"Lisez cette œuvre et faites-la lire"
Jésus (Chapitre 38, Volume 10 ) à propos de
l’Évangile tel qu’il m’a été révélé.

L'Évangile de la Messe Paul VI
et l’Évangile tel qu’il m’a été révélé de Maria Valtorta.
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Dimanche 6 mars 2022 - Premier dimanche de Carême

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 4,1-13.
Jésus, rempli d’Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain ; dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable. Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim.
Le diable lui dit alors : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. »
Jésus répondit : « Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain. »
Alors le diable l’emmena plus haut et lui montra en un instant tous les royaumes de la terre.
Il lui dit : « Je te donnerai tout ce pouvoir et la gloire de ces royaumes, car cela m’a été remis et je le donne à qui je veux.
Toi donc, si tu te prosternes devant moi, tu auras tout cela.»
Jésus lui répondit : « Il est écrit : C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, à lui seul tu rendras un culte. »
Puis le diable le conduisit à Jérusalem, il le plaça au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, d’ici jette-toi en bas ;
car il est écrit : Il donnera pour toi, à ses anges, l’ordre de te garder ;
et encore : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. »
Jésus lui fit cette réponse : « Il est dit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. »
Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations, le diable s’éloigna de Jésus jusqu’au moment fixé.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 1, Ch 46, p 310
  • Ancienne traduction :  Tome 2, Ch 5, p 22
  • CD 2 (1er cd), piste 6
  • USB Tome 2, piste 6
Je vois la solitude pierreuse déjà vue à ma gauche dans la vision du Baptême de Jésus au Jourdain. Cependant, je dois y avoir pénétré profondément, parce que, en fait, je ne vois plus le beau fleuve aux eaux lentes et azurées ni la veine verte qui le côtoie sur ses deux rives, alimentée par cette artère aquatique. Ici, rien que la solitude, des pierres, une terre brûlée, réduite à l’état de poussière jaunâtre qu’à chaque instant le vent soulève en petits tourbillons. On dirait le souffle dune bouche fiévreuse tant ils sont secs et brûlants, torturants aussi pour la poussière qu’ils entraînent avec eux dans le nez et la gorge. Çà et là, très rares, des petits buissons épineux dont on ne sait comment ils peuvent résister dans cette désolation. On dirait quelques rares touffes de cheveux sur le crâne d’un homme chauve. Au-dessus, un ciel impitoyablement azuré; en bas le sol aride, autour, des rochers et le silence. C’est tout ce que je vois comme nature. Un énorme rocher forme un embryon de grotte. Assis sur une roche traînée à l’intérieur, Jésus se tient adossé à la paroi. Il s’y repose du soleil brûlant. Celui qui m’avertit intérieurement m’indique que cette roche sur laquelle il est assis lui sert aussi d’agenouilloir et d’oreiller quand il prend quelques heures de repos, enroulé dans son manteau à la lueur des étoiles et dans l’air froid de la nuit. De fait, là tout près, se trouve la besace que je lui ai vu prendre à son départ de Nazareth. C’est tout son avoir et comme elle est flasque, je comprends qu’elle est vide du peu de nourriture qu’y avait mise Marie. Jésus est très maigre et pâle. Il est assis avec les coudes appuyés sur les genoux et les avant-bras portés en avant, les mains jointes avec les doigts entrelacés. Il médite. De temps à autre il lève son regard et le promène alentour et regarde le soleil presque au zénith dans le ciel azuré. De temps en temps et en particulier après avoir regardé les alentours et levé les yeux vers la lumière du soleil, il ferme les yeux et s’appuie sur le rocher qui lui sert d’abri, comme pris de vertige. Je vois apparaître l’horrible gueule de Satan. Il ne se présente pas sous la forme où nous nous le représentons avec cornes, queue, etc. etc. On dirait un Bédouin enveloppé dans son habit et son manteau qui semble un domino de mascarade. Sur la tête, le turban dont les pans lui descendent jusqu’aux épaules pour les abriter, et sur les côtés du visage, de sorte que de ce dernier on ne voit qu’un triangle étroit, très brun avec des lèvres minces et tordues, des yeux très noirs et renfoncés, d’où sortent des éclairs magnétiques. Deux pupilles qui te pénètrent jusqu’au fond du cœur où on ne lit rien, ou une seule parole: mystère. Le contraire de l’œil de Jésus qui vous fascine lui aussi par ses effluves magnétiques qui vous pénètrent jusqu’au cœur mais où on lit aussi que dans son cœur il n’y a que bonté et amour pour toi. Œil de Jésus est pour l’âme une caresse. Œil de Satan est un double poignard qui vous perce et vous brûle. Il s’approche de Jésus: “Tu es seul?” Jésus le regarde sans répondre. “Comment es-tu arrivé ici? Tu t’es perdu?” Jésus le regarde de nouveau et se tait. “Si j’avais de l’eau dans ma gourde, je t’en donnerais. Mais je n’en ai pas. Mon cheval est crevé et je me dirige à pied vers le gué. Là je boirai et je trouverai quelqu’un qui me donne un pain. Je connais la route. Viens avec moi, je te conduirai.” Jésus ne lève plus les yeux. “Tu ne réponds pas? Sais-tu que si tu restes ici tu vas mourir? Déjà le vent se lève. Il va y avoir la tempête. Viens.” Jésus serre les mains dans une muette prière. “Ah! C’est donc bien toi? Depuis le temps que je te cherche! Et maintenant, cela fait si longtemps que je t’observe. Depuis le moment où tu as été baptisé. Tu appelles l’Éternel? Il est bien loin. Maintenant tu es sur terre et au milieu des hommes. Et chez les hommes, c’est moi qui suis roi. Pourtant, tu me fais pitié et je veux t’aider parce que tu es bon et que tu es venu te sacrifier, pour rien. Les hommes te haïront à cause de ta bonté. Ils ne comprennent que or et mangeaille et jouissance. Sacrifice, souffrance, obéissance sont pour eux des paroles mortes, plus mortes que cette terre-ci et ses alentours. Ils sont plus arides encore que cette poussière. Il n’est que le serpent pour se cacher ici en attendant de mordre et aussi le chacal pour te mettre en pièces. Allons, viens. Ils ne méritent pas que l’on souffre pour eux. Je les connais mieux que toi.” Satan s’est assis en face de Jésus. Il le fouille de son regard terrible, et sourit de sa bouche de serpent. Jésus se tait toujours et prie mentalement. “Tu te défies de moi. Tu as tort. Je suis la sagesse de la terre. Je puis te servir de maître pour t’aider à triompher. Vois: l’important, c’est de triompher. Puis, quand on s’est imposé au monde et quand on l’a séduit, alors on le mène où l’on veut. Mais d’abord, il faut être comme il leur plaît, comme eux, les séduire en leur faisant croire que nous les admirons et que nous les suivons dans leurs pensées. Tu es jeune et beau. Commence par la femme. C’est toujours par elle qu’on doit commencer. Je me suis trompé en amenant la femme à la désobéissance. J’aurais dû la conseiller d’une autre manière. J’en aurais fait un meilleur instrument et j’aurais vaincu Dieu. J’ai été trop pressé. Mais Toi! Je t’enseigne car il y a eu un jour où je t’ai regardé avec une joie angélique et un reste de cet amour est demeuré en moi. Mais Toi, écoute-moi et profite de mon expérience. Donne-toi une compagne. Où Toi, tu ne réussiras pas, elle réussira. Tu es le nouvel Adam: Tu dois avoir ton Eve. Et puis, comment peux-tu comprendre et guérir les maladies des sens, si tu ne sais pas ce que c’est. Ne sais-tu pas que la femme est le noyau d’où naît la plante de la passion et de l’orgueil? Pourquoi l’homme veut-il régner? Pourquoi veut-il être riche, puissant? Pour posséder la femme. Elle est comme l’alouette. Elle a besoin d’un scintillement qui l’attire. L’or et la domination sont les deux faces du miroir qui attire les femmes et la cause des maux du monde. Regarde: derrière mille délits d’apparences diverses il y en a neuf cent, au moins, qui ont leur racine dans la faim de la possession de la femme où dans la volonté d’une femme brûlée d’un désir que l’homme ne satisfait pas encore ou ne satisfait plus. Vas vers la femme si tu veux savoir ce qu’est la vie et après, seulement tu sauras soigner et guérir les maux de l’humanité. Elle est belle, tu sais, la femme! Il n’est rien de plus beau au monde. L’homme possède la pensée et la force. Mais la femme! Sa pensée est un parfum, son contact est caresse de fleurs. Sa grâce est un vin enivrant, sa faiblesse est comme un écheveau de soie ou les boucles frisées d’un bébé entre les mains de l’homme. Sa caresse est une force qui se communique à la nôtre et l’enflamme. La souffrance disparaît, et la fatigue, et les soucis quand il se pose auprès une femme. Elle est entre nos bras comme un bouquet de fleurs. Mais, imbécile que je suis! Tu as faim et je te parle de femme. Ta vigueur est épuisée. Pour cette raison, ce parfum de la terre, cette fleur de la création, ce fruit qui donne et suscite l’amour te paraît sans valeur. Mais regarde ces pierres, comme elles sont rondes et polies, dorées sous les rayons du soleil couchant. Ne dirait-on pas des pains? Toi, Fils de Dieu, Tu n’as qu’à dire: "Je le veux", pour qu’elles deviennent un pain odorant, comme celui qu’à cette heure les ménagères tirent du four pour le repas de la famille. Et ces acacias si arides, si Tu le veux, ne peuvent-ils pas se couvrir de fruits délicieux, de dattes sucrées comme le miel? Rassasie-toi, Fils de Dieu. Tu es le Maître de la terre. Elle se penche pour se mettre à tes pieds et apaiser ta faim. Tu vois comme tu pâlis et chancelles, rien qu’à entendre parler de pain. Pauvre Jésus! Es-tu affaibli au point de ne plus pouvoir commander au miracle? Veux-tu que je le fasse pour Toi? Je ne suis pas à ton niveau, mais je puis faire quelque chose. Je me priverai pendant un an de ma force, je la rassemblerai toute, mais je veux te servir parce que Tu es bon et que je me souviens toujours que Tu es mon Dieu, même si maintenant j’ai démérité de te donner ce nom. Aide-moi de ta prière pour que je puisse…” “Tais-toi. "Ce n’est pas seulement de pain que vit l’homme, mais de toute parole qui vient de Dieu".” Le démon a un sursaut de rage. Il grince des dents et serre les poings, mais il se maîtrise et ses dents se desserrent pour ébaucher un sourire. “Je comprends. Tu es au-dessus des nécessités de la terre et cela te dégoûte de te servir de moi. Je l’ai mérité. Mais, viens alors et vois ce qui se passe dans la Maison de Dieu. Vois comme les prêtres aussi ne se refusent pas à composer entre l’esprit et la chair, parce que, enfin ce sont des hommes et pas des anges. Accomplis un miracle spirituel. Je te porte sur le pinacle du Temple et là-haut, Tu te transfigures en une merveilleuse beauté. Ensuite, appelle les cohortes