"Lisez cette œuvre et faites-la lire"
Jésus (Chapitre 38, Volume 10 ) à propos de
l’Évangile tel qu’il m’a été révélé.

L'Évangile de la Messe Paul VI
et l’Évangile tel qu’il m’a été révélé de Maria Valtorta.
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Dimanche 26 juin 2022 - Treizième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 9,51-62.
Comme le temps approchait où Jésus allait être enlevé de ce monde, il prit avec courage la route de Jérusalem. Il envoya des messagers devant lui ; ceux-ci se mirent en route et entrèrent dans un village de Samaritains pour préparer sa venue. Mais on refusa de le recevoir, parce qu'il se dirigeait vers Jérusalem. Devant ce refus, les disciples Jacques et Jean intervinrent : « Seigneur, veux-tu que nous ordonnions que le feu tombe du ciel pour les détruire ? » Mais Jésus se retourna et les interpella vivement. Et ils partirent pour un autre village. En cours de route, un homme dit à Jésus : « Je te suivrai partout où tu iras. » Jésus lui déclara : « Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l'homme n'a pas d'endroit où reposer la tête. » Il dit à un autre : « Suis-moi. » L'homme répondit : « Permets-moi d'aller d'abord enterrer mon père. » Mais Jésus répliqua : « Laisse les morts enterrer leurs morts. Toi, va annoncer le règne de Dieu. » Un autre encore lui dit : « Je te suivrai, Seigneur ; mais laisse-moi d'abord faire mes adieux aux gens de ma maison. » Jésus lui répondit : « Celui qui met la main à la charrue et regarde en arrière n'est pas fait pour le royaume de Dieu. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 9, Ch 575, p 207
  • Ancienne traduction : Tome 8, Ch 36, p 312
  • CD 8, piste 114
  • USB Tome 8, piste 114
Tersa est tellement environnée d'oliveraies luxuriantes qu'il faut en être bien proche pour remarquer que la ville est là. Une enceinte de jardins potagers d'une fertilité merveilleuse fait pour les maisons un dernier abri contre le vent. Dans les jardins, la chicorée, les salades, les légumes, les jeunes plantes de cucurbitacées, les arbres fruitiers, les tonnelles, fondent et entrelacent leurs verts de nuances variées. Les fleurs apportent la promesse des fruits et les petits fruits promettent leurs délices. Les petites fleurs de la vigne et celles des oliviers plus précoces pleuvent, au passage d'un petit vent plutôt énergique, et saupoudrent le sol d'une neige blanche verte. De derrière un rideau de roseaux et de saules qui ont poussé près d'un canal desséché mais au fond encore humide, en entendant le bruit des pas de ceux qui arrivent, émergent les huit apôtres envoyés en avant précédemment. Ils sont visiblement inquiets et affligés et font signe de s'arrêter. Ils courent en avant. Quand ils sont assez proches pour qu'on puisse les entendre sans qu'ils aient besoin de crier, ils disent: “En allez-vous! En allez-vous! En arrière, dans la campagne. On ne peut entrer dans la ville. Pour un peu ils nous lapideraient. Écartez-vous, là, dans ce bosquet et nous allons parler…” Ils poussent en arrière dans le fond du canal desséché Jésus, les trois apôtres, le garçon, les femmes, impatients de s'éloigner sans être vus, et ils disent: “Qu'on ne nous voie pas ici. Partons! Partons!” Inutilement Jésus, Jude et les deux fils de Zébédée cherchent à savoir ce qui est arrivé. Inutilement ils disent: “Mais Judas de Simon? Mais Élise?” Les huit ne veulent rien entendre. Marchant dans le fouillis des tiges et des plantes aquatiques, les pieds lacérés par les joncs, frappés au visage par les saules et les roseaux, glissant sur la vase du fond, s'accrochant aux herbes, s'appuyant aux bords, se couvrant de boue, ils s'éloignent ainsi, poussés par derrière par les huit qui marchent avec la tête presque tournée pour voir si de Tersa il sort quelqu'un à leur poursuite. Mais sur la route il n'y a que le soleil qui commence le crépuscule, et un chien maigre qui erre. Finalement ils sont près d'un fourré de ronces qui sert de limite à une propriété. Derrière le fourré, un champ de lin dont le vent fait onduler les hautes tiges qui commencent à sortir leurs fleurs de couleur bleu ciel. “Là, là-dedans. En restant assis, personne ne nous verra, et à la tombée de la nuit nous partirons…” dit Pierre en essuyant sa sueur…” “Où?” demande Jude d'Alphée. “Nous avons les femmes.” “Nous irons n'importe où. Du reste les prés sont pleins de foin coupé, cela fera un lit. Pour les femmes, nous ferons des tentes avec nos manteaux et nous veillerons.” “Oui. Il suffit de ne pas être vus et de descendre à l'aube vers le Jourdain. Tu avais raison, Maître, de ne pas vouloir la route de Samarie. Pour nous qui sommes pauvres, il vaut mieux les voleurs que les samaritains!…” dit Barthélemy encore hors d'haleine. “Mais qu'est-il arrivé en somme? C'est Judas qui a fait quelque…” dit le Thaddée. Thomas l'interrompt: “Judas a reçu certainement des coups. J'en suis fâché pour Élise…” “Tu as vu Judas?” “Moi, non. Mais il est facile d'être prophètes. S'il s'est dit ton apôtre, certainement il a été frappé. Maître, ils ne veulent pas de Toi.” “Oui, ils se sont tous révoltés contre Toi.” “Ce sont de vrais samaritains.” Ils parlent tous ensemble. Jésus impose le silence à tous et il dit: “Qu'un seul parle. Toi, Simon le Zélote, qui es le plus calme.” “Seigneur, c'est vite dit. Nous sommes entrés dans la ville, et personne ne nous a dérangés tant qu'ils n'ont pas su qui nous sommes, tant qu'ils ont cru que nous étions des pèlerins de passage. Mais nous avons demandé - il fallait bien le faire - si un homme jeune, grand, brun, vêtu de rouge et avec un taleth à bandes rouges et blanches, accompagné d'une femme âgée, maigre, avec des cheveux plutôt blancs que noirs et un vêtement gris très foncé, étaient entrés dans la ville et s'ils avaient cherché le Maître galiléen et ses compagnons. Alors ils se sont fâchés tout de suite… Peut-être nous n'aurions pas dû parler de Toi. Nous nous sommes certainement trompés… Mais dans les autres endroits nous avions été accueillis si bien que… Je ne comprends pas ce qui est arrivé!… Ils semblaient des vipères ceux qui, il y a seulement trois jours, étaient respectueux avec Toi!…” Le Thaddée l'interrompt: “Travail de juifs…” “Je ne crois pas. Je ne le crois pas à cause des reproches qu'ils nous ont fait et de leurs menaces. Moi, je crois… Ou plutôt je suis sûr, nous sommes sûrs que la cause de la colère des samaritains c'est que Jésus a repoussé leur offre de protection. Ils criaient: "Partez! Partez! Vous et votre Maître! Il veut aller adorer sur le Moriah. Qu'il y aille, et qu'il meure, Lui et tous les siens. Il n'y a pas de place parmi nous pour ceux qui ne nous considèrent pas comme amis, mais seulement comme des serviteurs. Nous ne voulons pas d'autres ennuis si ce n'est pas compensé par le profit. Des pierres au lieu de pain pour le Galiléen, les chiens pour l'attaquer au lieu de maisons pour l'accueillir". Ainsi parlaient-ils et ils en disaient davantage. Et comme nous insistions pour savoir au moins ce qu'il en était de Judas, ils ont pris des pierres pour nous frapper et ils ont réellement lancés les chiens. Et ils criaient entre eux: "Mettons-nous près de toutes les entrées. Si Lui vient, nous nous vengerons". Nous avons fui. Une femme - il y a toujours quelqu'un de bon, même parmi les mauvais - nous a poussés dans son jardin et de là nous a conduits par un sentier entre les jardins jusqu'au canal qui était sans eau, car on avait irrigué avant le sabbat et elle nous a cachés là. Et puis elle nous a promis de nous donner des nouvelles de Judas. Mais elle n'est plus venue. Mais attendons-la ici, car elle a dit que si elle ne nous trouve pas dans le canal, elle viendra ici.” Il y a de nombreux commentaires. Certains continuent d'accuser les juifs. Certains font à Jésus un léger reproche, un reproche voilé sous les mots: “Tu as parlé trop clairement à Sichem et puis tu t'es éloigné. Pendant ces trois jours, ils ont décidé qu'il est inutile qu'ils s'illusionnent et qu'ils se fassent tort pour quelqu'un qui ne les satisfait pas… et ils te chassent…” Jésus répond: “Je ne me repens pas d'avoir dit la vérité et de faire mon devoir. Maintenant ils ne comprennent pas. D'ici peu, ils comprendront ma justice et me vénéreront plus que si je ne l'avais pas respectée, et qui est plus grande que l'amour que j'ai pour eux.” “Voilà! Voilà la femme sur la route. Elle ose se faire voir…” dit André. “Ne va-t-elle pas nous trahir, hein?” dit Barthélemy soupçonneux. “Elle est seule!” “Elle pourrait être suivie par des gens cachés dans le canal…” Mais la femme, qui avance avec un panier sur la tête, continue sa route et dépasse les champs de lin où attendent Jésus et les apôtres et puis elle prend un sentier et disparaît… pour réapparaître à l'improviste derrière ceux qui l'attendent et qui se retournent presque effrayés en entendant le froissement des herbes. La femme parle aux huit qu'elle connaît: “Voilà! Pardonnez-moi si je vous ai fait beaucoup attendre… Je ne voulais pas qu'on me suive. J'ai dit que j'allais chez ma mère… Je sais… Et j'ai apporté ici de quoi vous restaurer. Le Maître… Qui est-ce? Je veux le vénérer.” “Voici le Maître.” La femme, qui a déposé son panier, se prosterne en disant: “Pardonne la faute de mes concitoyens. S'il n'y avait pas eu des gens pour les exciter… Mais ils en ont influencé un grand nombre à propos de ton refus…” “Je n'ai pas de rancœur, femme. Lève-toi et parle. As-tu des nouvelles de mon apôtre et de la femme qui était avec lui?” “Oui. Chassés comme des chiens, ils sont en dehors de la ville, de l'autre côté, attendant qu'il fasse nuit. Ils voulaient revenir vers Enon pour te chercher. Ils voulaient venir ici, sachant que leurs compagnons y étaient. J'ai dit que non, qu'ils ne le fassent pas. Qu'ils restent tranquilles et que je vous conduirai vers eux et je le ferai dès le crépuscule. Par un heureux hasard, mon époux est absent et je suis libre de quitter la maison. Je vous conduirai chez une de mes sœurs, mariée sur les terres de la plaine. Vous dormirez là sans dire qui vous êtes, pas à cause de Mérod, mais à cause des hommes qui sont avec elle. Ce ne sont pas des samaritains: ils sont de la Décapole, établis ici. Mais il vaut mieux…” “Que Dieu te récompense. Les deux disciples ont-ils été blessés?” “L'homme un peu. La femme pas du tout. Et certainement le Très-Haut l'a protégée car elle, fièrement, a protégé son fils de sa personne quand les habitants ont pris des pierres. Oh! quelle femme courageuse! Elle criait: "C'est ainsi que vous frappez quelqu'un qui ne vous a pas offensés? Et vous ne me respectez pas, moi qui le défends et qui suis mère? N'avez-vous pas de mères, vous tous qui ne respectez pas quelqu'une qui a engendré? Êtes-vous nés d'une louve, ou bien vous êtes vous faits de boue et de fumier?" et elle regardait les agresseurs en tenant son manteau ouvert pour défendre l'homme et, pendant ce temps, elle reculait en le poussant hors de la ville… Et maintenant encore elle le réconforte en disant: "Que le très-Haut veuille, ô mon Judas, faire de ce sang répandu pour le Maître un baume pour ton cœur". Mais il est peu blessé. L'homme a peut-être plus de peur que de mal. Mais maintenant