme tu le dis, le Temple n'aurait plus que quelques heures. Mais nous ne voyons pas d'armée ni de préparatifs de guerre. Quand donc cela arrivera-t-il? Quel en sera le signe? Tu es venu. Tu dis que tu vas t'en aller. Et pourtant on sait que cela n'arrivera que quand tu seras parmi les hommes. Tu reviendras, alors? À quand ton retour? Explique-nous, afin que nous sachions…” “Il n'est pas besoin de se mettre à l'écart. Tu vois? Sont restés les disciples les plus fidèles qui vous aideront grandement, vous les douze. Eux peuvent entendre les paroles que je vous dis. Venez tous près de Moi!” crie-t-il à la fin pour rassembler tout le monde. Les disciples, disséminés sur la pente, s'approchent, forment un groupe compact, serré autour du groupe principal de Jésus avec ses apôtres, et ils écoutent. “Prenez garde que personne ne vous séduise à l'avenir. Je suis le Christ et il n'y aura pas d'autres Christs. Donc quand plusieurs viendront vous dire: "Je suis le Christ" et ils en séduiront un grand nombre, vous ne croyez pas à ces paroles, même si elles sont accompagnées de prodiges. Satan, père du mensonge et protecteur des menteurs, aide ses serviteurs et ceux qui le suivent par de faux prodiges qu'on peut pourtant reconnaître comme n'étant pas bons car ils sont toujours unis à la peur, au trouble et au mensonge. Les prodiges de Dieu, vous les connaissez: ils donnent une paix sainte, la joie, le salut, la foi, ils amènent à des désirs et des œuvres saintes. Les autres, non.  Réfléchissez donc sur la forme et les conséquences des prodiges que vous pourrez voir à l'avenir attachées à l'œuvre des faux Christs et de ceux qui s'envelopperont des vêtements des sauveurs de peuples et seront au contraire les fauves qui les ruinent. Vous entendrez aussi, et vous verrez aussi, parler de guerres et de bruits de guerre, et ils vous diront: "Ce sont les signes de la fin". Ne vous troublez pas: ce ne sera pas la fin. Il faut que tout cela arrive avant la fin, mais ce ne sera pas encore la fin. Il y aura des soulèvements d'un peuple contre un peuple, d'un royaume contre un royaume, d'une nation contre une nation, d'un continent contre un continent, et il s'ensuivra des pestes, des disettes, des tremblements de terre en plusieurs endroits. Mais ce ne sera que le commencement des douleurs. Alors ils vous jetteront dans la tribulation et ils vous tueront en vous accusant d'être responsables de leurs souffrances, et en espérant en sortir, en persécutant et en détruisant mes serviteurs. Les hommes accusent toujours les innocents d'être la cause du mal que les pécheurs se créent eux-mêmes. Ils accusent Dieu Lui-même, Innocence Parfaite et Bonté Suprême, d'être la cause de leurs souffrances et agiront ainsi avec vous, et vous serez haïs à cause de mon Nom. C'est Satan qui les pousse. Et beaucoup se scandaliseront et se trahiront et se haïront mutuellement. C'est encore Satan qui les pousse. Et il s'élèvera de faux prophètes qui induiront un grand nombre de gens en erreur. Ce sera encore Satan l'auteur véritable de tant de mal. Et à cause de la multiplication de l'iniquité, la charité se refroidira en plusieurs. Mais qui aura persévéré jusqu'à la fin sera sauvé. Et auparavant il faut que cet Évangile du Royaume de Dieu soit prêché dans le monde entier, comme témoignage pour toutes les nations. Alors viendra la fin. Retour au Christ d'Israël qui l'accueille et prédication de ma Doctrine dans le monde entier. Et puis un autre signe. Un signe pour la fin du Temple et pour la fin du Monde. Quand vous verrez l'abomination de la désolation, prédite par Daniel - que celui qui m'écoute comprenne bien et que celui qui lit le prophète sache lire entre les lignes - alors que celui qui sera en Judée s'enfuie sur les montagnes, que celui qui sera sur sa terrasse ne descende pas prendre ce qu'il a dans sa maison, et que celui qui est dans son champ ne revienne pas à la maison pour prendre son manteau, mais qu'il fuie sans se retourner, pour qu'il ne lui arrive pas de ne plus pouvoir le faire, et même qu'en fuyant il ne se retourne pas pour regarder, pour ne pas garder dans son cœur le spectacle horrible et en devenir fou. Malheur à celles qui seront enceintes et qui allaiteront en ces jours! Et malheur si la fuite devait s'accomplir pendant le sabbat! La fuite ne suffirait pas pour se sauver sans pécher. Priez donc pour qu'elle n'arrive pas en hiver et un jour de sabbat, car alors la tribulation sera si grande qu'il n'y en a pas eu de telle depuis le commencement du monde jusqu'à nos jours et qu'il n'y en aura plus jamais de semblable car ce sera la fin. Si ces jours n'étaient pas abrégés en faveur des élus, personne ne se sauverait car les hommes-satan s'allieront à l'enfer pour tourmenter les hommes. Et alors aussi, pour corrompre et tirer hors de la voie juste ceux qui resteront fidèles au Seigneur, s'élèveront des gens qui diront: "Le Christ est ici, le Christ est là. Il est en cet endroit. Le voici". Ne croyez pas. Que personne ne les croie, car il s'élèvera de faux Christs et de faux prophètes qui feront des prodiges et des choses extraordinaires capables d'induire en erreur, s'il était possible, les élus eux-mêmes. Ils diront des doctrines en apparence si convenables et si bonnes qu'elles séduiraient même les meilleurs, s'ils n'avaient pas avec eux l'Esprit de Dieu qui les éclairera sur la vérité et l'origine satanique de ces prodiges et de ces doctrines. Je vous le dis. Je vous le prédit pour que vous puissiez vous diriger. Mais ne craignez pas de tomber. Si vous restez dans le Seigneur, vous ne serez pas attirés par la tentation et la ruine. Rappelez-vous ce que je vous ai dit: "Je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions, et de toute la puissance de l'Ennemi rien ne vous nuira car tout vous sera soumis". Je vous rappelle aussi cependant que pour l'obtenir vous devez avoir Dieu en vous, et vous devez vous réjouir, non parce que vous maîtrisez les puissances du mal et les choses empoisonnées, mais parce que votre nom est écrit dans le Ciel. Restez dans le Seigneur et dans sa vérité. Je suis la Vérité et j'enseigne la vérité. Aussi, je vous répète encore: quelque chose que l'on vous dise de Moi, ne le croyez pas. Moi seul ai dit la vérité. Moi seul je vous dis que le Christ viendra, mais quand ce sera la fin. Donc si l'on vous dit: "Il est dans le désert" n'y allez pas. Si l'on vous dit: "Il est dans cette maison" n'y croyez pas. En effet le Fils de l'homme, quand il viendra pour la seconde fois, sera semblable à l'éclair qui sort du levant et glisse jusqu'au couchant en moins de temps qu'il n'en faut pour le battement d'une paupière. Et il glissera sur le grand Corps, devenu soudainement Cadavre, suivi de ses anges resplendissants, et il jugera. Partout où sera le corps, se réuniront les aigles. Et tout de suite après la tribulation de ces derniers jours dont on vous a parlé - je parle maintenant de la fin du temps et du monde et de la résurrection des ossements dont ont parlé les prophètes -le soleil s'obscurcira, et la lune ne donnera plus de lumière, et les étoiles du ciel tomberont comme les grains d'une grappe trop mûre secouée par un vent de tempête, et les puissances des Cieux trembleront. Et alors, dans le firmament obscurci, apparaîtra fulgurant le signe du Fils de l'homme, et toutes les nations de la Terre pleureront, et les hommes verront le Fils de l'homme qui viendra sur les nuées du ciel avec une grande puissance et une grande gloire. Et Lui commandera à ses anges de moissonner et de vendanger, et