"Lisez cette œuvre et faites-la lire"
Jésus (Chapitre 38, Volume 10 ) à propos de
l’Évangile tel qu’il m’a été révélé.

L'Évangile de la Messe Paul VI
et l’Évangile tel qu’il m’a été révélé de Maria Valtorta.
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Dimanche 25 octobre 2009, Trentième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 10,46-52.
Jésus et ses disciples étaient venus à Jéricho. Et tandis que Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse, un mendiant aveugle, Bartimée, le fils de Timée, était assis au bord de la route. Apprenant que c'était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Jésus, fils de David, aie pitié de moi ! » Beaucoup de gens l'interpellaient vivement pour le faire taire, mais il criait de plus belle : « Fils de David, aie pitié de moi ! » Jésus s'arrête et dit : « Appelez-le. » On appelle donc l'aveugle, et on lui dit : « Confiance, lève-toi ; il t'appelle. » L'aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus. Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? - Rabbouni, que je voie. » Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t'a sauvé. » Aussitôt l'homme se mit à voir, et il suivait Jésus sur la route.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 8, Ch 41, p 359 - CD 8, piste 132 -
C'est une aube qui nuance à peine sa candeur d'un premier rose d'aurore. Le frais silence de la campagne disparaît de plus en plus en s'embellissant des trilles des oiseaux réveillés. Jésus sort le premier de la maison de Nique, pousse silencieusement la porte et se dirige vers le verger tout vert où s'égrènent les notes limpides des mésanges et où les merles flûtent leur chant. Mais il n'y est pas encore arrivé, quand il en sort quatre personnes qui s'avancent vers Lui. Quatre de ceux qui étaient hier dans le groupe inconnu et qui n'avaient pas du tout découvert leurs visages. Ils se prosternent jusqu'à terre, et au commandement et à la question que Jésus leur fait, après les avoir salués de son salut de paix: “Levez-vous! Que voulez-vous de Moi?”, ils se lèvent et rejettent leurs manteaux et leurs couvre-chefs de lin dans lesquels ils avaient gardé caché leurs visages comme autant de bédouins. Je reconnais le visage pâle et maigre du scribe Joël d'Abia, vu dans la vision de Sabéa. Les autres me sont inconnus jusqu'à ce qu'ils se nomment: “Moi, Judas de Béteron, le dernier des vrais assidéens, amis de Mathatias l'Asmonéen.” “Moi, Éliel, et mon frère Elcana de Bethléem de Juda, frères de Jeanne, ta disciple, et il n'y a pas pour nous de titre plus grand. Absents quand tu étais fort, présents maintenant que tu es persécuté.” “Moi, Joël d'Abia, aux yeux si longtemps aveugles, mais maintenant ouverts à la Lumière.” “Je vous avais déjà congédiés. Que voulez-vous de Moi?” “Te dire que… si nous sommes restés couverts, ce n'est pas à cause de Toi, mais…” dit Éliel. “Allons, parlez!” “Mais… Parle toi, Joël, car tu es le plus au courant…” “Seigneur… Ce que je sais est tellement… horrible… Je voudrais que même les mottes ne le sachent pas, n'entendent pas ce que je vais dire…” “Les mottes en vérité tressailliront. Pas Moi, car je sais ce que tu veux dire. Mais parle quand même…” “Si tu le sais… permets que mes lèvres ne frémissent pas en disant cette horrible chose. Ce n'est pas que je pense que tu mens en disant que tu sais et que tu veux que je le dise pour savoir, mais vraiment parce que…” “Oui, parce que c'est une chose qui crie vers le Seigneur. Mais je vais la dire pour persuader tout le monde que je connais le cœur des hommes. Toi, membre du Sanhédrin et conquis à la Vérité, tu as découvert une chose que tu n'as pas su porter par toi-même, car elle est trop grande. Et tu es allé les trouver eux, vrais juifs en lesquels se trouve un esprit uniquement bon, pour leur demander conseil. Tu as bien fait, même si ce que tu as fait ne sert à rien. Le dernier des assidéens serait prêt à répéter le geste de ses pères pour servir le vrai Libérateur, et il n'est pas le seul. Son parent Barzelaï le ferait aussi, et beaucoup avec lui. Et les frères de Jeanne, par amour pour Moi et pour leur sœur, en plus que pour la Patrie, seraient avec lui. Mais ce n'est pas avec les lances et les épées que je triompherai. Entrez complètement dans la Vérité. Mon triomphe sera céleste. Toi, voilà que tu deviens encore plus pâle et plus hâve qu'à l'ordinaire, tu sais qui a présenté les charges contre Moi. Ces charges, si elles sont fausses dans leur esprit, sont vraies dans la matérialité des mots; en vérité j'ai violé le sabbat quand j'ai dû m'enfuir, mon heure n'étant pas encore venue, et quand j'ai arraché des innocents aux voleurs. Je pourrais dire que la nécessité justifie l'acte comme la nécessité justifia David de s'être nourri des pains de proposition. En vérité je me suis réfugié en Samarie, même si, mon heure étant venue et ayant reçu la proposition des samaritains de rester près d'eux comme Pontife, j'ai refusé les honneurs et la sécurité pour rester fidèle à la Loi, même quand cela voulait dire me livrer aux ennemis. Il est vrai que j'aime les pécheurs et les pécheresses au point de les arracher au péché. Il est vrai que j'annonce la ruine du Temple, même si mes paroles ne sont que la confirmation du Messie aux paroles de ses prophètes. Celui qui fournit ces accusations et d'autres, et fait, même des miracles, un motif d'accusation, et s'est servi de toutes les choses de la Terre pour essayer de m'entraîner dans le péché et pour pouvoir ajouter d'autres accusations aux premières, celui-là est un de mes amis. Cela aussi a été dit par le roi prophète, dont je descends par ma Mère: "Celui qui mangeait mon pain a levé contre Moi son talon". Je le sais. Je ne puis empêcher que lui accomplisse le crime - désormais… sa volonté s'est donnée à la Mort, et Dieu ne violente pas la liberté de l'homme - mais qu'au moins… oh! qu'au moins le déchirement de l'horreur accomplie le jette repenti aux pieds de Dieu… Pour cela je mourrais deux fois. C'est pour cela que toi, Judas de Béteron, tu as averti hier Manaën de se taire, car le serpent était présent et pouvait faire du tort au disciple en même temps qu'au Maître. Non. Seul le Maître sera frappé. Ne craignez pas. Ce ne sera pas à cause de Moi que vous aurez peines et malheurs. Mais c'est à cause du crime de tout un peuple, que vous aurez tous ce qui a été dit par les prophètes. Ma malheureuse, malheureuse Patrie! Malheureuse terre qui connaîtra le châtiment de Dieu! Malheureux habitants et enfants que maintenant je bénis et que je voudrais sauver et qui, bien qu'innocents, connaîtront, une fois adultes, la morsure du plus grand malheur. Regardez-la votre terre florissante, belle, verte et fleurie comme un merveilleux tapis, fertile comme un Eden… Imprimez-vous-en la beauté dans le cœur, et puis… quand je serai retourné là d'où je suis venu… fuyez. Fuyez tant qu'il vous sera possible de le faire, avant que comme un rapace d'enfer la désolation de la ruine se répande ici et abatte et détruise et rende stérile et brûle, plus qu'à Gomorrhe, plus qu'à Sodome… Oui, plus que là où il n'y eut qu'une mort rapide. Ici… Joël, te rappelles-tu Sabéa? Elle a prophétisé une dernière fois l'avenir du Peuple de Dieu qui n'a pas voulu du Fils de Dieu.” Les quatre sont tout abasourdis. La peur de l'avenir les rend muets. Enfin Éliel parle: “Tu nous conseilles?…” “Oui. Partez. Il n'y aura plus rien ici qui vaille la peine de retenir les fils du peuple d'Abraham. Et d'ailleurs, vous spécialement, les notables, on ne vous laissera pas… Les puissants, faits prisonniers, embellissent le triomphe du vainqueur. Le Temple nouveau et immortel emplira de lui-même la Terre et tout homme qui me cherche me possédera car je serai partout où un cœur m'aime. Allez. Éloignez vos femmes, vos enfants, les vieux… Vous m'offrez salut et aide. Je vous conseille de vous sauver, et je vous aide par ce conseil… Ne le méprisez pas.” “Mais désormais… en quoi Rome peut-elle nous nuire davantage? Ils sont nos maîtres. Et si sa loi est dure, il est vrai aussi que Rome a reconstruit les maisons et les villes et…” “En vérité, sachez-le, en vérité pas une seule pierre de Jérusalem ne demeurera intacte. Le feu, les béliers, les frondes et les javelots mettront par terre, saccageront, bouleverseront toutes les maisons, et la Cité sacrée deviendra une caverne, et pas elle seule… Une caverne, cette Patrie qui est la nôtre. Pâturages d'onagres et de lamies, comme disent les prophètes, et non pas pour une ou plusieurs années, ou pour des siècles, mais pour toujours. Désert, terres brûlées, stérilité… Voilà le sort de ces terres! Champ de querelles, lieu de torture, rêve de reconstruction toujours détruit par une condamnation inexorable, tentatives de résurrection éteintes à leur naissance. Le sort de la Terre qui a repoussé le Sauveur et a voulu une rosée qui est feu sur les coupables.” “Il n'y aura donc plus… jamais plus un royaume d'Israël? Nous ne serons jamais plus ce que nous rêvions?” demandent d'une voix angoissée les trois notables juifs. Le scribe Joël pleure… “Avez-vous jamais observé un vieil arbre dont la moelle est détruite par la maladie? Pendant des années, il végète péniblement, si péniblement qu'il ne donne ni fleurs ni fruits. Seulement quelques rares feuilles sur les branches épuisées indiquent qu'il monte un peu de sève… Puis, un mois d'avril, le voilà qui fleurit miraculeusement et se couvre de feuilles nombreuses. Le maître s'en réjouit, lui qui pendant tant d'années l'a soigné sans avoir de fruits. Il se réjouit en pensant que l'arbre est guéri et redevient luxuriant après tant d'épuisement… Oh! tromperie! Après une explosion si exubérante de vie, voilà la mort subite. Les fleurs tombent et les feuilles et les petits fruits qui semblaient déjà se nouer sur les branches et promettre une récolte copieuse, et avec un bruit inattendu, l'arbre, pourri