angéliques et dis leur de te faire de leurs ailes entrelacées une estrade pour tes pieds et de te faire descendre ainsi dans la cour principale. Qu’ils te voient et se rappellent qu’il y a un Dieu. De temps à autre, ces manifestations sont nécessaires parce que l’homme a une mémoire si courte, spécialement pour ce qui est spirituel. Tu sais comme les anges seront heureux de te donner où poser ton pied et une échelle pour que tu descendes!” “"Ne mets pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu" a-t-il été dit.” “Tu comprends que même ton apparition ne changerait pas les choses et que le Temple continuerait d’être marché et corruption. Ta divine sagesse le sait, que les cœurs des ministres du Temple sont un nid de vipères qui s’entre dévorent pour arriver au pouvoir. Il n’y a pour les dompter que la puissance humaine. Alors, viens. Adore-moi. Je te donnerai la terre. Alexandre, Cyrus, César, tous les plus grands conquérants du passé, ou encore vivants seront semblables à de vulgaires chefs de caravanes par rapport à Toi qui auras tous les royaumes de la terre sous ton sceptre et avec les royaumes toutes les richesses, toutes les splendeurs de la terre, et femmes, et chevaux et soldats et temples. Tu pourras élever partout ton Signe quand Tu seras le Roi des Rois et le Seigneur du monde. Alors, Tu seras obéi et respecté par le peuple et le sacerdoce. Toutes les castes t’honoreront et Te serviront parce que Tu seras le Puissant, l’Unique, le Seigneur. Adore-moi un seul instant! Enlève-moi la soif que j’ai d’être adoré! C’est elle qui m’a perdu. Mais elle est restée en moi et me brûle. Les flammes de l’Enfer sont fraîcheur de l’air au matin, en comparaison de cette ardeur qui me brûle au-dedans. C’est mon enfer, cette soif. Un instant, un seul instant, ô Christ, Toi qui es bon! Un instant de joie pour l’Éternel Torturé! Fais-moi éprouver ce que veut dire être Dieu et je te serai dévoué, obéissant comme un esclave pour toute la vie, pour toutes tes entreprises. Un instant! Un seul instant, et je ne te tourmenterai plus!” Et Satan se jette à genoux, suppliant. Jésus s’est mis debout, au contraire. Plus amaigri après ces jours de jeûne, il semble encore plus grand. Son visage est terrible de sévérité et de puissance. Ses yeux sont deux saphirs qui jettent des flammes. Sa voix est un tonnerre qui se répercute dans la cavité du rocher et se répand sur les roches et la terre désolée, quand il dit: “Va-t-en Satan. Il est écrit: "Tu adoreras le Seigneur ton Dieu et serviras Lui seul".” Satan avec un cri déchirant de damné et de haine inexprimable, saute debout, terrible à voir dans sa fureur, dans sa personnalité toute fumante. Et puis il disparaît avec un nouveau hurlement de malédiction. Jésus s’assied, fatigué en appuyant sa tête en arrière contre le rocher. Il paraît à bout. Il sue. Mais des êtres angéliques viennent de leurs ailes renouveler l’air dans la chaleur étouffante de la grotte, la purifiant et la rafraîchissant. Jésus ouvre les yeux et sourit. Je ne le vois pas manger. On dirait qu’il se nourrit du parfum du Paradis et en sort revigoré. Le soleil disparaît au couchant. Jésus prend la besace vide et, accompagné par les anges qui volant au-dessus de Lui lui font une douce lumière, pendant que la nuit tombe très rapidement, il se dirige vers l’Est ou plutôt vers le Nord Est. Il a repris son expression habituelle, sa démarche assurée. Il lui reste seulement comme souvenir de son jeûne prolongé un aspect plus ascétique avec son visage amaigri et pâle et ses yeux ravis dans une joie qui n’est pas de cette terre.
Paroles de Jésus: “Hier, tu n’avais pas la force que te donne ma volonté et tu n’étais en conséquence qu’un être à moitié vivant. J’ai fait reposer tes membres et je t’ai fait faire l’unique jeûne qui te pèse: celui de ma parole. Pauvre Marie! Tu as fait le mercredi des Cendres. En tout tu as senti le goût de la cendre, parce que tu étais sans ton Maître. Je ne manifestais pas ma présence, mais j’étais là. Ce matin, puisque l’angoisse est réciproque, je t’ai murmuré dans ton demi sommeil: “Agneau de Dieu qui portes les péchés du monde, donne-nous la paix”. Je te l’ai fait répéter plusieurs fois et je l’ai répété en même temps. Tu as cru que j’aurais parlé de ce sujet. Non. C’était d’abord le sujet que je t’ai montré et que je t’expliquerai, ensuite, ce soir je t’expliquerai cet autre.
Satan, tu l’as vu, se présente toujours avec un extérieur sympathique, sous un aspect ordinaire. Si les âmes sont attentives et surtout en contact spirituel avec Dieu, elles se rendent compte de cette observation qui les rend circonspectes et promptes pour combattre les embûches du démon. Mais si les âmes sont inattentives au divin, séparées de lui par des tendances charnelles qui les envahissent et les rendent sourdes n’utilisant pas le secours de la prière qui les unit à Dieu et fait couler sa force comme par un canal dans le cœur de l’homme, alors elles s’aperçoivent difficilement du piège dissimulé sous une apparence inoffensive et y tombent. S’en dégager après cela est très difficile. Les deux chemins que prend plus communément Satan pour arriver aux âmes sont l’attrait charnel et la gourmandise. Il commence toujours par le côté matériel de la nature. Après l’avoir démantelé et asservi, il dirige l’attaque vers la partie supérieure. D’abord le côté moral: la pensée avec son orgueil et ses convoitises; puis l’esprit, en lui enlevant non seulement l’amour, mais aussi la crainte de Dieu. L’amour divin n’existe déjà plus quand l’homme l’a remplacé par d’autres amours humains. C’est alors que l’homme s’abandonne corps et âme à Satan pour arriver aux jouissances qu’il poursuit, pour s’y attacher toujours plus. Comment je me suis comporté, tu l’as vu. Silence et prière. Silence. Car si Satan exerce son entreprise de séduction et cherche à nous circonvenir, on doit le supporter sans sottes impatiences et sans peurs déprimantes, mais réagir avec fermeté à sa présence et par la prière à ses séductions. Inutile de discuter avec Satan. Lui serait victorieux car il est fort dans sa dialectique. Il n’y a que Dieu pour le vaincre, et alors recourir à Dieu qui parle par nous, à travers nous, montrer à Satan ce nom et ce Signe, non pas écrits sur un papier ou gravés sur le bois, mais inscrits et gravés dans les cœurs. Mon Nom, mon Signe. Répliquer à Satan uniquement quand il insinue qu’il est comme Dieu en utilisant la parole de Dieu. Il ne la supporte pas. Puis, après la lutte, vient la victoire et les Anges servent le vainqueur et le protègent contre la haine de Satan. Ils le réconfortent avec une rosée céleste, avec la Grâce qu’ils déversent à pleines mains dans le cœur du fils fidèle, avec une bénédiction qui est une caresse pour l’esprit. Il faut avoir la volonté de vaincre Satan, la foi en Dieu et en son aide, la foi dans la puissance de la prière et la bonté du Seigneur. Alors Satan ne peut nous faire du mal. Va en paix. Ce soir je te réjouirai avec le reste.”
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 27 février 2022 - Huitième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 6,39-45.
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples en parabole :
« Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ? Ne vont-ils pas tomber tous les deux dans un trou ?
Le disciple n’est pas au-dessus du maître ; mais une fois bien formé, chacun sera comme son maître.
Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ?
Comment peux-tu dire à ton frère : “Frère, laisse-moi enlever la paille qui est dans ton œil”, alors que toi-même ne vois pas la poutre qui est dans le tien ? Hypocrite ! Enlève d’abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère. »
Un bon arbre ne donne pas de fruit pourri ; jamais non plus un arbre qui pourrit ne donne de bon fruit.
Chaque arbre, en effet, se reconnaît à son fruit : on ne cueille pas des figues sur des épines ; on ne vendange pas non plus du raisin sur des ronces.
L’homme bon tire le bien du trésor de son cœur qui est bon ; et l’homme mauvais tire le mal de son cœur qui est mauvais : car ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 5, Ch 301, p 49
  • Ancienne traduction :  Tome 4, Ch 167, p 521
  • CD 4 (2eme cd), piste 63
  • USB Tome 4, piste 209
Jésus ne revient plus qu'à Endor. Il s'arrête à la première maison du pays qui est plus un bercail qu'une maison. Mais justement parce qu'elle est telle avec ses étables basses, fermées, pleines de foin, elle peut mettre à l'abri les treize voyageurs. Le maître de maison, un homme rude mais bon, se hâte d'apporter une lampe et un seau de lait écumeux en plus des miches de pain très noir. Puis il se retire, béni par Jésus qui reste seul avec ses douze.
Jésus offre et distribue le pain et, faute d'écuelles ou de coupes, chacun trempe son morceau de pain dans le seau et quand il a soif, y boit à même. Jésus se contente de boire un peu de lait. Il est sérieux, silencieux… Tellement, qu'une fois le repas terminé et apaisée la faim chez les apôtres qui ont toujours bon appétit, ils finissent par remarquer son mutisme.
André est le premier à Lui demander: “Qu'as-tu Maître? Tu me sembles triste ou fatigué…”
“Je ne nie pas que je le suis.”
“Pourquoi? A cause de ces pharisiens? Mais maintenant tu devrais en avoir pris l'habitude… Je m'y suis presque fait moi qui… allons! Tu sais comment j'étais les premières fois avec eux. Ils chantent toujours cette chanson!… Les serpents, en effet, ne peuvent que siffler et jamais aucun d'eux ne réussira à reproduire le chant du rossignol. On finit par ne plus en faire cas” dit Pierre en partie par conviction, en partie pour rasséréner Jésus.
“Et c'est de cette façon que l'on perd le contrôle et qu'on tombe dans leurs nœuds. Je vous prie de ne vous habituer jamais aux voix du Mal, comme si elles étaient inoffensives.”
“Oh! bien! Mais si c'est pour cela seulement que tu es triste, tu as tort. Tu vois comme le monde t'aime” dit Mathieu.
“Mais est-ce pour cela seulement que tu es si triste? Dis-le-moi, bon Maître. Ou t'a-t-on rapporté des mensonges, insinué des calomnies, des soupçons, que sais-je? sur nous qui t'aimons?” demande prévenant et caressant l'Iscariote, en passant un bras autour de Jésus qui est assis sur le foin à côté de lui.
Jésus tourne son visage dans la direction de Judas. Ses yeux ont un éclat phosphorescent à la clarté tremblante de la lampe posée sur le sol au milieu du cercle des apôtres assis sur le foin, disposé en rond comme pour servir de siège. Jésus regarde très fixement Judas de Kériot et en le regardant lui demande: “Et tu me prends peut-être pour tellement sot que j'accueille les insinuations de n'importe qui, jusqu'à m'en troubler? Ce sont les réalités, Judas, qui me troublent” et son regard ne cesse de s'enfoncer droit comme une sonde dans la pupille brune de Judas.
