"Lisez cette œuvre et faites-la lire"
Jésus (Chapitre 38, Volume 10 ) à propos de
l’Évangile tel qu’il m’a été révélé.

L'Évangile de la Messe Paul VI
et l’Évangile tel qu’il m’a été révélé de Maria Valtorta.
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Dimanche 30 novembre 2008, Premier dimanche de l'Avent.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 13,33-37.

« Prenez garde, veillez : car vous ne savez pas quand viendra le moment.Il en est comme d'un homme parti en voyage : en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et recommandé au portier de veiller. Veillez donc, car vous ne savez pas quand le maître de la maison reviendra, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin. Il peut arriver à l'improviste et vous trouver endormis. Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 9, Ch 15, p 130 - CD 9, piste 47 -
[ce passage est le même que celui correspondant à l'évangile de la messe de dimanche dernier].
(...) Jésus se tait, pensif. Quand il parle à nouveau c'est pour commander: “Asseyons-nous ici pour nous reposer un peu.” Ils s'asseyent sur une pente du mont des Oliviers en face du Temple baisé par le soleil couchant. Jésus regarde fixement cet endroit, avec tristesse. Les autres avec orgueil à cause de sa beauté, mais sur l'orgueil est étendu un voile d'inquiétude, laissé par les paroles du Maître. Et si cette beauté devait réellement périr?…Pierre et Jean parlent entre eux et puis murmurent quelque chose à Jacques d'Alphée et à André, leurs voisins, qui expriment leur accord par un signe de tête. Alors Pierre se tourne vers le Maître et Lui dit: “Viens à part et explique-nous quand se réalisera ta prophétie sur la destruction du Temple. Daniel en parle, mais s'il en était comme lui le dit et comme tu le dis, le Temple n'aurait plus que quelques heures. Mais nous ne voyons pas d'armée ni de préparatifs de guerre. Quand donc cela arrivera-t-il? Quel en sera le signe? Tu es venu. Tu dis que tu vas t'en aller. Et pourtant on sait que cela n'arrivera que quand tu seras parmi les hommes. Tu reviendras, alors? À quand ton retour? Explique-nous, afin que nous sachions…”“Il n'est pas besoin de se mettre à l'écart. Tu vois? Sont restés les disciples les plus fidèles qui vous aideront grandement, vous les douze. Eux peuvent entendre les paroles que je vous dis. Venez tous près de Moi!” crie-t-il à la fin pour rassembler tout le monde.Les disciples, disséminés sur la pente, s'approchent, forment un groupe compact, serré autour du groupe principal de Jésus avec ses apôtres, et ils écoutent.“Prenez garde que personne ne vous séduise à l'avenir. Je suis le Christ et il n'y aura pas d'autres Christs. Donc quand plusieurs viendront vous dire: "Je suis le Christ" et ils en séduiront un grand nombre, vous ne croyez pas à ces paroles, même si elles sont accompagnées de prodiges. Satan, père du mensonge et protecteur des menteurs, aide ses serviteurs et ceux qui le suivent par de faux prodiges qu'on peut pourtant reconnaître comme n'étant pas bons car ils sont toujours unis à la peur, au trouble et au mensonge. Les prodiges de Dieu, vous les connaissez: ils donnent une paix sainte, la joie, le salut, la foi, ils amènent à des désirs et des œuvres saintes. Les autres, non. Réfléchissez donc sur la forme et les conséquences des prodiges que vous pourrez voir à l'avenir attachées à l'œuvre des faux Christs et de ceux qui s'envelopperont des vêtements des sauveurs de peuples et seront au contraire les fauves qui les ruinent.Vous entendrez aussi, et vous verrez aussi, parler de guerres et de bruits de guerre, et ils vous diront: "Ce sont les signes de la fin". Ne vous troublez pas: ce ne sera pas la fin. Il faut que tout cela arrive avant la fin, mais ce ne sera pas encore la fin. Il y aura des soulèvements d'un peuple contre un peuple, d'un royaume contre un royaume, d'une nation contre une nation, d'un continent contre un continent, et il s'ensuivra des pestes, des disettes, des tremblements de terre en plusieurs endroits. Mais ce ne sera que le commencement des douleurs. Alors ils vous jetteront dans la tribulation et ils vous tueront en vous accusant d'être responsables de leurs souffrances, et en espérant en sortir, en persécutant et en détruisant mes serviteurs. Les hommes accusent toujours les innocents d'être la cause du mal que les pécheurs se créent eux-mêmes. Ils accusent Dieu Lui-même, Innocence Parfaite et Bonté Suprême, d'être la cause de leurs souffrances et agiront ainsi avec vous, et vous serez haïs à cause de mon Nom. C'est Satan qui les pousse. Et beaucoup se scandaliseront et se trahiront et se haïront mutuellement. C'est encore Satan qui les pousse. Et il s'élèvera de faux prophètes qui induiront un grand nombre de gens en erreur. Ce sera encore Satan l'auteur véritable de tant de mal. Et à cause de la multiplication de l'iniquité, la charité se refroidira en plusieurs. Mais qui aura persévéré jusqu'à la fin sera sauvé. Et auparavant il faut que cet Évangile du Royaume de Dieu soit prêché dans le monde entier, comme témoignage pour toutes les nations. Alors viendra la fin. Retour au Christ d'Israël qui l'accueille et prédication de ma Doctrine dans le monde entier. Et puis un autre signe. Un signe pour la fin du Temple et pour la fin du Monde. Quand vous verrez l'abomination de la désolation, prédite par Daniel - que celui qui m'écoute comprenne bien et que celui qui lit le prophète sache lire entre les lignes - alors que celui qui sera en Judée s'enfuie sur les montagnes, que celui qui sera sur sa terrasse ne descende pas prendre ce qu'il a dans sa maison, et que celui qui est dans son champ ne revienne pas à la maison pour prendre son manteau, mais qu'il fuie sans se retourner, pour qu'il ne lui arrive pas de ne plus pouvoir le faire, et même qu'en fuyant il ne se retourne pas pour regarder, pour ne pas garder dans son cœur le spectacle horrible et en devenir fou. Malheur à celles qui seront enceintes et qui allaiteront en ces jours! Et malheur si la fuite devait s'accomplir pendant le sabbat! La fuite ne suffirait pas pour se sauver sans pécher. Priez donc pour qu'elle n'arrive pas en hiver et un jour de sabbat, car alors la tribulation sera si grande qu'il n'y en a pas eu de telle depuis le commencement du monde jusqu'à nos jours et qu'il n'y en aura plus jamais de semblable car ce sera la fin. Si ces jours n'étaient pas abrégés en faveur des élus, personne ne se sauverait car les hommes-satan s'allieront à l'enfer pour tourmenter les hommes.Et alors aussi, pour corrompre et tirer hors de la voie juste ceux qui resteront fidèles au Seigneur, s'élèveront des gens qui diront: "Le Christ est ici, le Christ est là. Il est en cet endroit. Le voici". Ne croyez pas. Que personne ne les croie, car il s'élèvera de faux Christs et de faux prophètes qui feront des prodiges et des choses extraordinaires capables d'induire en erreur, s'il était possible, les élus eux-mêmes. Ils diront des doctrines en apparence si convenables et si bonnes qu'elles séduiraient même les meilleurs, s'ils n'avaient pas avec eux l'Esprit de Dieu qui les éclairera sur la vérité et l'origine satanique de ces prodiges et de ces doctrines. Je vous le dis. Je vous le prédit pour que vous puissiez vous diriger. Mais ne craignez pas de tomber. Si vous restez dans le Seigneur, vous ne serez pas attirés par la tentation et la ruine. Rappelez-vous ce que je vous ai dit: "Je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions, et de toute la puissance de l'Ennemi rien ne vous nuira car tout vous sera soumis". Je vous rappelle aussi cependant que pour l'obtenir vous devez avoir Dieu en vous, et vous devez vous réjouir, non parce que vous maîtrisez les puissances du mal et les choses empoisonnées, mais parce que votre nom est écrit dans le Ciel. Restez dans le Seigneur et dans sa vérité. Je suis la Vérité et j'enseigne la vérité. Aussi, je vous répète encore: quelque chose que l'on vous dise de Moi, ne le croyez pas. Moi seul ai dit la vérité. Moi seul je vous dis que le Christ viendra, mais quand ce sera la fin. Donc si l'on vous dit: "Il est dans le désert" n'y allez pas. Si l'on vous dit: "Il est dans cette maison" n'y croyez pas. En effet le Fils de l'homme, quand il viendra pour la seconde fois, sera semblable à l'éclair qui sort du levant et glisse jusqu'au couchant en moins de temps qu'il n'en faut pour le battement d'une paupière. Et il glissera sur le grand Corps, devenu soudainement Cadavre, suivi de ses anges resplendissants, et il jugera. Partout où sera le corps, se réuniront les aigles.Et tout de suite après la tribulation de ces derniers jours dont on vous a parlé - je parle maintenant de la fin du temps et du monde et de la résurrection des ossements dont ont parlé les prophètes -le soleil s'obscurcira, et la lune ne donnera plus de lumière, et les étoiles du ciel tomberont comme les grains d'une grappe trop mûre secouée par un vent de tempête, et les puissances des Cieux trembleront. Et alors, dans le firmament obscurci, apparaîtra fulgurant le signe du Fils de l'homme, et toutes les nations de la Terre pleureront, et les hommes verront le Fils de l'homme qui viendra sur les nuées du ciel avec une grande puissance et une grande gloire. Et Lui commandera à ses anges de moissonner et de vendanger, et de séparer l'ivraie du bon grain, et de jeter le raisin dans la cuve, car il sera venu le temps de la grande récolte des descendants d'Adam, et il n'y aura plus besoin de garder des grappillons ou de la semence, car l'espèce humaine ne se perpétuera plus jamais sur la Terre morte. Et il commandera à ses anges de réunir à grand son de trompe les élus des quatre vents, d'une extrémité à l'autre du ciel pour qu'ils soient à côté du Divin Juge pour juger avec Lui les derniers vivants et ceux qui seront ressuscités.Apprenez du figuier une ressemblance: quand vous voyez ses branches s'attendrir et mettre des feuilles, vous savez que l'été est proche. De même aussi, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que le Christ va venir. En vérité je vous dis: elle ne passera pas cette génération qui n'a pas voulu de Moi avant que tout cela se produise. Ma parole ne tombera pas. Ce que je dis sera. Le cœur et la pensée des hommes peuvent changer, mais ma parole ne change pas. Le ciel et la terre passeront mais mes paroles ne passeront pas. Quant au jour et à l'heure précise, personne ne les connaît, pas même les anges du Seigneur, mais le Père seul les connaît. Comme au temps de Noé, ainsi il en sera à la venue du Fils de l'homme. Dans les jours qui précédèrent le déluge les hommes mangeaient, buvaient, se mariaient, se logeaient, sans réfléchir au signe jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche et où s'ouvrirent les cataractes du ciel et où le déluge submergea tous les vivants et toutes les choses. De même aussi il en sera pour la venue du Fils de l'homme. Alors deux hommes seront l'un près de l'autre dans un champ et l'un sera pris et l'autre laissé, et deux femmes seront appliquées à faire aller la meule et l'une sera prise et l'autre laissée, par les ennemis de la Patrie et plus encore par les anges qui sépareront la bonne semence de l'ivraie, et ils n'auront pas le temps de se préparer au jugement du Christ. Veillez donc car vous ne savez pas à quelle heure viendra votre Seigneur. Pensez de nouveau à ceci: si le chef de famille savait à quelle heure vient le voleur, il veillerait et ne laisserait pas dépouiller sa maison. Veillez donc et priez, en étant toujours préparés à sa venue, sans que vos cœurs tombent dans la torpeur par des abus et des excès de toutes espèces et que vos esprits ne soient pas éloignés et fermés aux choses du Ciel par le soin excessif aux choses de la Terre, et que le lacet de la mort ne vous prenne pas à l'improviste quand vous ne serez pas préparés. Car, rappelez-vous, tous vous devez mourir. Tous les hommes, dès leur naissance, sont destinés à la mort, et c'est une venue particulière du Christ cette mort et le jugement subséquent, qui devra se répéter pour tous les hommes à