"Lisez cette œuvre et faites-la lire"
Jésus (Chapitre 38, Volume 10 ) à propos de
l’Évangile tel qu’il m’a été révélé.

L'Évangile de la Messe Paul VI
et l’Évangile tel qu’il m’a été révélé de Maria Valtorta.
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Dimanche 26 février 2012, Premier dimanche de Carême

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 1,12-15.
Jésus venait d'être baptisé. Aussitôt l'Esprit le pousse au désert. Et dans le désert il resta quarante jours, tenté par Satan. Il vivait parmi les bêtes sauvages, et les anges le servaient. Après l'arrestation de Jean Baptiste, Jésus partit pour la Galilée proclamer la Bonne Nouvelle de Dieu ; il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 2, Ch 5, p 22 - CD 2 (1er CD), piste 7 -
Je vois la solitude pierreuse déjà vue à ma gauche dans la vision du Baptême de Jésus au Jourdain. Cependant, je dois y avoir pénétré profondément, parce que, en fait, je ne vois plus le beau fleuve aux eaux lentes et azurées ni la veine verte qui le côtoie sur ses deux rives, alimentée par cette artère aquatique. Ici, rien que la solitude, des pierres, une terre brûlée, réduite à l’état de poussière jaunâtre qu’à chaque instant le vent soulève en petits tourbillons. On dirait le souffle dune bouche fiévreuse tant ils sont secs et brûlants, torturants aussi pour la poussière qu’ils entraînent avec eux dans le nez et la gorge. Çà et là, très rares, des petits buissons épineux dont on ne sait comment ils peuvent résister dans cette désolation. On dirait quelques rares touffes de cheveux sur le crâne d’un homme chauve. Au-dessus, un ciel impitoyablement azuré; en bas le sol aride, autour, des rochers et le silence. C’est tout ce que je vois comme nature. Un énorme rocher forme un embryon de grotte. Assis sur une roche traînée à l’intérieur, Jésus se tient adossé à la paroi. Il s’y repose du soleil brûlant. Celui qui m’avertit intérieurement m’indique que cette roche sur laquelle il est assis lui sert aussi d’agenouilloir et d’oreiller quand il prend quelques heures de repos, enroulé dans son manteau à la lueur des étoiles et dans l’air froid de la nuit. De fait, là tout près, se trouve la besace que je lui ai vu prendre à son départ de Nazareth. C’est tout son avoir et comme elle est flasque, je comprends qu’elle est vide du peu de nourriture qu’y avait mise Marie. Jésus est très maigre et pâle. Il est assis avec les coudes appuyés sur les genoux et les avant-bras portés en avant, les mains jointes avec les doigts entrelacés. Il médite. De temps à autre il lève son regard et le promène alentour et regarde le soleil presque au zénith dans le ciel azuré. De temps en temps et en particulier après avoir regardé les alentours et levé les yeux vers la lumière du soleil, il ferme les yeux et s’appuie sur le rocher qui lui sert d’abri, comme pris de vertige. Je vois apparaître l’horrible gueule de Satan. Il ne se présente pas sous la forme où nous nous le représentons avec cornes, queue, etc. etc. On dirait un Bédouin enveloppé dans son habit et son manteau qui semble un domino de mascarade. Sur la tête, le turban dont les pans lui descendent jusqu’aux épaules pour les abriter, et sur les côtés du visage, de sorte que de ce dernier on ne voit qu’un triangle étroit, très brun avec des lèvres minces et tordues, des yeux très noirs et renfoncés, d’où sortent des éclairs magnétiques. Deux pupilles qui te pénètrent jusqu’au fond du cœur où on ne lit rien, ou une seule parole: mystère. Le contraire de l’œil de Jésus qui vous fascine lui aussi par ses effluves magnétiques qui vous pénètrent jusqu’au cœur mais où on lit aussi que dans son cœur il n’y a que bonté et amour pour toi. Œil de Jésus est pour l’âme une caresse. Œil de Satan est un double poignard qui vous perce et vous brûle. Il s’approche de Jésus: “Tu es seul?” Jésus le regarde sans répondre. “Comment es-tu arrivé ici? Tu t’es perdu?” Jésus le regarde de nouveau et se tait. “Si j’avais de l’eau dans ma gourde, je t’en donnerais. Mais je n’en ai pas. Mon cheval est crevé et je me dirige à pied vers le gué. Là je boirai et je trouverai quelqu’un qui me donne un pain. Je connais la route. Viens avec moi, je te conduirai.” Jésus ne lève plus les yeux. “Tu ne réponds pas? Sais-tu que si tu restes ici tu vas mourir? Déjà le vent se lève. Il va y avoir la tempête. Viens.” Jésus serre les mains dans une muette prière. “Ah! C’est donc bien toi? Depuis le temps que je te cherche! Et maintenant, cela fait si longtemps que je t’observe. Depuis le moment où tu as été baptisé. Tu appelles l’Éternel? Il est bien loin. Maintenant tu es sur terre et au milieu des hommes. Et chez les hommes, c’est moi qui suis roi. Pourtant, tu me fais pitié et je veux t’aider parce que tu es bon et que tu es venu te sacrifier, pour rien. Les hommes te haïront à cause de ta bonté. Ils ne comprennent que or et mangeaille et jouissance. Sacrifice, souffrance, obéissance sont pour eux des paroles mortes, plus mortes que cette terre-ci et ses alentours. Ils sont plus arides encore que cette poussière. Il n’est que le serpent pour se cacher ici en attendant de mordre et aussi le chacal pour te mettre en pièces. Allons, viens. Ils ne méritent pas que l’on souffre pour eux. Je les connais mieux que toi.” Satan s’est assis en face de Jésus. Il le fouille de son regard terrible, et sourit de sa bouche de serpent. Jésus se tait toujours et prie mentalement.“Tu te défies de moi. Tu as tort. Je suis la sagesse de la terre. Je puis te servir de maître pour t’aider à triompher. Vois: l’important, c’est de triompher. Puis, quand on s’est imposé au monde et quand on l’a séduit, alors on le mène où l’on veut. Mais d’abord, il faut être comme il leur plaît, comme eux, les séduire en leur faisant croire que nous les admirons et que nous les suivons dans leurs pensées. Tu es jeune et beau. Commence par la femme. C’est toujours par elle qu’on doit commencer. Je me suis trompé en amenant la femme à la désobéissance. J’aurais dû la conseiller d’une autre manière. J’en aurais fait un meilleur instrument et j’aurais vaincu Dieu. J’ai été trop pressé. Mais Toi! Je t’enseigne car il y a eu un jour où je t’ai regardé avec une joie angélique et un reste de cet amour est demeuré en moi. Mais Toi, écoute-moi et profite de mon expérience. Donne-toi une compagne. Où Toi, tu ne réussiras pas, elle réussira. Tu es le nouvel Adam: Tu dois avoir ton Eve. Et puis, comment peux-tu comprendre et guérir les maladies des sens, si tu ne sais pas ce que c’est. Ne sais-tu pas que la femme est le noyau d’où naît la plante de la passion et de l’orgueil? Pourquoi l’homme veut-il régner? Pourquoi veut-il être riche, puissant? Pour posséder la