"Lisez cette œuvre et faites-la lire"
Jésus (Chapitre 38, Volume 10 ) à propos de
l’Évangile tel qu’il m’a été révélé.

L'Évangile de la Messe Paul VI
et l’Évangile tel qu’il m’a été révélé de Maria Valtorta.
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Dimanche 24 février 2013, Deuxième dimanche de Carême

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 9,28-36.
Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il alla sur la montagne pour prier. Pendant qu'il priait, son visage apparut tout autre, ses vêtements devinrent d'une blancheur éclatante. Et deux hommes s'entretenaient avec lui : c'étaient Moïse et Élie, apparus dans la gloire. Ils parlaient de son départ qui allait se réaliser à Jérusalem. Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ; mais, se réveillant, ils virent la gloire de Jésus, et les deux hommes à ses côtés. Ces derniers s'en allaient, quand Pierre dit à Jésus : « Maître, il est heureux que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il ne savait pas ce qu'il disait. Pierre n'avait pas fini de parler, qu'une nuée survint et les couvrit de son ombre ; ils furent saisis de frayeur lorsqu'ils y pénétrèrent. Et, de la nuée, une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils, celui que j'ai choisi, écoutez-le. » Quand la voix eut retenti, on ne vit plus que Jésus seul. Les disciples gardèrent le silence et, de ce qu'ils avaient vu, ils ne dirent rien à personne à ce moment-là.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 5, Ch 37, p 248 - CD 5, piste 94 -
Qui parmi les hommes n'a jamais vu, au moins une fois, une aube sereine de mars? S'il s'en trouve quelqu'un, c'est un grand infortuné car il ignore une des grâces les plus belles de la nature, quand elle se réveille au printemps, redevenue vierge, petite fille, comme elle devait l'être au premier jour. C'est une grâce pure dans tout ce qu'elle présente, depuis les herbes nouvelles où brille la rosée, jusqu'aux fleurettes qui s'ouvrent comme des enfants qui naissent, jusqu'au premier sourire de la lumière du jour, jusqu'aux oiseaux qui s'éveillent dans un frôlement d'ailes et qui disent leur premier “cip?” interrogateur qui prélude à tous leurs discours mélodieux de la journée, jusqu'à l'odeur même de l'air qui a perdu pendant la nuit, par l'action de la rosée et l'absence de l'homme, toute souillure de poussière, de fumée et d'exhalaisons de corps humains. C'est dans cette grâce que cheminent Jésus, les apôtres et les disciples. Avec eux se trouve aussi Simon d'Alphée. Ils vont vers le sud-est, franchissant les collines qui forment une couronne autour de Nazareth, ils passent un torrent et traversent une plaine étroite entre les collines de Nazareth et des montagnes vers l'est. Ces montagnes sont précédées du cône à moitié coupé du Thabor qui me rappelle étrangement en son sommet la coiffure de nos carabiniers vue de profil. Ils le rejoignent. Jésus s'arrête et dit: “Que Pierre, Jean et Jacques de Zébédée viennent avec Moi sur la montagne. Vous autres disséminez-vous à la base en vous séparant sur les routes qui la côtoient et prêchez le Seigneur. Vers le soir, je veux être de nouveau à Nazareth. Ne vous éloignez donc pas. La paix soit avec vous.” Et s'adressant aux trois qu'il a appelés, il dit: “Allons.” Et il commence la montée sans plus se retourner en arrière et d'un pas si rapide que Pierre a du mal à le suivre. A un arrêt Pierre, rouge et en sueur, Lui demande hors d'haleine: “Mais où allons-nous? Il n'y a pas de maisons sur la montagne. Au sommet, il y a cette vieille forteresse. Veux-tu aller prêcher là?” “J'aurais pris l'autre versant, mais tu vois que je lui tourne le dos. Nous n'irons pas à la forteresse et ceux qui y sont ne nous verront même pas. Je vais m'unir à mon Père et je vous ai voulu avec Moi, parce que je vous aime. Allons, vite!” “Oh! mon Seigneur! Ne pourrions-nous marcher un peu plus doucement et parler de ce que nous avons entendu et vu hier et qui nous a tenus éveillés toute la nuit pour en parler?” “Aux rendez-vous de Dieu il faut toujours se rendre rapidement. Allons, Simon Pierre! Là-haut, je vous ferai reposer.” Et il reprend la montée… (Jésus dit: “Joignez ici la Transfiguration que tu as eue le 5 Août 1944, mais sans la dictée qui lui est jointe. Après avoir fini de copier la Transfiguration de l'an dernier, P.M. copiera ce que je te montre maintenant.”) Je suis avec mon Jésus sur une haute montagne. Avec Jésus, il y a Pierre, Jacques et Jean. Ils montent encore plus haut et le regard se porte vers des horizons ouverts dont une belle et tranquille journée permet de voir nettement les détails jusque dans les lointains. La montagne ne fait pas partie d'un ensemble montagneux comme celui de la Judée, elle s'élève isolée et, par rapport à l'endroit où nous nous trouvons, elle a l'orient en face, le nord à gauche, le sud à droite et en arrière à l'ouest la cime qui dépasse encore de quelques centaines de pas. Elle est très élevée et l'œil peut découvrir un large horizon. Le lac de Génésareth semble un morceau de ciel descendu pour s'encadrer dans la verdure, une turquoise ovale enserrée dans des émeraudes de différentes teintes, un miroir qui tremble et se ride sous un vent léger et sur lequel glissent, avec l'agilité des mouettes, les barques aux voiles tendues, légèrement penchées vers l'onde azurine, vraiment avec la grâce du vol d'un alcyon qui survole l'eau à la recherche d'une proie. Puis, voilà que de l'immense turquoise sort une veine, d'un bleu plus pâle là où la grève est plus large, et plus sombre là où les rives se rapprochent et où l'eau est plus profonde et plus sombre à cause de l'ombre qu'y projettent les arbres qui croissent vigoureux près du fleuve qui les nourrit de sa fraîcheur. Le Jourdain semble un coup de pinceau presque rectiligne dans la verdure de la plaine. Des petits villages sont disséminés à travers la plaine des deux côtés du fleuve. Quelques-uns sont tout juste une poignée de maisons, d'autres sont plus vastes, avec déjà des airs de villes. Les grand-routes sont des lignes jaunâtres dans la verdure. Mais ici, du côté de la montagne, la plaine est beaucoup mieux cultivée et plus fertile, très belle. On y voit les diverses cultures avec leurs différentes couleurs riant au beau soleil qui descend du ciel serein. Ce doit être le printemps, peut-être mars, si je tiens compte de la latitude de la Palestine, car je vois les blés déjà grands, mais encore verts, qui ondulent comme une mer glauque, et je vois les panaches des plus précoces parmi les arbres à fruits qui étendent des nuées blanches et rosées sur cette petite mer végétale, puis les prés tout en fleurs avec le foin qui a déjà poussé, dans lesquels les brebis qui paissent semblent des tas de neige amoncelée un peu partout sur la verdure. Tout à côté de la montagne, sur des collines qui en forment la base, des collines basses et de peu d'étendue, se trouvent deux petites villes, l'une vers le sud et l'autre vers le nord. La plaine très fertile s'étend particulièrement et avec plus d'ampleur vers le sud. Jésus, après un court arrêt à l'ombre d'un bouquet d'arbres, qu'il a certainement accordé par pitié pour Pierre qui dans les montées fatigue visiblement, reprend l'ascension. Il va presque sur la cime, là où se trouve un plateau herbeux que limite un demi-cercle d'arbres du côté de la côte. “Reposez-vous, amis, je vais là-bas pour prier” et il montre de la main un énorme rocher, un rocher qui affleure de la montagne et qui se trouve par conséquent non vers la côte mais vers l'intérieur, vers le sommet. Jésus s'agenouille sur l'herbe et appuie sa tête et ses mains au rocher, dans la pose qu'il aura aussi dans sa prière au Gethsémani. Le soleil ne le frappe pas, car la cime Lui donne de l'ombre. Mais le reste de l'emplacement couvert d'herbe est tout égayé par le soleil jusqu'à la limite de l'ombre du bouquet d'arbres sous lequel se sont assis les apôtres. Pierre enlève ses sandales, en secoue la poussière et les petits cailloux et il reste ainsi, déchaussé, ses pieds fatigués dans l'herbe fraîche, presque allongé, la tête sur une touffe d'herbe qui dépasse et lui sert d'oreiller. Jacques l'imite, mais pour être plus à l'aise, il cherche un tronc d'arbre pour s'y appuyer le dos couvert de son manteau. Jean reste assis et observe le Maître. Mais le calme de l'endroit, le petit vent frais, le silence et la fatigue viennent aussi à bout de lui, et sa tête tombe sur la poitrine et les paupières sur ses yeux. Aucun des trois ne dort profondément, mais ils sont sous le coup de cette