la venue solennelle du Fils de l'homme.Qu'en sera-t-il donc de ce serviteur fidèle et prudent préposé par son maître pour donner en son absence la nourriture aux gens de sa maison? C'est un heureux sort qu'il aura si son maître, revenant à l'improviste, le trouve à faire ce qu'il doit avec sollicitude, justice et amour. En vérité je vous dis qu'il dira: "Viens, bon et fidèle serviteur. Tu as mérité ma récompense. Tiens, administre tous mes biens". Mais s'il paraissait, sans l'être, bon et fidèle et si intérieurement il était mauvais comme extérieurement il était hypocrite, et qu'après le départ de son maître il ait dit en son cœur: "Le maître tardera à revenir! Donnons-nous du bon temps", et s'il se mettait à battre et à maltraiter ses coserviteurs en faisant de l'usure sur eux pour la nourriture et toutes espèces de choses pour avoir plus d'argent à dépenser avec les noceurs et les ivrognes, qu'arrivera-t-il? Que le maître reviendra à l'improviste, quand le serviteur ne pense pas qu'il est tout près, et sera découverte sa mauvaise conduite, sa place et l'argent lui seront enlevés, et il sera chassé, comme le veut la justice et y restera.Il en est ainsi du pécheur impénitent qui ne se demande pas comment la mort peut être proche, et voisin son jugement, et jouit et abuse en disant: "Plus tard, je me repentirai". En vérité je vous dis qu'il n'aura pas le temps de le faire et qu'il sera condamné à rester éternellement dans le lieu de la redoutable horreur où il n'y a que blasphèmes, pleurs et tortures, et qu'il en sortira seulement pour le Jugement final, quand il revêtira sa chair ressuscitée pour se présenter entier au Jugement final comme il a péché avec tout son être au temps de sa vie terrestre, et avec son corps et son âme il se présentera au Juge Jésus dont il n'a pas voulu comme Sauveur. Tous seront là devant le Fils de l'homme. Une multitude infinie de corps rendus par la terre et la mer et recomposés après avoir été poussière pendant si longtemps, et les esprits dans les corps. À chaque chair revenue sur les squelettes correspondra son propre esprit qui l'animait autrefois. Et ils seront debout devant le Fils de l'homme, splendide dans sa divine Majesté, assis sur le trône de sa gloire soutenu par ses anges. Et Il séparera les hommes entre eux en mettant d'un côté les bons et de l'autre les mauvais, comme un berger sépare les brebis des boucs, et Il mettra ses brebis à droite et les boucs à gauche. Et de sa douce voix et avec son aspect bienveillant Il dira à ceux qui, paisibles et beaux d'une beauté glorieuse dans la splendeur d'un corps saint, le regarderont avec tout l'amour de leurs cœurs: "Venez, ô bénis de mon Père, prenez possession du Royaume préparé pour vous depuis l'origine du monde. Car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger, j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire, j'ai été pèlerin et vous m'avez logé, j'ai été nu et vous m'avez revêtu, malade et vous êtes venus me rendre visite, prisonnier et vous êtes venus me réconforter". Et les justes Lui demanderont: "Quand donc, Seigneur, t'avons-nous vu affamé pour te donner à manger, assoiffé pour te donner à boire? Quand donc t'avons-nous vu pèlerin pour t'accueillir, nu pour te revêtir? Quand t'avons-nous vu malade et prisonnier, pour être venus te rendre visite?" Et le Roi des rois leur dira: "En vérité, je vous le dis: quand vous avez fait une de ces choses à un des plus humbles parmi mes frères, alors c'est à Moi que vous l'avez fait". Et puis Il se tournera vers ceux qui seront à sa gauche et Il leur dira d'un air sévère, et ses regards seront comme des flèches qui foudroieront les réprouvés, et dans sa voix tonnera la colère de Dieu: "Hors d'ici! Loin de Moi, ô maudits! Dans le feu éternel préparé par la fureur de Dieu pour le démon et les anges de ténèbres et pour ceux qui les ont écoutés avec leur voix de la passion triple et obscène. J'ai eu faim et vous ne m'avez pas donné à manger, soif et vous ne m'avez pas désaltéré, j'ai été nu et vous ne m'avez pas revêtu, pèlerin et vous m'avez repoussé, malade et prisonnier et vous ne m'avez pas rendu visite, car vous n'aviez qu'une loi: le plaisir de votre moi". Et eux Lui diront: "Quand t'avons nous vu affamé, assoiffé, nu, pèlerin, malade, prisonnier? En vérité, nous ne t'avons pas connu. Nous n'y étions pas quand tu étais sur la Terre". Et Lui leur répondra: "C'est vrai, vous ne m'avez pas connu, car vous n'y étiez pas quand j'étais sur la Terre. Mais vous avez pourtant connu ma parole et vous avez eu parmi vous des pauvres, des gens affamés, assoiffés, nus, malades, prisonniers. Pourquoi ne leur avez-vous pas fait ce que peut-être vous m'auriez fait à Moi? Car il n'est pas dit que ceux qui m'ont eu parmi eux ont été miséricordieux envers le Fils de l'homme. Ne saviez-vous pas que je suis dans mes frères et que suis là où souffre l'un d'eux, et ce que vous n'avez pas fait à l'un de mes plus humbles frères, c'est à Moi que vous l'avez refusé, à Moi, premier-né des hommes? Allez et brûlez dans votre égoïsme. Allez, et que les ténèbres et le gel vous enveloppent puisque vous avez été ténèbres et gel, tout en sachant où était la Lumière et le Feu de l'Amour". Et ceux-là iront à l'éternel supplice alors que les justes entreront dans la vie éternelle.Tel est l'avenir… Maintenant allez. Et ne vous séparez pas entre vous. Je m'en vais avec Jean et je serai près de vous au milieu de la première veille, pour le repos et pour aller ensuite à nos instructions.”“Ce soir aussi? Ferons-nous cela tous les soirs? Je suis tout endolori par la rosée. Ne vaudrait-il pas mieux désormais entrer dans quelque maison hospitalière? Toujours sous les tentes! Toujours à veiller et pendant les nuits, qui sont fraîches et humides…” dit Judas, en se lamentant. “C'est la dernière nuit. Demain… ce sera différent.”“Ah! je croyais que tu voulais aller au Gethsémani toutes les nuits. Mais si c'est la dernière…”“Je n'ai pas dit cela, Judas. J'ai dit que ce sera la dernière nuit à passer au Camp des Galiléens tous unis. Demain, nous préparerons la Pâque et nous consommerons l'agneau et puis j'irai seul prier dans le Gethsémani. Et vous pourrez faire ce que vous voulez.”“Mais nous viendrons avec Toi, Seigneur! Quand donc avons-nous voulu te quitter?” dit Pierre.“Tais-toi, toi qui es en faute. Toi et le Zélote, vous ne faites que voleter çà et là dès que le Maître ne vous voit pas. Je vous ai à l'œil. Au Temple… pendant la journée… sous les tentes, là bas…” dit l'Iscariote, heureux de dénoncer. “Suffit! S'ils le font, ils font bien. Mais pourtant ne me laissez pas seul… Je vous en prie…” “Seigneur, nous ne faisons rien de mal, crois-le. Nos actions sont connues de Dieu et son œil ne se détourne pas d'elles avec dégoût” dit le Zélote.“Je le sais, mais c'est inutile. Et ce qui est inutile peut toujours être dommageable. Restez le plus possible unis.” Puis il s'adresse à Mathieu: “Toi, mon bon chroniqueur, tu leur répéteras la parabole des dix vierges sages et des dix vierges folles, et celle du maître qui donne des talents à ses trois serviteurs pour qu'ils les fassent fructifier, et des deux qui gagnent le double et du paresseux qui enterre le sien. Te souviens-tu?” “Oui, mon Seigneur, exactement.” “Alors répète-les à ceux-ci. Tous ne les connaissent pas et même ceux qui les connaissent auront plaisir à les entendre à nouveau.Passez ainsi le temps en sages conversations jusqu'à mon retour Veillez! Veillez! Tenez votre esprit éveillé. Ces paraboles sont appropriées à ce que je dis. Adieu. La paix soit avec vous.”Il prend Jean par la main et se dirige avec lui vers la ville… Les autres se dirigent vers le Camp galiléen.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 23 novembre 2008, Solennité du Christ, Roi de l'Univers.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 25,31-46.
« Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des chèvres :il placera les brebis à sa droite, et les chèvres à sa gauche. Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : 'Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ;j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi !'Alors les justes lui répondront : 'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu... ? tu avais donc faim, et nous t'avons nourri ? tu avais soif, et nous t'avons donné à boire ?tu étais un étranger, et nous t'avons accueilli ? tu étais nu, et nous t'avons habillé ?tu étais malade ou en prison... Quand sommes-nous venus jusqu'à toi ?'Et le Roi leur répondra : 'Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. 'Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : 'Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel préparé pour le démon et ses anges. Car j'avais faim, et vous ne m'avez pas donné à manger ; j'avais soif, et vous ne m'avez pas donné à boire ;j'étais un étranger, et vous ne m'avez pas accueilli ; j'étais nu, et vous ne m'avez pas habillé ; j'étais malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité.'Alors ils répondront, eux aussi : 'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu avoir faim et soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?'Il leur répondra : 'Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces petits, à moi non plus vous ne l'avez pas fait. 'Et ils s'en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 9, Ch 15, p 131 - CD 9, piste 47 -
(...) Jésus se tait, pensif. Quand il parle à nouveau c'est pour commander: “Asseyons-nous ici pour nous reposer un peu.” Ils s'asseyent sur une pente du mont des Oliviers en face du Temple baisé par le soleil couchant. Jésus regarde fixement cet endroit, avec tristesse. Les autres avec orgueil à cause de sa beauté, mais sur l'orgueil est étendu un voile d'inquiétude, laissé par les paroles du Maître. Et si cette beauté devait réellement périr?…Pierre et Jean parlent entre eux et puis murmurent quelque chose à Jacques d'Alphée et à André, leurs voisins, qui expriment leur accord par un signe de tête. Alors Pierre se tourne vers le Maître et Lui dit: “Viens à part et explique-nous quand se réalisera ta prophétie sur la destruction du Temple. Daniel en parle, mais s'il en était comme lui le dit et comme tu le dis, le Temple n'aurait plus que quelques heures. Mais nous ne voyons pas d'armée ni de préparatifs de guerre. Quand donc cela arrivera-t-il? Quel en sera le signe? Tu es venu. Tu dis que tu vas t'en aller. Et pourtant on sait que cela n'arrivera que quand tu seras parmi les hommes. Tu reviendras, alors? À quand ton retour? Explique-nous, afin que nous sachions…” “Il n'est pas besoin de se mettre à l'écart. Tu vois? Sont restés les disciples les plus fidèles qui vous aideront grandement, vous les douze. Eux peuvent entendre les paroles que je vous dis. Venez tous près de Moi!” crie-t-il à la fin pour rassembler tout le monde. Les disciples, disséminés sur la pente, s'approchent, forment un groupe compact, serré autour du groupe principal de Jésus avec ses apôtres, et ils écoutent. “Prenez garde que personne ne vous séduise à l'avenir. Je suis le Christ et il n'y aura pas d'autres Christs. Donc quand plusieurs viendront vous dire: "Je suis le Christ" et ils en séduiront un grand nombre, vous ne croyez pas à ces paroles, même si elles sont accompagnées de prodiges. Satan, père du mensonge et protecteur des menteurs, aide ses serviteurs et ceux qui le suivent par de faux prodiges qu'on peut pourtant reconnaître comme n'étant pas bons car ils sont toujours unis à la peur, au trouble et au mensonge. Les prodiges de Dieu, vous les connaissez: ils donnent une paix sainte, la joie, le salut, la foi, ils amènent à des désirs et des œuvres saintes. Les autres, non.  