femme. Elle est comme l’alouette. Elle a besoin d’un scintillement qui l’attire. L’or et la domination sont les deux faces du miroir qui attire les femmes et la cause des maux du monde. Regarde: derrière mille délits d’apparences diverses il y en a neuf cent, au moins, qui ont leur racine dans la faim de la possession de la femme où dans la volonté d’une femme brûlée d’un désir que l’homme ne satisfait pas encore ou ne satisfait plus. Vas vers la femme si tu veux savoir ce qu’est la vie et après, seulement tu sauras soigner et guérir les maux de l’humanité.Elle est belle, tu sais, la femme! Il n’est rien de plus beau au monde. L’homme possède la pensée et la force. Mais la femme! Sa pensée est un parfum, son contact est caresse de fleurs. Sa grâce est un vin enivrant, sa faiblesse est comme un écheveau de soie ou les boucles frisées d’un bébé entre les mains de l’homme. Sa caresse est une force qui se communique à la nôtre et l’enflamme. La souffrance disparaît, et la fatigue, et les soucis quand il se pose auprès une femme. Elle est entre nos bras comme un bouquet de fleurs. Mais, imbécile que je suis! Tu as faim et je te parle de femme. Ta vigueur est épuisée. Pour cette raison, ce parfum de la terre, cette fleur de la création, ce fruit qui donne et suscite l’amour te paraît sans valeur. Mais regarde ces pierres, comme elles sont rondes et polies, dorées sous les rayons du soleil couchant. Ne dirait-on pas des pains? Toi, Fils de Dieu, Tu n’as qu’à dire: "Je le veux", pour qu’elles deviennent un pain odorant, comme celui qu’à cette heure les ménagères tirent du four pour le repas de la famille. Et ces acacias si arides, si Tu le veux, ne peuvent-ils pas se couvrir de fruits délicieux, de dattes sucrées comme le miel? Rassasie-toi, Fils de Dieu. Tu es le Maître de la terre. Elle se penche pour se mettre à tes pieds et apaiser ta faim. Tu vois comme tu pâlis et chancelles, rien qu’à entendre parler de pain. Pauvre Jésus! Es-tu affaibli au point de ne plus pouvoir commander au miracle? Veux-tu que je le fasse pour Toi? Je ne suis pas à ton niveau, mais je puis faire quelque chose. Je me priverai pendant un an de ma force, je la rassemblerai toute, mais je veux te servir parce que Tu es bon et que je me souviens toujours que Tu es mon Dieu, même si maintenant j’ai démérité de te donner ce nom. Aide-moi de ta prière pour que je puisse…” “Tais-toi. "Ce n’est pas seulement de pain que vit l’homme, mais de toute parole qui vient de Dieu".” Le démon a un sursaut de rage. Il grince des dents et serre les poings, mais il se maîtrise et ses dents se desserrent pour ébaucher un sourire. “Je comprends. Tu es au-dessus des nécessités de la terre et cela te dégoûte de te servir de moi. Je l’ai mérité. Mais, viens alors et vois ce qui se passe dans la Maison de Dieu. Vois comme les prêtres aussi ne se refusent pas à composer entre l’esprit et la chair, parce que, enfin ce sont des hommes et pas des anges. Accomplis un miracle spirituel. Je te porte sur le pinacle du Temple et là-haut, Tu te transfigures en une merveilleuse beauté. Ensuite, appelle les cohortes angéliques et dis leur de te faire de leurs ailes entrelacées une estrade pour tes pieds et de te faire descendre ainsi dans la cour principale. Qu’ils te voient et se rappellent qu’il y a un Dieu. De temps à autre, ces manifestations sont nécessaires parce que l’homme a une mémoire si courte, spécialement pour ce qui est spirituel. Tu sais comme les anges seront heureux de te donner où poser ton pied et une échelle pour que tu descendes!” “Ne mets pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu" a-t-il été dit.” “Tu comprends que même ton apparition ne changerait pas les choses et que le Temple continuerait d’être marché et corruption. Ta divine sagesse le sait, que les cœurs des ministres du Temple sont un nid de vipères qui s’entre dévorent pour arriver au pouvoir. Il n’y a pour les dompter que la puissance humaine. Alors, viens. Adore-moi. Je te donnerai la terre. Alexandre, Cyrus, César, tous les plus grands conquérants du passé, ou encore vivants seront semblables à de vulgaires chefs de caravanes par rapport à Toi qui auras tous les royaumes de la terre sous ton sceptre et avec les royaumes toutes les richesses, toutes les splendeurs de la terre, et femmes, et chevaux et soldats et temples. Tu pourras élever partout ton Signe quand Tu seras le Roi des Rois et le Seigneur du monde. Alors, Tu seras obéi et respecté par le peuple et le sacerdoce. Toutes les castes t’honoreront et Te serviront parce que Tu seras le Puissant, l’Unique, le Seigneur. Adore-moi un seul instant! Enlève-moi la soif que j’ai d’être adoré! C’est elle qui m’a perdu. Mais elle est restée en moi et me brûle. Les flammes de l’Enfer sont fraîcheur de l’air au matin, en comparaison de cette ardeur qui me brûle au-dedans. C’est mon enfer, cette soif. Un instant, un seul instant, ô Christ, Toi qui es bon! Un instant de joie pour l’Éternel Torturé! Fais-moi éprouver ce que veut dire être Dieu et je te serai dévoué, obéissant comme un esclave pour toute la vie, pour toutes tes entreprises. Un instant! Un seul instant, et je ne te tourmenterai plus!” Et Satan se jette à genoux, suppliant. Jésus s’est mis debout, au contraire. Plus amaigri après ces jours de jeûne, il semble encore plus grand. Son visage est terrible de sévérité et de puissance. Ses yeux sont deux saphirs qui jettent des flammes. Sa voix est un tonnerre qui se répercute dans la cavité du rocher et se répand sur les roches et la terre désolée, quand il dit: “Va-t-en Satan. Il est écrit: "Tu adoreras le Seigneur ton Dieu et serviras Lui seul".” Satan avec un cri déchirant de damné et de haine inexprimable, saute debout, terrible à voir dans sa fureur, dans sa personnalité toute fumante. Et puis il disparaît avec un nouveau hurlement de malédiction. Jésus s’assied, fatigué en appuyant sa tête en arrière contre le rocher. Il paraît à bout. Il sue. Mais des êtres angéliques viennent de leurs ailes renouveler l’air dans la chaleur étouffante de la grotte, la purifiant et la rafraîchissant. Jésus ouvre les yeux et sourit. Je ne le vois pas manger. On dirait qu’il se nourrit du parfum du Paradis et en sort revigoré. Le soleil disparaît au couchant. Jésus prend la besace vide et, accompagné par les anges qui volant au-dessus de Lui lui font une douce lumière, pendant que la nuit tombe très rapidement, il se dirige vers l’Est ou plutôt vers le Nord Est. Il a repris son expression habituelle, sa démarche assurée. Il lui reste seulement comme souvenir de son jeûne prolongé un aspect plus ascétique avec son visage amaigri et pâle et ses yeux ravis dans une joie qui n’est pas de cette terre.