prenez et mangez. Pour les femmes il y a du lait qu'on vient de traire et du pain avec du fromage et des fruits. Je n'ai pas pu cuire de la viande, j'aurais trop tardé. Ici il y a du vin pour les hommes. Mangez, pendant que le soir descend puis, par des chemins sûrs, nous irons trouver les deux, et ensuite chez Mérod.” “Que Dieu te récompense encore” dit Jésus et il offre et distribue la nourriture, en mettant de côté deux parts pour ceux qui sont éloignés. “Non. Non. J'ai pensé à eux et leur ai porté sous mes vêtements des œufs et du pain, avec un peu de vin et d'huile pour les blessures. Mangez, pendant que je surveille la route…” Ils mangent, mais l'indignation dévore les hommes, et les femmes accablées sont nonchalantes. Toutes, sauf Marie de Magdala. Ce qui effraie et humilie les autres a toujours pour elle l'effet d'une liqueur qui excite les nerfs et son courage. Les yeux lancent des éclairs vers la ville hostile. Seule la présence de Jésus qui a déjà dit de ne pas avoir de rancœur, retient des paroles méprisantes. Ne pouvant parler ni agir, elle déverse sa colère sur le pain innocent qu'elle mord d'une manière tellement significative que le Zélote ne peut se retenir de lui dire en souriant: “Heureusement pour les gens de Tersa qu'ils ne peuvent tomber entre tes mains! Tu ressembles à un fauve enchaîné, Marie!” “J'en suis un. Tu as vu juste. Et aux yeux de Dieu j'ai plus de mérite de me retenir d'entrer là-bas, comme ils le méritent, que pour tout ce que j'ai fait jusqu'ici pour expier.” “Brave, Marie! Dieu t'a pardonné des fautes plus grandes que la leur.” “C'est vrai. Eux t'ont offensé, toi, mon Dieu, une fois, et suggestionnés par autrui. Et moi… de nombreuses fois… et par ma propre volonté… et je ne puis être intransigeante ni orgueilleuse…” Elle rebaisse les yeux sur son pain sur lequel tombent deux larmes. Marthe lui met la main sur les genoux en lui disant à voix basse: “Dieu t'a pardonnée. Ne te mortifie plus… Rappelle-toi ce que tu as eu: notre Lazare…” “Je ne me mortifie pas. C'est de la reconnaissance, c'est de l'émotion… Et la constatation que je n'ai pas encore cette miséricorde que j'ai si largement reçue… Pardonne-moi, Rabboni!” dit-elle en levant ses yeux splendides auxquels l'humilité a rendu leur douceur. “On ne refuse jamais le pardon à qui est humble de cœur, Marie.” Le soir descend, en teintant l'air d'une nuance délicate de violet. Les choses un peu éloignées se confondent. Les tiges de lin dont la grâce était si visible, se fondent à présent en une masse sombre. Les oiseaux se taisent dans les feuillages. La première étoile s'allume. La première cigale fait retentir son crissement dans l'air. C'est le soir. “Nous pouvons aller. Ici, dans les champs, on ne nous verra pas. Venez avec assurance. Je ne vous trahis pas. Je ne le fais pas pour en tirer profit. Je demande seulement au ciel la pitié, car de pitié, nous en avons tous besoin” dit la femme en soupirant. Ils se lèvent, ils la suivent. Ils passent au large de Tersa, au milieu des champs et des jardins déjà obscurs, mais pas assez loin pour ne pas voir les hommes autour des feux au point de départ des routes… “Ils nous guettent…” dit Mathieu. “Maudits!” siffle Philippe entre ses dents. Pierre ne parle pas, mais il agite ses bras vers le ciel dans un appel ou une protestation muette. Mais Jacques et Jean de Zébédée qui se sont parlé sans arrêt là-bas, un peu en avant des autres, reviennent sur leurs pas pour dire: “Maître, si Toi, à cause de la perfection de ton amour, tu ne veux pas recourir au châtiment, veux-tu que nous le fassions? Veux-tu que nous disions au feu du ciel de descendre et de consumer ces pécheurs? Tu nous as dit que nous pouvions tout ce que nous demandions avec foi et…” Jésus qui marchait un peu penché, comme s'il était fatigué, se redresse brusquement et les foudroie de deux regards qui étincellent à la lumière de la lune. Les deux reculent en silence, effrayés devant ce regard. Jésus, en les fixant toujours ainsi, leur dit: “Vous ne savez pas de quel esprit vous êtes. Le Fils de l'homme n'est pas venu pour perdre les âmes mais pour les sauver. Vous ne vous rappelez pas ce que je vous ai dit? J'ai dit dans la parabole du bon grain et de l'ivraie: "Pour l'instant laissez le bon grain et l'ivraie croître ensemble, car à vouloir les séparer maintenant, vous risqueriez d'arracher le bon grain avec l'ivraie. Laissez-les donc jusqu'à la moisson. Au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs: ramassez maintenant l'ivraie et liez-la en bottes pour la brûler et rentrez le bon grain dans mon grenier".” Jésus a déjà modéré son indignation envers les deux qui, à cause d'une colère qu'avait suscitée leur amour pour lui, demandaient de punir ceux de Tersa et qui maintenant se tiennent tête basse devant Lui. Il les prend par le coude, l'un à droite, l'autre à gauche, et se remet en route en les conduisant ainsi et en parlant à tous qui s'étaient serrés autour de Lui quand il s'était arrêté. “En vérité, je vous dis que le temps de la moisson est proche, ma première moisson, et pour beaucoup, il n'y en aura pas une seconde. Mais - louons-en le Très-Haut -certains qui dans mon temps n'ont pas su devenir épi de bon grain, après la purification du sacrifice pascal renaîtront avec une âme nouvelle. Jusqu'à ce jour, je ne m'acharnerai contre personne… Après ce sera la justice…” “Après la Pâque?” demande Pierre. “Non. Après le temps. Je ne parle pas de ces hommes, de maintenant. Je regarde les siècles futurs. L'homme ne cesse de se renouveler comme les moissons dans les champs, et les récoltes se suivent. Et Moi, je laisserai ce qu'il faut pour que ceux qui viendront à l'avenir puissent se faire bon grain. S'ils ne le veulent pas, à la fin du monde, mes anges sépareront l'ivraie du bon grain. Alors ce sera le Jour éternel de Dieu seul. Pour l'instant, dans le monde, c'est le jour de Dieu et de Satan. Le Premier semant le Bien, le second jetant parmi les semences de Dieu son ivraie de damnation, ses scandales, ses iniquités, ses semences qui font naître l'iniquité et les scandales. Car toujours il y aura des gens pour exciter contre Dieu, comme ici, avec ceux-ci qui, en vérité, sont moins coupables que ceux qui les poussent au mal.” “Maître, chaque année on se purifie à la Pâque des Azymes, mais toujours on reste ce qu'on était. Est-ce que peut-être ce sera différent cette année?” demande Mathieu. “Très différent.” “Pourquoi? Explique-nous.” “Demain… Demain, ou quand nous serons en route, et que Judas de Simon sera avec nous, je vous le dirai.” “Oh! oui. Tu nous le diras et nous nous rendrons meilleurs… En attendant, pardonne-nous, Jésus” dit Jean. “Je vous ai bien appelé par votre vrai nom. Mais le tonnerre ne fait pas de mal. La foudre, oui, peut tuer. Pourtant souvent le tonnerre annonce la foudre. Ainsi en arrive-t-il à celui qui n'enlève pas de son esprit tout désordre contre l'amour. Aujourd'hui il demande de pouvoir punir. Demain il punit sans demander. Après -demain il punit même sans raison. Il est facile de descendre… Aussi je vous dis de vous dépouiller de toute dureté de cœur envers votre prochain. Faites comme je fais, et vous serez sûrs de ne pas vous tromper. M'avez-vous peut-être jamais vu me venger de quelqu'un qui m'afflige?” “Non, Maître. Tu…” “Maître! Maître! Nous sommes ici, Élise et moi. Oh! Maître, quel souci pour Toi! Et quelle peur de mourir…” dit Judas de Kériot en débouchant de derrière des rangs de vigne et en courant vers Jésus. Une bande lui entoure le front. Élise, plus calme, le suit. “Tu as souffert? Tu as craint de mourir? La vie t'est-elle tellement chère?” demande Jésus en se dégageant de Judas qui l'embrasse et pleure. “Pas la vie. Je craignais Dieu. Mourir sans ton pardon… Je ne cesse pas de t'offenser. J'offense tout le monde. Même elle… Et elle m'a répondu en me servant de mère. Je me suis senti coupable et j'ai craint la mort…” “Oh! crainte salutaire, si elle peut te rendre saint! Mais moi, je te pardonne, toujours, tu le sais. Il suffit que tu aies la volonté de te repentir. Et toi, Élise, as-tu pardonné?” “C'est un grand enfant déchaîné. Je sais être indulgente.” “Tu as été courageuse, Élise. Je le sais.” “Si elle n'avait pas été là! Je ne sais pas si je t'aurais revu, Maître!” “Tu vois donc que ce n'est pas par haine, mais par amour qu'elle était restée près de toi… N'as-tu pas été blessée, Élise?” “Non, Maître. Les pierres tombaient tout autour de moi sans me blesser, mais mon cœur a été très angoissé en pensant à Toi…” “Tout est fini désormais. Suivons la femme qui veut nous conduire dans une maison sûre.” Ils se remettent en route en prenant un petit chemin éclairé par la lune… qui s'en va vers l'orient. Jésus a pris l'Iscariote par le bras et il est en avant avec lui. Il lui parle doucement. Il essaie de travailler son cœur secoué par la peur passée du jugement de Dieu: “Tu vois, Judas, comme il est facile de mourir. La mort est toujours aux aguets autour de nous. Tu vois comme ce qui nous paraît une chose négligeable quand nous sommes pleins de vie devient une chose grande, effroyablement grande, quand la mort nous effleure. Mais pourquoi vouloir avoir ces peurs, se les créer pour les trouver en face de soi au moment de mourir, alors qu'avec une vie sainte, on peut ignorer l'épouvante du proche jugement de Dieu? Ne te semble-t-il pas qu'il vaut la peine de vivre en juste pour avoir une mort tranquille? Judas, mon ami, la divine, paternelle miséricorde a permis cet événement pour qu'il fût un appel à ton cœur. Il est encore temps pour. toi, Judas… Pourquoi ne veux-tu pas donner à ton Maître qui va mourir la grande, la très grande joie de te savoir revenu au Bien?” “Mais peux-tu encore me pardonner, Jésus?” “Et te parlerais-je ainsi, si je ne le pouvais pas? Comme tu me connais peu encore! Moi, je te connais. Je sais que tu es comme quelqu'un qui est saisi par une pieuvre géante. Mais si tu voulais, tu pourrais encore te libérer. Oh! tu souffrirais, certainement. T'arracher à ces chaînes qui te mordent et t'empoisonnent serait douloureux. Mais après quelle joie, Judas! Tu crains de ne pas avoir la force de réagir contre ceux qui te suggestionnent? Moi, je puis t'absoudre à l'avance du péché de transgression du rite pascal… Tu es un malade. Pour les malades, la Pâque n'est pas obligatoire. Personne n'est plus malade que toi. Tu es comme un lépreux. Les lépreux ne montent pas à Jérusalem, tant qu'ils sont tels. Crois, Judas, que de comparaître devant le Seigneur avec un esprit immonde tel que le tien, ce n'est pas l'honorer, mais l'offenser. Il faut d'abord…” “Pourquoi, alors, ne me purifies-tu pas et ne me guéris-tu pas?” demande Judas, déjà dur, récalcitrant. “Je ne te guéris pas! Quand quelqu'un est malade, il cherche à se guérir par lui-même, à moins que ce ne soit un tout petit ou un sot qui ne sait pas vouloir…” “Traite-moi comme de telles personnes. Traite-moi en sot, et pourvois Toi-même, à mon propre insu.” “Ce ne serait pas juste, parce que tu peux vouloir. Tu sais ce qui est bien et ce qui est mal pour toi. Et il ne servirait à rien que je te guérisse sans ta volonté de rester guéri.” “Donne-la-moi aussi.” “Te la donner? T'imposer alors