de séparer l'ivraie du bon grain, et de jeter le raisin dans la cuve, car il sera venu le temps de la grande récolte des descendants d'Adam, et il n'y aura plus besoin de garder des grappillons ou de la semence, car l'espèce humaine ne se perpétuera plus jamais sur la Terre morte. Et il commandera à ses anges de réunir à grand son de trompe les élus des quatre vents, d'une extrémité à l'autre du ciel pour qu'ils soient à côté du Divin Juge pour juger avec Lui les derniers vivants et ceux qui seront ressuscités. Apprenez du figuier une ressemblance: quand vous voyez ses branches s'attendrir et mettre des feuilles, vous savez que l'été est proche. De même aussi, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que le Christ va venir. En vérité je vous dis: elle ne passera pas cette génération qui n'a pas voulu de Moi avant que tout cela se produise. Ma parole ne tombera pas. Ce que je dis sera. Le cœur et la pensée des hommes peuvent changer, mais ma parole ne change pas. Le ciel et la terre passeront mais mes paroles ne passeront pas. Quant au jour et à l'heure précise, personne ne les connaît, pas même les anges du Seigneur, mais le Père seul les connaît. Comme au temps de Noé, ainsi il en sera à la venue du Fils de l'homme. Dans les jours qui précédèrent le déluge les hommes mangeaient, buvaient, se mariaient, se logeaient, sans réfléchir au signe jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche et où s'ouvrirent les cataractes du ciel et où le déluge submergea tous les vivants et toutes les choses. De même aussi il en sera pour la venue du Fils de l'homme. Alors deux hommes seront l'un près de l'autre dans un champ et l'un sera pris et l'autre laissé, et deux femmes seront appliquées à faire aller la meule et l'une sera prise et l'autre laissée, par les ennemis de la Patrie et plus encore par les anges qui sépareront la bonne semence de l'ivraie, et ils n'auront pas le temps de se préparer au jugement du Christ. Veillez donc car vous ne savez pas à quelle heure viendra votre Seigneur. Pensez de nouveau à ceci: si le chef de famille savait à quelle heure vient le voleur, il veillerait et ne laisserait pas dépouiller sa maison. Veillez donc et priez, en étant toujours préparés à sa venue, sans que vos cœurs tombent dans la torpeur par des abus et des excès de toutes espèces et que vos esprits ne soient pas éloignés et fermés aux choses du Ciel par le soin excessif aux choses de la Terre, et que le lacet de la mort ne vous prenne pas à l'improviste quand vous ne serez pas préparés. Car, rappelez-vous, tous vous devez mourir. Tous les hommes, dès leur naissance, sont destinés à la mort, et c'est une venue particulière du Christ cette mort et le jugement subséquent, qui devra se répéter pour tous les hommes à la venue solennelle du Fils de l'homme. Qu'en sera-t-il donc de ce serviteur fidèle et prudent préposé par son maître pour donner en son absence la nourriture aux gens de sa maison? C'est un heureux sort qu'il aura si son maître, revenant à l'improviste, le trouve à faire ce qu'il doit avec sollicitude, justice et amour. En vérité je vous dis qu'il dira: "Viens, bon et fidèle serviteur. Tu as mérité ma récompense. Tiens, administre tous mes biens". Mais s'il paraissait, sans l'être, bon et fidèle et si intérieurement il était mauvais comme extérieurement il était hypocrite, et qu'après le départ de son maître il ait dit en son cœur: "Le maître tardera à revenir! Donnons-nous du bon temps", et s'il se mettait à battre et à maltraiter ses coserviteurs en faisant de l'usure sur eux pour la nourriture et toutes espèces de choses pour avoir plus d'argent à dépenser avec les noceurs et les ivrognes, qu'arrivera-t-il? Que le maître reviendra à l'improviste, quand le serviteur ne pense pas qu'il est tout près, et sera découverte sa mauvaise conduite, sa place et l'argent lui seront enlevés, et il sera chassé, comme le veut la justice et y restera. Il en est ainsi du pécheur impénitent qui ne se demande pas comment la mort peut être proche, et voisin son jugement, et jouit et abuse en disant: "Plus tard, je me repentirai". En vérité je vous dis qu'il n'aura pas le temps de le faire et qu'il sera condamné à rester éternellement dans le lieu de la redoutable horreur où il n'y a que blasphèmes, pleurs et tortures, et qu'il en sortira seulement pour le Jugement final, quand il revêtira sa chair ressuscitée pour se présenter entier au Jugement final comme il a péché avec tout son être au temps de sa vie terrestre, et avec son corps et son âme il se présentera au Juge Jésus dont il n'a pas voulu comme Sauveur. Tous seront là devant le Fils de l'homme. Une multitude infinie de corps rendus par la terre et la mer et recomposés après avoir été poussière pendant si longtemps, et les esprits dans les corps. À chaque chair revenue sur les squelettes correspondra son propre esprit qui l'animait autrefois. Et ils seront debout devant le Fils de l'homme, splendide dans sa divine Majesté, assis sur le trône de sa gloire soutenu par ses anges. Et Il séparera les hommes entre eux en mettant d'un côté les bons et de l'autre les mauvais, comme un berger sépare les brebis des boucs, et Il mettra ses brebis à droite et les boucs à gauche. Et de sa douce voix et avec son aspect bienveillant Il dira à ceux qui, paisibles et beaux d'une beauté glorieuse dans la splendeur d'un corps saint, le regarderont avec tout l'amour de leurs cœurs: "Venez, ô bénis de mon Père, prenez possession du Royaume préparé pour vous depuis l'origine du monde. Car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger, j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire, j'ai été pèlerin et vous m'avez logé, j'ai été nu et vous m'avez revêtu, malade et vous êtes venus me rendre visite, prisonnier et vous êtes venus me réconforter". Et les justes Lui demanderont: "Quand donc, Seigneur, t'avons-nous vu affamé pour te donner à manger, assoiffé pour te donner à boire? Quand donc t'avons-nous vu pèlerin pour t'accueillir, nu pour te revêtir? Quand t'avons-nous vu malade et prisonnier, pour être venus te rendre visite?" Et le Roi des rois leur dira: "En vérité, je vous le dis: quand vous avez fait une de ces choses à un des plus humbles parmi mes frères, alors c'est à Moi que vous l'avez fait". Et puis Il se tournera vers ceux qui seront à sa gauche et Il leur dira d'un air sévère, et ses regards seront comme des flèches qui foudroieront les réprouvés, et dans sa voix tonnera la colère de Dieu: "Hors d'ici! Loin de Moi, ô maudits! Dans le feu éternel préparé par la fureur de Dieu pour le démon et les anges de ténèbres et pour ceux qui les ont écoutés avec leur voix de la passion triple et obscène. J'ai eu faim et vous ne m'avez pas donné à manger, soif et vous ne m'avez pas désaltéré, j'ai été nu et vous ne m'avez pas revêtu, pèlerin et vous m'avez repoussé, malade et prisonnier et vous ne m'avez pas rendu visite, car vous n'aviez qu'une loi: le plaisir de votre moi". Et eux Lui diront: "Quand t'avons nous vu affamé, assoiffé, nu, pèlerin, malade, prisonnier? En vérité, nous ne t'avons pas connu. Nous n'y étions pas quand tu étais sur la Terre". Et Lui leur répondra: "C'est vrai, vous ne m'avez pas connu, car vous n'y étiez pas quand j'étais sur la Terre. Mais vous avez pourtant connu ma parole et vous avez eu parmi vous des pauvres, des gens affamés, assoiffés, nus, malades, prisonniers. Pourquoi ne leur avez-vous pas fait ce que peut-être vous m'auriez fait à Moi? Car il n'est pas dit que ceux qui m'ont eu parmi eux