à la base, s'effondre sur le sol. Ainsi fera Israël. Après avoir pendant des siècles végété sans donner de fruits, dispersé, il se rassemblera sur le vieux tronc et aura une apparence de reconstruction. Finalement réuni le Peuple dispersé. Réuni et pardonné. Oui. Dieu attendra cette heure pour arrêter le cours des siècles. Il n'y aura plus de siècles alors, mais l'éternité. Bienheureux ceux qui, pardonnés, formeront la floraison fugace du dernier Israël, devenu, après tant de siècles, le domaine du Christ, et qui mourront rachetés, en même temps que tous les peuples de la Terre, bienheureux avec eux ceux qui, parmi eux, auront non seulement connu mon existence, mais embrassé ma Loi, comme une loi de salut et de vie. J'entends les voix de mes apôtres. Partez avant qu'ils n'arrivent…” “Ce n'est pas par lâcheté, Seigneur, que nous cherchons à rester inconnus, mais pour te servir, afin de pouvoir te servir. Si on savait que nous, moi surtout, nous sommes venus te trouver, nous serions exclus des délibérations…” dit Joël. “Je comprends. Mais faites attention que le serpent est rusé. Toi, spécialement, Joël, sois prudent…” “Oh! Ils me tueraient! Je préférerais ma mort à la tienne! Et ne pas voir les jours dont tu parles! Bénis-moi, Seigneur, pour me fortifier…” “Je vous bénis tous au nom du Dieu Un et Trin et au nom du Verbe qui s'est Incarné afin d'être le salut pour les hommes de bonne volonté.” Il les bénit collectivement d'un large geste et puis, pour chacun d'eux, il pose sa main sur la tête inclinée de ceux qui sont à ses pieds. Ensuite eux se lèvent, se couvrent de nouveau le visage, et se cachent parmi les arbres du verger et les haies de mûres qui séparent les poiriers des pommiers et ceux-ci des autres arbres. Juste à temps, car les douze apôtres sortent en groupe de la maison afin de chercher le Maître pour se mettre en route. Et Pierre dit: “Par devant la maison, du côté de la ville, il y a une foule de gens que nous avons eu du mal à retenir pour te laisser prier. Ils veulent te suivre. Personne n'est parti de ceux que tu avais congédiés. Au contraire, beaucoup sont revenus sur leurs pas, et beaucoup d'autres sont survenus. Nous les avons grondés…” “Pourquoi? Laissez-les me suivre! Qu'il en fût ainsi de tous! Partons!” Et Jésus, après s'être ajusté le manteau que Jean Lui présente, se met à la tête des siens, rejoint la maison, la côtoie, met le pied sur la route qui va à Béthanie et entonne à haute voix un psaume. Les gens, une vraie foule, avec en tête les hommes, puis les femmes et les enfants, le suivent, chantant avec Lui… La ville s'éloigne avec son enceinte de verdure. La route est parcourue par de nombreux pèlerins. Sur le bord de la route des mendiants nombreux élèvent leurs plaintes pour émouvoir la foule et faire ainsi une quête fructueuse. Estropiés, manchots, aveugles… La misère habituelle qui, en tout temps et en tout pays, a coutume de se réunir là où une festivité appelle les foules. Et si les aveugles ne voient pas Celui qui passe, les autres voient, et connaissant la bonté du Maître pour les pauvres, jettent leur cri plus fort qu'à l'ordinaire pour attirer l'attention de Jésus. Pourtant, ils ne demandent pas de miracle, seulement une obole, et c'est Judas qui la donne. Une femme, de condition aisée, arrête l'âne, sur lequel elle était en selle, près d'un arbre robuste qui ombrage une bifurcation et elle attend Jésus. Quand il est proche, elle glisse de sa monture et elle se prosterne, non sans mal, car elle a dans ses bras un petit enfant absolument inerte. Elle le soulève sans dire un mot. Ses yeux prient dans son visage affligé. Mais Jésus est entouré de gens qui forment une haie et il ne voit pas la pauvre mère agenouillée au bord de la route. Un homme et une femme, qui semblent accompagner la mère affligée, lui parlent:”Il n'y a rien pour nous” dit l'homme en secouant la tête. Et la femme: “Maîtresse, il ne t'a pas vu. Appelle-le avec foi et il t'exaucera.” La mère l'écoute et elle crie à haute voix pour vaincre le bruit des chants et des pas: “Seigneur, pitié pour moi!” Jésus, qui est déjà en avant de quelques mètres, s'arrête et se tourne pour chercher qui a crié, et la servante dit: “Maîtresse, il te cherche. Lève-toi donc et va le trouver et Fabia va être guérie” et elle l'aide à se lever pour la conduire vers le Seigneur qui dit: “Que celui qui m'a appelé vienne à Moi. C'est un temps de miséricorde pour qui sait espérer en elle.” Les deux femmes se fraient un passage, avec la servante devant pour ouvrir le chemin à la mère, puis la mère elle-même, et elles vont rejoindre Jésus quand une voix crie: “Mon bras perdu! Regardez! Béni le Fils de David, notre vrai Messie, toujours puissant et saint!” Il se produit un remue-ménage car plusieurs se tournent et la foule subit un brassage, un mouvement de flots contraires autour de Jésus. Tout le monde veut savoir et voir… On interroge un vieillard qui agite son bras droit comme si c'était un drapeau et qui répond: “Il s'était arrêté. J'ai réussi à saisir un pan de son manteau et à m'en couvrir, et il m'est couru comme un feu et une vie à travers le bras mort, et voilà: le droit est comme le gauche rien que pour avoir touché son vêtement.” Jésus, pendant ce temps, demande à la femme: “Que veux-tu?” La femme tend son enfant et elle dit: “Elle aussi a droit à la vie. Elle est innocente. Elle n'a pas demandé d'être d'un lieu ou d'un autre, d'un sang ou d'un autre. C'est moi la coupable. Pour moi la punition, pas pour elle.” “Espères-tu que la miséricorde de Dieu soit plus grande que celle, des hommes?” “Je l'espère, Seigneur. Je crois. Pour mon enfant et pour moi, à laquelle j'espère que tu rendes la pensée et le mouvement. On dit que tu es la Vie…” et elle pleure. “Je suis la Vie, et celui qui croit en Moi aura la vie de l'esprit et des membres. Je veux!” Jésus a crié ces mots d'une voix forte et maintenant il abaisse sa main sur l'enfant inerte qui a un frémissement, un sourire, un mot: “Maman!” “Elle bouge! Elle sourit! Elle a parlé! Fabius! Maîtresse!” Les deux femmes ont suivi les phases du miracle et les ont annoncées à haute voix, et elles ont appelé le père qui s'est fait un passage à travers les gens et arrive aux femmes quand déjà elles sont aux pieds de Jésus en larmes, et pendant que la servante dit: “Je te l'avais dit que Lui a pitié de tous!”, la mère dit: “Et maintenant, pardonne moi aussi mon péché.” “Le Ciel ne te montre-t-il pas, par la grâce qu'Il t'a accordée, que ton erreur est pardonnée? Lève-toi et marche dans la vie nouvelle avec ta fille et avec l'homme que tu as choisi. Va! Paix à toi, et à toi, fillette, et à toi, fidèle israélite. Une grande paix pour toi, à cause de ta fidélité à Dieu et à la fille de la famille que tu as servi et qu'avec ton cœur tu as tenue proche de la Loi. Et paix aussi à toi, homme, qui as été plus respectueux pour le Fils de l'homme que beaucoup d'autres d'Israël.” Il prend congé pendant que la foule, après avoir quitté le vieillard, s'intéresse au nouveau miracle sur la fillette paralysée et idiote, peut-être par suite d'une méningite, et qui maintenant saute joyeusement en disant les seuls mots qu'elle sait, ceux que peut-être elle savait quand elle est tombée malade et qu'elle retrouve intacts dans son esprit qui s'est réveillé: “Père, mère, Élise. Le beau soleil! Les fleurs!…”
Jésus fait le geste de partir, mais du carrefour désormais dépassé, près des ânes laissés là par les miraculés, deux autres cris s'élèvent lamentables avec la cadence caractéristique des hébreux: “Jésus, Seigneur! Fils de David, aie pitié de moi!” Et de nouveau, plus fort, pour dépasser les cris de la foule qui dit: “Taisez-vous, laissez aller le Maître La route est longue et le soleil tape de plus en plus fort. Qu'il puisse être sur les collines avant la chaleur”, mais ils crient de nouveau: “Jésus, Seigneur, Fils de David, aie pitié de moi.” Jésus s'arrête de nouveau pour dire: “Allez prendre ceux qui crient et amenez-les ici.” Des volontaires s'en vont. Ils rejoignent les deux aveugles et leur disent: “Venez. Il a pitié de vous. Levez-vous car il veut vous exaucer. Il nous a envoyés pour vous appeler en son nom” et ils cherchent à conduire les deux aveugles à travers la foule. Mais si l'un se laisse conduire, l'autre, plus jeune et peut-être plus croyant, prévient le désir des volontaires et il s'avance seul, avec son bâton qu'il pointe en avant, le sourire et l'attitude caractéristiques des aveugles sur leur visage levé pour chercher la lumière… et il semble que son ange le conduise tant sa marche est rapide et sûre. S'il n'avait pas les yeux blancs, il ne semblerait pas aveugle. Il arrive le premier devant Jésus qui l'arrête en disant: “Que veux-tu que je te fasse?” “Que je voie, Maître. Fais, ô Seigneur, que s'ouvrent mes yeux et ceux de mon compagnon.” Et l'autre aveugle étant arrivé, on le fait agenouiller près de son compagnon. Jésus met les mains sur leurs visages levés et il dit: “Qu'il soit fait comme vous le demandez. Allez! Votre foi vous a sauvés!” Il enlève ses mains et deux cris sortent des lèvres des aveugles: “Je vois, Uriel!”; “Je vois, Bartimée!” et puis, ensemble: “Béni Celui qui vient au nom du Seigneur! Béni Celui qui l'a envoyé! Gloire à Dieu! Hosanna au Fils de David” et ils se jettent tous deux, le visage au sol, pour baiser les pieds de Jésus. Ensuite les deux aveugles se lèvent et celui qui s'appelle Uriel dit: “Je vais me montrer à mes parents et puis je reviens te suivre, ô Seigneur.” Mais Bartimée dit de son côté: “Je ne te quitte pas. Je vais envoyer quelqu'un pour les prévenir. Ce sera toujours de la joie. Mais me séparer de Toi, non. Tu m'as donné la vue, je te consacre ma vie. Aie pitié du désir du dernier de tes serviteurs.” “Viens et suis-moi. La bonne volonté rend égales toutes les conditions et seul est grand celui qui sait le mieux servir le Seigneur.”
