"Lisez cette œuvre et faites-la lire"
Jésus (Chapitre 38, Volume 10 ) à propos de
l’Évangile tel qu’il m’a été révélé.

L'Évangile de la Messe Paul VI
et l’Évangile tel qu’il m’a été révélé de Maria Valtorta.
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Dimanche 2 janvier 2022 - Épiphanie du Seigneur, Solennité

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 2,1-12. 
Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent :
« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »
En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui.
Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ.
Ils lui répondirent :
« À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète :
Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. »
Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ;
puis il les envoya à Bethléem, en leur disant :
« Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »
Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant.
Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie.
Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents: de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 1, Ch 34, p 216
  • Ancienne traduction :  Tome 1, Ch 56, p 205
  • CD 1, piste 91
  • USB Tome 1, piste 91
Celui qui m’avertit intérieurement me dit:
 “Appelle ces contemplations que tu vas avoir et que je te présenterai: - Les Évangiles de la Foi - car, pour toi et pour les autres, ils viendront mettre en lumière la puissance de la Foi et de ses fruits, et vous assurer dans votre foi en Dieu.”
Je vois Bethléem, petite et toute blanche, rassemblée comme une couvée de poussins sous la lumière des étoiles. Deux rues principales s’y coupent à angle droit, l’une venant d’au-delà du pays, c’est la route principale qui continue au-delà de la ville, et l’autre qui coupe la ville dans toute sa largeur mais ne va pas plus loin. D'autres petites rues découpent ce petit pays, sans la moindre trace d’un plan d’ensemble comme nous le concevons, mais s’adaptant au terrain qui est à plusieurs niveaux, et aux maisons qui se distribuent ça et là selon les accidents du sol et les caprices des constructeurs. Tournées les unes à droite, les autres à gauche, d’autres de biais par rapport à la rue qui les borde, elles l’obligent à se présenter comme un ruban qui se déroule avec des sinuosités au lieu d’être un chemin rectiligne qui va d’un endroit à l’autre sans déviation. De temps en temps il y a une petite place, soit pour un marché, soit pour une fontaine, soit parce que, à cause des constructions qui se dressent au hasard, elle est restée une portion de travers où l’on ne peut plus rien construire. A l’endroit où il me semble que je dois particulièrement m’arrêter, il y a précisément une de ces petites places irrégulières. Elle devrait être carrée ou au moins rectangulaire. Elle s’amène comme un trapèze si bizarre qu’on dirait un triangle acutangle dévié au sommet. Le côté le plus long, la base du triangle, est un bâtiment large et bas, le plus large du pays. Du dehors, c’est une haute muraille lisse et nue sur laquelle s’ouvrent à peine deux portes cochères maintenant bien closes. À l’intérieur, au contraire, sur toute une cour carrée il y a de nombreuses fenêtres au premier étage, pendant qu’au rez-de-chaussée on voit des portiques qui entourent des cours jonchées de paille et de détritus avec des vasques pour abreuver chevaux et autres animaux. Aux rustiques colonnes des portiques il y a des anneaux pour attacher les animaux et, sur un côté, un vaste hangar pour abriter les troupeaux et les montures. Je comprends qu’il s’agit de l’auberge de Bethléem. Sur deux autres côtés de même longueur il y a des maisons et des maisonnettes les unes précédées d’un jardinet, d’autres non, parce que parmi elles il y en a qui ont la façade sur la place et d’autres à l’arrière. Sur l’autre côté plus étroit, en face le caravansérail, il y a une unique maisonnette avec un petit escalier extérieur qui donne accès au milieu de la façade aux chambres du premier étage. Elles sont toutes fermées car il fait nuit. Il n’y a personne dans les rues à cause de l’heure. Je vois qu’augmente la clarté nocturne qui tombe d’un ciel constellé d’étoiles si belles dans le ciel d’Orient, si vivantes et si grandes qu’elles paraissent toutes proches et qu’il serait facile de les rejoindre et de les toucher, ces fleurs qui brillent sur le velours du firmament. Je lève les yeux pour me rendre compte de la source de cette croissance de lumière. Une étoile de grandeur inhabituelle, comme une petite lune, s’avance dans le ciel de Bethléem. Les autres semblent s’éclipser et lui donner passage, comme des suivantes au service de la reine, tant son éclat les surpasse et les fait disparaître. Du globe qui semble un énorme et clair saphir éclairé de l’intérieur par un soleil, part un sillage lumineux dans lequel, à la prédominance du clair saphir se fondent les blonds des topazes, les verts des émeraudes, la lueur opalescente des opales, les clartés sanguines des rubis et les doux scintillements des améthystes. Toutes les pierres précieuses de la terre sont dans ce sillage qui parcourt le ciel d’un mouvement rapide et ondulant comme s’il était vivant. Mais la couleur qui domine, c’est cette couleur qui semble pleuvoir du globe de l’étoile: la paradisiaque couleur de pâle saphir qui descend pour colorer d’argent azuré les maisons, les rues, le sol de Bethléem, berceau du Sauveur. Ce n’est plus la pauvre cité, qui pour nous ne serait qu’une agglomération rurale. C’est une fantastique cité de contes de fées où tout est d’argent. L’eau des fontaines et des vasques est comme du diamant liquide. Avec la splendeur d’un plus vif éclat, l’étoile s’arrête au-dessus de la petite maison qui se trouve sur le côté étroit de la petite place. Ni ses habitants, ni ceux de Bethléem ne la voient parce qu’ils dorment dans les maisons fermées. Cependant l’étoile accélère les palpitations de sa lumière, et sa queue vibre et se balance davantage en décrivant des demi-cercles dans le ciel qui s’éclaire tout entier par l’effet de ce filet d’astres qu’elle entraîne, de ce filet de pierres précieuses qui resplendissent de mille couleurs sur les autres étoiles comme pour leur communiquer une parole joyeuse. La petite maison est toute baignée de ce feu liquide de perles. Le toit de la petite terrasse, le petit escalier de pierre sombre, la petite porte, tout est un bloc de pur argent saupoudré d’une poussière de diamants et de perles. Nul palais de roi n’a eu, ni n’aura un perron semblable à celui-ci fait pour recevoir les pas des anges, pour servir à la Mère qui est la Mère de Dieu. Ses petits pieds de Vierge Immaculée peuvent se poser sur cette éclatante blancheur, ses petits pieds destinés à se poser sur les degrés du trône de Dieu. Mais la Vierge ne sait rien de cette féerie. Elle veille près du berceau du Fils et prie. En son âme elle possède des splendeurs qui surpassent celles dont l’étoile embellit les choses. De la rue principale s’avance un défilé: chevaux harnachés et d’autres conduits à la main, dromadaires et chameaux, les uns montés, les autres chargés. Le son des sabots fait un bruit d’eau qui ruisselle, en les heurtant, sur les pierres d’un torrent. Arrivés sur la place, tous s’arrêtent. Le défilé, sous le rayonnement de l’étoile, est d’une splendeur fantastique. Les ornements des très riches montures, les habits des cavaliers, les visages, les bagages, tout resplendit ravivant et unissant le propre éclat des métaux, des cuirs, des soies, des gemmes, des pelages, à la clarté de l’étoile. Les yeux rayonnent et les bouches sourient parce que une autre splendeur s’est allumée en leur cœur: celle d’une joie surnaturelle. Pendant que les serviteurs se dirigent vers le caravansérail avec les animaux, trois personnages de la caravane descendent de leurs respectives montures qu’un serviteur conduit ailleurs et se dirigent à pied vers la maison. Là, ils se prosternent, front contre terre, baisant la poussière. Ce sont trois personnages puissants comme l’indiquent leurs très riches habits. L’un, de peau très foncée, à peine descendu d’un chameau s’enveloppe tout entier dans un magnifique vêtement de soie blanche. Son front est ceint d’un cercle de métal précieux et il a à la taille une riche ceinture d’où pendent un poignard ou une épée dont la garde est ornée de gemmes. Les deux autres, descendus de deux magnifiques chevaux, sont vêtus l’un d’une étoffe rayée très belle où domine la couleur jaune. Cet habit est fait comme un long domino garni d’un capuchon et d’un cordon qui semblent faits tout d’une pièce en filigrane d’or tant ils sont ornés de broderie d’or. Le troisième porte une chemise de soie bouffante qui sort d’un large et long pantalon serré aux pieds. Il est enveloppé dans un châle très fin, véritable jardin fleuri tant sont vives les couleurs dont il est orné tout entier. Sur la tête un turban retenu par une chaînette ornée de chatons de diamants. Après avoir vénéré la maison où réside le Sauveur, ils se relèvent et se rendent au caravansérail où les serviteurs ont frappé et fait ouvrir. Ici s’arrête la vision. Elle reprend trois heures plus tard avec la scène de l’adoration des Mages à Jésus. Voilà le jour. Un beau soleil resplendit dans un ciel d’après-midi. Un serviteur des trois mages traverse la place et monte le petit escalier de la maisonnette. Il rentre. Il sort. Il retourne à l’auberge. Les trois Mages sortent, suivis chacun de son propre serviteur. Ils traversent la place. Les rares passants se retournent pour