une volonté bonne? Et ton libre arbitre? Que deviendrait-il alors? Que serait ton moi d'homme, de créature libre? Succube?” “Comme je suis succube de Satan, je pourrais l'être de Dieu!” “Comme tu me blesses, Judas! Comme tu transperces mon cœur! Mais pour ce que tu me fais, je te pardonne… Succube de Satan, as-tu dit. Moi, je ne disais pas cette chose redoutable…” “Mais tu la pensais parce qu'elle est vraie et que tu la connais, s'il est vrai que tu lis dans les cœurs des hommes. S'il en est ainsi, tu sais que je ne suis plus libre de moi… Il m'a pris et…” “Non. Il s'est approché de toi, en te tentant, en t'essayant, et tu l'as accueilli. Il n'y a pas de possession s'il n'y a pas au début une adhésion à quelque tentation satanique. Le serpent insinue sa tête entre les barreaux serrés mis pour défendre les cœurs, mais il n'entrerait pas si l'homme ne lui élargissait pas un passage pour admirer son aspect séducteur, pour l'écouter, pour le suivre… Alors seulement l'homme devient succube, possédé, mais parce qu'il le veut. Dieu aussi flèche des cieux les lumières très douces de son paternel amour, et ses lumières pénètrent en nous. Ou plutôt: Dieu, à qui tout est possible, descend dans le cœur des hommes. C'est son droit. Pourquoi alors l'homme qui sait qu'il devient esclave, succube de l'Horrible, ne sait-il pas se rendre serviteur de Dieu, ou plutôt fils de Dieu, et pourquoi chasse-t-il son Père très Saint? Tu ne me réponds pas? Tu ne me dis pas pourquoi tu as préféré Satan à Dieu, pourquoi tu as voulu Satan? Mais il serait encore temps pour te sauver! Tu sais que je vais à la mort. Personne ne le sait comme toi… Je ne refuse pas de mourir… Je vais. Je vais à la mort, parce que ma mort sera la Vie pour tant d'hommes. Pourquoi ne veux-tu pas être de ceux-ci? Est-ce que ce sera pour toi seulement, mon ami, mon pauvre ami malade, que ma mort sera inutile?” “Elle sera inutile pour tant de gens, ne te fais pas d'illusions. Tu ferais mieux de fuir et de vivre loin d'ici, de jouir de la vie, d'enseigner ta doctrine, car elle est bonne, mais ne pas te sacrifier.” “Enseigner ma doctrine! Mais qu'est-ce que j'enseignerais désormais de vrai, si je faisais le contraire de ce que j'enseigne? Quel Maître serais-je si je prêchais l'obéissance à la volonté de Dieu et ne la faisais pas? L'amour des hommes, et qu'ensuite je ne les aimais pas? Le renoncement à la chair et au monde et qu'ensuite j'aimais ma chair et les honneurs du monde, le refus de donner le scandale et qu'ensuite je scandalisais non seulement les hommes, mais les anges? C'est Satan qui parle par toi en ce moment, comme il a parlé à Ephraïm, comme tant de fois il a parlé et agi, par ton intermédiaire, pour me troubler. Je les reconnais toutes ces actions de Satan, accomplies grâce à toi, et je ne t'ai pas haï, je n'ai pas éprouvé de lassitude de toi, mais seulement de la peine, une peine infinie. Comme une mère qui suit les progrès d'un mal qui amène son fils à la mort, j'ai observé la progression du mal en toi. Comme un père qui ne regrette rien pourvu qu'il trouve des remèdes pour son fils malade, Moi je n'ai rien épargné pour te sauver, j'ai surmonté les répugnances, les indignations, les amertumes, les découragements… Comme un père et une mère désolés, désillusionnés de toute puissance terrestre, se tournent vers le Ciel pour obtenir la vie d'un fils, ainsi j'ai gémi et je gémis pour implorer un miracle qui te sauve, te sauve, te sauve sur le bord de l'abîme qui déjà s'ouvre sous tes pieds. Judas, regarde-moi! Sous peu mon Sang sera répandu pour les péchés des hommes. Il ne m'en restera pas une goutte. Le boiront la terre, les pierres, les herbes, les vêtements de mes persécuteurs et les miens… le bois, le fer, les cordes, les épines du nabacà… et le boiront les esprits qui attendent le salut… Est-ce que toi seul tu ne veux pas le boire? Moi, pour toi seul, je donnerais tout le Sang que j'ai. Tu es mon ami. Comme on meurt volontiers pour l'ami! Pour le sauver! On dit: "Je meurs, mais je continuerai de vivre dans l'ami auquel j'ai donné la vie". Comme une mère, comme un père qui continuent de vivre dans leur descendance même après qu'ils se sont éteints. Judas, Moi, je t'en supplie! Je ne demande rien d'autre en cette veille de ma mort. Au condamné, les juges eux-mêmes, même les ennemis accordent une ultime grâce, exaucent le dernier désir. Moi, je te demande de ne pas te damner. Je ne le demande pas tant au Ciel qu'à toi, à ta volonté… Pense à ta mère, Judas. Que sera ta mère, ensuite? Que sera le nom de ta famille? Je fais appel à ton orgueil, il est plus fier que jamais, pour te défendre contre ton déshonneur. Ne te déshonore pas, Judas. Réfléchis. Les années passeront et les siècles, les royaumes et les empires tomberont, les étoiles perdront leur éclat, la configuration de la Terre changera, et tu seras toujours Judas, comme Caïn est toujours Caïn, si tu persistes dans ton péché. Les siècles auront une fin et il restera seulement le Paradis et l'Enfer. Dans le Paradis et dans l'Enfer, pour les hommes ressuscités et accueillis âmes et corps, pour l'éternité, là où il est juste qu'ils soient, tu seras toujours Judas, le maudit, le plus grand coupable, si tu ne te repens pas. Je descendrai pour libérer les esprits des Limbes, je les tirerai en foules du Purgatoire, et toi… je ne pourrai t'attirer où je suis… Judas, je vais mourir, j'y vais heureux, car elle est venue l'heure que j'attendais depuis des millénaires: l'heure de réunir les hommes à leur Père. Il y en a beaucoup que je ne réunirai pas. Mais le nombre des sauvés que je contemplerai en mourant me consolera du déchirement de mourir inutilement pour un si grand nombre. Mais, c'est Moi qui te le dis, il sera terrible de te voir parmi ces derniers, toi, mon apôtre, mon ami. Ne me donne pas cette inhumaine douleur!… Je veux te sauver, Judas. Te sauver. Regarde. Nous descendons au fleuve. Demain, à l'aube, quand tous dorment encore, nous le passerons, nous deux, et tu iras à Bozra, à Arbela, à Aëra, où tu veux. Tu connais les maisons des disciples. À Bozra, cherche Joachim et Marie, la lépreuse que j'ai guérie. Je te donnerai un écrit pour eux. Je dirai que pour ta santé, il te faut un repos tranquille dans un air différent. Et c'est la vérité, malheureusement, puisque tu as l'esprit malade et l'air de Jérusalem te serait mortel. Mais eux croiront qu'il s'agit de ton corps. Tu resteras là jusqu'à ce que je vienne t'en tirer. À tes compagnons, Moi, j'y penserai… Mais ne viens pas à Jérusalem. Tu vois? Je n'ai pas voulu des femmes, sauf des plus courageuses parmi elles, et celles qui par leur droit de mère doivent être près de leurs enfants.” “La mienne aussi?” “Non. Marie ne sera pas à Jérusalem…” “C'est la mère d'un apôtre, elle aussi, et elle t'a toujours honoré.” “Oui, elle aurait le droit comme les autres d'être près de Moi, elle qui m'aime avec une parfaite justice. Mais c'est justement pour cela qu'elle n'y sera pas. Parce que je lui ai dit de ne pas y être, et elle sait obéir.” “Pourquoi ne doit-elle pas y être? Qu'a-t-elle de différent de la mère de tes frères et de celle des fils de Zébédée?” “Toi. Et tu sais pourquoi je te le dis. Mais si tu m'écoutes, si tu vas à Bozra, j'enverrai prévenir ta mère et je la ferai accompagner pour qu'elle, qui est si bonne, t'aide à guérir. Crois-le: nous seuls t'aimons ainsi, sans mesure. Ils sont trois qui t'aiment dans le Ciel: le Père, le Fils, l'Esprit Saint, qui t'ont contemplé et qui attendent ta décision pour faire de toi la gemme de la Rédemption, la proie la plus grande arrachée à l'Abîme; et ils sont trois sur la Terre: ta mère, ma Mère et Moi. Rends-nous heureux, Judas! Nous du Ciel, nous de la Terre, ceux qui t'aiment d'un amour véritable.” “Tu le dis: il n'y en a que trois qui m'aiment; les autres… non.” “Pas comme nous, mais ils t'aiment tant. Élise t'a défendu. Les autres étaient inquiets pour toi. Quand tu es éloigné, tous te portent dans leur cœur et ont ton nom sur leurs lèvres. Tu ne connais pas tout l'amour qui t'entoure. Celui qui t'opprime te le cache. Mais crois à ma parole.” “Je te crois et je chercherai à te satisfaire. Mais je veux agir de moi-même. C'est de moi-même que j'ai erré, c'est de moi-même que je dois guérir du mal.” “Il n'y a que Dieu qui puisse agir de Lui-même. Cette pensée est de l'orgueil. Dans l'orgueil se trouve encore Satan. Sois humble, Judas. Prends cette main qui t'offre son amitié. Réfugie-toi sur ce cœur qui s'ouvre pour te protéger. Ici, avec Moi, Satan ne pourrait te faire du mal.” “J'ai essayé d'être avec Toi… Je suis descendu toujours plus… C'est inutile!” “Ne dis pas cela! Ne dis pas cela! Repousse le découragement. Dieu peut tout. Serre-toi à Dieu. Judas! Judas!” “Tais-toi! Que les autres n'entendent pas…” “Tu te préoccupes des autres et non de ton esprit? Malheureux Judas!…” Jésus ne parle plus, mais il continue de rester à côté de l'apôtre jusqu'à ce que la femme, qui était en avant de quelques mètres, entre dans une maison qui émerge d'un bois d'oliviers. Alors Jésus dit à son disciple: “Je ne dormirai pas cette nuit. Je prierai pour toi, et je t'attendrai… Que -Dieu parle à ton cœur. Et toi, écoute-le… Je resterai ici où je suis maintenant pour prier, jusqu'à l'aube… Rappelle-le-toi.” Judas ne Lui répond pas. Les autres sont arrivés et aussi les femmes, et tous restent ensemble en attendant le retour de la samaritaine. Elle ne tarde guère à revenir. Elle a avec elle une autre femme qui lui ressemble et qui les salue en disant: “Je n'ai pas beaucoup de pièces car j'ai déjà les moissonneurs qui pour le moment travaillent aux oliviers. Mais j'ai un grand grenier avec beaucoup de paille. Pour les femmes, j'ai de la place. Venez.” “Allez! Moi je reste ici à prier. La paix à vous tous” dit Jésus. Et pendant que les autres s'en vont, il retient sa Mère pour lui dire: “Je reste à prier pour Judas, ma Mère. Aide-moi, toi aussi…” “Je t'aiderai, mon Fils. Peut-être renaît-il en lui la volonté?” “Non, Maman. Mais nous devons faire comme si… Le Ciel peut tout, Maman!” “Oui. Et moi, je puis encore avoir des illusions. Pas Toi, mon Fils. Tu sais, mon Saint Fils! Mais moi, je t'imiterai toujours. Va et sois tranquille, mon amour! Même quand tu ne pourras plus lui parler parce qu'il te fuira, j'essaierai de te l'amener. Que seulement le Père très Saint écoute ma souffrance… Me laisses-tu prier avec Toi, Jésus? Nous prierons ensemble et ce sera autant d'heures pour te posséder pour moi seule…” “Reste, Maman. Je t'attends ici.” Marie s'en va rapidement et revient de même. Ils s'assoient sur leurs sacs, aux pieds des oliviers. Dans le grand silence, on entend le bruissement du fleuve peu éloigné, et le chant des cigales semble puissant dans le grand silence de la nuit. Puis, c'est le chant des rossignols. Une chouette rit et un petit duc pleure. Les étoiles se déplacent lentement dans le firmament où elles sont reines, maintenant que la lune qui est couchée ne les offusque plus. Puis un coq rompt l'air tranquille de son cri vibrant. Beaucoup plus loin, à peine perceptible, un autre coq lui répond. Puis de nouveau le silence rompu par un arpège de gouttes qui tombent des tuiles d'une maison toute proche sur le pavé qui l'entoure. Et puis un nouveau bruissement dans les feuillages comme s'ils secouaient l'humidité de la nuit et un cri isolé d'un oiseau qui se réveille, et en même temps un changement, dans le ciel, un retour de la lumière. C'est l'aube. Et Judas n'est pas venu… Jésus regarde sa Mère, blanche comme un lys contre l'olivier sombre, et il lui dit: “Nous avons prié, Mère. Notre prière, Dieu s'en servira…” “Oui, mon Fils. Tu es pâle comme la mort. Vraiment toute ta vitalité s'est exhalée pendant cette nuit, pour presser sur les portes des Cieux et sur les décrets de Dieu!” “Toi aussi, tu es pâle, Mère. Grande est ta fatigue.” “Grande est ma douleur, à cause de ta douleur.” La porte de la maison s'ouvre avec précaution… Jésus tressaille. Mais ce n'est que la femme qui les a conduits, qui sort sans faire de bruit. Jésus soupire: “J'ai espéré que j'avais pu me tromper!” La femme s'avance avec son panier vide. Elle voit Jésus. Elle le salue et allait continuer, mais Lui l'appelle et lui dit: “Que le Seigneur te récompense pour tout. Je voudrais pourtant, mais je n'ai rien avec Moi.” “Je ne voudrais rien, Rabbi. Aucune compensation. Mais si je ne veux pas d'argent, il y a une chose que je voudrais pourtant. Et celle-là, tu peux me la donner!” “Quoi, femme?” “Que change le cœur de mon époux. Et cela tu peux le faire parce que tu es vraiment le Saint de Dieu.” “Va en paix. Il te sera fait comme tu le demandes. Adieu.” La femme s'en va rapidement vers sa maison qui doit être bien triste. Marie commente: “Une autre malheureuse. C'est pour cela qu'elle est bonne!