Réfléchissez donc sur la forme et les conséquences des prodiges que vous pourrez voir à l'avenir attachées à l'œuvre des faux Christs et de ceux qui s'envelopperont des vêtements des sauveurs de peuples et seront au contraire les fauves qui les ruinent. Vous entendrez aussi, et vous verrez aussi, parler de guerres et de bruits de guerre, et ils vous diront: "Ce sont les signes de la fin". Ne vous troublez pas: ce ne sera pas la fin. Il faut que tout cela arrive avant la fin, mais ce ne sera pas encore la fin. Il y aura des soulèvements d'un peuple contre un peuple, d'un royaume contre un royaume, d'une nation contre une nation, d'un continent contre un continent, et il s'ensuivra des pestes, des disettes, des tremblements de terre en plusieurs endroits. Mais ce ne sera que le commencement des douleurs. Alors ils vous jetteront dans la tribulation et ils vous tueront en vous accusant d'être responsables de leurs souffrances, et en espérant en sortir, en persécutant et en détruisant mes serviteurs. Les hommes accusent toujours les innocents d'être la cause du mal que les pécheurs se créent eux-mêmes. Ils accusent Dieu Lui-même, Innocence Parfaite et Bonté Suprême, d'être la cause de leurs souffrances et agiront ainsi avec vous, et vous serez haïs à cause de mon Nom. C'est Satan qui les pousse. Et beaucoup se scandaliseront et se trahiront et se haïront mutuellement. C'est encore Satan qui les pousse. Et il s'élèvera de faux prophètes qui induiront un grand nombre de gens en erreur. Ce sera encore Satan l'auteur véritable de tant de mal. Et à cause de la multiplication de l'iniquité, la charité se refroidira en plusieurs. Mais qui aura persévéré jusqu'à la fin sera sauvé. Et auparavant il faut que cet Évangile du Royaume de Dieu soit prêché dans le monde entier, comme témoignage pour toutes les nations. Alors viendra la fin. Retour au Christ d'Israël qui l'accueille et prédication de ma Doctrine dans le monde entier. Et puis un autre signe. Un signe pour la fin du Temple et pour la fin du Monde. Quand vous verrez l'abomination de la désolation, prédite par Daniel - que celui qui m'écoute comprenne bien et que celui qui lit le prophète sache lire entre les lignes - alors que celui qui sera en Judée s'enfuie sur les montagnes, que celui qui sera sur sa terrasse ne descende pas prendre ce qu'il a dans sa maison, et que celui qui est dans son champ ne revienne pas à la maison pour prendre son manteau, mais qu'il fuie sans se retourner, pour qu'il ne lui arrive pas de ne plus pouvoir le faire, et même qu'en fuyant il ne se retourne pas pour regarder, pour ne pas garder dans son cœur le spectacle horrible et en devenir fou. Malheur à celles qui seront enceintes et qui allaiteront en ces jours! Et malheur si la fuite devait s'accomplir pendant le sabbat! La fuite ne suffirait pas pour se sauver sans pécher. Priez donc pour qu'elle n'arrive pas en hiver et un jour de sabbat, car alors la tribulation sera si grande qu'il n'y en a pas eu de telle depuis le commencement du monde jusqu'à nos jours et qu'il n'y en aura plus jamais de semblable car ce sera la fin. Si ces jours n'étaient pas abrégés en faveur des élus, personne ne se sauverait car les hommes-satan s'allieront à l'enfer pour tourmenter les hommes. Et alors aussi, pour corrompre et tirer hors de la voie juste ceux qui resteront fidèles au Seigneur, s'élèveront des gens qui diront: "Le Christ est ici, le Christ est là. Il est en cet endroit. Le voici". Ne croyez pas. Que personne ne les croie, car il s'élèvera de faux Christs et de faux prophètes qui feront des prodiges et des choses extraordinaires capables d'induire en erreur, s'il était possible, les élus eux-mêmes. Ils diront des doctrines en apparence si convenables et si bonnes qu'elles séduiraient même les meilleurs, s'ils n'avaient pas avec eux l'Esprit de Dieu qui les éclairera sur la vérité et l'origine satanique de ces prodiges et de ces doctrines. Je vous le dis. Je vous le prédit pour que vous puissiez vous diriger. Mais ne craignez pas de tomber. Si vous restez dans le Seigneur, vous ne serez pas attirés par la tentation et la ruine. Rappelez-vous ce que je vous ai dit: "Je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions, et de toute la puissance de l'Ennemi rien ne vous nuira car tout vous sera soumis". Je vous rappelle aussi cependant que pour l'obtenir vous devez avoir Dieu en vous, et vous devez vous réjouir, non parce que vous maîtrisez les puissances du mal et les choses empoisonnées, mais parce que votre nom est écrit dans le Ciel. Restez dans le Seigneur et dans sa vérité. Je suis la Vérité et j'enseigne la vérité. Aussi, je vous répète encore: quelque chose que l'on vous dise de Moi, ne le croyez pas. Moi seul ai dit la vérité. Moi seul je vous dis que le Christ viendra, mais quand ce sera la fin. Donc si l'on vous dit: "Il est dans le désert" n'y allez pas. Si l'on vous dit: "Il est dans cette maison" n'y croyez pas. En effet le Fils de l'homme, quand il viendra pour la seconde fois, sera semblable à l'éclair qui sort du levant et glisse jusqu'au couchant en moins de temps qu'il n'en faut pour le battement d'une paupière. Et il glissera sur le grand Corps, devenu soudainement Cadavre, suivi de ses anges resplendissants, et il jugera. Partout où sera le corps, se réuniront les aigles. Et tout de suite après la tribulation de ces derniers jours dont on vous a parlé - je parle maintenant de la fin du temps et du monde et de la résurrection des ossements dont ont parlé les prophètes -le soleil s'obscurcira, et la lune ne donnera plus de lumière, et les étoiles du ciel tomberont comme les grains d'une grappe trop mûre secouée par un vent de tempête, et les puissances des Cieux trembleront. Et alors, dans le firmament obscurci, apparaîtra fulgurant le signe du Fils de l'homme, et toutes les nations de la Terre pleureront, et les hommes verront le Fils de l'homme qui viendra sur les nuées du ciel avec une grande puissance et une grande gloire. Et Lui commandera à ses anges de moissonner et de vendanger, et de séparer l'ivraie du bon grain, et de jeter le raisin dans la cuve, car il sera venu le temps de la grande récolte des descendants d'Adam, et il n'y aura plus besoin de garder des grappillons ou de la semence, car l'espèce humaine ne se perpétuera plus jamais sur la Terre morte. Et il commandera à ses anges de réunir à grand son de trompe les élus des quatre vents, d'une extrémité à l'autre du ciel pour qu'ils soient à côté du Divin Juge pour juger avec Lui les derniers vivants et ceux qui seront ressuscités. Apprenez du figuier une ressemblance: quand vous voyez ses branches s'attendrir et mettre des feuilles, vous savez que l'été est proche. De même aussi, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que le Christ va venir. En vérité je vous dis: elle ne passera pas cette génération qui n'a pas voulu de Moi avant que tout cela se produise. Ma parole ne tombera pas. Ce que je dis sera. Le cœur et la pensée des hommes peuvent changer, mais ma parole ne change pas. Le ciel et la terre passeront mais mes paroles ne passeront pas. Quant au jour et à l'heure précise, personne ne les connaît, pas même les anges du Seigneur, mais le Père seul les connaît. Comme au temps de Noé, ainsi il en sera à la venue du Fils de l'homme. Dans les jours qui précédèrent le déluge les hommes mangeaient, buvaient, se mariaient, se logeaient, sans réfléchir au signe jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche et où s'ouvrirent les cataractes du ciel et où le déluge submergea tous les vivants et toutes les choses. De même aussi il en sera pour la venue du Fils de l'homme. Alors deux hommes seront l'un près de l'autre dans un champ et l'un sera pris et l'autre laissé, et deux femmes seront appliquées à faire aller la meule et l'une sera prise et l'autre laissée, par les ennemis de la Patrie et plus encore par les anges qui sépareront la bonne semence de l'ivraie, et ils n'auront pas le temps de se préparer au jugement du Christ. Veillez donc car vous ne savez pas à quelle heure viendra votre Seigneur. Pensez de nouveau à ceci: si le chef de famille savait à quelle heure vient le voleur, il veillerait et ne laisserait pas dépouiller sa maison. Veillez donc et priez, en étant toujours préparés à sa venue, sans que vos cœurs tombent dans la torpeur par des abus et des excès de toutes espèces et que vos esprits ne soient pas éloignés et fermés aux choses du Ciel par le soin excessif aux choses de la Terre, et que le lacet de la mort ne vous prenne pas à l'improviste quand vous ne serez pas préparés. Car, rappelez-vous, tous vous devez mourir. Tous les hommes, dès leur naissance, sont destinés à la mort, et c'est une venue particulière du Christ cette mort et le jugement subséquent, qui devra se répéter pour tous les hommes à la venue solennelle du Fils de l'homme. Qu'en sera-t-il donc de ce serviteur fidèle et prudent préposé par son maître pour donner en son absence la nourriture aux gens de sa maison? C'est un heureux sort qu'il aura si son maître, revenant à l'improviste, le trouve à faire ce qu'il doit avec sollicitude, justice et amour. En vérité je vous dis qu'il dira: "Viens, bon et fidèle serviteur. Tu as mérité ma récompense. Tiens, administre tous mes biens". Mais s'il paraissait, sans l'être, bon et fidèle et si intérieurement il était mauvais comme extérieurement il était hypocrite, et qu'après le départ de son maître il ait dit en son cœur: "Le maître tardera à revenir! Donnons-nous du bon temps", et s'il se mettait à battre et à maltraiter ses coserviteurs en faisant de l'usure sur eux pour la nourriture et toutes espèces de choses pour avoir plus d'argent à dépenser avec les noceurs et les ivrognes, qu'arrivera-t-il? Que le maître reviendra à l'improviste, quand le serviteur ne pense pas qu'il est tout près, et sera découverte sa mauvaise conduite, sa place et l'argent lui seront enlevés, et il sera chassé, comme le veut la justice et y restera. Il en est ainsi du pécheur impénitent qui ne se demande pas comment la mort peut être proche, et voisin son jugement, et jouit et abuse en disant: "Plus tard, je me repentirai". En vérité je vous dis qu'il n'aura pas le temps de le faire et qu'il sera condamné à rester éternellement dans le lieu de la redoutable horreur où il n'y a que blasphèmes, pleurs et tortures, et qu'il en sortira seulement pour le Jugement final, quand il revêtira sa chair ressuscitée pour se présenter entier au Jugement final comme il a péché avec tout son être au temps de sa vie terrestre, et avec son corps et son âme il se présentera au Juge Jésus dont il n'a pas voulu comme Sauveur. Tous seront là devant le Fils de l'homme. Une multitude infinie de corps rendus par la terre et la mer et recomposés après avoir été poussière pendant si longtemps, et les esprits dans les corps. À chaque chair revenue sur les squelettes correspondra son propre esprit qui l'animait autrefois. Et ils seront debout devant le Fils de l'homme, splendide dans sa divine Majesté, assis sur le trône de sa gloire soutenu par ses anges. Et Il séparera les hommes entre eux en mettant d'un côté les bons et de l'autre les mauvais, comme un berger sépare les brebis des boucs, et Il mettra ses brebis à droite et les boucs à gauche. Et de sa douce voix et avec son aspect bienveillant Il dira à ceux qui, paisibles et beaux d'une beauté glorieuse dans la splendeur d'un corps saint, le regarderont avec tout l'amour de leurs cœurs: "Venez, ô bénis de mon Père, prenez possession du Royaume préparé pour vous depuis l'origine du monde. Car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger, j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire, j'ai été pèlerin et vous m'avez logé, j'ai été nu et vous m'avez revêtu, malade et vous êtes venus me rendre visite, prisonnier et vous êtes venus me réconforter". Et les justes Lui demanderont: "Quand donc, Seigneur, t'avons-nous vu affamé pour te donner à manger, assoiffé pour te donner à boire? Quand donc t'avons-nous vu pèlerin pour t'accueillir, nu pour te revêtir? Quand t'avons-nous vu malade et prisonnier, pour être venus te rendre visite?" Et le Roi des rois leur dira: "En vérité, je vous le dis: quand vous avez fait une de ces choses à un des plus humbles parmi mes frères, alors c'est à Moi que vous l'avez fait". Et puis Il se tournera vers ceux qui seront à sa gauche et Il leur dira d'un air sévère, et ses regards seront comme des flèches