regarder les majestueux personnages qui passent très lentement avec solennité. Entre la venue du serviteur et celle des trois, il s’est passé un bon quart d’heure ce qui a donné aux habitants de la maisonnette le temps de se préparer à recevoir les hôtes. Ceux-ci sont encore plus richement vêtus que le soir précédent. Les soies resplendissent, les gemmes brillent, un grand panache de plumes de grand prix parsemé d’écailles encore plus précieuses étincelle sur la tête de celui qui porte le turban. L’un des serviteurs porte un coffre tout orné de marqueteries dont les garnitures métalliques sont en or buriné. Le second porte une coupe d’un travail très fin, couvert par un couvercle tout en or ciselé. Le troisième une sorte d’amphore large et basse, en or également, avec une fermeture en forme de pyramide qui à son sommet porte un brillant. Ces objets doivent être lourds, car les serviteurs ont peine à les porter, spécialement celui qui est chargé du coffre. Les trois montent l’escalier et entrent. Ils pénètrent dans une pièce qui va de la route à l’arrière de la maison. On aperçoit le jardinet par derrière à travers une fenêtre ouverte au soleil. Des portes s’ouvrent dans les deux autres murs, d’où regardent les propriétaires de la maison: un homme, une femme et trois ou quatre enfants entre deux âges. Marie est assise avec l’Enfant sur son sein et Joseph debout à côté. Mais elle se lève aussi et s’incline quand elle voit entrer les trois Mages. Elle est toute vêtue de blanc. Si belle dans son simple habit blanc qui la couvre de la base du cou aux pieds, des épaules aux poignets délicats, si belle avec la tête couronnée de tresses blondes, en son visage que l’émotion couvre d’un rose plus vif, en ses yeux qui sourient avec douceur, avec une bouche qui s’ouvre pour saluer: “Dieu soit avec vous.” Les trois Mages en restent un instant interdits. Puis ils s’avancent, se prosternent à ses pieds et la prient de s’asseoir. Eux non, ils ne s’assoient pas malgré l’invitation de Marie. Ils restent à genoux appuyés sur leurs talons. En arrière et à genoux aussi, sont les trois serviteurs. Ils sont tout de suite derrière le seuil. Ils ont posé devant eux les trois objets qu’ils portaient et ils attendent. Les trois Sages contemplent le Bébé. Il me paraît avoir de neuf mois à un an tant il est éveillé et robuste. Il repose sur le sein de sa Mère. Il sourit et jase avec une voix de petit oiseau. Il est tout vêtu de blanc, comme la Maman, avec des sandalettes minuscules aux pieds. Un petit vêtement très simple: une tunicelle d’où sortent les petits pieds remuants, les mains grassouillettes qui voudraient tout saisir, et surtout le très joli petit visage où brillent les yeux d’azur foncé, et la bouche qui fait des fossettes des deux côtés quand il rit et découvre ses premières petites dents. Les petites boucles de cheveux semblent une poussière d’or tant ils sont brillants et vaporeux. Le plus âgé des Sages parle au nom de tous. Il explique à Marie qu’ils ont vu, une nuit du mois de décembre précédent une nouvelle étoile qui s’est allumée dans le ciel avec une inhabituelle splendeur. Jamais les cartes célestes n’avaient porté cet astre ou ne l’avaient signalé. Son nom était inconnu. Elle n’avait pas de nom. Née du sein de Dieu, elle avait fleuri pour dire aux hommes une vérité bénie, un secret de Dieu. Mais les hommes n’en avaient pas fait cas, car leurs âmes étaient plongées dans la boue. Ils ne levaient pas leurs regards vers Dieu et ne savaient pas lire les paroles qu’Il trace - qu’Il en soit éternellement béni - avec les astres de feu sur la voûte des cieux. Eux l’avaient vue et s’étaient efforcés de comprendre sa voix. Renonçant de bon cœur au peu de sommeil qu’ils accordaient à leurs membres, oubliant de manger, ils s’étaient plongés dans l’étude du Zodiaque. Et les conjonctions des astres, le temps, la saison, les calculs des anciens temps et des combinaisons astronomiques leur avaient dit le nom et le secret de l’étoile. Son nom: “Messie”. Son secret: “Être le Messie venu au monde”. Et ils étaient partis pour l’adorer chacun à l’insu des autres. Traversant monts et déserts, vallées et fleuves, voyageant de nuit, ils étaient venus vers la Palestine car l’étoile allait dans cette direction. Et chacun, des trois points différents de la terre, s’en allait vers cette direction, et ils s’étaient trouvés ensuite ensemble au-delà de la Mer Morte. La volonté de Dieu les avait réunis là, et ensemble ils étaient allés de l’avant se comprenant, bien que chacun parlât sa langue propre, comprenant et pouvant parler les langues des pays traversés par un miracle de l’Éternel. Ensemble ils étaient allés à Jérusalem parce que le Messie devait être le Roi de Jérusalem, le roi des Juifs. Mais l’étoile s’était cachée sur le ciel de cette ville. Ils avaient senti leurs cœurs se briser de douleur et s’étaient examinés pour savoir s’ils avaient démérité de Dieu. Mais s’étant rassurés la conscience, ils étaient allés trouver le roi Hérode pour lui demander dans quel palais était né le Roi des Juifs qu’ils étaient venus adorer. Le roi, ayant réuni les princes des prêtres et les scribes, leur avait demandé où pouvait naître le Messie et ils avaient répondu: “A Bethléem de Juda.” Ils étaient venus vers Bethléem et l’étoile était réapparue à leurs yeux, avait quitté la Cité Sainte et le soir précédent avait augmenté de splendeurs. Le ciel était tout embrasé. Puis, l’étoile s’était arrêtée, rassemblant la lumière des autres étoiles en son rayonnement, au-dessus de cette maison. Ils avaient compris que c’était là que se trouvait le Divin Né. Maintenant ils l’adoraient, offrant leurs pauvres cadeaux et, par-dessus tout, leur cœur qui n’avait jamais cessé de bénir Dieu pour la grâce qu’Il leur avait accordée et d’aimer son Fils dont ils voyaient la sainte Humanité. Ensuite ils retourneraient rendre compte au roi Hérode parce que lui aussi désirait l’adorer. “Voici à la fois, l’or qu’il convient à un roi de posséder, voici l’encens comme il convient à un Dieu , et voici, ô Mère, voici la myrrhe parce que ton Enfant Né, qui est Dieu, est aussi un Homme et dans sa chair et sa vie d’homme il connaîtra l’amertume et la loi inévitable de la mort. Notre amour voudrait ne pas les dire, ces paroles et penser que sa chair est éternelle comme son Esprit. Mais, ô Femme, si nos cartes et surtout nos âmes ne se trompent pas, Lui, ton Fils est le Sauveur, le Christ de Dieu et pour ce motif il devra, pour sauver la terre, prendre sur Lui le mal de la terre dont un des châtiments est la mort. Cette résine est pour cette heure, pour que ses chairs saintes ne connaissent pas la pourriture de la corruption et conservent leur intégrité jusqu'à la résurrection. Qu’à cause de ces dons, Lui se souvienne de nous et sauve ses serviteurs en leur donnant son Royaume.” Pour l’instant, pour en être sanctifiés, qu’elle, sa Mère, offre son petit Enfant “à notre amour. Et en baisant ses pieds descende sur nous la bénédiction céleste.” Marie, qui a surmonté l’effroi provoqué par les paroles des Sages et a caché sous un sourire la tristesse de la funèbre évocation, offre le Bébé. Elle le met sur les bras du plus ancien qui le baise et reçoit ses caresses, et puis le passe aux autres. Jésus sourit et joue avec les chaînettes et les franges des trois. Il regarde avec curiosité l’écrin ouvert plein d’une matière jaune et brillante. Il rit en voyant que le soleil fait un arc-en-ciel en touchant le brillant du couvercle de la myrrhe. Puis les trois rendent le Bébé à sa Mère et se lèvent. Marie aussi se lève. Le plus jeune des Mages donne à son serviteur l’ordre de sortir, alors on s’incline de chaque côté. Les trois parlent encore un peu. Ils ne peuvent se décider à quitter cette maison. Des larmes d’émotion se voient dans tous les yeux. À la fin ils se dirigent vers la sortie, accompagnés de Marie et de Joseph. Le Bébé a voulu descendre et donner sa petite main au plus ancien des trois. Il marche ainsi, une main dans la main de Marie, l’autre dans celle du Sage qui se penche pour le conduire. Jésus a le pas encore incertain de l’enfant et rit en frappant du pied la bande lumineuse que fait le soleil sur le pavé. Arrivés au seuil - il ne faut pas oublier que la pièce prenait toute la longueur de la maison - les trois personnages prennent congé en s’agenouillant une dernière fois et en baisant les pieds de Jésus. Marie, penchée sur le Bébé, prend sa petite main et la guide pour faire un geste de bénédiction sur la tête de chacun des Mages. C’est déjà un signe de croix tracé par les petits doigts de Jésus que guide Marie. Puis les trois descendent l’escalier. La caravane est déjà là toute prête et qui attend. Les bossettes des chevaux resplendissent au soleil couchant. Les gens se sont rassemblés sur la petite place pour voir l’insolite spectacle. Jésus rit en battant les petites mains. La Maman l’a soulevé et appuyé au large parapet qui borde le palier. Elle le tient, avec un bras sur sa poitrine pour l’empêcher de tomber. Joseph est descendu avec les trois et tient l’étrier à chacun d’eux pendant qu’ils montent à cheval ou à chameau. Maintenant, serviteurs et maîtres, tout le monde est en selle. On donne le signal du départ. Les trois se courbent jusque sur le cou de leurs montures pour un ultime salut. Joseph s’incline. Marie aussi, et elle se met à guider la petite main de Jésus en un geste d’adieu et de bénédiction.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 26 décembre 2021 - Fête de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 2,41-52.
