"Lisez cette œuvre et faites-la lire"
Jésus (Chapitre 38, Volume 10 ) à propos de
l’Évangile tel qu’il m’a été révélé.

L'Évangile de la Messe Paul VI
et l’Évangile tel qu’il m’a été révélé de Maria Valtorta.
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Dimanche 28 septembre 2014, Vingt-sixième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 21,28-32. 
Jésus disait aux chefs des prêtres et aux anciens : « Que pensez-vous de ceci ? Un homme avait deux fils. Il vint trouver le premier et lui dit : 'Mon enfant, va travailler aujourd'hui à ma vigne'. Celui-ci répondit : 'Je ne veux pas. ' Mais ensuite, s'étant repenti, il y alla. Abordant le second, le père lui dit la même chose. Celui-ci répondit : 'Oui, Seigneur ! ' et il n'y alla pas. Lequel des deux a fait la volonté du père ? » Ils lui répondent : « Le premier ». Jésus leur dit : « Amen, je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. Car Jean Baptiste est venu à vous, vivant selon la justice, et vous n'avez pas cru à sa parole ; tandis que les publicains et les prostituées y ont cru. Mais vous, même après avoir vu cela, vous ne vous êtes pas repentis pour croire à sa parole.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris 
Correspondance dans "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 6, Ch 96, p 126 - CD 6, piste 46 - 
Jésus y arrive par une fraîche aurore. Et elles sont belles ces fertiles campagnes du bon Nicodème aux premiers rayons du soleil. Belles, bien que beaucoup de champs soient déjà fauchés et présentent le morne aspect des champs après la mort des blés, qui en meules d'or ou encore étendus comme des cadavres sur le sol, attendent d'être transportés sur les aires. Et avec eux meurent les bleuets étoilés couleur de saphir, les gueules-de-loup violettes, les corolles minuscules des scabieuses, les calices fragiles des campanules, les corolles riantes des camomilles et des marguerites, les coquelicots aux couleurs criardes, et cent autres fleurs en étoiles, en épis, en grappes, en corolles, riaient auparavant là où s'étend maintenant la couleur jaune des chaumes. Mais pour consoler le deuil de la terre dépouillée des blés il y a les frondaisons des arbres fruitiers de plus en plus pimpants avec leurs fruits qui grossissent et prennent des teintes variées et qui, en ce moment, brillent d'une poussière de diamants formée par la rosée que le soleil n'a pas encore évaporée. Les paysans sont déjà au travail, heureux d'arriver à la fin du pénible travail de la moisson. Ils chantent tout en fauchant et rient gaiement rivalisant à qui sera le plus agile et le plus adroit à manier la faux et lier les gerbes… De nombreux bataillons de paysans bien nourris qui sont heureux de travailler pour un bon maître. Et, aux bords des champs ou derrière ceux qui lient les gerbes, des enfants, des veuves, des vieillards qui attendent pour glaner et qui attendent sans inquiétude, parce qu'ils savent qu'il y en aura pour tout le monde, comme toujours, “par ordre de Nicodème” comme l'explique une veuve à Jésus qui l'interroge. “Lui surveille” dit-elle “pour qu'on laisse exprès de nombreux épis hors des gerbes, pour nous. Et non content encore d'une telle charité, après avoir pris une quantité convenable proportionnée à la semence, il nous distribue le reste. Oh! il n'attend pas pour le faire l'année sabbatique! Mais toujours il fait bénéficier le pauvre de son blé et il fait de même pour les oliviers et les vignes. C'est pour cela que Dieu le bénit par des récoltes miraculeuses. Les bénédictions des pauvres sont comme la rosée sur les graines et sur les fleurs et font que chaque graine produise plus d'épis et qu'aucune fleur ne tombe sans qu'un fruit se forme. Puis, cette année, il nous a fait savoir que tout est pour nous, parce que c'est une année de grâce. De quelle grâce parle-t-il, je ne sais pas. Si ce n'est qu'on dit entre nous les pauvres et parmi ses heureux serviteurs, que lui est secrètement un disciple de Celui qui se dit le Christ qui prêche l'amour pour les pauvres pour témoigner de l'amour à Dieu… Peut-être Toi tu le connais si tu es un ami de Nicodème… Car les amis ont habituellement les mêmes affections… Joseph d'Arimathie, par exemple, est un grand ami de Nicodème et on dit aussi de lui qu'il est un ami du Rabbi… Oh! Qu'ai-je dit! Que Dieu me pardonne! J'ai nui à deux bons de la plaine!…” La femme est consternée. Jésus sourit et demande: “Pourquoi, femme?” “Parce que… Oh! Dis-moi, es-tu un véritable ami de Nicodème et de Joseph, ou es-tu quelqu'un du Sanhédrin, un des faux amis qui nuiraient aux deux bons s'ils avaient la certitude qu'ils sont des amis du Galiléen?” “Rassure-toi. Je suis un véritable ami des deux bons. Mais tu sais beaucoup de choses, ô femme! Comment les sais-tu?” “Oh! nous les connaissons tous! Ceux de la haute avec haine, les petits gens avec amour. Parce que, même si nous ne le connaissons pas, nous aimons le Christ, nous les abandonnés que Lui seul aime et qu'il apprend à aimer. Et nous tremblons pour Lui… Si perfides sont les juifs, les pharisiens, les scribes et les prêtres!… Mais je te scandalise… Pardonne-moi. C'est une langue de femme et qui ne sait pas se taire… Mais c'est parce que toute la douleur nous vient d'eux, les puissants qui nous oppriment sans pitié et qui nous obligent à des jeûnes que ne prescrit pas la Loi, mais qui sont imposés par la nécessité de trouver de l'argent pour payer toutes les dîmes qu'eux, les riches, ont mises sur les pauvres… Et c'est pour cela que tout l'espoir est dans le Royaume de ce Rabbi qui, s'il est si bon maintenant qu'il est persécuté, que sera-t-il donc quand il pourra être roi?” “Son Royaume n'est pas de ce monde, ô femme. Lui n'aura ni palais ni armées. Il n'imposera pas de lois humaines. Il ne distribuera pas de l'argent, mais il apprendra aux meilleurs à le faire. Et les pauvres trouveront non pas deux ou dix ou cent amis parmi les riches, mais tous ceux qui croient dans le Maître uniront leurs biens pour aider leurs frères sans biens. Car, désormais, on n'appellera plus "prochain" son semblable, mais "frère", au nom du Seigneur.” “Oh!…” La femme est stupéfaite en songeant à cette ère d'amour. Elle caresse ses enfants, sourit, puis elle lève la tête, et elle dit: “Alors tu m'assures que je n'ai pas nui à Nicodème… en parlant avec Toi? Cela m'est venu si spontanément… Tes yeux sont si doux!… Si serein est ton aspect!… Je ne sais pas… Je me sens en sécurité comme si j'étais près d'un ange de Dieu… C'est pour cela que j'ai parlé…” “Tu ne lui as pas nui, sois-en certaine. Au contraire tu as donné à mon ami une grande louange pour laquelle je le féliciterai, et il me sera plus cher que jamais. Tu es de cette région?” “Oh! non, Seigneur. Je suis d'entre Lida et Bettegon. Mais quand il s'agit d'être soulagé, Seigneur, on court, même si la route est longue! Plus longs sont les mois d'hiver et de faim…” “Et plus longue que la vie est l'éternité. Il faudrait avoir pour l'âme la sollicitude que l'on a pour la chair, et courir là où sont les paroles de vie…” “C'est ce que je fais avec les disciples du Rabbi Jésus, cet homme bon, sais-tu? Le seul qui soit bon des trop nombreux rabbins que nous avons.” “Tu fais bien, femme” dit Jésus en souriant. Mais il fait signe à André et à Jacques de Zébédée qui sont avec Lui, pendant que les autres sont allés à la maison de Nicodème, de ne pas faire tout un manège pour faire comprendre à la femme que le Rabbi Jésus est celui qui lui parle. “Certes que je fais bien. Moi, je veux être exempte du péché de ne pas l'avoir aimé et cru… Ils disent que c'est le Christ… Moi, je ne le connais pas, mais je veux croire car je pense qu'il arrivera malheur à ceux qui ne veulent pas le reconnaître comme tel.” “Et si ses disciples se trompaient?” dit Jésus pour la tenter. “Cela ne peut-être, Seigneur. Ils sont trop bons, humbles et pauvres pour penser qu'ils suivent quelqu'un qui n'est pas saint. Et puis… J'ai parlé avec des gens guéris par Lui. Ne fais pas le péché de ne pas croire, Seigneur! Tu damnerais ton âme… Enfin… moi je pense que, même si nous nous trompions tous et si Lui n'était pas le Roi promis, il est certainement saint et ami de Dieu, s'il dit ces paroles et guérit les âmes et les corps… Et avoir de l'estime pour les bons, cela fait toujours du bien.” “Tu as bien parlé, persiste dans ta foi… Voilà Nicodème…” “Oui. Avec des disciples du Rabbi. En effet ils sont dans les campagnes en train d'évangéliser les moissonneurs. Pas plus tard qu'hier, nous avons mangé de leur pain.” Nicodème, en vêtements courts, avance pendant ce temps sans apercevoir le Maître et il ordonne aux paysans de ne pas enlever un seul des épis qu'ils ont coupés. “Pour nous, nous en avons, du pain… Donnons le don de Dieu à ceux qui en sont privés. Et donnons-le sans crainte. Nous aurions pu avoir les moissons détruites par une gelée tardive. Il ne s'en est pas perdu un grain. Rendons à Dieu son pain en le donnant à ses enfants malheureux. Et je vous assure qu'elle sera encore plus fructueuse, à mille pour cent, la récolte de l'année prochaine parce que Lui a dit: "Une mesure débordante sera donnée à celui qui a donné".” Les paysans, respectueux et joyeux, écoutent et approuvent le Maître. Et Nicodème, de champ en champ, de groupe en groupe, répète son bon ordre. Jésus, à demi caché par un rideau de roseaux près d'un fossé de séparation, approuve et sourit. Il sourit d'autant plus que Nicodème approche davantage et est imminente la rencontre et la surprise. Le voilà qui saute le petit fossé pour aller vers d'autres champs… Et voilà qu'il reste pétrifié en face de Jésus qui lui tend les bras. Il retrouve enfin la parole: “Maître saint, mais comment donc chez moi, Toi bénit?” “Pour te connaître, s'il y en avait encore besoin, par les paroles de tes témoins les plus vrais: ceux que tu combles de bienfaits…” Nicodème est à genoux, courbé jusqu'au sol, et à genoux aussi les disciples dirigés par Etienne et Joseph d'Emmaüs de la montagne. Les paysans comprennent, les pauvres comprennent, et tous sont à terre, dans leur stupeur pleine de vénération. “Levez-vous. Jusqu'à tout à l'heure, j'étais le voyageur qui inspire confiance… Voyez-moi encore comme tel, et aimez-moi sans peur. Nicodème, j'ai envoyé chez toi les dix qui manquent…” “J'ai passé la nuit dehors pour veiller à ce que fût exécuté un ordre…” “Oui. Dieu te bénit pour cet ordre. Quelle voix t'a dit que c'est une année de grâce, et pas l'année qui vient, par exemple?” “… Je ne sais pas… et je sais… Je ne suis pas prophète. Mais je ne suis pas obtus et à mon intelligence s'est unie une lumière du Ciel. Mon Maître… je