Paroles de Jésus:
“Hier, tu n’avais pas la force que te donne ma volonté et tu n’étais en conséquence qu’un être à moitié vivant. J’ai fait reposer tes membres et je t’ai fait faire l’unique jeûne qui te pèse: celui de ma parole. Pauvre Marie! Tu as fait le mercredi des Cendres. En tout tu as senti le goût de la cendre, parce que tu étais sans ton Maître. Je ne manifestais pas ma présence, mais j’étais là. Ce matin, puisque l’angoisse est réciproque, je t’ai murmuré dans ton demi sommeil: “Agneau de Dieu qui portes les péchés du monde, donne-nous la paix”. Je te l’ai fait répéter plusieurs fois et je l’ai répété en même temps. Tu as cru que j’aurais parlé de ce sujet. Non. C’était d’abord le sujet que je t’ai montré et que je t’expliquerai, ensuite, ce soir je t’expliquerai cet autre. Satan, tu l’as vu, se présente toujours avec un extérieur sympathique, sous un aspect ordinaire. Si les âmes sont attentives et surtout en contact spirituel avec Dieu, elles se rendent compte de cette observation qui les rend circonspectes et promptes pour combattre les embûches du démon. Mais si les âmes sont inattentives au divin, séparées de lui par des tendances charnelles qui les envahissent et les rendent sourdes n’utilisant pas le secours de la prière qui les unit à Dieu et fait couler sa force comme par un canal dans le cœur de l’homme, alors elles s’aperçoivent difficilement du piège dissimulé sous une apparence inoffensive et y tombent. S’en dégager après cela est très difficile. Les deux chemins que prend plus communément Satan pour arriver aux âmes sont l’attrait charnel et la gourmandise. Il commence toujours par le côté matériel de la nature. Après l’avoir démantelé et asservi, il dirige l’attaque vers la partie supérieure. D’abord le côté moral: la pensée avec son orgueil et ses convoitises; puis l’esprit, en lui enlevant non seulement l’amour, mais aussi la crainte de Dieu. L’amour divin n’existe déjà plus quand l’homme l’a remplacé par d’autres amours humains. C’est alors que l’homme s’abandonne corps et âme à Satan pour arriver aux jouissances qu’il poursuit, pour s’y attacher toujours plus. Comment je me suis comporté, tu l’as vu. Silence et prière. Silence. Car si Satan exerce son entreprise de séduction et cherche à nous circonvenir, on doit le supporter sans sottes impatiences et sans peurs déprimantes, mais réagir avec fermeté à sa présence et par la prière à ses séductions. Inutile de discuter avec Satan. Lui serait victorieux car il est fort dans sa dialectique. Il n’y a que Dieu pour le vaincre, et alors recourir à Dieu qui parle par nous, à travers nous, montrer à Satan ce nom et ce Signe, non pas écrits sur un papier ou gravés sur le bois, mais inscrits et gravés dans les cœurs. Mon Nom, mon Signe. Répliquer à Satan uniquement quand il insinue qu’il est comme Dieu en utilisant la parole de Dieu. Il ne la supporte pas. Puis, après la lutte, vient la victoire et les Anges servent le vainqueur et le protègent contre la haine de Satan. Ils le réconfortent avec une rosée céleste, avec la Grâce qu’ils déversent à pleines mains dans le cœur du fils fidèle, avec une bénédiction qui est une caresse pour l’esprit. Il faut avoir la volonté de vaincre Satan, la foi en Dieu et en son aide, la foi dans la puissance de la prière et la bonté du Seigneur. Alors Satan ne peut nous faire du mal. Va en paix. Ce soir je te réjouirai avec le reste.”
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 19 février 2012, Septième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 2,1-12.
Jésus était de retour à Capharnaüm, et la nouvelle se répandit qu'il était à la maison. Tant de monde s'y rassembla qu'il n'y avait plus de place, même devant la porte. Il leur annonçait la Parole. Arrivent des gens qui lui amènent un paralysé, porté par quatre hommes. Comme ils ne peuvent l'approcher à cause de la foule, ils découvrent le toit au-dessus de lui, font une ouverture, et descendent le brancard sur lequel était couché le paralysé. Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Mon fils, tes péchés sont pardonnés. » Or, il y avait dans l'assistance quelques scribes qui raisonnaient en eux-mêmes : « Pourquoi cet homme parle-t-il ainsi ? Il blasphème. Qui donc peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? » Saisissant aussitôt dans son esprit les raisonnements qu'ils faisaient, Jésus leur dit : « Pourquoi tenir de tels raisonnements ? Qu'est-ce qui est le plus facile ? de dire au paralysé : 'Tes péchés sont pardonnés', ou bien de dire : 'Lève-toi, prends ton brancard et marche' ? Eh bien ! Pour que vous sachiez que le Fils de l'homme a le pouvoir de pardonner les péchés sur la terre, je te l'ordonne, dit-il au paralysé : Lève-toi, prends ton brancard et rentre chez toi. » L'homme se leva, prit aussitôt son brancard, et sortit devant tout le monde. Tous étaient stupéfaits et rendaient gloire à Dieu, en disant : « Nous n'avons jamais rien vu de pareil. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 2, Ch 27, p 133 - CD 2 (1er CD), piste 46 -
Je vois les rives du lac de Génésareth et je vois les barques des pécheurs tirées sur la rive. Là adossés aux barques se trouvent Pierre et André, occupés à ranger les filets que les commis leur apportent tout dégoûtants après les avoir débarrassés dans le lac des débris qui y sont restés accrochés. À une dizaine de mètres, Jean et Jacques penchés sur leur barque, s’occupent à tout mettre en ordre, aidés par un garçon et par un homme de cinquante à cinquante cinq ans qui, je pense, est Zébédée, car le garçon l’appelle “patron” et il ressemble tout à fait à Jacques. Pierre et André, les épaules appuyées à la barque, travaillent silencieusement à rattacher les mailles et les flotteurs en position. De temps à autre seulement ils échangent quelques paroles au sujet de leur travail qui, je le comprends a été infructueux. Pierre ne se plaint pas pour sa bourse vide, ni pour la fatigue inutile, mais il dit: “Cela me déplait… car comment ferons-nous pour donner de la nourriture à ces pauvres gens? Il ne nous arrive que de rares offrandes et, ces 10 deniers et 7 drachmes que nous avons reçus pendant ces quatre jours, je n’y touche pas. Seul le Maître doit nous indiquer à qui doit aller cet argent. Et Lui, ne revient pas avant le Sabbat! Si nous avions fait bonne pêche!… Le menu fretin je l’aurais cuisiné et donné à ces pauvres gens… et si quelqu’un s’était trouvé pour bougonner à la maison, cela ne m’aurait rien fait. Les gens bien portants peuvent aller aux vivres, mais les malades!…” “Ce paralytique!… Et puis ils ont déjà fait tant de chemin pour l’amener ici…” dit André. “Écoute, frère. Moi je pense… qu’on peut rester séparés et je ne sais pas pourquoi le Maître ne nous veut pas toujours avec Lui. Au moins… je ne verrai plus ces pauvres gens que je ne puis secourir, et quand je les verrai, je pourrai leur dire: "Lui est ici ".” “Je suis ici!” Jésus s’est approché en marchant doucement sur le sable mou. Pierre et André sursautent. Ils poussent un cri: “Oh! Maître!” et ils appellent: “Jacques, Jean! C’est le Maître, venez!” Les deux accourent et tous se serrent près de Jésus. C’est à qui baise son habit, à qui ses mains, Jean va jusqu’à Lui passer le bras autour de la taille et poser sa tête sur sa poitrine. Jésus le baise sur les cheveux. “De quoi parliez-vous?” “Maître… nous disions que nous t’aurions bien voulu ici.” “Pourquoi? Amis.” “Pour te voir et jouir de ta vue, et puis pour des pauvres et des malades. Ils t’attendent depuis deux jours et plus… J’ai fait ce que je pouvais. Je les ai mis là, tu vois, dans cette cabane, dans ce champ inculte. C’est là que les artisans qui s’occupent des barques travaillent aux réparations. J’y ai abrité un paralytique, un homme en proie à une forte fièvre, un enfant qui se meurt sur le sein de sa mère. Je ne pouvais les envoyer à ta recherche.” “Tu as bien fait. Mais comment as-tu pu les secourir eux et ceux qui les ont amenés? Tu m’as dit qu’ils sont pauvres!” “Certainement, Maître. Les riches ont des chars et des chevaux. Les pauvres, n’ont que leurs jambes. Ils sont en trop mauvais état pour venir te trouver. J’ai fait comme j’ai pu. Regarde: voici l’obole que j’ai reçue. Je n’y ai pas touché. Tu t’en chargeras.” “Pierre, tu pouvais la donner toi-même. Bien sûr… mon Pierre, je suis peiné qu’à cause de Moi tu aies eu reproches et fatigues.” “Non, Seigneur, tu ne dois pas t’en affliger. Moi, je n’en souffre pas. Cela me peine seulement de n’avoir pu avoir plus de charité. Mais crois-le, j’ai fait, nous avons tous fait ce que nous avons pu.” “Je le sais. Je sais que tu as travaillé pour rien. Mais, en l’absence de la nourriture, ta charité reste: vivante, active, sainte aux yeux de Dieu.” Des enfants sont accourus en criant: “C’est le Maître! C’est le Maître! Voici Jésus, voici Jésus!” Ils s’attachent à Lui qui les caresse tout en parlant à ses disciples. “Simon, j’entre dans ta maison. Toi et vous autres allez dire que je suis arrivé et puis, amenez-moi les malades.” Les disciples s’en vont rapidement dans plusieurs directions. Mais, que Jésus soit arrivé, tout Capharnaüm le sait, grâce aux enfants qui semblent des abeilles sorties de la ruche pour aller aux fleurs: les