"Lisez cette œuvre et faites-la lire"
Jésus (Chapitre 38, Volume 10 ) à propos de
l’Évangile tel qu’il m’a été révélé.

L'Évangile de la Messe Paul VI
et l’Évangile tel qu’il m’a été révélé de Maria Valtorta.
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Dimanche 2 juillet 2023 - Treizième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 10,37-42. 
En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ;
celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi.
Qui a trouvé sa vie la perdra ; qui a perdu sa vie à cause de moi la gardera.
Qui vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé.
Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète ; qui accueille un homme juste en sa qualité de juste recevra une récompense de juste.
Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. » 
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris 
Correspondance dans "l'évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 4, Ch 265, p 300
  • Ancienne traduction : Tome 4, Ch 128, p 277
  • CD 4 (1er cd), piste 114
  • USB Tome 4, piste 114
[texte identique à celui de la semaine précédente]
Jésus est avec les apôtres et ils sont tous là, ce qui montre que Judas Iscariote, son œuvre accomplie, a rejoint ses compagnons. Ils sont assis à table dans la maison de Capharnaüm. C'est le soir. La lumière du jour qui meurt entre par la porte et par les fenêtres grandes ouvertes, laissant voir la transformation de la pourpre du crépuscule en un rouge violet foncé irréel, qui s'effrange à ses bords en recroquevillements d'une couleur violet ardoise qui passe au gris. Cela me fait penser à une feuille de papier qu'on a jetée sur le feu, qui s'allume comme le charbon sur lequel on l'a jetée, mais qui, à ses bords, après la flambée, se recroqueville et s'éteint en une couleur de plomb bleuâtre qui finit en un gris perle presque blanc. “Ce sera de la chaleur” dit sentencieusement Pierre en montrant le gros nuage qui couvre l'occident de ces couleurs. “De la chaleur, pas d'eau. C'est du brouillard, pas un nuage. Moi, cette nuit, je dors dans la barque pour être plus au frais.” “Non. Cette nuit nous allons au milieu des oliviers. J'ai besoin de vous parler. Maintenant Judas est revenu. C'est le moment de parler. Je connais un endroit aéré. Nous y serons bien. Levez-vous et allons-y.” “C'est loin?” demandent-ils en prenant leurs manteaux. “Non, très proche. A un jet de pierre de la dernière maison. Vous pouvez laisser les manteaux. Cependant prenez l'amadou et un briquet pour y voir en rentrant.” Ils sortent de la chambre du haut et descendent l'escalier après avoir salué le maître de maison et sa femme qui prennent le frais sur la terrasse. Jésus tourne résolument le dos au lac et, après avoir traversé le pays, fait deux ou trois cent mètres parmi les oliviers d'une première petite colline qui se trouve en arrière du pays. Il s'arrête sur une butte qui, par sa situation dégagée et libre d'obstacles, profite de tout l'air dont on peut jouir en cette nuit de chaleur étouffante. “Assoyons-nous et prêtez-moi attention. L'heure est venue pour vous d'évangéliser. Je suis à peu près au milieu de ma vie publique pour préparer les cœurs à mon Royaume. C'est le moment que mes disciples aussi prennent part à la préparation de ce Royaume. Les rois agissent ainsi quand ils ont décidé la conquête d'un royaume. D'abord ils enquêtent et fréquentent les personnes pour se rendre compte des réactions et les gagner à l'idée qu'ils poursuivent. Puis ils développent la préparation de l'entreprise en envoyant des éclaireurs sûrs dans les pays à conquérir. Et ils les envoient de plus en plus nombreux jusqu'à ce que soit connu le pays dans toutes ses particularités géographiques et morales. Puis, après cela, le roi achève son œuvre en se proclamant roi du pays et en se faisant couronner. Et il coule du sang pour y arriver, car les victoires coûtent toujours du sang…” “Nous sommes prêts à combattre pour Toi et à verser notre sang” promettent unanimement les apôtres. “Je ne verserai d'autre sang que celui du Saint et des saints.” “Tu veux commencer la conquête par le Temple en faisant irruption à l'heure des sacrifices?…”“Ne divaguons pas, amis. L'avenir, vous le connaîtrez en son temps. Mais ne frémissez pas d'horreur. Je vous assure que je ne bouleverserai pas les cérémonies par la violence d'une irruption. Pourtant elles seront bouleversées et il y aura un soir où la terreur empêchera les prières rituelles. La terreur des pécheurs. Mais Moi, ce soir-là, je serai en paix. En paix, en mon esprit et en mon corps. Une paix totale, bienheureuse…”Jésus regarde, un par un, ses douze et c'est comme s'il regardait à douze reprises la même page et y lisait à douze reprises la parole qui y est inscrite: incompréhension. Il sourit et poursuit. “J'ai donc décidé de vous envoyer pour pénétrer plus avant et plus à fond que je ne pourrais le faire, Moi tout seul. Cependant entre ma manière d'évangéliser et la vôtre, il y aura des différences imposées par la prudence, dont je dois user pour ne pas vous exposer à de trop grandes difficultés, à des dangers trop sérieux pour votre âme et aussi pour votre corps, et pour ne pas nuire à mon œuvre. Vous n'êtes pas encore assez formés pour pouvoir aborder n'importe qui sans dommage pour vous ou pour lui, et vous êtes encore moins héroïques, au point de défier le monde par l'Idée en allant au devant des vengeances du monde. Aussi dans vos tournées, vous n'irez pas me prêcher parmi les gentils et n'entrerez pas dans les villes de samaritains, mais vous irez vers les brebis perdues de la maison d'Israël. Il y a encore tant à faire parmi elles, car en vérité je vous dis que les foules qui vous paraissent si nombreuses autour de Moi sont la centième partie de celles qui, en Israël, attendent encore le Messie et ne le connaissent pas et ne savent pas qu'il est vivant. Portez-leur la foi et la connaissance de ma personne. Sur votre chemin, prêchez en disant: "Le Royaume des Cieux est proche". Que ce soit la base de ce que vous annoncez. Appuyez sur elle votre prédication. Vous avez tant entendu parler par Moi du Royaume! Vous n'avez qu'à répéter ce que je vous ai dit. Mais l'homme, pour être attiré et convaincu par les vérités spirituelles, a besoin de douceurs matérielles comme s'il était un éternel enfant qui n'étudie pas une leçon et n'apprend pas un métier s'il n'est pas alléché par une douceur de la mère ou d'une récompense du maître d'école ou du maître d'apprentissage. Moi, afin que vous ayez le moyen que l'on vous croie et qu'on vous recherche, je vous accorde le don du miracle…”Les apôtres, sauf Jacques d'Alphée et Jean, bondissent debout, criant, protestant, s'exaltant, chacun suivant son tempérament. Réellement, pour se pavaner à l'idée de faire un miracle, il n'y a que l'Iscariote qui, avec l'inconscience d'une accusation fausse et intéressée, s'écrie: “Il était temps pour nous de le faire pour que nous ayons un minimum d'autorité sur les foules!” Jésus le regarde, mais ne dit rien. Pierre et le Zélote qui sont en train de dire: “Non, Seigneur! Nous ne sommes pas dignes d'une si grande chose! Cela revient aux saints”, interloquent Judas auquel le Zélote dit: “Comment te permets-tu de faire un reproche au Maître, homme sot et orgueilleux?” et Pierre: “Le minimum? Et que veux-tu faire de plus que le miracle? Devenir Dieu, toi aussi? As-tu la même démangeaison que Lucifer?” “Silence!” intime Jésus, et il poursuit: “Il y a une chose qui est plus que le miracle et qui convainc également les foules et avec plus de profondeur et de durée: une vie sainte. Mais, vous en êtes encore loin et toi, Judas, plus loin que les autres. Mais laissez-moi parler, car c'est une longue instruction. Allez donc, guérissant les infirmes, purifiant les lépreux, ressuscitant les morts du corps et de l'esprit, car le corps et l'esprit peuvent être également infirmes, lépreux, morts. Et vous aussi sachez comment on s'y prend pour opérer le miracle: par une vie de pénitence, une prière fervente, un désir sincère de faire briller la puissance de Dieu, une humilité profonde, une charité vivante, une foi enflammée, une espérance qui ne se trouble pas pour les difficultés d'aucune sorte. En vérité, je vous dis que tout est possible à celui qui possède en lui ces éléments. Même les démons s'enfuiront au Nom du Seigneur prononcé par vous, si vous avez en vous ce que j'ai dit. Ce pouvoir vous est donné par Moi et par notre Père. Il ne s'achète pas à prix d'argent. Seule notre volonté l'accorde et seule une vie juste le maintient. Mais comme il vous est donné gratuitement, donnez-le gratuitement aux autres, à ceux qui en ont besoin. Malheur à vous, si vous rabaissez le don de Dieu en le faisant servir à remplir votre bourse. Ce n'est pas votre puissance, c'est la puissance de Dieu. Usez-en, mais n'en faites pas votre propriété en disant: "Elle m'appartient". Comme elle vous est donnée, elle peut vous être enlevée. Il y a un instant Simon de Jonas a dit à Judas de Simon: "As-tu la même démangeaison que Lucifer?" Il a donné une juste définition. Dire: "Je fais ce que Dieu fait parce que je suis comme Dieu" c'est imiter Lucifer. Et son châtiment est connu. Comme est connu ce qui arriva aux deux du paradis terrestre qui mangèrent le fruit défendu, à l'instigation de l'Envieux qui voulait mettre des autres malheureux en son Enfer, en plus des anges rebelles qui déjà y étaient, mais aussi par leur démangeaison personnelle de parfait orgueil. L'unique fruit de ce que vous faites, qu'il vous est permis de prendre, ce sont les âmes que, par le miracle, vous conquerrez au Seigneur et qui doivent Lui être données. Voilà votre argent, rien d'autre. Dans l'autre vie vous jouirez de ce trésor. Allez sans richesses. Ne portez sur vous ni or, ni argent, ni pièces de monnaie dans vos ceintures, pas de sacs de voyage avec deux ou plusieurs vêtements, ni sandales de rechange, ni bâton de voyage, ni armes. Car, pour le moment, vos visites apostoliques seront courtes, et à chaque veille de sabbat nous nous retrouverons et vous pourrez changer vos vêtements humides de sueur sans avoir à emporter de vêtements de rechange. Pas besoin de bâton car le chemin est plus doux et ce qui sert sur les collines et les plaines est bien différent de ce qui sert dans les déserts et sur les hautes montagnes. Pas besoin d'armes. Elles sont bonnes pour les hommes qui ne connaissent pas la sainte pauvreté et qui ignorent le divin pardon. Mais vous n'avez pas de trésors à garder et à défendre des voleurs. Le seul à craindre, l'unique larron pour vous, c'est Satan. Et lui se vaine par la constance et la prière, pas avec les épées et les poignards. Si l'on vous offense, pardonnez. Si on vous dépouille de votre manteau, donnez aussi votre vêtement. Restez même tout à fait nus par douceur et détachement des richesses, vous ne scandaliserez pas les anges du Seigneur, ni non plus l'infinie chasteté de Dieu, car votre charité vêtirait d'or votre corps nu, la douceur ferait office de ceinture et le pardon à l'égard du voleur vous donnerait un manteau et aussi une couronne royale. Vous seriez donc mieux vêtus qu'un roi. Et non pas d'étoffes corruptibles, mais de matière incorruptible. N'ayez pas de préoccupations pour votre nourriture. Vous aurez toujours ce qui convient à votre condition et à votre ministère car l'ouvrier mérite la nourriture qu'on lui apporte. Toujours. Si les hommes n'y pourvoyaient pas, Dieu pourvoirait aux besoins de son ouvrier. Je vous ai déjà montré que, pour vivre et pour prêcher, il n'est pas nécessaire d'avoir le ventre plein de la nourriture que l'on a ingurgitée. C'est la destinée des animaux immondes dont la mission est celle de s'engraisser pour qu'on les tue et qu'ils engraissent les hommes. Mais vous, vous ne devez engraisser votre esprit et celui des autres que de nourritures qui apportent la sagesse. Et la Sagesse se dévoile à un esprit que n'obscurcit pas l'excès de nourriture et à un cœur qui se nourrit de choses surnaturelles. Vous n'avez jamais été aussi éloquents qu'après votre retraite sur la montagne. Et vous ne mangiez alors que l'indispensable pour ne pas mourir. Et pourtant, à la fin de la retraite, vous étiez forts et joyeux comme jamais. N'est-ce pas vrai, peut-être? Dans toute ville ou localité où vous entrerez, informez-vous qu'il y ait qui mérite de vous accueillir. Non parce que vous êtes Simon ou Judas ou Barthélémy ou Jacques ou Jean et ainsi de suite, mais parce que vous êtes les envoyés du Seigneur. Quand bien même vous seriez des rebuts, des assassins, des voleurs, des publicains, maintenant repentis et à mon service, vous méritez le respect parce que vous êtes mes envoyés. Je dis plus encore. Je dis: malheur à vous si vous vous présentez comme mes envoyés et si vous êtes intérieurement abjects et insatanisés. Malheur à vous! L'enfer c'est encore peu pour récompenser votre duperie. Mais même si vous étiez ouvertement des envoyés de Dieu et secrètement des rebuts, des publicains, des voleurs, des assassins, ou même si les cœurs avaient des soupçons à votre égard, presque une certitude, on doit encore vous donner honneur et respect parce que vous êtes mes envoyés. L'œil de l'homme doit dépasser l'intermédiaire, et voir l'envoyé et le but, voir Dieu et son œuvre au-delà de l'intermédiaire trop souvent défectueux. Ce n'est que dans les cas de fautes graves qui blessent la foi des cœurs, que Moi présentement, puis mes successeurs, devront décider de couper le membre corrompu. En effet il n'est pas permis qu'à cause d'un prêtre qui est un démon, les âmes des fidèles se perdent. Il ne sera jamais permis, pour cacher les plaies qui naîtraient dans le corps apostolique, de permettre qu'y restent des corps gangrenés qui éloignent les fidèles par leur aspect répugnant et les empoisonnent par leur puanteur démoniaque. Vous prendrez donc des renseignements sur la famille dont la vie est la plus correcte, là où les femmes savent rester à part, et où les mœurs sont intègres. Vous entrerez là et y demeurerez jusqu'à votre départ de la localité. N'imitez pas les faux-bourdons qui, après avoir sucé une fleur, passent à une autre plus nourrissante. Vous, que vous soyez pris en charge par des gens qui vous offrent bon gîte et bonne table, ou par une famille qui n'est riche que de vertus, restez où vous êtes. Ne cherchez jamais ce qui est le mieux pour le corps qui périt, mais au contraire donnez-lui toujours ce qu'il y a de pire, en réservant tous les droits à l'esprit. Et, je vous le dis parce qu'il est bien que vous le fassiez, donnez, dès que vous pouvez le faire, la préférence aux pauvres pour votre séjour. Pour ne pas les humilier, en souvenir de Moi qui suis et reste pauvre, et qui me fais gloire d'être pauvre, et aussi parce que les pauvres sont souvent meilleurs que les riches. Vous trouverez toujours des pauvres qui sont justes alors que vous aurez rarement l'occasion de trouver un riche sans injustice. Vous n'avez donc pas l'excuse de dire: "Je n'ai trouvé de bonté que chez les riches" pour justifier