"Lisez cette œuvre et faites-la lire"
Jésus (Chapitre 38, Volume 10 ) à propos de
l’Évangile tel qu’il m’a été révélé.

L'Évangile de la Messe Paul VI
et l’Évangile tel qu’il m’a été révélé de Maria Valtorta.
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Dimanche 23 février 2020, Septième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 5,38-48. 
Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : « Vous avez appris qu'il a été dit : œil pour œil, dent pour dent. Eh bien moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l'autre. Et si quelqu'un veut te faire un procès et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Et si quelqu'un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. Donne à qui te demande ; ne te détourne pas de celui qui veut t'emprunter. Vous avez appris qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Eh bien moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d'être vraiment les fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous ? Les publicains eux-mêmes n'en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d'extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n'en font-ils pas autant ? Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris 
Correspondance dans "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 3, Ch 171, p 101
  • Ancienne traduction :  Tome 3, Ch 31, p 164        (CD 3, 1er cd, piste 54)
[...] Autrefois on disait: "Tu aimeras ton ami et tu détesteras ton ennemi". Non. Non pas ainsi. C'était bon pour les temps où l'homme n'avait pas le réconfort du sourire de Dieu. Mais maintenant viennent des temps nouveaux, des temps où Dieu aime tant l'homme qu'Il lui envoie son Verbe pour le racheter. Maintenant le Verbe parle. Et c'est déjà la Grâce qui se répand. Puis le Verbe consommera le sacrifice de paix et de rédemption et la Grâce non seulement sera répandue mais sera donnée à tout esprit qui croit au Christ. C'est pour cela qu'il faut élever l'amour du prochain à la perfection qui ne distingue pas l'ami de l'ennemi. On vous calomnie? Aimez et pardonnez. On vous frappe? Aimez et présentez l'autre joue à qui vous gifle, en pensant qu'il vaut mieux que la colère s'attaque à vous qui savez la supporter plutôt qu'à un autre qui se vengerait de l'affront. On vous a volés? Ne pensez pas: "Mon prochain est un être cupide", mais pensez charitablement: "Mon pauvre frère est dans le besoin" et donnez-lui aussi la tunique s'il vous a déjà enlevé le manteau. Vous le mettrez dans l'impossibilité de faire un double vol car il n'aura plus besoin de voler la tunique d'un autre. Vous dites: "Ce pourrait être vice et non besoin". Eh bien, donnez-le quand même. Dieu vous en récompensera et l'injuste expiera. Mais, souvent, et cela rappelle ce que j'ai dit hier de la douceur, de se voir ainsi traité, le pécheur renoncera sincèrement à son vice et se rachètera en réparant le vol par la restitution. Soyez généreux envers ceux qui, plus honnêtes, vous demandent, au lieu de vous voler, ce dont ils ont besoin. Si les riches étaient réellement pauvres en esprit comme je vous l'ai enseigné hier, il n'y aurait plus ces pénibles inégalités sociales causes de tant de malheurs humains et surhumains. Pensez toujours: "Mais, si moi j'avais été dans le besoin, quel effet m'aurait produit le refus d'une aide?" et d'après la réponse, agissez. Faites aux autres ce que vous voudriez qu'on vous fasse et ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qu'il vous soit fait. L'ancienne parole: "Oeil pour œil, dent pour dent" n'est pas dans les dix commandements mais on l'a ajoutée parce que l'homme privé de la Grâce est tellement féroce qu'il ne peut comprendre que la vengeance. Elle est annulée, bien sûr qu'elle est annulée, par la nouvelle parole: "Aime celui qui te hait, prie pour celui qui te persécute, justifie celui qui te calomnie, bénis celui qui te maudit, fais du bien à celui qui te fait du tort, sois pacifique avec le querelleur, condescendant avec celui qui t'importune, volontiers secourable pour celui qui te sollicite. Ne sois pas usurier, ne critique pas, ne juge pas". Vous ne connaissez pas les raisons des actions des hommes. En toutes sortes d'aides, soyez généreux, soyez miséricordieux. Plus vous donnerez et plus l'on vous donnera, et Dieu versera dans le sein de l'homme généreux une mesure pleine et bien tassée. Dieu vous donnera non seulement pour ce que vous avez donné, mais davantage et davantage encore. Cherchez à aimer et à vous faire aimer. Les procès coûtent plus qu'un arrangement à l'amiable et la bonne grâce est comme du miel dont la saveur reste longtemps sur la langue. Aimez, aimez! Aimez amis et ennemis pour être semblables à votre Père qui fait pleuvoir sur les bons et les méchants et fait luire son soleil sur les justes et les injustes, se réservant de donner un soleil et des rosées éternels, et le feu et la grêle infernaux quand on aura trié les bons comme des épis choisis, dans les gerbes de la récolte. Il ne suffit pas d'aimer ceux qui vous aiment et de qui vous espérez un retour. Il n'y a pas de mérite à cela: c'est une joie et même les hommes naturellement honnêtes savent le faire. Même les publicains le font et aussi les gentils. Mais vous, aimez à la ressemblance de Dieu et aimez par respect pour Dieu qui est le Créateur même de ceux qui sont pour vous des ennemis ou des gens peu aimables. Je veux en vous la perfection de l'amour, et pour cela je vous dis; "Soyez parfaits comme est parfait votre Père qui est dans les Cieux". Si grand est le commandement d'amour pour le prochain, le perfectionnement du commandement d'amour pour le prochain, que je ne vous dis plus comme il était dit: "Ne tuez pas" car celui qui tue sera condamné par les hommes. Mais je vous dit: "Ne vous fâchez pas" parce que vous êtes soumis à un jugement plus élevé et qui tient compte même des actions immatérielles. Celui qui aura insulté son frère sera condamné par le Sanhédrin. Mais celui qui l'aura traité de fou et aura ainsi fait du tort sera condamné par Dieu. Il est inutile de faire des offrandes à l'autel si auparavant, du fond du cœur, on n'a pas sacrifié ses propres rancœurs pour l'amour de Dieu et si on n'a pas accompli le rite très saint de savoir pardonner. Par conséquent, quand tu es sur le point de faire une offrande à Dieu, si tu te souviens d'avoir mal agi envers ton frère ou d'avoir en toi de la rancœur pour une de ses fautes, laisse ton offrande devant l'autel, immole d'abord ton amour propre en te réconciliant avec ton frère et viens ensuite à l'autel et saint sera alors, seulement alors, ton sacrifice. Le bon accord est toujours la meilleure des affaires. Précaire est le jugement de l'homme et celui qui le brave obstinément pourrait bien perdre sa cause et devoir payer à son adversaire tout ce qu'il possède ou languir en prison. En toutes choses, élevez votre regard vers Dieu. Demandez-vous: "Ai-je le droit de faire aux autres ce que Dieu ne me fait pas?" Car Dieu n'est pas inexorable et obstiné comme vous. Malheur à vous s'Il l'était! Personne ne se sauverait. Que cette réflexion vous amène à des sentiments doux, humbles, pleins de pitié. Et alors, ici-bas et ensuite, vous aurez de la part de Dieu la récompense. Ici, devant Moi, il y a un homme qui me hait et qui n'ose me dire: "Guéris-moi" parce qu'il sait que je connais ses pensées. Mais Moi, je dis: "Qu'il te soit fait comme tu le désires. Et comme les écailles tombent de tes yeux, qu'ainsi te tombent du cœur la rancœur et les ténèbres". Partez tous avec ma paix. Demain je vous parlerai encore.” Les gens s'éloignent lentement attendant peut-être l'annonce d'un miracle qui ne se produit pas. Même les apôtres et les disciples les plus anciens, restés sur la montagne, demandent: “Mais qui était-ce? Il n'est peut-être pas guéri?” et ils insistent auprès du Maître resté debout, les bras croisés, et qui regarde les gens descendre. Mais Jésus, tout d'abord ne répond pas, puis il dit: “Les yeux sont guéris. L'âme non. Elle ne peut pas car elle est chargée de haine.” “Mais, qui est-ce? Ce romain, peut-être?” “Non. Un pauvre homme.” “Mais pourquoi l'as-tu guéri, alors?” demande Pierre. “Devrais-je foudroyer tous ceux qui lui ressemblent?” “Seigneur... je sais que tu ne veux pas que je dise: "oui", par conséquent je ne le dis pas... mais je le pense... et cela revient au même ... ” “C'est la même chose, Simon de Jonas, mais tu sais qu'alors... Oh! que de cœurs couverts des écailles de la haine autour de Moi! Viens. Allons justement sur la cime regarder de là-haut notre belle mer de Galilée. Moi et toi, seuls.”