Chaque année, les parents de Jésus se rendaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque.
Quand il eut douze ans, ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume.
À la fin de la fête, comme ils s’en retournaient, le jeune Jésus resta à Jérusalem à l’insu de ses parents.
Pensant qu’il était dans le convoi des pèlerins, ils firent une journée de chemin avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances.
Ne le trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem, en continuant à le chercher.
C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions,
et tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses.
En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement, et sa mère lui dit :
« Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! »
Il leur dit :
« Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? »
Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait.
Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth, et il leur était soumis. Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements.
Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 1, Ch 40, p 267
  • Ancienne traduction :  Tome 1, Ch 67, p 251
  • CD 1, piste 106
  • USB Tome 1, piste 106
Le Temple, aux jours de fête. La foule entre et sort par les portes de l’enceinte, traverse les cours, les atriums et les portiques, disparaît dans tel et tel édifice situé sur les différents niveaux où est disséminée l’agglomération du Temple. Voici qu’entre aussi, en chantant des psaumes à voix basse, le groupe de la famille de Jésus. Tous les hommes d’abord, puis les femmes. D’autres personnes se sont jointes à eux, peut-être de Nazareth, peut-être des amis de Jérusalem. Je ne sais pas. Après avoir adoré le Très-Haut, de l’endroit - si je comprends bien où les hommes peuvent le faire - (les femmes se sont arrêtées un peu plus bas), Joseph se sépare accompagné du Fils, traverse les cours de nouveau en sens inverse. Il tourne à un endroit et entre dans une vaste pièce qui a l’aspect d’une synagogue. Je ne comprends pas bien. Y avait-il aussi des synagogues dans le Temple? Il parle avec un lévite, et celui-ci disparaît derrière un rideau à rayures pour revenir ensuite avec des prêtres âgés. Je crois que ce sont des prêtres. Certainement ce sont des maîtres pour la connaissance de la Loi et donc chargés d’examiner les fidèles. Joseph présente Jésus. Auparavant ils se sont inclinés profondément tous les deux devant une dizaine de docteurs qui ont dignement pris place sur des tabourets de bois peu élevés. “Voici” dit-il. “C’est mon Fils. Depuis trois lunes et douze jours il est arrivé à l’âge que la Loi indique pour la majorité. Mais je veux qu’il soit majeur selon les préceptes d’Israël. Je vous prie de considérer que par sa complexion il montre qu’il est sorti de l’enfance et qu’il n’est plus mineur. Je vous prie de l’examiner avec bienveillance et justice pour juger ce que moi, son père, j’affirme ici être vrai. Je l’ai préparé pour cette heure et pour la dignité de fils de la Loi qu’il doit recevoir. Il connaît les préceptes, les traditions, les décisions, les coutumes des parchemins et des phylactères. Il sait réciter les prières et les bénédictions quotidiennes. Il peut donc, connaissant la Loi elle-même et ses trois branches de l’Halascia, Midrasc et Agada, se conduire en homme. Pour ce motif, je désire être libéré de la responsabilité de ses actions et de ses péchés. À partir de maintenant, qu’il soit assujetti aux préceptes et prenne à son compte les peines pour les manquements à ceux-ci. Examinez-le.” “Nous allons le faire. Avance, enfant. Ton nom?” “Jésus de Joseph de Nazareth.” “Nazaréen… Tu sais donc lire?” “Oui, Rabbi, je sais lire les paroles écrites et celles qui sont renfermées dans les paroles elles-mêmes.” “Que veux-tu dire?” “Je veux dire que je comprends aussi le sens de l’allégorie ou du symbole qui se cache sous l’apparence, comme la perle qui ne se voit pas, mais qui se trouve dans la coquille grossière et fermée.” “Réponse qui n’est pas commune, et qui est très sage. On entend rarement cela sur les lèvres d’un adulte; et puis chez un enfant… et Nazaréen par-dessus le marché!” L’attention des dix s’est éveillée. Leurs yeux ne perdent pas un instant de vue le bel Enfant blond qui les regarde, sûr de Lui, sans effronterie, mais sans peur. “Tu fais honneur à ton maître qui, assurément, est très savant.” “La Sagesse de Dieu résidait dans son cœur juste.” “Mais, écoutez! Heureux es-tu, père d’un tel Fils!” Joseph qui est au fond de la salle sourit et s’incline. On donne à Jésus trois rouleaux différents en disant: “Lis celui qui a un ruban doré.” Jésus ouvre le rouleau et lit. C’est le Décalogue. Mais après les premiers mots, un juge Lui enlève le rouleau en disant: “Continue, par cœur.” Jésus parle avec tant d’assurance qu’on dirait qu’il lit. Chaque foi qu’il nomme le Seigneur, il s’incline profondément. “Qui t’a enseigné cela? Pourquoi le fais-tu?” “Parce que saint est ce Nom et on le prononce avec des marques intérieures et extérieures de respect. Devant le roi, qui ne l’est que pour peu de temps, les sujets s’inclinent et lui n’est que poussière. Devant le Roi des rois, le Très-Haut Seigneur d’Israël, présent, même s’il n’est visible que pour l’esprit, doit s’incliner toute créature qui dépend de Lui, d’une sujétion éternelle.” “Bravo! Homme, nous te conseillons de faire instruire ton Fils par Hillel ou Gamaliel. C’est un Nazaréen… mais ses réponses font espérer qu’il sera un nouveau grand docteur.” “Le Fils est majeur. Il fera comme il voudra. Pour moi, si sa volonté est honnête, je ne m’y opposerai pas.” “Enfant, écoute. Tu as dit: "Souviens-toi de sanctifier les fêtes. Mais, non seulement pour toi, mais pour ton fils et ta fille, ton serviteur et ta servante, mais jusque pour les bêtes de somme, il est dit de ne pas travailler le jour du sabbat". Et bien dis-moi: si une poule pond un œuf ou si une brebis a son agneau le jour du sabbat, sera-t-il permis d’utiliser le fruit de ses entrailles ou bien faudra-t-il le considérer comme une chose abominable?” “Je sais que beaucoup de rabbins - le dernier, Sciammai est toujours vivant - affirment que l’œuf pondu le jour du sabbat n’a pas respecté le précepte. Mais je pense que autre est l’homme, autre est l’animal ou qui accomplit un acte animal comme l’enfantement. Si j’oblige une bête de somme à travailler, je me charge de son péché parce que je m’emploie à la faire travailler sous la menace du fouet. Mais si une poule pond un œuf mûri dans son ovaire ou si une brebis met bas le jour du sabbat, parce que le moment est venu que son agneau voie le jour, non, cette action n’est pas un péché, ni en soi ni aux yeux de Dieu, ni l’œuf et l’agneau qui arrivent le jour du sabbat ne sont entachés d’un péché.” “Pourquoi donc, si tout travail accompli. durant le sabbat est un péché?” “Parce que la conception et la génération correspondent à la volonté de Dieu et sont réglées par des lois qu’Il a données à toute créature. Or la poule ne fait qu’obéir à cette loi qui prévoit qu’après un certain nombre d’heures de formation, l’œuf est complet et prêt pour la ponte. La brebis aussi ne fait qu’obéir à cette loi imposée par Celui qui a tout fait. Le Créateur a réglé que deux fois l’an, quand vient le sourire du printemps sur les prés fleuris, et quand les arbres perdent leurs feuilles, que le froid serre la poitrine de l’homme, les brebis obéissent à leur instinct pour donner ensuite dans l’autre période lait, viande et fromages nourrissants pour les mois les plus fatigants à cause des moissons ou les plus désolés à cause des gelées. Si donc une brebis donne le jour à un agneau quand l’heure est venue, son petit, on peut bien le regarder comme sacré, même pour l’autel parce qu’il est le fruit de l’obéissance au Créateur.” “Pour moi, j’arrête l’examen. Sa sagesse étonnante surpasse celle des adultes.” “Non. Il a dit aussi qu’il était capable de comprendre également les symboles. Écoutons-le.” “Qu’il dise d’abord un psaume, les bénédictions, les prières.” “Les préceptes aussi.” “Oui. Dis les midrasciot.” Jésus énonce imperturbablement une litanie de “ne pas faire ceci… ne pas faire cela…” Si nous devions subir encore toutes ces restrictions, frondeurs que nous sommes, je vous assure qu’il n’y aurait plus personne de sauvé… “Ça suffit. Ouvre le rouleau au ruban vert.” Jésus ouvre et se met à lire. “Plus loin, encore plus loin.” Jésus obéit. “Suffit. Lis et explique, s’il te semble qu’il y ait un symbole.” “Dans la Parole Sainte, c’est rarement qu’elle manque. Et c’est nous qui ne savons pas le découvrir et en faire l’application. Je lis: quatrième livre des Rois; chapitre XXII, verset 10: "Le scribe Shaphân, continuant de s’adresser au roi, dit: Le Souverain Prêtre Elcias m’a donné un livre Shaphân l’ayant lu en présence du roi, après avoir entendu les paroles de la Loi du Seigneur, déchira ses vêtements, puis il donna…".” “Passe les noms.” “"… cet ordre: ‘Allez consulter le Seigneur pour moi, pour le peuple, pour tout Juda, en ce qui concerne ce livre qu’on a découvert. En effet la grande colère de Dieu s’est allumée contre nous parce que nos pères n’ont pas écouté les paroles de ce livre de façon à en suivre les prescriptions’……” “C’est assez. Le fait s’est produit plusieurs siècles avant nous. Quel symbole trouves-tu dans un fait de chronique ancienne?” “Je trouve qu’il ne faut pas circonscrire dans un temps ce qui est éternel. Éternel, est Dieu et notre âme, éternels les rapports entre Dieu et l’âme. Ce qui avait provoqué alors les châtiments, c’est la même chose qui les provoque maintenant, et les effets de la faute sont les mêmes.” “Qu’est-ce à dire?” “Israël ne connaît plus la Sagesse qui vient de Dieu. C’est à Lui, non à de pauvres humains, qu’il faut demander la lumière et il n’y a pas de lumière sans justice et fidélité à Dieu. Alors, on pèche, et Dieu, dans sa colère, punit.” “Nous n’avons plus la science? Mais, que dis-tu, enfant? Et les six cent treize préceptes?” “Il y a des préceptes, mais ce ne sont que des mots. Nous les connaissons, mais nous ne les mettons pas en pratique. Donc nous ne les connaissons pas. Le symbole est celui-ci: tout homme, en tout temps, a besoin de consulter le Seigneur pour connaître sa volonté et y adhérer pour ne pas s’attirer sa colère.” “L’enfant est parfait. Même le piège de la question insidieuse n’a pas troublé sa réponse. Qu’on le conduise à la vraie synagogue.” Ils passent dans une pièce plus vaste et plus décorée. Ici, première chose, on Lui raccourcit les cheveux. Joseph en recueille les boucles. Puis on ceint son vêtement rouge avec une longue ceinture qui fait plusieurs fois le tour de la taille. On Lui attache des banderoles au front, au bras et à son manteau. On les fixe avec des sortes de broches. Puis on chante des psaumes et Joseph, dans une longue prière, loue le Seigneur et appelle sur le Fils toutes les bénédictions. La cérémonie est finie. Jésus sort avec Joseph. Ils retournent à l’endroit d’où ils étaient venus. Réunion des hommes de la famille. On achète et offre un agneau puis avec la victime égorgée, on rejoint les femmes. Marie baise son Jésus. On dirait qu’il y a des années qu’elle ne l’a vu. Elle le regarde, maintenant qu’il a l’habit, et les cheveux d’un homme. Elle le caresse… Ils sortent. C’est la fin.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Samedi 25 décembre 2021 - Solennité de la Nativité du Seigneur (messe du jour)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 1,1-18.
Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu.
Il était au commencement auprès de Dieu.
C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui.
En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ;
la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée.
Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean.
Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui.
Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière.
Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde.
Il était dans le monde, et le monde était venu par lui à l’existence, mais le monde ne l’a pas reconnu.
Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu.
Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom.
Ils ne sont pas nés du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu.
Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.
Jean le Baptiste lui rend témoignage en proclamant : « C’est de lui que j’ai dit : Celui qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. »
Tous nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce ;
car la Loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.
Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 4, Ch 244, p 123
  • Ancienne traduction :  Tome 4, Ch 107, p 117
  • CD 4 (1er cd), piste 48
  • USB Tome 4, piste 48
(...) Jean laisse les apôtres pour venir aider les femmes dans un passage difficile sur lequel les sandales glissent, d'autant plus que le sentier est couvert de pierres lisses qui semblent des ardoises rougeâtres, et il y a une herbe courte, brillante et dure qui trahit les pieds qui n'ont pas prise sur elle. Le Zélote l'imite et, en s'appuyant sur eux, les femmes franchissent le passage dangereux. “Ce chemin est un peu fatigant. Mais il n'y a pas de poussière, ni de foule et il est plus court” dit le Zélote. “Je le connais, Simon. Je suis venue dans ce petit pays a mi-coteau, avec mes neveux quand Jésus fut chassé de Nazareth” dit Marie Très Sainte et elle pousse un soupir. “Cependant il est beau d'ici le monde. Voici le Thabor et l'Hermon, et au nord les monts d'Arbela et là-bas, au fond, le grand Hermon. Dommage qu'on ne voie pas la mer comme on la voit du Thabor” dit Jean. “Tu y es allé?” “Oui, avec le Maître.” “Jean, avec son amour pour l'infini, nous a obtenu une grande joie, car Jésus, là-haut, parla de Dieu dans un ravissement que nous n'avions jamais constaté. Et puis, après avoir déjà tant reçu, nous avons obtenu une grande conversion. Tu le connaîtras, toi aussi, Marie, et ton esprit deviendra plus fort encore qu'il ne l'est. Nous avons trouvé un homme endurci dans la haine, abruti par les remords, et Jésus en a fait quelqu'un qui, je n'hésite pas à le dire, sera un grand disciple. Comme toi, Marie. Crois en effet que c'est bien vrai ce que je te dis, que nous, pécheurs, nous sommes plus malléables pour le Bien quand il nous saisit, parce que nous ressentons le besoin d'être pardonnés, par nous-mêmes aussi” dit le Zélote. “C'est vrai. Mais tu es bien bon de dire: "nous, pécheurs". Tu as été un malheureux, pas un pécheur.” “Nous le sommes tous, les uns plus, les autres moins, et celui qui croit l'être moins est plus enclin à le devenir, s'il ne l'est pas déjà. Nous le sommes tous, mais les plus grands pécheurs, quand ils se convertissent, savent être les plus absolus dans le Bien, comme ils l'ont été dans le mal.” “Ton réconfort me soulage. Toi, tu as toujours été un père pour les enfants de Théophile.” “Et, comme un père, je me réjouis de vous voir tous les trois amis de Jésus.” “Où l'avez-vous trouvé ce disciple grand pécheur?” “A Endor, Marie. Simon veut donner à mon désir de voir la mer le mérite de tant de belles et bonnes choses. Mais si Jean l'ancien est venu à Jésus, ce n'est pas grâce à Jean le sot. C'est grâce à Judas de Simon” dit en souriant le fils de Zébédée. “Il l'a converti?” demande Marthe sceptique. “Non, mais il a voulu aller à Endor et…” “Oui” dit Simon. “Pour voir l'antre de la magicienne… C'est un homme très étrange, Judas de Simon… Il faut le prendre comme il est… Bien sûr!… Et Jean d'Endor nous a conduits à la caverne, et puis il est resté avec nous. Mais, mon fils, c'est toujours à toi qu'en revient le mérite. En effet, sans ton désir de l'infini, nous n'aurions pas suivi cette route, et Judas de Simon n'aurait pas désiré aller faire cette étrange recherche.” “J'aimerais savoir ce qu'a dit Jésus sur le Thabor… comme j'aimerais reconnaître la montagne où je l'ai vu” soupire Marie-Magdeleine. “La montagne est celle sur laquelle, à cette heure, paraît s'allumer un soleil à cause d'une mare qui sert aux troupeaux et qui recueille des eaux de source. Nous étions plus haut, là où la cime paraît fourchue comme un large bident qui voudrait embrocher les nuages et les diriger ailleurs. Pour le discours de Jésus, je crois que Jean peut te le dire.” “Oh! Simon! Est-il jamais possible qu'un garçon redise les paroles de Dieu?” “Un garçon, non. Toi, oui. Essaie, pour faire plaisir aux sœurs, et à moi qui t'aime bien.” Jean est très rouge quand il commence à redire le discours de Jésus. “Lui a dit: "Voici la page sans limites sur laquelle les courants écrivent le mot 'Je crois'. Pensez au chaos de l'Univers avant que le Créateur ait voulu mettre en ordre les éléments et les associer merveilleusement et qui a donné aux hommes la terre et ce qu'elle contient, et au firmament les astres et les planètes. Tout, d'abord, était inexistant, comme chaos informe et comme chose organisée. Dieu a tout fait. Il a donc fait, pour commencer, les éléments, car ils sont nécessaires, même si parfois ils semblent nuisibles. Mais, pensez-y toujours: il n'est pas une goutte de rosée, même la plus petite qui n'ait pas sa bonne raison d'exister. Il n'y a pas d'insecte, pour petit et ennuyeux qu'il soit, qui n'ait pas sa bonne raison d'être. Et, de même, il n'est pas de monstrueuse montagne vomissant du feu et des pierres incandescentes, qui n'ait pas sa bonne raison d'être. Et il n'y a pas de cyclone sans raison. Et, en passant des choses aux personnes, il n'y a pas d'événement, pas de larmes, pas de joie, pas de naissance, pas de mort, pas de stérilité ou de maternité abondante, pas de longue vie commune ni de rapide veuvage, pas de malheurs venant de la misère ou de la maladie, comme pas de prospérité et de santé, qui n'ait pas sa bonne raison d'exister, même si cela n'apparaît pas tel à la myopie et à l'orgueil humain, qui voit et juge avec toutes les cataractes et les nuages qui sont propres aux choses imparfaites. Mais l'œil de Dieu, mais la Pensée sans limite de Dieu, voit et sait. Le secret, pour vivre à l'abri des doutes stériles qui fatiguent les nerfs, épuisent, empoisonnent les journées de la terre, c'est de savoir que Dieu fait tout pour une intelligente et bonne raison, que Dieu fait ce qu'Il fait par amour, non dans l'intention stupide de faire souffrir pour faire souffrir. Dieu avait déjà créé les anges. Une partie d'entre eux n'avaient pas voulu croire qu'était bon le niveau de gloire où Dieu les avait placés, ils s'étaient révoltés, et l'âme brûlée par le manque de foi en leur Seigneur, ils avaient essayé d'assaillir le trône inattaquable de Dieu. Aux raisons pleines d'harmonie des anges croyants, ils avaient opposé leur discorde, leur injuste et pessimiste pensée, et le pessimisme, qui est manque de foi, les avait fait devenir des esprits de ténèbres, eux qui avaient été des esprits de lumière. Que vivent éternellement ceux qui, au Ciel comme sur la terre, savent donner comme base à leur pensée un optimisme plein de lumière! Jamais ils ne se tromperont complètement, même si les faits les démentent au moins en ce qui concerne leur esprit, qui continuera à croire, à espérer, à aimer par-dessus tout Dieu et le prochain, en restant par conséquent en Dieu jusqu'aux siècles des siècles! Le Paradis était déjà libéré de ces orgueilleux pessimistes qui voient trouble même dans les œuvres les plus lumineuses de Dieu, de même sur la terre, les pessimistes voient trouble même dans les plus franches et les plus lumineuses actions de l'homme. Voulant