voulais que les pauvres jouissent des dons de Dieu, pendant que Dieu est encore parmi les pauvres… Et je n'osais pas espérer te posséder, pour donner une suave saveur et une puissance sanctificatrice à ces blés, à mes olives, et aux vignes et aux vergers qui seront pour les pauvres enfants de Dieu, mes frères… Mais maintenant que tu es ici, lève ta main bénie et donne ta bénédiction, afin que, avec la nourriture de la chair, descende sur ceux qui s'en nourriront la sainteté qui émane de Toi.” “Oui, Nicodème, c'est un juste désir que le Ciel approuve.” Et Jésus ouvre les bras pour bénir. “Oh! Attends! Que j'appelle les paysans” et avec un sifflet, il siffle par trois fois, un sifflement aigu qui se répand dans l'air tranquille et provoque la course des moissonneurs, des glaneurs, des curieux qui arrivent de tous côtés. Une petite foule… Jésus ouvre les bras et dit: “Par la vertu du Seigneur, par le désir de son serviteur, que la grâce du salut de l'esprit et de la chair descende dans chaque graine, chaque grain de raisin, et toute olive ou en tout fruit, qu'elle rende prospères et sanctifie ceux qui s'en nourrissent avec un esprit bon, pur de concupiscence et de haine, et désireux de servir le Seigneur en obéissant à sa divine et parfaite Volonté.” “Qu'il en soit ainsi” répondent Nicodème, André, Jacques et les autres disciples… “Qu'il en soit ainsi” répète la petite foule, en se levant, car elle s'était agenouillée pour que Jésus la bénisse. “Suspends les travaux, ami. Je veux leur parler.” “Un don dans le don. Merci pour eux, ô Maître!” Ils vont à l'ombre d'un verger feuillu et attendent d'être rejoints par les dix envoyés à la maison qui accourent essoufflés et déçus de ne pas avoir trouvé Nicodème. Puis Jésus parle: “La paix soit avec vous. À vous tous qui m'entourez, je veux proposer une parabole et que chacun en recueille l'enseignement et la partie qui lui convient davantage. Écoutez: un homme avait deux fils. S'étant approché du premier, il lui dit: "Mon fils, viens travailler aujourd'hui dans la vigne de ton père". C'était une grande marque d'honneur de son père! Il jugeait le fils capable de travailler là où jusqu'alors c'était le père qui avait travaillé. C'était signe qu'il voyait en son fils de la bonne volonté, de la constance, des capacités, de l'expérience, et de l'amour pour le père. Mais le fils, un peu distrait par des choses du monde, craignant de paraître un serviteur - Satan use de ces mirages pour éloigner du bien - craignant des moqueries et peut-être aussi des représailles des ennemis de son père, qui n'osaient pas lever la main sur lui mais qui auraient eu moins d'égards pour le fils, répondit: "Je n'y vais pas. Je ne désire pas y aller". Le père alla alors trouver l'autre fils pour lui dire ce qu'il avait dit au premier. Et le second fils répondit aussitôt: "Oui, père, j'y vais tout de suite". Pourtant qu'arriva-t-il? Le premier fils avait l'âme droite. Après un moment de faiblesse dans la tentation, de révolte, il se repentit d'avoir déplu à son père, et sans rien dire il s'en alla à la vigne. Il travailla tout le jour jusque tard dans la soirée. Il revint satisfait à la maison avec dans le cœur la paix du devoir accompli. Le second, au contraire, menteur et faible, sortit de la maison, c'est vrai, mais ensuite il perdit son temps à flâner dans le village, à faire des visites inutiles à des amis influents dont il espérait tirer du profit. Et il disait dans son cœur: "Le père est vieux et il ne sort pas de la maison. Je lui dirai que j'ai obéi, et il le croira…" Mais le soir venu pour lui aussi, il revint à la maison, son aspect las d'homme oisif, ses vêtements sans faux plis, le manque d'assurance du salut donné au père qui l'observait et le comparaît avec l'aîné, qui était revenu fatigué, sale, mal peigné, mais joyeux et sincère avec son regard franc, humble et bon, qui, sans vouloir se vanter du devoir accompli, voulait pourtant dire au père: "Je t'aime et avec vérité, tellement que pour te faire plaisir, j'ai vaincu la tentation", parlaient clairement à l'intelligence du père, qui embrassa son fils fatigué en lui disant: "Tu es béni parce que tu as compris l'amour!" En effet qu'en pensez-vous? Lequel des deux avait aimé? Certainement vous dites: "Celui qui avait fait la volonté de son père". Et qui l'avait faite? Le premier ou le second fils?” “Le premier” répond la foule unanime. “Le premier. Oui. En Israël aussi, et vous vous en lamentez, ce ne sont pas ceux qui disent: "Seigneur! Seigneur!" en se frappant la poitrine sans avoir au cœur un vrai repentir de leurs péchés - et c'est si vrai que leur cœur devient de plus en plus dur - ce ne sont pas ceux qui observent les rites avec ostentation pour qu'on les appelle saints, mais dans la vie privée sont sans charité et sans justice; ce ne sont pas eux, qui se révoltent, en vérité, contre la Volonté de Dieu qui m'envoie et qui l'attaquent comme si c'était la volonté de Satan, et cela ne sera pas pardonné; ce ne sont pas eux qui sont les saints aux yeux de Dieu. Mais ce sont ceux qui, en reconnaissant que Dieu fait bien tout ce qu'Il fait, accueillent l'Envoyé de Dieu et écoutent ses paroles pour savoir mieux faire, toujours mieux ce que veut le Père, qui sont saints et chers au Très-Haut. En vérité je vous le dis: les ignorants, les pauvres, les publicains, les courtisanes passeront avant beaucoup de ceux que l'on appelle "maîtres", "puissants", "saints", et entreront dans le Royaume de Dieu. Et ce sera justice. En effet Jean est venu vers Israël pour le conduire sur les chemins de la Justice, et une trop grande partie en Israël ne l'a pas cru, l'Israël qui se donne à lui-même les titres de "docte et saint", mais les publicains et les courtisanes ont cru en lui. Et Moi je suis venu, et les doctes et les saints ne me croient pas, mais croient en Moi les pauvres, les ignorants, les pécheurs. Et j'ai fait des miracles, et à ces miracles ils n'ont même pas cru, et il ne leur est pas venu le repentir de ne pas croire en Moi. Au contraire leur haine est venue sur Moi et sur ceux qui m'aiment. Eh bien je dis: "Bienheureux ceux qui savent croire en Moi, et faire cette volonté du Seigneur en laquelle se trouve le salut éternel". Augmentez votre foi et soyez constants. Vous posséderez le Ciel parce que vous aurez su aimer la Vérité. Allez. Dieu soit avec vous, toujours.” Il les bénit et les congédie, et puis, à côté de Nicodème, il va vers la maison du disciple pour y rester pendant la grosse chaleur…
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 21 septembre 2014, Vingt-cinquième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 20,1-16.
Jésus disait cette parabole : « En effet, le Royaume des cieux est comparable au maître d'un domaine qui sortit au petit jour afin d'embaucher des ouvriers pour sa vigne.Il se mit d'accord avec eux sur un salaire d'une pièce d'argent pour la journée, et il les envoya à sa vigne.Sorti vers neuf heures, il en vit d'autres qui étaient là, sur la place, sans travail.Il leur dit : 'Allez, vous aussi, à ma vigne, et je vous donnerai ce qui est juste.'Ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures, et fit de même.Vers cinq heures, il sortit encore, en trouva d'autres qui étaient là et leur dit : 'Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ?'Ils lui répondirent : 'Parce que personne ne nous a embauchés.' Il leur dit : 'Allez, vous aussi, à ma vigne.'Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant : 'Appelle les ouvriers et distribue le salaire, en commençant par les derniers pour finir par les premiers.'Ceux qui n'avaient commencé qu'à cinq heures s'avancèrent et reçurent chacun une pièce d'argent.Quand vint le tour des premiers, ils pensaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d'argent.En la recevant, ils récriminaient contre le maître du domaine :'Ces derniers venus n'ont fait qu'une heure, et tu les traites comme nous, qui avons enduré le poids du jour et de la chaleur !'Mais le maître répondit à l'un d'entre eux : 'Mon ami, je ne te fais aucun tort. N'as-tu pas été d'accord avec moi pour une pièce d'argent ?Prends ce qui te revient, et va-t'en. Je veux donner à ce dernier autant qu'à toi :n'ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mon bien ? Vas-tu regarder avec un oeil mauvais parce que moi, je suis bon ?'Ainsi les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 7, Ch 231, p 524 - CD 7 (2ème CD), piste 100 -
La synagogue des romains est exactement à l'opposé du Temple, près de l'Hippique. Il y a des gens qui attendent Jésus et quand on l'a signalé au début de la route, des femmes, les premières, iront à sa rencontre. Jésus est avec Pierre et le Thaddée.“Salut, Maître. Je te suis reconnaissante de m'avoir exaucée. Tu viens d'entrer dans la ville?”“Non. J'y suis depuis l'heure de prime. J'ai été au Temple.”“Au Temple? Ils ne t'ont pas insulté?”“Non. L'heure était matinale, et on ignorait ma venue.”“Je t'avais fait appeler pour cela… et aussi parce qu'il y a ici des gentils qui voudraient t'entendre parler. Depuis plusieurs jours ils allaient au Temple pour t'attendre, mais on se moquait d'eux et même on les menaçait. Hier j'y étais moi aussi, et j'ai compris qu'ils t'attendaient pour t'insulter. J'ai envoyé des hommes à toutes les portes. Avec l'or on obtient tout…”“Je te suis reconnaissant. Mais je ne puis pas ne pas monter au Temple, Moi, Rabbi d'Israël. Ces femmes, qui sont-elles?”“Mon affranchie Tusnilde, barbare deux fois, Seigneur, des forêts de Teutberg. Une proie de ces avances imprudentes qui ont coûté tant de sang humain. Mon père en a fait cadeau à ma mère, et elle me l'a donnée pour mes noces. De ses dieux aux nôtres et des nôtres à Toi, car elle fait ce que je fais. Elle est tellement bonne. Les autres femmes sont des épouses de gentils qui t'attendent, de toutes les régions, la plupart souffrantes, venues avec les navires de leurs maris.”“Entrons dans la synagogue…”Le chef, debout sur le seuil, s'incline et se présente: “Mathatias Sicule, Maître. À Toi louanges et bénédictions.”“La paix à toi.”“Entre. Je ferme la porte pour rester tranquilles. La haine est telle que les briques ont des yeux et les pierres des oreilles pour t'observer et te dénoncer, Maître. Peut-être valent-ils mieux ceux-ci qui, pourvu qu'on ne touche pas à leurs intérêts, nous laissent faire” dit le vieux chef qui marche à côté de Jésus pour le conduire au-delà d'une petite cour dans une Vaste pièce qui est la synagogue.