ont été miséricordieux envers le Fils de l'homme. Ne saviez-vous pas que je suis dans mes frères et que suis là où souffre l'un d'eux, et ce que vous n'avez pas fait à l'un de mes plus humbles frères, c'est à Moi que vous l'avez refusé, à Moi, premier-né des hommes? Allez et brûlez dans votre égoïsme. Allez, et que les ténèbres et le gel vous enveloppent puisque vous avez été ténèbres et gel, tout en sachant où était la Lumière et le Feu de l'Amour". Et ceux-là iront à l'éternel supplice alors que les justes entreront dans la vie éternelle. Tel est l'avenir… Maintenant allez. Et ne vous séparez pas entre vous. Je m'en vais avec Jean et je serai près de vous au milieu de la première veille, pour le repos et pour aller ensuite à nos instructions.” “Ce soir aussi? Ferons-nous cela tous les soirs? Je suis tout endolori par la rosée. Ne vaudrait-il pas mieux désormais entrer dans quelque maison hospitalière? Toujours sous les tentes! Toujours à veiller et pendant les nuits, qui sont fraîches et humides…” dit Judas, en se lamentant. “C'est la dernière nuit. Demain… ce sera différent.” “Ah! je croyais que tu voulais aller au Gethsémani toutes les nuits. Mais si c'est la dernière…” “Je n'ai pas dit cela, Judas. J'ai dit que ce sera la dernière nuit à passer au Camp des Galiléens tous unis. Demain, nous préparerons la Pâque et nous consommerons l'agneau et puis j'irai seul prier dans le Gethsémani. Et vous pourrez faire ce que vous voulez.” “Mais nous viendrons avec Toi, Seigneur! Quand donc avons-nous voulu te quitter?” dit Pierre. “Tais-toi, toi qui es en faute. Toi et le Zélote, vous ne faites que voleter çà et là dès que le Maître ne vous voit pas. Je vous ai à l'œil. Au Temple… pendant la journée… sous les tentes, là bas…” dit l'Iscariote, heureux de dénoncer. “Suffit! S'ils le font, ils font bien. Mais pourtant ne me laissez pas seul… Je vous en prie…” “Seigneur, nous ne faisons rien de mal, crois-le. Nos actions sont connues de Dieu et son œil ne se détourne pas d'elles avec dégoût” dit le Zélote. “Je le sais, mais c'est inutile. Et ce qui est inutile peut toujours être dommageable. Restez le plus possible unis.” Puis il s'adresse à Mathieu: “Toi, mon bon chroniqueur, tu leur répéteras la parabole des dix vierges sages et des dix vierges folles, et celle du maître qui donne des talents à ses trois serviteurs pour qu'ils les fassent fructifier, et des deux qui gagnent le double et du paresseux qui enterre le sien. Te souviens-tu?” “Oui, mon Seigneur, exactement.” “Alors répète-les à ceux-ci. Tous ne les connaissent pas et même ceux qui les connaissent auront plaisir à les entendre à nouveau. Passez ainsi le temps en sages conversations jusqu'à mon retour Veillez! Veillez! Tenez votre esprit éveillé. Ces paraboles sont appropriées à ce que je dis. Adieu. La paix soit avec vous.” Il prend Jean par la main et se dirige avec lui vers la ville… Les autres se dirigent vers le Camp galiléen.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 16 novembre 2008, Trente-troisième dimanche du temps ordinaire.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 25,14-30.
« C'est comme un homme qui partait en voyage : il appela ses serviteurs et leur confia ses biens. A l'un il donna une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul, à chacun selon ses capacités. Puis il partit.Aussitôt, celui qui avait reçu cinq talents s'occupa de les faire valoir et en gagna cinq autres. De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres. Mais celui qui n'en avait reçu qu'un creusa la terre et enfouit l'argent de son maître. Longtemps après, leur maître revient et il leur demande des comptes. Celui qui avait reçu les cinq talents s'avança en apportant cinq autres talents et dit : 'Seigneur, tu m'as confié cinq talents ; voilà, j'en ai gagné cinq autres. -Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître.'Celui qui avait reçu deux talents s'avança ensuite et dit : 'Seigneur, tu m'as confié deux talents ; voilà, j'en ai gagné deux autres. -Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître.'Celui qui avait reçu un seul talent s'avança ensuite et dit : 'Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n'as pas semé, tu ramasses là où tu n'as pas répandu le grain.J'ai eu peur, et je suis allé enfouir ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t'appartient.'Son maître lui répliqua : 'Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n'ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l'ai pas répandu. Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l'aurais retrouvé avec les intérêts.Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix. Car celui qui a recevra encore, et il sera dans l'abondance. Mais celui qui n'a rien se fera enlever même ce qu'il a. Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents !'
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l'Evangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 4, Ch 145, p 391 - CD 4, piste 160 -
Jésus se dirige vers le Temple. Il est précédé par les disciples en groupes, et suivi par les femmes disciples en groupe: sa Mère, Marie de Cléophas, Marie Salomé, Suzanne, Jeanne de Chouza, Élise de Béthsur, Annalia de Jérusalem, Marthe et Marcelle. Marie de Magdala n'est pas là. Autour de Jésus, les douze apôtres et Margziam.Jérusalem est dans la pompe de ses jours de solennité. Des gens sur toutes les routes, et de toutes les régions. Cantiques, discours, murmures de prières, imprécations des âniers, quelques pleurs de bébés et, au-dessus de tout cela, un ciel clair qui se montre entre les maisons et un soleil qui descend joyeux pour raviver les couleurs des vêtements, pour embraser les couleurs mourantes des tonnelles et des arbres que l'on aperçoit ça et là au-delà des murs des jardins clos ou des terrasses.Parfois Jésus croise des personnes de sa connaissance et le salut est plus ou moins respectueux selon l'humeur de celui qu'il croise. C'est ainsi qu'est profond, mais condescendant, celui de Gamaliel. Ce dernier regarde fixement Etienne, qui lui sourit du groupe des disciples, et qu'après s'être incliné devant Jésus, Gamaliel appelle à part et lui dit quelques mots, après quoi Etienne revient dans son groupe. Plein de vénération est le salut du vieux chef de la synagogue Cléophas d'Emmaüs, qui se dirige avec ses concitoyens vers le Temple. Dur comme une malédiction la réponse au salut de Jésus des pharisiens de Capharnaüm.De la part des paysans de Giocana, conduits par l'intendant, c'est un prosternement dans la poussière de la route pendant qu'ils baisent les pieds de Jésus. La foule s'arrête pour observer avec étonnement ce groupe d'hommes qui, à un carrefour se précipitent en criant aux pieds d'un homme jeune qui n'est pas un pharisien ni un scribe renommé, qui n'est pas un satrape ni un courtisan puissant, et quelqu'un demande qui c'est. Et un chuchotement se répand: “C'est le Rabbi de Nazareth, celui dont on dit qu'il est le Messie.”Prosélytes et gentils l'entourent alors avec curiosité, poussant le groupe contre le mur, créant un encombrement dans la toute petite place, jusqu'à ce qu'un groupe d'âniers les disperse en maudissant l'obstruction. Mais la foule, sans tarder, se rassemble de nouveau, séparant les femmes des hommes, exigeante, brutale dans ses manifestations qui sont encore de la foi. Tout le monde veut toucher les vêtements de Jésus, Lui dire un mot, l'interroger. Et c'est un effort inutile parce que leur hâte elle-même, leur anxiété, leur agitation pour passer aux premiers rangs, en