se mettre à part dans une tour d'ivoire, se croyant des perfections uniques, ils se condamnent à une obscure prison qui aboutit dans les ténèbres du royaume infernal, le royaume de la Négation. Car le pessimisme est Négation, lui aussi. Dieu a donc fait la création. Pour comprendre le mystère glorieux de Notre être Un et Trin, il faut savoir croire et voir qu'au commencement était le Verbe et qu'il était avec Dieu, unis tous les deux par l'Amour très parfait que seuls peuvent répandre deux êtres qui sont des Dieux tout en étant Un Seul Être; de même aussi, pour voir la création pour ce qu'elle est, il faut la regarder avec des yeux de croyant car elle porte dans son être l'ineffaçable reflet de son Créateur comme un fils porte l'ineffaçable reflet de son père. Nous verrons alors qu'ici aussi il y eut au commencement le ciel et la terre et qu'il y eut après la lumière, comparable à l'amour. Car la lumière est joie, comme l'est l'amour. Et la lumière est l'atmosphère du Paradis. Et l'Être incorporel qu'est Dieu est Lumière, et Père de toute lumière intellectuelle, affective, matérielle, spirituelle, au Ciel comme sur la terre. Au commencement, il y eut le ciel et la terre et c'est pour eux que fut donnée la lumière et par la lumière toutes choses furent faites. Comme au plus haut des Cieux les esprits de lumière furent séparés des esprits de ténèbres, ainsi dans la création les ténèbres furent séparées de la lumière et furent faits le Jour et la Nuit. Le premier jour de la création eut son matin et son soir, avec son midi et son minuit. Et quand le sourire de Dieu: la lumière, revint après la nuit, voilà que la main de Dieu, sa volonté puissante s'étendit sur la terre informe et vide, s'étendit sur le ciel que parcouraient les eaux, un des éléments libres du chaos, et Il voulut que le firmament séparât la course désordonnée des eaux entre le ciel et la terre pour servir de voile aux clartés paradisiaques et de limite aux eaux supérieures, pour empêcher les déluges de descendre sur le bouillonnement des métaux et des atomes, pour raviner et désagréger ce que Dieu réunissait. L'ordre était établi au ciel. Et l'ordre exista sur la terre par le commandement que Dieu prononça pour les eaux répandues sur la terre. Et la mer fut. La voilà. Sur elle, comme sur le firmament, est écrit: 'Dieu existe'. Quelle que soit l'intelligence d'un homme et sa foi, ou son absence de foi, devant cette page o1à brille une étincelle de l'infinité qu'est Dieu et qui est un témoignage de sa puissance, tout homme est obligé de croire, parce qu'aucune puissance humaine ni une organisation naturelle des éléments ne peut, même dans une mesure minime, répéter un semblable prodige. A croire, non seulement à la puissance mais à la bonté du Seigneur qui par cette mer donne à l'homme la nourriture et des chemins, des sels salutaires, tempère le soleil et donne libre champs aux vents, donne des semences aux terres éloignées les unes des autres, fait entendre la voix des tempêtes pour rappeler à l'Infini la fourmi qu'est l'homme, l'Infini qui est son Père, donne un moyen de s'élever, en contemplant des spectacles plus élevés, vers des sphères plus élevées. Il y a trois choses qui nous parlent davantage de Dieu dans la création qui toute entière est un témoignage de Lui: la lumière, le firmament, la mer. L'ordre astral et météorologique, reflets de l'ordre divin; la lumière, que seul un Dieu pouvait faire; la mer, la puissance que Dieu seul, après l'avoir créée pouvait mettre dans des limites définies, en lui donnant le mouvement et la voix sans que, pour cela, comme élément agité de désordre, elle cause un dommage à la terre qui la porte sur sa surface. Pénétrez le mystère de la lumière qui jamais ne s'épuise. Levez le regard vers le firmament où rient les étoiles et les planètes. Abaissez-le vers la mer. Voyez-la pour ce qu'elle est, non pas une séparation, mais un pont entre les peuples qui sont sur d'autres rives, invisibles, ignorées encore, mais qu'il faut croire qu'elles existent car c'est pour cela qu'il y a la mer. Dieu ne fait rien d'inutile. Il n'aurait donc pas fait cette étendue infinie si elle n'avait pas eu comme limites, là-bas, au-delà de l'horizon qui nous empêche de voir d'autres terres, peuplées d'autres hommes, tous venus d'un Dieu unique, amenés là, par la volonté de Dieu, par les tempêtes et les courants pour peupler les continents et les régions. Et cette mer porte dans ses flots, dans la voix de ses eaux et de ses marées, des appels lointains. C'est un intermédiaire, non une séparation. Cette douce anxiété qui affecte Jean vient de l'appel de frères lointains. Plus l'esprit domine la chair, et plus il est capable d'entendre les voix des esprits qui sont unis, même s'ils sont séparés, comme les branches issues d'une unique racine sont unies, même si l'une ne voit même pas l'autre parce qu'un obstacle s'interpose entre elles. Regardez la mer avec des yeux de lumière. Vous verrez des terres et des terres, éparses sur ses plages, à ses limites, et à l'intérieur des terres et des terres encore, et de toutes arrive un cri: 'Venez! Apportez-nous la Lumière que vous possédez. Apportez-nous la Vie qui vous est donnée. Dites à notre cœur le mot que nous ignorons, mais que nous savons être la base de l'univers: amour. Apprenez-nous à lire la parole que nous voyons tracée sur les pages infinies du firmament et de la mer: Dieu. Illuminez-nous, parce que nous pressentons qu'il y a une lumière plus vraie encore que celle qui rougit les cieux et transforme la mer en un scintillement de gemmes. Donnez à nos ténèbres la lumière que Dieu vous a donnée après l'avoir engendrée par son amour l'a donnée à vous mais pour tous, comme Il l'a donnée aux astres mais pour qu'ils la donnassent à la terre. Vous êtes les astres, nous la poussière. Mais formez-nous de la même façon que le Créateur a créé avec la poussière la terre pour que l'homme la peuplât, en L'adorant maintenant et toujours jusqu'à ce que vienne l'heure où il n'y aura plus de terre mais où viendra le Royaume. Le Royaume de la lumière, de l'amour, de la paix, comme le Dieu vivant vous a dit qu'il sera, car nous aussi nous sommes fils de ce Dieu et nous demandons de connaître notre Père'. Et sachez aller sur les routes de l'infini. Sans crainte et sans mépris à la rencontre de ceux qui appellent et qui pleurent, vers ceux qui aussi vous feront souffrir parce qu'ils pressentent Dieu, mais ne savent pas adorer Dieu, mais qui pourtant vous donneront la gloire parce que vous serez d'autant plus grands que, possédant l'amour vous saurez le donner, en amenant à la Vérité les peuples qui attendent". C'est ainsi que Jésus a parlé, beaucoup mieux que je ne l'ai fait, mais au moins c'est sa pensée.” “Jean, tu as exactement répété le Maître. Tu as seulement laissé de côté ce qu'il a dit de ton pouvoir de comprendre Dieu grâce à la générosité du don de ta personne. Tu es bon, Jean. Le meilleur d'entre nous! Nous avons fait le chemin sans nous en apercevoir. Voici Nazareth sur ses collines. Le Maître nous regarde et sourit. Rejoignons-le avec empressement pour entrer en groupe dans la cité.” “Je te remercie, Jean” dit la Madone. “Tu as fait un grand cadeau à la Mère.” “Moi aussi. A la pauvre Marie aussi, tu as ouvert des horizons infinis…” “De quoi parliez-vous tant?” demande Jésus à ceux qui viennent d'arriver. “Jean nous a répété ton discours du Thabor. Parfaitement. Et nous en avons été heureux.” “Je suis content que la Mère l'ait entendu, elle qui porte un nom auquel la mer n'est pas étrangère et qui possède une charité vaste comme la mer.” “Mon Fils, tu la possèdes comme Homme et ce n'est encore rien au regard de ta charité infinie de Verbe divin. Mon doux Jésus!” “Viens, Maman, à côté de Moi, comme quand nous revenions de Cana ou de Jérusalem quand j'étais petit et que tu me tenais par la main.” Et ils se regardent de leur regard d'amour.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 19 décembre 2021 - Quatrième Dimanche de l'Avent

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 1,39-45.