…” Se montre depuis le grenier la tête ébouriffée de Pierre, et derrière elle le visage lumineux de Jean, et puis le profil sévère du Thaddée et le visage brunâtre du Zélote et le visage maigre du jeune Benjamin… Ils sont tous réveillés. Voici que de la maison sort, la première de toutes, Marie de Magdala et derrière Nique, et puis les autres. Toutes sont réunies et la femme qui leur a donné l'hospitalité apporte une seille de lait encore écumeux. Alors apparaît l'Iscariote. Il n'a plus sa bande mais le bleu du coup qu'il a reçu lui colore la moitié du front et l'œil est encore plus sombre dans le cercle violâtre. Jésus le regarde. Judas regarde Jésus, et puis tourne la tête ailleurs. Jésus lui dit: “Achète à la femme ce qu'elle peut nous fournir. Nous allons en avant. Rejoins-nous.” Et réellement Jésus s'éloigne après avoir salué la femme. Tous le suivent.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 19 juin 2022 - Saint Sacrement du Corps et du Sang du Seigneur, solennité

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 9,11-17.
La foule s'en aperçut et le suivit. Il leur fit bon accueil ; il leur parlait du règne de Dieu, et il guérissait ceux qui en avaient besoin. Le jour commençait à baisser. Les Douze s'approchèrent de lui et lui dirent : « Renvoie cette foule, ils pourront aller dans les villages et les fermes des environs pour y loger et trouver de quoi manger : ici nous sommes dans un endroit désert. » Mais il leur dit : « Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Ils répondirent : « Nous n'avons pas plus de cinq pains et deux poissons... à moins d'aller nous-mêmes acheter de la nourriture pour tout ce monde. » Il y avait bien cinq mille hommes. Jésus dit à ses disciples : « Faites-les asseoir par groupes de cinquante. » Ils obéirent et firent asseoir tout le monde. Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il les bénit, les rompit et les donna à ses disciples pour qu'ils distribuent à tout le monde. Tous mangèrent à leur faim, et l'on ramassa les morceaux qui restaient : cela remplit douze paniers.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 4, Ch 273, p 356
  • Ancienne traduction : Tome 4, Ch 136, p 328
  • CD 4 (1er cd), piste 137
  • USB Tome 4, piste 137
C'est toujours le même endroit. Seulement le soleil ne vient plus de l'orient en filtrant à travers le fourré qui borde le Jourdain en ce lieu sauvage près de l'endroit où les eaux du lac débouchent dans le lit du fleuve, mais il arrive, pareillement oblique, du couchant, pendant qu'il descend dans une gloire de rouge, en rayant le ciel de ses derniers rayons. Et sous l'épais feuillage, la lumière est très adoucie et tend vers les teintes paisibles du soir. Les oiseaux, enivrés du soleil qu'ils ont eu tout le jour, de la nourriture abondante qu'ils ont prise dans les campagnes voisines, se livrent à une bacchanale de trilles et de chants au sommet des arbres. Le soir tombe avec les pompes finales de la journée. Les apôtres le font remarquer à Jésus qui donne toujours son enseignement d'après les exemples qui se présentent à Lui. “Maître, le soir approche, l'endroit est désert, éloigné des maisons et des villages, ombreux et humide. Sous peu, ici il ne sera plus possible de nous voir ni de marcher. La lune se lève tard. Renvoie le peuple pour qu'il aille à Tarichée ou aux villages du Jourdain pour acheter de la nourriture et chercher un logement.” “Il n'est pas nécessaire qu'ils s'en aillent. Donnez-leur à manger. ils peuvent dormir ici comme ils ont dormi en m'attendant.” “Il ne nous reste que cinq pains et deux poissons, Maître, tu le sais.” “Apportez-les-moi.” “André, va chercher l'enfant. C'est lui qui garde la bourse. Il y a peu de temps il était avec le fils du scribe et deux autres, occupé à se faire des couronnes de fleurs en jouant au roi.” André y va vivement et aussi Jean et Philippe se mettent à chercher Margziam. dans la foule toujours en déplacement. Ils le trouvent presque en même temps, avec son sac de vivres en bandoulière, un long sarment de clématite enroulé autour de la tête et une ceinture de clématite de laquelle pend, en guise d'épée, une massette dont la garde est la massette proprement dite, la lame sa tige. Avec lui, il y en a sept autres pareillement chamarrés, et ils font un cortège au fils du scribe, un enfant très grêle, avec l'œil très sérieux de qui a tant souffert qui, plus fleuri que les autres, tient le rôle de roi. “Viens, Margziam. Le Maître te demande!” Margziam. plante là ses amis et s'en va rapidement, sans même enlever ses… ornements floraux, mais les autres le suivent aussi et Jésus est vite entouré d'une couronne d'enfants enguirlandés. Il les caresse pendant que Philippe sort du sac un paquet avec du pain, au milieu duquel sont enveloppés deux gros poissons: deux kilos de poissons, un peu plus. Insuffisants même pour les dix-sept, ou plutôt les dix-huit avec Manaën, de la troupe de Jésus. On apporte ces vivres au Maître. “C'est bien. Maintenant apportez-moi dés paniers. Dix-sept, un pour chacun. Margziam donnera la nourriture aux enfants…” Jésus regarde fixement le scribe qui est toujours resté près de Lui et lui demande: “Veux-tu donner, toi aussi, la nourriture aux affamés?” “Cela me plairait, mais moi aussi j'en suis démuni.” “Donne la mienne. Je te le permets.” “Mais… tu as l'intention de rassasier presque cinq mille hommes, et en plus les femmes et les enfants, avec ces deux poissons et ces cinq pains?” “Sans aucun doute. Ne sois pas incrédule. Celui qui croit, verra s'accomplir le miracle.” “Oh! alors, je veux bien distribuer la nourriture, moi aussi!” “Alors, fais-toi donner un panier, toi aussi.” Les apôtres reviennent avec des paniers et des corbeilles larges et peu profonds, ou bien profonds et étroits. Et le scribe revient avec un panier plutôt petit. On se rend compte que sa foi ou son manque de foi lui l'a fait choisir comme le plus grand possible. “C'est bien. Mettez tout ici devant et faites asseoir les foules en ordre, en rangs réguliers, autant que possible.” Et pendant cette opération, Jésus élève les pains avec les poissons par dessus, les offre, prie et bénit. Le scribe ne le quitte pas un instant des yeux. Puis, Jésus rompt les cinq pains en dix-huit parts et de même les deux poissons en dix-huit parts. Il met un morceau de poisson, un bien petit morceau, dans chaque panier et fait des bouchées avec les dix-huit morceaux de pain. Chaque morceau en plusieurs bouchées. Elles sont nombreuses relativement: une vingtaine, pas plus. Chaque morceau est placé dans un panier, après avoir été fragmenté, avec le poisson. “Et maintenant prenez et donnez à satiété. Allez. Va, Margziam, le donner à tes compagnons.” “Oh! comme c'est lourd!” dit Margziam en soulevant son panier et en allant tout de suite vers ses petits amis. Il marche comme s'il portait un fardeau. Les apôtres, les disciples, Manaën, le scribe le regardent partir ne sachant que penser… Puis ils prennent les paniers, et en secouant la tête, se disent l'un à l'autre: “Le gamin plaisante! Ce n'est pas plus lourd qu'avant.” Le scribe regarde aussi à l'intérieur et met la main pour tâter au fond du panier parce qu'il n'y a plus beaucoup de lumière, là, sous le couvert où Jésus se trouve, alors que plus loin, dans la clairière, il fait encore assez clair. Mais pourtant, malgré la constatation, ils vont vers les gens et commencent la distribution. Ils donnent, ils donnent, ils donnent. Et de temps à autre, ils se retournent, étonnés, de plus en plus loin, vers Jésus qui, les bras croisés, adossé à un arbre, sourit finement de leur stupeur. La distribution est longue et abondante… Le seul qui ne manifeste pas d'étonnement c'est Margziam qui rit, heureux de remplir de pain et de poisson les mains de tant de pauvres enfants. Il est aussi le premier à revenir vers Jésus, en disant: “J'ai tant donné, tant, tant!… car je sais ce que c'est que la faim…” et il lève son visage qui n'est plus émacié qu'en un souvenir maintenant disparu, cependant il pâlit, en écarquillant les yeux… Mais Jésus le caresse et le sourire revient, lumineux, sur ce visage enfantin qui, confiant, s'appuie contre Jésus, son Maître et Protecteur. Tout doucement les apôtres et les disciples reviennent, rendus muets par la stupeur. Le dernier, le scribe qui ne dit rien. Mais il fait un geste qui est plus qu'un discours: il s'agenouille et baise la frange du vêtement de Jésus. “Prenez votre part, et donnez m'en un peu. Mangeons la nourriture de Dieu.” Ils mangent en effet du pain et du poisson, chacun selon son appétit… Pendant ce temps, les gens, rassasiés, échangent leurs impressions. Même ceux qui sont autour de Jésus se risquent à parler en regardant Margziam qui, en finissant son poisson, plaisante avec les autres enfants. “Maître” demande le scribe, “pourquoi l'enfant a-t-il tout de suite senti le poids, et nous pas? J'ai même fouillé à l'intérieur. Il n'y avait toujours que ces quelques bouchées de pain et cet unique morceau de poisson. J'ai commencé à sentir le poids en allant vers la foule, mais si cela avait pesé pour la quantité que j'ai donné, il aurait fallu un couple de mulets pour le transport, non plus le panier, mais un char complet chargé de nourriture. Au début, j'y allais doucement… puis je me suis mis à donner, à donner, et pour ne pas être injuste, je suis revenu vers les premiers en faisant une nouvelle distribution parce qu'aux premiers j'avais donné peu de chose. Et pourtant, il y en a eu assez.” “Moi aussi, j'ai senti que le panier devenait lourd pendant que j'avançais, et tout de suite j'ai donné abondamment, car j'ai compris que tu avais fait un miracle” dit Jean. “Moi, au contraire, je me suis arrêté et me suis assis, pour renverser sur mon vêtement le fardeau et me rendre compte… Alors j'ai vu des pains et des pains, et j'y suis allé” dit Manaën. “Moi, je les ai même compté pour ne pas faire piètre figure. Il y avait cinquante petits pains. Je me suis dit: "Je vais les donner à cinquante personnes, et puis je reviendrai". Et j'ai compté. Mais, arrivé à cinquante, il y avait toujours le même poids. J'ai regardé à l'intérieur. Il y en avait encore tant. Je suis allé de l'avant et j'en ai donné par centaine. Mais cela ne diminuait jamais” dit Barthélémy. “Moi, je le reconnais, je n'y croyais pas. J'ai pris dans mes mains les bouchées de pain et ce petit morceau de poisson et je les regardais en disant: "A quoi cela va servir? Jésus a voulu plaisanter!