Jésus reprend sa marche au milieu des hosannas de la foule et Bartimée s'y mêle, criant hosanna avec les autres, et disant: “J'étais venu pour avoir un pain, et j'ai trouvé le Seigneur. J'étais pauvre, maintenant je suis ministre du Roi saint. Gloire au Seigneur et à son Messie.” oint: "… vous boirez certainement à mon calice". Dans les traductions on lit: "mon calice". J'ai dit: "à mon calice" et non pas "mon calice". Aucun homme n'aurait pu boire mon calice. Moi seul, le Rédempteur, j'ai dû boire mon calice tout entier. À mes disciples, à mes imitateurs et à ceux qui m'aiment, il est certainement permis de boire à ce calice où j'ai bu, une goutte, une gorgée, ou les gorgées que la prédilection de Dieu leur permet de boire. Mais jamais personne ne boira le calice tout entier comme je l'ai bu. Il est donc juste de dire: "à mon calice" et non pas "mon calice".”
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 18 octobre 2009, Vingt-neuvième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 10,35-45.
Jacques et Jean, les fils de Zébédée, s'approchent de Jésus et lui disent : « Maître, nous voudrions que tu exauces notre demande. » Il leur dit : « Que voudriez-vous que je fasse pour vous ? » Ils lui répondirent : « Accorde-nous de siéger, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, dans ta gloire. » Jésus leur dit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire, recevoir le baptême dans lequel je vais être plongé ? » Ils lui disaient : « Nous le pouvons. » Il répond : « La coupe que je vais boire, vous y boirez ; et le baptême dans lequel je vais être plongé, vous le recevrez. Quant à siéger à ma droite ou à ma gauche, il ne m'appartient pas de l'accorder, il y a ceux pour qui ces places sont préparées. » Les dix autres avaient entendu, et ils s'indignaient contre Jacques et Jean. Jésus les appelle et leur dit : « Vous le savez : ceux que l'on regarde comme chefs des nations païennes commandent en maîtres ; les grands leur font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut devenir grand sera votre serviteur. Celui qui veut être le premier sera l'esclave de tous : car le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 8, Ch 38, p 340 - CD 8, piste 124 -
L'aube éclaire à peine le ciel et rend la marche encore difficile quand Jésus quitte Doco encore endormie. On n'entend certainement pas le bruit des pas car ils avancent avec précaution et les gens dorment encore dans les maisons fermées. Personne ne parle avant qu'ils ne soient sortis de la ville dans la campagne qui se réveille lentement dans la lumière faible et toute fraîche après la rosée. Alors l'Iscariote dit: “Route inutile, sans repos. Il aurait mieux valu ne pas venir jusqu'ici.” “Ils ne nous ont pas mal reçus, le peu d'entre eux que nous avons trouvés! Ils ont perdu leur nuit pour nous écouter et pour aller prendre les malades des campagnes, et cela a été vraiment bien d'être venus. En effet ceux qui, à cause de la maladie ou d'autre chose, ne pouvaient espérer voir le Seigneur à Jérusalem, l'ont vu ici et ont été consolés par la santé ou d'autres grâces. Les autres, on le sait, sont déjà allés à la ville… C'est l'usage pour nous d'y aller, pourvu qu'on le puisse, quelques jours avant la fête” dit doucement Jacques d'Alphée, car il est toujours doux, à l'opposé de Judas de Kériot qui, même dans ses meilleures heures, est toujours violent et autoritaire. “Justement parce que nous allons nous aussi à Jérusalem, il était inutile de venir ici… Ils nous auraient entendus et vus là-bas…” “Mais pas les femmes ni les malades” réplique en l'interrompant Barthélemy qui vient à l'aide de Jacques d'Alphée.Judas feint de ne pas entendre et il dit, comme s'il continuait la conversation: “Du moins je crois que nous allons à Jérusalem, bien que maintenant je n'en sois plus sûr après le discours au berger…”“Et où veux-tu qu'on aille sinon là?” demande Pierre.“Bah! Je ne sais pas. Tout est tellement irréel de ce que nous faisons depuis quelques mois, tout tellement contraire à ce que l'on peut prévoir, au bon sens, à la justice même, que…”“Ohé! Mais je t'ai vu boire du lait à Doco et pourtant tu parles comme si tu étais ivre! Où les vois-tu les choses contraires à la justice?” demande Jacques de Zébédée avec des yeux peu rassurants. Et il renchérit: “Assez de reproches au Juste! As-tu compris que cela suffit? Tu n'as pas le droit, toi, de Lui faire des reproches. Personne n'a ce droit car Lui est parfait, et nous… Aucun de nous ne l'est, et toi moins que tous.”“Mais oui! Si tu es malade, soigne-toi, mais ne nous ennuie pas avec tes discussions. Si tu es lunatique, le Maître est là. Fais-toi guérir et n'en parlons plus!” dit Thomas qui perd patience.En effet Jésus est en arrière avec Jude d'Alphée et Jean, et ils aident les femmes qui, moins habituées à marcher dans la pénombre, ont de la peine à avancer par le sentier difficile et encore plus sombre que les champs, parce qu'il est taillé dans une épaisse oliveraie. Et Jésus ne cesse de parler avec les femmes restant étranger à ce qui arrive plus en avant et que pourtant entendent ceux qui sont avec Lui. En effet, si les paroles arrivent difficilement, leur ton indique que ce ne sont pas des paroles douces mais qu'elles sentent déjà la dispute. Les deux apôtres, le Thaddée et Jean, se regardent… mais ne parlent pas. Ils regardent Jésus et Marie. Mais Marie est tellement voilée par son manteau qu'on ne lui voit pour ainsi dire pas le visage et Jésus semble ne pas avoir entendu. Ils parlaient de Benjamin et de son avenir, et ils parlent de la veuve Sara d'Afec qui s'est établie à Capharnaüm et est la mère affectueuse non seulement de l'enfant de Giscala mais aussi des petits enfants de la femme de Capharnaüm qui, après un second mariage, n'aimait plus les enfants du premier lit et qui ensuite est morte “si malheureusement que vraiment on a vu la main de Dieu dans sa mort” dit Salomé. Pourtant, à la fin de la conversation, Jésus va en avant avec Jude Thaddée et il se joint aux apôtres après avoir dit en partant: “Reste pourtant, Jean, si tu le veux. Je vais répondre à l'inquiet et mettre la paix.” Mais Jean, après avoir fait encore quelques pas avec les femmes, comme désormais le sentier devient plus ouvert et plus clair, rejoint Jésus en courant justement quand il dit: “Rassure-toi donc, Judas. Comme nous ne l'avons jamais fait, nous ne ferons rien d'irréel. Même maintenant nous ne faisons rien d'opposé à ce que l'on pouvait prévoir. C'est le temps où il est prévisible que tout véritable israélite, non empêché par des maladies ou des choses très graves, monte au Temple. Et nous, nous montons au Temple.” . “Pas tous pourtant. J'ai entendu dire que Margziam n'y sera pas. Est-il malade peut-être? Pour quel motif ne vient-il pas? Te paraît-il possible de le remplacer par le samaritain?” Le ton de Judas est insupportable… Pierre murmure: “O Prudence, enchaîne ma langue à moi qui suis un homme!” et il serre fortement ses lèvres pour ne pas en dire davantage. Ses yeux, un peu bovins, ont un regard émouvant, tant y sont visibles l'effort que fait l'homme pour freiner son indignation et sa peine d'entendre Judas parler de cette façon. La présence de Jésus tient tranquilles toutes les langues et c'est seulement Lui qui parle pour dire, avec un calme vraiment divin: “Venez un peu en avant, que les femmes n'entendent pas. J'ai une chose à vous dire depuis quelques jours. Je vous l'ai promis dans les campagnes de Tersa, mais je voulais que vous y fuissiez tous pour l'entendre, vous tous, pas les femmes. Laissons-les dans leur humble paix… Dans ce que je vous dirai, il y aura aussi la raison pour laquelle Margziam ne sera pas avec nous, ni ta mère, Judas de Kériot, ni tes filles, Philippe, ni les femmes disciples de Bethléem de Galilée avec la jeune fille. Il y a des choses que tous ne peuvent pas supporter. Moi, le Maître, je sais ce qui est bien pour mes disciples et ce qu'ils peuvent ou ne peuvent pas supporter. Même vous, vous n'avez pas la force de supporter l'épreuve et ce serait une grâce pour vous d'en être exclus. Mais vous devez me continuer, et vous devez savoir combien vous êtes faibles pour être ensuite miséricordieux avec les faibles. Vous ne pouvez donc pas être exclus de cette épreuve redoutable qui vous donnera la mesure de ce que vous êtes, de ce que vous êtes restés après trois ans passés avec Moi, et de ce que vous êtes devenus après trois ans passés avec Moi. Vous êtes douze. Vous êtes venus à Moi presque en même temps. Ce n'est pas le petit nombre de jours qui vont de ma rencontre avec Jacques, Jean et André, jusqu'au jour où tu as été accueilli parmi nous, Judas de Kériot, ni à celui où toi, Jacques mon frère, et toi, Mathieu, vous êtes venus avec Moi, qui puisse justifier une si grande différence de formation entre vous. Vous étiez tous, même toi docte Barthélemy, même vous mes frères, très informes, absolument informes par rapport à ce qu'est la formation dans ma doctrine. Et même votre formation, meilleure que celle des autres parmi vous dans la doctrine du vieil Israël, était pour vous un obstacle pour vous former en Moi. Et pourtant aucun d'entre vous n'a parcouru autant de chemin qu'il aurait fallu pour vous amener tous à un point unique. L'un de vous l'a atteint, d'autres en sont proches, d'autres plus éloignés, d'autres très en arrière, d'autres… oui, je dois aussi le dire, au lieu d'aller de l'avant ont reculé. Ne vous regardez pas! Ne cherchez pas parmi vous qui est le premier et qui le dernier. Celui qui, peut-être, se croit le premier ou que l'on croit le premier doit encore s'éprouver lui-même. Celui qui se croit le dernier ne va pas tarder de resplendir dans sa formation comme une étoile du ciel. Aussi, une fois de plus, je vous dis: ne jugez pas. Les faits jugeront par leur évidence. Pour le moment vous ne pouvez pas comprendre. Mais bientôt, vous vous rappellerez mes paroles et vous les comprendrez.” “Quand? Tu nous as promis de nous dire, de nous expliquer même pourquoi la purification pascale sera différente cette année, et tu ne nous le dis jamais” se lamente André. “C'est de cela que j'ai voulu vous parler. Parce qu'aussi bien ces paroles que je vais vous dire que les autres sont une chose unique qui a sa racine dans une unique chose. Nous, voilà, nous allons monter à Jérusalem pour la Pâque et là s'accompliront toutes les