“Guérissons d'abord les malades, Mathatias. Leur foi mérite d'être récompensée” dit Jésus, et il passe d'une femme à l'autre en imposant les mains.Quelques-unes sont en bonne santé, mais c'est leur petit qui est dans leurs bras, qui est souffrant, et Jésus guérit l'enfant. Il y a une fillette complètement paralysée et qui crie, une fois guérie: “Sitaré te baise les mains, Seigneur!”Jésus, qui était déjà passé, se retourne en souriant et demande: “Tu es syrienne?”La mère explique: “Phénicienne, Seigneur, d'au-delà de Sidon. Nous sommes sur les rives du Tamiri et j'ai dix autres fils et deux autres filles, une qui s'appelle Sira et l'autre Tamira. Sira est veuve bien qu'elle ne soit qu'un peu plus qu'enfant, si bien qu'étant libre, elle s'est établie auprès de son frère ici, dans la ville et elle est une de tes fidèles. C'est elle qui nous a dit que tu peux tout.”“Elle n'est pas avec toi?”“Si, Seigneur, derrière ces femmes.”“Avance” commande Jésus.La femme s'avance, craintive.“Tu ne dois pas avoir peur de Moi si tu m'aimes” dit Jésus pour la réconforter.“Je t'aime. C'est pour cela que j'ai quitté Alexandroscène, car je pensais que je t'aurais encore entendu et… que j'aurais appris à accepter ma douleur…” Elle pleure.“Quand es-tu restée veuve?”“A la fin de votre Adar… Si tu avais été là, Zéno ne serait pas mort. Il le disait… car il t'avait entendu et il croyait en Toi…”“Et alors, il n'est pas mort, ô femme, car celui qui croit en Moi vit. Ce n'est pas ce jour où vit la chair, la vraie vie. La vie est celle que l'on obtient en croyant et en suivant la Voie, la Vérité, la Vie, et en agissant conformément à sa parole. Même s'il s'est agi de croire et de suivre pendant peu de temps, et de travailler pendant peu de temps, vite interrompu par la mort du corps, même s'il s'agit d'un seul jour, d'une seule heure, je te le dis en vérité que cette créature ne connaîtra plus la mort. En effet mon Père, qui est le Père de tous les hommes, ne calculera pas le temps passé dans ma Loi et dans ma Foi, mais la volonté de l'homme de vivre jusqu'à sa mort dans cette Loi et cette Foi. Je promets la vie éternelle à celui qui croit en Moi et agit selon ce que je dis, en aimant le Sauveur, en propageant cet amour, en pratiquant mes enseignements dans le temps qui lui est accordé. Les ouvriers de ma vigne, ce sont tous ceux qui viennent et disent: "Seigneur, accueille-moi parmi tes ouvriers" et qui restent dans cette volonté, jusqu'à ce que mon Père ne juge terminée leur journée. En vérité, en vérité je vous dis qu'il y aura des ouvriers qui auront travaillé une seule heure, leur dernière heure, et qui auront une récompense plus rapide que ceux qui auront travaillé depuis la première heure, mais toujours avec tiédeur, poussés au travail uniquement par la pensée de ne pas mériter l'enfer, c'est-à-dire par la peur du châtiment. Ce n'est pas cette façon de travailler que mon Père récompense par une gloire immédiate. Au contraire, à ces calculateurs égoïstes qui ont le souci de faire le bien et seulement le peu de bien qu'il faut pour ne pas se donner une peine éternelle, le Juge éternel donnera une longue expiation. Ils devront apprendre à leurs dépens, par une longue expiation, à se donner un esprit actif en amour, et en un amour vrai, tout tourné vers la gloire de Dieu. Et je vous dis encore que dans l'avenir il y en aura beaucoup, spécialement parmi les gentils, qui seront les ouvriers d'une heure et même de moins d'une heure, qui deviendront glorieux dans mon Royaume parce que, en cette heure unique de correspondance à la Grâce qui les aura invités à entrer dans la Vigne du Seigneur, ils auront atteint la perfection héroïque de la Charité. Aie donc courage, femme. Ton mari n'est pas mort, mais il vit. Il n'est pas perdu pour toi, mais uniquement séparé de toi pour quelque temps. Toi, maintenant, comme une épouse qui n'est pas encore entrée dans la maison de l'époux, tu dois te préparer aux vraies noces immortelles avec celui que tu pleures. Oh! heureuses noces de deux esprits qui se sont sanctifiés et qui se réunissent de nouveau pour l'éternité là où il n'y a plus de séparation, ni de crainte de désaffection, ni de peine, là où les esprits jubileront dans l'amour de Dieu et dans l'amour réciproque! La mort, pour les justes, c'est la vraie vie, car rien ne peut menacer la vitalité de l'esprit, c'est-à-dire sa permanence dans la Justice. Ne pleure pas et ne regrette pas ce qui est caduque, ô Sira. Élève ton esprit, et vois, avec justice et vérité. Dieu t'a aimée en sauvant ton conjoint du danger que les œuvres du monde ruinent sa foi en Moi.”“Tu m'as consolée, ô Seigneur. Je vivrai comme tu dis. Que tu sois béni, et avec Toi ton Père, pour l'éternité.”Le chef de la synagogue dit au moment où Jésus va passer: “Puis-je te faire une objection, sans que cela te paraisse une offense?”“Parle. Je suis ici: Maître, pour donner la sagesse à ceux qui m'interrogent.”“Tu as dit que certains deviendront tout de suite glorieux au Ciel. Le Ciel n'est-il pas fermé? Est-ce que les justes ne sont pas dans les Limbes en attendant d'y entrer?”“C'est ainsi: le Ciel est fermé, et il ne sera ouvert que par le Rédempteur. Mais son heure est venue. En vérité je te dis que le jour de la Rédemption a déjà son aube à l'orient et que ce sera bientôt plein jour. En vérité, je te dis qu'il n'arrivera pas d'autre fête après celle-ci, avant ce jour. En vérité je te dis que déjà je force les portes, car je suis déjà au sommet du mont de mon sacrifice… Mon sacrifice déjà presse sur les portes du Ciel car il est déjà en action. Quand il sera accompli, rappelle-toi cela, ô homme, s'ouvriront les rideaux sacrés et les portes célestes. Car Jéhovah ne sera plus présent par sa gloire dans le Saint des Saints, et il sera inutile de mettre un voile entre l'Inconnaissable et les mortels, et l'Humanité qui nous a précédés et qui fut juste retournera à l'endroit qui lui était destiné, avec en tête le Premier-né, déjà complet en sa chair et en son esprit, et avec ses frères dans le vêtement de lumière qu'ils auront jusqu'au moment où leurs chairs aussi seront appelées à la jubilation.”Jésus prend le ton chantant particulier que prend un chef de synagogue ou un rabbi quand il répète les paroles bibliques ou les psaumes, et il dit: “Et Il m'a dit: "Prophétise à ces ossements et dis-leur: 'Os arides, écoutez la parole du Seigneur… Voici! J'infuserai en vous l'esprit et vous vivrez. Je mettrai sur vous les nerfs et Je ferai croître sur vous les chairs, J'étendrai la peau, Je vous donnerai l'esprit et vous vivrez et vous saurez que Je suis le Seigneur… Voici! J'ouvrirai vos tombeaux… Je vous en ferai sortir… Quand J'aurai infusé en vous mon esprit vous aurez la vie et Je vous ferai reposer sur la terre qui est la vôtre' ".”Il reprend sa manière de parler habituelle et abaisse ses bras qu'il avait tendus en avant, et il dit: “Deux sont ces résurrections de ce qui est aride, mort à la vie. Deux, qui se reflètent dans les paroles du prophète. La première c'est la résurrection à la Vie et dans la Vie, c'est-à-dire dans la Grâce qui est Vie, de ceux qui accueillent la Parole du Seigneur, l'esprit engendré par le Père, qui est Dieu comme le Père dont Il est le Fils, et qui s'appelle Verbe, le Verbe qui est Vie et qui donne la Vie, cette Vie dont tous ont besoin et dont Israël est privé comme les gentils. Que si, pour Israël, jusqu'à présent il suffisait pour avoir la vie éternelle d'espérer et d'attendre la Vie qui vient du Ciel, dorénavant, pour avoir la Vie, Israël devra accueillir la Vie. En vérité je vous dis que ceux de mon peuple qui ne m'accueillent pas Moi-Vie, n'auront pas la Vie, et ma venue sera pour eux une cause de mort, car ils auront repoussé la Vie qui venait à eux pour se communiquer. L'heure est venue où Israël sera partagé entre ceux qui vivent et ceux qui sont morts. C'est l'heure de choisir et de vivre ou de mourir. La Parole a parlé, elle a montré son Origine et sa Puissance, elle a guéri, enseigné, ressuscité et bientôt elle aura accompli sa mission. Il n'y a plus d'excuse pour ceux qui ne viennent pas à la Vie. Le Seigneur passe. Une fois passé, il ne revient pas. Il n'est pas revenu en Égypte pour redonner la vie aux fils premiers-nés de ceux qui l'avaient méprisé et opprimé en ses fils. Il ne reviendra pas non plus cette fois après que l'immolation de l'Agneau aura décidé les sorts. Ceux qui ne m'accueillent pas avant le passage, et qui me haïssent et me haïront, n'auront pas mon Sang sur leurs esprits pour les sanctifier, et ils ne vivront pas, et ils n'auront pas leur Dieu avec eux, pour le reste de leur pèlerinage sur la Terre. Sans la Divine Manne, sans la nuée protectrice et lumineuse, sans l'Eau qui vient du Ciel, privés de Dieu, ils iront vagabonds à travers le vaste désert qu'est la Terre, toute la Terre, tout un désert si pour ceux qui la parcourent manque l'union avec le Ciel, le voisinage du Père et Ami: Dieu. Et il y a une seconde résurrection: celle universelle, dans laquelle les os calcinés et dispersés depuis des siècles redeviendront frais et couverts de nerfs, de chair et de peau. Et ce sera le Jugement. Et la chair et le sang des justes jubileront avec l'esprit dans le Royaume éternel, et la chair et le sang des damnés souffriront avec l'esprit dans l'éternel châtiment. Je t'aime, ô Israël; je t'aime, ô Gentilité; je t'aime, ô Humanité! Et c'est pour cet amour que je vous invite à la Vie et à la Résurrection bienheureuse.”Les gens rassemblés dans la vaste salle sont comme fascinés. Il n'y a pas de différence entre l'étonnement des hébreux et celui des autres, d'autres lieux et d'autres religions. Je dirais même que ceux dont l'étonnement marque le plus de respect, ce sont les étrangers.Quelqu'un, un petit vieux très digne, murmure entre ses dents.“Qu'as-tu dit, ô homme?” demande Jésus en se retournant.