somnolence estivale qui les étourdit. Ils sont éveillés par une clarté si vive qu'elle fait évanouir celle du soleil et qui se propage et pénètre jusque sous la verdure des buissons et des arbres sous lesquels ils se sont installés. Ils ouvrent leurs yeux étonnés et ils voient Jésus transfiguré. Il est maintenant tel que je le vois dans les visions du Paradis, naturellement sans les Plaies et sans la bannière de la Croix, mais la majesté du visage et du corps est pareille, pareille en est la clarté et pareil le vêtement qui est passé d'un rouge foncé à un tissu immatériel de diamant et de perles qui est son vêtement au Ciel. Son visage est un soleil qui émet une lumière sidérale, mais très intense, et ses yeux de saphir y rayonnent. Il semble encore plus grand, comme si sa gloire avait augmenté sa taille. Je ne saurais dire si la clarté, qui rend phosphorescent même le plateau, provient toute entière de Lui ou bien si à sa clarté propre se mélange toute celle qu'a concentrée sur son Seigneur toute la lumière qui existe dans l'Univers et dans les Cieux. Je sais que c'est quelque chose d'indescriptible. Jésus est maintenant debout, je dirais même qu'il est au-dessus de la terre car entre Lui et la verdure du pré il y a une sorte de vapeur lumineuse, un espace fait uniquement de lumière et sur lequel il semble qu'il se dresse. Mais elle est si vive que je pourrais me tromper et l'impossibilité de voir le vert de l'herbe sous les pieds de Jésus pourrait venir de cette lumière intense qui vibre et produit des ondes, comme on le voit parfois dans les incendies. Des ondes, ici, d'une couleur blanche incandescente. Jésus reste le visage levé vers le ciel et il sourit à une vision qui le transporte. Les apôtres en ont presque peur, et ils l'appellent, car il ne leur semble plus que ce soit leur Maître tant il est transfiguré. “Maître! Maître!” appellent-ils doucement mais d'une voix angoissée. Lui n'entend pas. “Il est en extase” dit Pierre tout tremblant. “Que peut-il bien voir?” Les trois se sont levés. Ils voudraient s'approcher de Jésus, mais ils ne l'osent pas. La lumière augmente encore avec deux flammes qui descendent du ciel et se placent aux côtés de Jésus. Quand elles sont arrêtées sur le plateau, leur voile s'ouvre et il en sort deux personnages majestueux et lumineux. L'un est plus âgé, au regard perçant et sévère et avec une longue barbe séparée en deux. De son front partent des cornes de lumière qui m'indiquent que c'est Moïse. L'autre est plus jeune, amaigri, barbu et poilu, à peu près comme le Baptiste auquel je dirais qu'il ressemble pour la taille, la maigreur, la conformation et la sévérité. Alors que la lumière de Moïse est d'une blancheur éclatante comme celle de Jésus, surtout pour les rayons du front, celle qui émane d'Élie ressemble à la flamme vive du soleil. Les deux Prophètes prennent une attitude respectueuse devant leur Dieu Incarné et bien que Jésus leur parle familièrement ils n'abandonnent pas leur attitude respectueuse. Je ne comprends pas un mot de ce qu'ils disent. Les trois apôtres tombent à genoux, tremblants, le visage dans les mains. Ils voudraient regarder, mais ils ont peur. Finalement Pierre parle: “Maître, Maître! Écoute-moi.” Jésus tourne les yeux en souriant vers son Pierre qui s'enhardit et dit: “C'est beau d'être ici avec Toi, Moïse et Élie. Si tu veux, nous faisons trois tentes pour Toi, pour Moïse et pour Élie, et nous nous tiendrons ici pour vous servir…” Jésus le regarde encore et il sourit plus vivement. Il regarde aussi Jacques et Jean, d'un regard qui les embrasse avec amour. Moïse aussi et Élie regardent fixement les trois. Leurs yeux étincellent. Ce doit être comme des rayons qui pénètrent les cœurs. Les apôtres n'osent pas dire autre chose. Effrayés, ils se taisent. Ils semblent un peu ivres et comme stupéfaits. Mais quand un voile qui n'est pas un nuage ni du brouillard, qui n'est pas un rayon, enveloppe et sépare les Trois glorieux derrière un écran encore plus brillant que celui qui les entourait déjà et les cache à la vue des trois, une Voix puissante et harmonieuse vibre et remplit d'elle-même tout l'espace, les trois tombent le visage contre l'herbe. “Celui-ci est mon Fils Bien-Aimé, en qui Je me suis complu. Écoutez-le.” Pierre, en se jetant à plat ventre, s'écrie: “Miséricorde pour moi, pécheur! C'est la Gloire de Dieu qui descend!” Jacques ne souffle mot. Jean murmure avec un soupir, comme s'il allait s'évanouir: “Le Seigneur parle!” Personne n'ose relever la tête, même quand le silence est redevenu absolu. Ils ne voient donc pas non plus le retour de la lumière à son état naturel de lumière solaire pour montrer Jésus resté seul et redevenu le Jésus habituel dans son vêtement rouge. Il marche vers eux en souriant, il les secoue, les touche et les appelle par leurs noms. “Levez-vous! C'est Moi. Ne craignez pas” dit-il, car les trois n'osent pas lever le visage et invoquent la miséricorde de Dieu sur leurs péchés, craignant que ce soit l'Ange de Dieu qui veut les montrer au Très-haut. “Levez-vous, donc. Je vous le commande” répète Jésus avec autorité. Eux lèvent le visage et ils voient Jésus qui sourit. “Oh! Maître, mon Dieu!” s'écrie Pierre. “Comment ferons-nous pour vivre auprès de Toi, maintenant que nous avons vu ta Gloire? Comment ferons-nous pour vivre parmi les hommes et nous, hommes pécheurs, maintenant que nous avons entendu la Voix de Dieu?” “Vous devrez vivre auprès de Moi et voir ma gloire jusqu'à la fin. Soyez-en dignes car le temps est proche. Obéissez au Père qui est le mien et le vôtre. Retournons maintenant parmi les hommes, parce que je suis venu pour rester parmi eux et les amener à Dieu. Allons. Soyez saints en souvenir de cette heure, soyez forts et fidèles. Vous aurez part à ma gloire la plus complète. Mais ne parlez pas maintenant de ce que vous avez vu, à personne, pas même à vos compagnons. Quand le Fils de l'homme sera ressuscité d'entre les morts, et retourné dans la gloire de son Père, alors vous parlerez. Parce qu'alors il faudra croire pour avoir part à mon Royaume.” “Mais Élie ne doit-il pas venir afin de préparer à ton Royaume? Les rabbis le disent.” “Élie est déjà venu et il a préparé les voies au Seigneur. Tout arrive comme il a été révélé. Mais ceux qui enseignent la Révélation ne la connaissent pas, ne la comprennent pas. Ils ne voient pas et ils ne reconnaissent pas les signes des temps et les envoyés de Dieu. Élie est revenu une première fois. Il reviendra une seconde fois quand les derniers temps seront proches pour préparer les derniers à Dieu. Mais maintenant il est venu pour préparer les premiers au Christ, et les hommes n'ont pas voulu le reconnaître, ils l'ont tourmenté et mis à mort. Ils feront la même chose au Fils de l'homme car les hommes ne veulent pas reconnaître ce qui est leur bien.” Les trois penchent la tête, pensifs et tristes, et ils descendent par le chemin par où ils sont montés avec Jésus. … Et c'est encore Pierre qui dit, dans une halte à mi-chemin: “Ah! Seigneur! Je dis moi aussi comme ta Mère hier: "Pourquoi nous as-tu fait cela?" et je dis aussi: "Pourquoi nous as-tu dit cela?" Tes dernières paroles ont effacé de nos cœurs la joie de la vue glorieuse! C'est une grande journée de peur que celle-ci! Ce qui nous a d'abord effrayé, c'est la grande lumière qui nous a éveillés, plus forte que si la montagne avait brûlé, ou que si la lune était descendue pour rayonner sur le plateau, sous nos yeux; puis ton aspect et ta façon de te détacher du sol, comme si tu allais t'envoler. J'ai eu peur que Toi, dégoûté des iniquités d'Israël, tu ne retournes aux Cieux, peut-être sur l'ordre du Très-haut. Puis j'ai eu peur de voir apparaître Moïse que les gens de son temps ne pouvaient regarder sans voile tant resplendissait sur son visage le reflet de Dieu, et c'était un homme, et maintenant c'est un esprit bienheureux et enflammé de Dieu, et Élie… Miséricorde divine! J'ai cru être arrivé à mon dernier moment, et tous les péchés de ma vie, depuis le temps où tout petit je volais des fruits dans le garde-manger du voisin, jusqu'au dernier quand je t'ai mal conseillé ces derniers jours, tous me sont venus à l'esprit. Avec quel tremblement je m'en suis repenti! Puis il m'a semblé que ces deux justes m'aimaient… et j'ai osé parler. Mais même leur amour me faisait peur car je ne mérite pas l'amour de pareils esprits. Et après… et après!… La peur des peurs! La voix de Dieu!… Jéhovah qui a parlé! À nous! Il nous a dit: "Écoutez-le" Toi. Et Il t'a proclamé: "Son Fils Bien-Aimé en qui Il se complaît". Quelle peur! Jéhovah!