“Quelles réalités te troublent, alors?” insiste avec aplomb l'Iscariote.
“Celles que je vois au fond des cœurs et que je lis sur les fronts de ceux qui sont détrônés.” Jésus insiste beaucoup sur ce mot.
Tous sont en émoi: “Détrônés? Pourquoi? Que veux-tu dire?”
“Un roi tombe de son trône quand il est indigne d'y rester et on commence par lui enlever la couronne qu'il a sur son front comme sur l'endroit le plus noble de l'homme, l'unique animal qui porte son front élevé vers le ciel, parce qu'il est matériellement un animal, mais un être surnaturel en tant qu'être possédant une âme. Mais il n'est pas besoin d'être roi sur un trône terrestre pour être détrôné. Tout homme est roi par l'âme et son trône est dans le Ciel. Mais quand un homme prostitue son âme et devient une brute, et devient un démon, alors il tombe de son trône. Le monde est rempli de fronts qui ont perdu leur couronne royale et qui ne regardent plus vers le Ciel mais penchent vers l'abîme, alourdis par la parole que Satan a gravée sur eux. Vous voulez la connaître? C'est celle que je lis sur les fronts. Il y est écrit: "Vendu!" Et pour que vous n'ayez pas de doutes sur l'acheteur, je vous dis que c'est Satan, par lui-même ou par ses serviteurs qui sont dans le monde.”
“J'ai compris! Ces pharisiens, par exemple, sont les serviteurs d'un serviteur plus grand qu'eux, qui est lui-même serviteur de Satan” dit Pierre avec conviction. Jésus ne réplique rien.
“Cependant… Sais-tu, Maître, que ces pharisiens, après avoir entendu les paroles que tu as prononcées, s'en sont allés scandalisés? A la sortie, ils le disaient en me bousculant… Tu as été très tranchant” observe Barthélémy.
Et Jésus réplique: “C'est bien vrai. Ce n'est pas ma faute mais la leur si je dois dire certaines choses. Et c'est encore charité de ma part, de les leur dire. Toute plante qui n'est pas plantée par mon Père sera arrachée. Et c'est une plante qui n'a pas été plantée par Lui que l'inutile bruyère des plantes parasites, étouffantes, épineuses, qui étouffent la semence de la Vérité sainte. C'est charité d'extirper les traditions et les préceptes qui étouffent le Décalogue, le défigurent, le rendent inerte et impossible à observer. C'est charité pour les âmes honnêtes de le faire. En ce qui concerne ceux-ci, arrogants, têtus et fermés à toute influence et à tout conseil de l'Amour, laissez-les faire, et que les suivent ceux qui, par leur esprit et leurs tendances, leur ressemblent. Ce sont des aveugles qui conduisent des aveugles. Si un aveugle en guide un autre, ils ne pourront que tomber tous les deux dans la fosse. Laissez-les se nourrir de leurs contaminations auxquelles ils donnent le nom de "pureté". Elles  ne peuvent les contaminer davantage parce qu'elles ne font que s'adapter à la matrice d'où elles proviennent.”
“Ce que tu dis maintenant se rattache à ce que tu as dit dans la maison de Daniel, n'est-ce pas? Que ce n'est pas ce qui entre dans l'homme qui le contamine, mais ce qui sort de lui” demande pensif Simon le Zélote.
“Oui” dit brièvement Jésus.
Pierre, après un moment de silence, parce que le sérieux de Jésus glace les caractères les plus exubérants, demande: “Maître, moi et je ne suis pas le seul, je n'ai pas bien compris la parabole. Explique-la-nous un peu. Comment se fait-il que ce qui entre ne contamine pas et que ce qui sort contamine? Moi, si je prends une amphore propre et que j'y verse de l'eau sale, je la contamine. Par conséquent, ce qui entre dedans la contamine. Mais si d'une amphore remplie d'eau pure je verse sur le sol de l'eau, je ne contamine pas l'amphore parce que de l'amphore, il sort de l'eau pure. Et alors?”
Et Jésus: “Nous ne sommes pas une amphore, Simon. Nous ne sommes pas une amphore, amis. Et tout n'est pas pur dans l'homme! Mais maintenant encore vous êtes sans intelligence? Réfléchissez au cas sur lequel les pharisiens vous accusaient. Vous, disaient-ils, vous vous contaminez parce que vous portez de la nourriture à votre bouche avec des mains poussiéreuses, en sueur, impures en somme. Mais cette nourriture où allait-elle? De la bouche à l'estomac, de celui-ci au ventre, du ventre à l'égout. Mais cela peut-il donc apporter l'impureté à tout le corps, et à ce qui est contenu dans le corps, si cela passe seulement par le canal à cela destiné pour remplir son office de nourrir la chair, uniquement celle-ci et en finissant comme il est juste que cela finisse, à l'égout? Ce n'est pas cela qui contamine l'homme!
Ce qui contamine l'homme, c'est ce qui est le sien, uniquement le sien, engendré et enfanté par son moi. C'est-à-dire ce qu'il a dans le cœur, et qui du cœur monte aux lèvres et à la tête et corrompt la pensée et la parole et contamine l'homme tout entier. C'est du cœur que viennent les pensées mauvaises, les homicides, les adultères, les fornications, les vols, les faux témoignages et les blasphèmes. C'est du cœur que viennent les cupidités, les penchants vicieux, les orgueils, les envies, les colères, les appétits exagérés, l'oisiveté coupable. C'est du cœur que vient l'excitation à toutes les actions. Et si le cœur est mauvais, elles seront mauvaises comme le cœur. Toutes les actions: des idolâtries aux médisances sans sincérité… Toutes ces choses mauvaises qui vont de l'intérieur à l'extérieur contaminent l'homme, mais pas le fait de manger sans se laver les mains. La science de Dieu n'est pas une chose terre à terre, une boue que tout pied peut fouler. Mais c'est une chose sublime qui vit dans les régions des étoiles et de là descend avec des 'rayons de lumière pour se faire clarté aux justes. Ne veuillez pas, vous au moins, l'arracher aux cieux pour l'avilir dans la boue…
Allez vous reposer, maintenant. Moi, je sors pour prier.”
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie. http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 20 février 2022 - Septième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 6,27-38.
En ce temps-là, Jésus déclarait à ses disciples : « Je vous le dis, à vous qui m’écoutez : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent.
Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient.
À celui qui te frappe sur une joue, présente l’autre joue. À celui qui te prend ton manteau, ne refuse pas ta tunique.
Donne à quiconque te demande, et à qui prend ton bien, ne le réclame pas.
Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux.
Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment.
Si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs en font autant.
Si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir en retour, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs prêtent aux pécheurs pour qu’on leur rende l’équivalent.
Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour. Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants.
Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.
Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés.
Donnez, et l’on vous donnera : c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 3, Ch 171, p 97
  • Ancienne traduction :  Tome 3, Ch 26, p 112
  • CD 3 (1er cd), piste 38
  • USB Tome 3, piste 38
Jésus, en descendant à mi-côte trouve un grand nombre de disciples et beaucoup d'autres gens encore qui se sont tout doucement unis aux disciples, amenés ici, en ce lieu isolé, par besoin de miracle, par désir d'entendre parler Jésus. Ils y sont venus en toute assurance, sur les indications des gens ou par instinct spirituel. Je pense que ce sont les anges gardiens qui ont amené au Fils de Dieu des gens qui désiraient Dieu. Je ne crois pas que ce soit là de l'imagination. Si on réfléchit à la prompte et à l'astucieuse constance avec laquelle Satan amenait des ennemis à Dieu et à son Verbe dans les moments où l'esprit du démon pouvait faire apparaître aux hommes une apparence de faute chez le Christ, il est permis de penser, il est plus que permis, il est juste de penser que les anges n'ont pas été inférieurs aux démons et ont amené au Christ les esprits dégagés de l'emprise du démon.
Et Jésus, à tous ces gens qui l'ont attendu sans se lasser et sans craindre, prodigue des secours de miracles et des secours de paroles. Combien de miracles! Une floraison semblable à celle qui embellit les pentes de la montagne: des miracles éclatants comme celui de cet enfant qu'on a arraché atrocement brûlé d'une meule de paille en flammes. On l'a amené sur une civière, amas de chairs brûlées qui gémit lamentablement sous les linges dont on l'a couvert tant était atroce la vue des brûlures. Il allait mourir. Jésus le guérit en lui soufflant dessus et fait disparaître totalement les brûlures. L'enfant se lève, tout nu et court heureux vers sa mère qui caresse en pleurant de joie les chairs complètement guéries, sans plus de traces de feu; baise les yeux qu'on croyait brûlés et qui au contraire brillent et scintillent de joie; les cheveux sont courts comme si la flamme les avait coupés sans les détruire. C'est le petit miracle de ce vieillard quinteux qui dit: “Ce n'est pas pour moi, mais je dois servir de père à ces petits orphelins et je ne peux travailler la terre avec ces humeurs qui me restent dans la gorge et qui m'étouffent”...
Et puis le miracle invisible mais certain que provoquent les paroles de Jésus: “Parmi vous, il y a quelqu'un qui pleure en son âme et n'ose pas dire: "Aie pitié!". Je réponds: "Qu'il en soit comme tu demandes. Toute la pitié, pour que tu saches que Moi, je suis la Miséricorde". Seulement, à mon tour, je te dis: "Aie de la générosité". Sois généreux avec Dieu. Romps tout lien avec le passé. Dieu tu le sens, et à Lui que tu sens viens alors avec un cœur libre, avec un amour total.” Qui est-ce, parmi la foule, celui ou celle à qui s'adressent ces paroles, je ne sais pas.
Jésus dit encore: “Ceux-ci sont mes apôtres. Ils sont autant de Christ, car je les ai choisis pour qu'ils le soient. Adressez-vous à eux avec confiance. Ils ont appris de Moi tout ce dont vous avez besoin pour vos âmes...” Les apôtres regardent Jésus, complètement épouvantés. Mais Lui sourit et poursuit: “...et ils donneront à vos âmes lumière d'étoile et rafraîchissement de rosée de manière à vous empêcher de languir dans les ténèbres. Et puis je viendrai et je vous donnerai plénitude de soleil et de flots, toute la sagesse pour vous rendre forts et heureux d'une force et d'une joie surnaturelles. Paix à vous, fils. Je suis attendu par d'autres, plus malheureux et plus pauvres que vous. Mais je ne vous laisse pas seuls. Je vous laisse mes apôtres et c'est comme si je laissais les fils de mon amour à la garde des plus affectueuses et des plus sûres des nourrices. ”
Jésus fait un geste d'adieu et de bénédiction et s'éloigne en fendant la foule qui ne veut pas le laisser partir, et c'est alors que se produit le dernier miracle, celui d'une petite vieille à demi paralysée amenée par son petit-fils et qui agite joyeusement son bras droit, auparavant inerte, et qui crie: “Il m'a effleuré avec son manteau en passant et je suis guérie! Je ne le Lui demandais même pas parce que je suis vieille... Mais Lui a eu pitié de mon désir secret. Avec son manteau, avec un pan de celui-ci il m'a effleuré le bras malade. Il m'a guérie! Oh! Quel grand Fils a eu notre saint David! Gloire à son Messie! Mais regardez! Mais regardez! Ma jambe aussi est libre comme le bras ... Oh! je suis comme à vingt ans!”