“J'ai dit que… Je me répétais les paroles que pendant ma jeunesse j'avais entendues de mon maître d'enseignement: "Il est accordé à l'homme de s'élever par la vertu à une perfection divine. Il y a dans la créature un reflet du Créateur qui se révèle d'autant plus que l'homme s'ennoblit lui-même dans la vertu, quasi consommant la matière dans le feu de la vertu. Et il est accordé à l'homme de connaître l'Être qui, au moins une fois dans la vie d'un homme, avec une affection sévère ou paternelle, se montre à la créature pour qu'elle puisse dire: 'Je dois être bon. Je serais un malheureux si je ne le suis pas! Parce qu'une Puissance immense a brillé devant moi pour nie faire comprendre que la vertu est un devoir et qu'elle est signe de la noble nature de l'homme'. Vous trouverez cet éclair de la Divinité tantôt dans la beauté de la nature, tantôt dans la parole d'un mourant, ou même dans le regard d'un malheureux qui vous regarde et juge, ou dans le silence de la personne aimée qui sans rien dire réprouve une votre action déshonorante, vous le trouverez dans la frayeur d'un enfant devant un de vos actes de violence, ou dans le silence des nuits quand vous êtes seuls avec vous-mêmes et, dans la pièce la plus close et la plus solitaire, vous percevrez un autre Moi, bien plus puissant que le vôtre, qui parle avec un son sans son. Et celui-là sera le Dieu, ce Dieu qui doit exister, ce Dieu que la Création adore même sans en avoir conscience, ce Dieu qui, Unique, satisfait vraiment le sentiment des hommes vertueux, qui ne se sentent pas satisfaits et consolés par nos cérémonies et nos doctrines, ni devant les autels vides, bien vides, bien qu'une statue les surmonte". Je connais bien ces paroles, car depuis de nombreux lustres, je les répète comme ma loi et mon espérance. J'ai vécu, travaillé, et aussi souffert et pleuré. Mais j'ai tout supporté, et j'espère avec vertu, en espérant rencontrer avant de mourir ce Dieu dont Hermogène m'avait promis que je l'aurais connu. Maintenant je me disais que je l'ai vraiment vu. Et cela n'a pas été comme un éclair, ni comme un son sans son j'ai entendu la parole. Mais c'est dans une sereine et très belle forme d'homme que m'est apparu le Divin, et je l'ai entendu et je suis rempli d'un étonnement sacré. L'âme, cette chose que les hommes véritables admettent, mon âme t'accueille, ô Perfection, et elle te dit: "Enseigne-moi ton Chemin et ta Vie et ta Vérité pour qu'un jour, moi, homme solitaire, je me réunisse à Toi, Suprême Beauté.”“Nous nous réunirons. Et je te dis encore que, plus tard, tu seras réuni à Hermogène.”“Mais il est mort sans te connaître!”“Ce n'est pas la seule connaissance matérielle qui est nécessaire pour me posséder. L'homme, qui par sa vertu arrive à sentir le Dieu inconnu et à vivre vertueux pour rendre hommage à ce Dieu inconnu, peut bien se dire qu'il a connu Dieu parce que Dieu s'est révélé à lui pour récompenser sa vie vertueuse. Malheur s'il était nécessaire de me connaître personnellement! Bientôt plus personne n'aurait le moyen de se réunir à Moi. En effet, c'est Moi qui vous le dis, bientôt le Vivant quittera le royaume des morts pour retourner au Royaume de la Vie, et les hommes n'auront plus d'autre moyen de me connaître que par la foi et l'esprit. Mais, au lieu de s'arrêter, la connaissance de ma personne se propagera, et avec perfection, car elle sera exempte de tout ce qui est pesanteur des sens. Dieu parlera, Dieu opérera, Dieu vivra, Dieu se révélera aux âmes de ses fidèles avec son inconnaissable et parfaite Nature. Et les hommes aimeront le Dieu-Homme. Et le Dieu-Homme aimera les hommes avec des moyens nouveaux, avec des moyens ineffables que son amour infini aura laissés sur la Terre avant de s'en retourner auprès du Père après avoir tout accompli.”“Oh! Seigneur! Seigneur!” s'écrient plusieurs. “D's-nous donc comment nous pourrons te trouver et savoir que c'est Toi qui nous parles et où tu es, quand tu seras parti!” Et certains ajoutent: “Nous sommes des gentils et nous ne connaissons pas ta loi. Nous n'avons pas le temps de rester ici et de te suivre. Comment ferons-nous pour avoir cette vertu qui nous fait mériter de connaître Dieu?”Jésus sourit avec une lumineuse beauté dans la joie des conquêtes qu'il a faites parmi les gentils, et il explique doucement: “Ne vous préoccupez pas de connaître beaucoup de lois. Eux viendront (et il met les mains sur les épaules de Pierre et du Thaddée) pour porter ma Loi dans le monde. Mais tant qu'ils ne seront pas venus, ayez comme Loi les quelques phrases qui suivent où se trouve résumée toute ma Loi de Salut.Aimez Dieu de tout votre cœur. Aimez les autorités, les parents, les amis, les serviteurs, le peuple, et même les ennemis, comme vous aimez vous-mêmes. Et pour être sûrs de ne pas pécher, avant de faire n'importe quelle action, soit qu'elle soit commandée, soit qu'elle soit spontanée, demandez-vous: "Aimerais-je que me soit fait ce que je vais faire à celui-ci?" Et si vous voyez que vous ne l'aimeriez pas, ne le faites pas.Avec ces simples lignes, vous pourrez tracer en vous le chemin par lequel Dieu viendra à vous et par lequel vous irez à Dieu. En effet personne n'aimerait qu'un fils fût ingrat envers lui, que quelqu'un le tuât, qu'un autre le vole ou lui enlève son épouse ou déshonorât sa sœur ou sa fille ou s'emparât de sa maison, de ses champs ou de ses serviteurs fidèles. Avec cette règle, vous serez de bons fils et de bons parents, bons maris, bons frères, bons commerçants, véritables amis. Ainsi vous serez vertueux et Dieu viendra à vous.J'ai autour de Moi non seulement des hébreux et des prosélytes chez qui il n'y a pas de malice, je veux dire qui ne sont pas venus à Moi pour me prendre en défaut comme font ceux qui vous ont chassés du Temple pour vous empêcher de venir à la Vie, mais aussi des gentils de tous les pays du monde. Je vois des crétois et des phéniciens mêlés aux habitants du Pont et de la Phrygie, et il y a aussi quelqu'un des plages qui bordent la mer inconnue, chemin vers des terres inconnues où je serai aussi aimé. Et je vois des grecs avec des sicules et des habitants de la Cyrénaïque avec des asiatiques. Eh bien, je vous dis: allez! Dites dans vos pays que la Lumière est dans le monde et qu'ils viennent à la Lumière. Dites que la Sagesse a quitté les Cieux afin de se faire pain pour les hommes, eau pour les hommes qui languissent. Dites que la Vie est venue pour guérir et ressusciter ce qui est malade ou mort. Et dites… dites que le temps court rapidement comme un éclair en été. Que vienne celui qui désire Dieu. Son esprit connaîtra Dieu. Que vienne celui qui désire guérir. Ma main, tant qu'elle sera libre, donnera la guérison à ceux qui l'invoquent avec foi.Dites… Oui! Allez, et allez avec empressement et dites que le Sauveur attend ceux qui attendent et désirent une aide divine, à la Pâque, dans la Cité Sainte. Dites-le à ceux qui en ont besoin et aussi à ceux qui sont simplement curieux. Du mouvement impur de la curiosité peut jaillir pour eux l'étincelle de la foi en Moi, de la Foi qui sauve. Allez! Jésus de Nazareth, le Roi d'Israël, le Roi du monde, appelle pour les rassembler les représentants du monde afin de leur donner les trésors de ses grâces et les avoir comme témoins de son élévation qui consacrera son triomphe pour les siècles des siècles, comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Allez! Allez!A l'aube de ma vie terrestre vinrent, de divers endroits, les représentants de mon peuple pour adorer le Tout Petit dans lequel l'Immense se cachait. La volonté d'un homme, qui se croyait puissant et était un serviteur de la volonté de Dieu, avait ordonné le recensement dans l'Empire. Obéissant à un ordre inconnu et inéluctable du Très-Haut, ce païen devait se faire le héraut de Dieu qui voulait tous les hommes d'Israël, répandus dans toutes les parties de la Terre, dans la Terre de ce peuple, près de Bethléem Ephrata, pour s'étonner des signes venus du Ciel au premier vagissement d'un Nouveau-Né. Et comme cela ne suffisait pas encore, d'autres signes parlèrent aux gentils et leurs représentants vinrent adorer le Roi des rois, petit, pauvre, loin de son couronnement terrestre, mais déjà, oh! mais déjà Roi en présence des anges.Elle est venue l'heure où je serai Roi en présence des peuples avant de retourner là d'où je viens.Au couchant de ma journée terrestre, au soir de ma vie d'homme, il est juste qu'il y ait des hommes de tous peuples pour voir Celui que l'on doit adorer et en qui se cache toute la Miséricorde. Et qu'ils jouissent, les bons, les prémices de cette moisson nouvelle, de cette Miséricorde qui s'ouvrira comme les nuées de Nisan pour gonfler les fleuves des eaux salutaires, capables de faire fructifier les arbres plantés sur les rives, comme on lit dans Ézéchiel.”Et Jésus recommence à guérir les malades hommes et femmes, et prend leurs noms, car maintenant tous veulent dire le leur: “Moi Zilla… Moi Zabdi… Moi Gail… Moi André… Moi Théophane… Moi Selima… Moi Olinto… Moi Philippe… Moi Élissa… Moi Bérénice… Ma fille Gaia… Moi Argénide… Moi… Moi… Moi…”Il a fini. Il voudrait partir. Mais combien Lui demandent de rester, de parler encore!Et quelqu'un, peut-être borgne, car il a un œil couvert d'une bande dit, pour le retenir encore: “Seigneur, j'ai été frappé par quelqu'un jaloux de mon bon commerce. J'ai sauvé avec peine ma vie, mais j'ai perdu un œil, crevé par le coup. Maintenant mon rival est devenu pauvre et il est mal vu; il s'est enfui dans un pays près de Corinthe. Moi, je suis de Corinthe. Que devrais-je faire pour celui qui a failli me tuer? Ne pas faire aux autres ce qu'il ne me plairait pas de recevoir, c'est bien, mais de lui, j'ai déjà reçu… et du mal, beaucoup de mal…” et son visage est si expressif qu'on y lit sa pensée inexprimée: “et je devrais donc prendre ma revanche…”Mais Jésus le regarde avec une lueur de sourire dans son œil bleu saphir, oui, mais avec la dignité d'un Maître sur tout son visage, et il lui dit: “C'est toi, un grec qui me le demandes? Vos grands hommes n'ont-ils peut-être pas dit que les mortels deviennent semblables à Dieu quand ils correspondent à deux dons que Dieu leur accorde pour les rendre semblables à Lui et qui sont: pouvoir être dans la vérité et faire du bien au prochain?”“Ah! oui! Pythagore!”“Et n'ont-ils pas dit que l'homme se rapproche de Dieu non par la science, ou la puissance, ou autrement, mais en faisant du bien?”“Ah! oui! Démosthène! Mais, excuse-moi, Maître, si je te le demande… Tu n'es qu'un hébreux, et les hébreux n'aiment pas nos philosophes… Comment sais-tu ces choses?”“Homme, parce que j'étais la Sagesse qui inspirait aux intelligences ce qu'expriment ces paroles. Je suis là où le Bien est actif. Toi, grec, écoute les conseils des sages où c'est encore Moi qui parle. Fais du bien à qui t'a fait du mal et tu seras appelé saint par Dieu. Et maintenant laissez-moi aller. Il y en a d'autres qui m'attendent. Adieu, Valéria, et ne crains pas pour Moi. Ce n'est pas encore mon heure. Quand ce sera l'heure, toutes les armées de César seront incapables d'opposer une barrière à mes adversaires.”“Salut, Maître, et prie pour moi.”“Pour que la paix te possède. Adieu. Paix à toi, chef. Paix pour ceux qui croient et pour ceux qui tendent à la paix.”Et avec un geste qui est salut et bénédiction, il sort de la salle, traverse la cour et sort sur le chemin…
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 14 septembre 2014, Fête de la Croix Glorieuse

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 3,13-17.