votre désir de bien-être.. En entrant dans une maison, saluez avec mon salut qui est le plus doux qui soit. Dites: "La paix soit avec vous, la paix soit dans cette demeure" ou bien: "Que la paix vienne dans cette maison". En effet, vous, envoyés de Jésus et de la Bonne Nouvelle, vous portez avec vous la paix, et votre venue dans un endroit est pour y apporter la paix. Si la maison en est digne, la paix viendra et demeurera en elle; si elle n'en est pas digne, la paix reviendra vers vous. Cependant, efforcez-vous d'être pacifiques pour que vous ayez Dieu pour Père. Un père aide toujours. Et vous, aidés par Dieu, ferez et ferez bien toutes choses. Il peut arriver aussi, et même certainement il arrivera, qu'il y aura une ville ou une maison qui ne vous recevra pas, où les gens ne voudront pas écouter vos paroles, vous chasseront, vous tourneront en dérision ou même vous poursuivront à coups de pierres comme des prophètes ennuyeux. Et alors vous aurez plus que jamais besoin d'être pacifiques, humbles, doux, dans votre manière de vivre. Autrement, en effet, la colère prendra le dessus et vous pécherez en scandalisant ceux que vous devez convertir et en augmentant leur incrédulité. Alors que si vous acceptez avec paix l'offense de vous voir chassés, ridiculisés, poursuivis, vous convertirez par la plus belle prédication: la prédication silencieuse de la vraie vertu. Vous retrouverez un jour les ennemis d'aujourd'hui sur votre chemin, et ils vous diront: "Nous vous avons cherchés, parce que votre manière d'agir nous a persuadés de la Vérité que vous annoncez. Veuillez nous pardonner et nous accueillir comme disciples. Car nous ne vous connaissions pas, mais maintenant nous vous connaissons pour saints et, si vous êtes saints, vous devez être les envoyés d'un saint, et nous croyons maintenant en Lui". Mais en sortant de la ville ou de la maison où vous n'avez pas été accueillis, secouez jusqu'à la poussière de vos sandales pour que l'orgueil et la dureté de ce lieu ne s'attache même pas à vos semelles. En vérité je vous dis: "Au jour du Jugement, Sodome et Gomorrhe seront traitées moins durement que cette ville". Voici que je vous envoie comme des brebis parmi les loups. Soyez donc prudents comme les serpents et simples comme les colombes. Car vous savez comment le monde, qui en vérité compte plus de loups que de brebis, agit même avec Moi qui suis le Christ. Moi, je puis me défendre par ma puissance, et je le ferai jusqu'à ce que ce soit l'heure du triomphe temporaire du monde. Mais vous, vous n'avez pas cette puissance, et vous avez besoin d'une plus grande prudence et de simplicité. Donc plus de sagacité pour éviter présentement les prisons et les flagellations. En vérité vous, pour le moment, malgré vos protestations que vous voudriez donner votre sang pour Moi, vous ne supportez même pas un regard ironique ou coléreux. Puis viendra le temps où vous serez forts comme des héros contre toutes les persécutions, plus forts que des héros, d'un héroïsme inconcevable pour le monde, inexplicable, et qu'on qualifiera de "folie". Non, ce ne sera pas de la folie! Ce sera l'identification de l'homme avec l'Homme-Dieu, par la force de l'amour, et vous saurez faire ce que j'aurai déjà fait. Pour comprendre cet héroïsme, il faudra le voir, l'étudier et le juger d'un point de vue ultra-terrestre. Car c'est une chose surnaturelle qui dépasse toutes les limites de la nature humaine. Mes héros seront des rois, des rois de l'esprit, éternellement rois et héros…En ce temps-là, ils vous arrêteront en mettant la main sur vous, ils vous traîneront devant les tribunaux, devant les chefs et les rois pour qu'ils vous jugent et vous condamnent pour ce qui est un grand péché, aux yeux du monde, d'être les serviteurs de Dieu, les ministres et les tuteurs du Bien, les maîtres des vertus. Et à cause de cela vous serez flagellés et punis de mille façons jusqu'à subir la mort. Et vous rendrez témoignage de Moi devant les rois, les présidents de tribunaux, les nations, confessant par votre sang que vous aimez le Christ, le Vrai Fils du Vrai Dieu. Quand vous serez dans leurs mains, ne vous mettez pas en peine de ce que vous devez répondre et de ce que vous aurez à dire. N'ayez alors aucune peine sauf l'affliction à l'égard des juges et des accusateurs que Satan dévoie au point de les rendre aveugles pour la Vérité. Les paroles à dire vous seront données à ce moment-là. Votre Père vous les mettra sur les lèvres, parce que, alors, ce ne sera pas vous qui parlerez pour convertir à la Foi et professer la Vérité, mais ce sera l'Esprit de votre Père qui parlera en vous. Alors le frère donnera la mort à son frère, le père à son fils, les fils se dresseront contre leurs parents et les feront mourir. Non, ne vous évanouissez pas et ne vous scandalisez pas! Répondez-moi. Pour vous, quel est le plus grand crime: de tuer un père, un frère, un enfant ou Dieu Lui-même?” “Dieu, on ne peut le tuer” dit sèchement Judas Iscariote.“C'est vrai. C'est un Esprit qu'on ne peut saisir” confirme Barthélémy. Et les autres, tout en se taisant, sont du même avis.“Moi, je suis Dieu et Chair” dit calmement Jésus. “Personne ne pense à te tuer” réplique l'Iscariote. “Je vous en prie: répondez à ma question.”“Mais il est plus grave de tuer Dieu! Cela s'entend!”“Eh bien: Dieu sera tué par l'homme, dans sa Chair d'Homme-Dieu et dans l'âme de ceux qui tueront l'Homme-Dieu. Donc, comme on arrivera à ce crime sans que son auteur en éprouve de l'horreur, on en arrivera pareillement au crime des pères, des frères, des fils, contre les fils, les frères, les pères. Vous serez haïs de tous, à cause de mon Nom, mais celui qui aura persévéré jusqu'à la fin sera sauvé. Et quand ils vous persécuteront dans une ville, fuyez dans une autre, non par lâcheté, mais pour donner le temps à l'Église du Christ qui vient de naître, d'arriver à l'âge, non plus d'un bébé faible et incapable, mais à l'âge de la majorité où elle sera capable d'affronter la vie et la mort sans craindre la Mort. A ceux auxquels l'Esprit conseillera de fuir, qu'ils fuient. Comme j'ai fui quand j'étais tout petit. En vérité, dans la vie de mon Église se répéteront toutes les vicissitudes de ma vie d'homme. Toutes. Depuis le mystère de sa formation à l'humilité des premiers temps, jusqu'aux troubles et aux embûches qu'amènera la férocité des hommes, jusqu'à la nécessité de fuir pour continuer à exister, depuis la pauvreté et le travail assidu, jusqu'à beaucoup d'autres choses que je vis actuellement, que je souffrirai par la suite, avant d'arriver au triomphe éternel. Pour ceux, au contraire, auxquels l'Esprit conseille de rester, qu'ils restent, car s'ils tombent morts, ils vivront et seront utiles à l'Église. Car c'est toujours bien ce que l'Esprit de Dieu conseille. En vérité je vous dis que vous ne finirez pas, vous et vos successeurs, de parcourir les rues et les villes d'Israël avant que vienne le Fils de l'Homme. Car Israël, à cause de son redoutable péché, sera dispersé comme la balle saisie par un tourbillon, et répandu sur toute la terre. Et des siècles et des millénaires, l'un après l'autre et davantage se succéderont avant qu'il soit de nouveau rassemblé sur l'aire d'Arauna le Jébuséen. Toutes les fois qu'il essaiera, avant l'heure marquée, il sera de nouveau pris par le tourbillon et dispersé, parce qu'Israël devra pleurer son péché pendant autant de siècles qu'il y a de gouttes qui pleuvront des veines de l'Agneau de Dieu immolé pour les péchés du monde. Et mon Église devra aussi elle, qui aura été frappée par Israël en Moi et en mes apôtres et disciples, ouvrir ses bras de mère et chercher à rassembler Israël sous son manteau comme une poule le fait avec ses poussins qui se sont écartés. Quand Israël sera tout entier sous le manteau de l'Église du Christ, alors je viendrai. Mais cela c'est l'avenir. Parlons des temps qui ne vont pas tarder de venir. Rappelez-vous que le disciple n'est pas plus que le Maître, et le serviteur plus que le Maître qui commande. Il suffit pas conséquent au disciple d'être comme le Maître et c'est déjà un honneur immérité, et le serviteur comme celui qui le commande et c'est déjà de la bonté surnaturelle de vous accorder qu'il en soit ainsi. S'ils ont appelé Belzébuth le Maître de maison, comment appelleront-ils ses serviteurs? Et les serviteurs pourront-ils se révolter si le Maître ne se révolte pas, ne hait, ni ne maudit, mais calme dans sa justice continue ses œuvres, en remettant le jugement à un autre moment quand, après avoir tout essayé pour les persuader, il aura constaté en eux l'obstination dans le Mal? Non. Les serviteurs ne pourront pas faire ce que leur Maître ne fait pas, mais plutôt l'imiter en pensant qu'eux sont aussi des pécheurs, alors que Lui était sans péché. Ne craignez donc pas ceux qui vous appelleront: "démons". Il arrivera un jour où la vérité sera connue et on verra alors qui était le "démon". Vous ou eux. Il n'y a rien de caché qui ne doive être révélé, ni rien de secret qui ne doive être connu. Ce que je vous dis maintenant dans l'obscurité et en secret, car le monde n'est pas digne de connaître toutes les paroles du Verbe, n'en est pas encore digne et ce n'est pas l'heure de le dire aussi aux indignes, vous, quand ce sera l'heure que tout doive être connu, dites-le en plein jour, criez du haut des toits ce que maintenant je vous dis tout bas m'adressant davantage à votre âme qu'à votre oreille. Car alors le monde aura été baptisé par le Sang et Satan aura contre lui un étendard grâce auquel le monde pourra, s'il le veut, comprendre les secrets de Dieu, alors que Satan ne pourra nuire qu'à ceux qui désirent la morsure de Satan et la préfèrent à mon baiser. Mais huit parties du monde sur dix ne voudront pas comprendre. Seule la minorité voudra savoir tout pour suivre tout ce qu'est ma Doctrine. Peu importe. Comme on ne peut séparer ces deux parties saintes de la masse injuste, prêchez aussi du haut des toits ma Doctrine, prêchez-la du haut des montagnes, sur les mers sans bornes, dans les entrailles de la terre. Quand bien même les hommes ne l'écouteraient pas, les divines paroles seront recueillies par les oiseaux et les vents, les poissons et les flots, et les entrailles de la terre en garderont l'écho pour le dire aux sources, aux minéraux, aux métaux, et tous en jouiront car eux aussi ont été créés par Dieu pour servir d'escabeau à mes pieds et être une joie pour mon cœur. Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent tuer l'âme, mais craignez seulement celui qui peut envoyer votre âme à la perdition et, au Jugement Dernier, la réunir au corps ressuscité pour les jeter dans les feux de l'Enfer. Ne craignez pas. Est-ce que peut-être on ne vend pas deux passereaux pour un sou? Et pourtant, sans la permission du Père, pas un d'eux ne tombera malgré tous les pièges de l'homme. Ne craignez donc pas. Vous êtes connus de mon Père. Il connaît le nombre de cheveux que vous avez sur la tête. Vous avez plus de valeur qu'un grand nombre de passereaux! Et je vous dis que celui qui me reconnaîtra devant les hommes, je le reconnaîtrai, Moi, devant mon Père qui est aux Cieux. Mais celui qui me reniera devant les hommes, Moi aussi, je le renierai devant mon Père. Reconnaître, ici, veut dire suivre et mettre en pratique; renier veut dire abandonner mon chemin par lâcheté, par la triple concupiscence, ou par un calcul mesquin, par affection humaine envers un des vôtres qui m'est opposé. Parce que cela se produira. Ne pensez pas que je sois venu établir la concorde sur la terre et à travers la terre. Ma Paix est plus élevée que les paix faites par calcul pour se tirer d'affaire jour après jour. Je ne suis pas venu apporter la paix mais le glaive. Le glaive tranchant pour couper les lianes qui retiennent dans la boue et ouvrir les chemins aux vols du surnaturel. Je suis donc venu séparer le fils du père, la fille de la mère, la bru de la belle-mère. Car je suis celui qui règne et qui a tous les droits sur ses sujets. Car personne n'est plus grand que Moi quand il s'agit des droits sur les affections. Car c'est en Moi que tous les amours se centralisent et se subliment: Moi je suis Père, Mère, Époux, Frère, Ami et je vous aime comme tel, et comme tel je dois être aimé. Et quand je dis: "Je veux", il n'y a pas de lien qui puisse résister et la créature est mienne. C'est Moi qui l'ai créée avec le Père, c'est par Moi-même que je la sauve et Moi j'ai le droit de la posséder. En vérité, les ennemis de l'homme ce sont les hommes, en plus des démons; et les ennemis de l'homme, du chrétien, ce seront ceux de sa famille par leurs lamentations, leurs menaces ou leurs supplications. Qui donc désormais aimera son père et sa mère plus que Moi, n'est pas digne de Moi; qui aime son fils ou sa fille plus que Moi, n'est pas digne de Moi. Celui qui ne prend pas sa croix quotidienne, complexe, faite de résignation, de renoncement, d'obéissance, d'héroïsme, de douleurs, de maladies, de luttes, de tout ce que manifeste la volonté de Dieu ou une épreuve qui vient de l'homme, et ne me suit pas avec elle, n'est pas digne de Moi. Celui qui tient compte de la vie de la terre plus que de la vie spirituelle, perdra la vraie Vie. Celui qui aura perdu la vie de la terre par amour pour Moi la retrouvera, éternelle et bienheureuse. Celui qui vous reçoit, Me reçoit. Celui qui me reçoit, reçoit Celui qui m'a envoyé. Celui qui reçoit un prophète en tant que prophète, recevra une récompense proportionnée à la charité qu'il donne au prophète. Celui qui reçoit un juste en tant que juste, recevra une récompense proportionnée à la charité qu'il donne au juste. Et cela parce que celui qui, dans un prophète reconnaît un prophète, c'est signe qu'il est prophète lui aussi, c'est-à-dire très saint, parce que l'Esprit de Dieu le tient dans ses bras; et celui qui aura reconnu un juste comme juste, prouve que lui-même est juste, car les âmes qui se ressemblent se reconnaissent. A chacun donc il sera donné selon sa justice. Mais à qui aura donné même un seul calice d'eau pure à un de mes serviteurs, fût-il même le plus petit - et sont des serviteurs de Jésus tous ceux qui le prêchent par une vie sainte, et peuvent l'être les rois comme les mendiants, les sages comme ceux qui ne savent rien, les vieillards comme les tout petits, car à tous les âges et dans toutes les classes on peut être mes disciples - qui donc aura donné à un de mes disciples ne serait ce qu'un calice d'eau en mon nom et parce que c'est mon disciple, en vérité je vous dis qu'il ne perdra pas sa récompense. J'ai parlé. Maintenant prions et allons à la maison. Vous partirez à l'aube et ainsi: Simon de Jonas avec Jean, Simon le Zélote avec Judas Iscariote, André avec Mathieu, Jacques d'Alphée avec Thomas, Philippe avec Jacques de Zébédée, Jude, mon frère, avec Barthélémy. Ainsi pour cette semaine. Puis je vous donnerai un nouvel ordre. Prions.” Et ils prient à haute voix…
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 25 juin 2023 - Douzième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 10,26-33.