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 16 février 2020, Sixième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 5,17-37. 
Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : « Ne pensez pas que je suis venu abolir la Loi ou les Prophètes :je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas une lettre, pas un seul petit trait ne disparaîtra de la Loi jusqu'à ce que tout se réalise. Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le Royaume des cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera sera déclaré grand dans le Royaume des cieux. Je vous le dis en effet : Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez pas dans le Royaume des cieux. Vous avez appris qu'il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre, et si quelqu'un commet un meurtre, il en répondra au tribunal. Eh bien moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère en répondra au tribunal. Si quelqu'un insulte son frère, il en répondra au grand conseil. Si quelqu'un maudit son frère, il sera passible de la géhenne de feu. Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande sur l'autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande là, devant l'autel, va d'abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. Accorde-toi vite avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et qu'on ne te jette en prison. Amen, je te le dis : tu n'en sortiras pas avant d'avoir payé jusqu'au dernier sou. Vous avez appris qu'il a été dit : Tu ne commettras pas d'adultère. Eh bien moi, je vous dis : Tout homme qui regarde une femme et la désire a déjà commis l'adultère avec elle dans son cœur. Si ton œil droit entraîne ta chute, arrache-le et jette-le loin de toi : car c'est ton intérêt de perdre un de tes membres, et que ton corps tout entier ne soit pas jeté dans la géhenne. Et si ta main droite entraîne ta chute, coupe-la et jette-la loin de toi : car c'est ton intérêt de perdre un de tes membres, et que ton corps tout entier ne s'en aille pas dans la géhenne. Il a été dit encore : Si quelqu'un renvoie sa femme, qu'il lui donne un acte de répudiation. Eh bien moi, je vous dis : Tout homme qui renvoie sa femme, sauf en cas d'union illégitime, la pousse à l'adultère ; et si quelqu'un épouse une femme renvoyée, il est adultère. Vous avez encore appris qu'il a été dit aux anciens : Tu ne feras pas de faux serments, mais tu t'acquitteras de tes serments envers le Seigneur. Eh bien moi, je vous dis de ne faire aucun serment, ni par le ciel, car c'est le trône de Dieu, ni par la terre, car elle est son marchepied, ni par Jérusalem, car elle est la Cité du grand Roi. Et tu ne jureras pas non plus sur ta tête, parce que tu ne peux pas rendre un seul de tes cheveux blanc ou noir. Quand vous dites 'oui', que ce soit un 'oui', quand vous dites 'non', que ce soit un 'non'. Tout ce qui est en plus vient du Mauvais.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris 
Correspondance dans "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 3, Ch 171, p 97
  • Ancienne traduction :  Tome 3, Ch 31, p 161        (CD 3, piste 54)
Le lieu et l'heure sont toujours les mêmes. Il y a encore plus d'affluence. Dans un coin, près d'un sentier, comme s'il voulait entendre sans provoquer l'hostilité de la foule, il y a un romain. Je le reconnais parce qu'il a un vêtement court et un manteau différent. Etienne et Hermas sont encore là. Jésus regagne lentement sa place et se remet à parler. “Avec ce que je vous ai dit hier, vous ne devez pas penser que je suis venu pour abolir la Loi. Non. Seulement, puisque je suis l'Homme et que je comprends les faiblesses de l'homme, j'ai voulu vous encourager à la suivre en dirigeant votre regard spirituel non pas vers l'abîme noir mais vers l'Abîme lumineux. Car si la peur du châtiment peut retenir trois fois sur dix, la certitude de la récompense vous donne de l'élan sept fois sur dix. La confiance est donc plus efficace que la peur. Et je veux que vous la possédiez pleine, assurée, pour pouvoir réaliser non pas sept parts de bien sur dix, mais dix parts sur dix et conquérir cette très sainte récompense du Ciel. Je ne change pas un iota de la Loi. Et qui l'a donnée au milieu des foudres du Sinaï? Le Très-Haut. Qui est le Très-Haut? Le Dieu Un et Trin. D'où l'a-t-Il tirée? De sa Pensée. Comment l'a-t-Il donnée? Par sa Parole. Pourquoi l'a-t-Il donnée? À cause de son Amour. Vous voyez donc que la Trinité était présente. Et le Verbe, obéissant comme toujours à la Pensée et à l'Amour, a parlé au nom de la Pensée et au nom de l'Amour. Pourrais-je me démentir Moi-même? Non, je ne le pourrais pas. Mais je puis, parce que je puis tout, compléter la Loi, la faire divinement complète, non pas telle que l'on faite les hommes qui au cours des siècles l'ont faite, non pas complète mais seulement indéchiffrable, inexécutable, en y superposant lois et règlements, règlements et lois, tirés de leur pensée en accord avec leurs intérêts de manière à lapider et étouffer, à enterrer et rendre stérile la Loi très sainte donnée paf Dieu. Est-ce qu'une plante peut survivre si on la submerge continuellement sous des avalanches, des décombres, des inondations? Non. La plante meurt. La Loi est morte dans beaucoup de cœurs, étouffée sous l'avalanche de trop de superstructures. Je suis venu les enlever toutes et, la Loi une fois sortie du tombeau, une fois ressuscitée, voici que j'en fais non plus une loi mais une reine. Ce sont les reines qui promulguent les lois. Les lois sont l'œuvre des reines, mais elles ne sont pas plus que des reines. Moi, au contraire, je fais de. la Loi la reine: je la complète, je la couronne en mettant à son sommet le diadème des conseils évangéliques. D'abord, il y avait l'ordre. Maintenant, il y a plus que l'ordre. D'abord il y avait l'indispensable. Maintenant, il y a plus que l'indispensable. Maintenant, c'est la perfection. Celui qui dispose de la Loi comme je vous la donne, à l'instant est roi, car il a rejoint le "parfait", parce qu'il n'a pas été seulement obéissant, mais héroïque, c'est-à-dire saint. Car la sainteté est l'ensemble des vertus portées au sommet le plus haut que puisse atteindre la créature, des vertus aimées héroïquement et servies avec le détachement complet de tout ce qui est appétit ou réflexion humaine pour quelque chose que ce soit. Je pourrais dire que le saint est celui auquel l'amour et le désir s'opposent à toute vue qui n'est pas Dieu. N'étant pas distrait par des vues inférieures, il a les yeux du cœur fixés sur la Splendeur tout sainte qui est Dieu et dans laquelle il voit, car tout est en Dieu, les frères qui s'agitent et tendent leurs mains suppliantes, et sans détacher ses yeux de Dieu, le saint s'épanche sur ses frères suppliants. Contre la chair, contre les richesses, contre le confort, il dresse son idéal: servir. Le saint, un être pauvre? Un être amoindri? Non. Il est arrivé à posséder la vraie sagesse et la vraie richesse. Il possède donc tout. Et il ne sent pas la fatigue, car s'il est vrai qu'il ne cesse de produire, il est vrai aussi qu'il ne cesse de se nourrir. Car s'il est vrai qu'il comprend la douleur du monde, il est vrai aussi qu'il se nourrit de la joie du Ciel. De Dieu lui vient sa nourriture, en Dieu il a sa joie. C'est la créature qui a compris le sens de la vie. Comme vous voyez, je