Car nul n'est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme. De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé,afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle. Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 2, Ch 83, p 474 - CD 2 (2 eme CD), piste 55 -
Jésus est dans la cuisine de la maisonnette de l’Oliveraie au souper avec ses disciples. Ils parlent des événements de la journée, qui cependant n’est pas celle précédemment décrite, car je constate qu’on parle d’autres faits, parmi lesquels la guérison d’un lépreux survenue près des tombeaux sur la route de Bethphagé.“Il y avait aussi un centurion romain qui regardait” dit Barthélémy. Et il ajoute: “Il m’a demandé du haut de son cheval: "L’homme que tu suis fait souvent des choses semblables?" et à ma réponse affirmative il s’est écrié: "Alors, il est plus grand qu’Esculape et il deviendra plus riche que Crésus". J’ai répondu: "Il sera toujours pauvre aux yeux du monde, car il ne reçoit pas, mais il donne, et ne veut que des âmes pour les conduire au Dieu Vrai". Le centurion m’a regardé très étonné et puis, il a éperonné son cheval et s’en est allé au galop.”“Il y avait aussi une dame romaine dans sa litière. Ce ne pouvait être qu’une femme. Elle avait baissé les rideaux, mais jetait des coups d’œil au dehors. Voilà ce que j’ai vu” dit Thomas.“Oui, elle était au début de la courbe de la route. Elle avait donné l’ordre de s’arrêter quand le lépreux avait crié: "Fils de David, aie pitié de moi!" Il y avait le rideau déplacé et j’ai vu qu’elle t’a regardé avec une loupe précieuse et elle a ri ironiquement. Mais quand elle a vu que Toi, par ton seul commandement tu l’avait guéri! Alors, elle m’a appelé et m’a demandé: "Mais c’est celui qu’on donne pour le vrai Messie?". J’ai répondu que oui, et elle m’a dit: "Tu es avec Lui?" Et puis elle a demandé:Est-il vraiment bon? "“Jean a dit.“Alors, tu l’as vue. Comment était-elle?” demandent Pierre et Judas.“Bah!… une femme…”“Quelle découverte!” dit Pierre en riant. Et l’Iscariote poursuit: “Mais elle était belle, jeune, riche?”“Oui. Il me semble qu’elle était jeune, et belle également. Mais je regardais toujours vers Jésus plutôt que de son côté. Je voulais voir si le Maître se remettait en route…”“Imbécile!” murmure l’Iscariote entre ses dents.“Pourquoi?” dit Jacques de Zébédée pour le défendre. “Mon frère n’est pas un Ganymède en quête d’aventures. Il a répondu par politesse, mais il n’a pas manqué à sa première qualité.”“Laquelle?” demande l’Iscariote.“Celle d’un disciple qui garde pour son Maître son unique amour.”Judas baisse la tête, mécontent.“Et puis… ce n’est pas bien que l’on vous voie parler avec les Romains” dit Philippe. “Déjà ils nous accusent d’être Galiléens et, pour cette raison, moins "purs" que les Juifs. Et aussi par naissance. Puis, ils nous accusent de séjourner souvent à Tibériade, lieu de rendez-vous des Gentils, des Romains, des Phéniciens, des Syriens… Puis… encore… oh! de combien de choses ils nous accusent!…”“Tu es bon, Philippe, et tu mets un voile sur ce qu’a de dur la vérité que tu dis. Mais, sans voile, la vérité est là: de combien de choses ils m’accusent Moi” dit Jésus qui jusqu’alors s’est tu.“Au fond, ils n’ont pas tout à fait tort. Trop de contacts avec les païens” dit l’Iscariote.“Crois-tu que les païens sont uniquement ceux qui n’ont pas la loi mosaïque?” dit Jésus.“Et qui d’autres, alors?”“Judas!… Peux-tu jurer sur notre Dieu de ne pas avoir de paganisme dans ton cœur? Et puis jurer que les Israélites, les plus en vue, en sont indemnes?”“Mais, Maître… des autres, je n’en sais rien… mais moi… je peux le jurer en ce qui me concerne.”“Dans ta pensée, qu’est-ce que c’est que le paganisme?” demande encore Jésus.“Mais, c’est suivre une religion qui n’est pas vraie, adorer les dieux” réplique vivement Judas.“Quels dieux?”“Les dieux de la Grèce, de Rome, ceux d’Égypte… en sommeles dieux aux mille noms, des êtres imaginaires qui, selon les païens peuplent leur Olympe.”“Il n’y a pas d’autres dieux? Seulement les dieux de l’Olympe?”“Et quels autres encore? N’y en a-t-il pas déjà trop?”“Trop. Oui, trop. Mais il y en a d’autres, sur les autels desquels tous les hommes viennent brûler de l’encens, même les prêtres, les scribes, les rabbins, les pharisiens, les saducéens, les hérodiens, ce sont toutes des personnes d’Israël, n’est-ce pas? Non seulement eux, mais même mes disciples.”“Ah! pour cela, non!” affirment-ils tous unanimement.“Non? Amis… Qui, parmi vous, n’a pas un culte secret ou plusieurs? Pour l’un, c’est la beauté et l’élégance. Pour un autre, l’orgueil de son savoir. Un autre encense l’espérance de devenir grand, humainement. Un autre encore adore la femme. Un autre l’argent… Un autre se prosterne devant son savoir… et ainsi de suite. En vérité, je vous dis qu’il n’y a pas d’homme qui ne soit marqué par l’idolâtrie. Comment alors dédaigner ceux qui, par malchance, sont païens, lorsque, malgré l’appartenance au Dieu Vrai, on reste païen dans sa volonté?”“Mais, nous sommes des hommes, Maître” s’exclament plusieurs.“C’est vrai. Mais alors… ayez de la charité pour tous, car Moi, je suis venu pour tous et vous n’êtes pas plus que Moi.”“Mais, en attendant, ils nous accusent, et ta mission en est entravée.”“Elle ira quand même de l’avant.”Pierre, assis près de Jésus et qui en est très heureux - pour cela il est bon, bon - il dit à son tour: “A propos de femmes, il y a peu de jours et même depuis que tu as parlé la première fois à Béthanie, après le retour de Judie, qu’une femme toute voilée ne cesse de nous suivre. Je ne sais comment elle fait pour connaître nos intentions. Je sais qu’au fond des groupes de gens du peuple qui t’écoutent si tu parles, ou en arrière des gens qui te suivent si tu marches, ou encore derrière nous, quand nous allons pour t’annoncer dans les campagnes, elle est presque toujours là. À Béthanie, la première fois, elle m’a murmuré derrière son voile: "Cet homme qui va parler, c’est bien Jésus de Nazareth?" Je lui ai dit que oui et le soir elle était derrière un tronc d’arbre à t’écouter. Puis, je l’avais perdue de vue. Mais, maintenant, ici, à Jérusalem, je l’ai vue deux ou trois fois. Aujourd’hui, je lui ai demandé: "As-tu besoin de Lui? Tu es malade? Tu veux une obole?" Elle m’a toujours répondu non par un signe de tête, car elle ne parle avec personne.”“Un jour elle m’a demandé: "Où habite Jésus?" Et je lui ai répondu: "Au Gethsémani" a dit Jean.“Bravo, imbécile!” dit l’Iscariote en colère. “Il ne fallait pas. Tu devais lui dire: "Dévoile-toi. Fais-toi connaître et je te le dirai".”“Mais, depuis quand devons-nous demander cela?!” s’exclame Jean, simple et innocent.“Quant aux autres, on les voit. Celle-là est toute voilée. C’est peut-être une espionne, ou une lépreuse. Elle ne doit pas nous suivre et savoir quoique ce soit. Si c’est une espionne, c’est pour nous faire du mal. Peut-être est-elle payée par le Sanhédrin qui veut qu’elle nous suive…”“Ah! il use de ces procédés, le Sanhédrin?” demande Pierre. “En es-tu sûr?”“Absolument certain. J’ai appartenu au Temple, et je sais.”“Ça par exemple!” commente Pierre. “A lui s’adapte, comme un capuchon, la raison indiquée par le Maître, il y a peu de temps…”“Quelle raison?” Judas est déjà rouge de colère.“C’est que même parmi les prêtres il y a des païens.”“Qu’est-ce que ça rentre avec le fait de payer un espion?”“Ça y entre et comment! Ça y est déjà, au contraire. Pourquoi payent-ils? Pour abattre le Messie et assurer leur triomphe. Ils s’élèvent donc sur l’autel avec leur âme malpropre sous des habits soignés” répond Pierre avec son bon sens populaire.“Bon, en somme” abrège Judas. “Cette femme est un danger pour nous ou pour la foule. Pour la foule si c’est une lépreuse, pour nous si c’est une espionne.”“C’est à dire: pour Lui, tout au plus” réplique Pierre.“Mais, si Lui tombe, nous tombons aussi…”“Ah! Ah!” dit Pierre en riant et il termine: “si on tombe, l’idole tombe en morceaux, on a risqué son temps, sa réputation et peut-être sa peau, et alors ah! ah!… et alors il vaut mieux chercher à empêcher sa chute ou… s’éloigner à temps, n’est-ce pas? Pour moi, au contraire, regarde. Je l’embrasse plus étroitement. S’il tombe, abattu par ceux qui sont traîtres de Dieu, je veux tomber avec Lui” et Pierre, de ses bras courts, enserre étroitement Jésus.“Je ne croyais pas avoir fait tant de mal, Maître” dit tout attristé Jean qui est en face de Jésus. “Frappe-moi, maltraite-moi, mais sauve-Toi. Malheur! si c’étais, moi, la cause de ta mort!… Oh! je ne pourrais plus retrouver la paix. Je sens que mon visage fondrait en larmes et que mes yeux en seraient brûlés. Qu’ai-je jamais fait! Judas a raison: je suis un sot!”“Non, Jean, tu n’es pas sot et tu as bien agi. Laissez-la venir. Toujours. Et respectez son voile. Elle peut l’avoir mis pour se défendre dans une lutte entre le péché et sa soif de rédemption. Savez-vous quelles blessures frappent un être quand cette lutte survient? Connaissez-vous ses pleurs et la rougeur qui lui monte au front? Tu as dit, Jean, cher fils au cœur enfantin et bon, que ton visage se creuserait par l’effet de tes pleurs intarissables si tu avais été pour Moi une cause de mal. Mais sache que lorsqu’une conscience qui s’éveille commence à ronger une chair qui a été péché, pour la détruire et triompher par l’esprit, elle doit forcément consumer tout ce qui a été attraction de la chair, et la créature vieillit, se fane sous l’ardeur de ce feu qui la travaille. Ce n’est qu’après, une fois que la rédemption a son terme, qu’elle se refait une nouvelle, sainte et plus parfaite beauté, car c’est la beauté de l’âme qui affleure du regard, du sourire, de la voix, de l’honnête hauteur du front sur lequel est descendu et resplendit comme un diadème le pardon de Dieu.”“Alors, je n’ai pas mal fait?…”“Non, et Pierre non plus n’a pas mal fait. Laissez-la faire. Et maintenant que chacun aille se reposer. Moi je reste avec Jean et Simon auxquels je dois parler. Allez.”Les disciples se retirent. Peut-être dorment-ils dans la pièce du pressoir d’huile. Je ne sais. Ils s’en vont et sûrement ne rentrent pas à Jérusalem, car les portes sont fermées depuis longtemps.“Tu as dit, Simon, que Lazare t’a envoyé Isaac avec Maximin aujourd’hui, pendant que j’étais près de la Tour de David. Que voulait-il?”