Ne craignez pas les hommes ; tout ce qui est voilé sera dévoilé, tout ce qui est caché sera connu.Ce que je vous dis dans l'ombre, dites-le au grand jour ; ce que vous entendez dans le creux de l'oreille, proclamez-le sur les toits.Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent pas tuer l'âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l'âme aussi bien que le corps.Est-ce qu'on ne vend pas deux moineaux pour un sou ? Or, pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille.Quant à vous, même vos cheveux sont tous comptés.Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus que tous les moineaux du monde.Celui qui se prononcera pour moi devant les hommes, moi aussi je me prononcerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux.Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l'évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 4, Ch 265, p 300
  • Ancienne traduction : Tome 4, Ch 128, p 277
  • CD 4 (1er cd), piste 114
  • USB Tome 4, piste 114
Jésus est avec les apôtres et ils sont tous là, ce qui montre que Judas Iscariote, son œuvre accomplie, a rejoint ses compagnons. Ils sont assis à table dans la maison de Capharnaüm. C'est le soir. La lumière du jour qui meurt entre par la porte et par les fenêtres grandes ouvertes, laissant voir la transformation de la pourpre du crépuscule en un rouge violet foncé irréel, qui s'effrange à ses bords en recroquevillements d'une couleur violet ardoise qui passe au gris. Cela me fait penser à une feuille de papier qu'on a jetée sur le feu, qui s'allume comme le charbon sur lequel on l'a jetée, mais qui, à ses bords, après la flambée, se recroqueville et s'éteint en une couleur de plomb bleuâtre qui finit en un gris perle presque blanc.“Ce sera de la chaleur” dit sentencieusement Pierre en montrant le gros nuage qui couvre l'occident de ces couleurs. “De la chaleur, pas d'eau. C'est du brouillard, pas un nuage. Moi, cette nuit, je dors dans la barque pour être plus au frais.”“Non. Cette nuit nous allons au milieu des oliviers. J'ai besoin de vous parler. Maintenant Judas est revenu. C'est le moment de parler. Je connais un endroit aéré. Nous y serons bien. Levez-vous et allons-y.”“C'est loin?” demandent-ils en prenant leurs manteaux.“Non, très proche. A un jet de pierre de la dernière maison. Vous pouvez laisser les manteaux. Cependant prenez l'amadou et un briquet pour y voir en rentrant.”Ils sortent de la chambre du haut et descendent l'escalier après avoir salué le maître de maison et sa femme qui prennent le frais sur la terrasse. Jésus tourne résolument le dos au lac et, après avoir traversé le pays, fait deux ou trois cent mètres parmi les oliviers d'une première petite colline qui se trouve en arrière du pays. Il s'arrête sur une butte qui, par sa situation dégagée et libre d'obstacles, profite de tout l'air dont on peut jouir en cette nuit de chaleur étouffante.“Assoyons-nous et prêtez-moi attention. L'heure est venue pour vous d'évangéliser. Je suis à peu près au milieu de ma vie publique pour préparer les cœurs à mon Royaume. C'est le moment que mes disciples aussi prennent part à la préparation de ce Royaume. Les rois agissent ainsi quand ils ont décidé la conquête d'un royaume.D'abord ils enquêtent et fréquentent les personnes pour se rendre compte des réactions et les gagner à l'idée qu'ils poursuivent. Puis ils développent la préparation de l'entreprise en envoyant des éclaireurs sûrs dans les pays à conquérir. Et ils les envoient de plus en plus nombreux jusqu'à ce que soit connu le pays dans toutes ses particularités géographiques et morales. Puis, après cela, le roi achève son œuvre en se proclamant roi du pays et en se faisant couronner. Et il coule du sang pour y arriver, car les victoires coûtent toujours du sang…”“Nous sommes prêts à combattre pour Toi et à verser notre sang” promettent unanimement les apôtres.“Je ne verserai d'autre sang que celui du Saint et des saints.”“Tu veux commencer la conquête par le Temple en faisant irruption à l'heure des sacrifices?…”“Ne divaguons pas, amis. L'avenir, vous le connaîtrez en son temps. Mais ne frémissez pas d'horreur. Je vous assure que je ne bouleverserai pas les cérémonies par la violence d'une irruption. Pourtant elles seront bouleversées et il y aura un soir où la terreur empêchera les prières rituelles. La terreur des pécheurs. Mais Moi, ce soir-là, je serai en paix. En paix, en mon esprit et en mon corps. Une paix totale, bienheureuse…”Jésus regarde, un par un, ses douze et c'est comme s'il regardait à douze reprises la même page et y lisait à douze reprises la parole qui y est inscrite: incompréhension. Il sourit et poursuit.“J'ai donc décidé de vous envoyer pour pénétrer plus avant et plus à fond que je ne pourrais le faire, Moi tout seul. Cependant entre ma manière d'évangéliser et la vôtre, il y aura des différences imposées par la prudence, dont je dois user pour ne pas vous exposer à de trop grandes difficultés, à des dangers trop sérieux pour votre âme et aussi pour votre corps, et pour ne pas nuire à mon œuvre. Vous n'êtes pas encore assez formés pour pouvoir aborder n'importe qui sans dommage pour vous ou pour lui, et vous êtes encore moins héroïques, au point de défier le monde par l'Idée en allant au devant des vengeances du monde.Aussi dans vos tournées, vous n'irez pas me prêcher parmi les gentils et n'entrerez pas dans les villes de samaritains, mais vous irez vers les brebis perdues de la maison d'Israël. Il y a encore tant à faire parmi elles, car en vérité je vous dis que les foules qui vous paraissent si nombreuses autour de Moi sont la centième partie de celles qui, en Israël, attendent encore le Messie et ne le connaissent pas et ne savent pas qu'il est vivant. Portez-leur la foi et la connaissance de ma personne. Sur votre chemin, prêchez en disant: "Le Royaume des Cieux est proche". Que ce soit la base de ce que vous annoncez. Appuyez sur elle votre prédication. Vous avez tant entendu parler par Moi du Royaume! Vous n'avez qu'à répéter ce que je vous ai dit. Mais l'homme, pour être attiré et convaincu par les vérités spirituelles, a besoin de douceurs matérielles comme s'il était un éternel enfant qui n'étudie pas une leçon et n'apprend pas un métier s'il n'est pas alléché par une douceur de la mère ou d'une récompense du maître d'école ou du maître d'apprentissage. Moi, afin que vous ayez le moyen que l'on vous croie et qu'on vous recherche, je vous accorde le don du miracle…”Les apôtres, sauf Jacques d'Alphée et Jean, bondissent debout, criant, protestant, s'exaltant, chacun suivant son tempérament.Réellement, pour se pavaner à l'idée de faire un miracle, il n'y a que l'Iscariote qui, avec l'inconscience d'une accusation fausse et intéressée, s'écrie: “Il était temps pour nous de le faire pour que nous ayons un minimum d'autorité sur les foules!”Jésus le regarde, mais ne dit rien. Pierre et le Zélote qui sont en train de dire: “Non, Seigneur! Nous ne sommes pas dignes d'une si grande chose! Cela revient aux saints”, interloquent Judas auquel le Zélote dit: “Comment te permets-tu de faire un reproche au Maître, homme sot et orgueilleux?” et Pierre: “Le minimum? Et que veux-tu faire de plus que le miracle? Devenir Dieu, toi aussi? As-tu la même démangeaison que Lucifer?”“Silence!” intime Jésus, et il poursuit: “Il y a une chose qui est plus que le miracle et qui convainc également les foules et avec plus de profondeur et de durée: une vie sainte. Mais, vous en êtes encore loin et toi, Judas, plus loin que les autres. Mais laissez-moi parler, car c'est une longue instruction.Allez donc, guérissant les infirmes, purifiant les lépreux, ressuscitant les morts du corps et de l'esprit, car le corps et l'esprit peuvent être également infirmes, lépreux, morts. Et vous aussi sachez comment on s'y prend pour opérer le miracle: par une vie de pénitence, une prière fervente, un désir sincère de faire briller la puissance de Dieu, une humilité profonde, une charité vivante, une foi enflammée, une espérance qui ne se trouble pas pour les difficultés d'aucune sorte. En vérité, je vous dis que tout est possible à celui qui possède en lui ces éléments. Même les démons s'enfuiront au Nom du Seigneur prononcé par vous, si vous avez en vous ce que j'ai dit. Ce pouvoir vous est donné par Moi et par notre Père. Il ne s'achète pas à prix d'argent. Seule notre volonté l'accorde et seule une vie juste le maintient. Mais comme il vous est donné gratuitement, donnez-le gratuitement aux autres, à ceux qui en ont besoin. Malheur à vous, si vous rabaissez le don de Dieu en le faisant servir à remplir votre bourse. Ce n'est pas votre puissance, c'est la puissance de Dieu. Usez-en, mais n'en faites pas votre propriété en disant: "Elle m'appartient". Comme elle vous est donnée, elle peut vous être enlevée. Il y a un instant Simon de Jonas a dit à Judas de Simon: "As-tu la même démangeaison que Lucifer?" Il a donné une juste définition. Dire: "Je fais ce que Dieu fait parce que je suis comme Dieu" c'est imiter Lucifer. Et son châtiment est connu. Comme est connu ce qui arriva aux deux du paradis terrestre qui mangèrent le fruit défendu, à l'instigation de l'Envieux qui voulait mettre des autres malheureux en son Enfer, en plus des anges rebelles qui déjà y étaient, mais aussi par leur démangeaison personnelle de parfait orgueil. L'unique fruit de ce que vous faites, qu'il vous est permis de prendre, ce sont les âmes que, par le miracle, vous conquerrez au Seigneur et qui doivent Lui être données. Voilà votre argent, rien d'autre. Dans l'autre vie vous jouirez de ce trésor.Allez sans richesses. Ne portez sur vous ni or, ni argent, ni pièces de monnaie dans vos ceintures, pas de sacs de voyage avec deux ou plusieurs vêtements, ni sandales de rechange, ni bâton de voyage, ni armes. Car, pour le moment, vos visites apostoliques seront courtes, et à chaque veille de sabbat nous nous retrouverons et vous pourrez changer vos vêtements humides de sueur sans avoir à emporter de vêtements de rechange. Pas besoin de bâton car le chemin est plus doux et ce qui sert sur les collines et les plaines est bien différent de ce qui sert dans les déserts et sur les hautes montagnes. Pas besoin d'armes. Elles sont bonnes pour les hommes qui ne connaissent pas la sainte pauvreté et qui ignorent le divin pardon. Mais vous n'avez pas de trésors à garder et à défendre des voleurs. Le seul à craindre, l'unique larron pour vous, c'est Satan. Et lui se vaine par la constance et la prière, pas avec les épées et les poignards. Si l'on vous offense, pardonnez. Si on vous dépouille de votre manteau, donnez aussi votre vêtement. Restez même tout à fait nus par douceur et détachement des richesses, vous ne scandaliserez pas les anges du Seigneur, ni non plus l'infinie chasteté de Dieu, car votre charité vêtirait d'or votre corps nu, la douceur ferait office de ceinture et le pardon à l'égard du voleur vous donnerait un manteau et aussi une couronne royale. Vous seriez donc mieux vêtus qu'un roi. Et non pas d'étoffes corruptibles, mais de matière incorruptible. N'ayez pas de préoccupations pour votre nourriture. Vous aurez toujours ce qui convient à votre condition et à votre ministère car l'ouvrier mérite la nourriture qu'on lui apporte. Toujours. Si les hommes n'y pourvoyaient pas, Dieu pourvoirait aux besoins de son ouvrier. Je vous ai déjà montré que, pour vivre et pour prêcher, il n'est pas nécessaire d'avoir le ventre plein de la nourriture que l'on a ingurgitée. C'est la destinée des animaux immondes dont la mission est celle de s'engraisser pour qu'on les tue et qu'ils engraissent les hommes. Mais vous, vous ne devez engraisser votre esprit et celui des autres que de nourritures qui apportent la sagesse. Et la Sagesse se dévoile à un esprit que n'obscurcit pas l'excès de nourriture et à un cœur qui se nourrit de choses surnaturelles. Vous n'avez jamais été aussi éloquents qu'après votre retraite sur la montagne. Et vous ne mangiez alors que l'indispensable pour ne pas mourir. Et pourtant, à la fin de la retraite, vous étiez forts et joyeux comme jamais. N'est-ce pas vrai, peut-être?Dans toute ville ou localité où vous entrerez, informez-vous qu'il y ait qui mérite de vous accueillir. Non parce que vous êtes Simon ou Judas ou Barthélémy ou Jacques ou Jean et ainsi de suite, mais parce que vous êtes les envoyés du Seigneur. Quand bien même vous seriez des rebuts, des assassins, des voleurs, des publicains, maintenant repentis et à mon service, vous méritez le respect parce que vous êtes mes envoyés. Je dis plus encore. Je dis: malheur à vous si vous vous présentez comme