Quand il eut douze ans, ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume.
À la fin de la fête, comme ils s’en retournaient, le jeune Jésus resta à Jérusalem à l’insu de ses parents.
Pensant qu’il était dans le convoi des pèlerins, ils firent une journée de chemin avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances.
Ne le trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem, en continuant à le chercher.
C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions,
et tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses.
En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement, et sa mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! »
Il leur dit : « Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? »
Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait.
Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth, et il leur était soumis. Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements.
Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 1, Ch 67, p 251 - CD 1, piste 106
Le Temple, aux jours de fête. La foule entre et sort par les portes de l’enceinte, traverse les cours, les atriums et les portiques, disparaît dans tel et tel édifice situé sur les différents niveaux où est disséminée l’agglomération du Temple. Voici qu’entre aussi, en chantant des psaumes à voix basse, le groupe de la famille de Jésus. Tous les hommes d’abord, puis les femmes. D’autres personnes se sont jointes à eux, peut-être de Nazareth, peut-être des amis de Jérusalem. Je ne sais pas. Après avoir adoré le Très-Haut, de l’endroit - si je comprends bien où les hommes peuvent le faire - (les femmes se sont arrêtées un peu plus bas), Joseph se sépare accompagné du Fils, traverse les cours de nouveau en sens inverse. Il tourne à un endroit et entre dans une vaste pièce qui a l’aspect d’une synagogue. Je ne comprends pas bien. Y avait-il aussi des synagogues dans le Temple? Il parle avec un lévite, et celui-ci disparaît derrière un rideau à rayures pour revenir ensuite avec des prêtres âgés. Je crois que ce sont des prêtres. Certainement ce sont des maîtres pour la connaissance de la Loi et donc chargés d’examiner les fidèles. Joseph présente Jésus. Auparavant ils se sont inclinés profondément tous les deux devant une dizaine de docteurs qui ont dignement pris place sur des tabourets de bois peu élevés. “Voici” dit-il. “C’est mon Fils. Depuis trois lunes et douze jours il est arrivé à l’âge que la Loi indique pour la majorité. Mais je veux qu’il soit majeur selon les préceptes d’Israël. Je vous prie de considérer que par sa complexion il montre qu’il est sorti de l’enfance et qu’il n’est plus mineur. Je vous prie de l’examiner avec bienveillance et justice pour juger ce que moi, son père, j’affirme ici être vrai. Je l’ai préparé pour cette heure et pour la dignité de fils de la Loi qu’il doit recevoir. Il connaît les préceptes, les traditions, les décisions, les coutumes des parchemins et des phylactères. Il sait réciter les prières et les bénédictions quotidiennes. Il peut donc, connaissant la Loi elle-même et ses trois branches de l’Halascia, Midrasc et Agada, se conduire en homme. Pour ce motif, je désire être libéré de la responsabilité de ses actions et de ses péchés. À partir de maintenant, qu’il soit assujetti aux préceptes et prenne à son compte les peines pour les manquements à ceux-ci. Examinez-le.” “Nous allons le faire. Avance, enfant. Ton nom?” “Jésus de Joseph de Nazareth.” “Nazaréen… Tu sais donc lire?” “Oui, Rabbi, je sais lire les paroles écrites et celles qui sont renfermées dans les paroles elles-mêmes.” “Que veux-tu dire?” “Je veux dire que je comprends aussi le sens de l’allégorie ou du symbole qui se cache sous l’apparence, comme