En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie de l'Esprit Saint, et s'écria d'une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi ? Car, lorsque j'ai entendu tes paroles de salutation, l'enfant a tressailli d'allégresse au-dedans de moi. Heureuse celle qui a cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 1, Ch 21, p 134
  • Ancienne traduction :  Tome 1, Ch 32, p 126
  • CD 1, piste 48
  • USB Tome 1, piste 48
Je suis dans un pays montagneux. Ce ne sont pas de hautes montagnes, mais ce ne sont plus des collines. Elles ont déjà des cimes et des gorges de vraies montagnes comme on en voit sur notre Apennin tosco-ombrien. La végétation est drue et magnifique. Il y a en abondance des eaux fraîches qui conservent vertes les prairies et productifs les vergers peuplés de pommiers, de figuiers avec, autour des maisons, des vignes. Ce doit être le printemps car les grappes sont déjà grosses comme des grains de vesce et les pommiers commencent à ouvrir leurs bourgeons qui maintenant paraissent verts, sur les branches supérieures des figuiers il y a des fruits qui sont déjà bien formés. Ensuite les prés ne sont que tapis moelleux aux mille couleurs. Les troupeaux sont en train d’y paître, ou bien ils se reposent, taches blanches sur l’émeraude de l’herbe. Marie gravit, avec sa monture, un chemin en assez bon état qui doit être la principale voie d’accès. Elle monte, parce que le pays dont l’aspect est assez régulier est situé plus haut. Celui qui me renseigne habituellement me dit: “Cet endroit c’est Hébron”. Vous me parliez de Montana. Mais je ne suis pas fixée, je ne sais si “Hébron” désigne tout le pays ou l’agglomération. Je n’en dis donc que ce que j’en sais. Voilà que Marie entre dans la cité. C’est le soir: des femmes sur les portes observent l’arrivée de l’étrangère et en parlent entre elles. Elles la suivent de l’œil et ne se rassurent qu’en la voyant s’arrêter devant une des plus belles maisons située au milieu du pays. Devant se trouve un jardin puis, en arrière et autour, un verger bien entretenu. Vient ensuite une vaste prairie qui monte et descend suivant le relief de la montagne pour aboutir à un bois de haute futaie; ensuite j’ignore ce qu’il y a. La propriété est entourée d’une haie de ronces et de rosiers sauvages. Je ne distingue pas bien ce qu’ils portent. La fleur et le feuillage de ces buissons se ressemblent beaucoup et tant que le fruit n’est pas formé sur les branches, il est facile de se tromper. Sur le devant de la maison, sur le côté donc qui fait face au pays, la propriété est entourée d’un petit mur blanc sur lequel courent des branches de vraies roses, pour l’instant sans fleurs, mais déjà garnis de boutons. Au centre, une grille de fer qui est fermée. On se rend compte que c’est la maison d’un notable du pays ou d’un habitant assez fortuné. Tout, en effet, indique sinon la richesse, au moins l’aisance certainement. Il y a beaucoup d’ordre. Marie descend de sa monture et s’approche de la grille. Elle regarde à travers les barreaux et ne voit personne. Alors elle cherche à manifester sa présence. Une petite femme qui, plus curieuse que les autres l’a suivie, lui indique un bizarre agencement qui sert de clochette. Ce sont deux morceaux de métal fixés sur un axe. Quand on remue l’axe avec une corde, ils battent l’un contre l’autre en faisant un bruit qui imite celui d’une cloche ou d’un gong. Marie tire la corde, mais si gentiment que l’appareil tinte légèrement et personne ne l’entend. Alors, la femme, une petite vieille, tout nez et menton et entre les deux une langue qui en vaut dix, s’accroche à la corde et tire, tire, tire. Un vacarme à réveiller un mort. “C’est cela qu’il faut faire. Autrement comment pouvez-vous faire entendre? Sachez qu’Elisabeth est vieille, et aussi Zacharie. Et à présent il est muet et sourd par-dessus le marché. Les domestiques sont aussi vieux, le savez-vous ? N’êtes-vous jamais venue? Connaissez-vous Zacharie? Vous êtes…” Pour délivrer Marie de ce déluge de renseignements et de questions, survient un petit vieux qui boîte. Ce doit être un jardinier ou un agriculteur, car il a en mains un sarcloir et, attachée à la ceinture, une serpette. Il ouvre et Marie entre en remerciant la petite vieille mais… hélas! sans lui répondre. Quelle déception pour la curieuse! A peine à l’intérieur, Marie dit: “Je suis Marie de Joachim et d’Anne, de Nazareth. Cousine de vos maîtres.” Le petit vieux s’incline et salue et se met à crier: “Sara! Sara!” Il rouvre la grille pour faire rentrer l’âne resté dehors parce que Marie, pour se défaire de la petite vieille importune, s’est glissée vite, à l’intérieur et que le jardinier, aussi rapide qu’elle, a fermé la grille, au nez de la commère et, tout en faisant entrer la monture, il dit: “Ah! grand bonheur et grande peine en cette maison! Le Ciel a donné un fils à la stérile, que le Très-Haut en soit béni! Mais Zacharie est revenu, il y a sept mois, muet de Jérusalem. Il se fait comprendre par signes ou en écrivant. Vous l’avez peut-être appris? La patronne vous a tant désirée au milieu de cette joie et de cette peine! Souvent elle parlait de vous avec Sara et disait: "Si j’avais encore ma petite Marie avec moi! Si elle avait encore été au Temple! J’aurais demandé à Zacharie de l’amener. Mais maintenant le Seigneur l’a voulue comme épouse à Joseph de Nazareth. Elle seule pouvait me donner du réconfort dans cette peine et m’aider à prier Dieu, car elle est si bonne, et au Temple tout le monde la pleure. À la dernière fête, quand je suis allée avec Zacharie la dernière fois à Jérusalem pour remercier Dieu de m’avoir donné un fils, j’ai entendu ses maîtresses me dire: "Le Temple semble avoir perdu les chérubins de la Gloire depuis que la voix de Marie ne résonne plus en ces murs". Sara! Sara! Ma femme est un peu sourde, mais viens, viens que je te conduise.” Au lieu de Sara, voilà, en haut d’un escalier au flanc d’un côté de la maison, une femme d’âge plutôt avancé, déjà toute ridée avec des cheveux très grisonnants. Ses cheveux devaient être très noirs parce que très noirs sont encore ses cils et ses sourcils et qu’elle était très brune, le teint de son visage l’indique clairement. Contrastant étrangement avec sa vieillesse évidente, sa grossesse est déjà très apparente, malgré l’ampleur de ses vêtements. Elle regarde en faisant signe de la main. Elle a reconnu Marie. Elle lève les bras au ciel avec un: “Oh!” étonné et joyeux et se hâte, autant qu’il lui est possible, à la rencontre de Marie. Marie aussi toujours réservée dans sa démarche se met à courir agile comme un faon et elle arrive au pied de l’escalier en même temps qu’Elisabeth. Marie reçoit sur son cœur avec une vive allégresse sa cousine qui pleure de joie en la voyant.
Elles restent embrassées un instant et puis Elisabeth se détache de l’étreinte avec un: “Ah!” où se mêlent la douleur et la joie et elle porte la main sur son ventre grossi. Elle penche son visage, pâlissant et rougissant alternativement. Marie et le serviteur tendent les mains pour la soutenir parce qu’elle vacille comme si elle se sentait mal. Mais Elisabeth, après être restée une minute comme recueillie en elle-même, lève un visage tellement radieux qu’il semble rajeuni. Elle regarde Marie avec vénération en souriant comme si elle voyait un ange et puis elle s’incline en un profond salut en disant: “Bénie es-tu parmi toutes les femmes! Béni le Fruit de ton sein! (elle prononce ainsi: deux phrases bien détachées). Comment ai-je mérité que vienne à moi, ta servante, la Mère de mon Seigneur? Voilà qu’au son de ta voix l’enfant a bondi de joie dans mon sein, et lorsque je t’ai embrassée, l’Esprit du Seigneur m’a dit les très hautes vérités dans les profondeurs de mon cœur. Bienheureuse es-tu d’avoir cru qu’à Dieu serait possible même ce qui ne semble pas possible à l’esprit humain! Bénie es-tu parce que, grâce à ta foi, tu feras accomplir les choses qui t’ont été prédites par le Seigneur et les prophéties des Prophètes pour ce temps-ci! Bénie es-tu pour le Salut que tu as engendré pour la descendance de Jacob! Bénie es-tu pour avoir apporté la Sainteté à mon fils qui, je le sens, bondit comme une jeune chevrette pour la joie qu’il éprouve, en mon sein! C’est qu’il se sent délivré du poids de la faute, appelé à être le Précurseur, sanctifié avant la Rédemption par le Saint qui croît en toi!”