ne change ni ne mutile la Loi, comme je ne la corromps pas en lui superposant des théories humaines toujours en fermentation. Mais je la complète. Elle est ce qu'elle est, et telle elle restera jusqu'au dernier jour, sans qu'on en change un seul mot ou qu'on en supprime un commandement. Mais elle est couronnée de perfection. Pour avoir le salut, il suffit de l'accepter comme elle a été donnée. Pour s'unir immédiatement à Dieu, il faut la vivre comme je conseille de le faire. Mais puisque les héros sont l'exception, je vais parler pour les âmes ordinaires, pour la masse des âmes, pour qu'on ne dise pas que pour vouloir la perfection je laisse inconnu ce qui est nécessaire. Cependant, de ce que je vous dis, retenez bien ceci: celui qui se permet de violer un des plus petits de ces commandements sera considéré comme un des plus petits dans le Royaume des Cieux. Et celui qui en amènera d'autres à les violer sera considéré comme très petit pour lui et pour celui qu'il a amené à les violer. Celui, au contraire, qui par sa vie et ses œuvres plus encore que par ses paroles, aura persuadé les autres d'obéir, celui-là sera grand dans le Royaume des Cieux et sa grandeur s'accroîtra pour chacun de ceux qu'il aura porté à obéir et à se sanctifier de cette façon. Je sais que ce que je vais dire sera désagréable pour un grand nombre. Mais je ne puis mentir même si la vérité que je vais dire me crée des ennemis. En vérité je vous dis que, si votre justice ne se recrée pas en se détachant complètement de cette pauvre chose qu'on a injustement dénommée justice, celle des scribes et des pharisiens, que si vous n'êtes pas beaucoup plus, et vraiment, justes que les pharisiens et les scribes qui croient l'être en accumulant les formules mais sans changer profondément leurs esprits, vous n'entrerez pas dans le Royaume des Cieux. Gardez-vous des faux prophètes et de ceux qui enseignent l'erreur. Ils viennent à vous comme des agneaux et ce sont des loups rapaces. Ils viennent à vous sous des dehors de sainteté et ils se moquent de Dieu. Ils disent aimer la vérité et se nourrissent de mensonges. Étudiez-les avant de les suivre. L'homme a la langue pour parler, les yeux pour voir et les mains pour faire des gestes. Mais il y a une autre chose qui témoigne avec plus de vérité de ce qu'il est réellement: ses actes. Et que voulez-vous que soient deux mains jointes pour la prière si ensuite l'homme est voleur et adultère? Et que sont deux yeux qui voulant faire les inspirés chavirent de tous côtés, si ensuite, finie l'heure de la comédie, ils se plaisent à regarder avidement la femme ou l'ennemi dans un désir de luxure ou d'homicide? Et que voulez-vous que soit la langue qui sait siffler la chanson mensongère de la louange et séduire par ses paroles mielleuses alors qu'ensuite par derrière elle vous calomnie et est capable de se parjurer pour vous faire passer pour des gens méprisables? Qu'est la langue qui fait de longues oraisons hypocrites et s'en va tuer aussitôt la réputation du prochain ou séduire sa bonne foi? Elle est répugnante! Répugnants sont les yeux et les mains qui mentent. Mais les actes de l'homme, les vrais actes, c'est-à-dire sa façon de se comporter en famille, dans le commerce, envers le prochain et les serviteurs, voilà ce qui témoigne: "Celui-ci est un serviteur du Seigneur". Car les actions saintes sont le fruit d'une religion vraie. Un bon arbre ne donne pas de mauvais fruits et un arbre mauvais ne donne pas de bons fruits. Ces broussailles piquantes pourront-elles donner des raisins savoureux? Et ces chardons encore plus piquants pourront-ils faire mûrir des figues délicieuses? Non, en vérité vous ne cueillerez sur les premières que quelques mûres peu agréables et ce sont des fruits immangeables que donneront ces fleurs épineuses tout en étant des fleurs. L'homme qui n'est pas juste pourra inspirer le respect par son aspect, mais par cela uniquement. Même ce chardon plumeux semble une touffe de fils d'argent très fins que la rosée a orné de diamants. Mais si par inadvertance vous le touchez, vous voyez que cette touffe n'est qu'une masse de piquants qui vous font souffrir, nuisibles aux brebis. Aussi les bergers les arrachent de leurs pâturages et les jettent au feu allumé pendant la nuit pour que les graines n'échappent pas à la destruction. Juste mesure de prévoyance. Moi, je ne vous dis pas: "Tuez les faux prophètes et les fidèles hypocrites". Au contraire je vous dis: "Laissez-en la charge à Dieu". Mais je vous dis: "Faites attention, écartez-vous-en pour ne pas être empoisonnés par leurs sucs". Comment Dieu doit être aimé, je l'ai dit hier. J'insiste sur la façon dont on doit aimer le prochain. Autrefois on disait: "Tu aimeras ton ami et tu détesteras ton ennemi". Non. Non pas ainsi. C'était bon pour les temps où l'homme n'avait pas le réconfort du sourire de Dieu. Mais maintenant viennent des temps nouveaux, des temps où Dieu aime tant l'homme qu'Il lui envoie son Verbe pour le racheter. Maintenant le Verbe parle. Et c'est déjà la Grâce qui se répand. Puis le Verbe consommera le sacrifice de paix et de rédemption et la Grâce non seulement sera répandue mais sera donnée à tout esprit qui croit au Christ. C'est pour cela qu'il faut élever l'amour du prochain à la perfection qui ne distingue pas l'ami de l'ennemi. On vous calomnie? Aimez et pardonnez. On vous frappe? Aimez et présentez l'autre joue à qui vous gifle, en pensant qu'il vaut mieux que la colère s'attaque à vous qui savez la supporter plutôt qu'à un autre qui se vengerait de l'affront. On vous a volés? Ne pensez pas: "Mon prochain est un être cupide", mais pensez charitablement: "Mon pauvre frère est dans le besoin" et donnez-lui aussi la tunique s'il vous a déjà enlevé le manteau. Vous le mettrez dans l'impossibilité de faire un double vol car il n'aura plus besoin de voler la tunique d'un autre. Vous dites: "Ce pourrait être vice et non besoin". Eh bien, donnez-le quand même. Dieu vous en récompensera et l'injuste expiera. Mais, souvent, et cela rappelle ce que j'ai dit hier de la douceur, de se voir ainsi traité, le pécheur renoncera sincèrement à son vice et se rachètera en réparant le vol par la restitution. Soyez généreux envers ceux qui, plus honnêtes, vous demandent, au lieu de vous voler, ce dont ils ont besoin. Si les riches étaient réellement pauvres en esprit comme je vous l'ai enseigné hier, il n'y aurait plus ces pénibles inégalités sociales causes de tant de malheurs humains et surhumains. Pensez toujours: "Mais, si moi j'avais été dans le besoin, quel effet m'aurait produit le refus d'une aide?" et d'après la réponse, agissez. Faites aux autres ce que vous voudriez qu'on vous fasse et ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qu'il vous soit fait. L'ancienne parole: "Oeil pour œil, dent pour dent" n'est pas dans les dix commandements mais on l'a ajoutée parce que l'homme privé de la Grâce est tellement féroce qu'il ne peut comprendre que la vengeance. Elle est annulée, bien sûr qu'elle est annulée, par la nouvelle parole: "Aime celui qui te hait, prie pour celui qui te persécute, justifie celui qui te calomnie, bénis celui qui te maudit, fais du bien à celui qui te fait du tort, sois pacifique avec le querelleur, condescendant avec celui qui t'importune, volontiers secourable pour celui qui te sollicite. Ne