la perle qui ne se voit pas, mais qui se trouve dans la coquille grossière et fermée.” “Réponse qui n’est pas commune, et qui est très sage. On entend rarement cela sur les lèvres d’un adulte; et puis chez un enfant… et Nazaréen par-dessus le marché!” L’attention des dix s’est éveillée. Leurs yeux ne perdent pas un instant de vue le bel Enfant blond qui les regarde, sûr de Lui, sans effronterie, mais sans peur. “Tu fais honneur à ton maître qui, assurément, est très savant.” “La Sagesse de Dieu résidait dans son cœur juste.” “Mais, écoutez! Heureux es-tu, père d’un tel Fils!” Joseph qui est au fond de la salle sourit et s’incline. On donne à Jésus trois rouleaux différents en disant: “Lis celui qui a un ruban doré.” Jésus ouvre le rouleau et lit. C’est le Décalogue. Mais après les premiers mots, un juge Lui enlève le rouleau en disant: “Continue, par cœur.” Jésus parle avec tant d’assurance qu’on dirait qu’il lit. Chaque foi qu’il nomme le Seigneur, il s’incline profondément. “Qui t’a enseigné cela? Pourquoi le fais-tu?” “Parce que saint est ce Nom et on le prononce avec des marques intérieures et extérieures de respect. Devant le roi, qui ne l’est que pour peu de temps, les sujets s’inclinent et lui n’est que poussière. Devant le Roi des rois, le Très-Haut Seigneur d’Israël, présent, même s’il n’est visible que pour l’esprit, doit s’incliner toute créature qui dépend de Lui, d’une sujétion éternelle.” “Bravo! Homme, nous te conseillons de faire instruire ton Fils par Hillel ou Gamaliel. C’est un Nazaréen… mais ses réponses font espérer qu’il sera un nouveau grand docteur.” “Le Fils est majeur. Il fera comme il voudra. Pour moi, si sa volonté est honnête, je ne m’y opposerai pas.” “Enfant, écoute. Tu as dit: "Souviens-toi de sanctifier les fêtes. Mais, non seulement pour toi, mais pour ton fils et ta fille, ton serviteur et ta servante, mais jusque pour les bêtes de somme, il est dit de ne pas travailler le jour du sabbat". Et bien dis-moi: si une poule pond un œuf ou si une brebis a son agneau le jour du sabbat, sera-t-il permis d’utiliser le fruit de ses entrailles ou bien faudra-t-il le considérer comme une chose abominable?” “Je sais que beaucoup de rabbins - le dernier, Sciammai est toujours vivant - affirment que l’œuf pondu le jour du sabbat n’a pas respecté le précepte. Mais je pense que autre est l’homme, autre est l’animal ou qui accomplit un acte animal comme l’enfantement. Si j’oblige une bête de somme à travailler, je me charge de son péché parce que je m’emploie à la faire travailler sous la menace du fouet. Mais si une poule pond un œuf mûri dans son ovaire ou si une brebis met bas le jour du sabbat, parce que le moment est venu que son agneau voie le jour, non, cette action n’est pas un péché, ni en soi ni aux yeux de Dieu, ni l’œuf et l’agneau qui arrivent le jour du sabbat ne sont entachés d’un péché.” “Pourquoi donc, si tout travail accompli. durant le sabbat est un péché?” “Parce que la conception et la génération correspondent à la volonté de Dieu et sont réglées par des lois qu’Il a données à toute créature. Or la poule ne fait qu’obéir à cette loi qui prévoit qu’après un certain nombre d’heures de formation, l’œuf est complet et prêt pour la ponte. La brebis aussi ne fait qu’obéir à cette loi imposée par Celui qui a tout fait. Le Créateur a réglé que deux fois l’an, quand vient le sourire du printemps sur les prés fleuris, et quand les arbres perdent leurs feuilles, que le froid serre la poitrine de l’homme, les brebis obéissent à leur instinct pour donner ensuite dans l’autre période lait, viande et fromages nourrissants pour les mois les plus fatigants à cause des moissons ou les plus désolés à cause des gelées. Si donc une brebis donne le