choses dites par les prophètes qui concernent le Fils de l'homme. En vérité, comme l'ont vu les prophètes, comme déjà il est dit dans l'ordre donné aux hébreux d'Égypte, comme il fut ordonné à Moïse dans le désert, l'Agneau de Dieu va être immolé et son sang va laver les huisseries des cœurs, et l'ange de Dieu passera sans frapper ceux qui auront sur eux, et avec amour, le Sang de l'Agneau immolé, qui va être élevé comme le serpent de métal précieux sur la barre transversale, pour être un signe à ceux qui sont blessés par le serpent infernal, pour être le salut à ceux qui le regarderont avec amour. Le Fils de l'homme, votre Maître Jésus, va être livré aux mains des princes des prêtres, des scribes et des anciens qui le condamneront à mort et le livreront aux gentils pour qu'il soit livré au mépris. Et on le giflera, on le frappera, on le couvrira de crachats, on le traînera sur les routes comme un chiffon immonde et puis les gentils, après l'avoir flagellé et couronné d'épines, le condamneront à la mort de la croix réservée aux malfaiteurs, suivant là volonté du peuple hébreu rassemblé à Jérusalem, exigeant sa mort à la place de celle d'un larron, et Lui sera ainsi mis à mort. Mais, comme il est dit dans les signes des prophéties, après trois jours, il ressuscitera. Voilà l'épreuve qui vous attend, celle qui montrera votre formation. En vérité je vous le dis, à vous tous qui vous croyez assez parfaits pour mépriser ceux qui n'appartiennent pas à Israël, et même pour mépriser beaucoup de notre propre peuple, en vérité je vous dis que vous, la partie élue de mon troupeau, une fois le Pasteur pris, serez saisis par la peur et vous vous débanderez en fuyant comme si les loups qui me saisiront de toutes parts se tournaient contre vous. Mais, je vous le dis: ne craignez pas. On ne touchera pas un cheveu de vos têtes. Moi, je suffirai pour rassasier les loups féroces…” Les apôtres, à mesure que Jésus parle, semblent des gens sous une grêle de pierres. Ils se courbent même de plus en plus à mesure que Jésus parle. Et quand il termine: “Et ce que je vous dis est désormais imminent. Ce n'est pas comme les autres fois où il y avait du temps avant l'heure. Présentement, l'heure est venue. Je vais être donné à mes ennemis et immolé pour le salut de tous, et ce bouton de fleur n'aura pas encore perdu ses pétales, après avoir fleuri, que je serai déjà mort”, les uns se cachent le visage de leurs mains, d'autres gémissent comme si on les avait blessés. L'Iscariote est livide, littéralement livide… Le premier à se ressaisir, c'est Thomas qui proclame: “Cela ne t'arrivera pas, car nous te défendrons ou nous mourrons avec Toi, et ainsi nous montrerons que nous t'avions rejoint dans ta perfection et que nous étions parfaits dans ton amour.” Jésus le regarde sans parler. Barthélemy dit, après un long moment de réflexion: “Tu as dit que tu seras livré… Mais qui, qui peut te livrer aux mains de tes ennemis? Ce n'est pas dit dans les prophéties. Non, ce n'est pas dit. Ce serait trop horrible qu'un de tes amis, un de tes disciples, un de ceux qui te suivent, même le dernier de tous, te livre à ceux qui te haïssent. Non! Quelqu'un qui t'a entendu avec amour, même une seule fois, ne peut commettre ce crime. Ce sont des hommes, pas des fauves, pas des satans… Non, mon Seigneur. Et même ceux qui te haïssent ne le pourront pas… Ils ont peur du peuple, et le peuple sera tout entier autour de Toi!” Jésus regarde aussi Nathanaël et ne parle pas. Pierre et le Zélote n'arrêtent pas de parler entre eux. Jacques de Zébédée adresse des paroles de reproche à son frère qu'il voit calme, et Jean lui répond: “C'est parce que je sais cela depuis trois mois” et deux larmes coulent sur son visage. Les fils d'Alphée parlent avec Mathieu qui secoue la tête, découragé. André s'adresse à l'Iscariote: “Toi qui as tant d'amis au Temple…” “Jean connaît Anna en personne” réplique Judas et il termine: “Mais que peut-on y faire? Que veux-tu que puisse une parole d'homme si c'est ainsi marqué?” “Tu le crois vraiment?” demandent ensemble Thomas et André. “Non. Moi, je ne crois rien. Ce sont des alarmes inutiles. Barthélemy le dit bien. tout le peuple sera autour de Jésus. On le voit déjà par ceux que l'on rencontre et ce sera un triomphe. Vous verrez qu'il en sera ainsi” dit Judas de Kériot. “Mais alors pourquoi Lui…” dit André en montrant Jésus qui s'est arrêté pour attendre les femmes. “Pourquoi le dit-il? Parce qu'il est impressionné… et parce qu'il veut nous éprouver. Mais il n'arrivera rien. Du reste, moi j'irai…” “Oh! oui. Va te rendre compte!” supplie André. Il se taisent, car Jésus les suit de nouveau, se trouvant entre sa Mère et Marie d'Alphée. Marie a un pâle sourire parce que sa belle-sœur lui montre des graines, prises je ne sais où, et lui dit qu'elle veut les semer à Nazareth, après la Pâque, justement près de la petite grotte si chère à Marie: “Quand tu étais petite, je te vois toujours avec ces fleurs dans tes menottes. Je les appelais les fleurs de ta venue. En effet, quand tu es née, ton jardin en était plein et ce soir-là, quand Nazareth toute entière est accourue pour voir la fille de Joachim, les touffes de ces petites étoiles n'étaient qu'un diamant à cause de l'eau qui était descendue du ciel et du dernier rayon du soleil qui depuis le couchant les frappait. Et comme tu t'appelais "Étoile", tout le monde disait en regardant la multitude de ces petites étoiles brillantes: "Les fleurs se sont parées pour faire fête à la fleur de Joachim, et les étoiles ont quitté le ciel pour venir près de l'Étoile", et tous souriaient, heureux du présage et de la joie de ton père. Et Joseph, le frère de mon époux, dit: "Étoiles et gouttelettes. C'est vraiment Marie!" Qui lui aurait dit alors que tu étais destinée à devenir son étoile? Quand il revint de Jérusalem, choisi pour être ton époux? Toute Nazareth voulait lui faire fête parce que grand était l'honneur qui lui était venu du Ciel et venu de ses fiançailles avec toi, fille de Joachim et d'Anne, et tous voulaient l'inviter à un banquet. Mais lui, d'une volonté douce mais ferme, refusa toute fête étonnant tout le monde. En effet quel est l'homme destiné à une union honorable et par un tel décret du Très-Haut qui ne fête pas le bonheur de son âme, de sa chair et de son sang? Mais lui disait: "A grande élection, grande préparation". Et il gardait aussi la continence de paroles et de nourriture, en plus de la continence proprement dite qu'il avait toujours gardée, il passa ainsi ce temps dans le travail et la prière, car je crois que chaque coup de marteau, chaque marque de son ciseau était devenu oraison, s'il est possible de prier par le travail. Son visage était comme extatique. Moi, j'allais ranger la maison, blanchir les draps et toute chose laissés par ta mère, et que le temps avait jaunis, et je le regardais pendant qu'il travaillait dans le jardin et la maison, pour les refaire beaux comme si jamais ils n'avaient été à l'abandon, et je lui parlais aussi… mais il était comme absorbé. Il souriait. Mais ce n'était pas à moi ni à d'autres, à sa pensée qui n'était pas, non, la pensée de tout homme près de ses noces. Cette dernière est un sourire de joie maligne et charnelle… Lui… paraissait sourire aux anges invisibles de Dieu, parler avec eux et leur demander conseil… Oh! je suis bien certaine qu'ils lui indiquaient comment te traiter! Parce que, autre étonnement de Nazareth toute entière, et presque de l'indignation de la part de mon Alphée, il recula les noces le plus possible, et on ne comprit jamais comment à l'improviste il se décida avant le temps fixé. Et aussi, quand on sut que tu étais mère, comme Nazareth s'étonna de sa joie contenue!… Mais même mon Jacques est un peu ainsi. Et il le devient de plus en plus. Maintenant que je l'observe bien - je ne sais pourquoi, mais depuis que nous sommes venues à Ephraïm, il me paraît tout changé - je le vois ainsi… absolument comme Joseph. Regarde-le maintenant aussi, Marie, alors qu'il se retourne encore pour nous regarder, n'a-t-il pas l'air absorbé si habituel en Joseph, ton époux? Il a ce sourire dont on ne sait dire s'il est triste ou lointain. Il regarde et il a ce regard prolongé, au-delà de nous, qu'avait si souvent Joseph. Te souviens-tu comment Alphée le taquinait? Il disait: "Frère: tu vois encore les pyramides?" Et lui secouait la tête sans parler, patient et secret en ses pensées. Toujours peu bavard. Mais après que tu es revenue d'Hébron! Il ne venait même plus seul à la fontaine comme il le faisait auparavant et comme tous le font. Ou avec toi, ou à son travail. Et sauf pour le sabbat à la synagogue, ou quand il se rendait ailleurs pour affaires, personne ne peut dire qu'il ait vu Joseph aller çà et là pendant ces mois. Puis vous êtes partis… Quelle angoisse de ne plus rien savoir de vous après le massacre! Alphée se rendit jusqu'à Bethléem… "Partis" dirent-ils. Mais comment croire quand on vous hait à mort dans une ville encore rouge du sang innocent et où fumaient les ruines et où on vous accusait que c'était à cause de vous que ce sang avait été répandu? Il alla à Hébron, et puis au Temple, car Zacharie était de service. Elisabeth ne lui donna que des larmes, Zacharie des paroles de réconfort. L'un et l'autre, angoissés pour Jean, craignant de nouvelles atrocités, l'avaient caché et tremblaient pour lui. De vous, ils ne savaient rien et Zacharie dit à Alphée: "S'ils sont morts, leur sang est sur moi, car c'est moi qui les ai persuadés de rester à Bethléem". Ma Marie! Mon Jésus, qu'on avait vu si beau à la Pâque qui suivit sa naissance! Et ne savoir rien. Pendant si longtemps! Mais pourquoi jamais une nouvelle?…” “Parce qu'il valait mieux se taire. Là où nous étions, il y avait beaucoup de Marie et de Joseph, et il valait mieux passer pour un couple quelconque” répond tranquillement Marie, et elle dit en soupirant: “Et c'étaient encore des jours heureux dans leur tristesse. Le mal était encore si loin! S'il manquait tant de choses à nos besoins humains, notre esprit se rassasiait de la joie de t'avoir, mon Fils!” “Maintenant aussi, Marie, tu l'as ton Fils. Il manque Joseph, c'est vrai! Mais Jésus est ici et avec son amour complet d'adulte” observe Marie d'Alphée. Marie lève la tête pour regarder son Jésus. Son regard trahit son déchirement malgré le léger sourire sur les lèvres, mais elle n'ajoute pas un mot.