qui foudroieront les réprouvés, et dans sa voix tonnera la colère de Dieu: "Hors d'ici! Loin de Moi, ô maudits! Dans le feu éternel préparé par la fureur de Dieu pour le démon et les anges de ténèbres et pour ceux qui les ont écoutés avec leur voix de la passion triple et obscène. J'ai eu faim et vous ne m'avez pas donné à manger, soif et vous ne m'avez pas désaltéré, j'ai été nu et vous ne m'avez pas revêtu, pèlerin et vous m'avez repoussé, malade et prisonnier et vous ne m'avez pas rendu visite, car vous n'aviez qu'une loi: le plaisir de votre moi". Et eux Lui diront: "Quand t'avons nous vu affamé, assoiffé, nu, pèlerin, malade, prisonnier? En vérité, nous ne t'avons pas connu. Nous n'y étions pas quand tu étais sur la Terre". Et Lui leur répondra: "C'est vrai, vous ne m'avez pas connu, car vous n'y étiez pas quand j'étais sur la Terre. Mais vous avez pourtant connu ma parole et vous avez eu parmi vous des pauvres, des gens affamés, assoiffés, nus, malades, prisonniers. Pourquoi ne leur avez-vous pas fait ce que peut-être vous m'auriez fait à Moi? Car il n'est pas dit que ceux qui m'ont eu parmi eux ont été miséricordieux envers le Fils de l'homme. Ne saviez-vous pas que je suis dans mes frères et que suis là où souffre l'un d'eux, et ce que vous n'avez pas fait à l'un de mes plus humbles frères, c'est à Moi que vous l'avez refusé, à Moi, premier-né des hommes? Allez et brûlez dans votre égoïsme. Allez, et que les ténèbres et le gel vous enveloppent puisque vous avez été ténèbres et gel, tout en sachant où était la Lumière et le Feu de l'Amour". Et ceux-là iront à l'éternel supplice alors que les justes entreront dans la vie éternelle. Tel est l'avenir… Maintenant allez. Et ne vous séparez pas entre vous. Je m'en vais avec Jean et je serai près de vous au milieu de la première veille, pour le repos et pour aller ensuite à nos instructions.” “Ce soir aussi? Ferons-nous cela tous les soirs? Je suis tout endolori par la rosée. Ne vaudrait-il pas mieux désormais entrer dans quelque maison hospitalière? Toujours sous les tentes! Toujours à veiller et pendant les nuits, qui sont fraîches et humides…” dit Judas, en se lamentant. “C'est la dernière nuit. Demain… ce sera différent.” “Ah! je croyais que tu voulais aller au Gethsémani toutes les nuits. Mais si c'est la dernière…” “Je n'ai pas dit cela, Judas. J'ai dit que ce sera la dernière nuit à passer au Camp des Galiléens tous unis. Demain, nous préparerons la Pâque et nous consommerons l'agneau et puis j'irai seul prier dans le Gethsémani. Et vous pourrez faire ce que vous voulez.” “Mais nous viendrons avec Toi, Seigneur! Quand donc avons-nous voulu te quitter?” dit Pierre. “Tais-toi, toi qui es en faute. Toi et le Zélote, vous ne faites que voleter çà et là dès que le Maître ne vous voit pas. Je vous ai à l'œil. Au Temple… pendant la journée… sous les tentes, là bas…” dit l'Iscariote, heureux de dénoncer. “Suffit! S'ils le font, ils font bien. Mais pourtant ne me laissez pas seul… Je vous en prie…” “Seigneur, nous ne faisons rien de mal, crois-le. Nos actions sont connues de Dieu et son œil ne se détourne pas d'elles avec dégoût” dit le Zélote. “Je le sais, mais c'est inutile. Et ce qui est inutile peut toujours être dommageable. Restez le plus possible unis.” Puis il s'adresse à Mathieu: “Toi, mon bon chroniqueur, tu leur répéteras la parabole des dix vierges sages et des dix vierges folles, et celle du maître qui donne des talents à ses trois serviteurs pour qu'ils les fassent fructifier, et des deux qui gagnent le double et du paresseux qui enterre le sien. Te souviens-tu?” “Oui, mon Seigneur, exactement.” “Alors répète-les à ceux-ci. Tous ne les connaissent pas et même ceux qui les connaissent auront plaisir à les entendre à nouveau. Passez ainsi le temps en sages conversations jusqu'à mon retour Veillez! Veillez! Tenez votre esprit éveillé. Ces paraboles sont appropriées à ce que je dis. Adieu. La paix soit avec vous.” Il prend Jean par la main et se dirige avec lui vers la ville… Les autres se dirigent vers le Camp galiléen.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 16 novembre 2008, Trente-troisième dimanche du temps ordinaire.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 25,14-30.
« C'est comme un homme qui partait en voyage : il appela ses serviteurs et leur confia ses biens. A l'un il donna une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul, à chacun selon ses capacités. Puis il partit.Aussitôt, celui qui avait reçu cinq talents s'occupa de les faire valoir et en gagna cinq autres. De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres. Mais celui qui n'en avait reçu qu'un creusa la terre et enfouit l'argent de son maître. Longtemps après, leur maître revient et il leur demande des comptes. Celui qui avait reçu les cinq talents s'avança en apportant cinq autres talents et dit : 'Seigneur, tu m'as confié cinq talents ; voilà, j'en ai gagné cinq autres. -Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître.'Celui qui avait reçu deux talents s'avança ensuite et dit : 'Seigneur, tu m'as confié deux talents ; voilà, j'en ai gagné deux autres. -Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître.'Celui qui avait reçu un seul talent s'avança ensuite et dit : 'Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n'as pas semé, tu ramasses là où tu n'as pas répandu le grain.J'ai eu peur, et je suis allé enfouir ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t'appartient.'Son maître lui répliqua : 'Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n'ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l'ai pas répandu. Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l'aurais retrouvé avec les intérêts.Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix. Car celui qui a recevra encore, et il sera dans l'abondance. Mais celui qui n'a rien se fera enlever même ce qu'il a. Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents !'
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l'Evangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 4, Ch 145, p 391 - CD 4, piste 160 -
Jésus se dirige vers le Temple. Il est précédé par les disciples en groupes, et suivi par les femmes disciples en groupe: sa Mère, Marie de Cléophas, Marie Salomé, Suzanne, Jeanne de Chouza, Élise de Béthsur, Annalia de Jérusalem, Marthe et Marcelle. Marie de Magdala n'est pas là. Autour de Jésus, les douze apôtres et Margziam.Jérusalem est dans la pompe de ses jours de solennité. Des gens sur toutes les routes, et de toutes les régions. Cantiques, discours, murmures de prières, imprécations des âniers, quelques pleurs de bébés et, au-dessus de tout cela, un ciel clair qui se montre entre les maisons et un soleil qui descend joyeux pour raviver les couleurs des vêtements, pour embraser les couleurs mourantes des tonnelles et des arbres que l'on aperçoit ça et là au-delà des murs des jardins clos ou des terrasses.Parfois Jésus croise des personnes de sa connaissance et le salut est plus ou moins respectueux selon l'humeur de celui qu'il croise. C'est ainsi qu'est profond, mais condescendant, celui de Gamaliel. Ce dernier regarde fixement Etienne, qui lui sourit du groupe des disciples, et qu'après s'être incliné devant Jésus, Gamaliel appelle à part et lui dit quelques mots, après quoi Etienne revient dans son groupe. Plein de vénération est le salut du vieux chef de la synagogue Cléophas d'Emmaüs, qui se dirige avec ses concitoyens vers le Temple. Dur comme une malédiction la réponse au salut de Jésus des pharisiens de Capharnaüm.De la part des paysans de Giocana, conduits par l'intendant, c'est un prosternement dans la poussière de la route pendant qu'ils baisent les pieds de Jésus. La foule s'arrête pour observer avec étonnement ce groupe d'hommes qui, à un carrefour se précipitent en criant aux pieds d'un homme jeune qui n'est pas un pharisien ni un scribe renommé, qui n'est pas un satrape ni un courtisan puissant, et quelqu'un demande qui c'est. Et un chuchotement se répand: “C'est le Rabbi de Nazareth, celui dont on dit qu'il est le Messie.”Prosélytes et gentils l'entourent alors avec curiosité, poussant le groupe contre le mur, créant un encombrement dans la toute petite place, jusqu'à ce qu'un groupe d'âniers les disperse en maudissant l'obstruction. Mais la foule, sans tarder, se rassemble de nouveau, séparant les femmes des hommes, exigeante, brutale dans ses manifestations qui sont encore de la foi. Tout le monde veut toucher les vêtements de Jésus, Lui dire un mot, l'interroger. Et c'est un effort inutile parce que leur hâte elle-même, leur anxiété, leur agitation pour passer aux premiers rangs, en se repoussant mutuellement, fait que personne n'y réussit, et même les questions et les réponses se fondent en une rumeur inintelligible.Le seul qui s'arrache à la scène, c'est le grand-père de Margziam, qui a répondu par un cri au cri de son petit-fils et, tout de suite après avoir vénéré le Maître, a serré sur son cœur son enfant et se tenant ainsi, appuyé sur les talons, les genoux à terre, l'a assis sur son sein, l'admire et le caresse avec des larmes et des baisers joyeux, le questionne et l'écoute. Le vieillard est déjà au Paradis, tant il est heureux. Les soldats romains accourent, croyant qu'il y a quelque rixe et se font un passage. Mais, quand ils voient Jésus, ils ont un sourire et se retirent tranquillement, se bornant à conseiller à ceux qui sont là de laisser libre l'important carrefour. Et Jésus obéit de suite, profitant de l'espace libre qu'ont fait les romains qui le précèdent de quelques pas comme pour Lui ouvrir le chemin, en réalité pour revenir à leur poste de garde car la garnison romaine est très renforcée, comme si Pilate savait qu'il y a du mécontentement dans la foule et comme s'il craignait un soulèvement dans ces jours où Jérusalem est remplie d'hébreux venus de toute part.Et il est beau de le voir aller précédé du détachement romain comme un roi dont on dégage la route pendant qu'il se rend à ses propriétés. Il a dit, tout en se déplaçant, à l'enfant et au vieillard: “Restez ensemble et suivez-moi” et à l'intendant: “Je te prie de me laisser tes hommes. Ils seront mes hôtes jusqu'au soir.”L'intendant répond avec déférence: “Qu'il en soit en tout comme tu veux” et il s'en va seul après un profond salut.Il est désormais près du Temple, et le fourmillement de la foule, réellement comme des fourmis près de la fourmilière, est encore plus dense, lorsqu'un paysan de Giocana crie: “Voici le maître!” et, imité par les autres, il tombe à genoux pour le saluer. Jésus reste debout au milieu du groupe des paysans parce qu'ils étaient serrés autour de Lui, et il tourne son regard vers le point indiqué. Il rencontre le regard d'un pharisien richement vêtu, qui n'est pas nouveau pour moi, mais je ne sais pas où je l'ai vu. Le pharisien Giocana est avec d'autres de sa caste: un tas d'étoffes précieuses, de franges, de boucles, de ceintures, de phylactères, tout cela plus ample que d'ordinaire. Giocana regarde attentivement Jésus: un regard de pure curiosité mais pourtant pas irrévérencieux. Il a même un salut plutôt empesé: il incline tout juste la tête. Mais c'est toujours un salut auquel Jésus répond avec déférence. Et même deux ou trois autres pharisiens saluent pendant que d'autres regardent avec mépris ou font semblant de regarder ailleurs, et un seul lance une insulte. C'est sûr car je vois que ceux qui entourent Jésus sursautent, et même Giocana se retourne tout d'un coup pour foudroyer du regard l'insulteur, un homme plus jeune que lui, aux traits marqués et durs.Quand on les a dépassés et les paysans osent parler, l'un d'eux dit: “C'est Doras, Maître, celui qui t'a maudit.”