sois pas usurier, ne critique pas, ne juge pas". Vous ne connaissez pas les raisons des actions des hommes. En toutes sortes d'aides, soyez généreux, soyez miséricordieux. Plus vous donnerez et plus l'on vous donnera, et Dieu versera dans le sein de l'homme généreux une mesure pleine et bien tassée. Dieu vous donnera non seulement pour ce que vous avez donné, mais davantage et davantage encore. Cherchez à aimer et à vous faire aimer. Les procès coûtent plus qu'un arrangement à l'amiable et la bonne grâce est comme du miel dont la saveur reste longtemps sur la langue. Aimez, aimez! Aimez amis et ennemis pour être semblables à votre Père qui fait pleuvoir sur les bons et les méchants et fait luire son soleil sur les justes et les injustes, se réservant de donner un soleil et des rosées éternels, et le feu et la grêle infernaux quand on aura trié les bons comme des épis choisis, dans les gerbes de la récolte. Il ne suffit pas d'aimer ceux qui vous aiment et de qui vous espérez un retour. Il n'y a pas de mérite à cela: c'est une joie et même les hommes naturellement honnêtes savent le faire. Même les publicains le font et aussi les gentils. Mais vous, aimez à la ressemblance de Dieu et aimez par respect pour Dieu qui est le Créateur même de ceux qui sont pour vous des ennemis ou des gens peu aimables. Je veux en vous la perfection de l'amour, et pour cela je vous dis; "Soyez parfaits comme est parfait votre Père qui est dans les Cieux". Si grand est le commandement d'amour pour le prochain, le perfectionnement du commandement d'amour pour le prochain, que je ne vous dis plus comme il était dit: "Ne tuez pas" car celui qui tue sera condamné par les hommes. Mais je vous dit: "Ne vous fâchez pas" parce que vous êtes soumis à un jugement plus élevé et qui tient compte même des actions immatérielles. Celui qui aura insulté son frère sera condamné par le Sanhédrin. Mais celui qui l'aura traité de fou et aura ainsi fait du tort sera condamné par Dieu. Il est inutile de faire des offrandes à l'autel si auparavant, du fond du cœur, on n'a pas sacrifié ses propres rancœurs pour l'amour de Dieu et si on n'a pas accompli le rite très saint de savoir pardonner. Par conséquent, quand tu es sur le point de faire une offrande à Dieu, si tu te souviens d'avoir mal agi envers ton frère ou d'avoir en toi de la rancœur pour une de ses fautes, laisse ton offrande devant l'autel, immole d'abord ton amour propre en te réconciliant avec ton frère et viens ensuite à l'autel et saint sera alors, seulement alors, ton sacrifice. Le bon accord est toujours la meilleure des affaires. Précaire est le jugement de l'homme et celui qui le brave obstinément pourrait bien perdre sa cause et devoir payer à son adversaire tout ce qu'il possède ou languir en prison. En toutes choses, élevez votre regard vers Dieu. Demandez-vous: "Ai-je le droit de faire aux autres ce que Dieu ne me fait pas?" Car Dieu n'est pas inexorable et obstiné comme vous. Malheur à vous s'Il l'était! Personne ne se sauverait. Que cette réflexion vous amène à des sentiments doux, humbles, pleins de pitié. Et alors, ici-bas et ensuite, vous aurez de la part de Dieu la récompense. Ici, devant Moi, il y a un homme qui me hait et qui n'ose me dire: "Guéris-moi" parce qu'il sait que je connais ses pensées. Mais Moi, je dis: "Qu'il te soit fait comme tu le désires. Et comme les écailles tombent de tes yeux, qu'ainsi te tombent du cœur la rancœur et les ténèbres". Partez tous avec ma paix. Demain je vous parlerai encore.” Les gens s'éloignent lentement attendant peut-être l'annonce d'un miracle qui ne se produit pas. Même les apôtres et les disciples les plus anciens, restés sur la montagne, demandent: “Mais qui était-ce? Il n'est peut-être pas guéri?” et ils insistent auprès du Maître resté debout, les bras croisés, et qui regarde les gens descendre. Mais Jésus, tout d'abord ne répond pas, puis il dit: “Les yeux sont guéris. L'âme non. Elle ne peut pas car elle est chargée de haine.” “Mais, qui est-ce? Ce romain, peut-être?” “Non. Un pauvre homme.” “Mais pourquoi l'as-tu guéri, alors?” demande Pierre. “Devrais-je foudroyer tous ceux qui lui ressemblent?” “Seigneur... je sais que tu ne veux pas que je dise: "oui", par conséquent je ne le dis pas... mais je le pense... et cela revient au même ... ” “C'est la même chose, Simon de Jonas, mais tu sais qu'alors... Oh! que de cœurs couverts des écailles de la haine autour de Moi! Viens. Allons justement sur la cime regarder de là-haut notre belle mer de Galilée. Moi et toi, seuls.”
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 9 février 2020, Cinquième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 5,13-16. 
Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : « Vous êtes le sel de la terre. Si le sel se dénature, comment redeviendra-t-il du sel ? Il n'est plus bon à rien : on le jette dehors et les gens le piétinent. Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Et l'on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors en voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris 
Correspondance dans "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 2, Ch 98, p 141
  • Ancienne traduction :  Tome 2, Ch 63, p 347        (CD 2 (2ème cd), piste 14)
Jésus est avec tous les siens. Désormais ils sont à eux seuls treize et Lui est en plus. Ils sont sept par barque sur le lac de Galilée. Jésus est dans la barque de Pierre, la première, avec Pierre, André, Simon, Joseph et les deux cousins. Dans l’autre se trouvent les deux fils de Zébédée avec les autres: à savoir l’Iscariote, Philippe, Thomas, Nathanaël et Mathieu. Les barques marchent rapidement à la voile, poussées par un vent frais de borée, qui forme sur l’eau une multitude de rides légères, à peine marquées par des lignes d’écume qui dessinent une sorte de tulle sur l’azur de turquoise du beau lac tranquille. Elles avancent, laissant derrière elles, deux sillages qui se rejoignent fondant leurs joyeuses écumes en une seule trace riante à la surface de l’eau. Elles marchent, en effet de conserve, celle de Pierre précédant à peine de deux mètres. De barque à barque, rapprochées de quelques mètres l’une de l’autre, on échange des conversations et des réflexions. J’en déduis que les Galiléens montrent et expliquent aux Juifs les détails du lac, leurs commerces, leurs personnalités, les distances entre les points de départ et d’arrivée, c’est à dire, Capharnaüm et Tibériade. Les barques ne servent pas pour la pêche, mais pour le transport des personnes. Jésus est assis à la proue. Il jouit visiblement de la beauté qui l’entoure, du silence, de tout cet azur pur du ciel et des eaux, encadré de vertes rives où sont disséminés des villages tout blancs sur le fond de verdure. Il s’abstrait des conversations des disciples, car il est tout à l’avant sur la proue, presque allongé sur un tas de voiles, le visage souvent incliné sur ce miroir de saphir qu’est le lac, comme s’il en étudiait le fond et s’intéressait à tout ce qui vit dans ses eaux très limpides. Mais, qui sait à quoi il pense… Pierre l’interroge par deux fois pour savoir si le soleil le dérange. Le soleil, tout à fait levé à l’orient, atteint en plein la barque par son rayonnement pas encore brûlant, mais déjà chaud. Une seconde fois il Lui demande s’il veut aussi du pain et du fromage