… à nous!… Certainement il n'y a que ta force qui nous a gardés en vie!… Quand tu nous as touchés et tes doigts brûlaient comme des pointes de feu, j'ai eu la dernière épouvante. J'ai cru que c'était l'heure du jugement et que l'Ange me touchait pour me prendre l'âme et la porter au Très-haut… Mais comment ta Mère a-t-elle fait pour voir… pour entendre… pour vivre, en somme, cette heure dont tu as parlé hier, sans mourir, elle qui était seule, jeune, sans Toi?” “Marie, la Sans Tache, ne pouvait avoir peur de Dieu. Eve n'en eut pas peur tant qu'elle fut innocente. Et il y avait Moi. Moi, le Père et l'Esprit, Nous, qui sommes au Ciel, sur la terre et en tout lieu, et qui avions notre Tabernacle dans le cœur de Marie” dit doucement Jésus. “Quelle chose! Quelle chose!… Mais après tu as parlé de mort… Et toute joie est finie… Mais pourquoi justement à nous trois tout cela? Ce n'était pas bien de la donner à tous cette vision de ta gloire?” “C'est justement parce que vous vous évanouissez en entendant parler de la mort, et mort par supplice, du Fils de l'homme, que l'Homme-Dieu a voulu vous fortifier pour cette heure et pour toujours, par la connaissance anticipée de ce que je serai après la Mort. Rappelez-vous tout cela pour le dire en son temps… Avez-vous compris?” “Oh! oui, Seigneur. Il n'est pas possible d'oublier, et ce serait inutile de le raconter. Ils diraient que nous sommes "ivres".” Ils reprennent leur marche vers la vallée mais, arrivés à un certain endroit, Jésus tourne par un sentier rapide en direction d'Endor, c'est-à-dire du côté opposé à celui où il a quitté les disciples. “Nous ne les trouverons pas” dit Jacques. “Le soleil commence à descendre. Ils seront en train de se rassembler en t'attendant à l'endroit où tu les as quittés.” “Viens et n'aie pas de sottes pensées.” En effet, au moment où le maquis fait place à une prairie qui descend en pente douce pour arriver à la grand-route, ils voient la masse des disciples accrue de voyageurs curieux, de scribes venus de je ne sais où, qui s'agitent au pied de la montagne. “Hélas! Des scribes!… Et ils discutent déjà!” dit Pierre en les montrant du doigt. Et il descend les derniers mètres à contrecœur. Mais ceux qui sont en bas les ont vus et se les montrent, et puis se mettent à courir vers Jésus en criant: “Comment donc, Maître, de ce côté? Nous allions venir à l'endroit convenu, mais les scribes nous ont retenus par des discussions, et un père angoissé par des supplications.” “De quoi discutiez-vous?” “Pour un possédé. Les scribes se sont moqués de nous parce que nous n'avons pas pu le délivrer. Judas de Kériot a essayé encore, c'était pour lui un point d'honneur, mais inutilement. Alors nous leur avons dit: "Mettez-vous y vous". Ils ont répondu: "Nous ne sommes pas des exorcistes". Par hasard il est passé des gens qui venaient de Caslot-Thabor, parmi lesquels se trouvaient deux exorcistes. Mais aucun résultat. Voici le père qui vient te prier. Écoute-le.” En effet un homme s'avance en suppliant et il s'agenouille devant Jésus qui est resté sur le pré en pente, de sorte qu'il est au-dessus du chemin au moins de trois mètres et qu'il est bien visible pour tous, par conséquent. “Maître” Lui dit l'homme “je suis allé avec mon fils à Capharnaüm pour te chercher. Je t'amenais mon malheureux fils pour que tu le délivres, Toi qui chasses les démons et guéris toutes sortes de maladies. Il est pris souvent par un esprit muet. Quand il le prend, il ne peut que pousser des cris rauques comme une bête qui s'étrangle. L'esprit le jette à terre, et lui se roule en grinçant des dents, en écumant comme un cheval qui ronge le mors, et il se blesse ou risque de mourir noyé ou brûlé, ou bien écrasé, car l'esprit plus d'une fois l'a jeté dans l'eau, dans le feu ou en bas des escaliers. Tes disciples ont essayé, mais n'ont pas pu. Oh! Seigneur plein de bonté! Pitié pour moi et pour mon enfant!” Jésus flamboie de puissance pendant qu'il crie: “O génération perverse, ô foule satanique, légion rebelle, peuple d'Enfer incrédule et cruel, jusqu'à quand devrai-je rester à ton contact? Jusqu'à quand devrai-je te supporter?” Il est imposant si bien qu'il se fait un silence absolu et que cessent les railleries des scribes. Jésus dit au père: “Lève-toi et amène-moi ton fils.” L'homme s'en va et revient avec d'autres hommes, au milieu desquels se trouve un garçon d'environ douze-quatorze ans. Un bel enfant, mais au regard un peu hébété comme s'il était abasourdi. Sur le front rougit une longue blessure et plus bas se trouve la trace blanche d'une cicatrice ancienne. Dès qu'il voit Jésus qui le fixe de ses yeux magnétiques, il pousse un cri rauque et il est pris par des contorsions convulsives de tout le corps, alors qu'il tombe à terre en écumant et en roulant les yeux, de sorte que l'on voit seulement le blanc des yeux, alors qu'il se roule par terre dans la convulsion caractéristique de l'épilepsie. Jésus s'avance de quelques pas pour être près de lui, et il dit: “Depuis quand cela arrive-t-il? Parle fort pour que tout le monde entende.” L'homme, en criant, pendant que le cercle de la foule se resserre et que les scribes se placent plus haut que Jésus pour dominer la scène, dit: “Depuis son enfance, je te l'ai dit: souvent il tombe dans le feu, dans l'eau, en bas des escaliers et des arbres, parce que l'esprit l'assaille à l'improviste et le flanque ainsi pour en venir à bout. Il est tout couvert de cicatrices et de brûlures. C'est beaucoup s'il n'est pas resté aveugle par les flammes du foyer. Aucun médecin, aucun exorciste n'a pu le guérir, ni non plus tes disciples. Mais Toi, si comme je le crois fermement, tu peux quelque chose, aie pitié de nous et secours-nous.” “Si tu peux le croire, tout m'est possible, car tout est accordé à celui qui croit.” “Oh! Seigneur, si je crois! Mais si encore ma foi n'est pas suffisante, augmente ma foi, Toi, pour qu'elle soit complète et obtienne le miracle” dit l'homme en pleurant, agenouillé près de son fils plus que jamais en convulsions. Jésus se redresse, recule deux pas, et pendant que la foule resserre plus que jamais le cercle, il crie à haute voix: “Esprit maudit qui rends l'enfant sourd et muet et le tourmentes, je te le commande: sors de lui, et n'y rentre jamais plus!” L'enfant, tout en restant couché sur le sol, fait des sauts effrayants, s'arc-boutant et poussant des cris inhumains, puis, après un dernier sursaut par lequel il se retourne à plat ventre en se frappant le front et la bouche contre une pierre qui dépasse de l'herbe et qui se rougit de sang, il reste immobile. “Il est mort!” crient plusieurs. “Pauvre enfant!”, “Pauvre père!” disent, en les plaignant, les meilleurs. Et les scribes railleurs: “Il t'a bien servi le Nazaréen!”, ou bien: “Maître, comment se fait-il? Cette fois Belzébuth te fait faire piètre figure…” et ils rient haineusement. Jésus ne répond à personne, pas même au père qui a retourné son fils et lui essuie le sang de son front et de ses lèvres blessés, en gémissant et en appelant Jésus. Mais le Maître se penche et il prend l'enfant par la main. Et celui-ci ouvre les yeux en poussant un soupir, comme s'il s'éveillait d'un rêve, il s'assied et sourit. Jésus l'attire à Lui, le fait mettre debout, et le remet au père, pendant que la foule crie enthousiasmée et que les scribes s'enfuient, poursuivis par les railleries de la foule… “Et maintenant allons” dit Jésus à ses disciples. Et après avoir congédié la foule, il contourne la montagne en se dirigeant vers la route déjà faite le matin. Jésus dit: “Je t'ai préparé à méditer ma Gloire. Demain (fête de la Transfiguration) l'Église la célèbre. Mais je veux que mon petit Jean la voie dans sa vérité pour la mieux comprendre. Je ne te choisis pas seulement pour connaître les tristesses de ton Maître et ses douleurs. Celui qui sait rester avec Moi dans la douleur doit prendre part avec Moi à ma joie. Je veux que toi, devant ton Jésus qui se montre à toi, tu aies les mêmes sentiments d'humilité et de repentir que mes apôtres. Jamais d'orgueil. Tu serais punie en me perdant. Un continuel souvenir de ce que je suis Moi, et de ce que tu es, toi. Une continuelle pensée de tes manquements et de ma perfection pour avoir un cœur lavé par la contrition. Mais, en même temps, aussi une si grande confiance en Moi. J'ai dit: "Ne craignez pas. Levez-vous. Allons. Allons parmi les hommes car je suis venu pour rester avec eux. Soyez saints, forts et fidèles en souvenir de cette heure". Je le dis aussi à toi et à tous mes préférés parmi les hommes, à ceux qui me possèdent d'une