L'affluence d'un grand nombre de personnes vers la petite vieille, qui de tout son souffle crie son bonheur, fait que Jésus peut se dégager sans en être empêché. Et les apôtres le suivent. Quand ils sont dans un endroit désert, presque dans la plaine, au milieu d'une bruyère épaisse qui va vers le lac, ils s'arrêtent un moment. Pour Jésus, c'est afin de dire: “Je vous bénis! Retournez à votre travail et faites-le jusqu'à ce que je revienne comme je l'ai dit.”
Pierre, jusqu'alors toujours muet, éclate: “Mais, mon Seigneur, qu'as-tu fait? Pourquoi dire que nous avons tout ce dont les âmes ont besoin? C'est vrai! Tu nous as beaucoup donné, mais nous sommes têtus, moi du moins et... et de ce que tu m'as donné il m'est resté peu de chose, il m'est resté bien peu. C'est comme quelqu'un qui après un repas aurait encore dans l'estomac ce qui est le plus lourd. Le reste n'y étant plus.”
Jésus sourit franchement: “Et alors, où est le reste de la nourriture?”
“Mais... je ne sais pas. Je sais que si je mange des plats délicats, après une heure je ne me sens plus rien dans l'estomac. Mais si je mange de lourdes racines ou des lentilles à l'huile, hé! on voudrait les faire descendre!”
“On voudrait. Mais crois bien que les racines et les lentilles qui semblent te remplir le plus l'estomac sont les aliments qui te laissent le moins de substance. C'est du remplissage qui passe sans grand profit. Les petits plats, au contraire, qu'au bout d'une heure tu ne sens plus sont non plus dans l'estomac mais dans le sang. Quand un aliment est digéré, il n'est plus dans l'estomac mais ses sucs sont dans le sang et c'est le plus utile. Maintenant il vous semble, à toi et à tes compagnons que rien ou bien peu de ce que je vous ai dit soit resté en vous. Peut-être vous rappelez-vous bien les passages qui sont les plus conformes à votre tempérament particulier: pour les violents les passages violents, pour les méditatifs les passages qui portent à la méditation, pour les aimants les passages qui ne sont qu'amour. Sans doute, il en est ainsi. Mais croyez-le bien: vous avez tout en vous, même s'il vous semble que tout s'est dissipé. Vous l'avez absorbé. La pensée vous le dévidera comme un fil multicolore en amenant les teintes douces ou sévères, selon le besoin. N'ayez pas peur. Pensez seulement que Moi je sais et que jamais je ne vous enverrais si je vous savais incapables de le faire. Adieu, Pierre. Allons, souris! Aie foi! Un bel acte de foi dans la Sagesse omniprésente. Adieu à tous. Le Seigneur reste avec vous.” Et il les quitte rapidement, encore étonnés et agités par tout ce qu'ils ont entendu dire qu'il leur fallait faire.
“Et pourtant, il faut obéir” dit Thomas.
“Hé!... c'est vrai!... Oh! pauvre de moi! J'ai presque envie de Lui courir après...” murmure Pierre.
“Non. Ne le fais pas. Lui obéir, c'est l'aimer” dit Jacques d'Alphée.
“Et commencer alors que Lui est encore proche et peut nous conseiller si nous nous trompons, c'est élémentaire et même une sainte prudence. Nous devons l'aider” conseille le Zélote.
“C'est vrai. Jésus est plutôt fatigué. Il faut le soulager un peu, comme nous pouvons. Il ne suffit pas de porter les sacs, de préparer les lits et la nourriture. Cela, n'importe qui, peut le faire. Mais
l'aider, comme Lui le veut, dans sa mission” confirme Barthélémy. “Tu parles bien, parce que tu es savant, mais moi... Je suis presque ignorant...” gémit Jacques de Zébédée.
“Oh! Dieu! Voilà qu'arrivent ceux qui étaient là-haut! Comment allons-nous faire?” s'exclame André.
Et Mathieu: “Excusez si moi, le plus misérable, je vous donne un conseil. Mais ne serait-il pas mieux de prier le Seigneur au lieu de rester ici à nous lamenter sur ce qui ne peut se résoudre avec des lamentations? Allons, Jude, toi qui connais si bien l'Ecriture, dis au nom de tous la prière de Salomon pour obtenir la Sagesse. Vite! Avant qu'ils ne nous rejoignent.”
Et le Thaddée, de sa belle voix de baryton, commence: “Dieu de mes Pères, Seigneur de miséricorde qui as tout créé... etc... etc...” jusqu'à: c ... par la Sagesse ont été sauvés tous ceux qui dès le commencement t'ont plu.” Juste à ce moment, les gens les rejoignent, les entourent, les assaillent de mille questions pour savoir où est parti le Maître, quand il reviendra, et la question la plus difficile à satisfaire: “Mais comment faire pour suivre le Maître, non pas avec les jambes, mais avec l'âme par les routes de la Voie que Lui indique?”
A cette question, les apôtres restent embarrassés. Ils se regardent entre eux et l'Iscariote répond: “En suivant la perfection” comme si c'était une réponse qui puisse tout expliquer!...
Jacques d'Alphée, plus humble et plus paisible, réfléchit et dit ensuite: “La perfection qu'indique mon compagnon se rejoint en obéissant à la Loi. Car la Loi est justice et la justice est perfection.”
Mais les gens ne sont pas satisfaits et demandent par l'intermédiaire de quelqu'un qui paraît être un chef: “Mais nous sommes petits comme des enfants en matière de bien. Les enfants ne savent pas encore la signification du Bien et du Mal. Ils ne les distinguent pas. Et nous, sur cette Voie que Lui nous indique, nous sommes neufs au point d'être incapables de distinguer. Nous avions un chemin connu. La vieille route qui nous avait été enseignée dans les écoles. Tellement difficile, longue, et qui nous inspirait la peur! Maintenant, d'après ses paroles, nous voyons qu'il en est comme de l'aqueduc que nous apercevons d'ici. Au-dessous, c'est le chemin des animaux et de l'homme. Au-dessus, sur les arcades légères,
s'élance dans le soleil et l'azur près des branches les plus hautes qui bruissent et chantent dans le vent avec la voix des oiseaux, une
autre route, lisse, propre, lumineuse autant que la route inférieure est raboteuse, sale, obscure, une route pour l'eau limpide et qui résonne, qui est une bénédiction par l'eau qui vient de Dieu et que caresse ce qui vient de Dieu: rayons du soleil et des étoiles, frondaisons nouvelles, fleurs, ailes des hirondelles. Nous voudrions monter vers cette route plus haute et qui est la sienne et que nous ne connaissons pas, parce que nous sommes écrasés, ici, en bas, sous le poids de toute la vieille construction. Comment faire?”
Celui qui a parlé est un homme jeune, d'environ vingt-cinq ans, brun, robuste, au regard intelligent et dont l'aspect est moins plébéien que la majorité des gens présents. Il s'appuie sur un autre plus mûr.
L'Iscariote qui, grand comme il est, le voit, murmure à ses compagnons: “Vite, expliquez-vous bien. C'est Hermas, avec Etienne, Etienne, aimé de Gamaliel!” C'est une chose qui finit d'embarrasser tout à fait les apôtres.
A la fin le Zélote répond: “L'arcade n'existerait pas s'il n'y avait pas la base sur la route obscure. C'est elle le point d'appui de l'arcade qui, à partir d'elle, s'élance et monte dans l'azur qui est l'objet de tes vœux. Les pierres enfoncées dans le sol, et qui supportent le poids sans jouir des rayons et des vols, n'ignorent pas cependant qu'ils existent parce que de temps à autre une hirondelle descend en criant, jusqu'à la boue et caresse la base de l'arcade et qu'un rayon de soleil ou d'étoile descend pour dire comme est beau le firmament. Ainsi dans les siècles passés est descendue de temps à autre une parole céleste de promesse, un rayon céleste de sagesse, pour caresser les pierres qui portaient le poids du courroux divin. Car les pierres étaient nécessaires. Elles ne sont pas, n'ont pas été, ne seront jamais inutiles. Sur elles s'est élevé lentement avec le temps la perfection des connaissances humaines jusqu'à atteindre la liberté du temps présent et la sagesse d'une connaissance surhumaine.
Je lis déjà ton objection: elle est écrite sur ton visage. C'est celle que tous nous avons eue avant de savoir comprendre ce que c'est la Nouvelle Doctrine, la Bonne Nouvelle prêchée à ceux qui, par un processus rétrograde, ne sont pas devenus adultes à mesure que s'élevaient les pierres de la science, mais se sont toujours plus enfoncés dans les ténèbres comme le mur qui s'effondre dans un abîme sans lumière.
Nous, pour échapper à cet aveuglement surnaturel, nous devons dégager courageusement la pierre fondamentale de toutes les pierres
superposées. N'ayez pas peur de démolir ce mur qui est élevé mais qui ne conduit pas la sève pure de la source éternelle. Revenez à la base. Elle ne doit pas être changée. Elle vient de Dieu. Elle est immuable. Mais, avant d'écarter les pierres, car elles ne sont pas toutes mauvaises et inutiles, éprouvez-les, une par une, au son de la parole de Dieu. Si vous ne les trouvez pas dissonantes gardez-les, faites-les servir à la reconstruction. Mais si elles résonnent du son discordant de la voix humaine ou du son déchirant de la voix satanique, alors brisez les pierres mauvaises. Pour le choix, vous ne pouvez pas vous tromper car si c'est la voix de Dieu c'est une voix d'amour, si c'est la voix humaine c'est une voix de sensualité, si c'est la voix de Satan c'est une voix de haine. Je dis: brisez car c'est charité de ne pas laisser derrière des germes ou des objets mauvais qui peuvent séduire le voyageur et l'amener à les employer à son détriment. Brisez littéralement toute chose mauvaise qui s'est trouvée dans votre travail, vos écrits, vos enseignements ou vos actes. Mieux vaut rester avec peu de matériaux, s'élever à peine d'une coudée mais avec de bonnes pierres, que de monter à des mètres mais avec des pierres mauvaises. Les rayons du soleil et les hirondelles descendent même sur les murs qui sortent tout juste du sol et les humbles fleurettes du talus arrivent facilement à caresser les pierres basses. Alors que les pierres orgueilleuses qui prétendent s'élever inutiles et raboteuses n'ont pour elles que les gifles des ronces et les embrassades des plantes vénéneuses. Démolissez pour reconstruire et pour vous élever en éprouvant' la qualité de vos vieilles pierres au son de la voix de Dieu. ”
“Tu parles bien, homme. Mais monter! Comment? Nous t'avons dit que nous sommes moins que de petits enfants. Qui nous fera gravir la colonne raide? Nous éprouverons les pierres au son de Dieu. Nous briserons les moins bonnes. Mais comment monter? On a le vertige rien qu'à y penser!” dit Etienne,
Jean, qui a écouté la tête inclinée se souriant à lui-même, lève un visage lumineux et prend la parole: “Frères! Cela donne le vertige. C'est vrai. Mais qui dit qu'il est nécessaire de faire directement l'ascension? Cela, non seulement les petits enfants, mais les adultes eux-mêmes ne sauraient le faire. Seuls les anges peuvent s'élancer dans l'azur parce qu'ils sont libres de tout poids matériel. Et chez les hommes, il n'y a que les héros de la sainteté qui puissent le faire.