se repoussant mutuellement, fait que personne n'y réussit, et même les questions et les réponses se fondent en une rumeur inintelligible.Le seul qui s'arrache à la scène, c'est le grand-père de Margziam, qui a répondu par un cri au cri de son petit-fils et, tout de suite après avoir vénéré le Maître, a serré sur son cœur son enfant et se tenant ainsi, appuyé sur les talons, les genoux à terre, l'a assis sur son sein, l'admire et le caresse avec des larmes et des baisers joyeux, le questionne et l'écoute. Le vieillard est déjà au Paradis, tant il est heureux. Les soldats romains accourent, croyant qu'il y a quelque rixe et se font un passage. Mais, quand ils voient Jésus, ils ont un sourire et se retirent tranquillement, se bornant à conseiller à ceux qui sont là de laisser libre l'important carrefour. Et Jésus obéit de suite, profitant de l'espace libre qu'ont fait les romains qui le précèdent de quelques pas comme pour Lui ouvrir le chemin, en réalité pour revenir à leur poste de garde car la garnison romaine est très renforcée, comme si Pilate savait qu'il y a du mécontentement dans la foule et comme s'il craignait un soulèvement dans ces jours où Jérusalem est remplie d'hébreux venus de toute part.Et il est beau de le voir aller précédé du détachement romain comme un roi dont on dégage la route pendant qu'il se rend à ses propriétés. Il a dit, tout en se déplaçant, à l'enfant et au vieillard: “Restez ensemble et suivez-moi” et à l'intendant: “Je te prie de me laisser tes hommes. Ils seront mes hôtes jusqu'au soir.”L'intendant répond avec déférence: “Qu'il en soit en tout comme tu veux” et il s'en va seul après un profond salut.Il est désormais près du Temple, et le fourmillement de la foule, réellement comme des fourmis près de la fourmilière, est encore plus dense, lorsqu'un paysan de Giocana crie: “Voici le maître!” et, imité par les autres, il tombe à genoux pour le saluer. Jésus reste debout au milieu du groupe des paysans parce qu'ils étaient serrés autour de Lui, et il tourne son regard vers le point indiqué. Il rencontre le regard d'un pharisien richement vêtu, qui n'est pas nouveau pour moi, mais je ne sais pas où je l'ai vu. Le pharisien Giocana est avec d'autres de sa caste: un tas d'étoffes précieuses, de franges, de boucles, de ceintures, de phylactères, tout cela plus ample que d'ordinaire. Giocana regarde attentivement Jésus: un regard de pure curiosité mais pourtant pas irrévérencieux. Il a même un salut plutôt empesé: il incline tout juste la tête. Mais c'est toujours un salut auquel Jésus répond avec déférence. Et même deux ou trois autres pharisiens saluent pendant que d'autres regardent avec mépris ou font semblant de regarder ailleurs, et un seul lance une insulte. C'est sûr car je vois que ceux qui entourent Jésus sursautent, et même Giocana se retourne tout d'un coup pour foudroyer du regard l'insulteur, un homme plus jeune que lui, aux traits marqués et durs.Quand on les a dépassés et les paysans osent parler, l'un d'eux dit: “C'est Doras, Maître, celui qui t'a maudit.”“Laisse-le faire. J'ai vous qui me bénissez” dit calmement Jésus.Appuyé, avec d'autres, à une archivolte, se trouve Manaën, et comme il voit Jésus, il lève les bras avec une exclamation de joie: “C'est une agréable journée, puisque je te trouve!” et il vient vers Jésus, suivi de ceux qui l'accompagnent. Il le vénère sous l'archivolte ombragée où les voix résonnent comme sous une coupole.Juste au moment où il le vénère, passent tout près du groupe apostolique les cousins Simon et Joseph avec d'autres nazaréens… et ils ne saluent pas… Jésus les regarde avec tristesse mais ne dit rien. Jude et Jacques, excités, se parlent entre eux. Et Jude s'enflamme d'indignation et puis il part en courant, sans que son frère puisse le retenir. Mais Jésus le rappelle d'un si impérieux: “Jude, viens ici!” que le fils agité d'Alphée revient en arrière…“Laisse-les faire. Ce sont des semences qui n'ont pas encore senti le printemps. Laisse-les dans l'obscurité de la motte rétive. Je les pénétrerai quand même, même si la motte devient de la jaspe qui enveloppe la semence. Je le ferai au moment voulu.”Mais plus forts que la réponse de Jude d'Alphée, résonnent les pleurs de Marie d'Alphée, désolée. La longue plainte d'une personne humiliée…Mais Jésus ne se retourne pas pour la consoler bien que cette plainte résonne nettement sous l'archivolte qui lui fait de multiples échos. Il continue de parler avec Manaën qui lui dit: “Ceux qui sont avec moi, sont des disciples de Jean. Ils veulent, comme moi, t'appartenir.”“La paix soit aux bons disciples. Là, en avant, ce sont Mathias, Jean et Siméon, avec Moi pour toujours. Je vous accueille comme je les ai accueillis parce que m'est cher tout ce qui me vient du saint Précurseur.”Et, après avoir rejoint l'enceinte du Temple, Jésus donne des ordres à l'Iscariote et à Simon le Zélote pour les achats d'usage et les offrandes d'usage. Puis il appelle le prêtre Jean et dit: “Toi qui appartiens à ce lieu, tu t'occuperas d'inviter quelque lévite que tu sais digne de connaître la Vérité. Car vraiment, cette année, je puis célébrer une fête joyeuse. Jamais plus il n'y aura un jour aussi doux…”“Pourquoi, Seigneur?” demande le scribe Jean.“Parce que je vous ai autour de Moi, tous, présents visiblement ou spirituellement.”“Mais toujours nous y serons! Et avec nous beaucoup d'autres” affirme avec véhémence l'apôtre Jean et tous font chorus.Jésus sourit et se tait pendant que le prêtre Jean va en avant avec Etienne dans le Temple pour exécuter l'ordre. Jésus lui crie par derrière: “Rejoignez-nous au Portique des Païens.”Ils entrent et presque aussitôt rencontrent Nicodème qui fait un profond salut, mais ne s'approche pas de Jésus. Pourtant il échange avec Jésus un sourire entendu et paisible.Pendant que les femmes s'arrêtent à l'endroit qui leur est permis, Jésus, avec les hommes, se rend à la prière à l'endroit réservé aux hébreux, et puis il revient, après avoir accompli tous les rites, pour retrouver ceux qui l'attendent au Portique des Païens.Les portiques très vastes et très élevés sont remplis d'une foule qui écoute les instructions des rabbins. Jésus se dirige vers l'endroit où il voit arrêtés les deux apôtres et les deux disciples envoyés en avant. Tout de suite on fait cercle autour de Lui, et aux apôtres et disciples s'unissent aussi d'autres personnes nombreuses qui étaient ça et là dans la cour de marbre remplie de gens. La curiosité est telle que certains élèves des rabbins, je ne sais si c'est spontanément ou envoyés par les maîtres, s'approchent du cercle qui se serre autour de Jésus.Jésus demande à brûle-pourpoint: “Pourquoi vous pressez-vous autour de Moi? Dites-le. Vous avez des rabbis connus et sages, bien vus de tout le monde. Moi, je suis l'Inconnu et le Malvu. Pourquoi alors venez-vous à Moi?”