…" et je les regardais, je les regardais, restant caché derrière un arbre, espérant et désespérant de les voir croître. Mais c'était toujours la même chose. J'allais revenir quand Mathieu est passé et m'a dit: "Tu as vu comme ils sont beaux?". "Quoi?" ai-je dit. "Mais les pains et les poissons!… Tu es fou? Moi je vois toujours des morceaux de pain". "Va les distribuer avec foi, et tu verras". J'ai jeté dans le panier ces quelques bouchées et je suis allé avec réticence… Et puis… Pardonne-moi, Jésus, car je suis un pécheur!” dit Thomas. “Non, tu es un esprit du monde. Tu raisonnes comme les gens du monde.” “Moi aussi, Seigneur, alors” dit l'Iscariote. “Au point que j'ai pensé donner une pièce avec le pain en pensant: "Ils mangeront ailleurs. J'espérais t'aider à faire meilleure figure. Que suis-je donc, moi? Comme Thomas ou davantage?” “Bien plus que Thomas, tu es "monde".” “Mais pourtant j'ai pensé faire l'aumône pour être Ciel! C'étaient mes deniers à moi…” “Aumône à toi-même et à ton orgueil et non pas à Dieu. Ce dernier n'en a pas besoin et l'aumône à ton orgueil est une faute, pas un mérite.” Judas baisse la tête et se tait. “Moi, de mon côté” dit Simon le Zélote “je pensais que cette bouchée de poisson, ces bouchées de pain, il me fallait les fragmenter pour qu'elles suffisent. Mais je ne doutais pas qu'elles auraient suffi pour le nombre et la valeur nutritive. Une goutte d'eau, donnée par Toi, peut être plus nourrissante qu'un banquet.” “Et vous, que pensiez-vous?” demande Pierre aux cousins de Jésus. “Nous nous rappelions Cana… et nous ne doutions pas” dit sérieusement Jude. “Et toi, Jacques, mon frère, tu n'as pensé qu'à cela?” “Non. J'ai pensé que c'était un sacrement. Comme tu m'en as parlé… Est-ce ainsi ou je me trompe?” Jésus sourit: “Oui et non. A la vérité de la puissance nutritive d'une goutte d'eau, exprimée par Simon, il faut ajouter ta pensée pour une figure lointaine. Mais ce n'est pas encore un sacrement.” Le scribe garde une croûte entre ses doigts. “Qu'en fais-tu?” “Un… souvenir.” “Je la garde, moi aussi. Je la mettrai au cou de Margziam dans un sachet” dit Pierre. “Moi, je la porterai à notre mère” dit Jean. “Et nous? Nous avons tout mangé…” disent les autres, mortifiés. “Levez-vous. Faites de nouveau le tour avec les paniers, recueillez les restes. Séparez les gens les plus pauvres d'avec les autres et amenez-les-moi ici, avec les paniers. Et puis vous, mes disciples, allez tous vers les barques et prenez le large pour aller à la plaine de Génésareth. Je vais congédier les gens après avoir fait une distribution aux plus pauvres et puis je vous rejoindrai.” Les apôtres obéissent… et reviennent avec douze paniers combles de restes, et suivis d'une trentaine de mendiants ou de personnes très misérables. “C'est bien. Allez.” Les apôtres et ceux de Jean saluent Manaën et s'en vont avec un peu de regret de quitter Jésus. Mais ils obéissent. Manaën attend, pour quitter Jésus, que la foule, aux dernières lueurs du jour, s'en aille vers les villages ou cherche une place pour dormir parmi les joncs hauts et secs. Puis il fait ses adieux. Avant lui s'en est allé le scribe, un des premiers même, parce que, avec son petit garçon, il a suivi les apôtres. Lorsque tout le monde est parti ou s'est endormi, Jésus se lève, bénit les dormeurs et à pas lents se dirige vers le lac, vers la péninsule de Tarichée élevée de quelques mètres comme si c'était une avancée de colline dans le lac. Lorsqu'il en a rejoint le pied, sans entrer dans la ville, mais en la côtoyant, il gravit le monticule et s'installe sur un rocher, pour prier, face à l'azur et à la blancheur du clair de lune dans la nuit sereine.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 12 juin 2022 - Sainte Trinité, solennité

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 16,12-15.
J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter.
Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu’il aura entendu, il le dira ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître.
Lui me glorifiera, car il recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître.
Tout ce que possède le Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 9, Ch 600, p 523
  • Ancienne traduction :  Tome 9, Ch 19, p 183
  • CD 9, piste 68
  • USB Tome 9, piste 68
[...]“Je vous donne le commandement de vous aimer et de pardonner. Avez-vous compris? Si dans le monde il y a aussi la haine, qu'en vous il n'y ait que l'amour. Pour tous. Combien de traîtres vous trouverez sur votre route! Mais vous ne devez pas haïr et rendre le mal pour le mal. Autrement le Père vous haïra. Avant vous, j'ai été haï et trahi, Moi. Et pourtant, vous le voyez, je ne hais pas. Le monde ne peut aimer ce qui n'est pas comme lui. Il ne vous aimera donc pas. Si vous lui apparteniez il vous aimerait, mais vous n'êtes pas du monde, car je vous ai pris du milieu du monde, et c'est pour cela que vous êtes haïs. Je vous ai dit: le serviteur n'est pas plus que le maître. S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront vous aussi. S'ils m'ont écouté, ils vous écouteront vous aussi. Mais ils feront tout à cause de mon nom parce qu'ils ne connaissent pas, ne veulent pas connaître Celui qui m'a envoyé. Si je n'étais pas venu et si je n'avais pas parlé, ils ne seraient pas coupables, mais maintenant leur péché est sans excuse. Ils ont vu mes œuvres, entendu mes paroles, et pourtant ils m'ont haï, et avec Moi le Père, parce que le Père et Moi, nous sommes une seule Unité avec l'Amour. Mais il était écrit: "Tu m'as haï sans raison". Cependant quand sera venu le Consolateur, l'Esprit de vérité qui procède du Père, ce sera Lui qui rendra témoignage de Moi, et vous aussi, vous me rendrez témoignage parce que dès le début vous avez été avec Moi. Ceci je vous le dis pour que, quand ce sera l'heure, vous ne soyez pas abattus et scandalisés. Il va venir le temps où ils vous chasseront des synagogues et où celui qui vous tuera pensera rendre ainsi un culte à Dieu. Ils n'ont connu ni le Père ni Moi. C'est là leur excuse. Je ne vous ai pas dit ces choses en les développant autant avant maintenant, parce que vous étiez comme des enfants à peine nés. Mais maintenant la mère vous quitte. Je m'en vais. Vous devez vous accoutumer à une autre nourriture. Je veux que vous la connaissiez. Personne ne me demande plus: "Où vas-tu?" La tristesse vous rend muets. Et pourtant, c'est un bien pour vous aussi que je m'en aille, autrement le Consolateur ne viendra pas. C'est Moi qui vous l'enverrai. Et quand Il sera venu, par le moyen de la sagesse et de la parole, les œuvres et l'héroïsme qu'Il versera en vous, Il convaincra le monde de son péché déicide et de la justice de ma sainteté. Et le monde sera nettement divisé en réprouvés, ennemis de Dieu, et en croyants. Ces derniers seront plus ou moins saints, selon leur volonté. Mais le jugement du prince du monde et de ses serviteurs sera fait. Je ne puis vous en dire davantage car vous ne pouvez encore comprendre. Mais Lui, le Divin Paraclet, vous donnera la Vérité entière car Il ne parlera pas de Lui-même, mais Il dira tout ce qu'Il aura entendu de l'esprit de Dieu et Il vous annoncera l'avenir. Il prendra ce qui vient de Moi, c'est-à-dire de ce qui encore appartient au Père, et vous le dira. Encore un peu de temps pour se voir, ensuite vous ne me verrez plus. Et ensuite encore un peu de temps, et puis vous me verrez. Vous murmurez entre vous et dans votre cœur. Écoutez une parabole. La dernière de votre Maître. Quand une femme a conçu et arrive à l'heure de l'enfantement, elle est dans une grande affliction car elle souffre et gémit. Mais quand son petit enfant est venu au jour, et qu'elle le serre sur son cœur, toute peine cesse et la tristesse se change en joie parce qu'un homme est venu au monde. Ainsi pour vous. Vous pleurerez et le monde rira de vous, mais ensuite votre tristesse se changera en joie. Une joie que le monde ne connaîtra jamais. Vous êtes tristes maintenant, mais quand vous me reverrez, votre cœur deviendra plein d'une joie que personne n'aura plus le pouvoir de vous ravir. Une joie tellement pleine qu'elle estompera tout besoin de demander à la fois pour l'esprit et pour le cœur et pour la chair. Vous vous repaîtrez seulement de ma vue, oubliant toute autre chose. Mais justement, à partir de ce moment-là vous pourrez tout demander en mon nom, et cela vous sera donné par le Père pour que vous ayez toujours plus de joie. Demandez, demandez. Et vous recevrez. L'heure vient où je pourrai vous parler ouvertement du Père. Ce sera parce que vous aurez été fidèles dans l'épreuve et tout sera surmonté. Votre amour sera parfait du fait qu'il vous aura donné la force dans l'épreuve. Et ce qui vous manquera, je vous l'ajouterai en le prenant de mon immense trésor et en disant: "Père, tu le vois. Ils m'ont aimé en croyant que je suis venu de Toi". Descendu dans le monde, maintenant je le quitte et je vais au Père, et je prierai pour vous.” “Oh! maintenant, tu t'expliques. Maintenant nous savons ce que tu veux dire et que tu sais tout et que tu réponds sans que personne t'interroge. Vraiment tu viens de Dieu!” “Vous croyez maintenant? À la dernière heure? Cela fait trois ans que je vous parle! Mais déjà en vous opère le Pain qui est Dieu et le Vin qui est Sang qui n'est pas venu de l'homme et vous donne le premier frisson de la déification. Vous deviendrez des dieux si vous persévérez dans mon amour et dans ma possession. Non pas comme l'a dit Satan à Adam et Eve, mais comme je vous le dis. C'est le vrai fruit de l'arbre du Bien et de la Vie. Le Mal est vaincu en qui s'en nourrit, et la Mort est morte. Qui en mange vivra éternellement et deviendra "dieu" dans le Royaume de Dieu. Vous serez des dieux si vous restez en Moi. Et pourtant voilà… bien qu'ayant en vous ce Pain et ce Sang, puisque arrive l'heure où vous serez dispersés, vous vous en irez pour votre compte et vous me laisserez seul… Mais je ne suis pas seul. J'ai le Père avec Moi. Père, Père! Ne m'abandonne pas! Je vous ai tout dit… Pour vous donner la paix, ma paix. Vous serez encore opprimés. Mais ayez foi. J'ai vaincu le monde.” Jésus se lève, ouvre les bras en croix et dit avec un visage lumineux la sublime prière au Père. Jean la rapporte intégralement. Les apôtres pleurent plus ou moins ouvertement et bruyamment. [...]