maisons, dans ces cas, les rues, les places. Ils vont et viennent tout joyeux, portant la nouvelle aux mamans, aux passants, aux vieux qui sont assis au soleil et puis, ils reviennent se faire caresser encore par Celui qui les aime. L’un d’eux, hardi, lui dit: “Parle-nous, parle pour nous, Jésus, aujourd’hui. Nous t’aimons bien, tu sais, et nous sommes meilleurs que les hommes.” Jésus sourit au petit psychologue et promet: “Je parlerai tout à fait pour vous.” Et suivi par les enfants il va à la maison en saluant avec son salut de paix: “La paix soit dans cette maison.”Les gens affluent dans la pièce qui est derrière, réservée aux filets, cordages, paniers, rames, voiles et provisions. On voit que Pierre l’a mise à la disposition de Jésus. Il a tout entassé dans un coin pour faire de la place. De là on ne voit pas le lac, on entend seulement le léger clapotement des vagues. On voit par contre le muret verdâtre du jardin avec la vieille vigne et le figuier feuillu. Il y a des gens jusque sur la route, débordant de la pièce dans le jardin, et de là sur le chemin. Jésus commence à parler. Au premier rang, des gens qui se sont fait donner de la place avec des gestes autoritaires, et grâce à la crainte qu’ils inspirent au peuple, cinq personnages de haut rang. Leurs larges manteaux, leurs riches habits et leur orgueil, tout indique que ce sont des pharisiens et des docteurs. Jésus cependant tient à avoir autour de Lui ses petits. Une couronne de petits visages innocents, aux yeux clairs, aux sourires angéliques qui se dressent pour le contempler. Jésus parle, et tout en parlant, caresse de temps à autre la tête frisée d’un bambin qui s’est assis à ses pieds et tient sa tête appuyée sur ses genoux, avec ses bras croisés. Jésus parle assis sur un grand tas de filets et de paniers. “ "Mon bien-aimé est descendu dans son jardin, au parterre des parfums, pour se rassasier au milieu des jardins et cueillir des lys… Lui, se rassasie parmi les lys", ce sont les paroles de Salomon de David dont je descends, Moi, Messie d’Israël. Mon jardin! Quel jardin plus beau et plus digne de Dieu, du Ciel celui dont les fleurs sont les anges que Dieu a créés? Et pourtant non. C’est un autre jardin qu’a voulu le Fils unique du Père, le Fils de l’homme, car pour l’homme, je me suis revêtu de chair sans laquelle je ne pourrais racheter les fautes de la chair de l’homme. Ce jardin aurait pu être de peu inférieur au jardin du Ciel, si, du Paradis terrestre s’étaient répandus, comme les douces abeilles au sortir d’une ruche, les fils d’Adam, les fils de Dieu, pour peupler la terre d’un peuple de saints tout entier destiné au Ciel. Mais l’Ennemi a semé les ronces et les épines au cœur d’Adam, et de là, ronces et épines se sont répandues sur la terre. Ce n’est plus un jardin, mais une forêt sauvage et cruelle où réside la fièvre et où se niche le serpent. Mais pourtant le Bien-Aimé du Père a encore un jardin sur cette terre où règne Mammon. Le jardin où il va se rassasier de sa céleste nourriture: amour et pureté; le parterre où il cueille les fleurs qui lui sont chères, où ne se trouvent pas les taches de la sensualité, de la convoitise, de l’orgueil. Ceux-ci. (Jésus caresse le plus de bambins qu’il peut, passant la main sur la couronne des petites têtes attentives, une unique caresse qui les effleure et les fait sourire de joie.) Voici mes lys. Salomon n’eut pas, au milieu de ses richesses un vêtement plus beau que le lys qui parfume la vallée, ni de diadème d’une beauté plus immatérielle et plus resplendissante que celle du lys en son calice au teint de perle. Et pourtant, pour mon cœur, il n’y a pas de lys qui vaille un seul de ces tout petits. Il n’y a pas de parterre, il n’y a pas de jardin de riches, cultivé uniquement de lys, qui vaille autant qu’un seul de ces purs, innocents, sincères et simples enfants. O hommes! O femmes d’Israël! O vous, grands et humbles pour la fortune et la situation, écoutez! Vous qui êtes ici pour me connaître et m’aimer, sachez donc quelle est la première condition pour être à Moi. Je ne vous dis pas des paroles difficiles. Je ne vous donne pas d’exemples plus difficiles encore. Je vous dis: "Prenez exemple sur ceux-ci". Qui d’entre vous n’a pas un fils, un neveu, un petit frère encore enfant, encore tout petit dans sa maison? N’est-il pas un repos, un réconfort, un lien entre les époux, entre les parents, entre les amis, un de ces innocents dont l’âme est pure comme une aube sereine dont le visage dissipe les nuages et fait naître l’espoir, dont les caresses sèchent les larmes et déversent une force vitale? Pourquoi en eux, un tel pouvoir? En eux: faibles, désarmés, encore ignorants? Parce que en eux ils ont Dieu, ils ont la force et la sagesse de Dieu. La vraie sagesse: ils savent aimer et croire. Ils savent croire et vouloir. Ils savent vivre dans cet amour et dans cette foi. Soyez comme eux: simples, purs, aimants, sincères, croyants. Il n’y a pas de sage en Israël qui soit plus grand que le plus petit de ceux-ci, dont l’âme est à Dieu et à laquelle appartient son Royaume. Bénis du Père, aimés par le Fils du Père, fleurs de mon jardin, que ma paix soit sur vous et sur ceux qui vous imiteront pour mon amour.” Jésus a fini.“Maître!” crie Pierre du milieu de la foule, “il y a ici des malades. Deux peuvent attendre que tu sortes, mais celui-ci est bloqué par la foule… et puis il ne peut se tenir debout, et nous ne pouvons passer. Dois-je le renvoyer?” “Non, descendez-le par le toit.” “Bien, nous le faisons tout de suite.” On entend marcher sur le toit de la pièce qui ne faisant pas vraiment partie de la maison n’a pas de terrasse de ciment, mais une sorte de couverture de fascines sur lesquelles il y a quelque chose qui ressemble à des ardoises. Je ne sais quelle pierre ce peut être. On pratique une ouverture et avec des cordes on descend le grabat sur lequel se trouve l’infirme. Il arrive juste devant Jésus. La foule se presse plus encore, pour mieux voir. “Tu as eu une grande foi comme aussi tes porteurs.” “Oh! Seigneur! Comment ne pas l’avoir pour Toi?” “C’est bien, Moi, je te dis: fils (l’homme est jeune) tous tes péchés te sont remis.” L’homme le regarde en pleurant… Peut-être reste-t-il un peu insatisfait parce qu’il espérait une guérison corporelle. Les pharisiens et les docteurs chuchotent entre eux. Du nez, du front et de la bouche, ils font une grimace dédaigneuse. “Pourquoi ces murmures, dans vos cœurs, plus encore que sur vos lèvres? D’après vous est-il plus facile de dire au paralytique: "Tes péchés te sont remis", ou bien: "Lève-toi, prends ton grabat et marche"? Vous pensez que Dieu seul peut remettre les péchés, mais vous ne savez pas répondre à ce qu’il y a de plus grand, car cet homme, qui a perdu l’usage de ses facultés corporelles, dépensé toutes ses ressources sans qu’on puisse le guérir. Il n’y a que Dieu qui ait ce pouvoir. Or, pour que vous sachiez que je peux tout, pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a pouvoir sur la chair et sur l’âme, sur la terre et au Ciel, je dis à cet homme: Lève-toi, prends ton lit et marche. Va à ta maison et sois saint” L’homme se secoue, pousse un cri, se dresse debout, se jette aux pieds de Jésus, les baise et les caresse, pleure et rit à la fois et avec lui ses parents et la foule qui ensuite se range pour qu’il passe en triomphe et le suit en lui faisant fête. La foule, mais pas les cinq orgueilleux qui s’en vont hautains et raides comme des pieux.De cette façon, la mère peut entrer avec son petit encore à la mamelle, mais absolument squelettique. Elle le tend à Jésus en lui disant seulement: “Jésus, tu les aimes, ces petits. Tu l’as dit. Au nom de ton amour, et de ta Mère!…” et elle pleure. Jésus prend le poupon vraiment moribond, l’applique contre son cœur. Il le garde un moment contre sa bouche, avec son petit visage de cire, ses lèvres violacées, les paupières déjà closes. Un moment, il le garde ainsi… et quand il le détache de sa barbe blonde, le petit visage est rose, la petite bouche esquisse un sourire enfantin. Ses yeux regardent tout autour de lui, vivants et curieux. Ses mains, d’abord contractées, jouent dans la chevelure et la barbe de Jésus, qui rit. “Oh! mon fils!” crie la maman bienheureuse. “Prends-le, femme, sois heureuse et bonne.” Et la femme prend le bébé revenu à la vie, le serre sur son sein et le petit fait valoir tout de suite ses droits à la nourriture. Il fouille, ouvre et tette, avide et heureux. Jésus bénit et passe. Il va sur le seuil, où se trouve le malade qui a une forte fièvre. “Maître, sois bon!” “Et toi aussi. Consacre à la justice les forces retrouvées.” Il le caresse et sort. Il va sur la rive, suivi, précédé, béni de nombreuses gens qui le supplient: “Nous, nous ne t’avons pas entendu. Nous ne pouvions pas entrer. Parle à nous aussi.” Jésus fait signe que oui et comme la foule le serre à l’étouffer il monte sur la barque de Pierre. Cela ne suffit pas. On le suit jusqu’au banc de la barque. “Mets la barque à la mer et écarte-toi un peu.” C’est la fin de la vision.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 12 février 2012, Sixième dimanche du temps ordinaire.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 1,40-45.