manière spéciale. Ne craignez rien de Moi. Je me montre pour vous élever non pour vous réduire en cendres. Levez-vous: que la joie du don vous donne la vigueur et ne vous engourdisse pas dans la jouissance du quiétisme en vous croyant déjà sauvés parce que je vous ai montré le Ciel. Allons ensemble parmi les hommes. Je vous ai invités à des œuvres surhumaines par des visions surhumaines et des instructions, pour que vous puissiez m'aider davantage. Je vous associe à mon œuvre. Mais moi, je n'ai pas connu et je ne connais pas de repos. Car le Mal ne se repose jamais et le Bien doit être toujours actif pour annuler le plus possible le travail de l'Ennemi. Nous nous reposerons quand le Temps sera accompli. Maintenant il faut marcher inlassablement, travailler continuellement, se consumer sans se lasser pour la moisson de Dieu. Que mon contact continuel vous sanctifie, que mes instructions continuelles vous fortifient, que mon amour de prédilection vous rende fidèles contre toute embûche. Ne soyez pas comme les anciens rabbins qui enseignaient la Révélation et puis n'y croyaient pas, au point de ne pas reconnaître les signes des temps et les envoyés de Dieu. Reconnaissez les précurseurs du Christ dans son second avènement puisque les forces de l'Antéchrist sont en marche et, en faisant exception à la mesure que je me suis imposée, car je sais que vous buvez certaines vérités non par esprit surnaturel mais par soif de curiosités humaines, je vous dis en vérité que ce qu'un grand nombre croiront une victoire sur l'Antéchrist, une paix désormais prochaine, ce ne sera qu'une halte pour donner le temps à l'Ennemi du Christ de se retremper, de guérir ses blessures, de réunir son armée pour une lutte plus cruelle. Reconnaissez, vous qui êtes les "voix" de votre Jésus, du Roi des rois, du Fidèle et du Véridique qui juge et combat avec justice et sera le Vainqueur de la Bête et de ses serviteurs et prophètes, reconnaissez votre Bien et suivez-le toujours. Que nulle apparence trompeuse ne vous séduise et que nulle persécution ne vous abatte. Que votre "voix" dise mes paroles. Que votre vie soit pour cette œuvre. Et si vous avez sur la terre le même sort que le Christ, que son Précurseur et qu'Élie, soit sanglant ou sort tourmenté par des tortures morales, souriez à votre sort à venir et assuré qui vous sera commun avec celui du Christ, de son Précurseur et de son Prophète. Égal dans le travail, dans la douleur, dans la gloire. Ici-bas Moi, Maître et Exemple. Là-haut, Moi Récompense et Roi. Me posséder sera votre béatitude. Ce sera oublier la douleur. Ce sera ce que toute révélation est encore insuffisante à vous faire comprendre car la joie de la vie future est trop au-dessus des possibilités imaginatives de la créature encore unie à la chair.”

INSTRUCTIONS AUX DISCIPLES APRÈS LA TRANSFIGURATION
Ils sont maintenant de nouveau dans la maison de Nazareth et même, pour être plus précis, ils sont dispersés sur le monticule des oliviers en attendant de se séparer pour le repos. Ils ont allumé un petit feu pour éclairer la nuit car c'est déjà le soir, et la lune se lève tard. Mais la soirée est tiède, “presque trop” disent les pêcheurs qui prévoient des pluies prochaines, et il est beau d'être là, tous unis, les femmes dans le jardin fleuri autour de Marie, les hommes là-haut et, sur le faîte du talus de manière à être avec ceux-ci et celles-là, Jésus qui répond à l'un ou l'autre pendant que les femmes écoutent attentivement. On doit avoir parlé du lunatique guéri au pied de la montagne et les commentaires durent encore. “Il a vraiment fallu que ce soit Toi!” s'exclame le cousin Simon. “Oh! mais même en voyant que leurs exorcistes ne pouvaient rien, tout en reconnaissant qu'ils avaient employé les formules les plus fortes, le miracle ne les a pas persuadés, ces crécerelles!” dit en hochant la tête le passeur Salomon. “Et même en disant aux scribes leurs propres conclusions, on ne les persuaderait pas.” “Oui! Mais il me semblait qu'ils parlaient bien, n'est-ce pas?” demande quelqu'un que je ne connais pas. “Très bien. Ils ont exclu tout sortilège du démon dans le pouvoir de Jésus, en disant qu'ils s'étaient sentis envahis par une paix profonde quand le Maître a fait le miracle, alors que, disaient-ils, que quand il sort sous l'influence d'un pouvoir mauvais ils en éprouvent une sorte de souffrance” répond Hermas. “Cependant, hein? Il était fort l'esprit! Il ne voulait pas s'en aller! Mais pourquoi ne le tenait-il pas toujours? C'était un esprit qui avait été chassé, qui était perdu, ou bien l'enfant est assez saint pour le chasser par lui-même?” demande un autre disciple dont je ne connais pas le nom. Jésus répond spontanément: “J'ai plusieurs fois expliqué que toute maladie, étant un tourment et un désordre, peut cacher Satan et que Satan peut se cacher dans une maladie, s'en servir, la créer pour tourmenter et faire blasphémer Dieu. L'enfant était un malade, pas un possédé. Une âme pure. C'est pour cela que je l'ai délivrée, avec tant de joie, du démon très rusé qui voulait la dominer au point de la rendre impure.” “Et pourquoi, alors, si c'était une simple maladie, n'avons-nous pas réussi?” demande Judas de Kériot. “Oui! On comprend que les exorcistes ne pouvaient rien si ce n'était pas un possédé! Mais nous…” observe Thomas. Et Judas de Kériot, qui ne digère pas l'échec d'avoir essayé plusieurs fois sur l'enfant en obtenant seulement de le faire tomber dans l'agitation sinon dans des convulsions, dit: “Mais avec nous il devenait pire. Tu te souviens, Philippe? Toi qui m'aidais, tu as entendu et vu les moqueries qu'il m'envoyait. Il a été jusqu'à me dire: "Va-t'en! Entre toi et moi, le plus démon, c'est toi". Ce qui a fait rire les scribes derrière moi.” “Et cela t'a déplu?” demande Jésus comme avec négligence. “Certainement! Ce n'est pas beau d'être bafoué et ce n'est pas utile quand on est de tes disciples. On y perd son autorité.” “Quand on a Dieu avec soi, on ne manque pas d'influence, même si tout le monde vous raille, Judas de Simon.” “C'est bien. Mais pourtant Toi augmente la puissance, au moins en nous les apôtres, pour que certains échecs ne se produisent plus.” “Il n'est pas juste et il ne serait pas utile que j'augmente votre pouvoir. Vous devez agir par vous-mêmes, pour réussir. C'est à cause de votre insuffisance que vous ne réussissez pas, et aussi parce que vous avez diminué ce que je vous avais donné par des dispositions qui ne sont pas saintes. Vous avez voulu les ajouter en espérant des triomphes plus spectaculaires.” “C'est pour moi que tu le dis, Seigneur?” demande l'Iscariote. “Tu dois savoir si tu le mérites. Moi, je parle pour tous.” Barthélémy demande: “Mais alors que faut-il avoir pour vaincre ces démons?” “La prière et le jeûne. Il ne faut pas autre chose. Priez et jeûnez. Et non seulement pour la chair. Car il convient que votre orgueil ait jeûné de satisfactions. L'orgueil, quand on le satisfait, rend l'esprit et l'âme apathiques, et devient tiède, inerte l'oraison, de même que le corps repu est somnolent et lourd. Et maintenant allons, nous aussi, prendre un juste repos. Demain, à l'aube, que tous, sauf Manaën et les disciples bergers, soient sur la route de Cana. Allez. La paix soit avec vous.” Mais ensuite il retient Isaac et Manaën et leur donne des instructions particulières pour le lendemain, jour de départ pour les femmes disciples et Marie, qui avec Simon d'Alphée et Alphée de Sara commencent le pèlerinage pascal. “Vous passerez par Esdrelon pour que Margziam voie le vieillard. Vous donnerez aux paysans la bourse que je vous ai fait donner par Judas de Kériot. Et pendant le voyage, vous secourrez les pauvres que vous rencontrerez avec l'autre bourse que je vous ai donnée tout à l'heure. Arrivés à Jérusalem, allez à Béthanie, et dites de m'attendre pour la nouvelle lune de Nisan. Je pourrai tarder très peu à partir de cette date. Je vous confie la personne qui m'est la plus chère et les femmes disciples. Mais je suis tranquille, elles seront en sécurité. Allez. Nous nous reverrons à Béthanie et nous resterons longtemps ensemble.” Il les bénit, et pendant qu'ils s'éloignent dans la nuit, il bondit dans le jardin, et il entre dans la maison où déjà se trouvent les femmes disciples et sa Mère, qui avec Margziam sont en train de serrer les cordons des sacs de voyage et de tout ranger pour la durée de l'absence qui n'est pas connue.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 17 février 2013, Premier dimanche de Carême

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 4,1-13.