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 5 juin 2022 - Pentecôte, solennité

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 14,15-16.23b-26. 
Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements.
Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous :
Jésus lui répondit : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure.
Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles. Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi : elle est du Père, qui m’a envoyé.
Je vous parle ainsi, tant que je demeure avec vous ;
mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris 
Correspondance dans "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 9, Ch 600, p 518
  • Ancienne traduction :  Tome 9, Ch 19, p 182
  • CD 9, piste 67
  • USB Tome 9, piste 67
Il y a quelques minutes de silence absolu. Jésus a la tête inclinée, en caressant machinalement les cheveux blonds de Jean. Puis il se secoue, lève la tête, tourne son regard, a un sourire qui réconforte les disciples. Il dit: “Quittons la table et asseyons-nous tous les uns près des autres, comme autant de fils autour de leur père.” Ils prennent les lits-sièges qui étaient derrière la table (ceux de Jésus, Jean, Jacques, Pierre, Simon, André et du cousin Jacques) et ils les portent de l'autre côté. Jésus prend place sur le sien, toujours entre Jacques et Jean. Mais quand il voit qu'André va s'asseoir à la place laissée par l'Iscariote, il crie: “Non, pas là.” Un cri impulsif que son extrême prudence ne réussit pas à empêcher. Puis il se reprend en parlant ainsi: “Il n'est Pas besoin de tant de place. En restant assis, on peut tenir sur eux seuls. Ils suffisent. Je vous veux très proches.” Jacques de Zébédée appelle Pierre: “Assieds-toi ici. Moi, je m'assois sur ce petit tabouret, aux pieds de Jésus.” “Que Dieu te bénisse, Jacques! Je le désirais tant!” dit Pierre, et il se serre contre son Maître qui est ainsi serré de près par Jean et Pierre, avec Jacques à ses pieds. Jésus sourit: “Je vois que commence à opérer la parole dite auparavant. Les bons frères s'aiment. Moi aussi, je te dis, Jacques: "Que Dieu te bénisse". Ce geste aussi, l'Éternel ne l'oubliera pas, et tu le trouveras là-haut. Moi je puis tout ce que je demande. Vous l'avez vu. Il a suffi d'un de mes désirs pour que le Père accorde au Fils de se donner en Nourriture à l'homme. Avec ce qui vient d'arriver le Fils de l'homme a été glorifié car c'est un témoignage de pouvoir le miracle qui n'est possible qu'aux amis de Dieu. Plus le miracle est grand et plus est sûre et profonde cette divine amitié. C'est un miracle qui, par sa forme, sa durée et sa nature, par son étendue et les limites qu'il atteint, est le plus fort qui puisse exister. Je vous le dis: il est si puissant, surnaturel, inconcevable pour l'homme orgueilleux, que bien peu le comprendront comme il doit être compris et que beaucoup le négligeront. Que dirai-je alors? Condamnation pour eux? Non. Je dirai: pitié! Mais plus grand est le miracle, plus grande est la gloire qui en revient à son auteur. C'est Dieu Lui-même qui dit: "Voilà, mon bien-aimé a voulu cela, il l'a eu, et c'est Moi qui le Lui ai accordé, parce qu'il possède une grande grâce à mes yeux". Et ici Il dit: "Il a une grâce sans limites comme est infini le miracle accompli par Lui". De même à la gloire qui revient à l'auteur du miracle de la part de Dieu il y a la gloire qui de son auteur revient au Père. Car toute gloire spirituelle, venant de Dieu, revient à sa source. Et la gloire de Dieu, bien qu'elle soit infinie, s'accroît toujours plus et brille par la gloire de ses saints. C'est pourquoi je vous dis: de même que le Fils de l'homme a été glorifié par Dieu, ainsi Dieu a été glorifié par le Fils de l'homme. J'ai glorifié Dieu en Moi-même. À son tour Dieu glorifiera son Fils en Lui. C'est bientôt qu'Il va le glorifier. Exulte, Toi qui reviens à ton Siège, ô Essence spirituelle de la Seconde Personne! Exulte, ô chair qui vas remonter après un si long exil dans la fange. Et ce n'est pas le Paradis d'Adam, mais le Paradis sublime du Père qui va t'être donné comme demeure. S'il a été dit que par la stupeur d'un commandement de Dieu, donné par la bouche d'un homme, le soleil s'est arrêté, que n'arrivera-t-il pas dans les astres quand ils verront le prodige de la Chair de l'Homme monter et prendre place à la droite du Père dans sa Perfection de matière glorifiée? Mes petits enfants, c'est pour peu de temps encore que je reste avec vous. Et vous, ensuite, vous me chercherez comme des orphelins cherchent leur père mort. Et en pleurant, vous irez en parlant de Lui et vous frapperez en vain à son tombeau muet, et puis encore vous frapperez aux portes azurées du Ciel, avec votre âme lancée dans une suppliante recherche d'amour, disant: "Où est notre Jésus? Nous le voulons. Sans Lui, il n'y a plus de lumière dans le monde, ni de joie, ni d'amour. Rendez-le nous, ou bien laissez-nous entrer. Nous voulons être où il est". Mais, pour le moment, vous ne pouvez venir où je vais. Je l'ai dit aussi aux juifs: "Ensuite vous me chercherez, mais où je vais vous ne pouvez venir". Je le dis aussi à vous. Pensez à la Mère… Elle non plus ne pourra venir où je vais. Et pourtant j'ai quitté le Père pour venir à elle et me faire Jésus dans son sein sans tache. Et pourtant c'est de l'Inviolée que je suis venu dans l'extase lumineuse de ma Naissance. Et c'est de son amour, devenu lait, que je me suis nourri. Je suis fait de pureté et d'amour car Marie m'a nourri de sa virginité fécondée par l'Amour parfait qui vit dans le Ciel. Et pourtant c'est par elle que j'ai grandi, en lui coûtant fatigues et larmes… Et pourtant je lui demande un héroïsme tel que jamais il n'en a été accompli, et par rapport auquel celui de Judith et de Jahel sont des héroïsmes de pauvres femmes discutant avec leur rivale près de la fontaine de leur village. Et pourtant personne ne lui est pareil quand il s'agit de m'aimer. Et, malgré cela, je la laisse et je vais où elle ne viendra que dans beaucoup de temps. Pour elle ce n'est pas le commandement que je vous donne à vous: "Sanctifiez-vous année par année, mois par mois, jour par jour, heure par heure, pour pouvoir venir à Moi quand ce sera votre heure". En elle est toute grâce et toute sainteté. C'est la créature qui a tout eu et qui a tout donné. Il n'y a rien à ajouter ni à enlever. C'est le très saint témoignage de ce que peut Dieu. Mais pour être certain qu'il y a en vous la capacité de pouvoir me rejoindre, et d'oublier la douleur du deuil de la séparation de votre Jésus, je vous donne un commandement nouveau. Et c'est que vous vous aimiez les uns les autres. Comme je vous ai aimés, de même aimez-vous l'un l'autre. C'est par cela que l'on saura que vous êtes mes disciples. Quand un père a de nombreux fils, par quoi reconnaît-on qu'ils sont tels? Pas tellement par l'aspect physique - car il y a des hommes qui sont semblables à un autre homme avec lequel ils n'ont aucun rapport de sang ni non plus de nation -mais par l'amour commun pour la famille, pour leur père, et entre eux. Et le père une fois mort, la bonne famille ne se désagrège pas, parce qu'il y a un même sang et que c'est toujours celui qui vient de la semence du père, et il noue des liens que la mort elle-même ne délie pas parce que l'amour est plus fort que la mort. Or, si vous vous aimez même après que je vous aurai quittés, tous reconnaîtront que vous êtes mes fils et par conséquent mes disciples et que vous êtes frères entre vous, ayant eu un seul père.” “Seigneur Jésus, mais où vas-tu?” demande Pierre. “Je vais où, pour le moment, tu ne peux me suivre. Mais plus tard tu me suivras.” “Et pourquoi pas maintenant? Je t'ai toujours suivi depuis que tu m'as dit: "Suis-moi". J'ai tout quitté sans regret… Or, si tu t'en allais sans ton pauvre Simon, en me laissant sans Toi, mon Tout, alors que pour Toi j'ai quitté le peu de bien que j'avais, ce ne serait pas juste ni beau de ta part. Tu vas à la mort? C'est bien. Mais moi aussi je viens. Allons ensemble dans l'autre monde. Mais auparavant je t'aurai défendu. Je suis prêt à donner ma vie pour Toi.” “Tu donneras ta vie pour Moi? Maintenant? Maintenant non. En vérité, oh! c'est en vérité que je te le dis: le coq n'aura pas encore chanté que tu m'auras renié trois fois. Maintenant c'est encore la première veille. Puis viendra la seconde… et puis la troisième. Avant que résonne le chant du coq tu auras par trois fois renié ton Seigneur.” “Impossible, Maître ! Je crois à tout ce que tu dis, mais pas à cela. Je suis sûr de moi.” “Maintenant, pour l'instant tu es sûr, mais c'est parce que tu m'as encore. Tu as Dieu avec toi. D'ici peu le Dieu Incarné sera pris et vous ne l'aurez plus. Et Satan, après vous avoir déjà appesantis - ton assurance elle-même est une ruse de Satan, un poids pour t'appesantir - vous effraiera. Il vous insinuera: "Dieu n'existe pas. Moi j'existe". Et pourtant, bien que votre esprit sera aveuglé par l'épouvante, vous raisonnerez encore, et vous comprendrez que quand Satan est le maître du moment, le Bien est mort et le Mal agissant, l'esprit abattu et l'humain triomphant. Alors vous resterez comme des guerriers sans chef, poursuivis par l'ennemi, et dans votre frayeur de vaincus vous courberez l'échine devant le vainqueur, et pour n'être pas tués vous renierez le héros tombé - Mais, je vous en prie, que votre cœur ne se trouble pas. Croyez en Dieu, et croyez aussi en Moi. Croyez en Moi, contre toutes les apparences. Qu'il croie dans ma miséricorde et dans celle du Père aussi bien celui qui reste que celui qui fuit. Aussi bien celui qui se tait que celui qui ouvrira la bouche pour dire: "Je ne le connais pas". Croyez également dans mon pardon. Et croyez que quelles que soient dans l'avenir vos actions, dans le Bien et dans ma Doctrine, dans mon Église par conséquent, elles vous donneront une même place dans le Ciel. Dans la maison de mon Père il y a beaucoup de demeures. S'il n'en était pas ainsi, je vous l'aurais dit. Car je vais en avant, vous préparer une place pour vous. N'agissent-ils