Nous en avons un exemple vivant qui, dans ce monde dégradé, sait être un héros de sainteté comme les anciens qui ont fleuri en Israël quand les Patriarches étaient des amis de Dieu et que la parole du Code éternel existait seule, mais obéie par toute créature droite. Jean, le Précurseur, enseigne comment on tente directement l'ascension. C'est un homme, Jean. Mais la Grâce que le Feu de Dieu lui a communiquée en le purifiant dès le sein de sa mère comme furent purifiées par un Séraphin les lèvres du Prophète, pour qu'il pût précéder le Messie sans laisser la puanteur de la faute d'origine sur le chemin royal du Christ, a donné à Jean des ailes d'ange, et la Pénitence les a fait grandir en supprimant en même temps ce poids d'humanité que sa nature d'être né de la femme lui avait conservé. Voilà pourquoi Jean, de sa grotte où il prêche la pénitence et par son corps où brûle l'esprit que la Grâce a épousé, peut se lancer jusqu'au sommet de l'arcade au-delà duquel est Dieu, le Très-Haut Seigneur notre Dieu et, dominant les siècles passés, le jour présent, l'avenir, il peut avec sa voix de prophète, avec son œil d'aigle qui peut fixer le soleil éternel et le reconnaître, annoncer: "Voici l'Agneau de Dieu, Celui qui enlève les péchés du monde" et mourir après ce chant sublime qui servira non seulement dans ce temps limité, mais dans le Temps sans limite, dans la Jérusalem pour toujours éternelle et bienheureuse, pour acclamer la Seconde Personne, pour Lui rappeler les misères humaines, pour Lui chanter l'hosanna dans les splendeurs éternelles.
Mais l'Agneau de Dieu, le Très Doux Agneau qui a quitté sa lumineuse demeure des Cieux, où il est Feu de Dieu dans un embrassement de feu - oh! éternelle génération, du Père qui conçoit par sa Pensée sans limite et parfaitement sainte son Verbe, et l'attire à Lui en produisant une fusion d'amour qui crée l'Esprit d'Amour où la Puissance et la Sagesse ont leur centre! - mais l'Agneau de Dieu qui a quitté sa forme très pure, incorporelle, pour renfermer sa pureté infinie, sa sainteté, sa nature divine dans une chair mortelle, sait que nous ne sommes pas purifiés par la Grâce, que nous ne le sommes pas encore et Il sait que nous ne pourrons pas, comme l'aigle qui est Jean, nous lancer vers les hauteurs, vers le sommet où est Dieu, Un et Trin. Nous sommes les petits moineaux du toit et de la route, nous sommes les hirondelles qui touchent l'azur mais se nourrissent d'insectes, nous sommes les calandres qui veulent chanter pour imiter les anges mais par rapport auxquels notre chant est le frémissement discordant des cigales en été. Cela, le doux Agneau de Dieu venu pour enlever les péchés du monde, le sait. Car s'il n'est plus l'Esprit Infini des Cieux, s'étant réduit à une chair mortelle, son infinité n'en est pas pour autant diminuée et il sait tout car sa sagesse est toujours infinie.
Et voici qu'alors il nous enseigne son chemin, le chemin de l'amour. Lui est l'Amour qui dans sa miséricorde pour nous s'est fait chair. Voici alors que cet Amour Miséricordieux crée pour nous le chemin que même les petits peuvent gravir. Et Lui, non par besoin personnel, mais pour nous l'apprendre, le parcourt le premier. Lui n'aurait même pas besoin d'ouvrir les ailes pour se fondre dans le Père. Son esprit, je vous le jure, est enfermé ici, sur cette misérable terre, mais il est toujours avec le Père, car Dieu peut tout, et Lui est Dieu. Mais il nous précède, en laissant derrière Lui les parfums de sa sainteté, l'or et le feu de son amour. Regardez son chemin. Oh! Il arrive bien au sommet de l'arcade! Mais comme il est tranquille et sûr! Ce n'est pas une ligne droite, c'est une spirale. Un chemin plus long, et son sacrifice d'amour miséricordieux se manifeste dans cette longueur où Lui se tient par amour pour nous qui sommes faibles. Le chemin est plus long, mais plus adapté à notre misère. La montée vers l'amour, vers Dieu, est simple comme l'Amour lui-même est simple. Mais c'est une route vers les profondeurs car Dieu est un abîme que je dirais impossible à rejoindre si Lui ne s'était pas abaissé pour se faire rejoindre, pour se sentir baiser par les âmes amoureuses de Lui. (Jean parle et pleure, tout en souriant, dans l'extase de dévoiler Dieu). Elle est longue la voie simple de l'amour car l'Abîme qui est Dieu est sans fond et si grand que quelqu'un pourrait y avancer autant qu'il le voudrait. Mais l'Abîme admirable appelle notre abîme misérable. Il nous appelle par ses lumières et dit: "Venez à Moi!"
Oh! invite de Dieu! Invite du Père! Écoutez! Écoutez! Les Cieux sont restés ouverts car le Christ en a ouvert toutes grandes les portes. Il a mis à les tenir ainsi ouvertes les anges de la Miséricorde et du Pardon pour qu'en attendant l'effusion de la Grâce sur les hommes, il s'en écoulât au moins des lumières, des parfums, des chants capables de séduire saintement les cœurs humains, pour que viennent vers nous les paroles pleines de suavité. C'est la voix de Dieu qui parle et la Voix dit: "Votre enfance? Mais c'est votre meilleur trésor! Je voudrais que vous deveniez tout à fait petits pour avoir en vous l'humilité, la sincérité et l'amour des petits enfants, le confiant amour des tout petits envers le père. Votre impuissance? Mais c'est ma gloire! Oh! venez. Je ne vous demande même pas que vous éprouviez par vous-mêmes le son des pierres, bonnes ou mauvaises. Mais donnez-les-moi! Je ferai le choix et vous, vous vous reconstruirez. L'escalade vers la perfection? Oh! non, mes petits enfants. Ici, la main dans la main de mon Fils, votre Frère, maintenant et ainsi, à ses côtés, montez..." Monter! Venir à Toi, Éternel Amour! Prendre ta ressemblance, c'est-à-dire l'Amour!
Aimer! Voici le secret!... Aimer! Se donner... Aimer! S'anéantir... Aimer! Se fondre... La chair? Ce n'est rien. La douleur? Rien. Le temps? Rien. Le péché lui-même s'annihile si je le fonds dans ton feu, ô Dieu! Il n'y a que l'Amour. L'Amour! L'Amour que nous a donné le Dieu Incarné, nous pardonnera tout. Et aimer, c'est l'acte que nul ne sait mieux faire que les tout petits. Et personne n'est plus aimé qu'un tout petit.
0 toi que je ne connais pas, mais qui veux connaître le Bien, pour le distinguer du Mal, pour posséder l'azur, le Soleil céleste, tout ce qui est joie surnaturelle, aime et tu l'auras. Aime le Christ. Tu mourras à la vie d'ici-bas mais tu ressusciteras en ton esprit. Avec un esprit nouveau, sans avoir besoin d'utiliser les pierres, tu seras pour l'éternité un feu immortel. La flamme monte. Il n'y a pas besoin d'escalier ni d'ailes pour monter. Libère ton moi de toute construction, mets en toi l'Amour. Tu deviendras une flamme. Laisse cela arriver sans aucune restriction. Excite, au contraire, la flamme en y jetant pour l'alimenter tout ton passé de passions, de connaissances. Ce qu'il y aura de moins bon se détruira dans la flamme et ce qui est déjà métal noble se purifiera. Jette-toi, ô frère, dans l'amour actif et joyeux de la Trinité. Tu comprendras ce qui maintenant te semble incompréhensible, car tu comprendras Dieu qui n'est compréhensible que pour ceux qui se donnent sans mesure à son feu sacrificateur. Tu te fixeras enfin en Dieu en un embrassement de flamme, en priant pour moi, le tout petit du Christ qui a osé te parler de l'Amour.”
Tout le monde est sidéré: apôtres, disciples, fidèles... L'interpellé est pâle, alors que Jean est pourpre, pas tant par la fatigue que par l'amour.
Enfin Etienne pousse un cri: “Bénis es-tu! Mais dis-moi qui tu es?”
Jean a une attitude qui me rappelle beaucoup l'attitude de la Vierge à l'Annonciation. Il dit doucement, en se courbant comme s'il adorait Celui qu'il nomme: “Je suis Jean. Tu vois en moi le plus petit des serviteurs du Seigneur.”
“Mais, qui a été ton maître auparavant?”
“Personne autre que Dieu, puisque j'ai eu le lait spirituel de Jean que Dieu a présanctifié, je mange le pain du Christ, Verbe de Dieu, et je bois le feu de Dieu qui me vient des Cieux. Gloire au Seigneur!”
“Ah! mais moi, je ne vous quitte plus! Ni toi, ni celui-ci. Je ne quitte plus personne. Prenez-moi!”
“Quand... Oh! mais, il y a ici Pierre notre chef” et Jean montre Pierre qui en est tout étourdi et le proclame ainsi “premier”.
Et Pierre revient à lui: “Fils, pour une grande mission il faut une sérieuse réflexion. Celui-ci est notre ange et il enflamme. Mais il faut savoir si la flamme en nous pourra durer. Examine-toi, et puis viens au Seigneur. Nous t'ouvrirons notre cœur comme à un frère très cher. En attendant, si tu veux mieux connaître notre vie, reste. Les troupeaux du Christ peuvent croître démesurément pour permettre un choix entre les parfaits et les imparfaits, entre les vrais agneaux et les faux béliers.”
Et avec ces paroles se termine la première manifestation des apôtres.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie. http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 13 février 2022 - Sixième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 6,17.20-26.