Un lépreux vient trouver Jésus; il tombe à ses genoux et le supplie: « Si tu le veux, tu peux me purifier. » Pris de pitié devant cet homme, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit: « Je le veux, sois purifié. » A l'instant même, sa lèpre le quitta et il fut purifié. Aussitôt Jésus le renvoya avec cet avertissement sévère: « Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre. Et donne pour ta purification ce que Moïse prescrit dans la Loi : ta guérison sera pour les gens un témoignage. » Une fois parti, cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle, de sorte qu'il n'était plus possible à Jésus d'entrer ouvertement dans une ville. Il était obligé d'éviter les lieux habités, mais de partout on venait à lui.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 2, Ch 26, p 124 - CD 2 (1er CD), piste 44 -
Avec la précision d’une photographie parfaite se présente à ma vue spirituelle, depuis ce matin, avant même que l’aube se lève, un pauvre lépreux. C’est vraiment une ruine humaine. Je ne saurais dire quel âge il a, tellement le mal l’a dégradé. Squelettique, demi nu, il montre son corps réduit à l’état d’une momie décharnée. Ses mains et ses pieds sont tordus, il leur manque des parties, de sorte que ces pauvres extrémités ne paraissent plus appartenir à un homme. Les mains désarticulées et tordues ressemblent aux pattes de quelque monstre ailé, les pieds sont comme des sabots de bœuf, tant ils sont réduits et défigurés. Puis la tête!… Je pense qu’un cadavre resté sans sépulture, momifié par le soleil et le vent, aurait une tête comme cette tête. Il reste, par ci, par là quelques touffes de cheveux, collés à la peau jaunâtre et croûteuse comme si la poussière l’avait desséchée sur un crâne, des yeux à peine entr’ouverts et renfoncés, les lèvres et le nez rongés par le mal mettent déjà à nu les cartilages et les gencives, les oreilles ne sont plus que des restes de pavillons informes, par dessus tout cela s’étend une peau parcheminée, jaune comme certains kaolins, sous laquelle les os semblent percer. Cette peau doit avoir pour office de tenir réunis ensemble ces pauvres os dans son sac dérisoire, tout marqué de cicatrices et lacéré de plaies putrides. Une ruine! Cela me fait penser exactement au spectre de la Mort, parcourant la terre, dont le squelette est recouvert d’une peau parcheminée et qui se drape dans un manteau sordide tout en haillons, il n’a pas en mains la faux, mais un bâton noueux arraché sûrement à un arbre. Il est sur le seuil d’une caverne éloignée de toute habitation. Une vraie caverne, tellement délabrée que je ne puis dire si à l’origine c’était un tombeau ou une cabane de bûcherons ou les restes d’une maison démolie. Il regarde du côté de la route, éloignée de plus de 100 mètres de son antre, une voie de grande circulation, poussiéreuse et encore largement ensoleillée. Il n’y a personne sur la route. À perte de vue, soleil, poussière et solitude. Beaucoup plus loin, en montant vers le nord-ouest, ce doit être un pays ou une ville. J’en vois les premières maison à au moins un kilomètre. Le lépreux regarde et soupire, puis il prend une écuelle ébréchée et la remplit à un petit ruisseau. Il boit. Il entre dans un enchevêtrement de ronces, en arrière de l’antre, se penche, arrache au sol des radis sauvages. Il revient au ruisseau, où il les débarrasse du plus gros de la poussière avec le peu d’eau du ruisseau, et les mange lentement, en les portant péniblement à sa bouche, avec ses mains mutilées. Ils doivent être durs comme du bois. Il a du mal à les mastiquer. Il les ensalive copieusement sans arriver à les avaler malgré les gorgées d’eau qu’il absorbe. “Où es-tu, Abel?” crie une voix. Le lépreux remue, il a sur les lèvres quelque chose qui voudrait être un sourire. Mais elles sont tellement rongées ces lèvres que c’est une chose informe cet essai de sourire. Il répond d’une voix étrange, stridulante, qui me fait penser aux cris de certains oiseaux dont j’ignore le nom exact: “Je suis ici! Je ne croyais plus que tu viendrais. Je pensais qu’il t’était arrivé malheur, j’étais triste… Si tu me manques, toi aussi que va-t-il rester au pauvre Abel?”En parlant ainsi il s’achemine vers la route jusqu’à, la distance permise par la Loi. On le voit parce qu’il s’arrête à moitié route. Sur la route arrive un homme qui paraît courir tant il va vite. “Mais est-ce bien toi Samuel? Oh! si ce n’était pas toi celui que j’attends, qui que tu sois, ne me fais pas de mal!” “C’est moi, Abel, c’est bien moi, et en bonne forme. Regarde comme je cours. Je suis en retard, je le sais, et j’en suis peiné pour toi. Mais quand tu sauras… oh! tu seras heureux. Et ici, j’ai non seulement les quignons de pain habituels mais une miche entière, fraîche et bonne, toute pour toi. J’ai aussi un bon poisson et un fromage. Tout pour toi. Je veux que tu fasses la fête, pauvre ami, pour te préparer à une fête plus grande encore.” “Mais comment es-tu si riche? Je n’y comprends rien…” “Tout à l’heure, je te le dirai.” “Et en forme, il semble que ce n’est plus toi!” “Rends-toi donc compte. J’ai su qu’à Capharnaüm se trouvait ce Rabbi qui est saint, et j’y suis allé…” “Arrête, arrête! Je suis infecté.” “Oh! n’importe. Je n’ai plus peur de rien.” L’homme qui n’est autre que le pauvre bossu guéri et bien traité par Jésus se trouve arrivé en fait, de son pas rapide, à quelques pas du lépreux. Il a parlé tout en marchant et il rit, heureux. Mais le lépreux dit encore: “Arrête-toi, au Nom de Dieu. Si quelqu’un te voit…” “Je m’arrête. Regarde: je mets ici les provisions. Mange, pendant que je parle.” Il pose le paquet sur une grosse pierre et l’ouvre. Puis, il s’écarte à quelques pas pendant que le lépreux s’avance et se jette sur ce festin inaccoutumé. “Oh! qu’il y a longtemps que je me suis ainsi régalé. Que c’est bon! Et pense que je serais