pas ainsi les bons pères quand ils doivent amener ailleurs leur petite famille? Ils vont à l'avance préparer la maison, le mobilier, les provisions, et puis ils viennent prendre leurs enfants les plus chers. Ils agissent ainsi par amour, pour que rien ne manque aux petits et qu'ils ne souffrent pas dans le nouveau village. J'agis de même et pour le même motif. Maintenant je m'en vais. Et quand j'aurai préparé une place pour chacun dans la Jérusalem céleste, je viendrai de nouveau, je vous prendrai avec Moi pour que vous soyez avec Moi où je suis, où il n'y aura ni mort, ni deuil, ni larmes, ni cris, ni faim, ni douleur, ni ténèbres, ni feu, mais seulement lumière, paix, béatitude et chant. Oh! chant des Cieux très hauts quand les douze élus seront sur les trônes avec les douze patriarches des douze tribus d'Israël, et chanteront dans l'ardeur du feu de l'amour spirituel, dressés sur la mer des béatitudes, le cantique éternel qui aura pour arpège l'éternel alléluia de l'armée angélique… Je veux que vous soyez là où je serai. Et vous savez où je vais et vous en connaissez le chemin.” “Mais, Seigneur! Nous ne savons rien. Tu ne nous dis pas où tu vas. Comment pouvons-nous savoir le chemin à prendre pour venir vers Toi et pour abréger l'attente?” dit Thomas. “Je suis le Chemin, la Vérité, la Vie. Vous me l'avez entendu dire et expliquer plusieurs fois et, en vérité certains, qui ne savaient même pas qu'il existe un Dieu, se sont avancés sur le chemin, sur mon chemin et ont déjà de l'avance sur vous. Oh! où es-tu, brebis perdue de Dieu que j'ai ramenée au bercail? Où es-tu, toi dont l'âme est ressuscitée?” “Qui? De qui parles-tu? De Marie de Lazare? Elle est à côté, avec ta Mère. Tu la veux? Ou bien tu veux Jeanne? Certainement elle est dans son palais, mais si tu veux, nous allons l'appeler…” “Non. Pas elles… Je pense à celle qui ne sera dévoilée que dans le Ciel… et à Fotinaï… Elles m'ont trouvé et n'ont plus quitté mon chemin. À l'une j'ai indiqué le Père comme Dieu vrai et l'Esprit comme lévite dans cette adoration individuelle. À l'autre, qui ne savait même pas qu'elle avait un esprit, j'ai dit: "Mon nom est Sauveur. Je sauve celui qui a bonne volonté de se sauver. Je suis Celui qui cherche ceux qui sont perdus pour leur donner la Vie, la Vérité et la Pureté. Qui me cherche me trouve". Et toutes deux ont trouvé Dieu… Je vous bénis. Eves faibles devenues plus fortes que Judith… Je viens, où vous êtes je viens… Vous me consolez… Soyez bénies!…” “Montre-nous le Père, Seigneur, et nous serons pareilles à elles” dit Philippe. “Depuis si longtemps je suis avec vous, et toi, Philippe, tu ne m'as pas encore connu? Qui me voit mon Père. Comment donc peux-tu dire: "Montre-nous le Père"? Tu n'arrives pas à croire que je suis dans le Père et le Père est en Moi? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de Moi-même. Mais le Père qui demeure en Moi accomplit toutes mes œuvres, et vous ne croyez pas que je suis dans le Père et Lui est en Moi? Que dois-je dire pour vous faire croire? Mais si vous ne croyez pas aux paroles, croyez au moins aux œuvres. Je vous dis et je vous le dis avec vérité: celui qui croit en Moi fera les œuvres que je fais, et en fera encore de plus grandes, parce que je vais au Père. Et tout ce que vous demanderez au Père en mon nom je le ferai pour que le Père soit glorifié en son Fils. Et je ferai ce que vous me demanderez au nom de mon Nom. Mon Nom est connu, pour ce qu'il est réellement, à Moi seul, au Père qui m'a engendré et à l'Esprit qui procède de notre amour. Et par ce Nom tout est possible. Qui pense, à mon Nom avec amour m'aime, et obtient. Mais il ne suffit pas de m'aimer. Il faut observer mes commandements pour avoir le véritable amour. Ce sont les œuvres qui témoignent des sentiments, et au nom de cet amour, je prierai le Père, et Lui vous donnera un autre Consolateur pour qu'Il reste pour toujours avec vous. Quelqu'un que Satan et le monde ne peuvent atteindre, l'Esprit de Vérité que le monde ne peut recevoir et ne peut frapper, car il ne le voit pas et ne le connaît pas. Il s'en moquera. Mais Lui est si élevé que le mépris ne pourra l'atteindre alors que, compatissant au-delà de toute mesure, Il sera toujours avec celui qui l'aime, même s'il est pauvre et faible. Vous le connaîtrez car Il demeure déjà avec vous et bientôt sera en vous. Je ne vous laisserai pas orphelins. Je vous l'ai déjà dit: "Je reviendrai à vous". Mais je viendrai avant que ce soit l'heure de venir vous prendre pour aller dans mon Royaume. Je viendrai à vous. D'ici peu, le monde ne me verra plus. Mais vous me voyez et vous me verrez parce que je vis et vous vivez, parce que je vivrai et vous aussi vivrez. Ce jour-là, vous saurez que je suis en mon Père, et vous en Moi, et Moi en vous. En effet, celui qui accueille mes préceptes et les observe, celui-là m'aime, et celui qui m'aime sera aimé de mon Père et il possédera Dieu car Dieu est charité et celui qui aime a Dieu en lui. Et je l'aimerai car en lui je verrai Dieu, et je me manifesterai à lui en me faisant connaître dans les secrets de mon amour, de ma sagesse, de ma Divinité Incarnée. Ce seront mes retours parmi les fils de l'homme que j'aime bien qu'ils soient faibles et même ennemis. Mais ceux-ci seront seulement faibles. Et je les fortifierai et je leur dirai: "Lève-toi!", je dirai: "Viens dehors!", je dirai: "Suis-moi", je dirai: "Écoute", je dirai: "Écris"… et vous êtes parmi ceux-ci.” “Pourquoi, Seigneur, te manifestes-tu à nous et pas au monde?” demande Jude Thaddée. “Parce que vous m'aimez et observez mes paroles. Celui qui agira ainsi sera aimé de mon Père et Nous viendrons à lui et Nous établirons notre demeure chez lui, en lui. Alors que celui qui ne m'aime pas n'observe pas mes paroles et agit selon la chair et le monde. Maintenant sachez que ce que je vous ai dit n'est pas parole de Jésus de Nazareth, mais parole du Père parce que Je suis le Verbe du Père qui m'a envoyé. Je vous ai dit ces choses en parlant ainsi, avec vous, parce que je veux vous préparer Moi-même à la possession complète de la Vérité et de la Sagesse. Mais vous ne pouvez encore comprendre et vous souvenir. Pourtant, quand viendra à vous le Consolateur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, alors vous pourrez comprendre et Lui vous enseignera tout et vous rappellera ce que je vous ai dit. Je vous laisse ma paix. Je vous donne ma paix. Je vous la donne non comme la donne le monde, ni même comme jusqu'à présent je vous l'ai donnée: le salut béni du Béni à ceux qui sont bénis. Plus profonde est la Paix que maintenant je vous donne. En cet adieu, je vous communique Moi-même, mon Esprit de paix, comme je vous ai communiqué mon Corps et mon Sang, pour qu'en vous reste une force dans la bataille imminente. Satan et le monde vont déchaîner la guerre contre votre Jésus. C'est leur heure. Ayez en vous la Paix, mon Esprit qui est un esprit de paix, car je suis le Roi de la Paix. Ayez-la pour ne pas être trop abandonnés. Celui qui souffre avec la paix de Dieu en lui, souffre mais sans blasphème et sans désespoir. Ne pleurez pas. Vous avez bien entendu que j'ai dit: "Je vais au Père et puis je reviendrai". Si vous m'aimiez au-delà de la chair vous vous réjouiriez, car je vais au Père après un si long exil… Je vais vers Celui qui est plus grand que Moi et qui m'aime. Je vous l'ai dit maintenant, avant que cela s'accomplisse, comme je vous ai dit toutes les souffrances du Rédempteur avant d'aller vers elles afin que, quand tout sera accompli, vous croyiez toujours plus en Moi. Ne vous troublez pas ainsi! Ne vous effrayez pas. Votre cœur a besoin d'équilibre… Je n'ai plus que peu à vous parler… et j'ai encore tant à dire! Arrivé au terme de mon évangélisation, il me semble n'avoir encore rien dit et tant, tant, tant il reste encore à faire. Votre état augmente cette sensation. Et que dirai-je, alors? Que j'ai manqué à mon devoir? Ou que vous êtes si durs de cœur que cela n'a servi à rien? Vais-je douter? Non. Je me fie à Dieu et je vous confie à Lui vous, mes bien-aimés. Lui accomplira l'œuvre de son Verbe. Je ne suis pas comme un père qui meurt et n'a d'autre lumière que l'humaine. J'espère en Dieu., Et même en sentant en Moi se presser tous les conseils dont je vois que vous avez besoin et en voyant fuir le temps, je vais tranquille vers mon sort. Je sais que sur les semences tombées en vous, va descendre une rosée qui les fera toutes germer, et puis viendra le soleil du Paraclet, et elles deviendront un arbre puissant. Il va venir le prince de ce monde, avec qui je n'ai rien à faire. Et, si ce n'avait été dans un but de rédemption, il n'aurait rien pu sur Moi. Mais cela arrive afin que le monde sache que j'aime le Père et que je l'aime jusqu'à l'obéissance qui me soumet à la mort et que je fais ce qu'Il m'a ordonné. C'est l'heure de partir. Levez-vous, et écoutez les ultimes paroles. Je suis la vraie Vigne et c'est mon Père qui la cultive. Tout sarment qui ne porte pas de fruit Lui le coupe et celui qui porte du fruit Il le taille pour qu'il en porte encore plus. Vous êtes déjà purifiés par ma parole. Demeurez en Moi et Moi en vous pour continuer à être tels. Le sarment détaché de la vigne ne peut faire de fruit. Il en est ainsi pour vous si vous ne restez pas en Moi. Je suis la Vigne et vous les sarments. Celui qui reste uni à Moi porte des fruits abondants. Mais si l'un se détache, il devient un rameau sec que l'on jette au feu et que l'on brûle, car sans l'union avec Moi, vous ne pouvez rien faire. Restez donc en Moi, et que mes paroles restent en vous, puis demandez ce que vous voulez et cela vous sera fait. Mon Père sera toujours d'autant plus glorifié que vous porterez davantage de fruit et que vous serez davantage mes disciples. Comme le Père m'a aimé, il en est de même pour Moi avec vous. Demeurez dans mon amour qui sauve. En m'aimant vous serez obéissants, et l'obéissance fait croître l'amour réciproque. Ne dites pas que je me répète. Je connais votre faiblesse, et je veux que vous vous sauviez. Je vous ai dit ces choses pour que la joie que