Les apôtres se sont arrêtés pour les attendre et se sont tous réunis, même Jacques et Jean qui étaient en arrière de tous avec leur mère. Pendant qu'ils se reposent de la marche et que certains mangent un peu de pain, la mère de Jacques et Jean s'approche de Jésus et se prosterne devant Jésus qui ne s'est même pas assis dans sa hâte de reprendre la marche. Jésus l'interroge, car il est visible qu'elle désire Lui demander quelque chose: “Que veux-tu, femme? Parle.” “Accorde-moi une grâce, avant que tu t'en ailles, comme tu le dis.” “Et laquelle?” “Celle d'ordonner que mes deux fils, qui pour Toi ont tout quitté, siègent l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, quand tu siégeras dans ta gloire dans ton Royaume.” Jésus regarde la femme et puis il regarde les deux apôtres et leur dit: “C'est vous qui avez suggéré cette pensée à votre mère en interprétant très mal mes promesses d'hier. Le centuple pour ce que vous avez quitté, vous ne l'aurez pas dans un royaume de la Terre. Vous aussi donc vous devenez avides et sots? Mais ce n'est pas vous. C'est déjà le crépuscule empoisonné des ténèbres qui s'avance et l'air souillé de Jérusalem qui approche et vous corrompt et vous aveugle… Moi, je vous dis que vous ne savez pas ce que vous demandez! Pouvez-vous peut-être boire le calice que Moi je boirai?” “Nous le pouvons, Seigneur.” “Comment pouvez-vous le dire si vous n'avez pas compris quelle sera l'amertume de mon calice? Ce ne sera pas seulement l'amertume que je vous ai décrite hier, mon amertume d'Homme de toutes les douleurs. Il y aura des tortures que même si je vous les décrivais vous ne seriez pas en condition de comprendre… Et pourtant, oui, puisque, bien qu'étant comme deux enfants qui ne connaissent pas la portée de ce qu'ils demandent, puisque vous êtes deux esprits justes et que vous m'aimez, certainement vous boirez à mon calice. Cependant siéger à ma droite ou à ma gauche, il ne dépend pas de Moi de vous l'accorder. C'est une chose accordée à ceux auxquels mon Père l'a préparée.” Les autres apôtres, pendant que Jésus parle encore, critiquent âprement la demande des fils de Zébédée et de leur mère. Pierre dit à Jean: “Toi aussi! Je ne te reconnais plus pour ce que tu étais!” Et l'Iscariote, avec son sourire de démon: “Vraiment les premiers sont les derniers! Temps de découvertes surprenantes…” et il rit jaune. “Est-ce par hasard pour les honneurs, que nous avons suivi notre Maître?” dit Philippe d'un ton de reproche. Thomas, au contraire, pour excuser les deux, s'en prend à Salomé en lui disant: “Pourquoi faire mortifier tes enfants? Tu devais réfléchir, si eux ne l'ont pas fait, et empêcher cela.” “C'est vrai. Notre mère ne l'aurait pas fait” dit le Thaddée. Barthélemy ne parle pas, mais son visage marque clairement sa désapprobation. Simon le Zélote dit, pour calmer l'indignation: “Nous pouvons tous nous tromper…” Mathieu, André et Jacques d'Alphée ne parlent pas, mais visiblement. ils souffrent de l'incident qui entache la belle perfection de Jean. Jésus fait un geste pour imposer le silence et il dit: “Et quoi? D'une erreur va-t-il en venir un grand nombre? Vous qui exprimez des reproches indignés, ne vous apercevez-vous pas que vous péchez vous aussi? Laissez tranquilles vos deux frères. Mon reproche suffit. Leur humiliation est visible, leur repentir humble et sincère. Vous devez vous aimer entre vous, vous soutenir mutuellement. Car, en vérité, aucun d'entre vous n'est encore parfait. Vous ne devez pas imiter le monde et les hommes qui en font partie. Dans le monde, vous le savez, les chefs des nations les dominent et les grands exercent sur elles leur autorité au nom du chef. Mais parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Vous ne devez pas avoir la prétention de dominer les hommes, ni vos compagnons. Au contraire que celui qui parmi vous veut devenir plus grand, se fasse votre ministre, et que celui qui veut être le premier se fasse le serviteur de tous, comme l'a fait votre Maître. Suis-je venu par hasard pour opprimer et dominer? Pour être servi? Non, en vérité, non. Je suis venu pour servir. Et de même que le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie pour racheter un grand nombre, ainsi vous devrez savoir faire, si vous voulez être comme je suis et où je suis. Maintenant, allez, et soyez en paix entre vous comme je le suis avec vous.”
Jésus me dit: “Marque fortement le point: "… vous boirez certainement à mon calice". Dans les traductions on lit: "mon calice". J'ai dit: "à mon calice" et non pas "mon calice". Aucun homme n'aurait pu boire mon calice. Moi seul, le Rédempteur, j'ai dû boire mon calice tout entier. À mes disciples, à mes imitateurs et à ceux qui m'aiment, il est certainement permis de boire à ce calice où j'ai bu, une goutte, une gorgée, ou les gorgées que la prédilection de Dieu leur permet de boire. Mais jamais personne ne boira le calice tout entier comme je l'ai bu. Il est donc juste de dire: "à mon calice" et non pas "mon calice".”
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 11 octobre 2009, Vingt-huitième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 10,17-30.