“Parce que nous t'aimons” disent certains, et d'autres: “Parce que tu as des paroles différentes des autres”, et d'autres encore: “Pour voir tes miracles” et “Parce que nous avons entendu parler de Toi” et “Parce que Toi seul as des paroles de vie éternelle et des œuvres qui correspondent aux paroles” et enfin: “Parce que nous voulons nous unir à tes disciples.”Jésus regarde les gens au fur et à mesure qu'ils parlent comme s'il voulait les transpercer par le regard pour lire leurs impressions les plus cachées, et certains, ne résistant pas à ce regard, s'éloignent ou bien se cachent derrière une colonne ou des gens plus grands qu'eux.Jésus reprend: “Mais savez-vous ce que cela veut dire et ce que cela impose de venir derrière Moi? Je vais répondre à ces seules paroles, parce que la curiosité ne mérite pas qu'on lui réponde et parce que celui qui a faim de mes paroles me donne, en conséquence, son amour et désire s'unir à Moi. Car, parmi ceux qui ont parlé, il y a deux groupes: les curieux, dont je ne m'occupe pas, les volontaires que j'instruis, sans feinte, de la sévérité de cette vocation.Venir à Moi comme disciple, cela veut dire renoncer à tous les amours pour un seul amour: le mien. Amour égoïste pour soi-même, amour coupable pour les richesses, pour la sensualité ou la puissance, amour honnête pour l'épouse, amour saint pour la mère, le père, amour affectueux des fils et des frères ou pour les fils et les frères, tout doit céder à mon amour, si on veut être mien. En vérité je vous dis que plus libres que les oiseaux qui planent dans les cieux doivent être mes disciples, plus libres que les vents qui parcourent les espaces sans que personne les retienne, personne ni rien. Libres, sans lourdes chaînes, sans lacets d'amour matériel, sans même les fils d'araignée fins des plus légères barrières. L'esprit est comme un papillon délicat enfermé dans un lourd cocon de chair, et son vol peut s'alourdir ou s'arrêter tout à fait, par l'action d'une iridescente et impalpable toile d'araignée, l'araignée de la sensualité, du manque de générosité dans le sacrifice. Moi, je veux tout, sans réserve. L'esprit a besoin de cette liberté de donner, de cette générosité de donner, pour pouvoir être certain de ne pas rester pris dans la toile d'araignée des affections, des coutumes, des réflexions, des peurs, tendues comme les fils de cette araignée monstrueuse qu'est Satan, voleur des âmes.Si quelqu'un veut venir à Moi et ne hait pas saintement son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses sœurs, et jusqu'à sa vie, il ne peut être mon disciple. J'ai dit: "hait saintement". Vous, dans votre cœur, vous dites: "La haine, Lui l'enseigne, n'est jamais sainte. Lui, donc se contredit". Non. Je ne me contredis pas. Je dis de haïr la pesanteur de l'amour, la passion charnelle de l'amour pour le père et la mère, l'épouse et les enfants, les frères et les sœurs, et la vie elle-même mais, d'autre part, j'ordonne d'aimer avec la liberté légère, qui est le propre des esprits, les parents et la vie. Aimez-les en Dieu et pour Dieu, ne faisant jamais passer Dieu après eux, vous occupant et vous préoccupant de les amener là où le disciple est arrivé, c'est-à-dire à Dieu Vérité. Ainsi vous aimerez saintement les parents et Dieu, en conciliant les deux amours et en faisant des liens du sang non pas un poids mais une aile, non pas une faute, mais la justice. Même votre vie, vous devez être prêts à la haïr pour me suivre. Hait sa vie celui qui, sans peur de la perdre ou de la rendre humainement triste, la consacre à mon service. Mais ce n'est qu'un semblant de haine. Un sentiment qui est appelé de manière incorrecte: "haine", par la pensée de l'homme qui ne sait pas s'élever, de l'homme uniquement terrestre, de peu supérieur à la brute. En réalité cette haine apparente qui est le refus des satisfactions sensuelles à l'existence, pour donner une vie toujours plus grande à l'esprit, c'est de l'amour. C'est de l'amour, le plus élevé qui existe, le plus béni.Ce refus des basses satisfactions, cette interdiction de la sensualité des affections, ce risque des reproches et des commentaires injustes, des punitions, des répudiations, des malédictions et, peut-être des persécutions, est une suite de peines. Mais il faut les embrasser et se les imposer comme une croix, un gibet sur lequel on expie toutes les fautes passées pour aller justifiés vers Dieu, et par lequel on obtient de Dieu toute grâce vraie, puissante, sainte, pour ceux que nous aimons. Celui qui ne porte pas sa croix et ne me suit pas, celui qui rie sait pas le faire, ne peut pas être mon disciple.Pensez-y donc beaucoup, beaucoup, vous qui dites: "Nous sommes venus parce que nous voulons nous unir à tes disciples". Ce n'est pas de la honte, mais de la sagesse, de se peser, de se juger, d'avouer à soi-même et aux autres: "Je n'ai pas l'étoffe d'un disciple". Et quoi? Les païens ont, à la base de l'un de leurs enseignements, la nécessité de "se connaître soi-même", et vous, israélites, pour conquérir le Ciel, vous ne sauriez pas le faire?Car, rappelez-le vous toujours, bienheureux ceux qui viendront à Moi. Mais, plutôt que de venir pour me trahir Moi et Celui qui m'a envoyé, il vaut mieux ne pas venir du tout et rester les fils de la Loi comme vous l'avez été jusqu'à présent.Malheur à ceux qui, ayant dit: "Je viens", nuisent au Christ en trahissant l'idée chrétienne, en scandalisant les petits, les gens honnêtes! Malheur à eux! Et pourtant il y en aura et toujours il y en aura!Imitez donc celui qui veut construire une tour. Il commence par calculer attentivement les dépenses nécessaires et il compte son argent pour voir s'il a de quoi la terminer pour qu'après avoir fait les fondations il ne doive pas suspendre les travaux parce qu'il n'a plus d'argent. En ce cas, il perdrait aussi ce qu'il possédait avant, en restant sans tour et sans talents et en échange il s'attirerait les moqueries du peuple qui dirait: "Il a commencé à construire sans pouvoir finir. Maintenant, il peut s'emplir l'estomac avec les ruines de sa construction inachevée".Imitez encore les rois de la terre, en faisant servir les pauvres événements du monde à un enseignement surnaturel. Eux, quand ils veulent faire la guerre à un autre roi, examinent tout avec calme et attention, le pour et le contre, ils réfléchissent pour voir si l'intérêt de la conquête vaut le sacrifice de la vie des sujets, ils étudient s'il est possible de conquérir ce lieu, si leurs troupes, inférieures de moitié en nombre à celles de leur rival, même si elles sont plus combatives, peuvent vaincre, et pensant avec justesse qu'il est improbable que dix mille viennent à bout de vingt mille, avant que se produise la rencontre ils envoient au rival une ambassade avec de riches présents, et apaisant le rival déjà inquiet des mouvements de troupes de l'autre, le désarment par des témoignages d'amitié, font disparaître ses soupçons et font avec lui un traité de paix, en vérité toujours plus avantageux qu'une guerre, aussi bien humainement que spirituellement.Ainsi vous devez agir avant de commencer la nouvelle vie et se mettre contre le monde. Parce que voici ce qu'implique d'être mes disciples: aller contre le tourbillonnement et la violence de l'entraînement du monde, de la chair, de Satan. Et si vous ne vous sentez pas le courage de renoncer à tout par amour pour Moi, ne venez pas à Moi, parce que vous ne pouvez pas être mes disciples.” “C'est bien. Ce que tu dis est vrai” admet un scribe qui s'est mêlé au groupe. “Mais si nous nous dépouillons de tout, avec quoi allons-nous te servir ensuite? La Loi a des commandements qui sont comme de la monnaie que Dieu donne à l'homme pour que, en s'en servant, il se procure la vie éternelle. Tu dis: "Renoncez a tout" et tu indiques le père, la mère, les richesses, les honneurs. Dieu a pourtant donné ces choses et nous a dit, par la bouche de Moïse, de s'en servir saintement pour paraître juste aux yeux de Dieu. Si tu nous enlèves tout, qu'est-ce que tu nous donnes?” “Le véritable amour, je l'ai dit, ô rabbi. Je vous donne ma doctrine qui n'enlève pas un iota à la Loi ancienne, mais au contraire la perfectionne.” “Alors, nous sommes tous des disciples égaux