comme les autres. Mais Jésus ne veut rien, ni toile ni pain. Et Pierre le laisse en paix. Un groupe de petites barques que l’on emploie pour se promener sur le lac, des sortes de chaloupes, mais ornées de riches baldaquins pourpre et d’agréables coussins, coupe la route aux barques des pêcheurs. Bruits, éclats de rire, parfums passent avec elles. Elles sont pleines de belles femmes et de joyeux Romains et Palestiniens, mais plutôt Romains, ou du moins pas Palestiniens, car il doit y avoir quelque Grec. Je le déduis des paroles d’un jeune homme maigre, élancé, brun comme une olive presque mûre, tout pomponné. Il porte un court vêtement rouge, bordé en bas par une lourde grecque et serré à la taille par une ceinture qui est un chef d’œuvre d’orfèvrerie. Il dit: “L’Hellade est belle, mais mon olympique patrie n’a tout de même pas cet azur et ces fleurs. Et vraiment on ne s’étonne pas que les déesses l’aient abandonnée pour venir ici. Effeuillons sur les déesses, non plus grecques mais juives, les fleurs, les roses et nos hommages…”Et il jette sur les femmes de sa barque des pétales de roses splendides et il en jette d’autres sur la barque voisine. Un romain répond: “Effeuille, effeuille, Grec! Mais Vénus est avec moi. Moi je n’effeuille pas: je cueille les roses sur cette belle bouche. C’est plus doux!” Et il se penche pour baiser, sur sa bouche souriante, Marie de Magdala à moitié allongée sur les coussins, avec sa tête blonde sur le sein du Romain. Maintenant les barquettes s’en vont directement contre les lourdes barques, et soit à cause de la maladresse des rameurs, soit à cause du vent, il s’en faut de peu qu’elles ne se heurtent. “Faites attention si vous tenez à la vie” crie Pierre furieux pendant qu’il vire, donnant un coup de barre, pour éviter le choc. Insultes des hommes et cris d’épouvante des femmes circulent d’une barque à l’autre. Les Romains insultent les Galiléens en disant: “Écartez-vous, chiens d’Hébreux que vous êtes.” Pierre et les autres Galiléens ne laissent pas tomber l’insulte et Pierre spécialement, rouge comme la crête d’un coq, debout sur le bord de la barque qui tangue fortement, les mains aux hanches, répond coup pour coup, n’épargnant ni Romains, ni Grecs, ni Juifs, ni Juives. Au contraire il adresse toute une collection d’appellations honorifiques que je ne transcris pas. La prise de bec dure tant que l’enchevêtrement des. quilles et des rames n’est pas débrouillé, puis chacun va son chemin. Jésus n’a jamais changé de position. Il est resté assis, absent, sans regards ni paroles pour les barques et leurs occupants. Appuyé sur le coude, il a continué de regarder la rive lointaine comme si rien n’arrivait. Il Lui arrive une fleur qu’on a jetée. Je ne sais d’où elle vient, certainement d’une des femmes, car j’entends son éclat de rire qui accompagne le geste. Mais Lui… rien. La fleur le frappe presque au visage et tombe sur les planches, allant terminer sa course aux pieds du bouillant Pierre. Quand les barquettes sont sur le point de s’éloigner, je vois que la Madeleine s’est dressée debout et suit la direction que lui indique une compagne de vice, braquant ses yeux splendides sur le visage tranquille et lointain de Jésus. Comme il est loin du monde, ce visage!… “Dis, Simon!” interpelle l’Iscariote. “Toi qui es Juif comme moi, dis-moi. Mais cette belle blonde, sur le sein du Romain, celle-là qui s’est levée tout à l’heure, n’est-ce pas la sœur de Lazare de Béthanie?” “Moi, je ne sais rien” répond sèchement Simon le Cananéen. “Il y a peu de temps que je suis revenu parmi les vivants, et, cette femme est jeune…” “Tu ne voudrais pas me dire que tu ne connais pas Lazare de Béthanie, j’espère! Je sais bien que tu es son ami et aussi que tu as été chez lui avec le Maître.” “Et s’il en était ainsi?” “Étant donné qu’il en est ainsi, tu dois connaître aussi la pécheresse qui est sœur de Lazare. Même les tombeaux la connaissent! Il y a dix ans qu’elle fait parler d’elle. À peine pubère elle s’est montrée légère. Mais, depuis quatre ans! Tu ne peux ignorer le scandale, même si tu étais dans "la vallée des morts". Toute Jérusalem en a parlé. Et Lazare s’est alors retiré a Béthanie… Il a bien fait, du reste. Personne n’aurait plus mis les pieds dans son splendide palais de Sion où elle allait et venait encore. J’entends dire: personne qui fut saint. À la campagne… on est au courant!… Et puis, désormais elle est partout, sauf à sa maison… Maintenant elle est sûrement à Magdala… Elle aura trouvé quelque nouvel amour… Tu ne réponds pas? Peux-tu me démentir?” “Je ne démens pas. Je me tais.” “Alors, c’est elle? Toi-même tu l’as reconnue!” “Je l’ai vue toute jeune. Elle était pure, alors. Je la revois maintenant… Mais je la reconnais. Bien qu’impudique, sa physionomie rappelle celle de sa mère, une sainte.” “Et alors pourquoi as-tu presque nié qu’elle était la sœur de ton ami?” “Nos plaies et celles de ceux que nous aimons, on cherche à les cacher, surtout quand on est honnête.” Judas rit jaune. “Tu parles bien, Simon. Et tu es un homme honnête” observe Pierre. “Et tu l’avais reconnue? Tu vas certainement à Magdala pour vendre ton poisson, et qui sait combien de fois, tu l’as vue!…” “Garçon, sache que lorsqu’on est fatigué par un honnête travail, les femmes n’attirent plus. On aime seulement le lit honnête de son épouse.” “Eh! mais ce qui est beau plaît à tout le monde! Au moins n’y aurait-il que cela, on regarde.” “Pourquoi? Pour dire: "Ce n’est pas nourriture pour ta table"? Non, sais-tu. Le lac et le métier m’ont appris plusieurs choses, et en voilà une: que poisson d’eau douce et de fond n’est pas fait pour l’eau salée et les remous de surface.” “Tu veux dire?” “Je veux dire que chacun doit rester à sa place pour ne pas mourir de malemort.” “Elle te faisait mourir, la Madeleine?” “Non, j’ai la peau dure, Mais… tu me le dis: c’est toi qui te sens mal, peut-être?” “Moi, je ne l’ai pas même regardée!…” “Menteur! Je parie que tu t’es bien rongé au dedans pour ne pas te trouver sur cette première barque et en être plus proche… Tu m’aurais même supporté pour y être plus près… C’est si vrai ce que je dis, que c’est à cause d’elle que tu me fais l’honneur de me parler après tant de jours de silence.” “Moi? Mais si elle ne m’aurait pas même vu! Elle ne regardait continuellement que le Maître, elle!” “Ah! Ah! Ah! et tu dis que tu ne la regardais pas! Comment as-tu fait pour voir où elle regardait, si tu ne la regardais pas?” Tout le monde rit, sauf Judas, Jésus et le Zélote à la remarque de Pierre. Jésus met fin à la discussion qu’il a affecté de ne pas entendre, en demandant à Pierre: “C’est Tibériade?” “Oui, Maître. Maintenant je vais accoster.” “Attends, peux-tu te mettre dans ce golfe tranquille? Je voudrais parler, à vous seulement.” “Je mesure le fond et je vais te le dire.” Pierre enfonce une longue perche et va lentement vers la rive. “Oui, je peux, Maître. Puis-je approcher encore davantage?,” “Le plus que tu peux. Il y a de l’ombre et de la solitude. Cela me plaît.” Pierre va jusqu’aux abords de la rive. La terre n’est plus qu’à une quinzaine de mètres, au maximum. “Maintenant je toucherais le fond.” “Arrête, et vous, venez le plus près possible et écoutez.” Jésus quitte sa place et vient s’asseoir au centre de la barque sur une banquette qui va de bord à bord. Il a en face