Jésus se mettait en route quand un homme accourut vers lui, se mit à genoux et lui demanda : « Bon maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » Jésus lui dit : « Pourquoi m'appelles-tu bon ? Personne n'est bon, sinon Dieu seul. Tu connais les commandements : Ne commets pas de meurtre, ne commets pas d'adultère, ne commets pas de vol, ne porte pas de faux témoignage, ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère. » L'homme répondit : « Maître, j'ai observé tous ces commandements depuis ma jeunesse. » Posant alors son regard sur lui, Jésus se mit à l'aimer. Il lui dit : « Une seule chose te manque : va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor au ciel ; puis viens et suis-moi. » Mais lui, à ces mots, devint sombre et s'en alla tout triste, car il avait de grands biens. Alors Jésus regarde tout autour de lui et dit à ses disciples : « Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses d'entrer dans le royaume de Dieu ! » Les disciples étaient stupéfaits de ces paroles. Mais Jésus reprend : « Mes enfants, comme il est difficile d'entrer dans le royaume de Dieu. Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. » De plus en plus déconcertés, les disciples se demandaient entre eux : « Mais alors, qui peut être sauvé ? » Jésus les regarde et répond : « Pour les hommes, cela est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu. » Pierre se mit à dire à Jésus : « Voilà que nous avons tout quitté pour te suivre. » Jésus déclara : « Amen, je vous le dis : personne n'aura quitté, à cause de moi et de l'Évangile, une maison, des frères, des soeurs, une mère, un père, des enfants ou une terre, sans qu'il reçoive, en ce temps déjà, le centuple : maisons, frères, soeurs, mères, enfants et terres, avec des persécutions, et, dans le monde à venir, la vie éternelle.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 8, Ch 37, p 330 - CD 8, piste 120 -
C'est une autre très belle matinée d'avril. La terre et le firmament déploient toutes leurs beautés printanières. On respire la lumière, les chants, les parfums, tant l'air est saturé de clarté, de voix joyeuses et affectueuses, de parfums. Il a dû tomber pendant la nuit une courte averse qui a fait tomber la poussière des routes et les a assombries, sans les rendre boueuses, et a lavé les tiges et les feuilles qui tremblent maintenant, claires et propres, sous une douce brise qui descend des monts vers la plaine fertile qui annonce Jéricho. Des rives du Jourdain montent continuellement des gens qui ont fait la traversée depuis l'autre rive, ou bien qui ont suivi le chemin qui côtoie le fleuve en venant sur celle-ci qui va directement sur Jéricho et sur Doco, comme l'indiquent les inscriptions de la route. Et aux hébreux nombreux, qui de tous côtés se dirigent vers Jérusalem pour les cérémonies rituelles, se mêlent des marchands d'autres endroits, et des bergers avec les agneaux des sacrifices qui bêlent, ignorants de leur sort. Plusieurs reconnaissent Jésus et le saluent. Ce sont des hébreux de la Pérée et de la Décapole et de lieux plus éloignés. Il y a un groupe de Césarée Panéade. Et il y a des bergers qui, étant plutôt nomades et suivant leurs troupeaux, ont une certaine connaissance du Maître, qu'ils ont rencontré ou que ses disciples leur ont annoncé. L'un d'eux se prosterne et Lui dit: “Puis- je t'offrir l'agneau?” “Ne t'en défais pas, homme. C'est ton gain.” “Oh! C'est ma reconnaissance. Tu ne te souviens pas de moi. Moi, oui. Je suis un de ceux que tu as guéris, en en guérissant un si grand nombre. Tu m'as consolidé l'os de la cuisse que personne ne guérissait et me rendait infirme. Je te donne volontiers l'agneau, le plus beau: celui-ci. Pour le banquet de réjouissance. Je sais que pour l'holocauste, tu es tenu à la dépense. Mais pour la réjouissance! Tu m'en as tant donné. Prends-le, Maître.” “Mais oui, prends-le. Ce sera de l'argent que nous économiserons, ou plutôt ce sera la possibilité de manger car avec toutes les prodigalités que l'on fait, moi, je n'ai plus d'argent” dit l'Iscariote. “Prodigalité? Mais depuis Sichem, on n'a pas dépensé la moindre piécette!” dit Mathieu. “Enfin, je n'ai plus d'argent. Ce qui me restait, je l'ai donné à Mérode.” “Homme, écoute” dit Jésus au berger, pour mettre fin aux explications de Judas. “Pour l'instant, je ne vais pas à Jérusalem et je ne puis emmener l'agneau avec Moi. Autrement je l'accepterais pour te montrer que ton cadeau m'est agréable.” “Mais ensuite, tu iras dans la ville. Tu t'y arrêteras pour les fêtes. Tu auras un lieu de repos. Dis-moi où et je le confierai à tes amis…” “Je n'ai rien de cela… Mais à Nobé j'ai un ami âgé et pauvre. Écoute-moi bien: le lendemain du sabbat pascal, à l'aube, tu iras à Nobé et tu diras à Jean, l'Ancien de Nobé - tout le monde te l'indiquera -: "Cet agneau t'est envoyé par Jésus de Nazareth, ton ami, pour que tu en fasses en ce jour un joyeux banquet car il n'y a pas de plus grande joie que celle de ce jour pour les vrais amis du Christ". Le feras-tu?” “Si tu le veux, je le ferai.” “Et tu me feras plaisir. Pas avant le lendemain du sabbat. Rappelle-toi bien, et rappelle-toi les paroles que je t'ai dites. Maintenant va, et que la paix soit avec toi. Et garde ton cœur bien ferme dans cette paix dans les jours à venir. Rappelle-toi cela aussi et continue à croire en ma Vérité. Adieu.” Des gens se sont approchés pour écouter le dialogue et ne se sont dispersés que quand le berger les a obligés à le faire en remettant son troupeau en route. Jésus suit le troupeau pour profiter du sillage qu'il Lui offre. Les gens parlotent: “Mais alors il va vraiment à Jérusalem? Mais il ne sait pas qu'il y a l'affiche contre Lui?” “Hé! mais personne ne peut empêcher un fils de la Loi de se présenter au Seigneur pour la Pâque. Est-il coupable de quelque délit public? Non. Car s'il l'était, le Proconsul l'aurait fait emprisonner comme Barabbas.” Et d'autres: “Tu as entendu? Il n'a pas d'asile ni d'amis à Jérusalem. Est-ce que tous l'ont abandonné? Même le ressuscité? Belle reconnaissance!” “Tais-toi donc! Ces deux sont les sœurs de Lazare. Je suis des campagnes de Magdala, et je les connais bien. Si ses sœurs son avec Lui, c'est que la famille de Lazare Lui est fidèle.” “Il n'ose peut-être entrer dans la ville.” “Il a raison.” “Dieu Lui pardonnera s'il reste au dehors.” “Ce n'est pas sa faute s'il ne peut monter au Temple.” “Sa prudence est sagesse. S'il venait à être pris, tout serait fini avant son heure.” “Certainement il n'est pas prêt pour se proclamer notre roi, et il ne veut pas être pris.” “On dit que pendant qu'on le croyait à Ephraïm, il est allé un peu partout, jusqu'auprès des tribus nomades, pour recruter des partisans et des soldats et chercher des protections.” “Qui te l'a dit?” “Ce sont les mensonges habituels. Lui est le Roi saint et non le roi des troupes.” “Peut-être qu'il fera la Pâque supplémentaire. Il est plus facile alors de passer inaperçu. Le Sanhédrin est dissous après les fêtes, et tous les synhédristes vont à leurs maisons pour la moisson. Jusqu'à la Pentecôte, il ne se réunit pas de nouveau.” “Et une fois les sanhédristes partis, qui voulez-vous qui Lui fasse du mal? Ce sont eux les chacals.” “Hum! Que Lui use de tant de prudence? C'est une chose trop humaine. Lui est plus qu'un homme et n'usera pas d'une prudence lâche.” “Lâche? Pourquoi? On ne peut traiter de lâche celui qui s'épargne pour sa mission.” “C'est toujours de la lâcheté, car toute mission est toujours inférieure à Dieu. En effet le culte de Dieu doit avoir toujours la préséance sur toute autre chose.” Ces paroles passent de bouche en bouche. Jésus fait semblant de ne pas les entendre. Jude d'Alphée s'arrête pour attendre les femmes et, lorsqu'elles sont arrivées - elles étaient avec le garçon en arrière à une trentaine de pas - il dit à Nique: “Avez-vous donné beaucoup à Sichem après que nous sommes partis?” “Pourquoi?” “Parce que Judas n'a plus la moindre piécette. Tes sandales, Benjamin, ne vont pas venir. C'est écrit. À Tersa, on n'a pas pu entrer et même si nous l'avions pu, le manque d'argent aurait empêché tout achat… Tu devras entrer ainsi à Jérusalem…” “Avant, il y a Béthanie” dit Marthe en souriant. “Et avant, il y a Jéricho et ma maison” dit Nique, en souriant aussi. “Et avant tout cela, il y a moi. J'ai promis et je tiendrai la promesse. Voyage d'expérience que celui-là! J'ai connu ce que c'est de ne pas avoir une didrachme, et maintenant je vais connaître ce que c'est de devoir vendre un objet par besoin” dit Marie de Magdala. “Et que veux-tu vendre, Marie, si tu ne portes plus de bijoux?” demande Marthe à sa sœur. “Mes grosses épingles à cheveux en argent. Elles sont nombreuses. Mais pour tenir en place ce poids inutile, des épingles de fer peuvent suffire. Je les vendrai. Jéricho est remplie de gens qui achètent ces choses et aujourd'hui c'est jour de marché et aussi demain et toujours à cause de ces fêtes.” “Mais, ma sœur!” “Quoi? Tu te scandalises en pensant qu'on puisse me croire assez pauvre pour devoir vendre mes épingles d'argent? Oh! je voudrais t'avoir toujours donné de ces scandales! C'était pire quand sans besoin, je me vendais moi-même pour satisfaire les vices d'autrui et les miens.” “Mais, tais-toi! Il y a le garçon qui ne sait pas!” “Il ne sait pas encore. Peut-être ne sait-il pas encore que j'étais la pécheresse. Demain il le saurait par des gens qui me haïssent parce que je ne le suis plus, et certainement avec des détails que mon péché n'a pas eus, tout en étant si grand. Il vaut donc mieux qu'il l'apprenne de moi et qu'il voie combien peut le Seigneur qui l'a accueilli: faire d'une pécheresse une repentie, d'un mort un ressuscité: de moi, morte dans mon esprit, de Lazare, mort dans son corps, deux vivants. Car, Benjamin, c'est cela qu'il nous a fait à nous le Rabbi. Souviens-t'en toujours et aime-le de tout ton cœur, car il est vraiment le Fils de Dieu.” Un obstacle, le long de la route, a arrêté Jésus, et les apôtres et les femmes le rejoignent. Jésus dit: “Allez en avant, vous, vers Jéricho, et entrez-y si vous voulez. Moi, je vais à Doco avec lui. Au coucher du soleil, je serai avec vous.” “Oh! pourquoi nous éloignes-tu? Nous ne sommes pas lasses” protestent toutes. “Parce que je voudrais que vous, pendant ce temps, du moins quelques-unes, préveniez les disciples que je serai chez Nique demain.” “S'il en est ainsi, Seigneur, nous partons. Viens, Élise, et toi Jeanne, et toi Suzanne et Marthe. Nous préparerons tout ce qu'il faut” dit Nique. “Et le garçon et moi. Nous ferons nos achats. Bénis-nous, Maître, et viens vite. Toi, Mère, tu restes?” “Oui, avec mon Fils.” On se sépare. Avec Jésus restent seulement les trois Marie: sa Mère, sa belle-sœur Marie de Cléophas, et Marie Salomé.