allé ainsi me reposer, l’estomac vide. Pas un homme de pitié, aujourd’hui… et toi non plus… J’avais mâché des radis…”“Pauvre Abel! J’y pensais, mais je disais: "C’est bien. Maintenant il va être triste, mais ensuite il sera heureux!".” “Heureux, oui, pour cette bonne nourriture. Mais après…” “Non, tu seras heureux pour toujours.” Le lépreux hoche la tête. “Rends-toi compte, Abel, si tu peux avoir la foi, tu seras heureux.” “Mais la foi en qui?” “Dans le Rabbi. Dans le Rabbi qui m’a guéri.” “Mais je suis lépreux, et au dernier degré, comment peut-il me guérir?” “Oh! il le peut. Il est saint.” “Oui, Élisée aussi a guéri Naamân le lépreux… je le sais… Mais moi… Moi je ne puis aller au Jourdain.” “Tu seras guéri sans besoin d’eau. Écoute: ce Rabbi, c’est le Messie, comprends-tu? Le Messie! C’est le Fils de Dieu. Il guérit tous ceux qui ont foi. Il dit: "Je le veux" et les démons s’enfuient, et les membres se redressent, et les aveugles recouvrent la vue.” “Oh! si j’avais la foi, moi! Mais comment puis-je voir le Messie?” “Voilà… je suis venu pour cela. Lui il est là, dans ce pays. Je sais où il est ce soir. Si tu veux… Moi, je me suis dit: "Je le dis à Abel et si Abel reconnaît avoir la foi, je le conduis au Maître".” “Tu es fou, Samuel? Si je m’approche des maisons, je vais être lapidé.” “Non, pas jusqu’aux maisons. La nuit va tomber, je te conduirai jusqu’à ce petit bois. Et puis, j’irai appeler le Maître. Je te l’amènerai…” “Va, va tout de suite! J’arrive par mes propres moyens jusqu’à ce point. Je cheminerai dans le fossé derrière la haie, mais toi, va… va… oh! va chercher, cher ami! Si tu savais ce que c’est que d’avoir ce mal. Et d’avoir l’espoir de guérir!…” Le lépreux ne s’occupe plus de la nourriture. Il pleure et gesticule implorant son ami. “Je pars, et toi, arrive.” L’ancien bossu s’éloigne au pas de course. Abel descend péniblement dans le fossé qui côtoie la route, et qui est encombré de buissons poussés sur le fond desséché. Il y a tout juste au milieu un filet d’eau. La nuit descend pendant que le malheureux glisse parmi les touffes, toujours aux aguets d’un passant sur la route. Deux fois, il s’aplatit sur le fond: la première fois, c’est un cavalier qui passe au trot de sa monture, la seconde fois ce sont trois hommes avec une charge de foin qui se dirigent vers le pays. Puis, il continue. Mais avant lui, Jésus arrive au petit bois avec Samuel. “Il va bientôt être ici. Il va lentement à cause de ses plaies. Prends patience.” “Je ne suis pas pressé.” “Tu le guériras?” “A-t-il la foi?” “Oh!… il mourait de faim. Il voyait cette nourriture, après des années de privation et pourtant il a tout laissé après quelques bouchées, pour courir ici.” “Comment l’as-tu connu?” “Tu sais… je vivais d’aumônes depuis mon malheur et je parcourais les chemins pour aller d’un lieu à l’autre. Je passais ici tous les sept jours et étais entré en relations avec ce pauvre malheureux… Un jour poussé par la faim, il s’était avancé sous un orage capable de mettre les loups en fuite jusqu’au chemin qui conduit au pays, en quête de quelque chose. Il fouillait les ordures comme un chien. J’avais dans ma besace du pain sec que m’avaient donné des personnes compatissantes, et j’ai partagé avec lui. Depuis lors, nous sommes amis et chaque semaine je reviens pour renouveler sa provision. Avec ce que j’ai: si j’ai beaucoup, c’est beaucoup; si c’est peu, c’est peu. Je fais ce que je puis comme si c’était mon frère. C’est depuis le soir que tu m’as guéri, sois en béni, que je pense à lui… et à Toi.” “Tu es bon, Samuel, et pour cela la grâce t’a visité. Qui aime mérite tout de Dieu. Mais voici quelque chose parmi les buissons…” “C’est toi, Abel?” “Oui, c’est moi.” “Arrive. Le Maître t’attend ici, sous le noyer.” Le lépreux sort du fossé et monte sur la berge, il la franchit et s’avance dans un pré. Jésus, adossé à un noyer très élevé, l’attend. “Maître, Messie, Saint, aie pitié de moi!” et il s’affale sur l’herbe aux pieds de Jésus. Le visage collé au sol, il dit encore: “Oh! mon Seigneur, si Tu veux, Tu peux me purifier!” Puis il ose se mettre à genoux, tendre ses bras squelettiques, aux mains tordues et il tend son visage osseux, tout dévasté… Des larmes tombent de ses orbites malades que la lèpre a rongées. Jésus le regarde avec tant de pitié, Il regarde ce fantôme qu’un mal horrible dévore et dont une vraie charité peut seule supporter le voisinage tant il est répugnant et malodorant. Et voici, que Jésus tend une main, sa belle main droite et saine comme pour caresser le pauvret. Celui-ci sans se lever, se rejette en arrière sur ses talons et crie: “Ne me touche pas! Aie pitié de Toi!” Mais Jésus fait un pas en avant. Solennel, respirant une douce bonté, il pose ses doigts sur la tête dévorée par la lèpre et dit à pleine voix, d’une voix qui n’est qu’amour et pourtant impérieuse: “Je le veux, sois purifié!” La main reste quelques minutes sur la pauvre tête. “Lève-toi. Va trouver le prêtre. Accomplis ce que la Loi prescrit. Ne dis pas ce que je t’ai fait, mais seulement sois bon, ne pèche plus jamais. Je te bénis.” “Oh! Seigneur! Abel! Mais tu es tout à fait guéri!” Samuel, qui voit la transformation de son ami, crie de joie. “Oui. Il est sain. Sa foi le lui a mérité. Adieu. La paix soit avec toi.” “Maître! Maître! Maître! Je ne te quitte plus, je ne puis plus te quitter!” “Fais ce que veut la Loi. Puis, nous nous reverrons encore. Pour la seconde fois que ma bénédiction soit sur toi.” Jésus s’éloigne en faisant signe à Samuel de rester. Et les deux amis pleurent de joie, pendant qu’à la lueur d’un quartier de lune ils retournent à la caverne pour s’arrêter une dernière fois à ce repaire infortuné. C’est la fin de la vision.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 5 février 2012, Cinquième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 1,29-39.