parce que nous avons tous les mêmes choses.” “Nous les avons tous, selon la Loi mosaïque. Pas tous selon la Loi perfectionnée par Moi selon l'Amour. Mais tous n'atteignent pas, dans cette Loi, la même somme de mérites. Même parmi les disciples qui m'appartiennent, tous n'arriveront pas à avoir une égale somme de mérites et certains, parmi eux, non seulement n'auront pas cette somme, mais perdront aussi leur unique monnaie: leur âme.” “Comment? A qui on a donné davantage, il restera davantage. Tes disciples, ou mieux tes apôtres, te suivent dans ta mission et sont au courant de tes façons de faire, ils ont reçu énormément, tes disciples effectifs ont beaucoup reçu, moins ceux qui ne sont disciples que de nom, rien ceux qui, comme moi, ne t'écoutent que par hasard. Il est évident que les apôtres recevront énormément au Ciel, beaucoup les disciples effectifs, moins ceux qui ne le sont que de nom, rien ceux qui sont comme moi.” “Humainement c'est évident, et c'est mal aussi humainement. Car tous ne sont pas capables de faire fructifier les biens qu'ils ont reçus. Écoute cette parabole et pardonne-moi si je développe trop ici mon enseignement. Mais Moi je suis l'hirondelle de passage et je ne séjourne que peu de temps dans la Maison du Père, car je suis venu pour le monde entier et ce petit monde du Temple de Jérusalem ne veut pas que je suspende mon vol et que je reste là où la gloire de Dieu m'appelle.” “Pourquoi dis-tu cela?” “Parce que c'est la vérité.” Le scribe regarde autour de lui, et puis il baisse la tête. Que ce soit la vérité, il le voit écrit sur trop de visages de membres du Sanhédrin, de rabbis et de pharisiens qui ont grossi de plus en plus le groupe qui entoure Jésus. Visages bleus de rage ou rouges de colère, regards qui équivalent à des paroles de malédiction et crachats empoisonnés, rancœur qui fermente de tous côtés, désir de brutaliser le Christ, qui reste seulement un désir par peur de la foule qui entoure le Maître, dévouée et prête à tout pour le défendre, peur aussi peut-être d'être punis par Rome qui est bienveillante envers le doux Maître galiléen. Jésus se remet calmement à exposer sa pensée par la parabole: “Un homme, qui était sur le point de faire un long voyage et de les absenter pour longtemps, appela tous ses serviteurs et leur confia tous ses biens. A l'un il donna cinq talents d'argent, à un autre deux talents d'argent, à un troisième un seul talent d'or. A chacun selon sa situation et son habileté. Et puis il partit.Maintenant le serviteur qui avait reçu cinq talents d'argent s'en alla faire valoir habilement ses talents et, après quelque temps, ceux-ci lui en rapportèrent cinq autres. Celui qui avait reçu deux talents fit la même chose et il doubla la somme qu'il avait reçue. Mais celui auquel le maître avait donné davantage, un talent d'or pur, paralysé par la peur de ne pas savoir faire, par celle des voleurs, de mille choses chimériques et surtout par la paresse, fit un grand trou dans la terre et y cacha l'argent de son maître.De nombreux mois passèrent, et le maître revint. Il appela tout de suite ses serviteurs pour qu'ils lui rendissent l'argent donné en dépôt. Celui qui avait reçu cinq talents d'argent se présenta et il dit: "Voici, mon seigneur. Tu m'en as donné cinq. Comme il me semblait qu'il était mal de ne pas faire fructifier l'argent que tu m'avais donné, je me suis débrouillé et je t'ai gagné cinq autres talents. Je n'ai pas pu faire davantage…" C'est bien, très bien, serviteur bon et fidèle. Tu as été fidèle pour le peu, actif et honnête. Je te donnerai de l'autorité sur beaucoup de choses. Entre dans la joie de ton maître".Puis celui qui avait reçu deux talents se présenta et dit: "Je me suis permis d'employer tes biens dans ton intérêt. Voici les comptes qui montrent comment j'ai employé ton argent. Tu vois? Il y avait deux talents d'argent, maintenant il y en a quatre. Es-tu content, mon seigneur?" Et le maître fit au bon serviteur la même réponse qu'au premier.Arriva en dernier celui qui, jouissant de la plus grande confiance de son maître, avait reçu le talent d'or. Il le sortit de sa cachette et il dit: "Tu m'as confié la plus grande valeur parce que tu sais que je suis prudent et fidèle, comme moi je sais que tu es intransigeant et exigeant, et que tu ne supportes pas des pertes pour ton argent mais en cas de perte, tu t'en prends à celui qui est près de toi. Car, en vérité, tu moissonnes où tu n'as pas semé et tu récoltes où tu n'as rien répandu, ne faisant pas cadeau de la moindre pièce de monnaie à ton banquier ou à ton régisseur, pour aucune raison. Il te faut autant d'argent que tu en réclames. Or moi, craignant de diminuer ce trésor, je l'ai pris et l'ai caché. Je ne me suis fié à personne ni non plus à moi-même. Maintenant, je l'ai déterré et je te le rends. Voici ton talent"."O serviteur injuste et paresseux! En vérité, tu ne m'as pas aimé puisque tu ne m'as pas connu et que tu n'as pas aimé mon bien-être, ayant laissé mon argent improductif. Tu as trahi l'estime que j'avais eue pour toi et c'est toi-même qui te contredis, t'accuses et te condamnes. Tu savais que je moissonne où je n'ai pas semé, que je récolte où je n'ai rien répandu. Et pourquoi alors n'as-tu pas fait en sorte que je puisse moissonner et récolter? C'est ainsi que tu réponds à ma confiance? C'est ainsi que tu me connais? Pourquoi n'as-tu pas porté mon argent aux banquiers pour qu'à mon retour je le retire avec les intérêts? Je t'avais instruit avec un soin particulier dans ce but et toi, paresseux et imbécile, tu n'en as pas tenu compte. Que te soit donc enlevé le talent et tout autre bien, et qu'on le donne à celui qui a les dix talents"."Mais lui en a déjà dix alors que celui-ci reste sans rien…" lui objecta-t-on."C'est bien. A celui qui possède et le fait fructifier, il sera donné encore davantage et au point qu'il surabonde. Mais à celui qui n'a pas parce qu'il n'a pas la volonté d'avoir, on enlèvera ce qui lui a été donné. Quant au serviteur inutile qui a trahi ma confiance et a laissé improductifs les dons que je lui avais fait, qu'on l'expulse de ma propriété et qu'il s'en aille pleurer et se ronger le cœur".Voilà la parabole. Comme tu le vois, ô rabbi, à qui avait reçu le plus il est resté le moins, car il n'a pas su mériter de conserver le don de Dieu. Et il n'est pas dit qu'un de ceux dont tu dis qu'ils ne sont disciples que de nom ayant par conséquent peu de chose à faire valoir et même de ceux qui, comme tu dis, m'entendent par hasard et qui n'ont comme unique capital que leur âme, n'arrive pas à avoir le talent d'or et même ce qu'il aura rapporté, qu'on aura enlevé à quelqu'un qui avait davantage reçu. Infinies sont les surprises du Seigneur parce qu'innombrables sont les réactions de l'homme. Vous verrez des païens arriver à la vie éternelle et des samaritains posséder le Ciel, et vous verrez des israélites purs et qui me suivent perdre le Ciel et l'éternelle Vie.”Jésus se tait, et comme s'il voulait couper court à toute discussion, se tourne vers l'enceinte du Temple. Mais un docteur de la Loi, qui s'était assis pour écouter sérieusement sous le portique, se lève et s'avance en demandant: “Maître, que dois-je faire pour obtenir la vie éternelle? Tu as répondu à d'autres, réponds-moi à moi aussi.”“Pourquoi veux-tu me tenter? Pourquoi veux-tu mentir? Espères-tu que je dise des choses qui déforment la Loi parce que je lui ajoute des idées plus lumineuses et plus parfaites? Qu'est-ce qui est écrit dans la Loi? Réponds! Quel est son principal commandement?”