Jésus descendit de la montagne avec les douze Apôtres et s'arrêta dans la plaine. Il y avait là un grand nombre de ses disciples, et une foule de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon. Regardant alors ses disciples, Jésus dit : « Heureux, vous les pauvres : le royaume de Dieu est à vous ! Heureux, vous qui avez faim maintenant : vous serez rassasiés ! Heureux, vous qui pleurez maintenant : vous rirez ! Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous repoussent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l'homme. Ce jour-là, soyez heureux et sautez de joie, car votre récompense est grande dans le ciel : c'est ainsi que leurs pères traitaient les prophètes. Mais malheureux, vous les riches : vous avez votre consolation ! Malheureux, vous qui êtes repus maintenant : vous aurez faim ! Malheureux, vous qui riez maintenant : vous serez dans le deuil et vous pleurerez ! Malheureux êtes-vous quand tous les hommes disent du bien de vous : c'est ainsi que leurs pères traitaient les faux prophètes.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 3, Ch 166, p 43
  • Ancienne traduction :  Tome 3, Ch 26, p 112
  • CD 3, piste 38
  • USB Tome 3, piste 38
Jésus, en descendant à mi-côte trouve un grand nombre de disciples et beaucoup d'autres gens encore qui se sont tout doucement unis aux disciples, amenés ici, en ce lieu isolé, par besoin de miracle, par désir d'entendre parler Jésus. Ils y sont venus en toute assurance, sur les indications des gens ou par instinct spirituel. Je pense que ce sont les anges gardiens qui ont amené au Fils de Dieu des gens qui désiraient Dieu. Je ne crois pas que ce soit là de l'imagination. Si on réfléchit à la prompte et à l'astucieuse constance avec laquelle Satan amenait des ennemis à Dieu et à son Verbe dans les moments où l'esprit du démon pouvait faire apparaître aux hommes une apparence de faute chez le Christ, il est permis de penser, il est plus que permis, il est juste de penser que les anges n'ont pas été inférieurs aux démons et ont amené au Christ les esprits dégagés de l'emprise du démon. Et Jésus, à tous ces gens qui l'ont attendu sans se lasser et sans craindre, prodigue des secours de miracles et des secours de paroles. Combien de miracles! Une floraison semblable à celle qui embellit les pentes de la montagne: des miracles éclatants comme celui de cet enfant qu'on a arraché atrocement brûlé d'une meule de paille en flammes. On l'a amené sur une civière, amas de chairs brûlées qui gémit lamentablement sous les linges dont on l'a couvert tant était atroce la vue des brûlures. Il allait mourir. Jésus le guérit en lui soufflant dessus et fait disparaître totalement les brûlures. L'enfant se lève, tout nu et court heureux vers sa mère qui caresse en pleurant de joie les chairs complètement guéries, sans plus de traces de feu; baise les yeux qu'on croyait brûlés et qui au contraire brillent et scintillent de joie; les cheveux sont courts comme si la flamme les avait coupés sans les détruire. C'est le petit miracle de ce vieillard quinteux qui dit: “Ce n'est pas pour moi, mais je dois servir de père à ces petits orphelins et je ne peux travailler la terre avec ces humeurs qui me restent dans la gorge et qui m'étouffent”... Et puis le miracle invisible mais certain que provoquent les paroles de Jésus: “Parmi vous, il y a quelqu'un qui pleure en son âme et n'ose pas dire: "Aie pitié!". Je réponds: "Qu'il en soit comme tu demandes. Toute la pitié, pour que tu saches que Moi, je suis la Miséricorde". Seulement, à mon tour, je te dis: "Aie de la générosité". Sois généreux avec Dieu. Romps tout lien avec le passé. Dieu tu le sens, et à Lui que tu sens viens alors avec un cœur libre, avec un amour total.” Qui est-ce, parmi la foule, celui ou celle à qui s'adressent ces paroles, je ne sais pas. Jésus dit encore: “Ceux-ci sont mes apôtres. Ils sont autant de Christ, car je les ai choisis pour qu'ils le soient. Adressez-vous à eux avec confiance. Ils ont appris de Moi tout ce dont vous avez besoin pour vos âmes...” Les apôtres regardent Jésus, complètement épouvantés. Mais Lui sourit et poursuit: “...et ils donneront à vos âmes lumière d'étoile et rafraîchissement de rosée de manière à vous empêcher de languir dans les ténèbres. Et puis je viendrai et je vous donnerai plénitude de soleil et de flots, toute la sagesse pour vous rendre forts et heureux d'une force et d'une joie surnaturelles. Paix à vous, fils. Je suis attendu par d'autres, plus malheureux et plus pauvres que vous. Mais je ne vous laisse pas seuls. Je vous laisse mes apôtres et c'est comme si je laissais les fils de mon amour à la garde des plus affectueuses et des plus sûres des nourrices. ” Jésus fait un geste d'adieu et de bénédiction et s'éloigne en fendant la foule qui ne veut pas le laisser partir, et c'est alors que se produit le dernier miracle, celui d'une petite vieille à demi paralysée amenée par son petit-fils et qui agite joyeusement son bras droit, auparavant inerte, et qui crie: “Il m'a effleuré avec son manteau en passant et je suis guérie! Je ne le Lui demandais même pas parce que je suis vieille... Mais Lui a eu pitié de mon désir secret. Avec son manteau, avec un pan de celui-ci il m'a effleuré le bras malade. Il m'a guérie! Oh! Quel grand Fils a eu notre saint David! Gloire à son Messie! Mais regardez! Mais regardez! Ma jambe aussi est libre comme le bras ... Oh! je suis comme à vingt ans!” L'affluence d'un grand nombre de personnes vers la petite vieille, qui de tout son souffle crie son bonheur, fait que Jésus peut se dégager sans en être empêché. Et les apôtres le suivent. Quand ils sont dans un endroit désert, presque dans la plaine, au milieu d'une bruyère épaisse qui va vers le lac, ils s'arrêtent un moment. Pour Jésus, c'est afin de dire: “Je vous bénis! Retournez à votre travail et faites-le jusqu'à ce que je revienne comme je l'ai dit.” Pierre, jusqu'alors toujours muet, éclate: “Mais, mon Seigneur, qu'as-tu fait? Pourquoi dire que nous avons tout ce dont les âmes ont besoin? C'est vrai! Tu nous as beaucoup donné, mais nous sommes têtus, moi du moins et... et de ce que tu m'as donné il m'est resté peu de chose, il m'est resté bien peu. C'est comme quelqu'un qui après un repas aurait encore dans l'estomac ce qui est le plus lourd. Le reste n'y étant plus.” Jésus sourit franchement: “Et alors, où est le reste de la nourriture?” “Mais... je ne sais pas. Je sais que si je mange des plats délicats, après une heure je ne me sens plus rien dans l'estomac. Mais si je mange de lourdes racines ou des lentilles à l'huile, hé! on voudrait les faire descendre!” “On voudrait. Mais crois bien que les racines et les lentilles qui semblent te remplir le plus l'estomac sont les aliments qui te laissent le moins de substance. C'est du remplissage qui passe sans grand profit. Les petits plats, au contraire, qu'au bout d'une heure tu ne sens plus sont non plus dans l'estomac mais dans le sang. Quand un aliment est digéré, il n'est plus dans l'estomac mais ses sucs sont dans le sang et c'est le plus utile. Maintenant il vous semble, à toi et à tes compagnons que rien ou bien peu de ce que je vous ai dit soit resté en vous. Peut-être vous rappelez-vous bien les passages qui sont les plus conformes à votre tempérament particulier: pour les violents les passages violents, pour les méditatifs les passages qui portent à la méditation, pour les aimants les passages qui ne sont qu'amour. Sans doute, il en est ainsi. Mais croyez-le bien: vous avez tout en vous, même s'il vous semble que tout s'est dissipé. Vous l'avez absorbé. La pensée vous le dévidera comme un fil multicolore en amenant les teintes douces ou sévères, selon le besoin. N'ayez pas peur. Pensez seulement que Moi je sais et que jamais je ne vous enverrais si je vous savais incapables de le faire. Adieu, Pierre. Allons, souris! Aie foi! Un bel acte de foi dans la Sagesse omniprésente. Adieu à tous. Le Seigneur reste avec vous.” Et il les quitte rapidement, encore étonnés et agités par tout ce qu'ils ont entendu dire qu'il leur fallait faire. “Et pourtant, il faut obéir” dit Thomas. “Hé!... c'est vrai!... Oh! pauvre de moi! J'ai presque envie de Lui courir après...” murmure Pierre. “Non. Ne le fais pas. Lui obéir, c'est l'aimer” dit Jacques d'Alphée. “Et commencer alors que Lui est encore proche et peut nous conseiller si nous nous trompons, c'est élémentaire et même une sainte prudence. Nous devons l'aider” conseille le Zélote. “C'est vrai. Jésus est plutôt fatigué. Il faut le soulager un peu, comme nous pouvons. Il ne suffit pas de porter les sacs, de préparer les lits et la nourriture. Cela, n'importe qui, peut le faire. Mais l'aider, comme Lui le veut, dans sa mission” confirme Barthélémy. “Tu parles bien, parce que tu es savant, mais moi... Je suis presque ignorant...” gémit Jacques de Zébédée. “Oh! Dieu! Voilà qu'arrivent ceux qui étaient là-haut! Comment allons-nous faire?” s'exclame André. Et Mathieu: “Excusez si moi, le plus misérable, je vous donne un conseil. Mais ne serait-il pas mieux de prier le Seigneur au lieu de rester ici à nous lamenter sur ce qui ne peut se résoudre avec des lamentations? Allons, Jude, toi qui connais si bien l'Ecriture, dis au nom de tous la prière de Salomon pour obtenir la Sagesse. Vite! Avant qu'ils ne nous rejoignent.” Et le Thaddée, de sa belle voix de baryton, commence: “Dieu de mes Pères, Seigneur de miséricorde qui as tout créé... etc... etc...” jusqu'à: c ... par la Sagesse ont été sauvés tous ceux qui dès le commencement t'ont plu.” Juste à ce moment, les gens les rejoignent, les entourent, les assaillent de mille questions pour savoir où est parti le Maître, quand il reviendra, et la question la plus difficile à satisfaire: “Mais comment faire pour suivre le Maître, non pas avec les jambes, mais avec l'âme par les routes de la Voie que Lui indique?” A cette question, les apôtres restent embarrassés. Ils se regardent entre eux et l'Iscariote répond: “En suivant la perfection” comme si c'était une réponse qui puisse tout expliquer!... Jacques d'Alphée, plus humble et plus paisible, réfléchit et dit ensuite: “La perfection qu'indique mon compagnon se rejoint en obéissant à la Loi. Car la Loi est justice et la justice est perfection.” Mais les gens ne sont pas satisfaits et demandent par l'intermédiaire de quelqu'un qui paraît être un chef: “Mais nous sommes petits comme des enfants en matière de bien. Les enfants ne savent pas encore la signification du Bien et du Mal. Ils ne les distinguent pas. Et nous, sur cette Voie que Lui nous indique, nous sommes neufs au point d'être incapables de distinguer. Nous avions un chemin connu. La vieille route qui nous avait été enseignée dans les écoles. Tellement difficile, longue, et qui nous inspirait la peur! Maintenant, d'après