Après son baptême, Jésus, rempli de l'Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain ; il fut conduit par l'Esprit à travers le désert où, pendant quarante jours, il fut mis à l'épreuve par le démon. Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim. Le démon lui dit alors : « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. » Jésus répondit : « Il est écrit : Ce n'est pas seulement de pain que l'homme doit vivre. » Le démon l'emmena alors plus haut, et lui fit voir d'un seul regard tous les royaumes de la terre. Il lui dit : « Je te donnerai tout ce pouvoir, et la gloire de ces royaumes, car cela m'appartient et je le donne à qui je veux. Toi donc, si tu te prosternes devant moi, tu auras tout cela. » Jésus lui répondit : « Il est écrit : Tu te prosterneras devant le Seigneur ton Dieu, et c'est lui seul que tu adoreras. » Puis le démon le conduisit à Jérusalem, il le plaça au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi à ses anges l'ordre de te garder ; et encore : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » Jésus répondit : « Il est dit : Tu ne mettras pas à l'épreuve le Seigneur ton Dieu. » Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations, le démon s'éloigna de Jésus jusqu'au moment fixé.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 2, Ch 5, p 22 - CD 2 (1er cd), piste 6
Je vois la solitude pierreuse déjà vue à ma gauche dans la vision du Baptême de Jésus au Jourdain. Cependant, je dois y avoir pénétré profondément, parce que, en fait, je ne vois plus le beau fleuve aux eaux lentes et azurées ni la veine verte qui le côtoie sur ses deux rives, alimentée par cette artère aquatique. Ici, rien que la solitude, des pierres, une terre brûlée, réduite à l’état de poussière jaunâtre qu’à chaque instant le vent soulève en petits tourbillons. On dirait le souffle dune bouche fiévreuse tant ils sont secs et brûlants, torturants aussi pour la poussière qu’ils entraînent avec eux dans le nez et la gorge. Çà et là, très rares, des petits buissons épineux dont on ne sait comment ils peuvent résister dans cette désolation. On dirait quelques rares touffes de cheveux sur le crâne d’un homme chauve. Au-dessus, un ciel impitoyablement azuré; en bas le sol aride, autour, des rochers et le silence. C’est tout ce que je vois comme nature. Un énorme rocher forme un embryon de grotte. Assis sur une roche traînée à l’intérieur, Jésus se tient adossé à la paroi. Il s’y repose du soleil brûlant. Celui qui m’avertit intérieurement m’indique que cette roche sur laquelle il est assis lui sert aussi d’agenouilloir et d’oreiller quand il prend quelques heures de repos, enroulé dans son manteau à la lueur des étoiles et dans l’air froid de la nuit. De fait, là tout près, se trouve la besace que je lui ai vu prendre à son départ de Nazareth. C’est tout son avoir et comme elle est flasque, je comprends qu’elle est vide du peu de nourriture qu’y avait mise Marie. Jésus est très maigre et pâle. Il est assis avec les coudes appuyés sur les genoux et les avant-bras portés en avant, les mains jointes avec les doigts entrelacés. Il médite. De temps à autre il lève son regard et le promène alentour et regarde le soleil presque au zénith dans le ciel azuré. De temps en temps et en particulier après avoir regardé les alentours et levé les yeux vers la lumière du soleil, il ferme les yeux et s’appuie sur le rocher qui lui sert d’abri, comme pris de vertige. Je vois apparaître l’horrible gueule de Satan. Il ne se présente pas sous la forme où nous nous le représentons avec cornes, queue, etc. etc. On dirait un Bédouin enveloppé dans son habit et son manteau qui semble un domino de mascarade. Sur la tête, le turban dont les pans lui descendent jusqu’aux épaules pour les abriter, et sur les côtés du visage, de sorte que de ce dernier on ne voit qu’un triangle étroit, très brun avec des lèvres minces et tordues, des yeux très noirs et renfoncés, d’où sortent des éclairs magnétiques. Deux pupilles qui te pénètrent jusqu’au fond du cœur où on ne lit rien, ou une seule parole: mystère. Le contraire de l’œil de Jésus qui vous fascine lui aussi par ses effluves magnétiques qui vous pénètrent jusqu’au cœur mais où on lit aussi que dans son cœur il n’y a que bonté et amour pour toi. Œil de Jésus est pour l’âme une caresse. Œil de Satan est un double poignard qui vous perce et vous brûle. Il s’approche de Jésus: “Tu es seul?” Jésus le regarde sans répondre. “Comment es-tu arrivé ici? Tu t’es perdu?” Jésus le regarde de nouveau et se tait. “Si j’avais de l’eau dans ma gourde, je t’en donnerais. Mais je n’en ai pas. Mon cheval est crevé et je me dirige à pied vers le gué. Là je boirai et je trouverai quelqu’un qui me donne un pain. Je connais la route. Viens avec moi, je te conduirai.” Jésus ne lève plus les yeux. “Tu ne réponds pas? Sais-tu que si tu restes ici tu vas mourir? Déjà le vent se lève. Il va y avoir la tempête. Viens.” Jésus serre les mains dans une muette prière. “Ah! C’est donc bien toi? Depuis le temps que je te cherche! Et maintenant, cela fait si longtemps que je t’observe. Depuis le moment où tu as été baptisé. Tu appelles l’Éternel? Il est bien loin. Maintenant tu es sur terre et au milieu des hommes. Et chez les hommes, c’est moi qui suis roi. Pourtant, tu me fais pitié et je veux t’aider parce que tu es bon et que tu es venu te sacrifier, pour rien. Les hommes te haïront à cause de ta bonté. Ils ne comprennent que or et mangeaille et jouissance. Sacrifice, souffrance, obéissance sont pour eux des paroles mortes, plus mortes que cette terre-ci et ses alentours. Ils sont plus arides encore que cette poussière. Il n’est que le serpent pour se cacher ici en attendant de mordre et aussi le chacal pour te mettre en pièces. Allons, viens. Ils ne méritent pas que l’on souffre pour eux. Je les connais mieux que toi.” Satan s’est assis en face de Jésus. Il le fouille de son regard terrible, et sourit de sa bouche de serpent. Jésus se tait toujours et prie mentalement. “Tu te défies de moi. Tu as tort. Je suis la sagesse de la terre. Je puis te servir de maître pour t’aider à triompher. Vois: l’important, c’est de triompher. Puis, quand on s’est imposé au monde et quand on l’a séduit, alors on le mène où l’on veut. Mais d’abord, il faut être comme il leur plaît, comme eux, les séduire en leur faisant croire que nous les admirons et que nous les suivons dans leurs pensées. Tu es jeune et beau. Commence par la femme. C’est toujours par elle qu’on doit commencer. Je me suis trompé en amenant la femme à la désobéissance. J’aurais dû la conseiller d’une autre manière. J’en aurais fait un meilleur instrument et j’aurais vaincu Dieu. J’ai été trop pressé. Mais Toi! Je t’enseigne car il y a eu un jour où je t’ai regardé avec une joie angélique et un reste de cet amour est demeuré en moi. Mais Toi, écoute-moi et profite de mon expérience. Donne-toi une compagne. Où Toi, tu ne réussiras pas, elle réussira. Tu es le nouvel Adam: Tu dois avoir ton Eve. Et puis, comment peux-tu comprendre et guérir les maladies des sens, si tu ne sais pas ce que c’est. Ne sais-tu pas que la femme est le noyau d’où naît la plante de la passion et de l’orgueil? Pourquoi l’homme veut-il régner? Pourquoi veut-il être riche, puissant? Pour posséder la femme. Elle est comme l’alouette. Elle a besoin d’un scintillement qui l’attire. L’or et la domination sont les deux faces du miroir qui attire les femmes et la cause des maux du monde. Regarde: derrière mille délits d’apparences diverses il y en a neuf cent, au moins, qui ont leur racine dans la faim de la possession de la femme où dans la volonté d’une femme brûlée d’un désir que l’homme ne satisfait pas encore ou ne satisfait plus. Vas vers la femme si tu veux savoir ce qu’est la vie et après, seulement tu sauras soigner et guérir les maux de l’humanité. Elle est belle, tu sais, la femme! Il n’est rien de plus beau au monde. L’homme possède la pensée et la force. Mais la femme! Sa pensée est un parfum, son contact est caresse de fleurs. Sa grâce est un vin enivrant, sa faiblesse est comme un écheveau de soie ou les boucles frisées d’un bébé entre les mains de l’homme. Sa caresse est une force qui se communique à la nôtre et l’enflamme. La souffrance disparaît, et la fatigue, et les soucis quand il se pose auprès une femme. Elle est entre nos bras comme un bouquet de fleurs. Mais, imbécile que je suis! Tu as faim et je te parle de femme. Ta vigueur est épuisée. Pour cette raison, ce parfum de la terre, cette fleur de la création, ce fruit qui donne et suscite l’amour te paraît sans valeur. Mais regarde ces pierres, comme elles sont rondes et polies, dorées sous les rayons du soleil