“Laisse-le faire. J'ai vous qui me bénissez” dit calmement Jésus.Appuyé, avec d'autres, à une archivolte, se trouve Manaën, et comme il voit Jésus, il lève les bras avec une exclamation de joie: “C'est une agréable journée, puisque je te trouve!” et il vient vers Jésus, suivi de ceux qui l'accompagnent. Il le vénère sous l'archivolte ombragée où les voix résonnent comme sous une coupole.Juste au moment où il le vénère, passent tout près du groupe apostolique les cousins Simon et Joseph avec d'autres nazaréens… et ils ne saluent pas… Jésus les regarde avec tristesse mais ne dit rien. Jude et Jacques, excités, se parlent entre eux. Et Jude s'enflamme d'indignation et puis il part en courant, sans que son frère puisse le retenir. Mais Jésus le rappelle d'un si impérieux: “Jude, viens ici!” que le fils agité d'Alphée revient en arrière…“Laisse-les faire. Ce sont des semences qui n'ont pas encore senti le printemps. Laisse-les dans l'obscurité de la motte rétive. Je les pénétrerai quand même, même si la motte devient de la jaspe qui enveloppe la semence. Je le ferai au moment voulu.”Mais plus forts que la réponse de Jude d'Alphée, résonnent les pleurs de Marie d'Alphée, désolée. La longue plainte d'une personne humiliée…Mais Jésus ne se retourne pas pour la consoler bien que cette plainte résonne nettement sous l'archivolte qui lui fait de multiples échos. Il continue de parler avec Manaën qui lui dit: “Ceux qui sont avec moi, sont des disciples de Jean. Ils veulent, comme moi, t'appartenir.”“La paix soit aux bons disciples. Là, en avant, ce sont Mathias, Jean et Siméon, avec Moi pour toujours. Je vous accueille comme je les ai accueillis parce que m'est cher tout ce qui me vient du saint Précurseur.”Et, après avoir rejoint l'enceinte du Temple, Jésus donne des ordres à l'Iscariote et à Simon le Zélote pour les achats d'usage et les offrandes d'usage. Puis il appelle le prêtre Jean et dit: “Toi qui appartiens à ce lieu, tu t'occuperas d'inviter quelque lévite que tu sais digne de connaître la Vérité. Car vraiment, cette année, je puis célébrer une fête joyeuse. Jamais plus il n'y aura un jour aussi doux…”“Pourquoi, Seigneur?” demande le scribe Jean.“Parce que je vous ai autour de Moi, tous, présents visiblement ou spirituellement.”“Mais toujours nous y serons! Et avec nous beaucoup d'autres” affirme avec véhémence l'apôtre Jean et tous font chorus.Jésus sourit et se tait pendant que le prêtre Jean va en avant avec Etienne dans le Temple pour exécuter l'ordre. Jésus lui crie par derrière: “Rejoignez-nous au Portique des Païens.”Ils entrent et presque aussitôt rencontrent Nicodème qui fait un profond salut, mais ne s'approche pas de Jésus. Pourtant il échange avec Jésus un sourire entendu et paisible.Pendant que les femmes s'arrêtent à l'endroit qui leur est permis, Jésus, avec les hommes, se rend à la prière à l'endroit réservé aux hébreux, et puis il revient, après avoir accompli tous les rites, pour retrouver ceux qui l'attendent au Portique des Païens.Les portiques très vastes et très élevés sont remplis d'une foule qui écoute les instructions des rabbins. Jésus se dirige vers l'endroit où il voit arrêtés les deux apôtres et les deux disciples envoyés en avant. Tout de suite on fait cercle autour de Lui, et aux apôtres et disciples s'unissent aussi d'autres personnes nombreuses qui étaient ça et là dans la cour de marbre remplie de gens. La curiosité est telle que certains élèves des rabbins, je ne sais si c'est spontanément ou envoyés par les maîtres, s'approchent du cercle qui se serre autour de Jésus.Jésus demande à brûle-pourpoint: “Pourquoi vous pressez-vous autour de Moi? Dites-le. Vous avez des rabbis connus et sages, bien vus de tout le monde. Moi, je suis l'Inconnu et le Malvu. Pourquoi alors venez-vous à Moi?”“Parce que nous t'aimons” disent certains, et d'autres: “Parce que tu as des paroles différentes des autres”, et d'autres encore: “Pour voir tes miracles” et “Parce que nous avons entendu parler de Toi” et “Parce que Toi seul as des paroles de vie éternelle et des œuvres qui correspondent aux paroles” et enfin: “Parce que nous voulons nous unir à tes disciples.”Jésus regarde les gens au fur et à mesure qu'ils parlent comme s'il voulait les transpercer par le regard pour lire leurs impressions les plus cachées, et certains, ne résistant pas à ce regard, s'éloignent ou bien se cachent derrière une colonne ou des gens plus grands qu'eux.Jésus reprend: “Mais savez-vous ce que cela veut dire et ce que cela impose de venir derrière Moi? Je vais répondre à ces seules paroles, parce que la curiosité ne mérite pas qu'on lui réponde et parce que celui qui a faim de mes paroles me donne, en conséquence, son amour et désire s'unir à Moi. Car, parmi ceux qui ont parlé, il y a deux groupes: les curieux, dont je ne m'occupe pas, les volontaires que j'instruis, sans feinte, de la sévérité de cette vocation.Venir à Moi comme disciple, cela veut dire renoncer à tous les amours pour un seul amour: le mien. Amour égoïste pour soi-même, amour coupable pour les richesses, pour la sensualité ou la puissance, amour honnête pour l'épouse, amour saint pour la mère, le père, amour affectueux des fils et des frères ou pour les fils et les frères, tout doit céder à mon amour, si on veut être mien. En vérité je vous dis que plus libres que les oiseaux qui planent dans les cieux doivent être mes disciples, plus libres que les vents qui parcourent les espaces sans que personne les retienne, personne ni rien. Libres, sans lourdes chaînes, sans lacets d'amour matériel, sans même les fils d'araignée fins des plus légères barrières. L'esprit est comme un papillon délicat enfermé dans un lourd cocon de chair, et son vol peut s'alourdir ou s'arrêter tout à fait, par l'action d'une iridescente et impalpable toile d'araignée, l'araignée de la sensualité, du manque de générosité dans le sacrifice. Moi, je veux tout, sans réserve. L'esprit a besoin de cette liberté de donner, de cette générosité de donner, pour pouvoir être certain de ne pas rester pris dans la toile d'araignée des affections, des coutumes, des réflexions, des peurs, tendues comme les fils de cette araignée monstrueuse qu'est Satan, voleur des âmes.Si quelqu'un veut venir à Moi et ne hait pas saintement son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses sœurs, et jusqu'à sa vie, il ne peut être mon disciple. J'ai dit: "hait saintement". Vous, dans votre cœur, vous dites: "La haine, Lui l'enseigne, n'est jamais sainte. Lui, donc se contredit". Non. Je ne me contredis pas. Je dis de haïr la pesanteur de l'amour, la passion charnelle de l'amour pour le père et la mère, l'épouse et les enfants, les frères et les sœurs, et la vie elle-même mais, d'autre part, j'ordonne d'aimer avec la liberté légère, qui est le propre des esprits, les parents et la vie. Aimez-les en Dieu et pour Dieu, ne faisant jamais passer Dieu après eux, vous occupant et vous préoccupant de les amener là où le disciple est arrivé, c'est-à-dire à Dieu Vérité. Ainsi vous aimerez saintement les parents et Dieu, en conciliant les deux amours et en faisant des liens du sang non pas un poids mais une aile, non pas une faute, mais la justice. Même votre vie, vous devez être prêts à la haïr pour me suivre. Hait sa vie celui qui, sans peur de la perdre ou de la rendre humainement triste, la consacre à mon service. Mais ce n'est qu'un semblant de haine. Un sentiment qui est appelé de manière incorrecte: "haine", par la pensée de l'homme qui ne sait pas s'élever, de l'homme uniquement terrestre, de peu supérieur à la brute. En réalité cette haine apparente qui est le refus des satisfactions sensuelles à l'existence, pour donner une vie toujours plus grande à l'esprit, c'est de l'amour. C'est de l'amour, le plus élevé qui existe, le plus béni.Ce refus des basses satisfactions, cette interdiction de la sensualité des affections, ce risque des reproches et des commentaires injustes, des punitions, des répudiations, des malédictions et, peut-être des persécutions, est une suite de peines. Mais il faut les embrasser et se les imposer comme une croix, un gibet sur lequel on expie toutes les fautes passées pour aller justifiés vers Dieu, et par lequel on obtient de Dieu toute grâce vraie, puissante, sainte, pour ceux que nous aimons. Celui qui ne porte pas sa croix et ne me suit pas, celui qui rie sait pas le faire, ne peut pas être mon disciple.Pensez-y donc beaucoup, beaucoup, vous qui dites: "Nous sommes venus parce que nous voulons nous unir à tes disciples". Ce n'est pas de la honte, mais de la sagesse, de se peser, de se juger, d'avouer à soi-même et aux autres: "Je n'ai pas l'étoffe d'un disciple". Et quoi? Les païens ont, à la base de l'un de leurs enseignements, la nécessité de "se connaître soi-même", et vous, israélites, pour conquérir le Ciel, vous ne sauriez pas le faire?Car, rappelez-le vous toujours, bienheureux ceux qui viendront à Moi. Mais, plutôt que de venir pour me trahir Moi et Celui qui m'a envoyé, il vaut mieux ne pas venir du tout et rester les fils de la Loi comme vous l'avez été jusqu'à présent.Malheur à ceux qui, ayant dit: "Je viens", nuisent au Christ en trahissant l'idée chrétienne, en scandalisant les petits, les gens honnêtes! Malheur à eux! Et pourtant il y en aura et toujours il y en aura!Imitez donc celui qui veut construire une tour. Il commence par calculer attentivement les dépenses nécessaires et il compte son argent pour voir s'il a de quoi la terminer pour qu'après avoir fait les fondations il ne doive pas suspendre les travaux parce qu'il n'a plus d'argent. En ce cas, il perdrait aussi ce qu'il possédait avant, en restant sans tour et sans talents et en échange il s'attirerait les moqueries du peuple qui dirait: "Il a commencé à construire sans pouvoir finir. Maintenant, il peut s'emplir l'estomac avec les ruines de sa construction inachevée".Imitez encore les rois de la terre, en faisant servir les pauvres événements du monde à un enseignement surnaturel. Eux, quand ils veulent faire la guerre à un autre roi, examinent tout avec calme et attention, le pour et le contre, ils réfléchissent pour voir si l'intérêt de la conquête vaut le sacrifice de la vie des sujets, ils étudient s'il est possible de conquérir ce lieu, si leurs troupes, inférieures de moitié en nombre à celles de leur rival, même si elles sont plus combatives, peuvent vaincre, et pensant avec justesse qu'il est improbable que dix mille viennent à bout de vingt mille, avant que se produise la rencontre ils envoient au rival une ambassade avec de riches présents, et apaisant le rival déjà inquiet des mouvements de troupes de l'autre, le désarment par des témoignages d'amitié, font disparaître ses soupçons et font avec lui un traité de paix, en vérité toujours plus avantageux qu'une guerre, aussi bien humainement que spirituellement.Ainsi vous devez agir avant de commencer la nouvelle vie et se mettre contre le monde. Parce que voici ce qu'implique d'être mes disciples: aller contre le tourbillonnement et la violence de l'entraînement du monde, de la chair, de Satan. Et si vous ne vous sentez pas le courage de renoncer à tout par amour pour Moi, ne venez pas à Moi, parce que vous ne pouvez pas être mes disciples.” “C'est bien. Ce que tu dis est vrai” admet un scribe qui s'est mêlé au groupe. “Mais si nous nous dépouillons de tout, avec quoi allons-nous te servir ensuite? La Loi a des commandements qui sont comme de la monnaie que Dieu donne à l'homme pour que, en s'en servant, il se procure la vie éternelle. Tu dis: "Renoncez a tout" et tu indiques le père, la mère, les richesses, les honneurs. Dieu a pourtant donné ces choses et nous a dit, par la bouche de Moïse, de s'en servir saintement pour paraître juste aux yeux de Dieu. Si tu nous enlèves tout, qu'est-ce que tu nous donnes?” “Le véritable amour, je l'ai dit, ô rabbi. Je vous donne ma doctrine qui n'enlève pas un iota à la Loi ancienne, mais au contraire la perfectionne.” “Alors, nous sommes tous des disciples égaux parce que nous avons tous les mêmes choses.” “Nous les avons tous, selon la Loi mosaïque. Pas tous selon la Loi perfectionnée par Moi selon l'Amour. Mais tous n'atteignent pas, dans cette Loi, la même somme de mérites. Même parmi les disciples qui m'appartiennent, tous n'arriveront pas à avoir une égale somme de mérites et certains, parmi eux, non seulement n'auront pas cette somme, mais perdront aussi leur unique monnaie: leur âme.” “Comment? A qui on a donné davantage, il restera davantage. Tes disciples, ou mieux tes apôtres, te suivent dans ta mission et sont au courant de tes façons de faire, ils ont reçu énormément, tes disciples effectifs ont beaucoup reçu, moins ceux qui ne sont disciples que de nom, rien ceux qui, comme moi, ne t'écoutent que par hasard. Il est évident que les apôtres recevront énormément au Ciel, beaucoup les disciples effectifs, moins ceux qui ne le sont que de nom, rien ceux qui sont comme moi.” “Humainement c'est évident, et c'est mal aussi humainement. Car tous ne sont pas capables de faire fructifier les biens qu'ils ont reçus. Écoute cette parabole et pardonne-moi si je développe trop ici mon enseignement. Mais Moi je suis l'hirondelle de passage et je ne séjourne que peu de temps dans la Maison du Père, car je suis venu pour le monde entier et ce petit monde du Temple de Jérusalem ne veut pas que je suspende mon vol et que je reste là où la gloire de Dieu m'appelle.” “Pourquoi dis-tu cela?” “Parce que c'est la vérité.” Le scribe regarde autour de lui, et puis il baisse la tête. Que ce soit la vérité, il le voit écrit sur trop de visages de membres du Sanhédrin, de rabbis et de pharisiens qui ont grossi de plus en plus le groupe qui entoure Jésus. Visages bleus de rage ou rouges de colère, regards qui équivalent à des paroles de malédiction et crachats empoisonnés, rancœur qui fermente de tous côtés, désir de brutaliser le Christ, qui reste seulement un désir par peur de la foule qui entoure le Maître, dévouée et prête à tout pour le défendre, peur aussi peut-être d'être punis par Rome qui est bienveillante envers le doux Maître galiléen. Jésus se remet calmement à exposer sa pensée par la parabole: “Un homme, qui était sur le point de faire un long voyage et de les absenter pour longtemps, appela tous ses serviteurs et leur confia tous ses biens. A l'un il donna cinq talents d'argent, à un autre deux talents d'argent, à un troisième un seul talent d'or. A chacun selon sa situation et son habileté. Et puis il partit.Maintenant le serviteur qui avait reçu cinq talents d'argent s'en alla faire valoir habilement ses talents et, après quelque temps, ceux-ci lui en rapportèrent cinq autres. Celui qui avait reçu deux talents fit la même chose et il doubla la somme qu'il avait reçue. Mais celui auquel le maître avait donné davantage, un talent d'or pur, paralysé par la peur de ne pas savoir faire, par celle des voleurs, de mille choses chimériques et surtout par la paresse, fit un grand trou dans la terre et y cacha l'argent de son maître.De nombreux mois passèrent, et le maître revint. Il appela tout de suite ses serviteurs pour qu'ils lui rendissent l'argent donné en dépôt. Celui qui avait reçu cinq talents d'argent se présenta et il dit: "Voici, mon seigneur. Tu m'en as donné cinq. Comme il me semblait qu'il était mal de ne pas faire fructifier l'argent que tu m'avais donné, je me suis débrouillé et je t'ai gagné cinq autres talents. Je n'ai pas pu faire davantage…" C'est bien, très bien, serviteur bon et fidèle. Tu as été fidèle pour le peu, actif et honnête. Je te donnerai de l'autorité sur beaucoup de choses. Entre dans la joie de ton maître".Puis celui qui avait reçu deux talents se présenta et dit: "Je me suis permis d'employer tes biens dans ton intérêt. Voici les comptes qui montrent comment j'ai employé ton argent. Tu vois? Il y avait deux talents d'argent, maintenant il y en a quatre. Es-tu content, mon seigneur?" Et le maître fit au bon serviteur la même réponse qu'au premier.Arriva en dernier celui qui, jouissant de la plus grande confiance de son maître, avait reçu le talent d'or. Il le sortit de sa cachette et il dit: "Tu m'as confié la plus grande valeur parce que tu sais que je suis prudent et fidèle, comme moi je sais que tu es intransigeant et exigeant, et que tu ne supportes pas des pertes pour ton argent mais en cas de perte, tu t'en prends à celui qui est près de toi. Car, en vérité, tu moissonnes où tu n'as pas semé et tu récoltes où tu n'as rien répandu, ne faisant pas cadeau de la moindre pièce de monnaie à ton banquier ou à ton régisseur, pour aucune raison. Il te faut autant d'argent que tu en réclames. Or moi, craignant de diminuer ce trésor, je l'ai pris et l'ai caché. Je ne me suis fié à personne ni non plus à moi-même. Maintenant, je l'ai déterré et je te le rends. Voici ton talent"."O serviteur injuste et paresseux! En vérité, tu ne m'as pas aimé puisque tu ne m'as pas connu et que tu n'as pas aimé mon bien-être, ayant laissé mon argent improductif. Tu as trahi l'estime que j'avais eue pour toi et c'est toi-même qui te contredis, t'accuses et te condamnes. Tu savais que je moissonne où je n'ai pas semé, que je récolte où je n'ai rien répandu. Et pourquoi alors n'as-tu pas fait en sorte que je puisse moissonner et récolter? C'est ainsi que tu réponds à ma confiance? C'est ainsi que tu me connais? Pourquoi n'as-tu pas porté mon argent aux banquiers pour qu'à mon retour je le retire avec les intérêts? Je t'avais instruit avec un soin particulier dans ce but et toi, paresseux et imbécile, tu n'en as pas tenu compte. Que te soit donc enlevé le talent et tout autre bien, et qu'on le donne à celui qui a les dix talents"."Mais lui en a déjà dix alors que celui-ci reste sans rien…" lui objecta-t-on."C'est bien. A celui qui possède et le fait fructifier, il sera donné encore davantage et au point qu'il surabonde. Mais à celui qui n'a pas parce qu'il n'a pas la volonté d'avoir, on enlèvera ce qui lui a été donné. Quant au serviteur inutile qui a trahi ma confiance et a laissé improductifs les dons que je lui avais fait, qu'on l'expulse de ma propriété et qu'il s'en aille pleurer et se ronger le cœur".Voilà la parabole. Comme tu le vois, ô rabbi, à qui avait reçu le plus il est resté le moins, car il n'a pas su mériter de conserver le don de Dieu. Et il n'est pas dit qu'un de ceux dont tu dis qu'ils ne sont disciples que de nom ayant par conséquent peu de chose à faire valoir et même de ceux qui, comme tu dis, m'entendent par hasard et qui n'ont comme unique capital que leur âme, n'arrive pas à avoir le talent d'or et même ce qu'il aura rapporté, qu'on aura enlevé à quelqu'un qui avait davantage reçu. Infinies sont les surprises du Seigneur parce qu'innombrables sont les réactions de l'homme. Vous verrez des païens arriver à la vie éternelle et des samaritains posséder le Ciel, et vous verrez des israélites purs et qui me suivent perdre le Ciel et l'éternelle Vie.”Jésus se tait, et comme s'il voulait couper court à toute discussion, se tourne vers l'enceinte du Temple. Mais un docteur de la Loi, qui s'était assis pour écouter sérieusement sous le portique, se lève et s'avance en demandant: “Maître, que dois-je faire pour obtenir la vie éternelle? Tu as répondu à d'autres, réponds-moi à moi aussi.”“Pourquoi veux-tu me tenter? Pourquoi veux-tu mentir? Espères-tu que je dise des choses qui déforment la Loi parce que je lui ajoute des idées plus lumineuses et plus parfaites? Qu'est-ce qui est écrit dans la Loi? Réponds! Quel est son principal commandement?”“"Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toutes tes forces, de toute ton intelligence. Tu aimeras ton prochain comme toi-même".” “Voilà, tu as bien répondu. Fais cela et tu auras la vie éternelle.” “Et, qui est mon prochain? Le monde est plein de gens qui sont bons et mauvais, connus ou inconnus, amis et ennemis d'Israël. Qui est mon prochain?”“Un homme qui allait de Jérusalem à Jéricho, par les défilés des montagnes, tomba aux mains de voleurs. Ceux-ci, après l'avoir cruellement blessé, le dépouillèrent de tout son avoir et même de ses vêtements, le laissant plus mort que vif sur le bord de la route. Par le même chemin, passa un prêtre qui avait terminé son office au Temple. Oh! il était encore parfumé par les encens du Saint! Et il aurait dû avoir l'âme parfumée de bonté surnaturelle et d'amour puisqu'il avait été dans la Maison de Dieu, pour ainsi dire au contact du Très-Haut. Le prêtre avait hâte de revenir à sa maison. Il regarda donc le blessé, mais ne s'arrêta pas. Il passa outre rapidement laissant le malheureux sur le bord du chemin. Un lévite vint à passer. Devait-il se contaminer, lui qui devait servir au Temple? Allons donc! Il releva son vêtement pour ne pas se souiller de sang. Il jeta un regard fuyant sur celui qui gémissait dans son sang et hâta le pas vers Jérusalem, vers le Temple.En troisième lieu, venant de la Samarie, en direction du gué, arriva un samaritain. Il vit le sang, s'arrêta, découvrit le blessé dans le crépuscule qui avançait, descendit de sa monture, s'approcha du blessé, lui donna des forces avec une gorgée d'un vin généreux. Il déchira son manteau pour en faire des bandages, puis il lava les blessures avec du vinaigre et les oignit avec de l'huile, et le banda affectueusement. Après avoir chargé le blessé sur sa monture, il conduisit avec précaution l'animal, soulevant en même temps le blessé, le réconfortant par de bonnes paroles sans se préoccuper de la fatigue et sans dédain pour ce blessé, bien qu'il fût de nationalité juive. Arrivé en ville, il le conduisit à l'auberge, le veilla toute la nuit et à l'aube, voyant qu'il allait mieux, le confia à l'hôtelier lui donnant d'avance des deniers pour le payer et lui dit: "Aies-en soin comme si c'était moi-même. A mon retour, ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai, et bonne mesure si tu as bien fait ce qu'il fallait". Et il s'en alla.Docteur de la Loi, réponds-moi. Lequel de ces trois a été le "prochain" pour l'homme tombé aux mains des voleurs? Le prêtre, peut-être? Peut-être le lévite? Ou non pas plutôt le samaritain? Il ne se demanda pas qui était le blessé, pourquoi il était blessé, s'il agissait mal en le secourant, en perdant son temps, son argent et en risquant d'être accusé de l'avoir blessé?”Le docteur de la Loi répond: “Le prochain c'est ce dernier car il a usé de miséricorde.”“Toi aussi, fais la même chose et tu aimeras le prochain et Dieu dans le prochain, méritant ainsi la vie éternelle.”Personne n'ose plus parler et Jésus en profite pour rejoindre les femmes qui l'attendaient près de l'enceinte et, avec elles, aller de nouveau dans la ville. Maintenant aux disciples se sont unis deux prêtres, ou plutôt un prêtre et un lévite, ce dernier très jeune, l'autre d'âge patriarcal.Mais Jésus maintenant parle avec sa Mère, ayant au milieu, entre Lui et elle, Margziam. Et il lui demande: “Tu m'as entendu, Mère?”“Oui, mon Fils, et à la tristesse de Marie de Cléophas s'est ajoutée la mienne. Elle a pleuré un peu avant d'entrer au Temple…”“Je le sais Mère, et j'en connais le motif. Mais elle ne doit pas pleurer. Seulement prier.”“Oh! Elle prie tant! Ces soirs-ci, dans sa cabane, entre ses fils endormis, elle priait et pleurait. Je l'entendais pleurer à travers la mince paroi de feuillage voisine. De voir à quelques pas Joseph et Simon, tout près mais ainsi séparés!… Et elle n'est pas la seule à pleurer. Avec moi a pleuré Jeanne qui te paraît si sereine…”“Pourquoi, Mère?”“Parce que Chouza… a une conduite… inexplicable. Il la seconde un peu en tout. Il la repousse un peu en tout. S'ils sont seuls et que personne ne les voit, c'est le mari exemplaire de toujours. Mais si avec lui il y a d'autres personnes, de la Cour c'est naturel, voilà alors qu'il devient autoritaire et méprisant pour sa douce épouse. Elle ne comprend pas pourquoi…”“Moi, je te le dis. Chouza est serviteur d'Hérode, comprends-moi, Mère. "Serviteur". Moi, je ne le dis pas à Jeanne pour ne pas lui causer de la douleur. Mais c'est ainsi. Quand il ne craint pas de blâme et de moquerie du souverain, c'est le bon Chouza. Quand il peut les craindre, il n'est plus le même.”“C'est parce que Hérode est très irrité à cause de Manaën et…”“Et parce que Hérode est devenu fou par le remords tardif d'avoir cédé à Hérodiade. Mais Jeanne a déjà tant de bien dans sa vie. Elle doit, sous le diadème, porter son cilice.”“Annalia aussi pleure…”“Pourquoi?”“Parce que le fiancé se retourne contre Toi.”