l’autre barque, et autour de Lui les disciples de sa barque. “Écoutez. Il vous paraît que je m’abstrais parfois de vos conversations et que suis donc un maître paresseux qui ne surveille pas ses propres élèves. Sachez que mon âme ne vous quitte pas un instant. Avez-vous jamais observé un médecin qui étudie un malade dont la maladie n’est pas déterminée et qui présente des symptômes qui s’opposent? Il le tient à vue œil, après l’avoir visité, qu’il dorme ou veille, le matin comme le soir, quand il se tait ou qu’il parle, car tout peut-être symptôme et indication pour déceler le mal caché et indiquer un traitement. Je fais de même avec vous. Vous m’êtes reliés par des fils invisibles, mais très sensibles qui me sont rattachés et me transmettent jusqu’aux plus légères vibrations de votre moi. Je vous laisse croire à votre liberté, pour que vous manifestiez toujours plus ce que vous êtes. C’est ce qui arrive quand un écolier ou un maniaque se croit perdu de vue par le surveillant. Vous êtes un groupe de personnes, mais vous formez un noyau, c’est à dire une seule chose. Car vous êtes un ensemble complexe qui naît à l’existence et qu’on étudie dans toutes ses caractéristiques, plus ou moins bonnes, pour le former, l’amalgamer, l’émousser, le développer dans ses tendances multiformes, et en faire un tout parfait. C’est pour cela que je vous étudie et que je fais sur vous des observations, même quand vous dormez. Qu’êtes-vous? Que devez-vous devenir? Vous êtes le sel de la terre. C’est cela que vous devez devenir: sel de la terre. Avec le sel, on préserve les viandes de la corruption et aussi beaucoup d’autres denrées. Mais le sel pourrait-il saler s’il n’était pas salé? C’est avec vous que je veux saler le monde, pour lui donner une saveur céleste. Mais comment pouvez-vous saler si vous me perdez vous, la saveur? Qu’est-ce qui vous fait perdre la saveur céleste? Ce qui est humain. L’eau de mer, de la vraie mer, n’est pas bonne à boire, tant elle est salée, n’est-ce pas? Et pourtant, si quelqu’un prend une coupe d’eau de mer et la verse dans une cruche d’eau douce, voici qu’on peut la boire, parce que l’eau de mer est tellement diluée qu’elle a perdu son mordant. L’humanité est comme l’eau douce qui se mélange à votre salinité céleste. Et encore, en supposant qu’il soit possible de dériver un ruisselet de la mer et de l’envoyer dans ce lac, pourriez-vous y retrouver ce filet d’eau de mer? Non. Il serait perdu dans une telle masse d’eau douce. Ainsi il en est de vous quand vous plongez votre mission, ou plutôt la noyez, dans tant d’humanité. Vous êtes des hommes. Oui. Je le sais. Mais, et Moi qui suis-je? Je suis Celui qui a en Lui toute force. Et que fais-je? Je vous communique cette force puisque je vous ai appelés. Mais à quoi sert de vous la communiquer si vous la dispersez sous des avalanches de sensations et de sentiments humains? Vous êtes, et devez être la lumière du monde. Je vous ai choisis: Moi, Lumière de Dieu pour continuer d’éclairer le monde quand je serai retourné au Père. Mais pouvez-vous donner la lumière si vous êtes des lanternes éteintes ou fumeuses? Non, la fumée incertaine d’un lumignon est pire que sa mort totale et avec votre fumée vous obscurcirez cette lueur de lumière que les cœurs peuvent encore avoir. Oh! malheureux ceux qui, cherchant Dieu, se tournent vers des apôtres qui au lieu de lumière ont de la fumée! Ils en recevront le scandale et la mort. Mais malédiction et châtiment subiront les apôtres indignes. Grande est votre destinée! Mais aussi: grande et redoutable est votre mission! Rappelez-vous que celui à qui on a plus donné, est tenu à donner davantage. Et à vous, c’est le maximum qui a été donné en fait d’instruction et de don. Vous êtes instruits par Moi, Verbe de Dieu, et vous recevez de Dieu le don d’être "les disciples", c’est à dire les continuateurs du Fils de Dieu. Je voudrais que vous ne cessiez de méditer le choix dont vous êtes l’objet et encore que vous examiniez et encore que vous pesiez… et vous vous rendiez compte si vous n’êtes capables que d’être fidèles, seulement fidèles. Je ne veux pas même dire si vous vous sentez pécheurs et endurcis, mais fidèles seulement, sans avoir l’énergie d’un apôtre, il faut alors vous retirer. Le monde, pour qui l’aime, est si vaste, si beau, suffisant, varié! Il offre à tous les fleurs et les fruits pour les jouissances des sens. Moi, je n’offre qu’une chose: la sainteté. Sur la terre, c’est la chose la plus étroite, la plus pauvre, la plus rude, la plus épineuse, la plus persécutée qui existe. Au Ciel son étroitesse se change en immensité, sa pauvreté en richesse, ses épines en un tapis de fleurs, sa rudesse en un sentier facile et agréable, sa persécution en paix et béatitude. Mais ici bas, c’est un effort héroïque que d’être saint. Moi, je ne vous offre que cela. Voulez-vous rester avec Moi? Ne vous sentez-vous pas le courage de le faire? Oh! ne vous regardez pas, étonnés et affligés! Vous m’entendrez encore de nombreuses fois poser cette question. Et quand vous l’entendrez, pensez que mon cœur pleure, parce qu’il est blessé de vous trouver sourds à mon appel. Examinez-vous, alors, et puis jugez honnêtement et sincèrement et décidez. Décidez pour n’être pas des réprouvés. Dites: "Maître, amis, je me rends compte que je ne suis pas fait pour suivre cette voie. Je vous donne le baiser d’adieu, et je vous dis: priez pour moi". Cela vaut mieux que de trahir. Cela vaut mieux… Que dites-vous? Trahir qui? Qui? Moi. Ma cause, c’est à dire la cause de Dieu, car Je suis un avec le Père, et vous, oui, vous vous trahiriez. Vous trahiriez votre âme en la donnant à Satan. Vous voulez rester juifs? Et Moi, je ne vous force pas à changer. Mais ne trahissez pas. Ne trahissez pas votre âme, le Christ et Dieu. Je vous jure que ni Moi, ni ceux qui me sont fidèles ne vous critiquerons, ne vous désignerons au mépris des foules fidèles. Il y a peu de temps, un de vos frères a dit une grande parole: "Nos plaies et celles de ceux que nous aimons nous cherchons à les tenir cachées". Et celui qui se séparerait serait comme une plaie, une gangrène survenue au sein de notre organisme apostolique. Il se détacherait à cause de sa gangrène inguérissable, laissant une cicatrice douloureuse que nous tiendrons cachée avec le plus grand soin. Non, ne pleurez pas, vous les meilleurs. Ne pleurez pas. Je n’ai pas pour vous de rancœur et je ne suis pas intransigeant pour vous voir si lents. Je viens de vous prendre et ne puis prétendre que vous soyez déjà parfaits. Je ne le prétendrai même pas après des années, après vous avoir dit cent et deux cent fois les mêmes choses inutilement. Au contraire, écoutez: après des années vous serez moins ardents qu’à cette heure où vous êtes néophytes. La vie est ainsi… l’humanité est ainsi… On perd l’élan après le premier bond. Mais (Jésus s’est brusquement levé) je vous jure que Moi je vaincrai. Purifiés, par une sélection naturelle, fortifiés par un breuvage surnaturel, vous, les meilleurs, vous deviendrez mes héros. Les héros du Christ. Les héros du Ciel. La puissance des Césars sera poussière en comparaison de la royauté de votre sacerdoce. Vous, pauvres pêcheurs de Galilée, vous, Juifs inconnus, vous, nombres dans la masse des hommes qui vous entourent, vous serez plus connus, acclamés, respectés que des