jour à un agneau quand l’heure est venue, son petit, on peut bien le regarder comme sacré, même pour l’autel parce qu’il est le fruit de l’obéissance au Créateur.” “Pour moi, j’arrête l’examen. Sa sagesse étonnante surpasse celle des adultes.” “Non. Il a dit aussi qu’il était capable de comprendre également les symboles. Écoutons-le.” “Qu’il dise d’abord un psaume, les bénédictions, les prières.” “Les préceptes aussi.” “Oui. Dis les midrasciot.” Jésus énonce imperturbablement une litanie de “ne pas faire ceci… ne pas faire cela…” Si nous devions subir encore toutes ces restrictions, frondeurs que nous sommes, je vous assure qu’il n’y aurait plus personne de sauvé… “Ça suffit. Ouvre le rouleau au ruban vert.” Jésus ouvre et se met à lire. “Plus loin, encore plus loin.” Jésus obéit. “Suffit. Lis et explique, s’il te semble qu’il y ait un symbole.” “Dans la Parole Sainte, c’est rarement qu’elle manque. Et c’est nous qui ne savons pas le découvrir et en faire l’application. Je lis: quatrième livre des Rois; chapitre XXII, verset 10: "Le scribe Shaphân, continuant de s’adresser au roi, dit: Le Souverain Prêtre Elcias m’a donné un livre Shaphân l’ayant lu en présence du roi, après avoir entendu les paroles de la Loi du Seigneur, déchira ses vêtements, puis il donna…".” “Passe les noms.” “"… cet ordre: ‘Allez consulter le Seigneur pour moi, pour le peuple, pour tout Juda, en ce qui concerne ce livre qu’on a découvert. En effet la grande colère de Dieu s’est allumée contre nous parce que nos pères n’ont pas écouté les paroles de ce livre de façon à en suivre les prescriptions’……” “C’est assez. Le fait s’est produit plusieurs siècles avant nous. Quel symbole trouves-tu dans un fait de chronique ancienne?” “Je trouve qu’il ne faut pas circonscrire dans un temps ce qui est éternel. Éternel, est Dieu et notre âme, éternels les rapports entre Dieu et l’âme. Ce qui avait provoqué alors les châtiments, c’est la même chose qui les provoque maintenant, et les effets de la faute sont les mêmes.” “Qu’est-ce à dire?” “Israël ne connaît plus la Sagesse qui vient de Dieu. C’est à Lui, non à de pauvres humains, qu’il faut demander la lumière et il n’y a pas de lumière sans justice et fidélité à Dieu. Alors, on pèche, et Dieu, dans sa colère, punit.” “Nous n’avons plus la science? Mais, que dis-tu, enfant? Et les six cent treize préceptes?” “Il y a des préceptes, mais ce ne sont que des mots. Nous les connaissons, mais nous ne les mettons pas en pratique. Donc nous ne les connaissons pas. Le symbole est celui-ci: tout homme, en tout temps, a besoin de consulter le Seigneur pour connaître sa volonté et y adhérer pour ne pas s’attirer sa colère.” “L’enfant est parfait. Même le piège de la question insidieuse n’a pas troublé sa réponse. Qu’on le conduise à la vraie synagogue.” Ils passent dans une pièce plus vaste et plus décorée. Ici, première chose, on Lui raccourcit les cheveux. Joseph en recueille les boucles. Puis on ceint son vêtement rouge avec une longue ceinture qui fait plusieurs fois le tour de la taille. On Lui attache des banderoles au front, au bras et à son manteau. On les fixe avec des sortes de broches. Puis on chante des psaumes et Joseph, dans une longue prière, loue le Seigneur et appelle sur le Fils toutes les bénédictions. La cérémonie est finie. Jésus sort avec Joseph. Ils retournent à l’endroit d’où ils étaient venus. Réunion des hommes de la famille. On achète et offre un agneau puis avec la victime égorgée, on rejoint les femmes. Marie baise son Jésus. On dirait qu’il y a des années qu’elle ne l’a vu. Elle le regarde, maintenant qu’il a l’habit, et les cheveux d’un homme. Elle le caresse… Ils sortent. C’est la fin.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/