mes envoyés et si vous êtes intérieurement abjects et insatanisés. Malheur à vous! L'enfer c'est encore peu pour récompenser votre duperie. Mais même si vous étiez ouvertement des envoyés de Dieu et secrètement des rebuts, des publicains, des voleurs, des assassins, ou même si les cœurs avaient des soupçons à votre égard, presque une certitude, on doit encore vous donner honneur et respect parce que vous êtes mes envoyés. L'œil de l'homme doit dépasser l'intermédiaire, et voir l'envoyé et le but, voir Dieu et son œuvre au-delà de l'intermédiaire trop souvent défectueux. Ce n'est que dans les cas de fautes graves qui blessent la foi des cœurs, que Moi présentement, puis mes successeurs, devront décider de couper le membre corrompu. En effet il n'est pas permis qu'à cause d'un prêtre qui est un démon, les âmes des fidèles se perdent. Il ne sera jamais permis, pour cacher les plaies qui naîtraient dans le corps apostolique, de permettre qu'y restent des corps gangrenés qui éloignent les fidèles par leur aspect répugnant et les empoisonnent par leur puanteur démoniaque.Vous prendrez donc des renseignements sur la famille dont la vie est la plus correcte, là où les femmes savent rester à part, et où les mœurs sont intègres. Vous entrerez là et y demeurerez jusqu'à votre départ de la localité. N'imitez pas les faux-bourdons qui, après avoir sucé une fleur, passent à une autre plus nourrissante. Vous, que vous soyez pris en charge par des gens qui vous offrent bon gîte et bonne table, ou par une famille qui n'est riche que de vertus, restez où vous êtes. Ne cherchez jamais ce qui est le mieux pour le corps qui périt, mais au contraire donnez-lui toujours ce qu'il y a de pire, en réservant tous les droits à l'esprit. Et, je vous le dis parce qu'il est bien que vous le fassiez, donnez, dès que vous pouvez le faire, la préférence aux pauvres pour votre séjour. Pour ne pas les humilier, en souvenir de Moi qui suis et reste pauvre, et qui me fais gloire d'être pauvre, et aussi parce que les pauvres sont souvent meilleurs que les riches. Vous trouverez toujours des pauvres qui sont justes alors que vous aurez rarement l'occasion de trouver un riche sans injustice. Vous n'avez donc pas l'excuse de dire: "Je n'ai trouvé de bonté que chez les riches" pour justifier votre désir de bien-être.. En entrant dans une maison, saluez avec mon salut qui est le plus doux qui soit. Dites: "La paix soit avec vous, la paix soit dans cette demeure" ou bien: "Que la paix vienne dans cette maison". En effet, vous, envoyés de Jésus et de la Bonne Nouvelle, vous portez avec vous la paix, et votre venue dans un endroit est pour y apporter la paix. Si la maison en est digne, la paix viendra et demeurera en elle; si elle n'en est pas digne, la paix reviendra vers vous. Cependant, efforcez-vous d'être pacifiques pour que vous ayez Dieu pour Père. Un père aide toujours. Et vous, aidés par Dieu, ferez et ferez bien toutes choses.Il peut arriver aussi, et même certainement il arrivera, qu'il y aura une ville ou une maison qui ne vous recevra pas, où les gens ne voudront pas écouter vos paroles, vous chasseront, vous tourneront en dérision ou même vous poursuivront à coups de pierres comme des prophètes ennuyeux. Et alors vous aurez plus que jamais besoin d'être pacifiques, humbles, doux, dans votre manière de vivre. Autrement, en effet, la colère prendra le dessus et vous pécherez en scandalisant ceux que vous devez convertir et en augmentant leur incrédulité. Alors que si vous acceptez avec paix l'offense de vous voir chassés, ridiculisés, poursuivis, vous convertirez par la plus belle prédication: la prédication silencieuse de la vraie vertu. Vous retrouverez un jour les ennemis d'aujourd'hui sur votre chemin, et ils vous diront: "Nous vous avons cherchés, parce que votre manière d'agir nous a persuadés de la Vérité que vous annoncez. Veuillez nous pardonner et nous accueillir comme disciples. Car nous ne vous connaissions pas, mais maintenant nous vous connaissons pour saints et, si vous êtes saints, vous devez être les envoyés d'un saint, et nous croyons maintenant en Lui". Mais en sortant de la ville ou de la maison où vous n'avez pas été accueillis, secouez jusqu'à la poussière de vos sandales pour que l'orgueil et la dureté de ce lieu ne s'attache même pas à vos semelles. En vérité je vous dis: "Au jour du Jugement, Sodome et Gomorrhe seront traitées moins durement que cette ville".Voici que je vous envoie comme des brebis parmi les loups. Soyez donc prudents comme les serpents et simples comme les colombes. Car vous savez comment le monde, qui en vérité compte plus de loups que de brebis, agit même avec Moi qui suis le Christ. Moi, je puis me défendre par ma puissance, et je le ferai jusqu'à ce que ce soit l'heure du triomphe temporaire du monde. Mais vous, vous n'avez pas cette puissance, et vous avez besoin d'une plus grande prudence et de simplicité. Donc plus de sagacité pour éviter présentement les prisons et les flagellations. En vérité vous, pour le moment, malgré vos protestations que vous voudriez donner votre sang pour Moi, vous ne supportez même pas un regard ironique ou coléreux. Puis viendra le temps où vous serez forts comme des héros contre toutes les persécutions, plus forts que des héros, d'un héroïsme inconcevable pour le monde, inexplicable, et qu'on qualifiera de "folie". Non, ce ne sera pas de la folie! Ce sera l'identification de l'homme avec l'Homme-Dieu, par la force de l'amour, et vous saurez faire ce que j'aurai déjà fait. Pour comprendre cet héroïsme, il faudra le voir, l'étudier et le juger d'un point de vue ultra-terrestre. Car c'est une chose surnaturelle qui dépasse toutes les limites de la nature humaine. Mes héros seront des rois, des rois de l'esprit, éternellement rois et héros…En ce temps-là, ils vous arrêteront en mettant la main sur vous, ils vous traîneront devant les tribunaux, devant les chefs et les rois pour qu'ils vous jugent et vous condamnent pour ce qui est un grand péché, aux yeux du monde, d'être les serviteurs de Dieu, les ministres et les tuteurs du Bien, les maîtres des vertus. Et à cause de cela vous serez flagellés et punis de mille façons jusqu'à subir la mort. Et vous rendrez témoignage de Moi devant les rois, les présidents de tribunaux, les nations, confessant par votre sang que vous aimez le Christ, le Vrai Fils du Vrai Dieu.Quand vous serez dans leurs mains, ne vous mettez pas en peine de ce que vous devez répondre et de ce que vous aurez à dire. N'ayez alors aucune peine sauf l'affliction à l'égard des juges et des accusateurs que Satan dévoie au point de les rendre aveugles pour la Vérité. Les paroles à dire vous seront données à ce moment-là. Votre Père vous les mettra sur les lèvres, parce que, alors, ce ne sera pas vous qui parlerez pour convertir à la Foi et professer la Vérité, mais ce sera l'Esprit de votre Père qui parlera en vous.Alors le frère donnera la mort à son frère, le père à son fils, les fils se dresseront contre leurs parents et les feront mourir. Non, ne vous évanouissez pas et ne vous scandalisez pas! Répondez-moi. Pour vous, quel est le plus grand crime: de tuer un père, un frère, un enfant ou Dieu Lui-même?”“Dieu, on ne peut le tuer” dit sèchement Judas Iscariote.“C'est vrai. C'est un Esprit qu'on ne peut saisir” confirme Barthélémy. Et les autres, tout en se taisant, sont du même avis.“Moi, je suis Dieu et Chair” dit calmement Jésus.“Personne ne pense à te tuer” réplique l'Iscariote.“Je vous en prie: répondez à ma question.”“Mais il est plus grave de tuer Dieu! Cela s'entend!”“Eh bien: Dieu sera tué par l'homme, dans sa Chair d'Homme-Dieu et dans l'âme de ceux qui tueront l'Homme-Dieu. Donc, comme on arrivera à ce crime sans que son auteur en éprouve de l'horreur, on en arrivera pareillement au crime des pères, des frères, des fils, contre les fils, les frères, les pères. Vous serez haïs de tous, à cause de mon Nom, mais celui qui aura persévéré jusqu'à la fin sera sauvé. Et quand ils vous persécuteront dans une ville, fuyez dans une autre, non par lâcheté, mais pour donner le temps à l'Église du Christ qui vient de naître, d'arriver à l'âge, non plus d'un bébé faible et incapable, mais à l'âge de la majorité où elle sera capable d'affronter la vie et la mort sans craindre la Mort. A ceux auxquels l'Esprit conseillera de fuir, qu'ils fuient. Comme j'ai fui quand j'étais tout petit. En vérité, dans la vie de mon Église se répéteront toutes les vicissitudes de ma vie d'homme. Toutes. Depuis le mystère de sa formation à l'humilité des premiers temps, jusqu'aux troubles et aux embûches qu'amènera la férocité des hommes, jusqu'à la nécessité de fuir pour continuer à exister, depuis la pauvreté et le travail assidu, jusqu'à beaucoup d'autres choses que je vis actuellement, que je souffrirai par la suite, avant d'arriver au triomphe éternel. Pour ceux, au contraire, auxquels l'Esprit conseille de rester, qu'ils restent, car s'ils tombent morts, ils vivront et seront utiles à l'Église. Car c'est toujours bien ce que l'Esprit de Dieu conseille.En vérité je vous dis que vous ne finirez pas, vous et vos successeurs, de parcourir les rues et les villes d'Israël avant que vienne le Fils de l'Homme. Car Israël, à cause de son redoutable péché, sera dispersé comme la balle saisie par un tourbillon, et répandu sur toute la terre. Et des siècles et des millénaires, l'un après l'autre et davantage se succéderont avant qu'il soit de nouveau rassemblé sur l'aire d'Arauna le Jébuséen. Toutes les fois qu'il essaiera, avant l'heure marquée, il sera de nouveau pris par le tourbillon et dispersé, parce qu'Israël devra pleurer son péché pendant autant de siècles qu'il y a de gouttes qui pleuvront des veines de l'Agneau de Dieu immolé pour les péchés du monde. Et mon Église devra aussi elle, qui aura été frappée par Israël en Moi et en mes apôtres et disciples, ouvrir ses bras de mère et chercher à rassembler Israël sous son manteau comme une poule le fait avec ses poussins qui se sont écartés. Quand Israël sera tout entier sous le manteau de l'Église du Christ, alors je viendrai.Mais cela c'est l'avenir. Parlons des temps qui ne vont pas tarder de venir.Rappelez-vous que le disciple n'est pas plus que le Maître, et le serviteur plus que le Maître qui commande. Il suffit pas conséquent au disciple d'être comme le Maître et c'est déjà un honneur immérité, et le serviteur comme celui qui le commande et c'est déjà de la bonté surnaturelle de vous accorder qu'il en soit ainsi.S'ils ont appelé Belzébuth le Maître de maison, comment appelleront-ils ses serviteurs? Et les serviteurs pourront-ils se révolter si le Maître ne se révolte pas, ne hait, ni ne maudit, mais calme dans sa justice continue ses œuvres, en remettant le jugement à un autre moment quand, après avoir tout essayé pour les persuader, il aura constaté en eux l'obstination dans le Mal? Non. Les serviteurs ne pourront pas faire ce que leur Maître ne fait pas, mais plutôt l'imiter en pensant qu'eux sont aussi des pécheurs, alors que Lui était sans péché.Ne craignez donc pas ceux qui vous appelleront: "démons". Il arrivera un jour où la vérité sera connue et on verra alors qui était le "démon". Vous ou eux. Il n'y a rien de caché qui ne doive être révélé, ni rien de secret qui ne doive être connu.Ce que je vous dis maintenant dans l'obscurité et en secret, car le monde n'est pas digne de connaître toutes les paroles du Verbe, n'en est pas encore digne et ce n'est pas l'heure de le dire aussi aux indignes, vous, quand ce sera l'heure que tout doive être connu, dites-le en plein jour, criez du haut des toits ce que maintenant je vous dis tout bas m'adressant davantage à votre âme qu'à votre oreille. Car alors le monde aura été baptisé par le Sang et Satan aura contre lui un étendard grâce auquel le monde pourra, s'il le veut, comprendre les secrets de Dieu, alors que Satan ne pourra nuire qu'à ceux qui désirent la morsure de Satan et la préfèrent à mon baiser. Mais huit parties du monde sur dix ne voudront pas comprendre. Seule la minorité voudra savoir tout pour suivre tout ce qu'est ma Doctrine. Peu importe. Comme on ne peut séparer ces deux parties saintes de la masse injuste, prêchez aussi du haut des toits ma Doctrine, prêchez-la du haut des montagnes, sur les mers sans bornes, dans les entrailles de la terre. Quand bien même les hommes ne l'écouteraient pas, les divines paroles seront recueillies par les oiseaux et les vents, les poissons et les flots, et les entrailles de la terre en garderont l'écho pour le dire aux sources, aux minéraux, aux métaux, et tous en jouiront car eux aussi ont été créés par Dieu pour servir d'escabeau à mes pieds et être une joie pour mon cœur.Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent tuer l'âme, mais craignez seulement celui qui peut envoyer votre âme à la perdition et, au Jugement Dernier, la réunir au corps ressuscité pour les jeter dans les feux de l'Enfer. Ne craignez pas. Est-ce que peut-être on ne vend pas deux passereaux pour un sou? Et pourtant, sans la permission du Père, pas un d'eux ne tombera malgré tous les pièges de l'homme. Ne craignez donc pas. Vous êtes connus de mon Père. Il connaît le nombre de cheveux que vous avez sur la tête. Vous avez plus de valeur qu'un grand nombre de passereaux!Et je vous dis que celui qui me reconnaîtra devant les hommes, je le reconnaîtrai, Moi, devant mon Père qui est aux Cieux. Mais celui qui me reniera devant les hommes, Moi aussi, je le renierai devant mon Père. Reconnaître, ici, veut dire suivre et mettre en pratique; renier veut dire abandonner mon chemin par lâcheté, par la triple concupiscence, ou par un calcul mesquin, par affection humaine envers un des vôtres qui m'est opposé. Parce que cela se produira.Ne pensez pas que je sois venu établir la concorde sur la terre et à travers la terre. Ma Paix est plus élevée que les paix faites par calcul pour se tirer d'affaire jour après jour. Je ne suis pas venu apporter la paix mais le glaive. Le glaive tranchant pour couper les lianes qui retiennent dans la boue et ouvrir les chemins aux vols du surnaturel. Je suis donc venu séparer le fils du père, la fille de la mère, la bru de la belle-mère. Car je suis celui qui règne et qui a tous les droits sur ses sujets. Car personne n'est plus grand que Moi quand il s'agit des droits sur les affections. Car c'est en Moi que tous les amours se centralisent et se subliment: Moi je suis Père, Mère, Époux, Frère, Ami et je vous aime comme tel, et comme tel je dois être aimé. Et quand je dis: "Je veux", il n'y a pas de lien qui puisse résister et la créature est mienne. C'est Moi qui l'ai créée avec le Père, c'est par Moi-même que je la sauve et Moi j'ai le droit de la posséder.En vérité, les ennemis de l'homme ce sont les hommes, en plus des démons; et les ennemis de l'homme, du chrétien, ce seront ceux de sa famille par leurs lamentations, leurs menaces ou leurs supplications. Qui donc désormais aimera son père et sa mère plus que Moi, n'est pas digne de Moi; qui aime son fils ou sa fille plus que Moi, n'est pas digne de Moi. Celui qui ne prend pas sa croix quotidienne, complexe, faite de résignation, de renoncement, d'obéissance, d'héroïsme, de douleurs, de maladies, de luttes, de tout ce que manifeste la volonté de Dieu ou une épreuve qui vient de l'homme, et ne me suit pas avec elle, n'est pas digne de Moi. Celui qui tient compte de la vie de la terre plus que de la vie spirituelle, perdra la vraie Vie. Celui qui aura perdu la vie de la terre par amour pour Moi la retrouvera, éternelle et bienheureuse.Celui qui vous reçoit, Me reçoit. Celui qui me reçoit, reçoit Celui qui m'a envoyé. Celui qui reçoit un prophète en tant que prophète, recevra une récompense proportionnée à la charité qu'il donne au prophète. Celui qui reçoit un juste en tant que juste, recevra une récompense proportionnée à la charité qu'il donne au juste. Et cela parce que celui qui, dans un prophète reconnaît un prophète, c'est signe qu'il est prophète lui aussi, c'est-à-dire très saint, parce que l'Esprit de Dieu le tient dans ses bras; et celui qui aura reconnu un juste comme juste, prouve que lui-même est juste, car les âmes qui se ressemblent se reconnaissent. A chacun donc il sera donné selon sa justice.Mais à qui aura donné même un seul calice d'eau pure à un de mes serviteurs, fût-il même le plus petit - et sont des serviteurs de Jésus tous ceux qui le prêchent par une vie sainte, et peuvent l'être les rois comme les mendiants, les sages comme ceux qui ne savent rien, les vieillards comme les tout petits, car à tous les âges et dans toutes les classes on peut être mes disciples - qui donc aura donné à un de mes disciples ne serait ce qu'un calice d'eau en mon nom et parce que c'est mon disciple, en vérité je vous dis qu'il ne perdra pas sa récompense.J'ai parlé. Maintenant prions et allons à la maison. Vous partirez à l'aube et ainsi: Simon de Jonas avec Jean, Simon le Zélote avec Judas Iscariote, André avec Mathieu, Jacques d'Alphée avec Thomas, Philippe avec Jacques de Zébédée, Jude, mon frère, avec Barthélémy. Ainsi pour cette semaine. Puis je vous donnerai un nouvel ordre. Prions.”Et ils prient à haute voix…
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 18 juin 2023 - Onzième dimanche du temps ordinaire

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 9,36-38.10,1-8.
Voyant les foules, il eut pitié d'elles parce qu'elles étaient fatiguées et abattues comme des brebis sans berger. Il dit alors à ses disciples : « La moisson est abondante, et les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers pour sa moisson. »Alors Jésus appela ses douze disciples et leur donna le pouvoir d'expulser les esprits mauvais et de guérir toute maladie et toute infirmité. Voici les noms des douze Apôtres : le premier, Simon, appelé Pierre ; André son frère ; Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère ;Philippe et Barthélemy ; Thomas et Matthieu le publicain ; Jacques, fils d'Alphée, et Thaddée ;Simon le Zélote et Judas Iscariote, celui-là même qui le livra. Ces douze, Jésus les envoya en mission avec les instructions suivantes : « N'allez pas chez les païens et n'entrez dans aucune ville des Samaritains. Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d'Israël. Sur votre route, proclamez que le Royaume des cieux est tout proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 4, Ch 237, p 67
  • Ancienne traduction : Tome 4, Ch 100, p 67
  • CD 4 (1er cd), piste 26
  • USB Tome 4, piste 26
Jésus se trouve sur le chemin qui du lac de Méron va vers celui de Galilée. Il y a avec Lui le Zélote et Barthélémy, et ils semblent attendre près d'un torrent, réduit à un filet d'eau qui pourtant nourrit des plantes touffues, les autres qui arrivent de deux côtés différents. La journée est torride, et pourtant beaucoup de gens ont suivi les trois groupes qui ont dû prêcher à travers les campagnes en acheminant les malades vers le groupe de Jésus et en parlant de Lui à ceux qui sont en bonne santé. Un grand nombre de miraculés forment un groupe heureux assis parmi les arbres, et en eux la joie est telle qu'ils ne sentent même pas l'ennui de la chaleur, de la poussière, de la lumière éblouissante, toutes choses qui ne mortifient pas qu'un peu tous les autres. Quand le groupe dirigé par Jude Thaddée arrive le premier près de Jésus, apparaît avec évidence la fatigue de ceux qui le forment et de ceux qui le suivent. En dernier lieu vient le groupe dirigé par Pierre où se trouvent beaucoup de gens de Corozaïn et de Bethsaïda. “Nous avons travaillé, Maître, mais il faudrait qu'il y ait plusieurs groupes… Tu vois. Aller au loin, ce n'est pas possible à cause de la chaleur. Et alors, comment faire? On dirait que le monde s'agrandisse au fur et à mesure que nous travaillons davantage, en éparpillant les pays et en allongeant les distances. Je ne m'étais jamais rendu compte que la Galilée était si grande. Nous n'en travaillons qu'un coin, tout juste un coin, et nous n'arrivons pas à l'évangéliser, tant elle est vaste et si nombreux sont ceux qui ont besoin de Toi et qui te désirent” soupire Pierre. “Ce n'est pas que le monde s'agrandisse, Simon” répond le Thaddée “C'est que s'étend la notoriété de notre Maître.” “Oui, c'est vrai. Regarde combien de gens. Certains nous suivent depuis ce matin. Aux heures les plus chaudes, nous nous sommes réfugiés dans un bois, mais même maintenant que le soir approche, la marche est pénible. Et ces pauvres gens sont beaucoup plus loin de leurs maisons que nous. Si cela continue d'augmenter ainsi, je ne sais pas comment nous ferons…” dit Jacques de Zébédée. “En octobre les bergers viendront aussi” dit André pour le réconforter. “Hé! oui! Les bergers, les disciples, c'est bien! Mais ils ne servent que pour dire: "Jésus est le Sauveur. Il est ici". Rien de plus” répond Pierre. “Mais, au moins, les gens sauront où le trouver. Maintenant, au contraire! Nous venons ici, et eux accourent ici; pendant qu'ils viennent ici, nous allons ailleurs et eux doivent nous courir après. Et avec des enfants et des malades, ce n'est pas bien pratique.” Jésus parle: “Tu as raison, Simon-Pierre. J'ai Moi aussi compassion de ces âmes et de ces foules. Pour beaucoup, ne pas me trouver à un moment donné, ce peut être une cause irréparable de malheur. Regardez comme ils sont las et troublés ceux qui n'ont pas encore la certitude de ma Vérité, et comme ils sont affamés ceux qui ont déjà goûté ma parole et ne savent plus s'en passer, et nulle autre parole ne les contente plus. Ils semblent des brebis sans berger qui errent ici et là sans trouver quelqu'un pour les conduire et les nourrir. J'y pourvoirai, mais vous, vous devez m'aider. De toutes vos forces, spirituelles, morales et physiques. Ce n'est plus en groupes nombreux, mais deux par deux que vous devez savoir aller. Et j'enverrai deux par deux les meilleurs des disciples. C'est que la moisson est vraiment grande. Oh! cet été, je vous préparerai à cette grande mission. Pour Tamuz, nous serons rejoints par Isaac avec les meilleurs disciples. Et je vous préparerai. Vous n'y suffirez pas encore, car si la moisson est vraiment grande, les ouvriers en revanche sont peu nombreux. Priez donc le Maître de la terre qu'il envoie beaucoup d'ouvriers à sa moisson.”“Oui, mon Seigneur. Mais cela ne changera pas beaucoup la situation de ceux qui te cherchent” dit Jacques d'Alphée.“Pourquoi, mon frère?”“Parce qu'ils ne cherchent pas seulement la doctrine et la parole de Vie, mais aussi la guérison de leurs langueurs, de leurs maladies, de toutes leurs infirmités que la vie ou Satan apportent à la partie inférieure ou supérieure de leur être. Et cela, il n'y a que Toi qui puisses le faire, parce qu'en Toi il y a la Puissance.”“Ceux qui sont un avec Moi arriveront à faire ce que je fais et les pauvres seront secourus dans toutes leurs misères. Mais vous n'avez pas encore en vous ce qu'il faut pour le faire. Essayez de vous surpasser vous-mêmes, de fouler vos tendances humaines pour faire triompher l'esprit. Assimilez non seulement ma parole mais son esprit, c'est-à-dire sanctifiez-vous par elle et ensuite vous pourrez tout. Et maintenant allons leur dire ma parole puisqu'ils ne veulent pas s'en aller sans que je leur aie donné la parole de Dieu. Et ensuite nous retournerons à Capharnaüm. Là aussi il y a des gens qui attendent…”“Seigneur, mais est-ce vrai que Marie de Magdala t'a demandé pardon dans la maison du pharisien?” “C'est vrai, Thomas.” “Et tu le lui as donné?” demande Philippe. “Je le lui ai donné.” “Mais tu as mal fait!” s'écrie Barthélémy.