couchant. Ne dirait-on pas des pains? Toi, Fils de Dieu, Tu n’as qu’à dire: "Je le veux", pour qu’elles deviennent un pain odorant, comme celui qu’à cette heure les ménagères tirent du four pour le repas de la famille. Et ces acacias si arides, si Tu le veux, ne peuvent-ils pas se couvrir de fruits délicieux, de dattes sucrées comme le miel? Rassasie-toi, Fils de Dieu. Tu es le Maître de la terre. Elle se penche pour se mettre à tes pieds et apaiser ta faim. Tu vois comme tu pâlis et chancelles, rien qu’à entendre parler de pain. Pauvre Jésus! Es-tu affaibli au point de ne plus pouvoir commander au miracle? Veux-tu que je le fasse pour Toi? Je ne suis pas à ton niveau, mais je puis faire quelque chose. Je me priverai pendant un an de ma force, je la rassemblerai toute, mais je veux te servir parce que Tu es bon et que je me souviens toujours que Tu es mon Dieu, même si maintenant j’ai démérité de te donner ce nom. Aide-moi de ta prière pour que je puisse…” “Tais-toi. "Ce n’est pas seulement de pain que vit l’homme, mais de toute parole qui vient de Dieu".” Le démon a un sursaut de rage. Il grince des dents et serre les poings, mais il se maîtrise et ses dents se desserrent pour ébaucher un sourire. “Je comprends. Tu es au-dessus des nécessités de la terre et cela te dégoûte de te servir de moi. Je l’ai mérité. Mais, viens alors et vois ce qui se passe dans la Maison de Dieu. Vois comme les prêtres aussi ne se refusent pas à composer entre l’esprit et la chair, parce que, enfin ce sont des hommes et pas des anges. Accomplis un miracle spirituel. Je te porte sur le pinacle du Temple et là-haut, Tu te transfigures en une merveilleuse beauté. Ensuite, appelle les cohortes angéliques et dis leur de te faire de leurs ailes entrelacées une estrade pour tes pieds et de te faire descendre ainsi dans la cour principale. Qu’ils te voient et se rappellent qu’il y a un Dieu. De temps à autre, ces manifestations sont nécessaires parce que l’homme a une mémoire si courte, spécialement pour ce qui est spirituel. Tu sais comme les anges seront heureux de te donner où poser ton pied et une échelle pour que tu descendes!” “"Ne mets pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu" a-t-il été dit.” “Tu comprends que même ton apparition ne changerait pas les choses et que le Temple continuerait d’être marché et corruption. Ta divine sagesse le sait, que les cœurs des ministres du Temple sont un nid de vipères qui s’entre dévorent pour arriver au pouvoir. Il n’y a pour les dompter que la puissance humaine. Alors, viens. Adore-moi. Je te donnerai la terre. Alexandre, Cyrus, César, tous les plus grands conquérants du passé, ou encore vivants seront semblables à de vulgaires chefs de caravanes par rapport à Toi qui auras tous les royaumes de la terre sous ton sceptre et avec les royaumes toutes les richesses, toutes les splendeurs de la terre, et femmes, et chevaux et soldats et temples. Tu pourras élever partout ton Signe quand Tu seras le Roi des Rois et le Seigneur du monde. Alors, Tu seras obéi et respecté par le peuple et le sacerdoce. Toutes les castes t’honoreront et Te serviront parce que Tu seras le Puissant, l’Unique, le Seigneur. Adore-moi un seul instant! Enlève-moi la soif que j’ai d’être adoré! C’est elle qui m’a perdu. Mais elle est restée en moi et me brûle. Les flammes de l’Enfer sont fraîcheur de l’air au matin, en comparaison de cette ardeur qui me brûle au-dedans. C’est mon enfer, cette soif. Un instant, un seul instant, ô Christ, Toi qui es bon! Un instant de joie pour l’Éternel Torturé! Fais-moi éprouver ce que veut dire être Dieu et je te serai dévoué, obéissant comme un esclave pour toute la vie, pour toutes tes entreprises. Un instant! Un seul instant, et je ne te tourmenterai plus!” Et Satan se jette à genoux, suppliant. Jésus s’est mis debout, au contraire. Plus amaigri après ces jours de jeûne, il semble encore plus grand. Son visage est terrible de sévérité et de puissance. Ses yeux sont deux saphirs qui jettent des flammes. Sa voix est un tonnerre qui se répercute dans la cavité du rocher et se répand sur les roches et la terre désolée, quand il dit: “Va-t-en Satan. Il est écrit: "Tu adoreras le Seigneur ton Dieu et serviras Lui seul".” Satan avec un cri déchirant de damné et de haine inexprimable, saute debout, terrible à voir dans sa fureur, dans sa personnalité toute fumante. Et puis il disparaît avec un nouveau hurlement de malédiction. Jésus s’assied, fatigué en appuyant sa tête en arrière contre le rocher. Il paraît à bout. Il sue. Mais des êtres angéliques viennent de leurs ailes renouveler l’air dans la chaleur étouffante de la grotte, la purifiant et la rafraîchissant. Jésus ouvre les yeux et sourit. Je ne le vois pas manger. On dirait qu’il se nourrit du parfum du Paradis et en sort revigoré. Le soleil disparaît au couchant. Jésus prend la besace vide et, accompagné par les anges qui volant au-dessus de Lui lui font une douce lumière, pendant que la nuit tombe très rapidement, il se dirige vers l’Est ou plutôt vers le Nord Est. Il a repris son expression habituelle, sa démarche assurée. Il lui reste seulement comme souvenir de son jeûne prolongé un aspect plus ascétique avec son visage amaigri et pâle et ses yeux ravis dans une joie qui n’est pas de cette terre.
Paroles de Jésus: “Hier, tu n’avais pas la force que te donne ma volonté et tu n’étais en conséquence qu’un être à moitié vivant. J’ai fait reposer tes membres et je t’ai fait faire l’unique jeûne qui te pèse: celui de ma parole. Pauvre Marie! Tu as fait le mercredi des Cendres. En tout tu as senti le goût de la cendre, parce que tu étais sans ton Maître. Je ne manifestais pas ma présence, mais j’étais là. Ce matin, puisque l’angoisse est réciproque, je t’ai murmuré dans ton demi sommeil: “Agneau de Dieu qui portes les péchés du monde, donne-nous la paix”. Je te l’ai fait répéter plusieurs fois et je l’ai répété en même temps. Tu as cru que j’aurais parlé de ce sujet. Non. C’était d’abord le sujet que je t’ai montré et que je t’expliquerai, ensuite, ce soir je t’expliquerai cet autre.
Satan, tu l’as vu, se présente toujours avec un extérieur sympathique, sous un aspect ordinaire. Si les âmes sont attentives et surtout en contact spirituel avec Dieu, elles se rendent compte de cette observation qui les rend circonspectes et promptes pour combattre les embûches du démon. Mais si les âmes sont inattentives au divin, séparées de lui par des tendances charnelles qui les envahissent et les rendent sourdes n’utilisant pas le secours de la prière qui les unit à Dieu et fait couler sa force comme par un canal dans le cœur de l’homme, alors elles s’aperçoivent difficilement du piège dissimulé sous une apparence inoffensive et y tombent. S’en dégager après cela est très difficile. Les deux chemins que prend plus communément Satan pour arriver aux âmes sont l’attrait charnel et la gourmandise. Il commence toujours par le côté matériel de la nature. Après l’avoir démantelé et asservi, il dirige l’attaque vers la partie supérieure. D’abord le côté moral: la pensée avec son orgueil et ses convoitises; puis l’esprit, en lui enlevant non seulement l’amour, mais aussi la crainte de Dieu. L’amour divin n’existe déjà plus quand l’homme l’a remplacé par d’autres amours humains. C’est alors que l’homme s’abandonne corps et âme à Satan pour arriver aux jouissances qu’il poursuit, pour s’y attacher toujours plus. Comment je me suis comporté, tu l’as vu. Silence et prière. Silence. Car si Satan exerce son entreprise de séduction et cherche à nous circonvenir, on doit le supporter sans sottes impatiences et sans peurs déprimantes, mais réagir avec fermeté à sa présence et par la prière à ses séductions. Inutile de discuter avec Satan. Lui serait victorieux car il est fort dans sa dialectique. Il n’y a que Dieu pour le vaincre, et alors recourir à Dieu qui parle par nous, à travers nous, montrer à Satan ce nom et ce Signe, non pas écrits sur un papier ou gravés sur le bois, mais inscrits et gravés dans les cœurs. Mon Nom, mon Signe. Répliquer à Satan uniquement quand il insinue qu’il est comme Dieu en utilisant la parole de Dieu. Il ne la supporte pas. Puis, après la lutte, vient la victoire et les Anges servent le vainqueur et le protègent contre la haine de Satan. Ils le réconfortent avec une rosée céleste, avec la Grâce qu’ils déversent à pleines mains dans le cœur du fils fidèle, avec une bénédiction qui est une caresse pour l’esprit. Il faut avoir la volonté de vaincre Satan, la foi en Dieu et en son aide, la foi dans la puissance de la prière et la bonté du Seigneur. Alors Satan ne peut nous faire du mal. Va en paix. Ce soir je te réjouirai avec le reste.”