j'ai voulu vous donner soit en vous et soit complète. Aimez-vous, aimez-vous! C'est mon nouveau commandement. Aimez-vous réciproquement plus que chacun de vous ne s'aime lui-même. Il n'y a pas de plus grand amour que celui de qui donne sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis et Moi, je donne ma vie pour vous. Faites ce que je vous enseigne et commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître, alors que vous, vous savez ce que je fais. Vous savez tout de Moi. Je vous ai manifesté non seulement Moi-même, mais aussi le Père et le Paraclet, et tout ce que j'ai entendu de Dieu. Ce n'est pas vous qui vous êtes choisis. Mais c'est Moi qui vous ai choisis et je vous ai élus pour que vous alliez parmi les peuples et que vous fassiez du fruit en vous et dans les cœurs de ceux qui seront évangélisés, et que votre fruit demeure, et que le Père vous donne tout ce que vous demanderez en mon nom. Ne dites pas: "Et alors si tu nous as choisis, pourquoi as-tu choisi un traître? Si tu connais tout, pourquoi as-tu fait cela?" Ne vous demandez pas non plus qui est celui-là. Ce n'est pas un homme, c'est Satan. Je l'ai dit à l'ami fidèle et je l'ai laissé dire par le fils aimé. C'est Satan. Si Satan ne s'était pas incarné, l'éternel singe de Dieu, en une chair mortelle, ce possédé n'aurait pas pu se soustraire à mon pouvoir de Jésus. J'ai dit: "possédé". Non. Il est beaucoup plus: il est anéanti en Satan.” “Pourquoi, Toi qui as chassé les démons, ne l'as-tu pas délivré?” demande Jacques d'Alphée. “Le demandes-tu par amour pour toi, craignant de l'être? Ne le crains pas.” “Moi alors?” “Moi?” “Moi?” “Taisez-vous. Je ne dis pas ce nom. J'use de miséricorde, et vous, faites la même chose.” “Mais pourquoi ne l'as-tu pas vaincu? Tu ne le pouvais pas?” “Je le pouvais. Mais pour empêcher Satan de s'incarner pour me tuer, j'aurais dû exterminer la race humaine avant la Rédemption. Qu'aurais-je racheté alors?” “Dis-le-moi, Seigneur, dis-le-moi!” Pierre s'est glissé à genoux et secoue Jésus avec frénésie, comme s'il était en proie au délire. “Est-ce moi? Est-ce moi? Je m'examine? Il ne me semble pas. Mais Toi… Tu as dit que je te renierai… Et je tremble… Oh! quelle horreur si c'était moi!…” “Non, Simon de Jonas, pas toi.” “Pourquoi m'as-tu enlevé mon nom de "Pierre"? Je suis donc redevenu Simon? Tu le vois? Tu le dis!… C'est moi! Mais comment ai-je pu? Dites-le… dites-le vous… Quand est-ce que j'ai pu devenir traître?… Simon?… Jean?… Mais parlez!…” “Pierre, Pierre, Pierre! Je t'appelle Simon parce que je pense à notre première rencontre quand tu étais Simon. Et je pense comment tu as toujours été loyal dès le premier moment. Ce n'est pas toi. Je te le dis Moi: Vérité.” “Qui alors?” “Mais c'est Judas de Kériot! Tu ne l'as pas encore compris?” crie le Thaddée qui n'arrive plus à se contenir. “Pourquoi ne me l'as-tu pas dit avant? Pourquoi?” crie aussi Pierre. “Silence. C'est Satan. Il n'a pas d'autre nom. Où vas-tu, Pierre?” “Le chercher.” “Dépose tout de suite ce manteau et cette arme. Ou bien je dois te chasser et te maudire?” “Non, non! Oh! mon Seigneur! Mais moi… mais moi… Je suis peut-être malade de délire, moi? Oh! Oh!” Pierre pleure après s'être jeté par terre aux pieds de Jésus. “Je vous donne le commandement de vous aimer et de pardonner. Avez-vous compris? Si dans le monde il y a aussi la haine, qu'en vous il n'y ait que l'amour. Pour tous. Combien de traîtres vous trouverez sur votre route! Mais vous ne devez pas haïr et rendre le mal pour le mal. Autrement le Père vous haïra. Avant vous, j'ai été haï et trahi, Moi. Et pourtant, vous le voyez, je ne hais pas. Le monde ne peut aimer ce qui n'est pas comme lui. Il ne vous aimera donc pas. Si vous lui apparteniez il vous aimerait, mais vous n'êtes pas du monde, car je vous ai pris du milieu du monde, et c'est pour cela que vous êtes haïs. Je vous ai dit: le serviteur n'est pas plus que le maître. S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront vous aussi. S'ils m'ont écouté, ils vous écouteront vous aussi. Mais ils feront tout à cause de mon nom parce qu'ils ne connaissent pas, ne veulent pas connaître Celui qui m'a envoyé. Si je n'étais pas venu et si je n'avais pas parlé, ils ne seraient pas coupables, mais maintenant leur péché est sans excuse. Ils ont vu mes œuvres, entendu mes paroles, et pourtant ils m'ont haï, et avec Moi le Père, parce que le Père et Moi, nous sommes une seule Unité avec l'Amour. Mais il était écrit: "Tu m'as haï sans raison". Cependant quand sera venu le Consolateur, l'Esprit de vérité qui procède du Père, ce sera Lui qui rendra témoignage de Moi, et vous aussi, vous me rendrez témoignage parce que dès le début vous avez été avec Moi. Ceci je vous le dis pour que, quand ce sera l'heure, vous ne soyez pas abattus et scandalisés. Il va venir le temps où ils vous chasseront des synagogues et où celui qui vous tuera pensera rendre ainsi un culte à Dieu. Ils n'ont connu ni le Père ni Moi. C'est là leur excuse. Je ne vous ai pas dit ces choses en les développant autant avant maintenant, parce que vous étiez comme des enfants à peine nés. Mais maintenant la mère vous quitte. Je m'en vais. Vous devez vous accoutumer à une autre nourriture. Je veux que vous la connaissiez. Personne ne me demande plus: "Où vas-tu?" La tristesse vous rend muets. Et pourtant, c'est un bien pour vous aussi que je m'en aille, autrement le Consolateur ne viendra pas. C'est Moi qui vous l'enverrai. Et quand Il sera venu, par le moyen de la sagesse et de la parole, les œuvres et l'héroïsme qu'Il versera en vous, Il convaincra le monde de son péché déicide et de la justice de ma sainteté. Et le monde sera nettement divisé en réprouvés, ennemis de Dieu, et en croyants. Ces derniers seront plus ou moins saints, selon leur volonté. Mais le jugement du prince du monde et de ses serviteurs sera fait. Je ne puis vous en dire davantage car vous ne pouvez encore comprendre. Mais Lui, le Divin Paraclet, vous donnera la Vérité entière car Il ne parlera pas de Lui-même, mais Il dira tout ce qu'Il aura entendu de l'esprit de Dieu et Il vous annoncera l'avenir. Il prendra ce qui vient de Moi, c'est-à-dire de ce qui encore appartient au Père, et vous le dira. Encore un peu de temps pour se voir, ensuite vous ne me verrez plus. Et ensuite encore un peu de temps, et puis vous me verrez. Vous murmurez entre vous et dans votre cœur. Écoutez une parabole. La dernière de votre Maître. Quand une femme a conçu et arrive à l'heure de l'enfantement, elle est dans une grande affliction car elle souffre et gémit. Mais quand son petit enfant est venu au jour, et qu'elle le serre sur son cœur, toute peine cesse et la tristesse se change en joie parce qu'un homme est venu au monde. Ainsi pour vous. Vous pleurerez et le monde rira de vous, mais ensuite votre tristesse se changera en joie. Une joie que le monde ne connaîtra jamais. Vous êtes tristes maintenant, mais quand vous me reverrez, votre cœur deviendra plein d'une joie que personne n'aura plus le pouvoir de vous ravir. Une joie tellement pleine qu'elle estompera tout besoin de demander à la fois pour l'esprit et pour le cœur et pour la chair. Vous vous repaîtrez seulement de ma vue, oubliant toute autre chose. Mais justement, à partir de ce moment-là vous pourrez tout demander en mon nom, et cela vous sera donné par le Père pour que vous ayez toujours plus de joie. Demandez, demandez. Et vous recevrez. L'heure vient où je pourrai vous parler ouvertement du Père. Ce sera parce que vous aurez été fidèles dans l'épreuve et tout sera surmonté. Votre amour sera parfait du fait qu'il vous aura donné la force dans l'épreuve. Et ce qui vous manquera, je vous l'ajouterai en le prenant de mon immense trésor et en disant: "Père, tu le vois. Ils m'ont aimé en croyant que je suis venu de Toi". Descendu dans le monde, maintenant je le quitte et je vais au Père, et je prierai pour vous.” “Oh! maintenant, tu t'expliques. Maintenant nous savons ce que tu veux dire et que tu sais tout et que tu réponds sans que personne t'interroge. Vraiment tu viens de Dieu!” “Vous croyez maintenant? À la dernière heure? Cela fait trois ans que je vous parle! Mais déjà en vous opère le Pain qui est Dieu et le Vin qui est Sang qui n'est pas venu de l'homme et vous donne le premier frisson de la déification. Vous deviendrez des dieux si vous persévérez dans mon amour et dans ma possession. Non pas comme l'a dit Satan à Adam et Eve, mais comme je vous le dis. C'est le vrai fruit de l'arbre du Bien et de la Vie. Le Mal est vaincu en qui s'en nourrit, et la Mort est morte. Qui en mange vivra éternellement et deviendra "dieu" dans le Royaume de Dieu. Vous serez des dieux si vous restez en Moi. Et pourtant voilà… bien qu'ayant en vous ce Pain et ce Sang, puisque arrive l'heure où vous serez dispersés, vous vous en irez pour votre compte et vous me laisserez seul… Mais je ne suis pas seul. J'ai le Père avec Moi. Père, Père! Ne m'abandonne pas! Je vous ai tout dit… Pour vous donner la paix, ma paix. Vous serez encore opprimés. Mais ayez foi. J'ai vaincu le monde.” Jésus se lève, ouvre les bras en croix et dit avec un visage lumineux la sublime prière au Père. Jean la rapporte intégralement. Les apôtres pleurent plus ou moins ouvertement et bruyamment. Pour finir, ils chantent un hymne. Jésus les bénit, puis il ordonne: “Mettons nos manteaux maintenant et partons. André, dis au chef de maison de laisser tout ainsi, par ma volonté. Demain… cela vous fera plaisir de revoir ce lieu.” Jésus le regarde. Il paraît bénir les murs, le mobilier, tout. Puis il prend son manteau et s'éloigne, suivi des disciples. Près de Lui se trouve Jean auquel il s'appuie. “Tu ne salues pas la Mère?” Lui demande le fils de Zébédée. “Non. Tout est déjà fait. Ne faites pas de bruit.” Simon, qui a allumé une torche à la lampe, éclaire le vaste corridor qui va à la porte. Pierre ouvre avec précaution le portail et ils sortent tous sur le chemin et puis, faisant jouer une clef, ils ferment du dehors et ils se mettent en route.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/