“Pourquoi? Elle avait un repentir sincère et méritait le pardon.” “Mais tu ne devais pas le lui donner dans cette maison, publiquement…” Lui reproche l'Iscariote. “Mais je ne vois pas en quoi je me suis trompé.” “En ceci: tu sais ce que sont les pharisiens, combien d'arguties ils ont en tête, comme ils te surveillent, comme ils te calomnient, comme ils te haïssent. Il y en avait un, à Capharnaüm, qui était un ami et c'était Simon. Et tu appelles dans sa maison une prostituée pour profaner sa maison et scandaliser l'ami Simon.” “Je ne l'ai pas appelée, Moi. Elle y est venue. Ce n'était pas une prostituée, c'était une repentie. Cela change beaucoup. Si on n'avait pas de dégoût de l'approcher avant et de toujours la désirer, même en ma présence, maintenant qu'elle n'est plus une chair mais une âme, on ne doit pas avoir de dégoût de la voir entrer pour s'agenouiller à mes pieds et pleurer, en s'accusant, s'humiliant dans une humble confession publique que renferment ces pleurs. Simon le pharisien a eu sa maison sanctifiée par un grand miracle: "la résurrection d'une âme". Sur la place de Capharnaüm, il y a maintenant cinq jours, il me demandait: "Tu as fait ce seul miracle?" et il répondait lui-même: "Certainement pas" et il avait un grand désir d'en voir un. Je le lui ai donné. Je l'ai choisi pour être le témoin, le paranymphe de ces fiançailles de l'âme avec la Grâce. Il doit en être fier.” “Au contraire, il en est scandalisé. Peut-être tu as perdu un ami.” “J'ai trouvé une âme. Cela vaut la peine de perdre l'amitié d'un homme, sa pauvre amitié d'homme, pour rendre à une âme l'amitié avec Dieu.” “C'est inutile. Avec Toi, on ne peut obtenir une réflexion humaine. Nous sommes sur la terre, Maître! Rappelle-le-toi. Et ce sont les lois et les idées de la terre qui prédominent. Tu agis suivant la méthode du Ciel, tu te meus dans ton Ciel que tu as dans le cœur, tu vois tout à travers les clartés du Ciel. Mon pauvre Maître! Comme tu es divinement incapable de vivre parmi nous qui sommes pervers!” Judas l'Iscariote l'embrasse, admiratif et désolé, disant pour terminer: “Et je m'en afflige, parce que tu te crées tant d'ennemis par excès de perfection.” “Ne t'en afflige pas, Judas. Il est écrit qu'il en est ainsi. Mais comment sais-tu que Simon est offensé?” “Il n'a pas dit qu'il est offensé, mais à Thomas et à moi, il a fait comprendre que ce n'est pas une chose à faire. Tu ne devais pas l'inviter dans sa maison, où il n'entre que des personnes honnêtes.” “Bien! Pour l'honnêteté des gens qui vont chez Simon, n'en parlons pas” dit Pierre. “Et je pourrais dire que la sueur des prostituées a coulé plusieurs fois sur le dallage, sur les tables, et ailleurs chez Simon le pharisien” dit Mathieu. “Mais pas publiquement” réplique l'Iscariote. “Non, avec une hypocrisie attentive à le cacher.” “Tu vois qu'il change alors.” “C'est un changement aussi l'entrée d'une prostituée qui entre pour dire: "Je laisse mon péché infâme" au lieu de celle qui entre pour dire: "Me voici à toi pour accomplir ensemble le péché".” “Mathieu a raison” disent-ils tous. “Oui il a raison. Mais eux ne pensent pas comme nous et il faut en venir à des compromis avec eux, s'adapter à eux pour les avoir comme amis.” “Cela jamais, Judas. En matière de vérité, d'honnêteté, de conduite morale, il n'y a pas d'adaptation ni de compromis” dit Jésus d'une voix de tonnerre. Et il termine: “Du reste, je sais que j'ai bien agi, et en vue du bien. Cela suffit. Allons congédier ces gens fatigués.”Et il s'en va vers ceux qui, éparpillés sous les arbres, regardent dans sa direction, anxieux de l'entendre. “La paix à vous tous qui, pendant des stades et à la canicule, êtes venus entendre la Bonne Nouvelle. En vérité je vous dis que vous commencez à comprendre ce qu'est le Royaume de Dieu, combien précieuse est sa possession et combien il est heureux de lui appartenir. Et pour vous toute fatigue perd la valeur qu'elle a pour les autres, parce que l'âme commande en vous et dit à la chair: "Réjouis-toi que je t'accable. C'est pour ton bonheur que je le fais. Quand tu seras réunie à moi, après la résurrection finale, tu m'aimeras dans la mesure où je t'ai piétinée et tu verras en moi ton second sauveur". N'est-ce pas ce que dit votre esprit? Mais bien sûr qu'il le dit! Vous maintenant vous basez vos actions sur l'enseignement de mes paraboles lointaines. Mais maintenant je vous donne d'autres lumières pour vous rendre toujours plus énamourés de ce Royaume qui vous attend et dont la valeur est sans mesure.Écoutez: Un homme était allé par hasard dans un champ pour prendre du terreau et le porter dans son jardin. Voilà qu'en creusant avec fatigue la terre dure, il trouve sous une couche de terre un filon de métal précieux. Que fait alors cet homme? Il recouvre de terre sa découverte. Il n'hésite pas à travailler davantage encore, car la découverte en vaut la peine. Et puis, il va chez lui, rassemble toutes ses richesses en argent et en objets, et ces derniers il les vend pour avoir beaucoup d'argent. Puis il va trouver le propriétaire du champ et lui dit: "Ton champ me plaît. Combien en veux-tu?" "Mais il n'est pas à vendre" dit l'autre. Mais l'homme offre une somme toujours plus forte, disproportionnée avec la valeur du champ et il finit par décider le propriétaire qui pense: "Cet homme est fou! Mais puisqu'il l'est, j'en profite. Je prends la somme qu'il m'offre. Ce n'est pas de l'usure, puisque c'est lui qui veut me la donner. Avec elle je m'achèterai au moins trois autres champs, et plus beaux" et il vend, convaincu d'avoir fait une affaire merveilleuse. Mais, au contraire, c'est l'autre qui fait une bonne affaire, car il se prive d'objets qu'un voleur peut emporter ou que l'on peut perdre ou consommer, et il se procure un trésor qui, parce qu'il est vrai, naturel, est inépuisable. Cela vaut donc la peine qu'il sacrifie ce qu'il a pour cette acquisition, en restant pendant quelque temps avec la seule possession du champ, mais en réalité il possède pour toujours le trésor qui y est caché. Vous, vous l'avez compris et vous faites comme l'homme de la parabole. Quittez les richesses éphémères pour posséder le Royaume des Cieux. Vous les vendez aux imbéciles de ce monde, les leur cédez, acceptez qu'on se moque de vous pour ce qui, aux yeux du monde, paraît une sotte manière d'agir. Agissez ainsi, toujours, et un jour votre Père qui est dans les Cieux, avec joie vous donnera votre place dans le Royaume. Retournez dans vos maisons avant que vienne le sabbat et, pendant le jour du Seigneur, pensez à la parabole du trésor qu'est le Royaume céleste. La paix soit avec vous.” Les gens s'éparpillent lentement sur les routes et les sentiers de campagne pendant que Jésus s'en va en direction de Capharnaüm dans le soir qui descend. Il y arrive en pleine nuit. Ils traversent en silence la ville silencieuse au clair de la lune qui est la seule lampe qui existe pour les ruelles obscures et mal pavées. Ils entrent en silence dans le petit jardin à côté de la maison, croyant que tout le monde est au lit. Mais, au contraire, une lampe luit dans la cuisine et trois ombres, rendues mobiles par le mouvement de la flamme, se projettent sur le muret blanc du four qui est tout près. “Il y a des gens qui t'attendent, Maître. Mais cela ne peut pas aller ainsi! Maintenant je vais leur dire que tu es trop fatigué. Monte sur la terrasse en attendant.” “Non, Simon. Je vais à la cuisine. Si Thomas a retenu ces personnes, c'est signe qu'il y a un motif sérieux.” Mais, pendant ce temps, ceux qui sont à l'intérieur ont entendu le chuchotement et Thomas, le propriétaire de la maison, vient sur le seuil. “Maître, il y a la dame habituelle. Elle t'attend depuis hier au coucher du soleil. Elle est avec un serviteur” et puis, à voix basse: “Elle est très agitée. Elle pleure sans arrêt…”“C'est bien. Dis-lui de venir en haut. Où a-t-elle dormi?” “Elle ne voulait pas dormir, mais finalement elle s'est retirée pour quelques heures vers l'aube, dans ma chambre. Le serviteur, je l'ai fait dormir dans un de vos lits.” “C'est bien, il y dormira encore cette nuit et toi, tu dormiras dans le mien.” “Non, Maître. J'irai sur la terrasse, sur des nattes. Je dormirai aussi bien.” Jésus monte sur la terrasse. Voilà Marthe qui monte, elle aussi. “La paix à toi, Marthe.” Un sanglot Lui répond. “Tu pleures encore? Mais n'es-tu pas heureuse?” De la tête Marthe fait signe que non. “Mais pourquoi, donc?…”Une longue pause, pleine de sanglots. Enfin, dans un gémissement: “Depuis plusieurs soirs, Marie n'est plus revenue. Et on ne la trouve pas. Ni moi, ni la nourrice, ni Marcelle, ne la trouvons… Elle était sortie en commandant le char. Elle était très bien mise… Oh! elle n'avait pas voulu remettre mon vêtement!… Elle n'était pas à moitié nue, elle en a encore de ceux-ci, mais elle était très provocante dans ce… Et elle avait pris avec elle or et parfums… et elle n'est plus revenue. Elle a renvoyé le serviteur aux premières maisons de Capharnaüm en disant. "Je reviendrai avec une autre compagnie". Mais elle n'est plus revenue. Elle nous a trompés! Ou bien elle s'est sentie seule, peut-être tentée… ou il lui est arrivé malheur… Elle n'est plus revenue…” Et Marthe se glisse à genoux, en pleurant la tête appuyée sur l'avant bras qu'elle a mis sur un tas de sacs vides.Jésus la regarde et dit lentement, avec assurance, dominateur: “Ne pleure pas. Marie est venue à Moi il y a trois soirs. Elle m'a parfumé les pieds, elle a mis à mes pieds tous ses bijoux. Elle s'est consacrée ainsi, et pour toujours, en prenant place parmi mes disciples. Ne la dénigre pas en ton cœur. Elle t'a surpassée.”“Mais où, où est alors ma sœur?” crie Marthe en relevant son visage bouleversé. “Pourquoi n'est-elle pas revenue à la maison? Elle a peut-être été attaquée? Elle a peut-être pris une barque et elle s'est noyée? Peut-être un amant qu'elle a repoussé l'a enlevée? Oh! Marie! Ma Marie! Je l'avais retrouvée et je l'ai tout de suite perdue!” Marthe est vraiment hors d'elle. Elle ne pense plus que ceux qui sont en bas peuvent l'entendre. Elle ne pense plus que Jésus peut lui dire où est sa sœur. Elle se désespère sans plus réfléchir à rien. Jésus la prend par les poignets et la force à rester tranquille, à l'écouter, la dominant de sa haute taille et de son regard magnétique. “Assez! Je veux que tu aies foi en mes paroles. Je veux que tu sois généreuse. Tu as compris?” Il ne la laisse que quand Marthe s'est un peu calmée. “Ta sœur est allée goûter sa joie, s'entourant d'une solitude sainte, parce qu'elle a en elle la pudeur super sensible de ceux qui sont rachetés. Je te l'ai dit à l'avance. Elle ne peut supporter le regard doux, mais inquisiteur des parents sur son nouveau vêtement d'épouse de la Grâce. Et ce que je te dis est toujours vrai. Tu dois me croire.” “Oui, Seigneur, oui. Mais ma Marie a été trop, trop au pouvoir du démon. Il l'a reprise tout d'un coup, il…” “Il se venge sur toi de la proie qu'il a perdue pour toujours. Dois-je donc voir que toi, la courageuse, tu deviens sa proie pour une frayeur folle et sans raison d'être? Dois-je voir qu'à cause d'elle qui maintenant croit en Moi, tu perds la belle foi que je t'ai toujours connue? Marthe! Regarde-moi bien. Écoute-moi. N'écoute pas Satan. Ne sais-tu pas que quand il est obligé d'abandonner sa proie par une victoire que Dieu remporte sur lui, il se met tout de suite à agir, cet inlassable bourreau des êtres, cet inlassable voleur des droits de Dieu pour trouver d'autres proies? Ne sais-tu pas que ce sont les tortures d'une tierce personne, qui résiste aux assauts parce qu'elle est bonne et fidèle, qui affermissent la guérison d'un autre esprit? Ne sais-tu pas que rien n'est isolé de tout ce qui arrive et existe dans la création, mais que tout suit une loi éternelle de dépendances et de conséquences qui fait qu'une action de quelqu'un a des répercussions naturelles et surnaturelles très étendues? Tu pleures ici, toi tu connais ici le doute atroce et tu restes fidèle à ton Christ même à cette heure de ténèbres. Là-bas, dans un endroit voisin que tu ne connais pas, Marie sent se dissoudre le dernier doute sur l'infinité du pardon qu'elle a obtenu. Ses pleurs se changent en sourire et ses ombres en lumière. C'est ton tourment qui l'a conduite là où se trouve la paix, là où les âmes se régénèrent auprès de la Génératrice sans tache, auprès de celle qui est tellement Vie qu'elle a obtenu de donner au monde le Christ qui est la Vie. Ta sœur est chez ma Mère. Oh! ce n'est pas la première qui rentre sa voile dans ce port paisible après que le doux rayon de la vivante Étoile Marie l'a appelée sur ce sein d'amour, par l'amour muet et actif de son Fils! Ta sœur est à Nazareth.” “Mais comment y est-elle allée, ne connaissant pas ta Mère, ta maison?… Seule… Pendant la nuit… Ainsi… Sans moyens… Avec ce vêtement… Un si long chemin… Comment?” “Comment? Comme l'hirondelle fatiguée va au nid natal traversant mers et montagnes, triomphant des tempêtes, des nuages et des vents contraires. Comme vont les hirondelles aux lieux de leur hivernage, par un instinct qui les guide, par une tiédeur qui les invite, par le soleil qui les appelle. Elle aussi est accourue vers le rayon qui l'appelle… vers la Mère universelle. Et nous la verrons revenir à l'aurore, heureuse… sortie pour toujours des ténèbres, avec une Mère à son côté, la mienne, et pour n'être jamais plus orpheline. Peux-tu croire cela?” “Oui, mon Seigneur.” Marthe est comme fascinée. En effet Jésus a été un dominateur. Grand, debout, et pourtant légèrement incliné au-dessus de Marthe agenouillée, il a parlé lentement d'un ton pénétrant, comme pour passer dans la disciple bouleversée. Peu de fois je l'ai vu avec cette puissance pour persuader par sa parole quelqu'un qui l'écoute. Mais à la fin, quelle lumière, quel sourire sur son visage! Marthe le reflète par un sourire et une lumière plus apaisée sur son propre visage. “Et maintenant va te reposer, en paix.” Et Marthe Lui baise les mains et descend rassérénée…
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie. http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 11 juin 2023 - Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ, solennité

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 6,51-58.
Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c'est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie. »Les Juifs discutaient entre eux : « Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger ? »Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n'aurez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m'a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même aussi celui qui me mangera vivra par moi. Tel est le pain qui descend du ciel : il n'est pas comme celui que vos pères ont mangé. Eux, ils sont morts; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 5, Ch 354, p 435
  • Ancienne traduction : Tome 5, Ch 44, p 294
  • CD 5 (2ème cd), piste 9
  • USB Tome 5, piste 108
“Tu as été en oraison, Maître?” demande Etienne à voix basse, par respect, comme il s'est incliné pour le même motif. “Oui. D'où le vois-tu, mon fils?” demande Jésus en lui posant la main sur ses cheveux foncés en une douce caresse. “De ton visage d'ange. Je suis un pauvre homme, mais ton aspect est si limpide que j'y lis les palpitations et les actions de ton esprit.” “Le tien aussi est limpide. Tu es un de ceux qui restent tout petits…” “Et qu'y a-t-il sur mon visage, Seigneur?” “Viens à part et je te le dirai” et il le prend par le poignet et l'amène dans un couloir obscur. “Charité, foi, pureté, générosité, sagesse; et tout cela c'est Dieu qui te l'a donné et tu l'as cultivé et tu le feras davantage. Enfin, d'après ton nom, tu as la couronne: d'or pur et avec une grande gemme qui resplendit sur ton front. Sur l'or et les pierres sont gravés deux mots: "Prédestination" et "Prémices". Sois digne de ton sort, Etienne. Va en paix avec ma bénédiction.” Et il pose de nouveau la main sur ses cheveux alors qu'Etienne s'agenouille pour ensuite se prosterner et Lui baiser les pieds. Ils reviennent vers les autres.“Ces gens sont venus pour t'entendre…” dit Philippe. “Ici on ne peut parler. Allons à la synagogue. Jaïre en sera content.”Jésus en tête, par derrière le cortège des autres, ils vont à la belle synagogue de Capharnaüm et Jésus, salué par Jaïre, y entre et il ordonne que toutes les portes restent ouvertes pour que ceux qui n'arrivent pas à entrer puissent l'entendre de la rue et de la place qui sont à côté de la synagogue.Jésus va à sa place, dans cette synagogue amie, de laquelle aujourd'hui sont absents heureusement les pharisiens, peut-être déjà partis en grande pompe pour Jérusalem. Et il commence à parler.“En vérité je vous dis: vous me cherchez non pas pour m'entendre ni pour les miracles que vous avez vus, mais pour ce pain que je vous ai donné à manger à satiété et sans frais. Les trois quart d'entre vous c'est pour cela qu'ils me cherchaient, et par curiosité, venant de toutes parts de notre Patrie. Il manque donc à la recherche l'esprit surnaturel, et reste dominant l'esprit humain avec ses curiosités malsaines, ou pour le moins d'une imperfection infantile, non pas simple comme celle des tout petits, mais diminuée comme l'intelligence d'un esprit obtus. Et avec la curiosité, il reste la sensualité et un sentiment vicié. La sensualité qui se cache, subtile comme le démon dont elle est la fille, derrière des apparences et des actes qui sont bons en apparence, et le sentiment vicié qui est simplement une déviation morbide du sentiment et qui, comme tout ce qui est "maladie", ressent le besoin et le désir des drogues qui ne sont pas la simple nourriture, le bon pain, la bonne eau, l'huile pure, le premier lait qui suffit pour vivre, pour bien vivre. Le sentiment vicié veut les choses extraordinaires pour en être remué et pour éprouver le frisson qui plaît, le frisson maladif des paralysés qui ont besoin de drogues pour éprouver des sensations qui leur donnent l'illusion d'être intègres et virils. La sensualité qui veut satisfaire sans fatigue la gourmandise, dans ce cas, avec du pain qui n'a pas coûté de sueurs, puisque Dieu l'a donné par bonté. Les dons de Dieu ne sont pas l'ordinaire, ils sont l'extraordinaire. On ne peut y prétendre, ni se livrer à la paresse en disant: "Dieu me les donnera". Il est dit: "Tu mangeras ton pain mouillé par la sueur de ton front" c'est-à-dire le pain gagné par le travail. Si Celui qui est Miséricorde a dit: "J'ai pitié de ces foules qui me suivent depuis trois jours et n'ont plus rien à manger et qui pourraient tomber en route avant d'avoir atteint Ippo sur le lac, ou Gamala, ou d'autres villes", et a pourvu à leurs besoins, il n'est pourtant pas dit qu'on doive le suivre pour ce motif. C'est pour bien davantage qu'un peu de pain, destiné à devenir ordure après la digestion, que l'on doit me suivre. Ce n'est pas pour la nourriture qui emplit le ventre, mais pour celle qui nourrit l'âme, car vous n'êtes pas seulement des animaux qui doivent brouter et ruminer, ou fouiller avec le groin et s'engraisser. Mais vous êtes des âmes! C'est cela que vous êtes! La chair c'est le vêtement, l'être c'est l'âme. C'est elle qui est immortelle. La chair, comme tout vêtement, s'use et finit, et ne mérite pas qu'on s'en occupe comme si c'était une perfection à laquelle il faut donner tous ses soins.Cherchez donc ce qu'il est juste de se procurer, non ce qui est injuste. Cherchez à vous procurer non la nourriture qui périt, mais celle qui dure pour la vie éternelle. Celle-là, le Fils de l'homme vous la donnera toujours, quand vous la voudrez. Car le Fils de l'homme a à sa disposition tout ce qui vient de Dieu et peut vous le donner; Lui est Maître, et Maître magnanime, des trésors de Dieu Père qui a imprimé sur Lui son sceau pour que les yeux honnêtes ne soient pas confondus. Et si vous avez en vous la nourriture qui ne périt pas, vous pourrez faire les œuvres de Dieu, étant nourris de la nourriture de Dieu.”“Que devons-nous faire pour faire les œuvres de Dieu? Nous observons la Loi et les Prophètes. Nous sommes donc déjà nourris de Dieu et nous faisons les œuvres de Dieu.”“C'est vrai. Vous observez la Loi, ou plutôt vous "connaissez" la Loi. Mais connaître n'est pas pratiquer. Nous connaissons, par exemple, les lois de Rome et pourtant un israélite fidèle ne les pratique pas autrement que dans les formules qui lui sont imposées par sa condition de sujet. Pour le reste nous, je parle des israélites fidèles, nous ne pratiquons pas les usages païens des romains tout en les connaissant. La Loi que vous tous connaissez et les Prophètes devraient en effet vous nourrir de Dieu et vous donner par conséquent la capacité de faire les œuvres de Dieu. Mais pour faire cela, elles devraient être devenues une seule chose avec vous, comme l'air que vous respirez et la nourriture que vous assimilez, qui se changent tous les deux en vie et en sang. Alors qu'ils restent étrangers, tout en étant dans votre maison, comme peut l'être un objet de la maison qui vous est connu et utile, mais qui s'il venait à manquer ne vous enlèverait pas l'existence. Alors que… Oh! essayez un peu de ne pas respirer pendant quelques minutes, essayez de rester sans nourriture pendant des jours et des jours… et vous verrez que vous ne pouvez vivre. Ainsi devrait se ressentir votre moi de la dénutrition et de son asphyxie de la Loi et des Prophètes, puisque vous les connaissez mais ne les assimilez pas et qu'ils ne deviennent pas une seule chose avec vous. C'est cela que je suis venu enseigner et donner: le sue, l'air de la Loi et des Prophètes, pour rendre le sang et la respiration à vos âmes qui meurent de faim et d'asphyxie. Vous ressemblez à des enfants qu'une maladie rend incapables de savoir ce qui peut les nourrir. Vous avez des provisions de nourriture, mais vous ne savez pas qu'elles doivent être mangées pour se changer en une chose vitale, et qu'elles deviennent vraiment nôtres, par une fidélité vraie et pure à la Loi du Seigneur qui a parlé à Moïse et aux Prophètes pour vous tous. Venir donc à Moi pour avoir l'air et le suc de la Vie éternelle, c'est un devoir. Mais ce devoir présuppose en vous une foi. Car si quelqu'un n'a pas la foi, il ne peut croire à mes paroles, et s'il ne croit pas il ne vient pas me dire: "Donne-moi le vrai pain". Et s'il n'a pas le vrai pain, il ne peut pas faire les œuvres de Dieu n'ayant pas la capacité de les faire. Par conséquent pour être nourris de Dieu et pour faire l'œuvre de Dieu, il est nécessaire que vous fassiez l'œuvre base qui est celle-ci: croire en Celui que Dieu a envoyé.”“Mais quels miracles fais-tu donc pour qu'il nous soit possible de croire en Toi comme en un envoyé de Dieu et pour qu'on puisse voir sur Toi le sceau de Dieu? Que fais-tu que déjà, sous une forme plus modeste, n'aient pas fait les Prophètes? Moïse t'a même surpassé, puisque non pas une seule fois mais pendant quarante années il a nourri nos pères d'une nourriture merveilleuse. C'est écrit que nos pères, pendant quarante années, mangèrent la manne dans le désert et il est dit par conséquent que Moïse leur donna à manger du pain venu du ciel, lui qui pouvait.”“Vous êtes dans l'erreur. Ce n'est pas Moïse, mais c'est le Seigneur qui a pu faire cela. Et dans l'Exode on lit: "Voici: Je ferai pleuvoir du pain du ciel. Que le peuple sorte et qu'il recueille ce qui suffit pour chaque jour, et qu'ainsi Je me rende compte si le peuple marche selon ma Loi. Et le sixième jour qu'il en ramasse le double par respect pour le septième jour, le sabbat". Et les hébreux virent le désert se recouvrir chaque matin de cette chose minuscule qui ressemble à ce qui est pilé dans le mortier, et au grésil, semblable à la graine de coriandre, et au bon goût de fleur de farine mélangée à du miel". Ce n'est donc pas Moïse, mais le Seigneur qui a procuré la manne. Dieu qui peut tout. Tout. Punir et bénir, enlever et accorder. Et Moi, je vous le dis, que des deux choses, Il préfère bénir et accorder plutôt que punir et enlever.Moïse, comme il est dit dans l'Ecclésiastique, était "cher à Dieu et aux hommes, sa mémoire était bénie, car il était rendu par Dieu semblable aux saints dans leur gloire, grand et terrible pour les ennemis, capable de susciter les prodiges et mettre fin à eux, glorieux en présence des rois, son ministre en présence du peuple, il avait vu la gloire de Dieu et entendu la voix du Très-haut, il était le gardien des préceptes et de la Loi de vie et de science". Aussi Dieu, comme dit la Sagesse, par amour pour Moïse, nourrit son peuple avec le pain des anges, et lui envoya du ciel un pain déjà fait, sans fatigue, un pain délicieux et d'une douce saveur. Et souvenez bien de ce que dit la Sagesse - et puisqu'il venait du ciel, de Dieu, et qu'il montrait la douceur divine envers ses fils, il avait pour chacun le goût que chacun voulait, et procurait à chacun les effets qu'il désirait, étant utile aussi bien au tout petit, à l'estomac encore imparfait, qu'à l'adulte à l'appétit et à la digestion vigoureux, qu'à la fillette délicate et qu'au vieillard décrépit. Et même, pour montrer que ce n'était pas œuvre d'homme, il renversa les lois des éléments car il résistait au feu, ce pain mystérieux qui, au lever du soleil, fondait comme du givre. Ou plutôt: le feu - c'est toujours la Sagesse qui parle - oublia sa propre nature par respect pour l'œuvre de Dieu son Créateur et pour les besoins des justes de Dieu, de sorte qu'alors qu'il a l'habitude de s'enflammer pour tourmenter, ici il se fit doux pour faire du bien à ceux qui faisaient confiance au Seigneur. Alors c'est pour cela, qu'en se transformant de toutes manières, il servit à la grâce du Seigneur, leur nourrice à tous, selon les besoins de celui qui priait le Père éternel, pour que ses fils bien-aimés apprennent que ce n'est pas la reproduction des fruits qui nourrit les hommes, mais que c'est la parole du Seigneur qui conserve ceux qui croient en Dieu. En effet le feu ne consumait pas, comme il le pouvait, la douce manne, même pas si la flamme était haute et puissante, alors que suffisait à la fondre le doux soleil du matin, afin que les hommes se rappellent et qu'ils apprennent que les dons de Dieu doivent être recherchés dès le commencement du jour et de la vie, et que pour les avoir, il faut devancer la Lumière et se lever pour louer l'Éternel dès la première heure du matin.C'est cela que la manne enseignait aux hébreux, et Moi, je vous le rappelle parce que c'est un devoir qui dure et durera jusqu'à la fin des siècles. Cherchez le Seigneur et ses dons célestes, sans paresser jusqu'aux heures tardives du jour ou de la vie. Levez-vous pour le louer avant même que le loue le soleil levant, et nourrissez-vous de sa parole qui consacre et préserve et conduit à la Vie vraie. Ce n'est pas Moïse qui vous a donné le pain du Ciel mais, en vérité, Celui qui l'a donné, c'est le Père Dieu, et maintenant, en vérité, c'est mon Père qui vous donne le vrai Pain, le Pain nouveau, le Pain éternel qui descend du Ciel, le Pain de miséricorde, le Pain de Vie, le Pain qui donne au monde la Vie, le Pain qui rassasie toute faim et enlève toute langueur, le Pain qui donne à celui qui le prend la Vie éternelle et l'éternelle joie.”“Donne-nous, ô Seigneur, ce pain et nous ne mourrons plus.”“Vous mourrez comme tout homme meurt, mais vous ressusciterez pour la Vie éternelle si vous vous nourrissez saintement de ce Pain, parce qu'il rend incorruptible celui qui le mange. Pour ce qui est de vous, il sera donné à ceux qui le demandent à mon Père avec un cœur pur, une intention droite, et une sainte charité. C'est pour cela que j'ai enseigné à dire: "Donne-nous le Pain quotidien". Mais pour ceux qui s'en nourriront indignement, il deviendra un grouillement de vers d'enfer, comme les paniers de manne conservés contre l'ordre reçu. Et ce Pain de santé et de vie deviendra, pour eux, mort et condamnation. Car le plus grand sacrilège sera commis par ceux qui mettront ce Pain sur une table spirituelle corrompue et fétide, et le profaneront en le mêlant à la sentine de leurs inguérissables passions. Mieux vaudrait pour eux ne l'avoir jamais pris!”