Césars que tous les Césars que la terre a eus et aura. Vous serez connus, vous serez bénis dans un avenir très prochain et dans les siècles les plus reculés, jusqu’à la fin du monde. C’est pour cette sublime destinée que je vous ai choisis. Vous qui avez une honnête volonté et qui avez la capacité de la suivre, je vous donne les lignes essentielles de votre caractère d’apôtres. Être toujours vigilants et prêts. Que vos reins soient ceints, toujours ceints, et vos lampes allumées comme des gens qui doivent partir d’un moment à l’autre ou courir à la rencontre de quelqu’un qui arrive. En fait, vous êtes, vous serez jusqu’à ce que la mort vous arrête, d’inlassables pèlerins à la recherche de qui est errant; et jusqu’à ce que la mort ne vous arrête, vous devez tenir votre lampe haute et allumée pour indiquer la route aux égarés qui viennent vers le bercail du Christ. Fidèles, vous devez l’être au Maître, qui vous a préposés à ce service. Il sera récompensé ce serviteur que le maître trouvera toujours vigilant et que la mort surprend en état de grâce. Vous ne pouvez pas, vous ne devez pas dire: "Je suis jeune, j’ai le temps de faire ceci et cela et ensuite penser au Maître, à la mort, à mon âme". Les jeunes meurent comme les vieux, les forts comme les faibles. Et les vieux comme les jeunes, les forts comme les faibles, sont également exposés à l’assaut de la tentation. Sachez que l’âme peut mourir avant le corps et que vous pouvez porter, sans le savoir, en votre sein une âme en putréfaction. C’est tellement insensible la mort d’une âme! C’est comme la mort d’une fleur. Sans un cri, sans convulsion… elle laisse baisser sa flamme comme une corolle flétrie et elle s’éteint. Après, longtemps après parfois, immédiatement après telle autre, le corps s’aperçoit qu’il porte en lui un cadavre vermineux. Il devient fou d’épouvante et se tue pour échapper à cette union… Oh! il n’échappe pas! Il tombe, vraiment, avec son âme vermineuse sur un grouillement de serpents dans la Géhenne. Ne soyez pas malhonnêtes comme des courtiers ou des avocats qui ménagent deux clients ennemis. Ne soyez pas faux comme des politiciens qui disent "ami" à tel ou tel et ensuite ils en sont ennemis. N’essayez pas de suivre deux manières de faire. On ne se moque pas de Dieu et on ne Le trompe pas. Agissez avec les hommes comme vous agissez avec Dieu, car toute offense aux hommes est une offense à Dieu. Ayez le souci que Dieu vous voie comme vous voulez être vus par les hommes. Soyez humbles. Vous ne pouvez pas reprocher à votre Maître de ne pas l’être. Je vous donne l’exemple. Agissez comme j’agis. Soyez humbles, doux, patients. C’est ainsi que l’on conquiert le monde, non par la violence et la force. Soyez forts et violents contre vos vices. Déracinez-les, même s’il vous faut déchirer votre cœur. Je vous ai dit, il y a quelques jours, de veiller sur vos regards. Mais vous ne savez pas le faire. Je vous dis, Moi: il vaudrait mieux devenir aveugles en vous arrachant des yeux pleins de convoitises, plutôt que de devenir luxurieux. Soyez sincères. Je suis la Vérité. Dans les choses d’en haut comme dans les choses humaines. Je veux que vous soyez francs, vous aussi. Pourquoi user de tromperie avec Moi, ou avec des frères, ou avec le prochain? Pourquoi s’amuser à tromper? Quoi? Orgueilleux comme vous l’êtes, et vous n’avez pas la fierté de dire: "je ne veux pas qu’on me découvre menteur"? Et soyez francs avec Dieu. Croyez-vous de Le tromper avec des prières longues et manifestes? Oh! pauvres fils! Dieu voit le cœur! Soyez discrets en faisant le bien. Même en faisant l’aumône. Un publicain a su l’être avant sa conversion. Et vous, vous ne saurez pas l’être? Oui, je te loue, Mathieu, de la discrète offrande de chaque semaine que le Père et Moi étions seuls à connaître, et je te cite en exemple. Cette réserve est aussi une forme de chasteté, amis. Ne découvrez pas votre bonté, comme vous ne découvririez pas une toute jeune fille aux yeux d’une foule. Soyez vierges en faisant le bien. Une bonne action est virginale quand elle ne s’allie pas avec une arrière pensée de louange ou d’estime ou de sentiments d’orgueil. Soyez des époux fidèles de votre vocation à Dieu. Vous ne pouvez servir deux maîtres. Le lit nuptial ne peut accueillir en même temps deux épouses. Dieu et Satan ne peuvent se partager vos embrassements. L’homme ne peut pas, et Dieu non plus, ni Satan, partager un triple embrassement entre trois êtres qui sont en opposition d’un de l’autre. Soyez contraires au désir de l’or comme au désir de la chair, au désir charnel comme au désir de la puissance. Voilà ce que Satan vous offre. Oh! ses richesses trompeuses! Honneurs, réussite, pouvoir, argent: marchandises impures que vous achetez au prix de votre âme. Soyez contents de peu. Dieu vous donne le nécessaire. Cela suffit. Ceci, Il vous le garantit, comme Il le garantit à l’oiseau de l’air, et vous êtes beaucoup plus que des oiseaux. Mais Il veut de vous confiance et sobriété. Si vous avez confiance, Lui ne vous décevra pas. Si vous êtes sobres, son don journalier vous suffira. Ne soyez pas païens, tout en appartenant, de nom, à Dieu. Ce sont les païens, ceux qui, plus que Dieu, aiment l’or et la puissance pour paraître des demi-dieux. Soyez saints et vous serez semblables à Dieu pour l’éternité. Ne soyez pas intransigeants. Tous pécheurs, il vous faut vouloir être avec les autres comme vous voudriez que les autres fussent avec vous: c’est à dire compatissants et disposés au pardon. Ne jugez pas. Oh! ne jugez pas! C’est depuis peu que vous êtes avec Moi et pourtant vous voyez combien de fois Moi, innocent, j’ai été à tort mal jugé et accusé de péchés inexistants. Mal juger, c’est offenser. Et seul celui qui est vraiment saint ne répond pas à l’offense par l’offense. Abstenez-vous donc d’offenser pour n’être pas offensés. Vous ne manquerez ainsi ni à la charité, ni à la sainte, chère et douce humilité, ennemie de Satan, avec la chasteté. Pardonnez, pardonnez toujours. Dites: "Je pardonne, ô Père, pour être pardonné par Toi pour mes péchés sans nombre". Améliorez-vous d’heure en heure, avec patience, avec fermeté, héroïquement. Et, qui vous dit que devenir bon ne soit pas pénible? Je vous dis même: c’est le plus dur travail. Mais le Ciel est la récompense et il vaut la peine de s’épuiser dans cet effort. Et aimez. Oh! quelle parole, quelle parole dois-je dire pour vous inculquer l’amour? Aucune n’est capable de vous convertir à l’amour, pauvres hommes que Satan excite! Et alors voilà que je dis: "Père, hâte l’heure de la purification. Cette terre est aride, et malade est ce troupeau, ton troupeau. Mais il y a une rosée qui peut tout adoucir et purifier. Ouvre, ouvre la source de cette rosée. C’est Moi que Tu dois ouvrir, Moi. Voici, Père. Je brûle d’accomplir ton désir qui est le mien et celui de l’Amour Éternel. Père, Père, Père! Regarde ton Agneau et sois-en le Sacrificateur".” Jésus est réellement inspiré. Debout, les bras en croix, le visage tourné vers le ciel, il se détache avec son blanc vêtement de lin sur le fond d’azur du lac, comme un archange en prière. C’est sur cet acte que pour moi la vision s’évanouit.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 2 février 2020, Présentation du Seigneur, fête

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 2,22-40.