“"Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toutes tes forces, de toute ton intelligence. Tu aimeras ton prochain comme toi-même".” “Voilà, tu as bien répondu. Fais cela et tu auras la vie éternelle.” “Et, qui est mon prochain? Le monde est plein de gens qui sont bons et mauvais, connus ou inconnus, amis et ennemis d'Israël. Qui est mon prochain?”“Un homme qui allait de Jérusalem à Jéricho, par les défilés des montagnes, tomba aux mains de voleurs. Ceux-ci, après l'avoir cruellement blessé, le dépouillèrent de tout son avoir et même de ses vêtements, le laissant plus mort que vif sur le bord de la route. Par le même chemin, passa un prêtre qui avait terminé son office au Temple. Oh! il était encore parfumé par les encens du Saint! Et il aurait dû avoir l'âme parfumée de bonté surnaturelle et d'amour puisqu'il avait été dans la Maison de Dieu, pour ainsi dire au contact du Très-Haut. Le prêtre avait hâte de revenir à sa maison. Il regarda donc le blessé, mais ne s'arrêta pas. Il passa outre rapidement laissant le malheureux sur le bord du chemin. Un lévite vint à passer. Devait-il se contaminer, lui qui devait servir au Temple? Allons donc! Il releva son vêtement pour ne pas se souiller de sang. Il jeta un regard fuyant sur celui qui gémissait dans son sang et hâta le pas vers Jérusalem, vers le Temple.En troisième lieu, venant de la Samarie, en direction du gué, arriva un samaritain. Il vit le sang, s'arrêta, découvrit le blessé dans le crépuscule qui avançait, descendit de sa monture, s'approcha du blessé, lui donna des forces avec une gorgée d'un vin généreux. Il déchira son manteau pour en faire des bandages, puis il lava les blessures avec du vinaigre et les oignit avec de l'huile, et le banda affectueusement. Après avoir chargé le blessé sur sa monture, il conduisit avec précaution l'animal, soulevant en même temps le blessé, le réconfortant par de bonnes paroles sans se préoccuper de la fatigue et sans dédain pour ce blessé, bien qu'il fût de nationalité juive. Arrivé en ville, il le conduisit à l'auberge, le veilla toute la nuit et à l'aube, voyant qu'il allait mieux, le confia à l'hôtelier lui donnant d'avance des deniers pour le payer et lui dit: "Aies-en soin comme si c'était moi-même. A mon retour, ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai, et bonne mesure si tu as bien fait ce qu'il fallait". Et il s'en alla.Docteur de la Loi, réponds-moi. Lequel de ces trois a été le "prochain" pour l'homme tombé aux mains des voleurs? Le prêtre, peut-être? Peut-être le lévite? Ou non pas plutôt le samaritain? Il ne se demanda pas qui était le blessé, pourquoi il était blessé, s'il agissait mal en le secourant, en perdant son temps, son argent et en risquant d'être accusé de l'avoir blessé?”Le docteur de la Loi répond: “Le prochain c'est ce dernier car il a usé de miséricorde.”“Toi aussi, fais la même chose et tu aimeras le prochain et Dieu dans le prochain, méritant ainsi la vie éternelle.”Personne n'ose plus parler et Jésus en profite pour rejoindre les femmes qui l'attendaient près de l'enceinte et, avec elles, aller de nouveau dans la ville. Maintenant aux disciples se sont unis deux prêtres, ou plutôt un prêtre et un lévite, ce dernier très jeune, l'autre d'âge patriarcal.Mais Jésus maintenant parle avec sa Mère, ayant au milieu, entre Lui et elle, Margziam. Et il lui demande: “Tu m'as entendu, Mère?”“Oui, mon Fils, et à la tristesse de Marie de Cléophas s'est ajoutée la mienne. Elle a pleuré un peu avant d'entrer au Temple…”“Je le sais Mère, et j'en connais le motif. Mais elle ne doit pas pleurer. Seulement prier.”“Oh! Elle prie tant! Ces soirs-ci, dans sa cabane, entre ses fils endormis, elle priait et pleurait. Je l'entendais pleurer à travers la mince paroi de feuillage voisine. De voir à quelques pas Joseph et Simon, tout près mais ainsi séparés!… Et elle n'est pas la seule à pleurer. Avec moi a pleuré Jeanne qui te paraît si sereine…”“Pourquoi, Mère?”“Parce que Chouza… a une conduite… inexplicable. Il la seconde un peu en tout. Il la repousse un peu en tout. S'ils sont seuls et que personne ne les voit, c'est le mari exemplaire de toujours. Mais si avec lui il y a d'autres personnes, de la Cour c'est naturel, voilà alors qu'il devient autoritaire et méprisant pour sa douce épouse. Elle ne comprend pas pourquoi…”“Moi, je te le dis. Chouza est serviteur d'Hérode, comprends-moi, Mère. "Serviteur". Moi, je ne le dis pas à Jeanne pour ne pas lui causer de la douleur. Mais c'est ainsi. Quand il ne craint pas de blâme et de moquerie du souverain, c'est le bon Chouza. Quand il peut les craindre, il n'est plus le même.”“C'est parce que Hérode est très irrité à cause de Manaën et…”“Et parce que Hérode est devenu fou par le remords tardif d'avoir cédé à Hérodiade. Mais Jeanne a déjà tant de bien dans sa vie. Elle doit, sous le diadème, porter son cilice.”“Annalia aussi pleure…”“Pourquoi?”“Parce que le fiancé se retourne contre Toi.”“Qu'elle ne pleure pas. Dis-le-lui. C'est une résolution. Une bonté de Dieu. Son sacrifice amènera de nouveau Samuel au Bien. Pour le moment ce dernier la laissera libre de pressions pour le mariage. Je lui ai promis de la prendre avec Moi. Elle me précédera dans la mort…”“Fils!…” Marie serre la main de Jésus. Son visage devient exsangue.“Maman bien aimée! C'est pour les hommes. Tu le sais. C'est pour l'amour des hommes. Buvons notre calice de bon cœur, n'est-ce pas?”Marie avale ses larmes et répond: “Oui.” Un “oui” tellement déchiré et déchirant.Margziam lève le visage et dit à Jésus: “Pourquoi dis-tu ces choses si dures qui attristent la Mère? Moi, je ne te laisserai pas mourir. Comme j'ai défendu les agneaux, ainsi je te défendrai.”Jésus le caresse et, pour remonter le moral des deux affligés, il demande à l'enfant: “Que vont faire maintenant tes brebis? Tu ne les regrettes pas?”“Oh! je suis avec Toi! Cependant j'y pense toujours, et je me demande: "Est-ce que Porphyrée les aura amenées au pâturage? et aura-t-elle veillé à ce que Spuma n'aille pas dans le lac?" Elle est si vive, Spuma, sais-tu? Sa mère l'appelle, l'appelle… Mais rien à faire! Elle fait ce qu'elle veut. Et Neve, si gloutonne qu'elle mange à s'en rendre malade? Sais-tu, Maître? Moi, je comprends ce que c'est que d'être prêtre en ton Nom. Mieux que les autres je le comprends. Eux (et il montre de la main les apôtres qui viennent derrière) eux, ils disent tant de belles paroles, font tant de projets… pour ensuite. Moi, je dis: "Je ferai le berger pour les hommes comme pour les brebis. Et cela suffira". La Mère, la mienne et la tienne, m'a dit hier un si beau passage des prophètes… et m'a dit: "C'est exactement ainsi qu'est notre Jésus". Et moi, dans mon cœur, j'ai dit: "Et moi aussi, je serai tout à fait ainsi". Puis j'ai dit à . notre Mère: "Pour le moment, je suis agneau, ensuite je serai berger. Au contraire, maintenant Jésus est Berger et puis il est aussi Agneau. Mais toi, tu es toujours l'Agnelle, seulement notre Agnelle blanche, belle, aimée, aux paroles plus douces que le lait. C'est pour cela que Jésus est tellement Agneau: parce qu'il est né de toi, Agnelle du Seigneur". ”Jésus se penche vivement et l'embrasse. Puis il demande: “Tu veux donc vraiment être prêtre?” “Certainement, mon Seigneur! C'est pour cela que je m'efforce de devenir bon et de tant savoir. Je vais toujours près de Jean d'Endor. Il me traite toujours en homme et avec tant de bonté. Je veux être berger des brebis dévoyées et non dévoyées, et médecin-berger de celles qui sont blessées et fracturées, comme dit le Prophète. Oh! que c'est beau!” et l'enfant saute en battant des mains.