“Mais où est ce Pain? Comment le trouve-t-on? Quel nom a-t-il?”“Moi, je suis le Pain de Vie. C'est en Moi qu'on le trouve. Son nom est Jésus. Qui vient à Moi n'aura plus faim, et celui qui croit en Moi n'aura plus jamais soif, parce que les fleuves célestes se déverseront en lui, éteignant toute ardeur matérielle. Je vous l'ai dit, désormais. Vous m'avez connu désormais, et pourtant vous ne croyez pas. Vous ne pouvez croire que tout ce qui est, est en Moi. Et pourtant, il en est ainsi. C'est en Moi que sont tous les trésors de Dieu. C'est à Moi qu'est donné tout ce qui appartient à la terre, et sont donc réunis en Moi les Cieux glorieux et la terre militante, et jusqu'à la peineuse et expectante masse de ceux qui sont morts dans la grâce de Dieu sont en Moi, car en Moi et pour Moi est tout pouvoir. Et Moi, je vous le dis: tout ce que le Père me donne viendra à Moi. Et je ne chasserai pas celui qui vient à Moi car je suis descendu du Ciel pour faire non pas ma volonté mais la volonté de Celui qui m'a envoyé. Et la Volonté de mon Père, du Père qui m'a envoyé la voici: que je ne perde aucun de ceux qu'Il m'a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour. Maintenant la Volonté du Père qui m'a envoyé est que quiconque connaît le Fils et croit en Lui ait la Vie éternelle et que je puisse le ressusciter au Dernier Jour, en le voyant nourri de la Foi en Moi et marqué de mon sceau.”Il se fait un bourdonnement qui n'est pas discret dans la synagogue et au-dehors à cause des paroles nouvelles et hardies du Maître. Et Lui, après avoir un moment repris haleine, tourne ses yeux étincelants de ravissement là où on murmure davantage et ce sont précisément les groupes où il y a des juifs. Il recommence à parler.“Pourquoi murmurez-vous entre vous? Oui, je suis le Fils de Marie de Nazareth, fille de Joachim de la race de David, vierge consacrée au Temple, et puis épousée par Joseph de Jacob, de la race de David. Vous avez connu, beaucoup d'entre vous, les justes qui donnèrent la vie à Joseph, menuisier de race royale, et à Marie, vierge héritière de souche royale. Cela vous fait dire: "Comment celui-ci peut-il se dire descendu du Ciel?" et le doute naît en vous.Je vous rappelle les Prophètes sur l'Incarnation du Verbe. Et je vous rappelle comment, plus pour nous israélites que pour tout autre peuple, il est de foi que Celui que nous n'osons pas appeler ne peut pas se donner une Chair selon les lois humaines et de plus selon les lois d'une humanité déchue. Le Très Pur, l'Incréé, s'Il s'est mortifié jusqu'à se faire Homme pour l'amour de l'homme, ne pouvait choisir qu'un sein de Vierge plus pur que les lys pour revêtir de Chair sa Divinité. Le Pain descendu du Ciel au temps de Moïse a été placé dans l'arche d'or, recouverte du Propitiatoire, veillée par les chérubins, derrière les voiles du Tabernacle. Et avec le Pain était la Parole de Dieu. Et il était juste qu'il en fût ainsi, parce que le plus grand respect doit être donné aux dons de Dieu et aux tables de sa très Sainte Parole. Mais alors, qu'est-ce qui aura été préparé par Dieu pour sa propre Parole et pour le vrai Pain qui est venu du Ciel? Une arche plus inviolée et plus précieuse que l'arche d'or, couverte du précieux Propitiatoire de sa pure volonté d'immolation, veillée par les chérubins de Dieu, voilée d'une candeur virginale, d'une humilité parfaite, d'une charité sublime, et de toutes les vertus les plus saintes.Et alors? Vous ne comprenez pas encore que ma Paternité est au Ciel et que par conséquent c'est de là que je viens? Oui, je suis descendu du Ciel pour accomplir le décret de mon Père, le décret de salut des hommes selon ce qui a été promis au moment même de la condamnation et répété aux Patriarches et aux Prophètes. Mais cela, c'est la foi. Et la foi est donnée par Dieu à ceux qui ont une âme de bonne volonté. Aussi personne ne peut venir à Moi, s'il n'est pas conduit à Moi par mon Père, qui le voit dans les ténèbres, mais avec un vrai désir de la lumière. Il est écrit dans les Prophètes: "Ils seront tous instruits par Dieu". Voilà, c'est dit. C'est Dieu qui leur apprend où ils doivent aller pour être instruits par Dieu. Tout homme donc qui, au fond de son esprit droit, a entendu parler Dieu, a appris de mon Père à venir vers Moi.”“Et qui veux-tu qui ait entendu Dieu, ou vu son Visage?” demandent plusieurs qui commencent à montrer des signes d'irritation et de scandale. Et ils finissent par dire: “Tu délires ou tu es illusionné.”“Personne n'a vu Dieu excepté celui qui est de Dieu. Celui-là a vu le Père et c'est Moi qui suis Celui-là. Et maintenant écoutez le Credo de la Vie future sans lequel on ne peut se sauver.En vérité, en vérité je vous dis que celui qui croit en Moi a la Vie éternelle. En vérité, en vérité je vous dis que je suis le Pain de la Vie éternelle.Vos pères, dans le désert, ont mangé la manne et ils sont morts, car la manne était une nourriture sainte mais temporelle et elle donnait la vie pour autant qu'il était nécessaire d'arriver à la Terre Promise par Dieu à son peuple. Mais la Manne que je suis n'aura pas de limites de temps ni de puissance. Non seulement elle est céleste, mais elle est divine, et elle produit ce qui est divin: l'incorruptibilité, l'immortalité de ce que Dieu a créé à son image et à sa ressemblance. Elle ne durera pas quarante jours, quarante mois, quarante années, quarante siècles. Mais elle durera tant que durera le Temps, et elle sera donnée à tous ceux qui ont pour elle une faim sainte et agréable au Seigneur, qui se réjouira de se donner sans mesure aux hommes pour lesquels Il s'est incarné pour qu'ils aient la Vie qui ne meurt pas.Moi, je puis me donner, je puis me transsubstantier par amour pour les hommes, de sorte que le pain devienne Chair et que la Chair devienne Pain, pour la faim spirituelle des hommes qui sans cette Nourriture mourraient de faim et de maladies spirituelles. Mais si quelqu'un mange de ce Pain avec justice, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, ce sera ma Chair immolée pour la Vie du monde; ce sera mon Amour répandu dans les maisons de Dieu pour que viennent à la table du Seigneur ceux qui sont aimants ou malheureux et qu'ils trouvent un réconfort pour leur besoin de se fondre en Dieu et un soulagement pour leurs peines.”“Mais comment peux-tu nous donner ta Chair à manger? Pour qui nous as-tu pris? Pour des fauves sanguinaires? Pour des sauvages? Pour des homicides? Nous avons de la répugnance pour le sang et le crime.”“En vérité, en vérité je vous dis que bien des fois l'homme est plus qu'un fauve et que le péché rend plus que sauvage, que l'orgueil donne une soif homicide, et que ce n'est pas à tous ceux qui sont présents que répugneront le sang et le crime. Et même dans l'avenir l'homme sera tel parce que Satan, la sensualité et l'orgueil, en font une bête féroce. Et c'est pour satisfaire un besoin plus grand que jamais que vous devez et que l'homme devra se guérir lui-même des germes terribles par l'infusion du Saint.En vérité, en vérité je vous dis que si vous ne mangez pas la Chair du Fils de l'homme et si vous ne buvez pas son Sang, vous n'aurez pas en vous la Vie. Celui qui mange dignement ma Chair et qui boit mon Sang a la Vie éternelle et je le ressusciterai au Dernier Jour. Car ma Chair est vraiment une Nourriture et mon Sang un Breuvage. Celui qui mange ma Chair et qui boit mon Sang reste en Moi, et je reste en lui. Comme le Père vivant m'a envoyé, et que je vis par le Père, de même celui qui me mange vivra lui aussi par Moi et ira où je l'envoie, et il fera ce que je veux et il vivra avec austérité comme homme, et sera ardent comme un séraphin, et il sera saint, car pour pouvoir se nourrir de ma Chair et de mon Sang, il s'interdira les fautes et il vivra en s'élevant pour finir son ascension aux pieds de l'Éternel.”“Mais celui-là est fou! Qui peut vivre de cette façon? Dans notre religion il n'y a que le prêtre qui doive se purifier pour offrir la victime. Ici Lui veut faire de nous autant de victimes de sa folie. Cette doctrine est trop pénible et ce langage est trop difficile! Qui peut l'écouter et le pratiquer?” murmurent ceux qui sont présents et plusieurs sont des disciples réputés tels.Les gens se dispersent en commentant, et très réduits apparaissent les rangs des disciples quand restent seuls dans la synagogue le Maître et les plus fidèles. Je ne les compte pas, mais je dis qu'on arrive à peu près à une centaine. Il doit donc y avoir eu une forte défection même dans les rangs des anciens disciples depuis longtemps au service de Dieu. Parmi ceux qui sont restés, il y a les apôtres, le prêtre Jean et le scribe Jean, Etienne, Hermas, Timon, Hermastée, Agape, Joseph, Salomon, Abel de Bethléem de Galilée, et Abel le lépreux de Corozaïn avec son ami Samuel, Élie (celui qui renonça à Ensevelir son père pour suivre Jésus), Philippe d'Arbela, Aser et Ismaël de Nazareth, et en plus d'autres dont je ne connais pas les noms. Tous ceux-ci parlent doucement en commentant la défection des autres et les paroles de Jésus qui reste pensif, les bras croisés, appuyé à un haut pupitre.“Et vous vous scandalisez de ce que je vous ai dit? Et si je vous disais que vous verrez un jour le Fils de l'homme monter au Ciel où il était auparavant et s'asseoir à côté du Père? Et qu'avez-vous compris, absorbé, cru, jusqu'à présent? Et avec quoi avez-vous écouté et assimilé? Seulement avec ce qui est humain? C'est l'esprit qui vivifie et a de la valeur. La chair ne sert à rien. Mes paroles sont esprit et vie, et c'est avec l'esprit qu'il faut les écouter et les comprendre pour en avoir la vie. Mais il y en a beaucoup parmi vous dont l'esprit est mort parce qu'il est sans foi. Beaucoup d'entre vous ne croient pas vraiment, et c'est inutilement qu'ils restent près de Moi. Ils n'en auront pas la Vie, mais la Mort. Car ils y restent, comme je l'ai déjà dit, ou par curiosité ou par affection humaine, ou pire, pour des fins encore plus indignes. Ils n'ont pas été amenés ici par le Père en récompense de leur bonne volonté, mais par Satan. Personne, en vérité, ne peut venir à Moi, si cela ne lui est pas accordé par le Père. Allez-vous-en aussi, vous qui restez difficilement parce que vous avez honte, humainement, de m'abandonner, mais qui avez honte encore davantage de rester au service de quelqu'un qui vous semble "fou et dur". Allez. Il vaut mieux que vous soyez loin pour nuire.”Et plusieurs autres se retirent des disciples, parmi lesquels le scribe Jean et Marc, le gérasénien possédé, guéri en envoyant les démons dans les porcs. Les disciples bons se consultent et courent après ceux qui ont abandonné, en essayant de les arrêter. Dans la synagogue il y a maintenant Jésus, le chef de la synagogue, et les apôtres…Jésus se tourne vers eux qui, mortifiés, restent dans un coin, et il dit: “Voulez-vous vous en aller, vous aussi?” Il le dit sans amertume et sans tristesse. Mais avec beaucoup de sérieux.Pierre dans un élan douloureux Lui dit: “Seigneur, et où veux-tu qu'on aille? Vers qui? Tu es notre vie et notre amour. Toi seul as les paroles de Vie éternelle. Nous savons que tu es le Christ, le Fils de Dieu. Si tu veux, chasse-nous. Mais nous, pour ce qui est de nous, nous ne te quitterons pas, pas même… pas même si tu ne nous aimais plus…” et Pierre pleure sans bruit, avec de grosses larmes… André aussi, Jean, les deux fils d'Alphée, pleurent ouvertement, et les autres pâles ou rouges, par suite de l'émotion, ne pleurent pas, mais souffrent visiblement.“Pourquoi devrais-je vous chasser? N'est-ce pas Moi qui vous ai choisis vous douze?…” Jaïre prudemment, s'est retiré pour laisser Jésus libre de réconforter ou de réprimander ses apôtres. Jésus, qui remarque sa retraite silencieuse, dit, en s'assoyant accablé, comme si la révélation qu'il fait Lui coûtait un effort supérieur à ce qu'il peut faire, épuisé comme il l'est, dégoûté, endolori: “Et pourtant, l'un de vous est un démon.” La parole tombe lente, effrayante, dans la synagogue, où il n'y a que la lumière des nombreuses lampes qui soit joyeuse… et personne n'ose rien dire. Mais ils se regardent l'un l'autre, avec un frisson de peur et en se posant une question angoissée, et par une question encore plus angoissée et intime, chacun s'examine lui-même…Personne ne bouge pendant un moment. Et Jésus reste seul sur son siège, les mains croisées sur les genoux, la tête baissée. Il la lève enfin et il dit: “Venez. Je ne suis pourtant pas un lépreux! Ou bien vous me croyez tel?…” Alors Jean s'avance rapidement et s'enlace à son cou en disant: “Avec Toi, alors, dans la lèpre, mon seul amour. Avec Toi, dans la condamnation. Avec Toi, dans la mort, si tu crois que cela t'attende…” et Pierre rampe à ses pieds, il les Lui prend et les pose sur ses épaules en sanglotant: “Presse-moi, foule-moi aux pieds! Mais ne me fais pas penser que tu te méfies de ton Simon.” Les autres voyant que Jésus caresse les deux premiers s'avancent et le baisent sur ses vêtements, sur ses mains, sur ses cheveux… Seul l'Iscariote ose le baiser au visage. Jésus se lève tout à coup, et semble le repousser brusquement tant son mouvement est imprévu, et il dit: “Allons à la maison. Demain soir, à la nuit, nous partirons en barques pour Ippo.”
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/