En quittant la synagogue, Jésus, accompagné de Jacques et de Jean, alla chez Simon et André. Or, la belle-mère de Simon était au lit avec de la fièvre. Sans plus attendre, on parle à Jésus de la malade. Jésus s'approcha d'elle, la prit par la main, et il la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait. Le soir venu, après le coucher du soleil, on lui amenait tous les malades, et ceux qui étaient possédés par des esprits mauvais. La ville entière se pressait à la porte. Il guérit toutes sortes de malades, il chassa beaucoup d'esprits mauvais et il les empêchait de parler, parce qu'ils savaient, eux, qui il était. Le lendemain, bien avant l'aube, Jésus se leva. Il sortit et alla dans un endroit désert, et là il priait. Simon et ses compagnons se mirent à sa recherche. Quand ils l'ont trouvé, ils lui disent : « Tout le monde te cherche. » Mais Jésus leur répond : « Partons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame la Bonne Nouvelle ; car c'est pour cela que je suis sorti. » Il parcourut donc toute la Galilée, proclamant la Bonne Nouvelle dans leurs synagogues, et chassant les esprits mauvais.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 2, Ch 22, p 110 - CD 2 (1er CD), piste 39 -
Pierre parle à Jésus. Il dit: “Maître, je voudrais te prier de venir dans ma maison. Je n’ai pas osé te le dire au dernier sabbat, mais… je voudrais que Tu viennes.” “A Bethsaïda?” “Non, ici… dans la maison de ma femme, sa maison natale, je veux dire.” “Pourquoi ce désir, Pierre?” “Eh!… pour beaucoup de raisons… et puis, aujourd’hui, on m’a dit que ma belle-mère est malade. Si tu voulais la guérir, peut-être tu…” “Achève, Simon.” “Je voulais dire… Si Toi tu l’approchais, elle finirait… oui, en somme, tu sais, autre chose est d’entendre parler de quelqu’un et autre chose de le voir et de l’entendre, et si ce quelqu’un, ensuite la guérit, alors…” “Alors la rancune tombe, tu veux dire.” “Non, pas rancune. Mais, tu sais… le pays se partage en plusieurs opinions, et elle… ne sait à qui donner raison. Viens, Jésus.” “Je viens, allons-y. Avertis ceux qui attendent que je parlerai ce soir à ta maison.” Ils vont jusqu’à une maison basse, plus basse encore que celle de Pierre à Bethsaïda, et encore plus proche du lac. Elle en est séparée par une bande de grève, et je crois qu’au cours des tempêtes les vagues viennent mourir au pied du mur de la maison, qui, si elle est basse est en revanche très large comme pour loger beaucoup de monde. Dans le jardin qui s’étend devant la maison, du côté du lac, il n’y a qu’une vigne vieille et noueuse qui couvre une tonnelle rustique et un vieux figuier que les vents du lac ont tout incliné vers la maison. La frondaison désordonnée de l’arbuste frôle les murs et bat contre les châssis des fenêtres fermées pour s’abriter du soleil ardent qui s’abat sur la petite maison. Il n’y a que ce figuier et cette vigne et un puits au muret bas et verdâtre. “Entre, Maître.” Des femmes sont dans la cuisine occupées, qui à réparer les filets, qui à préparer le repas… Elles saluent Pierre, puis s’inclinent, confuses, devant Jésus. Entre temps, elles le dévisagent avec curiosité. “La paix soit à cette maison. Comment va la malade?” “Parle, toi qui es la bru la plus âgée” disent trois femmes à une qui est en train de s’essuyer les mains avec un coin de son vêtement. “Elle a une forte fièvre, une très forte fièvre. Nous l’avons montrée au médecin, mais il dit qu’elle est vieille pour guérir et que quand ce mal passe des os au cœur et donne de la fièvre, surtout à cet âge, on meurt. Elle ne mange plus… Je cherche à lui faire une nourriture appétissante, même maintenant, tu vois, Simon? Je préparais cette soupe qui lui plaisait tant. J’ai choisi les meilleurs poissons dans ceux de tes beaux-frères, mais je ne crois pas qu’elle puisse la manger. Et puis… elle est agitée. Elle se lamente, elle crie, elle pleure, maugrée…” “Prenez patience, comme si vous étiez sa mère, et vous en aurez le mérite auprès de Dieu. Conduisez-moi à elle.” “Rabbi… Rabbi… je ne sais si elle voudra te voir. Elle ne veut voir personne. Je n’ose lui dire: "Je vais t’amener le Rabbi".” Jésus sourit sans perdre son calme. Il se tourne vers Pierre: “C’est à toi d’agir, Simon. Tu es un homme et le plus âgé des gendres, m’as-tu dit. Va.”Pierre fait une grimace significative et obéit. Il traverse la cuisine, entre dans une pièce, et à travers la porte fermée derrière lui, je l’entends parler avec une femme. Il passe dehors la tête et une main et dit: “Viens, Maître, fais vite” et il ajoute plus doucement à peine intelligiblement: “Avant qu’elle ne change d’idée.” Jésus traverse rapidement la cuisine et ouvre toute grande la porte. Debout sur le seuil, Il dit son doux et solennel salut: “La paix soit avec toi.” Il entre, bien qu’on n’ait pas répondu. Il va près d’une couche basse sur laquelle est étendue une petite femme, toute grise, amaigrie, essoufflée par la forte fièvre qui rougit son visage enflammé. Jésus se penche sur le lit, sourit à la petite vieille: “Tu as mal?” “Je meurs!” “Non, tu ne vas pas mourir. Peux-tu croire que je puisse te guérir?” “Et pourquoi le ferais-tu? Tu ne me connais pas.” “A cause de Simon qui m’en a prié… et aussi à cause de toi pour donner à ton âme le temps de voir et d’aimer la Lumière.” “Simon? Il ferait mieux de… Comment donc Simon a-t-il pensé à moi?” “C’est qu’il est meilleur que tu ne crois. Je le connais, et je sais. Je le connais et je suis heureux de l’exaucer.” “Non, femme, pour l’instant tu ne mourras pas. Peux-tu croire en Moi?” “Je crois, je crois. Il me suffit de ne pas mourir!” Jésus sourit encore. Il la prend par la main. La main rugueuse, aux veines gonflées disparaît dans la main juvénile de Jésus. Il se redresse et prend l’attitude qu’il a pour accomplir un miracle. Il crie: “Sois guérie, Je le veux! Lève-toi!” Et il laisse aller la main de la femme. Elle retombe sans que la vieille se plaigne, alors qu’auparavant, quand Jésus la lui avait prise bien que ce fût avec délicatesse, le mouvement avait arraché une plainte à la malade. Un temps bref à e silence. Puis la vieille s’écrie à haute voix: “Oh! Dieu des pères! Mais, je n’ai plus rien! Mais je suis guérie! Venez, venez!” Les belles filles arrivent. “Mais regardez!” dit la vieille, “je remue et ne sens plus de douleur et je n’ai plus de fièvre! Regardez comme je suis fraîche! Et le cœur ne semble plus le marteau du forgeron. Ah! je ne meurs plus!” Pas un seul mot pour le Seigneur. Mais Jésus ne se formalise pas. Il dit à la plus âgée des brus: “Habillez-la pour qu’elle se lève. Elle le peut.” Et il s’écarte pour sortir.Simon, mortifié se tourne vers sa belle-mère: “Le Maître t’a guérie. Tu ne lui dis rien?” “Que si! Je n’y pensais pas. Merci, que puis-je faire pour te remercier?” “Être bonne, très bonne. Car l’Éternel a été bon avec toi. Et, si cela ne t’ennuie pas, permets-moi de me reposer aujourd’hui dans ta maison. J’ai parcouru pendant la semaine tous les environs et je suis arrivé à l’aube, ce matin. Je suis las.” “Certainement, certainement! Reste aussi si cela t’arrange.”Mais il y a peu d’enthousiasme dans ses paroles. Jésus, avec Pierre, André, Jacques et Jean va s’asseoir dans le jardin. “Maître!