ses paroles, nous voyons qu'il en est comme de l'aqueduc que nous apercevons d'ici. Au-dessous, c'est le chemin des animaux et de l'homme. Au-dessus, sur les arcades légères, s'élance dans le soleil et l'azur près des branches les plus hautes qui bruissent et chantent dans le vent avec la voix des oiseaux, une autre route, lisse, propre, lumineuse autant que la route inférieure est raboteuse, sale, obscure, une route pour l'eau limpide et qui résonne, qui est une bénédiction par l'eau qui vient de Dieu et que caresse ce qui vient de Dieu: rayons du soleil et des étoiles, frondaisons nouvelles, fleurs, ailes des hirondelles. Nous voudrions monter vers cette route plus haute et qui est la sienne et que nous ne connaissons pas, parce que nous sommes écrasés, ici, en bas, sous le poids de toute la vieille construction. Comment faire?” Celui qui a parlé est un homme jeune, d'environ vingt-cinq ans, brun, robuste, au regard intelligent et dont l'aspect est moins plébéien que la majorité des gens présents. Il s'appuie sur un autre plus mûr. L'Iscariote qui, grand comme il est, le voit, murmure à ses compagnons: “Vite, expliquez-vous bien. C'est Hermas, avec Etienne, Etienne, aimé de Gamaliel!” C'est une chose qui finit d'embarrasser tout à fait les apôtres. A la fin le Zélote répond: “L'arcade n'existerait pas s'il n'y avait pas la base sur la route obscure. C'est elle le point d'appui de l'arcade qui, à partir d'elle, s'élance et monte dans l'azur qui est l'objet de tes vœux. Les pierres enfoncées dans le sol, et qui supportent le poids sans jouir des rayons et des vols, n'ignorent pas cependant qu'ils existent parce que de temps à autre une hirondelle descend en criant, jusqu'à la boue et caresse la base de l'arcade et qu'un rayon de soleil ou d'étoile descend pour dire comme est beau le firmament. Ainsi dans les siècles passés est descendue de temps à autre une parole céleste de promesse, un rayon céleste de sagesse, pour caresser les pierres qui portaient le poids du courroux divin. Car les pierres étaient nécessaires. Elles ne sont pas, n'ont pas été, ne seront jamais inutiles. Sur elles s'est élevé lentement avec le temps la perfection des connaissances humaines jusqu'à atteindre la liberté du temps présent et la sagesse d'une connaissance surhumaine. Je lis déjà ton objection: elle est écrite sur ton visage. C'est celle que tous nous avons eue avant de savoir comprendre ce que c'est la Nouvelle Doctrine, la Bonne Nouvelle prêchée à ceux qui, par un processus rétrograde, ne sont pas devenus adultes à mesure que s'élevaient les pierres de la science, mais se sont toujours plus enfoncés dans les ténèbres comme le mur qui s'effondre dans un abîme sans lumière. Nous, pour échapper à cet aveuglement surnaturel, nous devons dégager courageusement la pierre fondamentale de toutes les pierres superposées. N'ayez pas peur de démolir ce mur qui est élevé mais qui ne conduit pas la sève pure de la source éternelle. Revenez à la base. Elle ne doit pas être changée. Elle vient de Dieu. Elle est immuable. Mais, avant d'écarter les pierres, car elles ne sont pas toutes mauvaises et inutiles, éprouvez-les, une par une, au son de la parole de Dieu. Si vous ne les trouvez pas dissonantes gardez-les, faites-les servir à la reconstruction. Mais si elles résonnent du son discordant de la voix humaine ou du son déchirant de la voix satanique, alors brisez les pierres mauvaises. Pour le choix, vous ne pouvez pas vous tromper car si c'est la voix de Dieu c'est une voix d'amour, si c'est la voix humaine c'est une voix de sensualité, si c'est la voix de Satan c'est une voix de haine. Je dis: brisez car c'est charité de ne pas laisser derrière des germes ou des objets mauvais qui peuvent séduire le voyageur et l'amener à les employer à son détriment. Brisez littéralement toute chose mauvaise qui s'est trouvée dans votre travail, vos écrits, vos enseignements ou vos actes. Mieux vaut rester avec peu de matériaux, s'élever à peine d'une coudée mais avec de bonnes pierres, que de monter à des mètres mais avec des pierres mauvaises. Les rayons du soleil et les hirondelles descendent même sur les murs qui sortent tout juste du sol et les humbles fleurettes du talus arrivent facilement à caresser les pierres basses. Alors que les pierres orgueilleuses qui prétendent s'élever inutiles et raboteuses n'ont pour elles que les gifles des ronces et les embrassades des plantes vénéneuses. Démolissez pour reconstruire et pour vous élever en éprouvant' la qualité de vos vieilles pierres au son de la voix de Dieu. ” “Tu parles bien, homme. Mais monter! Comment? Nous t'avons dit que nous sommes moins que de petits enfants. Qui nous fera gravir la colonne raide? Nous éprouverons les pierres au son de Dieu. Nous briserons les moins bonnes. Mais comment monter? On a le vertige rien qu'à y penser!” dit Etienne, Jean, qui a écouté la tête inclinée se souriant à lui-même, lève un visage lumineux et prend la parole: “Frères! Cela donne le vertige. C'est vrai. Mais qui dit qu'il est nécessaire de faire directement l'ascension? Cela, non seulement les petits enfants, mais les adultes eux-mêmes ne sauraient le faire. Seuls les anges peuvent s'élancer dans l'azur parce qu'ils sont libres de tout poids matériel. Et chez les hommes, il n'y a que les héros de la sainteté qui puissent le faire. Nous en avons un exemple vivant qui, dans ce monde dégradé, sait être un héros de sainteté comme les anciens qui ont fleuri en Israël quand les Patriarches étaient des amis de Dieu et que la parole du Code éternel existait seule, mais obéie par toute créature droite. Jean, le Précurseur, enseigne comment on tente directement l'ascension. C'est un homme, Jean. Mais la Grâce que le Feu de Dieu lui a communiquée en le purifiant dès le sein de sa mère comme furent purifiées par un Séraphin les lèvres du Prophète, pour qu'il pût précéder le Messie sans laisser la puanteur de la faute d'origine sur le chemin royal du Christ, a donné à Jean des ailes d'ange, et la Pénitence les a fait grandir en supprimant en même temps ce poids d'humanité que sa nature d'être né de la femme lui avait conservé. Voilà pourquoi Jean, de sa grotte où il prêche la pénitence et par son corps où brûle l'esprit que la Grâce a épousé, peut se lancer jusqu'au sommet de l'arcade au-delà duquel est Dieu, le Très-Haut Seigneur notre Dieu et, dominant les siècles passés, le jour présent, l'avenir, il peut avec sa voix de prophète, avec son œil d'aigle qui peut fixer le soleil éternel et le reconnaître, annoncer: "Voici l'Agneau de Dieu, Celui qui enlève les péchés du monde" et mourir après ce chant sublime qui servira non seulement dans ce temps limité, mais dans le Temps sans limite, dans la Jérusalem pour toujours éternelle et bienheureuse, pour acclamer la Seconde Personne, pour Lui rappeler les misères humaines, pour Lui chanter l'hosanna dans les splendeurs éternelles. Mais l'Agneau de Dieu, le Très Doux Agneau qui a quitté sa lumineuse demeure des Cieux, où il est Feu de Dieu dans un embrassement de feu - oh! éternelle génération, du Père qui conçoit par sa Pensée sans limite et parfaitement sainte son Verbe, et l'attire à Lui en produisant une fusion d'amour qui crée l'Esprit d'Amour où la Puissance et la Sagesse ont leur centre! - mais l'Agneau de Dieu qui a quitté sa forme très pure, incorporelle, pour renfermer sa pureté infinie, sa sainteté, sa nature divine dans une chair mortelle, sait que nous ne sommes pas purifiés par la Grâce, que nous ne le sommes pas encore et Il sait que nous ne pourrons pas, comme l'aigle qui est Jean, nous lancer vers les hauteurs, vers le sommet où est Dieu, Un et Trin. Nous sommes les petits moineaux du toit et de la route, nous sommes les hirondelles qui touchent l'azur mais se nourrissent d'insectes, nous sommes les calandres qui veulent chanter pour imiter les anges mais par rapport auxquels notre chant est le frémissement discordant des cigales en été. Cela, le doux Agneau de Dieu venu pour enlever les péchés du monde, le sait. Car s'il n'est plus l'Esprit Infini des Cieux, s'étant réduit à une chair mortelle, son infinité n'en est pas pour autant diminuée et il sait tout car sa sagesse est toujours infinie. Et voici qu'alors il nous enseigne son chemin, le chemin de l'amour. Lui est l'Amour qui dans sa miséricorde pour nous s'est fait chair. Voici alors que cet Amour Miséricordieux crée pour nous le chemin que même les petits peuvent gravir. Et Lui, non par besoin personnel, mais pour nous l'apprendre, le parcourt le premier. Lui n'aurait même pas besoin d'ouvrir les ailes pour se fondre dans le Père. Son esprit, je vous le jure, est enfermé ici, sur cette misérable terre, mais il est toujours avec le Père, car Dieu peut tout, et Lui est Dieu. Mais il nous précède, en laissant derrière Lui les parfums de sa sainteté, l'or et le feu de son amour. Regardez son chemin. Oh! Il arrive bien au sommet de l'arcade! Mais comme il est tranquille et sûr! Ce n'est pas une ligne droite, c'est une spirale. Un chemin plus long, et son sacrifice d'amour miséricordieux se manifeste dans cette longueur où Lui se tient par amour pour nous qui sommes faibles. Le chemin est plus long, mais plus adapté à notre misère. La montée vers l'amour, vers Dieu, est simple comme l'Amour lui-même est simple. Mais c'est une route vers les profondeurs car Dieu est un abîme que je dirais impossible à rejoindre si Lui ne s'était pas abaissé pour se faire rejoindre, pour se sentir baiser par les âmes amoureuses de Lui. (Jean parle et pleure, tout en souriant, dans l'extase de dévoiler Dieu). Elle est longue la voie simple de l'amour car l'Abîme qui est Dieu est sans fond et si grand que quelqu'un pourrait y avancer autant qu'il le voudrait. Mais l'Abîme admirable appelle notre abîme misérable. Il nous appelle par ses lumières et dit: "Venez à Moi!" Oh! invite de Dieu! Invite du Père! Écoutez! Écoutez! Les Cieux sont restés ouverts car le Christ en a ouvert toutes grandes les portes. Il a mis à les tenir ainsi ouvertes les anges de la Miséricorde et du Pardon pour qu'en attendant l'effusion de la Grâce sur les hommes, il s'en écoulât au moins des lumières, des parfums, des chants capables de séduire saintement les cœurs humains, pour que viennent vers nous les paroles pleines de suavité. C'est la voix de Dieu qui parle et la Voix dit: "Votre enfance? Mais c'est votre meilleur trésor! Je voudrais que vous deveniez tout à fait petits pour avoir en vous l'humilité, la sincérité et l'amour des petits enfants, le confiant amour des tout petits envers le père. Votre impuissance? Mais c'est ma gloire! Oh! venez. Je ne vous demande même pas que vous éprouviez par vous-mêmes le son des pierres, bonnes ou mauvaises. Mais donnez-les-moi! Je ferai le choix et vous, vous vous reconstruirez. L'escalade vers la perfection? Oh! non, mes petits enfants. Ici, la main dans la main de mon Fils, votre Frère, maintenant et ainsi, à ses côtés, montez..." Monter! Venir à Toi, Éternel Amour! Prendre ta ressemblance, c'est-à-dire l'Amour! . Aimer! Voici le secret!... Aimer! Se donner... Aimer! S'anéantir... Aimer! Se fondre... La chair? Ce n'est rien. La douleur? Rien. Le temps? Rien. Le péché lui-même s'annihile si je le fonds dans ton feu, ô Dieu! Il n'y a que l'Amour. L'Amour! L'Amour que nous a donné le Dieu Incarné, nous pardonnera tout. Et aimer, c'est l'acte que nul ne sait mieux faire que les tout petits. Et personne n'est plus aimé qu'un tout petit. 