“Qu'est-ce qu'il a, cette petite tête noire, à être si heureux?” demande Pierre en s'approchant.“Il voit sa route. Nettement, jusqu'à la fin… Et Moi, je consacre la vision qu'il en a, avec mon "oui".”Ils s'arrêtent devant une haute maison qui, si je ne me trompe, est du côté du faubourg d'Ophel, mais l'endroit est plus riche.“Est-ce ici que nous nous arrêtons?”“C'est la maison que Lazare m'a offerte pour le banquet de réjouissance. Marie est déjà là.”“Pourquoi n'est-elle pas venue avec nous? Par peur des moqueries?”“Oh! non! Je lui l'ai seulement ordonné.”“Pourquoi, Seigneur?”“Parce que le Temple est plus susceptible qu'une épouse enceinte. Tant que je le peux, et non par lâcheté, je ne veux pas le heurter.” “Cela ne te servira à rien, Maître. Moi, si j'étais Toi, non seulement je le heurterais, mais je le jetterais en bas du Moriah avec tous ceux qui sont dedans.” “Tu es un pécheur, Simon. Il faut prier pour ses propres semblables, non pas les tuer.” “Je suis un pécheur. Mais, Toi, non… et… tu devrais le faire.” “Il y aura quelqu'un pour le faire. Et après qu'on aura atteint la mesure du péché.” “Quelle mesure?” “Une mesure telle qu'elle emplira tout le Temple et débordera sur Jérusalem. Tu ne peux comprendre… Oh! Marthe! Ouvre donc ta maison au Pèlerin!” Marthe se fait reconnaître et ouvrir. Ils entrent tous dans un long atrium qui débouche dans une cour pavée possédant quatre arbres aux quatre coins. Une vaste salle s'ouvre au-dessus du rez-de-chaussée et, par les fenêtres ouvertes, on découvre toute la Cité avec ses montées et descentes. J'en conclus donc que la maison est sur les pentes sud ou sud-est de la ville. La salle est préparée pour un très grand nombre d'hôtes. Des tables, en grand nombre, sont disposées parallèlement. Une centaine de personnes peuvent s'y restaurer commodément. Marie-Magdeleine accourt. Elle était ailleurs, occupée dans les communs, et elle se prosterne devant Jésus. Lazare arrive aussi, avec un sourire bienheureux sur son visage maladif. Les hôtes entrent peu à peu, certains un peu embarrassés, d'autres avec plus d'assurance. Mais la gentillesse des femmes les met vite à l'aise.Le prêtre Jean amène à Jésus les deux qu'il a pris au Temple. “Maître, mon bon ami Jonathas et mon jeune ami Zacharie. Ce sont de vrais israélites, sans malice et sans rancœur.” “Paix à vous. Je suis heureux de vous avoir. Il faut observer le rite, même dans ces douces coutumes. Il est beau que la Foi ancienne donne une main amie à la nouvelle Foi venue de son propre cep. Assoyez-vous à mes côtés en attendant qu'arrive l'heure du repas.”Le patriarcal Jonathas parle, alors que le jeune lévite regarde ça et là, curieux, étonné, et peut-être même intimidé. Je pense qu'il veut se donner un air dégagé, mais qu'en réalité il est comme un poisson hors de l'eau. Heureusement Etienne vient à son secours et lui amène l'un après l'autre les apôtres et les principaux disciples.Le vieux prêtre dit, en caressant sa barbe neigeuse: “Quand Jean est venu me trouver, justement moi, son maître, pour me montrer sa guérison, j'ai voulu te connaître. Mais, Maître, je ne sors pour ainsi dire plus de mon enceinte. Je suis vieux… J'espérais te voir cependant avant de mourir et Jéhovah m'a exaucé. Qu'Il en soit loué! Aujourd'hui je t'ai entendu au Temple. Tu surpasses Hillel, l'ancien, le sage. Je ne veux pas, même je ne peux douter que tu es Celui que mon cœur attend. Mais sais-tu ce que c'est que d'avoir bu pendant près de quatre-vingts ans la foi d'Israël comme elle est devenue pendant des siècles… d'élaboration humaine? Elle est devenue notre sang. Et je suis si vieux! T'entendre, c'est comme boire de l'eau qui sort d'une source fraîche. Oh! Oui! Une eau vierge! Mais moi… mais moi, je suis saturé de l'eau usée qui vient de si loin… que tant de choses ont alourdie. Comment ferai-je pour me débarrasser de cette saturation et te goûter, Toi?”“Croire en Moi et m'aimer. Il ne faut pas autre chose pour le juste Jonathas.”“Mais je mourrai bientôt! Arriverai-j e à temps pour croire tout ce que tu dis? Je n'arriverai même pas à suivre toutes tes paroles ou à les connaître de la bouche d'autrui. Et alors?”“Tu les apprendras au Ciel. Il n'y a que le damné qui meurt à la Sagesse, alors que celui qui meurt dans la grâce de Dieu arrive à la Vie et vit dans la Sagesse. Que crois-tu que je suis?”“Tu ne peux être que l'Attendu qu'a précédé le fils de mon ami Zacharie. L'as-tu connu?”“C'était mon parent.”“Oh! alors, tu es parent du Baptiste?”“Oui, prêtre.”“Lui est mort… et je ne peux dire: "Malheureux!" Car il est mort fidèle à la justice et après avoir accompli sa mission et parce que… Oh! les temps atroces que nous vivons! Ne vaut-il pas mieux revenir vers Abraham?”“Oui, mais il en viendra de plus atroces, prêtre.”“Tu dis? Rome, hein?”“Pas Rome seule. C'est Israël coupable qui en sera la première cause.”“C'est vrai. Dieu nous frappe. Nous le méritons. Mais pourtant même Rome… Tu as entendu parler des galiléens tués par Pilate pendant qu'ils accomplissaient un sacrifice. Leur sang s'est mélangé avec celui de la victime. Tout près de l'autel! Tout près de l'autel!”“Je l'ai appris.”Tous les galiléens sont révoltés par cette injustice. Ils crient: “C'est vrai qu'il s'agissait d'un faux Messie. Mais pourquoi tuer ses partisans, après l'avoir frappé, lui? Et pourquoi à ce moment-là? Ils étaient plus pécheurs, peut-être?”Jésus impose la paix, et puis il dit: “Vous vous demandez s'ils étaient plus pécheurs que tant d'autres galiléens et si c'est pour cela qu'ils ont été tués? Non, ils ne l'étaient pas. En vérité je vous dis qu'ils ont payé et que beaucoup d'autres paieront si vous ne vous convertissez pas au Seigneur. Si vous ne faites pas tous pénitence, vous périrez tous de la même façon, en Galilée et ailleurs. Dieu est indigné contre son peuple. Je vous le dis. Il ne faut pas croire que ceux qui sont frappés sont toujours les plus mauvais. Que chacun s'examine soi-même, qu'il se juge, lui, et pas les autres. Ces dix-huit aussi, sur lesquels est tombée la tour de Siloé qui les a tués, n'étaient pas les plus coupables de Jérusalem. Je vous le dis: faites, faites pénitence si vous ne voulez pas être écrasés comme eux, et même en votre esprit. Viens, prêtre d'Israël. La table est servie. Il t'appartient à toi, car le prêtre est toujours celui qu'il faut honorer pour l'Idée qu'il représente et rappelle, il t'appartient à toi, patriarche parmi nous, tous plus jeunes, d'offrir et de bénir.” “Non. Maître! Non! Je ne puis devant Toi! Tu es le Fils de Dieu!” “Tu offres bien l'encens devant l'autel! Et tu ne crois pas, peut-être, que Dieu est là?”“Oui, je le crois! De toutes mes forces!” “Et alors? Si tu ne crains pas de faire l'offrande devant la Gloire Très Sainte du Très-Haut, pourquoi veux-tu craindre devant la Miséricorde qui s'est revêtue de chair pour t'apporter, à toi aussi, la bénédiction de Dieu avant que vienne à toi la nuit? Oh! vous ne savez pas, vous d'Israël, que c'est justement pour que l'homme puisse approcher Dieu sans en mourir, que j'ai mis sur mon insoutenable Divinité le voile de la chair. Viens et crois, et sois heureux. En toi je vénère tous les prêtres saints, depuis Aaron jusqu'au dernier qui, avec justice, sera prêtre d'Israël, jusqu'à toi peut-être, parce qu'en vérité la sainteté sacerdotale languit parmi nous comme une plante qu'on a délaissée.”
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/