Marie, avec deux larmes, qui comme des perles descendent de ses yeux qui rient vers sa bouche qui sourit, le visage levé vers le ciel et les bras levés aussi, dans la pose que plus tard, tant de fois aura son Jésus, s’écrie: “Mon âme magnifie son Seigneur” et elle continue le cantique comme il nous a été transmis. À la fin, au verset: “Il a secouru Israël son serviteur… etc.” elle croise les mains sur sa poitrine, s’agenouille, prosternée jusqu’à terre en adorant Dieu. Le serviteur s’était respectueusement éclipsé quand il avait vu qu’Elisabeth. ne se sentait plus mal et qu’elle confiait ses pensées à Marie. Il revient du verger avec un vieillard imposant aux cheveux blancs et à la barbe blanche, qui de loin, avec de grands gestes et des sons gutturaux, salue Marie. “Zacharie arrive” dit Elisabeth en touchant à l’épaule la Vierge absorbée dans sa prière. “Mon Zacharie est muet. Dieu l’a puni de n’avoir pas cru. Je t’en parlerai plus tard, mais maintenant, j’espère le pardon de Dieu puisque tu es venue, toi la Pleine de Grâce.” Marie se lève et va à la rencontre de Zacharie et s’incline devant lui jusqu’à terre. Elle baise le bord du vêtement blanc qui le couvre jusqu’à terre. Il est très ample ce vêtement et attaché à la taille par un large galon brodé. Zacharie par gestes souhaite la bienvenue, et ensemble ils rejoignent Elisabeth. Ils entrent tous dans une vaste pièce très bien disposée. Ils y font asseoir Marie et lui font servir une tasse de lait qu’on vient de traire - il écume encore - avec des petites galettes. Elisabeth donne des ordres à la servante, finalement apparue avec les mains enfarinées et des cheveux encore plus blancs, qu’ils ne le sont en réalité à cause de la farine dont ils sont saupoudrés. Peut-être était-elle en train de faire le pain. Elle donne aussi à un serviteur, que j’entends appeler Samuel, l’ordre de porter le coffre de Marie dans une chambre qu’elle lui indique. Tous les devoirs d’une maîtresse de maison à l’égard de son hôte. Marie répond entre temps aux questions que lui fait Zacharie en écrivant avec un stylet sur une tablette enduite de cire. Je comprends, par les réponses, qu’il lui parle de Joseph, et qu’il lui demande comment elle se trouve épousée. Mais je comprends aussi que Zacharie n’a eu aucune lumière surnaturelle sur l’état de Marie et sa condition de Mère du Messie. C’est Elisabeth qui, approchant de son mari et lui mettant affectueusement une main sur l’épaule comme pour une chaste caresse, lui dit: “Marie est mère, elle aussi. Réjouis-toi de son bonheur.” Mais elle n’ajoute rien. Elle regarde Marie et Marie la regarde mais ne l’invite pas à en dire plus, et elle se tait. Douce, très douce vision! Elle m’enlève l’horreur que j’avais ressentie à la vue du suicide de Judas. Hier soir, avant de m’endormir, j’ai vu les pleurs de Marie penchée sur la pierre de l’onction, sur le corps inanimé du Rédempteur. Elle était à sa droite, tournant le dos à l’entrée de la grotte sépulcrale. La lumière des torches éclairait son visage et me faisait voir son pauvre visage dévasté par la douleur, inondé de larmes. Elle prenait la main de Jésus, la caressait, la réchauffait sur ses joues, la baisait, en étendait les doigts… un par un les baisait ces doigts désormais inertes. Puis elle lui caressait le visage, se penchait pour baiser la bouche ouverte, les yeux à demi fermés, le front blessé. La lumière rougeâtre des torches fait paraître encore plus vives les plaies de tout ce corps torturé et plus visible la cruauté de la torture qu’il a subie et la réalité de sa mort. Je suis ainsi restée en contemplation tant que mon intelligence est restée lucide. Puis, réveillée de ma somnolence, j’ai prié et me suis mise en position pour un vrai sommeil. C’est alors qu’a commencé la vision ci-dessus. Mais la Maman m’a dit: “Ne remue pas, regarde seulement, tu écriras demain.” Pendant le sommeil, j’ai de nouveau tout revu en songe. Réveillée à 6h3O, j’ai revu tout ce que j’avais vu la veille et en rêve. J’ai écrit, tout en voyant. Puis, vous êtes venu et j’ai pu demander si je devais mettre tout ce qui suit. Ce sont de petits tableaux séparés sur le séjour de Marie dans la maison de Zacharie. (2 avril 1944).
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 12 décembre 2021 - Troisième dimanche de l'Avent

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 1,6-8.19-28.
Il y eut un homme envoyé par Dieu. Son nom était Jean. Il était venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. Cet homme n'était pas la Lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage. Voici quel fut le témoignage de Jean, quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander : « Qui es-tu ? » Il le reconnut ouvertement, il déclara : « Je ne suis pas le Messie. » Ils lui demandèrent : « Qui es-tu donc ? Es-tu le prophète Élie ? » Il répondit : « Non. - Alors es-tu le grand Prophète ? » Il répondit : « Ce n'est pas moi. »Alors ils lui dirent : « Qui es-tu ? Il faut que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu sur toi-même ? » Il répondit : « Je suis la voix qui crie à travers le désert : Aplanissez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe. » Or, certains des envoyés étaient des pharisiens. Ils lui posèrent encore cette question : « Si tu n'es ni le Messie, ni Élie, ni le grand Prophète, pourquoi baptises-tu ? » Jean leur répondit : « Moi, je baptise dans l'eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas :c'est lui qui vient derrière moi, et je ne suis même pas digne de défaire la courroie de sa sandale. » Tout cela s'est passé à Béthanie-de-Transjordanie, à l'endroit où Jean baptisait.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 1, Ch 45, p 308
  • Ancienne traduction : Tome 2, Ch 3, p 17
  • CD 2 (1er cd), piste 4
  • USB Tome 2, piste 4
[ce passage est le même que celui de la semaine dernière]
Je vois une plaine inhabitée et sans végétation. Il n’y a pas de champs cultivés, quelques rares plantes formant çà et là des touffes, comme des familles de végétaux là où le sol a un peu de profondeur et se trouve moins aride. Remarquez que se terrain aride et inculte est à ma droite alors que le Nord se trouve derrière moi, et se prolonge pour moi dans la direction du Sud.A gauche, en revanche, je vois un fleuve aux berges plutôt basses qui coule lentement lui aussi du Nord au Sud. D’après le mouvement très lent de l’eau, je comprends que son lit n’a pas une pente très forte et que ce fleuve coule dans une sorte de dépression de la plaine. Le courant est à peine suffisant pour empêcher la stagnation de l’eau et la formation d’un marécage. L’eau n’a pas de profondeur: c’est un point où l’on aperçoit le fond. J’estime qu’il n’y a pas plus d’un mètre de profondeur, un mètre et demi -au maximum. Large comme l’Arno vers S. Miniato-Empoli: je dirais vingt mètres. Mais je n’ai pas le coup d’œil et mes estimations sont approximatives. Pourtant l’eau est d’un azur légèrement vert à proximité des berges où l’humidité du sol entretient une bande verte touffue qui réjouit l’œil fatigué de cette morne étendue de pierres et de sable qui s’étend indéfiniment en avant. Cette voix intérieure dont je vous ai expliqué que j’entends m’expliquer ce que je dois remarquer et savoir, m’avertit que je vois la vallée du Jourdain. Je l’appelle vallée, parce que c’est l’appellation habituelle de la place où coule un fleuve, mais ici, il me parait inexact de lui donner ce nom parce que une vallée suppose des collines et dans le voisinage je n’en vois pas trace. En résumé, je me trouve près du Jourdain, et l’espace désolé que j’aperçois sur ma droite est le désert de Juda. Si parler de désert est juste pour désigner ce lieu inhabité et sans trace du travail de l’homme, il convient moins à l’idée que nous nous faisons du désert. Ici, pas de dunes du désert comme nous le concevons, mais seulement une terre dénudée parsemée de pierres et de débris, comme sont les terrains d’alluvions après une crue. Dans le lointain, des collines. Et puis, près du Jourdain une grande paix, une ambiance spéciale qui dépasse celle d’un paysage ordinaire, quelque chose qui rappelle ce qu’on ressent sur les bords du lac Trasimène. C’est un lieu qui évoque des vols angéliques et des voix célestes. Je ne sais pas bien exprimer ce que j’éprouve, mais j’ai le sentiment de me trouver dans un lieu qui parle à l’esprit. Pendant ces observations, je vois la scène envahie par les gens le long - par rapport à moi - de la rive droite du Jourdain. Il y a beaucoup d’hommes et une grande variété d’habillements. Quelques-uns semblent des gens du peuple, d’autres des riches, il y en a assez, plusieurs paraissent des pharisiens, avec leurs vêtements ornés de franges et de galons. Au milieu, debout sur un rocher un homme que je reconnais du premier coup pour le Baptiste bien que ce soit la première fois que je le vois. Il parle à la foule et je vous assure que sa prédication manque plutôt de douceur. Jésus a appelé Jacques et Jean "les fils du tonnerre". Mais alors quel nom donner à ce fougueux orateur? On pourrait pour Jean Baptiste parler de coup de foudre, d’avalanche, de tremblement de terre, tant il est impétueux et sévère dans son discours et ses gestes. Il parle de la venue du Messie et exhorte les auditeurs à préparer leurs cœurs en les débarrassant de ce qui les encombre et en redressant leurs pensées. Mais c’est un parler frénétique et rude. Le Précurseur n’a pas