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 10 février 2013, Cinquième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 5,1-11.
Un jour, Jésus se trouvait sur le bord du lac de Génésareth : la foule se pressait autour de lui pour écouter la parole de Dieu. Il vit deux barques amarrées au bord du lac ; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets. Jésus monta dans une des barques, qui appartenait à Simon, et lui demanda de s'éloigner un peu du rivage. Puis il s'assit et, de la barque, il enseignait la foule. Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez les filets pour prendre du poisson. » Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ton ordre, je vais jeter les filets. » Ils le firent, et ils prirent une telle quantité de poissons que leurs filets se déchiraient. Ils firent signe à leurs compagnons de l'autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques, à tel point qu'elles enfonçaient. A cette vue, Simon-Pierre tomba aux pieds de Jésus, en disant : « Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur. » L'effroi, en effet, l'avait saisi, lui et ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu'ils avaient prise ; et de même l’Évangile et Jean, fils de Zébédée, ses compagnons. Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. » Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 2, Ch 28, p 138 - CD 2 (1er cd), piste 48 -
La vision reprend sur ces paroles de Jésus: “Quand, au printemps tout est en fleurs, l’homme des champs dit, content: "Il y aura beaucoup de fruits". Cet espoir met son cœur dans la jubilation. Mais, du printemps à l’automne, du mois des fleurs à celui des fruits, que de jours, que de vent, que de pluie et de soleil et de bourrasques doivent passer. Et puis, la guerre, ou la cruauté des puissants, les maladies des plantes, et puis les maladies de l’homme des champs. Alors les plantes ne sont plus déchaussées ou buttées, arrosées, tuteurées, sarclées. Les arbres qui promettaient beaucoup de fruits se rabougrissent et meurent tout à fait ou perdent leur récolte! Vous me suivez. Vous m’aimez. Vous, comme les plantes au printemps, vous vous parez de bonnes intentions, d’affectueux sentiments. Vraiment Israël dans cette aube de mon apostolat ressemble à nos douces campagnes au lumineux mois de Nisan. Mais, écoutez. Comme brûlés par la sécheresse, vous verrez venir Satan qui vous desséchera de son souffle envieux. Puis le monde dont le vent glacial gèlera vos fleurs. Viendront les bourrasques des passions, et le dégoût comme une pluie persistante. Tous mes ennemis et les vôtres viendront faire périr tous les fruits des désirs qui avaient fleuri en Dieu. Je vous en avertis, parce que je sais. Mais tout sera-t-il alors perdu, quand Moi, comme l’agriculteur malade, plus que malade: mort, je ne pourrai plus vous donner paroles et miracles? Non. Je sème et cultive, tant que c’est mon temps, puis sur vous, ce sera la croissance et la maturation, si vous faites bonne garde. Regardez ce figuier de la maison de Simon de Jonas, celui qui l’a planté n’a pas trouvé la place juste et favorable. Planté près d’un mur humide au nord, il serait mort, si, de lui-même, il n’avait pas voulu se protéger pour vivre. Et il a cherché le soleil et la lumière. Le voilà tout courbé, mais solide et fier qui, dès l’aurore boit le soleil et s’en fabrique un suc pour ses cent et cent et cent fruits si doux. Il s’est défendu tout seul. Il a dit: "Le Créateur m’a voulu pour donner à l’homme, joie et nourriture. Je veux qu’à son vouloir s’associe le mien!" Un figuier! Une plante muette! Sans âme! Et vous, fils de Dieu, fils de l’homme serez-vous inférieurs à cet arbre? Faites bonne garde pour donner des fruits de vie éternelle. Je vous cultive, et pour finir je vous donnerai un suc tel, qu’un plus puissant ne peut exister. Ne faites pas en sorte, non, que Satan ricane sur les ruines de mon travail, de mon sacrifice et de votre âme. Cherchez la lumière. Cherchez le soleil. Cherchez la force. Cherchez la vie. Je suis la Vie, la Force, le Soleil, la Lumière de celui qui aime. Je suis ici pour vous conduire là d’où Je suis venu. Je parle ici pour vous appeler tous et vous montrer la Loi des dix commandements qui donnent la vie éternelle. Je vous donne cette consigne d’amour: "Aimez Dieu et le prochain". C’est la condition première pour accomplir tout autre bien. Le plus saint des 10 commandements. Aimez. Ceux qui aimeront en Dieu, qui aimeront Dieu et dont Dieu sera le Seigneur, auront sur terre et au Ciel la paix qui sera pour eux une tente et une couronne.” Les gens s’éloignent, à regret, après la bénédiction de Jésus. Il n’y a pas de malades, ni de pauvres. Jésus dit à Simon: “Appelle les deux autres. Nous allons sur le lac jeter le filet.” “Maître, j’ai les bras rompus d’avoir jeté et relevé le filet toute la nuit, et pour rien. Le poisson est au fond et qui sait où.” “Fais ce que je te dis, Pierre. Écoute toujours Celui qui t’aime.” “Je ferai ce que tu dis par respect pour ta parole” et il appelle à haute voix les commis et aussi Jacques et Jean. “Nous allons à la pêche. Le Maître le veut.” Et pendant qu’ils s’éloignent, il dit à Jésus: “Pourtant, Maître, je t’assure que ce n’est pas l’heure favorable. À cette heure les poissons, qui sait où ils sont à se reposer!…” Jésus assis à la proue sourit et se tait. Ils font un arc de cercle sur le lac, et puis, jettent le filet. Quelques minutes d’attente et puis la barque est secouée étrangement, attendu que sous le soleil déjà haut sur l’horizon le lac est lisse comme du verre fondu. “Mais ce sont les poissons, Maître!” dit Pierre, les yeux écarquillés. Jésus sourit et se tait. “Hissez! hissez!” ordonne Pierre aux commis. Mais la barque penche du côté du filet. “Ohé! Jacques! Jean! Vite! Venez! Avec les rames! Vite!” Ils accourent et les efforts des mariniers réussissent à hisser le filet sans abîmer la proie. Les barques accostent. Elles sont exactement l’une contre l’autre. Un panier, deux, cinq, dix. Ils sont tous remplis d’une proie stupéfiante et il y a encore tant de poissons qui frétillent dans le filet: argent et bronze vivants qui s’agitent pour échapper à la mort. Alors il n’y a plus qu’une solution: renverser dans le fond de la barque ce qui reste dans le filet. On le fait et alors c’est tout un frémissement de vies qui agonisent. Les pécheurs ont les pieds dans cette surabondance, jusqu’au-dessus de la cheville et les barques s’enfoncent au-delà de la ligne de flottaison à cause de la charge excessive. “A terre! Virez! Faites force de voiles! Attention au fond! Préparez les perches pour empêcher le heurt. Il y a trop de poids!” Tant que dure la manœuvre, Pierre ne réfléchit pas. Mais une fois débarqué, il ouvre les yeux et comprend. Il est tout effrayé. “Maître Seigneur! Éloigne-toi de moi! Je suis un homme pécheur. Je ne suis pas digne d’être auprès de Toi!” Il est à genoux sur la grève humide. Jésus le regarde et sourit. “Lève-toi! Suis-moi! Je ne te lâche plus. Désormais tu seras pêcheur d’hommes et avec toi, tes compagnons que voici. Ne craignez plus rien, je vous appelle. Venez!” “Tout de suite, Seigneur. Vous autres, occupez-vous des barques, portez tout à Zébédée et à mon beau-frère. Allons, tous pour Toi, Jésus! Que l’Éternel soit béni pour ce choix.” Et la vision prend fin.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 3 février 2013, Quatrième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 4,21-30.