Jésus quitte la route de Jéricho pour un chemin secondaire qui va à Doco. Il s'y trouve depuis peu quand, d'une caravane qui vient je ne sais d'où - une riche caravane qui certainement vient de loin. Les femmes sont montées sur des chameaux, renfermées dans des palanquins qui oscillent, attachés sur les échines gibbeuses. Les hommes sont montés sur des chevaux fougueux ou d'autres chameaux - se détache un jeune homme qui fait agenouiller son chameau et glisse en bas de la selle pour aller vers Jésus. Un serviteur qui est accouru lui tient la bête par la bride. Le jeune homme se prosterne devant Jésus et Lui dit après une profonde salutation: “Je suis Philippe de Canata, fils de vrais israélites et resté tel. Disciple de Gamaliel jusqu'à la mort de mon père qui m'a mis à la tête de son commerce. Je t'ai entendu plus d'une fois. Je connais tes actions, j'aspire à une vie meilleure pour avoir cette vie éternelle dont tu assures la possession à celui qui crée ton Royaume en lui-même. Dis-moi, bon Maître: que dois-je faire pour avoir la vie éternelle?” “Pourquoi m'appelles-tu bon? Dieu seul est bon.” “Tu es le Fils de Dieu, bon comme ton Père. Oh! dis-moi que dois-je faire?” “Pour entrer dans la vie éternelle, observe les commandements.” “Lesquels, mon Seigneur? Les anciens ou les tiens?” “Dans les anciens, les miens se trouvent déjà. Les miens ne changent pas les anciens. Ils sont toujours: adorer d'un amour vrai l'Unique vrai Dieu et respecter les lois du culte, ne pas tuer, ne pas voler, ne pas commettre l'adultère, ne pas attester le faux, honorer père et mère, ne pas faire du tort au prochain, mais au contraire l'aimer comme tu t'aimes toi-même. En agissant ainsi, tu auras la vie éternelle.” “Maître, toutes ces choses, je les ai observées depuis mon enfance.” Jésus le regarde d'un œil affectueux et doucement il lui demande: “Et cela ne te paraît pas encore suffisant?” “Non, Maître. C'est une si grande chose le Royaume de Dieu en nous et dans l'autre vie. C'est un don infini Dieu, qui se donne à nous. Je sens que tout est peu de chose de ce qui est devoir, par rapport au Tout, à l'Infini Parfait qui se donne. Je pense qu'on doit l'obtenir avec des choses plus grandes que celles qui sont commandées pour ne pas se damner et Lui être agréable.” “Tu parles bien. Pour être parfait il te manque encore une chose. Si tu veux être parfait comme le veut notre Père des Cieux, va, vends ce que tu as, et donne-le aux pauvres, et tu auras dans le Ciel un trésor qui te fera aimer du Père qui a donné son Trésor pour les pauvres de la terre. Puis viens et suis-moi.” Le jeune homme s'attriste et devient pensif, puis il se relève en disant: “Je me rappellerai ton conseil…” et il s'éloigne tout triste. Judas a un petit sourire ironique et il murmure: “Je ne suis pas le seul à aimer l'argent!” Jésus se retourne et le regarde… et puis il regarde les onze autres visages qui sont autour de Lui, puis il soupire: “Comme difficilement un riche entrera dans le Royaume des Cieux dont la porte est étroite, dont le chemin est escarpé, et que ne peuvent parcourir pour y entrer ceux qui sont chargés du poids volumineux des richesses! Pour entrer là-haut, il ne faut que des trésors de vertus, immatériels, et il faut savoir se séparer de tout ce qui est attachement aux choses du monde et aux vanités.” Jésus est très triste. Les apôtres, entre eux, se regardent du coin de l'œil… Jésus reprend, en regardant la caravane du jeune homme riche qui s'éloigne: “En vérité je vous dis qu'il est plus facile qu'un chameau passe par le chas d'une aiguille que pour un riche d'entrer dans le Royaume de Dieu.” “Mais alors qui pourra jamais se sauver? La misère rend souvent pécheur à cause de l'envie et du peu de respect pour ce qui appartient à autrui et de la défiance envers la Providence… La richesse est un obstacle à la perfection… Et alors? Qui pourra se sauver?” Jésus les regarde et leur dit: “Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu, car à Dieu, tout est possible. Il suffit que l'homme aide son Seigneur par sa bonne volonté. Et c'est de la bonne volonté d'accepter le conseil reçu et de s'efforcer d'arriver à se libérer des richesses. À se libérer de tout pour suivre Dieu. Car voici ce que c'est que la vraie liberté de l'homme: suivre les paroles que Dieu murmure au cœur et ses commandements, ne pas être esclave ni de soi-même, ni du monde, ni du respect humain, et donc pas esclave de Satan. User de la splendide liberté d'arbitre que Dieu a donné à l'homme pour vouloir librement et uniquement le Bien et obtenir ainsi la vie éternelle, toute lumineuse, libre, bienheureuse. Il ne faut pas être esclave même de sa propre vie si pour la seconder on doit résister à Dieu. Je vous l'ai dit: "Celui qui perdra sa vie par amour pour Moi et pour servir Dieu la sauvera pour l'éternité".” “Voilà! Pour te suivre nous avons quitté toutes choses, même les plus licites. Que nous en arrivera-t-il donc? Entrerons-nous alors dans ton Royaume?” demande Pierre. “En vérité, en vérité, je vous dis que ceux qui m'auront suivi de cette façon, et qui me suivront - car il est toujours temps de réparer la paresse et les fautes faites jusqu'ici, toujours temps tant que l'on est sur la Terre et que l'on a devant soi des jours où on peut réparer le mal commis - ceux qui me suivront seront avec Moi dans mon Royaume. En vérité je vous dis que vous qui m'avez suivi dans la régénération vous siégerez sur des trônes pour juger les tribus de la Terre avec le Fils de l'homme assis sur le trône de sa gloire. En vérité je vous dis encore qu'il n'y aura personne qui, ayant par amour de mon Nom quitté maison, champs, père, mère, frères, épouse, enfants et sœurs, pour répandre la Bonne Nouvelle et me continuer, qui ne reçoive le centuple en ce temps et la vie éternelle dans le siècle futur.” “Mais si nous perdons tout, comment pourrons-nous centupler notre avoir?” demande Judas de Kériot. “Je répète: ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu. Et Dieu donnera le centuple de joie spirituelle à ceux qui d'hommes du monde auront su se rendre fils de Dieu, c'est-à-dire hommes spirituels. Ils jouiront de la vraie joie ici et au-delà de la Terre. Et je vous dis encore que ce ne sont pas tous ceux qui semblent les premiers, et devraient l'être ayant reçu plus que tous, qui seront tels. Et ce ne sont pas tous ceux qui semblent les derniers, et moins que les derniers, n'étant pas en apparence mes disciples et n'appartenant même pas au Peuple élu, qui seront les derniers. En vérité beaucoup des premiers deviendront derniers et beaucoup de derniers, de tout à fait derniers, deviendront premiers…
Mais voilà Doco. Allez tous en avant, sauf Judas de Kériot et Simon le Zélote. Allez m'annoncer à ceux qui peuvent avoir besoin de Moi.” Et Jésus attend avec les deux qu'il a retenus de se joindre aux trois Marie qui le suivent à quelques mètres de distance.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 4 octobre 2009, Vingt-septième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 10,2-16.
Un jour, des pharisiens abordèrent Jésus et, pour le mettre à l'épreuve, ils lui demandaient : « Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? » Jésus dit : « Que vous a prescrit Moïse ? » Ils lui répondirent : « Moïse a permis de renvoyer sa femme à condition d'établir un acte de répudiation. » Jésus répliqua : « C'est en raison de votre endurcissement qu'il a formulé cette loi. Mais, au commencement de la création, il les fit homme et femme. A cause de cela, l'homme quittera son père et sa mère, il s'attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu'un. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais ils ne font qu'un. Donc, ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas ! » De retour à la maison, les disciples l'interrogeaient de nouveau sur cette question. Il leur répond : « Celui qui renvoie sa femme pour en épouser une autre est coupable d'adultère envers elle. Si une femme a renvoyé son mari et en épouse un autre, elle est coupable d'adultère. » On présentait à Jésus des enfants pour les lui faire toucher ; mais les disciples les écartèrent vivement. Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit : « Laissez les enfants venir à moi. Ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. Amen, je vous le dis : celui qui n'accueille pas le royaume de Dieu à la manière d'un enfant n'y entrera pas. » Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 5, Ch 47, p 317 - CD 5, piste 120 -
[...] C'est le matin, un matin de mars. Aussi éclaircies et nuages se succèdent dans le ciel. Mais il y a plus de nuages que d'éclaircies et ils tendent à couvrir le ciel. Un air chaud souffle par à coups syncopés et il rend l'atmosphère lourde en la voilant d'une poussière venue peut-être des régions du haut plateau. “Si le vent ne change pas, ce sera de l'eau!” dit sentencieusement Pierre en sortant de la maison avec les autres. En dernier lieu sort Jésus qui a pris congé du maître de maison qui sort avec Lui. Ils se dirigent vers une place. Après quelques pas, ils sont arrêtés par un officier romain accompagné de soldats. “C'est Toi, Jésus de Nazareth?” “Oui.” “Que fais-tu?” “Je parle aux foules.” “Où?” “Sur la place.” “Des paroles séditieuses ?” “Non. Des préceptes de vertus.” “Attention! Ne mens pas. Rome en a assez de faux dieux.” “Viens toi aussi. Tu verras que je ne mens pas.” L'homme qui a logé Jésus sent qu'il doit intervenir: “Mais depuis quand tant de questions à un rabbi?” “Il est dénoncé comme séditieux.” “Séditieux? Lui? Mais tu te trompes, Marius Sévère! C'est l'homme le plus doux de la terre. C'est moi qui te le dis.” L'officier hausse les épaules et répond: “Cela vaut mieux pour Lui. Mais c'est ainsi qu'on l'a dénoncé au centurion. Va, donc. Il est prévenu.” Et il fait un demi-tour pour s'en aller avec ses subalternes. “Mais qui cela peut être? Moi, je ne comprends pas!” disent plusieurs. “Ne cherchez pas à comprendre” répond Jésus. “C'est inutile. Allons pendant qu'il y a beaucoup de monde sur la place. Après nous partirons également d'ici.” Ce doit être une place plutôt commerciale. Ce n'est pas un marché mais presque, car elle est entourée de magasins où sont entreposées des marchandises de toutes sortes. Et une foule de gens y viennent. Aussi il y a beaucoup de monde sur la place et quelqu'un fait signe que c'est Jésus et tout de suite le “Nazaréen” est entouré. Il y a des gens de toutes classes et de toutes nationalités. Certains venus par vénération, les autres par curiosité. Jésus fait signe qu'il va parler. “Écoutons-le!” dit un romain qui sort d'un magasin. “Est-ce que ce sera pour entendre une lamentation?” lui répond un camarade. “Ne le crois pas, Costance. Il est moins indigeste que l'un de nos rhéteurs habituels.” “Paix à ceux qui m'écoutent! Il est dit dans Esdras, dans la prière d'Esdras: "Et que dirons-nous maintenant, ô notre Dieu, après ce qui est arrivé? Que, si nous avons abandonné tes commandements, ceux que Tu nous as intimés par l'intermédiaire de tes serviteurs…"“