0 toi que je ne connais pas, mais qui veux connaître le Bien, pour le distinguer du Mal, pour posséder l'azur, le Soleil céleste, tout ce qui est joie surnaturelle, aime et tu l'auras. Aime le Christ. Tu mourras à la vie d'ici-bas mais tu ressusciteras en ton esprit. Avec un esprit nouveau, sans avoir besoin d'utiliser les pierres, tu seras pour l'éternité un feu immortel. La flamme monte. Il n'y a pas besoin d'escalier ni d'ailes pour monter. Libère ton moi de toute construction, mets en toi l'Amour. Tu deviendras une flamme. Laisse cela arriver sans aucune restriction. Excite, au contraire, la flamme en y jetant pour l'alimenter tout ton passé de passions, de connaissances. Ce qu'il y aura de moins bon se détruira dans la flamme et ce qui est déjà métal noble se purifiera. Jette-toi, ô frère, dans l'amour actif et joyeux de la Trinité. Tu comprendras ce qui maintenant te semble incompréhensible, car tu comprendras Dieu qui n'est compréhensible que pour ceux qui se donnent sans mesure à son feu sacrificateur. Tu te fixeras enfin en Dieu en un embrassement de flamme, en priant pour moi, le tout petit du Christ qui a osé te parler de l'Amour.” Tout le monde est sidéré: apôtres, disciples, fidèles... L'interpellé est pâle, alors que Jean est pourpre, pas tant par la fatigue que par l'amour. Enfin Etienne pousse un cri: “Bénis es-tu! Mais dis-moi qui tu es?” Jean a une attitude qui me rappelle beaucoup l'attitude de la Vierge à l'Annonciation. Il dit doucement, en se courbant comme s'il adorait Celui qu'il nomme: “Je suis Jean. Tu vois en moi le plus petit des serviteurs du Seigneur.” “Mais, qui a été ton maître auparavant?” “Personne autre que Dieu, puisque j'ai eu le lait spirituel de Jean que Dieu a présanctifié, je mange le pain du Christ, Verbe de Dieu, et je bois le feu de Dieu qui me vient des Cieux. Gloire au Seigneur!” “Ah! mais moi, je ne vous quitte plus! Ni toi, ni celui-ci. Je ne quitte plus personne. Prenez-moi!” “Quand... Oh! mais, il y a ici Pierre notre chef” et Jean montre Pierre qui en est tout étourdi et le proclame ainsi “premier”. Et Pierre revient à lui: “Fils, pour une grande mission il faut une sérieuse réflexion. Celui-ci est notre ange et il enflamme. Mais il faut savoir si la flamme en nous pourra durer. Examine-toi, et puis viens au Seigneur. Nous t'ouvrirons notre cœur comme à un frère très cher. En attendant, si tu veux mieux connaître notre vie, reste. Les troupeaux du Christ peuvent croître démesurément pour permettre un choix entre les parfaits et les imparfaits, entre les vrais agneaux et les faux béliers.” Et avec ces paroles se termine la première manifestation des apôtres.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie. http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 6 février 2022 - Cinquième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 5,1-11.
En ce temps-là, la foule se pressait autour de Jésus pour écouter la parole de Dieu, tandis qu’il se tenait au bord du lac de Génésareth.
Il vit deux barques qui se trouvaient au bord du lac ; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets.
Jésus monta dans une des barques qui appartenait à Simon, et lui demanda de s’écarter un peu du rivage. Puis il s’assit et, de la barque, il enseignait les foules.
Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche.»
Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets.»
Et l’ayant fait, ils capturèrent une telle quantité de poissons que leurs filets allaient se déchirer.
Ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques, à tel point qu’elles enfonçaient.
A cette vue, Simon-Pierre tomba aux genoux de Jésus, en disant: « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur.»
En effet, un grand effroi l’avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu’ils avaient pêchés;
et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, les associés de Simon. Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras.»
Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta
  • Traduction de 2017 : Tome 1, Ch 65, p 431
  • Ancienne traduction :  Tome 2, Ch 28, p 138
  • CD 2 (1er cd), piste 48
  • USB Tome 2, piste 48
La vision reprend sur ces paroles de Jésus: “Quand, au printemps tout est en fleurs, l’homme des champs dit, content: "Il y aura beaucoup de fruits". Cet espoir met son cœur dans la jubilation. Mais, du printemps à l’automne, du mois des fleurs à celui des fruits, que de jours, que de vent, que de pluie et de soleil et de bourrasques doivent passer. Et puis, la guerre, ou la cruauté des puissants, les maladies des plantes, et puis les maladies de l’homme des champs. Alors les plantes ne sont plus déchaussées ou buttées, arrosées, tuteurées, sarclées. Les arbres qui promettaient beaucoup de fruits se rabougrissent et meurent tout à fait ou perdent leur récolte! Vous me suivez. Vous m’aimez. Vous, comme les plantes au printemps, vous vous parez de bonnes intentions, d’affectueux sentiments. Vraiment Israël dans cette aube de mon apostolat ressemble à nos douces campagnes au lumineux mois de Nisan. Mais, écoutez. Comme brûlés par la sécheresse, vous verrez venir Satan qui vous desséchera de son souffle envieux. Puis le monde dont le vent glacial gèlera vos fleurs. Viendront les bourrasques des passions, et le dégoût comme une pluie persistante. Tous mes ennemis et les vôtres viendront faire périr tous les fruits des désirs qui avaient fleuri en Dieu. Je vous en avertis, parce que je sais. Mais tout sera-t-il alors perdu, quand Moi, comme l’agriculteur malade, plus que malade: mort, je ne pourrai plus vous donner paroles et miracles? Non. Je sème et cultive, tant que c’est mon temps, puis sur vous, ce sera la croissance et la maturation, si vous faites bonne garde. Regardez ce figuier de la maison de Simon de Jonas, celui qui l’a planté n’a pas trouvé la place juste et favorable. Planté près d’un mur humide au nord, il serait mort, si, de lui-même, il n’avait pas voulu se protéger pour vivre. Et il a cherché le soleil et la lumière. Le voilà tout courbé, mais solide et fier qui, dès l’aurore boit le soleil et s’en fabrique un suc pour ses cent et cent et cent fruits si doux. Il s’est défendu tout seul. Il a dit: "Le Créateur m’a voulu pour donner à l’homme, joie et nourriture. Je veux qu’à son vouloir s’associe le mien!" Un figuier! Une plante muette! Sans âme! Et vous, fils de Dieu, fils de l’homme serez-vous inférieurs à cet arbre? Faites bonne garde pour donner des fruits de vie éternelle. Je vous cultive, et pour finir je vous donnerai un suc tel, qu’un plus puissant ne peut exister. Ne faites pas en sorte, non, que Satan ricane sur les ruines de mon travail, de mon sacrifice et de votre âme. Cherchez la lumière. Cherchez le soleil. Cherchez la force. Cherchez la vie. Je suis la Vie, la Force, le Soleil, la Lumière de celui qui aime. Je suis ici pour vous conduire là d’où Je suis venu. Je parle ici pour vous appeler tous et vous montrer la Loi des dix commandements qui donnent la vie éternelle. Je vous donne cette consigne d’amour: "Aimez Dieu et le prochain". C’est la condition première pour accomplir tout autre bien. Le plus saint des 10 commandements. Aimez. Ceux qui aimeront en Dieu, qui aimeront Dieu et dont Dieu sera le Seigneur, auront sur terre et au Ciel la paix qui sera pour eux une tente et une couronne.” Les gens s’éloignent, à regret, après la bénédiction de Jésus. Il n’y a pas de malades, ni de pauvres. Jésus dit à Simon: “Appelle les deux autres. Nous allons sur le lac jeter le filet.” “Maître, j’ai les bras rompus d’avoir jeté et relevé le filet toute la nuit, et pour rien. Le poisson est au fond et qui sait où.” “Fais ce que je te dis, Pierre. Écoute toujours Celui qui t’aime.” “Je ferai ce que tu dis par respect pour ta parole” et il appelle à haute voix les commis et aussi Jacques et Jean. “Nous allons à la pêche. Le Maître le veut.” Et pendant qu’ils s’éloignent, il dit à Jésus: “Pourtant, Maître, je t’assure que ce n’est pas l’heure favorable. À cette heure les poissons, qui sait où ils sont à se reposer!…” Jésus assis à la proue sourit et se tait. Ils font un arc de cercle sur le lac, et puis, jettent le filet. Quelques minutes d’attente et puis la barque est secouée étrangement, attendu que sous le soleil déjà haut sur l’horizon le lac est lisse comme du verre fondu. “Mais ce sont les poissons, Maître!” dit Pierre, les yeux écarquillés. Jésus sourit et se tait. “Hissez! hissez!” ordonne Pierre aux commis. Mais la barque penche du côté du filet. “Ohé! Jacques! Jean! Vite! Venez! Avec les rames! Vite!” Ils accourent et les efforts des mariniers réussissent à hisser le filet sans abîmer la proie. Les barques accostent. Elles sont exactement l’une contre l’autre. Un panier, deux, cinq, dix. Ils sont tous remplis d’une proie stupéfiante et il y a encore tant de poissons qui frétillent dans le filet: argent et bronze vivants qui s’agitent pour échapper à la mort. Alors il n’y a plus qu’une solution: renverser dans le fond de la barque ce qui reste dans le filet. On le fait et alors c’est tout un frémissement de vies qui agonisent. Les pécheurs ont les pieds dans cette surabondance, jusqu’au-dessus de la cheville et les barques s’enfoncent au-delà de la ligne de flottaison à cause de la charge excessive. “A terre! Virez! Faites force de voiles! Attention au fond! Préparez les perches pour empêcher le heurt. Il y a trop de poids!” Tant que dure la manœuvre, Pierre ne réfléchit pas. Mais une fois débarqué, il ouvre les yeux et comprend. Il est tout effrayé. “Maître Seigneur! Éloigne-toi de moi! Je suis un homme pécheur. Je ne suis pas digne d’être auprès de Toi!” Il est à genoux sur la grève humide. Jésus le regarde et sourit. “Lève-toi! Suis-moi! Je ne te lâche plus. Désormais tu seras pêcheur d’hommes et avec toi, tes compagnons que voici. Ne craignez plus rien, je vous appelle. Venez!” “Tout de suite, Seigneur. Vous autres, occupez-vous des barques, portez tout à Zébédée et à mon beau-frère. Allons, tous pour Toi, Jésus! Que l’Éternel soit béni pour ce choix.” Et la vision prend fin.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/