“Qu'elle ne pleure pas. Dis-le-lui. C'est une résolution. Une bonté de Dieu. Son sacrifice amènera de nouveau Samuel au Bien. Pour le moment ce dernier la laissera libre de pressions pour le mariage. Je lui ai promis de la prendre avec Moi. Elle me précédera dans la mort…”“Fils!…” Marie serre la main de Jésus. Son visage devient exsangue.“Maman bien aimée! C'est pour les hommes. Tu le sais. C'est pour l'amour des hommes. Buvons notre calice de bon cœur, n'est-ce pas?”Marie avale ses larmes et répond: “Oui.” Un “oui” tellement déchiré et déchirant.Margziam lève le visage et dit à Jésus: “Pourquoi dis-tu ces choses si dures qui attristent la Mère? Moi, je ne te laisserai pas mourir. Comme j'ai défendu les agneaux, ainsi je te défendrai.”Jésus le caresse et, pour remonter le moral des deux affligés, il demande à l'enfant: “Que vont faire maintenant tes brebis? Tu ne les regrettes pas?”“Oh! je suis avec Toi! Cependant j'y pense toujours, et je me demande: "Est-ce que Porphyrée les aura amenées au pâturage? et aura-t-elle veillé à ce que Spuma n'aille pas dans le lac?" Elle est si vive, Spuma, sais-tu? Sa mère l'appelle, l'appelle… Mais rien à faire! Elle fait ce qu'elle veut. Et Neve, si gloutonne qu'elle mange à s'en rendre malade? Sais-tu, Maître? Moi, je comprends ce que c'est que d'être prêtre en ton Nom. Mieux que les autres je le comprends. Eux (et il montre de la main les apôtres qui viennent derrière) eux, ils disent tant de belles paroles, font tant de projets… pour ensuite. Moi, je dis: "Je ferai le berger pour les hommes comme pour les brebis. Et cela suffira". La Mère, la mienne et la tienne, m'a dit hier un si beau passage des prophètes… et m'a dit: "C'est exactement ainsi qu'est notre Jésus". Et moi, dans mon cœur, j'ai dit: "Et moi aussi, je serai tout à fait ainsi". Puis j'ai dit à . notre Mère: "Pour le moment, je suis agneau, ensuite je serai berger. Au contraire, maintenant Jésus est Berger et puis il est aussi Agneau. Mais toi, tu es toujours l'Agnelle, seulement notre Agnelle blanche, belle, aimée, aux paroles plus douces que le lait. C'est pour cela que Jésus est tellement Agneau: parce qu'il est né de toi, Agnelle du Seigneur". ”Jésus se penche vivement et l'embrasse. Puis il demande: “Tu veux donc vraiment être prêtre?” “Certainement, mon Seigneur! C'est pour cela que je m'efforce de devenir bon et de tant savoir. Je vais toujours près de Jean d'Endor. Il me traite toujours en homme et avec tant de bonté. Je veux être berger des brebis dévoyées et non dévoyées, et médecin-berger de celles qui sont blessées et fracturées, comme dit le Prophète. Oh! que c'est beau!” et l'enfant saute en battant des mains.“Qu'est-ce qu'il a, cette petite tête noire, à être si heureux?” demande Pierre en s'approchant.“Il voit sa route. Nettement, jusqu'à la fin… Et Moi, je consacre la vision qu'il en a, avec mon "oui".”Ils s'arrêtent devant une haute maison qui, si je ne me trompe, est du côté du faubourg d'Ophel, mais l'endroit est plus riche.“Est-ce ici que nous nous arrêtons?”“C'est la maison que Lazare m'a offerte pour le banquet de réjouissance. Marie est déjà là.”“Pourquoi n'est-elle pas venue avec nous? Par peur des moqueries?”“Oh! non! Je lui l'ai seulement ordonné.”“Pourquoi, Seigneur?”“Parce que le Temple est plus susceptible qu'une épouse enceinte. Tant que je le peux, et non par lâcheté, je ne veux pas le heurter.” “Cela ne te servira à rien, Maître. Moi, si j'étais Toi, non seulement je le heurterais, mais je le jetterais en bas du Moriah avec tous ceux qui sont dedans.” “Tu es un pécheur, Simon. Il faut prier pour ses propres semblables, non pas les tuer.” “Je suis un pécheur. Mais, Toi, non… et… tu devrais le faire.” “Il y aura quelqu'un pour le faire. Et après qu'on aura atteint la mesure du péché.” “Quelle mesure?” “Une mesure telle qu'elle emplira tout le Temple et débordera sur Jérusalem. Tu ne peux comprendre… Oh! Marthe! Ouvre donc ta maison au Pèlerin!” Marthe se fait reconnaître et ouvrir. Ils entrent tous dans un long atrium qui débouche dans une cour pavée possédant quatre arbres aux quatre coins. Une vaste salle s'ouvre au-dessus du rez-de-chaussée et, par les fenêtres ouvertes, on découvre toute la Cité avec ses montées et descentes. J'en conclus donc que la maison est sur les pentes sud ou sud-est de la ville. La salle est préparée pour un très grand nombre d'hôtes. Des tables, en grand nombre, sont disposées parallèlement. Une centaine de personnes peuvent s'y restaurer commodément. Marie-Magdeleine accourt. Elle était ailleurs, occupée dans les communs, et elle se prosterne devant Jésus. Lazare arrive aussi, avec un sourire bienheureux sur son visage maladif. Les hôtes entrent peu à peu, certains un peu embarrassés, d'autres avec plus d'assurance. Mais la gentillesse des femmes les met vite à l'aise.Le prêtre Jean amène à Jésus les deux qu'il a pris au Temple. “Maître, mon bon ami Jonathas et mon jeune ami Zacharie. Ce sont de vrais israélites, sans malice et sans rancœur.” “Paix à vous. Je suis heureux de vous avoir. Il faut observer le rite, même dans ces douces coutumes. Il est beau que la Foi ancienne donne une main amie à la nouvelle Foi venue de son propre cep. Assoyez-vous à mes côtés en attendant qu'arrive l'heure du repas.”Le patriarcal Jonathas parle, alors que le jeune lévite regarde ça et là, curieux, étonné, et peut-être même intimidé. Je pense qu'il veut se donner un air dégagé, mais qu'en réalité il est comme un poisson hors de l'eau. Heureusement Etienne vient à son secours et lui amène l'un après l'autre les apôtres et les principaux disciples.Le vieux prêtre dit, en caressant sa barbe neigeuse: “Quand Jean est venu me trouver, justement moi, son maître, pour me montrer sa guérison, j'ai voulu te connaître. Mais, Maître, je ne sors pour ainsi dire plus de mon enceinte. Je suis vieux… J'espérais te voir cependant avant de mourir et Jéhovah m'a exaucé. Qu'Il en soit loué! Aujourd'hui je t'ai entendu au Temple. Tu surpasses Hillel, l'ancien, le sage. Je ne veux pas, même je ne peux douter que tu es Celui que mon cœur attend. Mais sais-tu ce que c'est que d'avoir bu pendant près de quatre-vingts ans la foi d'Israël comme elle est devenue pendant des siècles… d'élaboration humaine? Elle est devenue notre sang. Et je suis si vieux! T'entendre, c'est comme boire de l'eau qui sort d'une source fraîche. Oh! Oui! Une eau vierge! Mais moi… mais moi, je suis saturé de l'eau usée qui vient de si loin… que tant de choses ont alourdie. Comment ferai-je pour me débarrasser de cette saturation et te goûter, Toi?”“Croire en Moi et m'aimer. Il ne faut pas autre chose pour le juste Jonathas.”“Mais je mourrai bientôt! Arriverai-j e à temps pour croire tout ce que tu dis? Je n'arriverai même pas à suivre toutes tes paroles ou à les connaître de la bouche d'autrui. Et alors?”“Tu les apprendras au Ciel. Il n'y a que le damné qui meurt à la Sagesse, alors que celui qui meurt dans la grâce de Dieu arrive à la Vie et vit dans la Sagesse. Que crois-tu que je suis?”“Tu ne peux être que l'Attendu qu'a précédé le fils de mon ami Zacharie. L'as-tu connu?”“C'était mon parent.”“Oh! alors, tu es parent du Baptiste?”“Oui, prêtre.”“Lui est mort… et je ne peux dire: "Malheureux!" Car il est mort fidèle à la justice et après avoir accompli sa mission et parce que… Oh! les temps atroces que nous vivons! Ne vaut-il pas mieux revenir vers Abraham?”“Oui, mais il en viendra de plus atroces, prêtre.”“Tu dis? Rome, hein?”“Pas Rome seule. C'est Israël coupable qui en sera la première cause.”“C'est vrai. Dieu nous frappe. Nous le méritons. Mais pourtant même Rome… Tu as entendu parler des galiléens tués par Pilate pendant qu'ils accomplissaient un sacrifice. Leur sang s'est mélangé avec celui de la victime. Tout près de l'autel! Tout près de l'autel!”“Je l'ai appris.”Tous les galiléens sont révoltés par cette injustice. Ils crient: “C'est vrai qu'il s'agissait d'un faux Messie. Mais pourquoi tuer ses partisans, après l'avoir frappé, lui? Et pourquoi à ce moment-là? Ils étaient plus pécheurs, peut-être?”Jésus impose la paix, et puis il dit: “Vous vous demandez s'ils étaient plus pécheurs que tant d'autres galiléens et si c'est pour cela qu'ils ont été tués? Non, ils ne l'étaient pas. En vérité je vous dis qu'ils ont payé et que beaucoup d'autres paieront si vous ne vous convertissez pas au Seigneur. Si vous ne faites pas tous pénitence, vous périrez tous de la même façon, en Galilée et ailleurs. Dieu est indigné contre son peuple. Je vous le dis. Il ne faut pas croire que ceux qui sont frappés sont toujours les plus mauvais. Que chacun s'examine soi-même, qu'il se juge, lui, et pas les autres. Ces dix-huit aussi, sur lesquels est tombée la tour de Siloé qui les a tués, n'étaient pas les plus coupables de Jérusalem. Je vous le dis: faites, faites pénitence si vous ne voulez pas être écrasés comme eux, et même en votre esprit. Viens, prêtre d'Israël. La table est servie. Il t'appartient à toi, car le prêtre est toujours celui qu'il faut honorer pour l'Idée qu'il représente et rappelle, il t'appartient à toi, patriarche parmi nous, tous plus jeunes, d'offrir et de bénir.” “Non. Maître! Non! Je ne puis devant Toi! Tu es le Fils de Dieu!” “Tu offres bien l'encens devant l'autel! Et tu ne crois pas, peut-être, que Dieu est là?”“Oui, je le crois! De toutes mes forces!” “Et alors? Si tu ne crains pas de faire l'offrande devant la Gloire Très Sainte du Très-Haut, pourquoi veux-tu craindre devant la Miséricorde qui s'est revêtue de chair pour t'apporter, à toi aussi, la bénédiction de Dieu avant que vienne à toi la nuit? Oh! vous ne savez pas, vous d'Israël, que c'est justement pour que l'homme puisse approcher Dieu sans en mourir, que j'ai mis sur mon insoutenable Divinité le voile de la chair. Viens et crois, et sois heureux. En toi je vénère tous les prêtres saints, depuis Aaron jusqu'au dernier qui, avec justice, sera prêtre d'Israël, jusqu'à toi peut-être, parce qu'en vérité la sainteté sacerdotale languit parmi nous comme une plante qu'on a délaissée.”
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 9 novembre 2008, Dédicace de la basilique du Latran, fête

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 2,13-22.
Comme la Pâque des Juifs approchait, Jésus monta à Jérusalem.
Il trouva installés dans le Temple les marchands de boeufs, de brebis et de colombes, et les changeurs.
Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple ainsi que leurs brebis et leurs boeufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs,
et dit aux marchands de colombes : « Enlevez cela d'ici. Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. »
Ses disciples se rappelèrent cette parole de l'Écriture : L'amour de ta maison fera mon tourment.
Les Juifs l'interpellèrent : « Quel signe peux-tu nous donner pour justifier ce que tu fais là ? »
Jésus leur répondit : « Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai. »
Les Juifs lui répliquèrent : « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce Temple, et toi, en trois jours tu le relèverais ! »
Mais le Temple dont il parlait, c'était son corps.
Aussi, quand il ressuscita d'entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu'il avait dit cela ; ils crurent aux prophéties de l'Écriture et à la parole que Jésus avait dite.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 2, Ch 16, p 68 - CD 2 (1er cd), piste 25 -
Je vois Jésus qui entre avec Pierre, André, Jean et Jacques, Philippe et Barthélémy dans l’enceinte du Temple. Il y a une très grande foule qui y entre et qui en sort. Pèlerins qui arrivent par bandes de tous les coins de la ville.
Du haut de la colline sur laquelle le Temple est construit, on voit les rues de la ville, étroites et sinueuses, qui fourmillent de passants. Il semble qu’entre le blanc cru des maisons se soit étendu un ruban mouvant de mille couleurs. Oui, la cité a l’aspect d’un jouet bizarre fait de rubans multicolores entre deux alignements de maisons blanches et qui convergent tous vers le point où resplendissent les coupoles de la Maison du Seigneur.