Dans la synagogue de Nazareth, après la lecture du livre d'Isaïe, Jésus déclara : « Cette parole de l'Écriture que vous venez d'entendre, c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit. » Tous lui rendaient témoignage ; et ils s'étonnaient du message de grâce qui sortait de sa bouche. Ils se demandaient : « N'est-ce pas là le fils de Joseph ? » Mais il leur dit : « Sûrement vous allez me citer le dicton : 'Médecin, guéris-toi toi-même. Nous avons appris tout ce qui s'est passé à Capharnaüm : fais donc de même ici dans ton pays ! ' » Puis il ajouta : « Amen, je vous le dis : aucun prophète n'est bien accueilli dans son pays. En toute vérité, je vous le déclare : Au temps du prophète Élie, lorsque la sécheresse et la famine ont sévi pendant trois ans et demi, il y avait beaucoup de veuves en Israël ; pourtant Élie n'a été envoyé vers aucune d'entre elles, mais bien à une veuve étrangère, de la ville de Sarepta, dans le pays de Sidon. Au temps du prophète Élisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; pourtant aucun d'eux n'a été purifié, mais bien Naaman, un Syrien. » A ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux. Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu'à un escarpement de la colline où la ville est construite, pour le précipiter en bas. Mais lui, passant au milieu d'eux, allait son chemin.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 2, Ch 73, p 405 - CD 2 (2eme cd), piste 32 -
Je vois une grande pièce carrée. J’en parle ainsi, tout en comprenant que c’est la synagogue de Nazareth (comme me dit celui qui m’avertit intérieurement) car il n’y a que des murs nus, peints en jaune et par côté une sorte de siège élevé. Il y a aussi un pupitre élevé avec des rouleaux dessus. Pupitre, étagère? Choisissez l’appellation. En somme, c’est une sorte de table inclinée montée sur un pied, et sur laquelle sont rangés des rouleaux. Il y a des gens qui prient, pas comme nous, mais tous tournés vers un côté, sans joindre les mains, mais à peu près comme un prêtre à l’autel. Il y a des lampes disposées au-dessus du siège et du pupitre. Je ne vois pas le but de cette vision qui demeure ainsi un certain temps sans changer. Mais Jésus me dit d’écrire et je le fais. Je me trouve de nouveau dans la synagogue de Nazareth. Maintenant, le rabbin lit. J’entends sa voix monotone et nasillarde, mais je ne comprends pas les paroles qu’il prononce dans une langue qui m’est inconnue. Dans la foule se trouve aussi Jésus avec ses cousins apôtres et d’autres qui sont certainement eux aussi des parents, mais que je ne connais pas. Après la lecture, le rabbin tourne son regard sur la foule, comme en une muette invitation. Jésus s’avance et demande de tenir la réunion, aujourd’hui. J’entends, de sa belle voix, lire le passage d’Isaïe cité par l’Évangile: “L’esprit du Seigneur est sur moi…” Et j’entends le commentaire qu’il en fait en se donnant pour “le porteur de la Bonne Nouvelle, de la loi d’amour qui remplace l’ancienne rigueur par la miséricorde, pour qu’obtiennent le salut tous ceux dont la faute d’Adam rend l’esprit malade et, par contrecoup, la chair, car le péché engendre le vice, et le vice la maladie même physique. Et pour que tous ceux que retient prisonniers l’Esprit du mal obtiennent leur libération. Je suis venu pour rompre ces chaînes et rouvrir le chemin du Ciel, pour donner la lumière aux âmes aveuglées et l’ouïe aux âmes sourdes. Il est venu le temps de la Grâce du Seigneur. Elle est parmi vous, c’est Elle qui vous parle. Les Patriarches ont désiré voir ce jour, dont la voix du Très-Haut a proclamé l’existence et dont les Prophètes ont prédit le temps. Et déjà, portée à leur connaissance par une action surnaturelle, ils savent que l’aube de ce jour s’est levée et que leur entrée au Paradis est proche désormais. Ils en exultent, dans leurs esprits, les saints auxquels il ne manque que ma bénédiction pour être citoyens du Ciel. Vous le voyez. Venez à la Lumière qui s’est levée. Dépouillez-vous de vos passions, afin d’avoir l’agilité qu’il faut pour suivre le Christ. Ayez la bonne volonté de croire, de devenir meilleurs, de vouloir le salut, et le salut vous sera donné. Il est en mes mains, mais je ne le donne qu’à ceux qui ont la bonne volonté de le posséder car ce serait une offense à la Grâce que de le donner à qui veut continuer à servir Mammon.” Un murmure s’élève dans la synagogue. Jésus tourne son regard vers l’assistance. Il lit sur les visages et dans les cœurs et continue: “Je comprends votre pensée. Parce que je suis de Nazareth, vous voudriez une faveur privilégiée. Mais cela, c’est par égoïsme de votre part et non par la puissance de votre foi. Aussi, je vous dis qu’en vérité aucun prophète n’est bien reçu dans sa patrie. D’autres pays m’ont accueilli et m’accueilleront avec une plus grande foi, même des pays dont le nom est pour vous un scandale. Là, je trouverai une moisson de disciples, tandis que sur cette terre je ne puis rien faire, parce qu’elle m’est fermée et hostile. Mais je vous rappelle Élie et Élisée. Le premier trouva la foi chez une femme phénicienne et le second chez un Syrien. Et en faveur de celle-là et de celui-ci, ils purent opérer le miracle. Les gens qui mouraient de faim en Israël n’eurent pas de pain et les lépreux pas de purification, parce qu’il n’y avait pas dans leurs cœurs la bonne volonté, perle fine que le Prophète avait découverte ailleurs. C’est ce qui vous arrivera, à vous aussi qui êtes hostiles et incrédules à l’égard de la Parole de Dieu.” La foule s’agite et menace avec imprécations. Elle tente de mettre la main sur Jésus, mais les apôtres-cousins Jude, Jacques et Simon le défendent, et alors les Nazaréens en furie chassent Jésus hors de la ville. Ils le poursuivent avec des menaces, mais pas seulement verbales, jusqu’au sommet de la colline. Alors Jésus se retourne et les immobilise de son regard magnétique, il passe indemne au milieu d’eux et disparaît en montant par un sentier de la colline. Je vois une petite, très petite bourgade, un groupe de maisons, un hameau, dirions-nous maintenant. Il est plus élevé que Nazareth, que l’on aperçoit en contrebas à quelques kilomètres. Une petite bourgade très misérable. Jésus parle avec Marie, assis sur un muret, près d’une cabane. Peut-être est-ce une maison amie, ou du moins hospitalière, suivant les lois de l’hospitalité orientale. Jésus s’y est réfugié, après avoir été chassé de Nazareth, pour attendre les apôtres qui sûrement étaient éparpillés dans le voisinage, alors que Jésus était près de la Mère. Avec Lui, il n’y a que les trois apôtres-cousins qui, en ce moment, sont rassemblés dans la cuisine et parlent avec une femme âgée que Thaddée appelle “mère”. Pour cette raison, je comprends qu’il s’agit de Marie de Cléophas. C’est une femme oui plutôt âgée et je la reconnais pour celle qui était avec Marie très Sainte aux noces de Cana. Certainement elle et les fils se sont retirés là pour laisser à Jésus et à sa Mère toute liberté à leur conversation Marie est affligée. Elle a été informée de l’incident de la Synagogue et elle en est meurtrie. Jésus la console. Marie supplie son Fils de rester loin de Nazareth, où tous sont mal disposés à son égard, même les autres parents qui le regardent comme un fou qui cherche à susciter des brouilles et des disputes. Mais Jésus fait un geste en souriant. Il semble dire: “Ici ou autre part, cela se vaut. Laisse tomber!” Mais Marie insiste. Alors il répond: “Maman, si le Fils de l’homme devait aller uniquement là où on l’aime, il devrait s’éloigner de cette terre et retourner au Ciel. J’ai partout des ennemis. Car on hait la Vérité et Moi je suis la Vérité. Mais je ne suis pas venu pour trouver un amour facile. Je suis venu pour faire la volonté du Père et racheter l’homme. L’amour, tu l’es, Maman. Tu es mon amour qui compense pour Moi tout le reste. Toi et ce petit troupeau qui chaque jour s’accroît de quelque brebis que j’arrache au loup des passions et que j’amène au bercail de Dieu. Pour le reste, c’est le devoir. Je suis venu accomplir ce devoir, et je dois l’accomplir jusqu’à me briser contre leurs cœurs de pierres réfractaires au bien. Et même ce n’est que lorsque je serai tombé, baignant dans mon sang ces cœurs, que je les attendrirai en y imprimant mon Signe qui annule celui de l’Ennemi. Maman, c’est pour cela que je suis descendu du Ciel. Je ne puis qu’en désirer l’accomplissement.” “Oh! Fils! Mon Fils!” Marie a la voix déchirée. Jésus la caresse. Je remarque que Marie a, sur la tête, son manteau aussi, en plus du voile. Elle est plus que jamais voilée, comme une prêtresse. “Je serai absent quelque temps, pour te faire plaisir. Quand je serai dans le voisinage, je te ferai prévenir.” “Envoie Jean. Il me semble un peu te voir quand je le vois. Sa mère aussi est pleine d’égards pour moi et pour Toi. Elle espère, il est vrai, une place privilégiée pour ses fils. C’est une femme et c’est une maman, Jésus. Il faut l’excuser. Elle t’en parlera aussi à Toi. Mais elle t’est sincèrement dévouée. Quand elle sera libérée de l’humanité qui fermente en elle comme en ses fils, comme chez les autres, comme chez tous, mon Fils, elle sera grande dans la foi. Il est douloureux que tous attendent de Toi un bien humain, un bien qui, s’il n’est pas humain, est égoïste. Mais le péché est en eux, avec sa concupiscence. Elle n’est pas encore venue, l’heure bénie et tellement, tellement redoutable, bien que l’amour de Dieu et de l’homme me la fasse désirer, où tu annuleras le Péché. Oh! cette heure! Comme il tremble, le cœur de ta Maman, pour cette heure! Que te feront-ils, Fils? Fils Rédempteur dont les Prophètes prédisent un tel martyre?” “N’y pense pas, Maman. Dieu t’aidera à cette heure là. Dieu nous aidera, Moi et Toi. Et après, ce sera la paix. Je te le dis, encore une fois. Maintenant, va. La nuit va tomber et le chemin est long. Je te bénis.”
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/