Quand arriva le jour fixé par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus le portèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, selon ce qui est écrit dans la Loi : Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur. Ils venaient aussi présenter en offrande le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur : un couple de tourterelles ou deux petites colombes. Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C'était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d'Israël, et l'Esprit Saint était sur lui. L'Esprit lui avait révélé qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir vu le Messie du Seigneur. Poussé par l'Esprit, Syméon vint au Temple. Les parents y entraient avec l'enfant Jésus pour accomplir les rites de la Loi qui le concernaient. Syméon prit l'enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant : « Maintenant, ô Maître, tu peux laisser ton serviteur s'en aller dans la paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples : lumière pour éclairer les nations païennes, et gloire d'Israël ton peuple. » Le père et la mère de l'enfant s'étonnaient de ce qu'on disait de lui. Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : « Vois, ton fils qui est là provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de division. - Et toi-même, ton cœur sera transpercé par une épée. - Ainsi seront dévoilées les pensées secrètes d'un grand nombre. » Il y avait là une femme qui était prophète, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d'Aser. Demeurée veuve après sept ans de mariage, elle avait atteint l'âge de quatre-vingt-quatre ans. Elle ne s'éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière. S'approchant d'eux à ce moment, elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l'enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem. Lorsqu'ils eurent accompli tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth. L'enfant grandissait et se fortifiait, tout rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 1, Ch 32, p 209
  • Ancienne traduction :  Tome 1, Ch 53, p 194    (CD 1, piste 81)
Je vois partir d’une petite maison très modeste un couple de personnes. D’un petit escalier extérieur descend une très jeune mère avec, entre ses bras, un bébé dans un lange blanc. Je reconnais, c’est notre Maman. C’est toujours elle, pâle et blonde, agile et si gentille en toutes ses démarches. Elle est vêtue de blanc, avec un manteau d’azur pâle qui l’enveloppe. Sur la tête un voile blanc. Elle porte son Bébé avec tant de précautions. Au pied du petit escalier, Joseph l’attend auprès d’un âne gris. Joseph est habillé de marron clair, aussi bien pour l’habit que pour le manteau. Il regarde Marie et lui sourit. Quand Marie arrive près de l’âne, Joseph se passe la bride sur le bras gauche, et prend pour un moment le Bébé qui dort tranquille pour permettre à Marie de mieux s’installer sur la selle. Puis, il lui rend Jésus et ils se mettent en marche. Joseph marche à côté de Marie en tenant toujours la monture par la bride et en veillant qu’elle marche droit et sans trébucher. Marie tient Jésus sur son sein et, par crainte que le froid ne puisse Lui nuire, elle étend sur Lui un pli de son manteau. Ils parlent très peu, les deux époux, mais ils se sourient souvent. La route qui n’est pas un modèle du genre se déroule à travers une campagne que la saison a dépouillée. Quelque autre voyageur se rencontre avec les deux ou les croise, mais c’est rare. Puis voici des maisons qui se découvrent et des murs qui enserrent une ville. Les deux époux entrent par une porte, puis commence le parcours sur le pavé très disjoint de la ville. La marche devient beaucoup plus difficile, soit à cause du trafic qui fait arrêter l’âne à tout moment, soit parce que sur les pierres et les crevasses qui les interrompent il a de continuelles secousses qui dérangent Marie et l’Enfant. La route n’est pas plane; elle monte bien que légèrement. Elle est étroite entre les hautes maisons aux entrées aussi étroites et basses et aux rares fenêtres sur la rue. En haut, le ciel se montre avec tant de morceaux d’azur de maison à maison ou de terrasse à terrasse. En bas sur la rue, il y a des gens qui crient et croisent, d’autres personnes à pied ou à âne, ou conduisant des ânes chargés et d’autres, en arrière d’une encombrante caravane de chameaux. À un certain endroit passe avec beaucoup de bruits de sabots et d’armes une patrouille de légionnaires romains qui disparaissent derrière une arcade qui enjambe une rue très étroite et pierreuse. Joseph tourne à gauche et prend une rue plus large et plus belle. J’aperçois l’enceinte crénelée que je connais déjà tout au fond de la rue. Marie descend de l’âne près de la porte où se trouve une sorte d’abri pour les ânes. Je dis “abri” parce que c’est une espèce de hangar ou mieux d’abri couvert jonché de paille avec des piquets munis d’anneaux pour attacher les quadrupèdes. Joseph donne quelque argent à un garçon qui est accouru, pour acheter un peu de foin et il tire un seau d’eau à un puits rudimentaire situé dans un coin, pour la donner à l’âne. Puis, il rejoint Marie et ils entrent tous deux dans l’enceinte du Temple. Ils se dirigent d’abord vers un portique où se trouvent ces gens que Jésus fustigea plus tard vigoureusement: les marchands de tourterelles et d’agneaux et les changeurs. Joseph achète deux blanches colombes. Il ne change pas d’argent. On se rend compte qu’il a déjà ce qu’il faut. Joseph et Marie se dirigent vers une porte latérale où on accède par huit marches, comme on dirait qu’ont toutes les portes, en sorte que le cube du Temple est surélevé au-dessus du sol environnant. Cette porte a un grand hall comme les portes cochères de nos maisons en ville, pour en donner une idée, mais plus vaste et plus décoré. Là il y a à droite et à gauche deux sortes d’autels c’est-à-dire deux constructions rectangulaires dont au début je ne vois pas bien à quoi elles servent. On dirait des bassins peu profonds car l’intérieur est plus bas que le bord extérieur surélevé de quelques centimètres. Je ne sais si c’est Joseph qui a appelé: voilà qu’accourt un prêtre. Marie offre les deux pauvres colombes et moi qui comprends leur sort, je détourne mon regard. J’observe les ornements du très lourd portail, du plafond, du hall. Il me semble pourtant voir, du coin de œil, que le prêtre asperge Marie avec de l’eau. Ce doit être de l’eau, car je ne vois pas de tache sur son habit. Puis, Marie, qui, en même temps que les colombes avait donné au prêtre une petite poignée de monnaie (j’avais oublié de le dire), entre avec Joseph dans le Temple proprement dit, accompagnée par le prêtre. Je regarde de tous côtés. C’est un endroit très orné. Sculptures à têtes d’anges avec rameaux et ornements courent le long des colonnes, sur les murs et le plafond. Le jour pénètre par de longues et drôles fenêtres, étroites, sans vitres naturellement et disposées obliquement sur le mur. Je suppose que c’est pour empêcher d’entrer les averses. Marie s’introduit jusqu’à un certain endroit, puis s’arrête. à quelques mètres d’elle il y a d’autres marches et au-dessus une autre espèce d’autel au-delà duquel il y a une autre construction. Je m’aperçois que je croyais être dans le Temple et au contraire j’étais au dedans des bâtiments qui entourent le Temple proprement dit, c’est-à-dire le Saint, et au-delà duquel il semble que personne, en dehors des prêtres, ne puisse entrer. Ce que je croyais être le Temple n’est donc qu’un vestibule fermé qui, de trois côtés, entoure le Temple où est renfermé le Tabernacle. Je ne sais si je me suis très bien expliquée, mais je ne suis pas architecte ou ingénieur. Marie offre le Bébé, qui s’est éveillé et tourne ses petits yeux innocents tout autour, vers le prêtre, avec le regard étonné des enfants de quelques jours. Ce dernier le prend sur ses bras et le soulève à bras tendus, le visage vers le Temple en se tenant contre une sorte d’autel qui est au-dessus des marches. La cérémonie est achevée. Le Bébé est rendu à sa Mère et le prêtre s’en va. Il y a des gens, des curieux qui regardent. Parmi eux se dégage un petit vieux, courbé qui marche péniblement en s’appuyant sur une canne. Il doit être très vieux, je dirais plus qu’octogénaire. Il s’approche de Marie et lui demande de lui donner pour un instant le Bébé. Marie le satisfait en souriant. C’est Siméon, j’avais toujours cru qu’il appartenait à la caste sacerdotale et au contraire, c’est un simple fidèle, à en juger du moins par son vêtement. Il prend l’Enfant, le baise. Jésus lui sourit avec la physionomie incertaine des nourrissons. Il semble qu’il l’observe curieusement, parce que le petit vieux pleure et rit à la fois et les larmes font sur sa figure des dessins emperlés en s’insinuant entre les rides et retombant sur la barbe longue et blanche vers laquelle Jésus tend les mains. C’est Jésus, mais c’est toujours un petit bébé et, ce qui remue devant lui, attire son attention et lui donne des velléités de se saisir de la chose pour mieux voir ce que c’est. Marie et Joseph sourient, et aussi les personnes présentes qui louent la beauté du Bébé. J’entends les paroles du saint vieillard et je vois le regard étonné de Joseph, l’émotion de Marie, les réactions du petit groupe des personnes présentes, les unes étonnées et émues aux paroles du vieillard, les autres prises d’un fou rire. Parmi ces derniers se trouvent des hommes barbus et de hautains membres du Sanhédrin qui hochent la tête. Ils regardent Siméon avec une ironique pitié; ils doivent penser que son grand âge lui a fait perdre la tête. Le sourire de Marie s’éteint en une plus vive pâleur, lorsque Siméon lui annonce la douleur. Bien qu’elle sache, cette parole lui transperce l’âme. Marie s’approche davantage de Joseph pour trouver du réconfort; elle serre passionnément son Enfant sur son sein et, comme une âme altérée, elle boit les paroles d’Anne qui, étant femme, a pitié de la souffrance de Marie et lui promet que l’Éternel adoucira l’heure de sa douleur en lui communiquant une force surnaturelle: “Femme, Celui qui a donné le Sauveur à son peuple ne manquera pas de te donner son ange pour soulager tes pleurs. L’aide du Seigneur n’a pas manqué aux grandes femmes d’Israël et tu es bien plus que Judith et que Yaël. Notre Dieu te donnera un cœur d’or très pur pour résister à la mer de douleur par quoi tu seras la plus grande Femme de la création, la Mère. Et toi, Petit, souviens-toi de moi à l’heure de ta mission.” Ici s’arrête pour moi la vision.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/