“Il voulait te dire que Nicodème est chez lui et qu’il voulait te parler en secret. Je me suis permis de dire: "Qu’il vienne. Le Maître l’attendra pendant la nuit". Tu n’as que la nuit pour être seul. C’est pour cela que je t’ai dit: "Congédie tout le monde, sauf Jean et moi". Jean aura à se rendre au pont du Cédron, pour attendre Nicodème qui se trouve dans une des maisons de Lazare, hors les murs. Moi, j’ai servi à t’expliquer. Ai-je mal fait?”“Tu as bien fait. Va, Jean, prendre ta place.”Simon et Jésus restent seuls. Jésus est pensif. Simon respecte .son silence. Mais Jésus le rompt tout à coup et, comme s’il terminait à haute voix une conversation intérieure, il dit: “Oui, c’est bien d’agir ainsi. Isaac, Élie, les autres suffisent pour garder vivante l’idée qui déjà prend corps parmi les bons et chez les humbles. Pour les puissants… il y a d’autres leviers. Il y a Lazare, Chouza, Joseph, d’autres encore… Mais les puissants… ne veulent pas de Moi. Ils craignent et tremblent pour leur puissance. J’irai loin de ce cœur juif, toujours plus hostile au Christ.”“Nous revenons en Galilée?”“Non, mais loin de Jérusalem. Il faut évangéliser la Judée. C’est aussi Israël. Mais ici, tu le vois… on exploite tout pour m’accuser. Je me retire. C’est pour la seconde fois…”“Maître, voici Nicodème” dit Jean en entrant le premier.On se salue et puis Simon prend Jean avec lui et sort de la cuisine, en laissant les deux seuls.“Maître, pardonne-moi si j’ai voulu te parler en secret. Je me méfie, pour Toi et pour moi, de beaucoup de gens. Ma conduite n’est pas uniquement lâche. Il y a aussi la prudence et le désir de t’aider plus que si je t’appartenais ouvertement. Tu as beaucoup d’ennemis. Je suis du petit nombre de ceux qui, ici t’admirent. J’ai pris conseil de Lazare. Lazare est puissant par sa naissance. On le craint parce qu’il est en faveur près de Rome, juste aux yeux de Dieu, sage par maturité d’esprit et par sa culture. Il est ton véritable ami et mon véritable ami. C’est pour cela que j’ai voulu m’entretenir avec lui et je suis heureux qu’il ait jugé de la même manière que moi. Je lui ai dit les dernières… discussions du Sanhédrin à ton sujet.”“Les dernières accusations. Dis simplement la vérité, toute nue, telle qu’elle est.”“Les dernières accusations. Oui, Maître. J’étais sur le point de dire: "Et bien, moi aussi, je suis des siens", pour qu’au moins, dans cette assemblée, il y eût quelqu’un en ta faveur. Mais Joseph, qui s’était approché de moi, m’a dit tout bas: "Tais-toi. Gardons secrète notre manière de voir. Je te dirai après". Et, à la sortie, il a dit, oui, il a dit: "Il vaut mieux ainsi. S’ils savent que nous sommes disciples, ils nous tiendront à l’écart de leurs pensées et de leurs décisions, et ils peuvent Lui nuire et nous nuire. S’ils pensent que nous sommes simplement intéressés à tout ce que Lui dit, ils n’agiront pas en cachette à notre égard". J’ai compris, qu’il avait raison. Ils sont tellement… mauvais! J’ai encore mes intérêts et mes devoirs… et Joseph aussi… Tu comprends, Maître.”“Je ne vous fais aucune .,réprimande. Avant que tu viennes, je disais cela à Simon. Et j’ai décidé aussi de m’éloigner de Jérusalem.”“Tu nous hais parce que nous ne t’aimons pas!”“Non. Je ne hais pas même mes ennemis.”“Tu le dis. Oui, c’est vrai. Tu as raison. Mais quelle douleur pour moi et Joseph! Et Lazare? Que dira Lazare qui, aujourd’hui même a décidé de te faire dire de quitter ce lieu pour aller dans une de ses propriétés de Sion. Tu sais? Lazare est puissamment riche. Une bonne partie de la ville lui appartient ainsi que beaucoup de terres de la Palestine. Le père, à sa fortune et à celle d’Euchérie de ta tribu et de ta famille, avait ajouté ce qui était une récompense des Romains à leur serviteur fidèle, et avait laissé à ses fils un important héritage. Mais ce qui a plus d’importance, une puissante amitié, bien que voilée, avec Rome. Sans elle, qui aurait sauvé de l’infamie toute sa maison, après la conduite infamante de Marie, son divorce reconnu uniquement parce que c’était "elle", sa vie licencieuse dans cette cité qui est son fief, et à Tibériade, l’élégant lupanar dont Rome et Athènes en ont fait un lieu de galants rendez-vous pour tant de gens du peuple élu? Vraiment, si le syrien Théophile avait été un prosélyte plus convaincu, il n’aurait pas donné à ses enfants cette éducation hellénisante qui tue tant de vertus et sème tant de voluptés. Bue et éliminée sans conséquences fâcheuses par Lazare et spécialement par Marthe, elle a contaminé Marie, qui s’est développée dans sa nature passionnée et a fait d’elle la fange de sa famille et de la Palestine! Non, sans la puissante faveur de Rome qui l’ombrage, plus qu’aux lépreux, on leur aurait envoyé l’anathème. Mais, puisqu’il en est ainsi, profite de la situation.”“Non. Je me retire. Qui me veut, viendra vers Moi.”“J’ai mal fait de parler.” Nicodème est effondré.“Non. Attends et sois-en persuadé.” Jésus ouvre une porte et appelle: “Simon! Jean! Venez vers Moi.”Les deux accourent.“Simon, dis à Nicodème ce que je te disais quand lui est entré.”“Que pour les humbles, il suffisait des bergers, que pour les puissants Lazare, Nicodème et Joseph avec Chouza, et que tu te retirais loin de Jérusalem sans pourtant abandonner la Judée. Voilà ce que tu disais. Pourquoi me le fais-tu répéter? Qu’est ce qui est arrivé?”“Rien. Nicodème craignait que je parte à cause de ses paroles.”“J’ai dit au Maître que le Sanhédrin Lui est de plus en plus hostile et que ce serait bien qu’il se mette sous la protection de Lazare. Il a protégé tes biens parce qu’il a Rome pour lui. Il protégerait aussi Jésus.”“C’est vrai. C’est un bon conseil. Bien que ma caste soit mal vue de Rome, pourtant une parole de Théophile m’a conservé mon avoir durant la proscription et la lèpre. Et Lazare t’est très attaché, Maître.”“Je le sais. Mais j’ai décidé et je fais ce que j’ai décidé.”“Nous allons te perdre, alors!”“Non, Nicodème. Vers le Baptiste viennent des hommes de toutes les sectes. Vers Moi pourront venir des hommes de toutes les sectes et de toutes situations.”“Nous venions à Toi, sachant que tu es plus que Jean.”“Vous pourrez y venir encore. Je serai un rabbi solitaire, comme Jean et je parlerai aux foules désireuses d’entendre la voix de Dieu et capables de croire que je suis cette Voix. Et les autres m’oublieront, si du moins ils en sont capables.”“Maître, tu es triste et déçu. Tu as raison. Tous t’écoutent, et croient en Toi tout juste pour obtenir des miracles. Même un courtisan d’Hérode qui devait forcément avoir corrompu sa bonté naturelle dans cette cour incestueuse, et même encore des soldats romains croient en Toi. Il n’y a que nous de Sion qui sommes si durs… Mais pas tous. Tu le vois… Maître, nous savons que tu es venu de la part de Dieu, son docteur, et un plus grand n’existe pas. Même Gamaliel le dit. Personne ne peut faire les miracles que tu fais, s’il n’a pas Dieu avec lui. Cela, le croient même les savants comme Gamaliel. Comment alors se fait-il que nous ne pouvons avoir la foi que possèdent les petits d’Israël? Oh! dis-le moi exactement. Je ne te trahirai pas même si tu me disais: "J’ai menti pour valoriser mes sages paroles sous un sceau que personne ne peut ridiculiser". Es-tu le Messie du Seigneur? l’Attendu? la Parole du Père, incarnée pour instruire et racheter Israël selon le Pacte?”“Est-ce que toi qui pose la question, ou d’autres t’envoient-ils pour la poser?”“De moi, de moi, Seigneur. J’ai un tourment, ici. Au-dedans de moi. Je subis une bourrasque. Vents opposés et voix qui se contrarient. Pourquoi n’ai-je pas en moi, homme mûr, cette certitude paisible que possède celui-ci, presque analphabète et tout jeune, qui lui met ce sourire sur le visage, cette lumière dans les yeux, ce soleil dans le cœur? Comment crois-tu, Jean, pour être si tranquille? O fils, apprends-moi ton secret, le secret qui te permet de savoir, voir et reconnaître le Messie en Jésus le Nazaréen!”Jean devient rouge comme une fraise, puis il baisse la tête comme pour s’excuser de dire une chose si grande, et il répond simplement: “C’est en aimant.”“En aimant! Et toi, Simon, homme probe et au seuil de la vieillesse, toi qui es instruit et tellement éprouvé que tu es poussé à craindre partout la fourberie?”“En méditant.”“En aimant! En méditant! Moi aussi, j’aime et je médite et je n’ai pas encore acquis la certitude!”.Jésus l’interrompt en disant: “Moi, je vais te dire le vrai secret. Ceux-ci ont su renaître, avec un esprit nouveau, libre de toute chaîne, vierge de toute idée. Et c’est ainsi qu’ils ont compris Dieu. Si quelqu’un ne renaît pas, il ne peut voir le royaume de Dieu, ni croire en son Roi.”“Comment quelqu’un peut-il renaître s’il est déjà adulte? Une fois sorti du sein maternel, l’homme ne peut jamais plus y rentrer. Tu fais peut-être allusion à la réincarnation à laquelle croient beaucoup de païens? Mais, non. Tu ne peux pas supposer cela. Et puis, ce ne serait pas rentrer dans le sein, mais reprendre une chair hors du temps. Par conséquent il ne s’agit pas de renaître maintenant. Comment? Comment?”“Il n’y a qu’une seule existence pour la chair sur la terre et une seule vie éternelle de l’esprit au-delà. Maintenant, je ne parle pas de la chair et du sang. Je parle de l’esprit immortel qui, par l’intermédiaire de deux choses, renaît à la vie: par l’eau et par l’Esprit. Mais la plus grande, c’est l’Esprit sans lequel l’eau n’est qu’un symbole. Qui s’est lavé avec l’eau doit se purifier ensuite avec l’Esprit et avec Lui s’allumer et resplendir, s’il veut vivre dans le sein de Dieu ici et dans l’Éternel Royaume. Car ce qui est engendré par la chair, est, et reste chair, et meurt après l’avoir servie dans ses désirs et ses péchés. Mais, ce qui est engendré par l’Esprit est esprit, et vit en revenant à l’Esprit qui l’a engendré, après l’avoir fait monter à l’âge parfait. Le Royaume des Cieux ne sera habité que par des êtres parvenus à l’âge parfait de l’esprit. Ne t’étonne donc pas si je dis: "Il faut que vous naissiez de nouveau". Ceux-ci ont su renaître. Le jeune a tué la chair et fait renaître l’esprit, en plaçant son moi sur le bûcher de l’amour. Tout a été brûlé de ce qui était matière. Des cendres surgit sa nouvelle fleur spirituelle, hélianthe merveilleux qui sait se tourner vers le Soleil Éternel. Le vieux a mis la hache d’une honnête méditation aux pieds de sa vieille pensée, et a déraciné le vieil arbre en laissant seulement le bourgeon de la bonne volonté, d’où il a fait naître sa nouvelle pensée. Maintenant, il aime Dieu avec un esprit nouveau et il Le voit. Chacun a sa méthode pour parvenir au port. N’importe quel vent convient pour celui qui sait se servir de la voile. Vous entendez souffler le vent et, sur sa direction, vous pouvez vous baser pour diriger la manœuvre. Mais, vous ne pouvez dire d’où il vient, ni appeler celui qu’il vous faut. L’Esprit aussi appelle, Il arrive en appelant et Il passe. Mais seul celui qui est attentif peut le suivre. Le fils connaît la voix du père et il connaît la voix de l’Esprit, l’esprit qui a été engendré par Lui.”