Puis, à l’intérieur, c’est une vraie foire. Plus aucun recueillement dans le lieu saint. On court, on appelle, on achète des agneaux, on crie et on maudit à cause du prix exagéré, on pousse les pauvres bêtes bêlantes dans des parcs. Ce sont de rudimentaires enclos délimités par des cordes et des pieux, aux entrées desquelles se tient le marchand ou éventuellement le propriétaire qui attend des acheteurs. Coups de bâtons, bêlements, jurons, réclamations, insultes pour les valets peu pressés de rassembler et d’enclore les animaux ou pour les acheteurs qui lésinent sur le prix, ou qui s’éloignent, insultes plus fortes pour les gens prévoyants qui ont amené l’agneau de chez eux.
Autour des comptoirs de change, autre vacarme. Je ne sais si c’est toujours ainsi ou à l’occasion de la Pâque; on se rend compte que le Temple fonctionnait comme la Bourse, ou le marché noir. La valeur des monnaies n’était pas fixée. Il y avait le cours légal qui était certainement déterminé, mais les changeurs en imposaient un autre, en s’appropriant un pourcentage arbitraire pour le change. Et je vous assure qu’ils s’y entendaient pour étrangler les clients!… Plus un client était pauvre, plus il venait de loin, plus on le dépouillait. Les vieux plus que les jeunes, ceux qui arrivaient d’au-delà de la Palestine plus que les vieux.
De pauvres petits vieux regardaient et regardaient encore leur pécule mis de côté, avec combien de peine, tout le long de l’année, l’enlevaient de leur sein et l’y remettaient cent fois en tournant autour des changeurs et finissaient enfin par revenir au premier qui se vengeait de leur éloignement temporaire en augmentant l’agio du change… Et les grosses pièces quittaient, au milieu des soupirs les mains du propriétaire pour passer dans les griffes de l’usurier en échange de monnaie plus légère. Puis, pour le choix, une nouvelle tragédie de comptes et de soupirs devant les marchands d’agneaux qui aux petits vieux, à moitié aveugles, colloquaient les agneaux les plus chétifs.
Je vois revenir deux petits vieux, lui et elle, qui poussent un pauvre agnelet que les sacrificateurs ont dû trouver défectueux. Plaintes, supplications, impolitesses, grossièretés se croisent sans que le vendeur s’en émeuve.
“Pour ce que vous voulez payer, galiléens, c’est déjà trop beau ce que je vous ai donné. Allez-vous en! ou ajoutez cinq autres deniers pour en avoir un plus beau!”
“Au nom de Dieu! Nous sommes pauvres et vieux! Veux-tu nous empêcher de faire la Pâque, la dernière, peut-être? Est-ce que ce que tu nous as pris ne suffit pas pour une petite bête?”
“Faites place, crasseux. Voici que vient à moi Joseph l’Ancien. Il m’honore de sa préférence. Dieu soit avec toi! Viens, choisis!”
Il entre dans l’enclos et prend un magnifique agneau, celui qu’on appelle Joseph l’Ancien ou Joseph d’Arimathie. Il passe avec un riche habit, tout fier, sans un coup œil aux pauvres qui gémissent à la porte et même à l’entrée de l’enclos. Il les bouscule, pour ainsi dire, en sortant avec l’agneau gras qui bêle.
Mais Jésus aussi est maintenant tout près. Lui aussi a fait son achat et Pierre, qui probablement a payé pour Lui, tire derrière lui un agneau convenable. Pierre voudrait aller tout de suite vers le lieu où l’on sacrifie. Mais Jésus tourne à droite vers les deux petits vieux effarés, en larmes, indécis que la foule bouscule et que le vendeur insulte.
Jésus, si grand que la tête des deux vieux lui arrive à la hauteur du cœur met une main sur l’épaule de la femme et demande: “Pourquoi pleures-tu, femme?”
La petite vieille se retourne et voit cet homme grand et jeune, solennel en son bel habit blanc et son manteau couleur de neige tout neuf et propre. Elle doit le prendre pour un docteur à cause de son habit et de son aspect et, stupéfaite, car les docteurs et les prêtres ne font aucun cas des gens et ne protègent pas les pauvres contre la rapacité des marchands, elle dit les raisons de leur chagrin.
Jésus se retourne vers l’homme aux agneaux: “Change cet agneau à ces fidèles. Il n’est pas digne de l’autel comme il n’est pas digne que tu profites de deux pauvres vieux parce que faibles et sans défense.”
“Et Toi, qui es-tu?”
“Un juste.”
“Ton parler et celui de tes compagnons indiquent que tu es galiléen. Peut-il jamais y avoir un juste en Galilée?”
“Fais ce que je te dis et sois juste, toi.”
“Écoutez! Écoutez le galiléen défenseur de ses pairs! Il veut nous faire la leçon, à nous qui sommes du Temple!” L’homme rit et se moque contrefaisant l’accent galiléen qui est plus chantant et plus doux que celui de Judée, au moins à ce qu’il me semble.
Des gens font cercle et d’autres marchands et changeurs prennent la défense de leur complice contre Jésus. Parmi les assistants deux ou trois rabbins ironiques. L’un d’eux demande: “Es-tu docteur?” sur un ton qui ferait perdre patience à Job.
“Tu l’as dit.”
“Qu’enseignes-tu?”
“Voici ce que j’enseigne: rendre la Maison de Dieu, maison de prière et non pas place d’usuriers et de marchands. Voilà mon enseignement.” Jésus est terrible. Il semble l’archange mis sur le seuil du Paradis perdu. Il n’a pas aux mains d’épée flamboyante mais ses yeux irradient la lumière et foudroient les moqueurs et les sacrilèges.
A la main, il n’a rien. Seule sa sainte colère. Et avec elle, cheminant rapide et imposant au milieu des comptoirs, il éparpille les monnaies méticuleusement rangées selon leur valeur, renverse tables petites et grandes et tout tombe avec fracas sur le sol avec grand bruit de métaux qui rebondissent et de bois bousculés avec cris de colère, d’effarement et d’approbations. Puis il arrache des mains des gardiens de bestiaux des cordages qui attachaient bœufs, brebis et agneaux; il en fait un martinet très dur dont les nœuds coulants assemblent les lanières. Il se lève, le fait tournoyer et l’abaisse sans pitié. Oui, je vous l’assure, sans pitié.
La grêle imprévue s’abat sur les têtes et les échines. Les fidèles s’esquivent, admirant la scène. Les coupables, poursuivis jusqu’en dehors de l’enceinte se sauvent à toutes jambes, laissant par terre l’argent et en arrière les bêtes de toutes tailles, dans une grande confusion de Jambes, de cornes, d’ailes. C’est à qui court, s’échappe en volant. Les mugissements, les bêlements, les roucoulements des colombes et des tourterelles en même temps que les rires et les cris des fidèles derrière les usuriers en fuite dépassent jusqu’au lamentable chœur des animaux qu’on égorge certainement dans une autre cour.
Des prêtres accourent, en même temps que des rabbins et des pharisiens. Jésus est encore au milieu de la cour, revenant de sa poursuite. Il a encore en mains le martinet.
“Qui es-tu? Comment te permets-tu de faire cela, en troublant les cérémonies prescrites? De quelle école proviens-tu? Pour nous, nous ne te connaissons pas. Nous ne savons pas qui tu es.”
“Je suis Celui qui peut. Je peux tout. Détruisez seulement ce Temple vrai, et Je le ressusciterai pour donner louange à Dieu. Je ne trouble pas, Moi, la sainteté de la Maison de Dieu ni les cérémonies. Mais c’est vous qui la troublez en permettant que dans sa demeure s’installent les usuriers et les mercantis. Mon école, c’est l’école de Dieu, la même école qui fut celle de tout Israël, par la bouche de l’Éternel qui parlait à Moïse. Vous ne me connaissez pas? Vous me connaîtrez. Vous ne savez pas d’où je viens? Vous le saurez.”
Et se tournant vers le peuple sans plus s’occuper des prêtres dominant l’entourage par sa taille, revêtu de son habit blanc, le manteau ouvert et flottant en arrière des épaules, les bras étendus comme un orateur au moment le plus pathétique de son discours, il dit:
“Écoutez, vous d’Israël! Dans le Deutéronome il est dit: "Tu établiras des juges et des magistrats à toutes les portes… et ils jugeront le peuple avec justice, sans partialité à l’égard de personne. Tu n’auras pas d’égards particuliers pour quiconque. Tu n’accepteras pas de cadeaux, car les cadeaux aveuglent les sages et troublent les paroles des justes. Tu suivras avec justice le juste sentier pour vivre et posséder la terre que le Seigneur ton Dieu t’aura donnée".
Écoutez, vous d’Israël! Dans le Deutéronome il est dit: "Les prêtres et les lévites et tous ceux de la tribu de Lévi n’auront aucun partage ni hérédité avec le reste d’Israël, parce qu’ils doivent vivre avec le sacrifice du Seigneur et avec les offrandes que l’on fait à Lui; ils n’auront aucune part avec ce que leurs frères possèdent, parce que le Seigneur est leur héritage".
Écoutez, vous d’Israël! Dans le Deutéronome il est dit: "Tu ne prêteras à intérêt à ton frère, ni argent, ni grain, ni quelque autre chose. Tu pourras prêter à intérêt à l’étranger; au contraire, à ton frère tu prêteras sans intérêt ce dont il a besoin".
C’est cela qu’a dit le Seigneur.
Maintenant vous voyez que c’est sans justice à l’égard du pauvre que les juges siègent en Israël. Ce n’est pas en faveur du juste mais de celui qui est fort que l’on penche. Être pauvre, être peuple, cela veut dire subir l’oppression. Comment le peuple peut-il dire: "Celui qui nous juge est juste" s’il voit que seuls les puissants sont respectés et écoutés, tandis que le pauvre ne trouve personne qui veuille l’entendre? Comment le peuple peut-il respecter le Seigneur s’il voit que ne le respectent pas ceux qui en ont plus que d’autres le devoir? Est-ce respecter le Seigneur que de violer son commandement? Et pourquoi, alors, en Israël ont-ils des propriétés et reçoivent-ils des cadeaux des publicains et des pécheurs, qui agissent ainsi pour avoir la bienveillance des prêtres, et ceux-ci l’acceptent pour avoir un coffret bien garni?
C’est Dieu qui est l’héritage de ses prêtres. Pour eux, Lui, le Père d’Israël est plus Père qu’aucun autre père ne l’a jamais été, et Il pourvoit à leur nourriture comme il est juste. Mais, pas plus qu’il ne soit juste. Il n’a promis aux serviteurs de son Sanctuaire ni richesses ni propriétés. Pendant l’éternité, ils auront le Ciel pour récompenser leur justice, comme l’ont Moïse et Élie, et Jacob et Abraham; mais sur cette terre ils ne doivent avoir qu’un vêtement de lin et un diadème d’or incorruptible: pureté et charité. Le corps doit être le serviteur de l’esprit qui est le serviteur du Dieu Vrai. Ce n’est pas le corps qui doit dominer l’esprit et s’opposer à Dieu.
On m’a demandé de quelle autorité Je fais cela. Et eux, de quelle autorité profanent-ils le commandement de Dieu et permettent-ils, à l’ombre des murs sacrés, l’usure au détriment des frères d’Israël venus pour obéir au commandement de Dieu? On m’a demandé de quelle école Je viens et J’ai répondu: "De l’école de Dieu". Oui, Israël. Je viens te ramener à cette école sainte et immuable.
Qui veut connaître la Lumière, la Vérité, la Vie, qui veut entendre la voix de Dieu parlant à son peuple, qu’il vienne à Moi. Vous avez suivi Moïse à travers les déserts, as, et ils sont morts en l’attendant. Ils l’ont prédite, les Prophètes, et ils sont morts avec cette espérance. Ils l’ont rêvée les justes, et ils sont morts réconfortés par ce rêve. Maintenant, elle s’est levée.
Venez. "Le Seigneur va juger son peuple et faire miséricorde à ceux qui le servent", comme Il l’a promis par la bouche de Moïse.”
Les gens qui font cercle autour de Jésus sont restés, bouche bée à l’écouter. Puis, ils commentent la parole du nouveau Rabbi et interrogent ses compagnons.
Jésus se dirige vers une autre cour séparée de celle-ci par un portique. Ses amis le suivent, et la vision prend fin.
Extrait de la Traduction de “L'Évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/