…” “Mon Pierre?” “Je suis confus.” Jésus fait un geste, comme pour dire: “Laisse couler.” Puis il dit: “Ce n’est pas la première, et ce ne sera pas la dernière fois qu’on ne me remercie pas de suite. Mais je ne cherche pas la reconnaissance. Il me suffit de donner aux âmes la manière de se sauver. Je fais mon devoir. À elles de faire le leur.” “Ah! Y en a-t-il eu d’autres comme celle-là? Où?” “Simon curieux! Mais je veux te contenter, bien que je n’aime pas les curiosités inutiles. C’était à Nazareth. Tu te rappelles la maman de Sara? Elle était très malade quand nous sommes arrivés à Nazareth et on nous dit que la petite pleurait. Pour ne pas faire d’elle, qui est bonne et douce, une orpheline, et demain une filiâtre, je suis allé trouver la femme… Je voulais la guérir… mais je n’avais pas encore posé le pied sur le seuil que son mari et un frère me chassèrent en disant: Il Va t-en, va t-en! Nous ne voulons pas d’ennuis avec la synagogue ". Pour eux, pour trop de gens, je suis déjà un rebelle… Je l’ai guérie tout de même… à cause de ses enfants. Et, à Sara qui était au jardin, j’ai dit en la caressant: Il Je guéris ta mère. Rentre à la maison. Ne pleure plus ". Et la femme fut guérie au même instant et la petite le lui a dit, et aussi au père, et à l’oncle… Et elle fut punie pour m’avoir parlé. Je le sais, car l’enfant est accourue derrière moi pendant que je quittais le pays… Mais n’importe.” “Moi, je l’aurais fait redevenir malade.” “Pierre!” Jésus est sévère. “C’est cela que je t’ai enseigné à toi et aux autres? Qu’as-tu entendu sur mes lèvres dès la première fois que tu m’as entendu? De quoi ai-je parlé comme condition première pour être mes vrais disciples?” “C’est vrai, Maître. Je suis une vraie bête. Pardonne-moi. Mais… je ne peux supporter qu’on ne t’aime pas!” “Oh! Pierre, tu verras bien d’autres indifférences! Tu auras tant de surprises, Pierre! Des personnes que les gens soi-disant Il saints Il méprisent comme des publicains et qui au contraire seront un exemple pour le monde, un exemple que ne suivront pas ceux qui les méprisent. Des païens qui seront parmi les plus grands fidèles, des prostituées qui deviendront pures à force de volonté et de pénitence, des pécheurs qui se corrigeront…” “Écoute: qu’un pécheur se convertisse… passe encore. Mais une prostituée et un publicain!…” “Tu ne le crois pas?” “Moi, non.” “Tu es dans l’erreur, Simon. Mais voici ta belle-mère qui vient vers nous.” “Maître… je te prie de t’asseoir à ma table.” “Merci, femme. Dieu t’en récompense.” Ils entrent dans la cuisine et s’assoient à table. La vieille sert les hommes en leur distribuant généreusement de la bouillabaisse et du poisson grillé. “Je n’ai rien d’autre” s’excuse-t-elle. Et, pour ne pas perdre l’habitude, elle dit à Pierre: “Ils n’en font que trop, tes beaux-frères, seuls comme ils sont restés, depuis que tu es allé à Bethsaïda! Si au moins cela avait servi à enrichir ma fille… Mais je me rends compte que bien souvent tu es absent et que tu ne pêches pas.” “Je suis le Maître. J’ai été avec Lui à Jérusalem et le sabbat, je reste avec Lui. Je ne perds pas le temps à faire la fête.” “Mais, avec ça, tu ne gagnes rien. Tu ferais mieux, puisque tu veux faire le domestique du Prophète, de t’établir ici de nouveau. Au moins cette pauvre créature, ma fille, pendant que tu fais le saint, aurait des parents pour la nourrir.” “Tu n’as pas honte de parler ainsi devant Lui qui t’a guérie?” “Moi, je ne le critique pas Lui. Lui fait son métier. Je critique toi qui fais le fainéant, car tu ne seras jamais prophète ni prêtre. Tu es un ignorant et un pécheur, un bon à rien.” “Heureusement que Lui est là, sinon…” “Simon, ta belle-mère t’a donné un excellent conseil. Tu peux aller à la pêche d’ici. Tu pêchais même à Capharnaüm auparavant, il me semble. Tu peux y revenir encore maintenant.” “Et habiter ici de nouveau? mais, Maître tu ne…” “Bon, mon Pierre. Si tu es ici, tu seras sur le lac ou avec Moi. Par conséquent, qu’est-ce que cela peut te faire d’habiter dans cette maison?” Jésus a mis la main sur l’épaule de Pierre et il semble que le calme de Jésus passe dans le bouillant apôtre. “Tu as raison. Tu as toujours raison. Je le ferai. Mais… et ceux-ci?” et il montre Jacques et Jean, ses associés. “Ne peuvent-ils pas venir, eux aussi?” “Oh! notre père, et notre mère surtout, seront toujours plus heureux de nous savoir avec Toi qu’avec eux. Ils ne feront pas d’opposition.” “Peut-être aussi que Zébédée viendra” dit Pierre. “C’est plus que probable, et d’autres avec lui. Nous viendrons, Maître, nous viendrons sans faute.” “Est-il ici, Jésus de Nazareth?” demande un petit bambin qui se présente à la porte. “Il est ici, entre.” L’enfant avance et je le reconnais pour un de ceux que j’ai vus dans les premières visions de Capharnaüm. C’est justement celui-là qui tombé aux pieds de Jésus a promis d’être bon… pour manger le miel du Paradis. “Petit ami, avance” lui dit Jésus. Le bambin, un peu intimidé par tant de gens qui le regardent, se rassure et court vers Jésus. Le Maître l’embrasse, le prend sur ses genoux et lui donne une bouchée de son poisson sur un morceau de pain. “Voici, Jésus, c’est pour Toi. Aujourd’hui encore, cette personne m’a dit: "C’est le sabbat. Porte cela au Rabbi de Nazareth et dis à ton ami qu’il prie pour moi". Il sait que tu es mon ami!…” Le bambin rit, heureux, et mange son pain avec le poisson. “Bravo, petit Jacques! Tu diras à cette personne que mes prières montent vers le Père pour lui.” “C’est pour les pauvres?” demande Pierre. “Oui.” “C’est toujours l’offrande habituelle? Regardons.” Jésus lui passe la bourse. Pierre la vide et compte. “Toujours la même forte somme! Mais, qui est cette personne? Dis, petit, qui est-ce?”“Moi, je ne dois pas le dire, et je ne le dirai pas.”“Quel autoritaire! Allons, sois bon, et je te donnerai des fruits.” “Je ne le dirai pas, que tu m’insultes ou me caresses.” “Mais, voyez quelle langue!” “Jacques a raison, Pierre, il tient la parole donnée. Laisse-le tranquille.” “Toi, Maître, tu sais qui est cette personne?” Jésus ne répond pas. Il s’occupe du bambin auquel il donne un autre morceau de poisson grillé bien débarrassé de ses arêtes; mais Pierre insiste, et Jésus doit lui répondre. “Moi, je sais tout, Simon.” “Et nous, nous ne pouvons pas savoir?” “Tu ne guériras jamais de ton défaut?” Jésus lui fait ce reproche tout en souriant. Et il ajoute: “Tu le sauras vite. Le mal voudrait rester caché et ne peut toujours y réussir mais pour le bien qui veut rester secret, pour être méritoire, un jour vient où on le découvre, pour la gloire de Dieu dont la nature resplendit en l’un de ses fils. La nature de Dieu: l’amour. Celui-là l’a compris, car il aime son prochain. Va, Jacques. Porte à cette personne ma bénédiction.” La vision s’achève. Jésus me dit ensuite, à moi, pour moi: “Le salut que tu aimes tant: mon salut: - La paix soit avec toi - Ce doit être ton salut avec tous. Même si c’était mon Vicaire, salue comme j’ai salué et enseigné à saluer. La Paix, n’est-ce pas Dieu Lui-même? La paix, en qui nous reconnaissons la plus belle des choses, n’est-ce pas louer Dieu Lui-même, quand on la loue? Alors, dis: - La paix soit avec toi ". Pas avec vous mais avec toi. Comme je le disais. Et quand parfois il t’arrive de devoir entrer dans une maison, dis: "La paix soit à cette maison". Il n’y a pas de salut plus ample, plus doux, plus saint, qui rappelle davantage mon souvenir que celui-là. Adieu. La paix soit avec toi.”
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie. http://www.mariavaltorta.com/