“Comment cela peut-il se faire?”“Toi, maître en Israël, tu me le demandes? Tu ignores ces choses? On parle et on rend témoignage de ce qu’on sait et de ce qu’on a vu. Or donc, je parle et je témoigne ce que je sais. Comment pourras-tu jamais accepter les choses que tu n’as pas vues, si tu n’acceptes pas le témoignage que je t’apporte? Comment pourras-tu croire à l’Esprit, si tu ne crois pas à la Parole Incarnée? Je suis descendu pour remonter et emporter avec Moi ceux qui sont ici-bas. Un seul est descendu du Ciel: le Fils de l’Homme. Et un seul montera au Ciel avec le pouvoir d’ouvrir le Ciel: Moi, Fils de l’Homme. Rappelle-toi Moïse. Il éleva un serpent dans le désert pour guérir ceux qui étaient malades en Israël. Quand je serai élevé, ceux, que maintenant la fièvre de la faute rend aveugles, sourds, muets, fous, lépreux, malades, seront guéris, et quiconque croira en Moi aura la vie éternelle. Même ceux qui auront cru en Moi, auront cette heureuse vie.Ne baisse pas le front, Nicodème. Je suis venu pour sauver, non pas pour perdre. Dieu n’a pas envoyé son Fils Unique dans le monde pour que ceux qui l’habitent soient condamnés, mais pour que le monde soit sauvé par Lui. Dans le monde, j’ai trouvé tous les péchés, toutes les hérésies, toutes les idolâtries. Mais l’hirondelle qui rapidement vole au-dessus de la poussière peut-elle souiller son plumage? Non. Elle n’apporte sur les tristes chemins de la terre qu’une virgule d’azur, une odeur de ciel. Elle lance un appel pour secouer les hommes, pour faire élever leurs regards au-dessus de la boue et faire suivre son vol qui revient vers le ciel. Il en est ainsi de Moi. Je viens pour vous emmener avec Moi. Venez!… Celui qui croit au Fils Unique n’est pas jugé. Il est déjà sauvé, car ce Fils parle au Père et dit: "Celui-ci m’aime". Mais, celui qui ne croit pas, il est inutile qu’il fasse des œuvres saintes. Il est déjà jugé car il n’a pas cru au nom du Fils Unique de Dieu. Quel est mon Nom, Nicodème?”“Jésus.”“Non. Sauveur. Je suis le Salut. Celui qui ne me croit pas, refuse son salut, il est déjà jugé par la Justice Éternelle. Et voici ce jugement: "La Lumière t’avait été envoyée, à toi, et au monde, pour être pour vous le salut, mais toi et les autres hommes avez préféré les ténèbres à la lumière, parce que vous préfériez les œuvres mauvaises auxquelles vous étiez habitués, aux bonnes œuvres que Lui vous indiquait auxquelles il fallait s’y attacher pour devenir saints". Vous avez haï la Lumière parce que les malfaiteurs aiment les ténèbres pour commettre leurs crimes, et vous avez fui la Lumière pour qu’elle ne vous révèle pas vos plaies cachées. Ce n’est pas spécialement à toi que je m’adresse, Nicodème. Mais c’est là la vérité. Et la punition sera en proportion de la condamnation, pour l’individu et pour la collectivité.Quant à ceux qui m’aiment et mettent en pratique les vérités que j’enseigne, en naissant donc une seconde fois par une naissance plus réelle, je dis qu’ils ne craignent pas la lumière mais au contraire qu’ils s’en approchent, car cette lumière augmente celle par laquelle ils ont été primitivement éclairés. C’est une gloire réciproque qui rend Dieu heureux en ses fils et à leur tour heureux eux aussi en leur Père. Non, les fils de la Lumière ne craignent pas d’être illuminés. Mais, au contraire, en leur cœur et par leurs œuvres, ils disent: "Non pas moi: mais Lui le Père, Lui le Fils, Lui l’Esprit ont accompli le bien en moi. À eux gloire dans l’éternité". Et du Ciel l’éternel chant des Trois qui s’aiment répond dans leur parfaite Unité: "A toi, bénédiction pour l’éternité, vrai fils de notre volonté". Jean, rappelle-toi ces paroles pour quand ce sera l’heure de les écrire. Nicodème, es-tu convaincu?”“Maître… oui. Quand pourrai-je te parler encore?”“Lazare saura où te conduire. J’irai chez lui avant de m’éloigner d’ici.”“Je m’en vais, Maître. Bénis ton serviteur.”“Que ma paix soit avec toi.”Nicodème sort avec Jean.Jésus se tourne vers Simon: “Vois-tu l’œuvre de la puissance des Ténèbres? Comme une araignée, elle tend son piège, englue et emprisonne celui qui ne sait pas mourir pour renaître papillon, assez fort pour déchirer la toile ténébreuse et passer outre, emportant en souvenir de sa victoire des lambeaux de la toile tout éclairés sur ses ailes d’or, comme des oriflammes et des étendards pris à l’ennemi. Mourir pour vivre. Mourir pour vous donner la force de mourir. Viens Simon te reposer, et que Dieu soit avec toi.” Tout prend fin.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie  http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 7 septembre 2014, Vingt-troisième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 18,15-20.
Jésus disait à ses disciples : « Si ton frère a commis un péché, va lui parler seul à seul et montre-lui sa faute. S'il t'écoute, tu auras gagné ton frère. S'il ne t'écoute pas, prends encore avec toi une ou deux personnes afin que toute l'affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins. S'il refuse de les écouter, dis-le à la communauté de l'Église ; s'il refuse encore d'écouter l'Église, considère-le comme un païen et un publicain. Amen, je vous le dis : tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel. Encore une fois, je vous le dis : si deux d'entre vous sur la terre se mettent d'accord pour demander quelque chose, ils l'obtiendront de mon Père qui est aux cieux. Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d'eux. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 4, Ch 141, p 371 - CD 4, piste 152 -
Jésus n'est plus dans le même endroit qu'à la dernière vision, mais il se trouve dans un vaste jardin qui se prolonge jusqu'au lac. Au-delà du jardin, ou plutôt en son milieu, se trouve la maison, précédée et entourée de ce jardin qui en arrière se prolonge au moins trois fois plus que sur les côtés et en avant de la maison. Il y a des fleurs, mais surtout des arbres et des bosquets et de tranquilles coins de verdure, fermés autour de vasques de marbre précieux, comme des pavillons autour de tables et de sièges de pierre. Et il devait y avoir des statues ça et là, le long des sentiers et au centre des vasques mais, à présent, il ne reste que les piédestaux des statues pour rappeler leur souvenir près des lauriers et des buis, ou se contempler dans les vasques remplies d'eau limpide. La présence de Jésus avec les siens et celle de gens de Magdala, parmi lesquels le petit Benjamin qui avait osé dire à l'Iscariote qu'il était méchant, me fait Penser que ce sont les jardins de la maison de Marie-Magdeleine… revus et corrigés en vue de leur nouvelle fonction par la suppression de ce qui aurait pu produire le dégoût et le scandale et rappeler le passé. Le lac est tout entier un crêpe soyeux gris azuré qui reflète le ciel sur lequel courent les nuages chargés des premières pluies de l'automne. Et pourtant il est beau aussi sous cette lumière tranquille et paisible d'un jour qui, pour n'être pas serein, n'est pas tout à fait pluvieux. Ses rives n'ont plus beaucoup de fleurs mais, en revanche, sont colorées par ce grand peintre qu'est l'automne et présentent des coups de pinceaux d'ocre et de pourpre, et la pâleur exténuée des feuilles mourantes pour les arbres et les vignes qui changent de couleur avant de céder à la terre leur vêtement vivant. Il y a tout un coin, dans le jardin d'une villa qui est sur le lac comme celle-ci, qui rougit comme si dans les eaux il avait débordé du sang par la présence d'une haie aux branches flexibles auxquelles l'automne a donné une teinte de cuivre qui reflète un brasier alors que, dans les saules répandus sur la rive à peu de distance, tremble leur feuillage glauque-argenté, fin et encore plus pâle que d'ordinaire avant de mourir. Jésus ne regarde pas ce que je regarde. Il regarde de pauvres malades qu'il gratifie de la guérison. Il regarde des vieux mendiants auxquels il donne de l'argent. Il regarde des enfants que les mères Lui présentent pour qu'il les bénisse. Il regarde avec pitié un groupe de sœurs qui Lui parlent de la conduite de leur frère unique qui a fait mourir leur mère de chagrin et les a ruinées. Elles le prient, ces pauvres femmes, de les conseiller et de prier pour elles. “Bien sûr que je prierai. Je prierai Dieu qu'Il vous donne la paix et que votre frère se convertisse et qu'il se souvienne de vous en vous rendant ce qu'il vous doit et surtout en revenant vous aimer. Car, s'il fait cela, il fera tout le reste. Mais vous, l'aimez-vous ou y a-t-il en vous de la rancœur? Est-ce que vous le pardonnez du fond du cœur ou bien est-ce que votre chagrin est du dédain? Car lui aussi est malheureux, plus que vous. Et malgré ses richesses, il est plus pauvre que vous, et il faut en avoir pitié. Il ne possède plus l'amour et il est sans l'amour de Dieu. Voyez-vous combien il est malheureux? Vous, à commencer par votre mère, par la mort vous terminerez dans la joie la vie triste qu'il vous a fait mener, mais lui, non. Au contraire, il passerait d'une fausse jouissance d'une heure à un tourment éternel et atroce. Venez près de Moi. Je m'adresserai à tous, en vous parlant à vous.” Et Jésus se dirige au milieu d'une pelouse parsemée de buissons de fleurs, au milieu de laquelle il devait y avoir auparavant une statue. Maintenant il reste la base, entourée d'une haie basse de myrtes et de petites roses. Jésus tourne le dos à cette haie et commence à parler. Tous se taisent et se groupent autour de Lui. “La paix soit à vous. Écoutez. Il est dit: "Aime