la main légère de Jésus pour soigner les blessures des cœurs. C’est un médecin qui les met à nu, fouille et taille sans pitié. Pendant que je l’écoute - je ne rapporte pas ses paroles, parce que ce sont celles des Évangélistes mais qui dévalent en un discours torrentiel - je vois s’avancer le long d’un sentier le long de la bordure herbeuse et ombragée qui côtoie le Jourdain, mon Jésus. Ce chemin de campagne, plutôt sentier que chemin, semble dessiné par les caravanes et les voyageurs qui pendant des années et des siècles l’ont parcouru pour arriver à un point où le fond du lit se relève et permet de passer à gué. Le sentier continue sur l’autre rive du fleuve et se perd dans la verdure de l’autre berge. Jésus est seul. Il marche lentement et en avançant il arrive derrière Jean. Il avance sans bruit, tout en écoutant la voix tonnante du Pénitent du désert, comme si Jésus était aussi une des nombreuses personnes qui venaient vers Jean pour se faire baptiser et se préparer à la purification pour la venue du Messie. Rien ne distingue Jésus des autres gens. Il semble un homme du peuple pour son vêtement, un seigneur pour la beauté de ses traits, mais aucun signe divin ne le distingue de la foule. Cependant on dirait que Jean sent une particulière émanation spirituelle. Il se retourne et identifie tout de suite la source de cette émanation. Il descend vivement du rocher qui lui servait de chaire et s’en, va d’un air dégagé vers Jésus qui est arrêté à quelques mètres d’un groupe et s’appuie au tronc d’un arbre. Jésus et Jean se fixent un moment. Jésus, avec son regard d’azur, si doux. Jean avec son œil sévère, très noir, plein d’éclairs. Les deux, vus rapprochés sont l’antithèse l’un de l’autre. Tous les deux grands - c’est leur unique ressemblance - ils sont différents pour tout le reste. Jésus blond, aux longs cheveux peignés, au teint blanc ivoire, aux yeux d’azur, au vêtement simple, mais majestueux. Jean, hirsute aux cheveux noirs qui retombent à plat sur les épaules et taillés en escalier, avec une barbe noire coupée à ras qui lui couvre presque tout le visage qui n’empêche pas de découvrir ses joues creusées par le jeûne, des yeux noirs fiévreux, la peau bronzée par le soleil et les intempéries et le poil épais qui la couvre, demi nu avec son vêtement de peau de chameau retenu à la taille par une ceinture de peau et qui lui couvre le torse, descendant à peine au-dessous de ses flancs amaigris et laissant à droite les côtes découvertes, les côtes sur lesquelles se trouve, unique tissu, la peau tannée par l’air. En vis à vis, on dirait un sauvage et un ange. Jean, après avoir fixé sur Lui son regard pénétrant, s’écrie: “Voici l’Agneau de Dieu. Comment peut-il se faire que mon Seigneur vienne vers moi?” Jésus répond tranquillement: “C’est pour accomplir le rite de pénitence.” “Jamais, Seigneur. C’est moi qui dois venir à Toi pour être sanctifié, et c’est Toi qui viens vers moi?” Et Jésus, en lui mettant une main sur la tête, parce que Jean s’était incliné devant Jésus, lui répond: “Permets que tout se fasse comme je veux, pour que s’accomplisse toute justice et que ton rite achemine les hommes vers un plus haut mystère et qu’il leur soit annoncé que la Victime est dans ce monde.” Jean l’observe avec un œil dont une larme adoucit le regard, et le précède vers la rive. Jésus enlève son manteau et sa tunique, gardant une sorte de caleçon court et descend dans l’eau où se trouve déjà Jean. Jean le baptise en Lui versant sur la tête de l’eau du fleuve, avec une sorte de tasse suspendue à sa ceinture et qui semble être une coquille ou une demi-calebasse séchée et vidée. Jésus est proprement l’Agneau, l’Agneau dans la blancheur de sa chair, la modestie de ses traits, la douceur de son regard. Pendant que Jésus remonte sur la rive, et qu’après s’être vêtu, il se recueille en prière, Jean le montre à la foule et témoigne de l’avoir reconnu au signe que l’Esprit de Dieu lui avait indiqué et qui désignait infailliblement le Rédempteur. Mais je suis polarisée par le spectacle de Jésus qui prie et je ne vois plus que cette figure lumineuse qui se détache sur le fond vert de la rive.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 5 décembre 2021 - Deuxième Dimanche de l'Avent

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 3,1-6.
L'an quinze du règne de l'empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode prince de Galilée, son frère Philippe prince du pays d'Iturée et de Traconitide, Lysanias prince d'Abilène, les grands prêtres étant Anne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, fils de Zacharie. Il parcourut toute la région du Jourdain ; il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés, comme il est écrit dans le livre du prophète Isaïe : A travers le désert, une voix crie : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les routes déformées seront aplanies ; et tout homme verra le salut de Dieu.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 1, Ch 45, p 309
  • Ancienne traduction :  Tome 2, Ch 3, p 17
  • CD 2 (1er cd), piste 4
  • USB Tome 2, piste 4
Je vois une plaine inhabitée et sans végétation. Il n’y a pas de champs cultivés, quelques rares plantes formant çà et là des touffes, comme des familles de végétaux là où le sol a un peu de profondeur et se trouve moins aride. Remarquez que se terrain aride et inculte est à ma droite alors que le Nord se trouve derrière moi, et se prolonge pour moi dans la direction du Sud. A gauche, en revanche, je vois un fleuve aux berges plutôt basses qui coule lentement lui aussi du Nord au Sud. D’après le mouvement très lent de l’eau, je comprends que son lit n’a pas une pente très forte et que ce fleuve coule dans une sorte de dépression de la plaine. Le courant est à peine suffisant pour empêcher la stagnation de l’eau et la formation d’un marécage. L’eau n’a pas de profondeur: c’est un point où l’on aperçoit le fond. J’estime qu’il n’y a pas plus d’un mètre de profondeur, un mètre et demi -au maximum. Large comme l’Arno vers S. Miniato-Empoli: je dirais vingt mètres. Mais je n’ai pas le coup d’œil et mes estimations sont approximatives. Pourtant l’eau est d’un azur légèrement vert à proximité des berges où l’humidité du sol entretient une bande verte touffue qui réjouit l’œil fatigué de cette morne étendue de pierres et de sable qui s’étend indéfiniment en avant. Cette voix intérieure dont je vous ai expliqué que j’entends m’expliquer ce que je dois remarquer et savoir, m’avertit que je vois la vallée du Jourdain. Je l’appelle vallée, parce que c’est l’appellation habituelle de la place où coule un fleuve, mais ici, il me parait inexact de lui donner ce nom parce que une vallée suppose des collines et dans le voisinage je n’en vois pas trace. En résumé, je me trouve près du Jourdain, et l’espace désolé que j’aperçois sur ma droite est le désert de Juda. Si parler de désert est juste pour désigner ce lieu inhabité et sans trace du travail de l’homme, il convient moins à l’idée que nous nous faisons du désert. Ici, pas de dunes du désert comme nous le concevons, mais seulement une terre dénudée parsemée de pierres et de débris, comme sont les terrains d’alluvions après une crue. Dans le lointain, des collines. Et puis, près du Jourdain une grande paix, une ambiance spéciale qui dépasse celle d’un paysage ordinaire, quelque chose qui rappelle ce qu’on ressent sur les bords du lac Trasimène. C’est un lieu qui évoque des vols angéliques et des voix célestes. Je ne sais pas bien exprimer ce que j’éprouve, mais j’ai le sentiment de me trouver dans un lieu qui parle à l’esprit. Pendant ces observations, je vois la scène envahie par les gens le long - par rapport à moi - de la rive droite du Jourdain. Il y a beaucoup d’hommes et une grande variété d’habillements. Quelques-uns semblent des gens du peuple, d’autres des riches, il y en a assez, plusieurs paraissent des pharisiens, avec leurs vêtements ornés de franges et de galons. Au milieu, debout sur un rocher un homme que je reconnais du premier coup pour le Baptiste bien que ce soit la première fois que je le vois. Il parle à la foule et je vous assure que sa prédication manque plutôt de douceur. Jésus a appelé Jacques et Jean "les fils du tonnerre". Mais alors quel nom donner à ce fougueux orateur? On pourrait pour Jean Baptiste parler de coup de foudre, d’avalanche, de tremblement de terre, tant il est impétueux et sévère dans son discours et ses gestes. Il parle de la venue du Messie et exhorte les auditeurs à préparer leurs cœurs en les débarrassant de ce qui les encombre et en redressant leurs pensées. Mais c’est un parler frénétique et rude. Le Précurseur n’a pas la main légère de Jésus pour soigner les blessures des cœurs. C’est un médecin qui les met à nu, fouille et taille sans pitié. Pendant que je l’écoute - je ne rapporte pas ses paroles, parce que ce sont celles des Évangélistes mais qui dévalent en un discours torrentiel - je vois s’avancer le long d’un sentier le long de la bordure herbeuse et ombragée qui côtoie le Jourdain, mon Jésus. Ce chemin de campagne, plutôt sentier que chemin, semble dessiné par les caravanes et les voyageurs qui pendant des années et des siècles l’ont parcouru pour arriver à un point où le fond du lit se relève et permet de passer à gué. Le sentier continue sur l’autre rive du fleuve et se perd dans la verdure de l’autre berge. (...)
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/