“Arrête-toi, Toi qui parles. Le sujet, c'est nous qui te le donnons” crient une poignée de pharisiens qui se fraient un chemin au milieu de la foule. Presque aussitôt réapparaît l'escorte armée et elle s'arrête dans le coin le plus voisin. Les pharisiens sont maintenant en face de Jésus. “C'est Toi le Galiléen? Jésus de Nazareth?” “Oui!” “Loué soit Dieu que nous t'ayons trouvé!” Vraiment ils ont des visages si haineux qu'ils ne semblent pas heureux de la rencontre… Le plus âgé parle: “Nous te suivions depuis plusieurs jours, mais nous arrivions toujours après ton départ.” “Pourquoi me suivez-vous?” “Parce que tu es le Maître et que nous voulons être éclairés sur un point obscur de la Loi.” “Il n'y a pas de points obscurs dans la Loi de Dieu.” “En elle, non. Mais, hé! hé!… Mais sur la Loi sont venues les "ajoutés" comme tu dis, hé! hé!… et ils ont créé l'obscurité.” “De la pénombre, tout au plus. Et il suffit de tourner son intelligence vers Dieu pour la dissiper.” “Ce n'est pas tout le monde qui sait le faire. Nous, par exemple, nous restons dans la pénombre. Tu es le Rabbi, hé! hé! Aide-nous donc.” “Que voulez-vous savoir?” “Nous voulions savoir s'il est permis à l'homme de répudier pour un motif quelconque sa propre femme. C'est une chose qui arrive souvent, et chaque fois cela fait du bruit où cela arrive. Les gens s'adressent à nous pour savoir si cela est permis et nous répondons suivant les cas.” “En approuvant le fait accompli nonante fois sur cent. Pour les dix pour cent que vous n'approuvez pas, il s'agit des pauvres ou de vos ennemis.” “Comment le sais-tu?” “Parce qu'il en arrive ainsi dans toutes les choses humaines. Et j'ajoute une troisième classe: celle où si le divorce était permis, il se justifierait davantage, celle des cas pénibles, tels qu'une lèpre incurable, une condamnation à vie, ou une maladie honteuse…” “Alors, pour Toi, ce n'est jamais permis?” “Ni pour Moi, ni pour le Très-Haut, ni pour aucune âme droite. N'avez-vous pas lu que le Créateur, au commencement des jours, a créé l'homme et la femme? Et qu'Il les créa mâle et femelle. Il n'avait pas besoin de le faire. S'il l'avait voulu, Il aurait pu, pour le roi de la Création, fait à son image et à sa ressemblance, créer un autre mode de procréation et il aurait été également bon, tout en étant différent de tout autre moyen naturel. Et Il dit: "C'est pour ce motif que l'homme quittera son père et sa mère et s'unira avec la femme, et les deux seront une seule chair". Dieu les a donc unis en une seule unité. Ils ne sont donc plus "deux" chairs mais "une" seule. Ce que Dieu a uni, parce qu'Il a vu que c'était "une chose bonne", que l'homme ne le sépare pas, parce que si cela arrivait, ce ne serait plus une chose bonne.” “Mais pourquoi alors Moïse a-t-il dit: "Si un homme a pris une femme mais qu'elle n'a pas trouvé grâce à ses yeux pour quelque chose de honteux, il lui écrira un libelle de répudiation, le lui remettra en mains propres et la renverra de sa maison"?” “Il l'a dit à cause de la dureté de votre cœur. Pour éviter par un ordre des désordres trop graves. C'est pour cela qu'il vous a permis de répudier vos femmes. Mais au commencement il n'en a pas été ainsi. Car la femme est plus qu'une bête laquelle, selon les caprices de son maître ou les libres circonstances naturelles, est soumise à tel ou tel mâle, chair sans âme qui s'accouple pour la reproduction. Vos femmes ont une âme comme vous, et il n'est pas juste que vous la piétinez sans compassion. S'il est dit dans sa condamnation: "Tu seras soumise au pouvoir de ton mari et lui te dominera" cela doit se produire selon la justice et non selon la tyrannie qui lèse les droits d'une âme qui est libre et digne de respect. Vous, en répudiant alors que ce n'est pas permis, vous offensez l'âme de votre compagne, la chair jumelle qui s'est unie à la vôtre, le tout qu'est la femme que vous avez épousée en exigeant son honnêteté, alors que vous, parjures, vous allez vers elle, déshonorés, diminués, parfois corrompus, et vous continuez de l'être en profitant de toute occasion pour la blesser et donner libre cours à vos passions insatiables. Vous faites de vos femmes des prostituées! Pour aucun motif vous ne pouvez vous séparer de la femme qui vous est unie selon la Loi et la Bénédiction. Ce n'est que dans le cas où la grâce vous touche, quand vous comprenez que la femme n'est pas un objet que l'on possède mais une âme et que par conséquent elle a des droits égaux aux vôtres d'être reconnue comme faisant partie intégrante de l'homme et non pas comme son objet de plaisir, et c'est seulement dans le cas où votre cœur est assez dur pour ne pas épouser une femme après en avoir joui comme d'une prostituée, seulement pour faire disparaître le scandale de deux personnes qui vivent ensemble sans la bénédiction de Dieu sur leur union que vous pouvez renvoyer une femme. C'est qu'alors il ne s'agit pas d'union mais de fornication, et qui souvent n'est pas honorée par la venue des enfants supprimés contre nature ou éloignés comme déshonorants. Dans aucun autre cas, dans aucun autre. Car si vous avez des enfants illégitimes d'une concubine, vous avez le devoir de mettre fin au scandale en l'épousant si vous êtes libres. Je ne m'arrête pas à l'adultère consommé au détriment d'une femme ignorante. Pour lui, il y a les pierres de la lapidation et les flammes du Schéol. Mais pour celui qui renvoie sa propre épouse légitime parce qu'il en est las et qui en prend une autre, il n'y a qu'un jugement: c'est un adultère. Et aussi celui qui prend une femme répudiée car si l'homme s'est arrogé le droit de séparer ce que Dieu a uni, l'union matrimoniale continue aux yeux de Dieu et est maudit celui qui passe à une seconde femme sans être veuf. Et maudit celui qui, après avoir répudié sa femme, après l'avoir abandonnée aux craintes de l'existence qui la font consentir à de nouvelles noces pour avoir du pain, la reprend si elle reste veuve du second mari. Car bien qu'étant veuve, elle a été adultère par votre faute et vous redoubleriez son adultère. Avez-vous compris, ô pharisiens qui me tentez?” Ceux-ci s'en vont penauds, sans répondre. “L'homme est sévère. S'il était à Rome, il verrait pourtant fermenter une boue encore plus fétide” dit un romain. Certains hommes de Gadara murmurent aussi: “C'est une chose difficile que d'être homme s'il faut être aussi chaste!…” Et certains disent plus haut: “Si telle est la situation de l'homme par rapport à la femme, il vaut mieux ne pas se marier.” Et les apôtres aussi tiennent ce raisonnement alors qu'ils reprennent le chemin vers la campagne, après avoir quitté les gens de Gadara. Judas en parle d'un air méprisant. Jacques en parle avec respect et réflexion. Jésus répond à l'un et à l'autre: “Ce n'est pas tous qui comprennent cela, ni qui le comprennent comme il faut. Certains, en effet, préfèrent le célibat pour être libres de satisfaire leurs vices. D'autres c'est pour éviter la possibilité de pécher, en n'étant pas de bons maris. Mais il y en a seulement quelques-uns auxquels il est accordé de comprendre la beauté d'être exempts de sensualité et même d'un désir honnête de la femme. Et ce sont les plus saints, les plus libres, les plus angéliques sur la terre. Je parle de ceux qui se font eunuques pour le Royaume de Dieu. Parmi les hommes, il y en a qui naissent tels; d'autres que l'on rend tels. Les premiers sont une monstruosité qui doit susciter la compassion, pour les seconds c'est un abus condamnable. Mais il y a enfin la troisième catégorie: celle des eunuques volontaires qui sans se faire violence, et par conséquent avec un double mérite, savent adhérer à la demande de Dieu et vivent comme des anges pour que l'autel délaissé de la terre ait encore des fleurs et de l'encens pour le Seigneur. Ces derniers refusent de satisfaire la partie inférieure de leur être pour faire grandir la partie supérieure, par laquelle ils fleurissent au Ciel dans les parterres les plus proches du trône du Roi. Et en vérité je vous dis que ce ne sont pas des mutilés, mais des êtres doués de ce qui manque à la plupart des hommes. Non pas les objets d'un mépris imbécile, mais plutôt d'une grande vénération. Que le comprenne celui qui doit le comprendre et le respecte, s'il le peut.” Ceux qui sont mariés parmi les apôtres chuchotent entre eux. “Qu'avez-vous?” demande Jésus. “Et nous?” dit Barthélémy au nom de tous. “Nous ne savions pas cela et nous avons pris femme. Mais il nous plairait d'être comme tu dis…” “Il ne vous est pas défendu de l'être désormais. Vivez dans la continence en voyant dans votre compagne une sœur, et vous en aurez grand mérite aux yeux de Dieu. Mais hâtez le pas pour être à Pella avant la pluie.”
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/