ton prochain comme toi-même". Mais, sous ce nom, de qui s'agit-il? Tout le genre humain pris dans son ensemble. Ensuite, plus particulièrement, tous les hommes de la même nation; plus particulièrement encore, tous les concitoyens; puis, en resserrant toujours plus le cercle, tous les parents; enfin, dernier cercle de cette couronne d'amour resserrée comme les pétales d'une rose autour du cœur de la fleur, l'amour pour les frères de sang; les premiers des prochains. Le centre du cœur de la fleur d'amour, c'est Dieu, l'amour pour Lui est le premier qu'il faut avoir. Autour de son centre, voici l'amour pour les parents, le second qu'il faut avoir parce que les parents sont les petits "Dieu" de la terre, parce qu'ils nous créent et coopèrent avec Dieu pour nous créer, sans compter qu'ils s'occupent de nous avec un amour inlassable. Autour de cet ovaire qui flamboie de pistils et exhale les parfums les plus choisis des amours, voici que se serrent les cercles des différents amours. Le premier est celui des frères nés du même sein et du même sang duquel nous naissons. Mais, comment faut-il aimer le frère? Seulement parce que sa chair et son sang sont les mêmes que les nôtres? C'est ce que savent faire aussi les oisillons rassemblés dans un nid. Eux, en fait, n'ont que cela de commun: d'être nés d'une même couvée et d'avoir en commun sur la langue la saveur de la salive paternelle et maternelle. Nous, hommes, nous sommes plus que des oiseaux, nous avons plus que la chair et le sang. Nous avons le Père, en plus d'un père et d'une mère. Nous avons l'âme et nous avons Dieu qui est le Père de tous. Et voilà qu'il faut savoir aimer le frère comme frère, à cause du père et de la mère qui nous ont engendrés, et comme frère à cause de Dieu qui est le Père universel. L'aimer par conséquent d'un amour spirituel en plus de l'amour charnel. L'aimer non seulement à cause de la chair et du sang, mais à cause de l'esprit que nous avons en commun. Aimer, comme il se doit, l'esprit plus que la chair de notre frère, car l'esprit est plus que la chair. Parce que le Dieu Père est plus que l'homme père. Parce que la valeur de l'esprit est au-dessus de la valeur de la chair. Parce que notre frère serait beaucoup plus malheureux de perdre le Dieu Père que l'homme père. La privation du père homme est déchirante, mais ne rend qu'à moitié orphelin. Elle ne blesse que ce qui est terrestre, notre besoin d'aide et de caresses. Mais l'esprit, s'il sait croire, n'est pas blessé par la mort du père. Au contraire, pour le suivre là où le juste se trouve, l'esprit du fils monte, comme attiré par la force de l'amour. Et en vérité, je vous dis que cela est amour, amour de Dieu et du père, monté par son esprit au lieu où réside la sagesse. Il monte vers ces lieux où Dieu est plus proche, et agit avec une plus grande droiture parce que ne lui manque pas l'aide véritable que sont les prières du père qui maintenant sait aimer complètement, le frein que lui donne la certitude que maintenant son père voit, mieux que pendant sa vie, les œuvres de son fils, le désir de pouvoir le retrouver moyennant une vie sainte. C'est pour cela qu'il faut se préoccuper davantage de l'esprit que du corps de son propre frère. Ce serait un bien pauvre amour celui qui s'adresse seulement à ce qui périt en négligeant ce qui ne périt pas et qui, si on le néglige, peut perdre la joie éternelle. Trop nombreux sont ceux qui se fatiguent pour des choses inutiles, qui s'épuisent pour ce qui n'a qu'un intérêt relatif, en perdant de vue ce qui est vraiment nécessaire. Les vraies sœurs, les bons frères ne doivent pas seulement se préoccuper de garder en ordre les vêtements, de tenir prêts les repas, ou d'aider leurs frères par leur travail. Mais ils doivent se pencher sur leurs esprits, en écouter les voix, en percevoir les défauts, et avec une affectueuse patience, peiner pour leur donner un esprit qui respire la santé et la sainteté, si en ces voix et en ces défauts ils voient un danger pour leur vie éternelle. Et ils doivent, s'ils ont péché contre eux, s'appliquer à pardonner et à obtenir pour eux le pardon de Dieu par leur retour à l'amour sans lequel Dieu ne pardonne pas. Il est dit dans le Lévitique: "N'aie pas de haine dans ton cœur pour ton frère, mais reprends-le publiquement pour n'être pas chargé de péchés à cause de lui". Mais, de l'absence de haine à l'amour, il y a encore un abîme. Il peut vous sembler que l'antipathie, l'absence de relations et l'indifférence ne sont pas des péchés parce que ce n'est pas de la haine. Non. Je viens vous donner de nouvelles lumières sur l'amour et nécessairement sur la haine, car ce qui éclaire le premier en tous ses détails, sait éclairer en tous ses détails la seconde. L'élévation même du premier vers les hautes sphères entraîne une plus grande séparation d'avec la seconde, car plus le premier s'élève, plus la seconde sombre en un abîme toujours plus profond. Ma doctrine est perfection. Elle est finesse de sentiment et de jugement. C'est la vérité sans métaphores ni périphrases. Et je vous dis que l'antipathie, l'absence de relations et l'indifférence sont déjà de la haine. Simplement parce qu'elles ne sont pas de l'amour. Le contraire de l'amour est la haine. Pouvez-vous donner un autre nom à l'antipathie? Au détachement d'un être? A l'indifférence? Celui qui aime a de la sympathie pour celui qu'il aime. Donc, celui qui a de l'antipathie, ne l'aime plus. Celui qui aime, même si la vie l'éloigne matériellement de l'aimé, continue de lui être proche par l'esprit. Donc si quelqu'un se sépare d'un autre par l'esprit, il ne l'aime plus. Celui qui aime n'a jamais d'indifférence pour l'aimé mais, au contraire, tout ce qui se rapporte à lui l'intéresse. Si donc quelqu'un est indifférent pour un autre, c'est signe qu'il ne l'aime plus. Vous voyez donc que ces trois choses sont des ramifications d'une même plante: celle de la haine. Or, qu'arrive-t-il dès que quelqu'un que nous aimons nous offense? Nonante fois sur cent, si la haine n'arrive pas, c'est l'antipathie, l'éloignement ou l'indifférence qui surviennent. Non. N'agissez pas ainsi. Ne glacez pas votre cœur par ces trois formes de la haine. Aimez. Mais, vous vous demandez: "Comment le pouvons-nous?" Je vous réponds: "Comme le peut Dieu qui aime même celui qui l'offense. Un amour douloureux, mais toujours bon". Vous dites: "Et comment allons-nous faire?" Je donne la loi nouvelle sur les rapports avec le frère coupable, et je dis: "Si ton frère t'offense, ne l'humilie pas en public en le reprenant publiquement, mais pousse ton amour à cacher la faute du frère aux yeux du monde". Car tu en auras grand mérite aux yeux de Dieu, en coupant par amour toute satisfaction à ton orgueil. Oh! Comme il plaît à l'homme de faire savoir qu'il a été offensé et qu'il en a souffert! Il s'en va comme un mendiant fou non pas pour demander une obole d'or au roi, mais il s'en va vers d'autres sots et des gueux comme lui demander des poignées de cendre et du fumier et des gorgées de poison brûlant. C'est ce que le monde donne à celui qui a été offensé et qui s'en va, se plaignant et quémandant du réconfort. Dieu, le Roi, donne de l'or pur à celui qui,offensé, mais sans rancœur, ne va pleurer qu'à ses pieds sa douleur et à Lui demander, à Lui, à l'Amour et à la Sagesse, un réconfort d'amour et un enseignement pour une contingence pénible. Si donc vous voulez du réconfort, allez à Dieu et agissez avec amour,Moi, je vous le dis, en corrigeant la loi ancienne: "Si ton frère a péché contre toi, va, reprends-le en particulier entre lui et toi seul. S'il t'écoute, tu as de nouveau gagné ton frère et, en même temps, tu as gagné tant de bénédictions de Dieu. Et si ton frère ne t'écoute pas mais te repousse, entêté dans sa faute, toi, pour qu'on ne dise pas que tu es complice de la faute ou indifférent au bien spirituel de ton frère, prends avec toi deux ou trois témoins sérieux, bons, sûrs, et reviens avec eux vers ton frère et, en leur présence, répète avec bienveillance tes observations afin que les témoins puissent, de leur bouche, dire que tu as fait tout ce que tu as pu pour corriger saintement ton frère. Car c'est le devoir d'un bon frère, puisque le péché, qu'il a commis à ton égard, est une blessure pour son âme et que tu dois te préoccuper de son âme. Si cela aussi ne sert à rien, fais-le savoir à la synagogue pour qu'elle le rappelle à l'ordre au nom de Dieu. S'il ne se corrige même pas dans ce cas et s'il repousse la synagogue ou le Temple comme il t'a repoussé, considère-le comme un publicain et un païen". Cela, faites-le avec ceux qui sont vos frères par le sang ou ceux qui vous sont liés par une fraternité d'amour. Car, même avec votre prochain le plus éloigné, vous devez agir avec sainteté sans avidité, sans être inexorables, sans haine. Et quand ce sont des différends pour lesquels il est nécessaire de s'adresser aux juges et que tu y vas avec ton adversaire, Moi, je te dis, ô homme, qui souvent te trouves par ta faute dans une plus mauvaise situation, de t'efforcer, pendant que tu es en chemin, de te réconcilier avec lui que tu aies tort ou raison. Car la justice humaine est toujours imparfaite et généralement l'astuce l'emporte sur la justice et le coupable pourrait passer pour innocent, et toi, innocent, pour coupable. Et alors il t'arriverait non seulement de ne pas voir reconnu ton droit mais de perdre aussi ton procès et, alors que tu es innocent, d'être considéré comme coupable de diffamation et alors le juge t'enverrait à l'exécuteur de justice qui ne te laisserait pas aller tant que tu n'aurais pas payé le dernier centime. Sois conciliant. Ton orgueil en souffre? Très bien. Ta bourse se vide? Mieux encore. Il suffit que croisse ta sainteté. N'ayez pas un amour nostalgique de l'or. Ne soyez pas avides de louanges. Faites que ce soit Dieu qui vous loue. Faites en sorte de vous constituer un grand trésor au Ciel. Et priez pour ceux qui vous offensent pour qu'ils se repentent. Si cela arrive, eux-mêmes vous rendront honneur et vous restitueront vos biens. S'ils ne le font pas, Dieu y pensera. Allez, maintenant, car c'est l'heure du repas. Qu'il reste seulement les mendiants pour s'asseoir à la table des apôtres. La paix soit avec vous.”
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/