"Lisez cette œuvre et faites-la lire"
Jésus (Chapitre 38, Volume 10 ) à propos de
l’Évangile tel qu’il m’a été révélé.

L'Évangile de la Messe Paul VI
et l’Évangile tel qu’il m’a été révélé de Maria Valtorta.
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Dimanche 29 janvier 2012, Quatrième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 1,21-28.
Jésus, accompagné de ses disciples, arrive à Capharnaüm. Aussitôt, le jour du sabbat, il se rendit à la synagogue, et là, il enseignait. On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes. Or, il y avait dans leur synagogue un homme tourmenté par un esprit mauvais, qui se mit à crier : « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais fort bien qui tu es : le Saint, le Saint de Dieu. » Jésus l'interpella vivement : « Silence ! Sors de cet homme. » L'esprit mauvais le secoua avec violence et sortit de lui en poussant un grand cri. Saisis de frayeur, tous s'interrogeaient : « Qu'est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, proclamé avec autorité ! Il commande même aux esprits mauvais, et ils lui obéissent. » Dès lors, sa renommée se répandit dans toute la région de la Galilée.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 2, Ch 22, p 106 - CD 2 (1er CD), piste 38 -
Je vois la synagogue de Capharnaüm. Elle est déjà remplie d’une foule qui attend. Des gens, sur le seuil, surveillent la place encore ensoleillée, bien que l’on aille vers le soir. Finalement, un cri: “Voici le Rabbi qui vient.” Tous se retournent vers la sortie. Les moins grands s’élèvent sur la pointe des pieds ou cherchent à se pousser en avant. Quelques disputes, quelques bousculades malgré les reproches des employés de la synagogue et des notables de la cité. “La paix soit avec tous ceux qui cherchent la Vérité!” Jésus est sur le seuil et salue en bénissant, les bras tendus en avant. La lumière très vive qui vient de la place ensoleillée met en valeur sa grande stature, nimbée de lumière. Il a quitté son habit blanc et il a pris ses vêtements ordinaires, azur foncé. Il s’avance à travers la foule qui lui fait un passage puis se resserre autour de Lui, comme l’eau autour d’un navire.“Je suis malade, guéris-moi!” gémit un jeune homme qui me semble phtisique d’après son aspect, et qui tient Jésus par son vêtement. Jésus lui met la main sur la tête et lui dit: “Aie confiance, Dieu t’écoutera, lâche-moi maintenant pour que je parle au peuple, après je viendrai vers toi.” Le jeune homme le lâche et reste tranquille. “Qu’est-ce qu’il t’a dit?” demande une femme qui porte un bambin sur ses bras.“Il m’a dit qu’après avoir parlé au peuple il viendra vers moi.” “Il te guérit, alors?” “Je ne sais pas. Il m’a dit: "Confiance". Moi, j’espère.” “Qu’est-ce qu’il t’a dit?” “Qu’est-ce qu’il t’a dit?” La foule veut savoir. La réponse de Jésus circule parmi le peuple. “Alors, je vais prendre mon petit.” “Et moi, j’amène ici mon vieux père.” “Oh! si Aggée voulait venir! Je vais essayer… mais il ne viendra pas.” Jésus a rejoint sa place. Il salue le chef de la synagogue qui le salue avec ses acolytes. C’est un homme de petite taille, gras et Vieillot. Pour lui parler, Jésus s’incline. On dirait un palmier qui se penche vers un arbuste plus large que haut. “Que veux-tu que je te donne?” demande le chef de la synagogue. “Ce que tu veux ou bien au hasard, l’Esprit te guidera.” “Mais… seras-tu préparé?” “Je le suis. Prends au hasard. Je répète: l’Esprit du Seigneur guidera le choix pour le bien de ce peuple.” Le chef de la synagogue étend la main sur le tas de rouleaux. Il en prend un, l’ouvre et s’arrête à un point donné. “Voilà” dit-il. Jésus prend le rouleau et lit à l’endroit indiqué: “Josué: "Lève-toi et sanctifie le peuple et dis-leur: ‘Sanctifiez-vous pour demain car voilà ce que dit le Dieu d’Israël: L’anathème est au milieu de vous, ô Israël. Tu ne pourras pas tenir tête à tes ennemis jusqu’à ce que soit enlevé du milieu de toi celui qui s’est contaminé avec tel délit’".” Il s’arrête, enroule le rouleau et le rend.La foule est très attentive. Seul quelqu’un chuchote: “Nous allons en entendre de belles contre les ennemis!” “C’est le Roi d’Israël, le Promis, qui rassemble son peuple!” Jésus tend les bras dans son habituelle attitude oratoire. Le silence se fait, complètement.“Celui qui est venu vous sanctifier s’est levé. Il est sorti du secret de la maison où il s’est préparé à cette mission. Il s’est purifié pour vous donner l’exemple de la purification. Il a pris position face aux puissants du Temple et au peuple de Dieu. Et maintenant, Il est parmi vous. C’est Moi! Non pas comme le pensent et l’espèrent certains parmi vous qui ont l’esprit enténébré et le cœur troublé. Plus grand et plus noble est le Royaume dont je suis le futur Roi et auquel je vous appelle.Je vous appelle, ô vous d’Israël, avant tout autre peuple, parce que vous êtes ceux qui dans les pères de vos pères eurent la promesse de cette heure et l’alliance avec le Seigneur Très-Haut. Mais ce ne sera pas avec des foules armées, pas par la féroce effusion de sang que se formera ce Royaume. Ce ne sont pas les violents, ni les dominateurs, pas les orgueilleux, les irascibles, les envieux, les luxurieux, les gens cupides qui y entreront, mais les bons, les doux, les chastes, les miséricordieux, les humbles, ceux qui aiment le prochain et Dieu, les patients.Israël! Ce n’est pas contre les ennemis du dehors que tu es appelé à combattre, mais contre les ennemis du dedans, contre ceux qui se trouvent en ton cœur, dans le cœur des dizaines et des dizaines de mille parmi tes fils. Enlevez l’anathème du péché dans tous vos cœurs si vous voulez que demain le Seigneur vous rassemble et vous dise: "Mon peuple, à toi le Royaume qui ne sera plus vaincu, ni envahi, ni attaqué par les ennemis". Demain. Quel jour, ce demain? Dans un an ou un mois? Oh! ne cherchez pas avec la soif malsaine de connaître l’avenir par des moyens qui ont le goût de coupables sorcelleries. Laissez aux païens l’esprit Python. Laissez au Dieu éternel le secret de son temps. Vous, dès demain, le demain qui surgira après cette heure du soir, celui-là qui viendra de nuit, qui surgira avec le chant du coq, venez vous purifier dans la vraie pénitence.Repentez-vous de vos péchés pour être pardonnés et prêts pour le Royaume. Enlevez-vous l’anathème du péché. Chacun a le sien. Chacun a celui qui est contraire aux dix commandements du salut éternel. Examinez-vous, chacun avec sincérité et vous trouverez le point sur lequel vous vous êtes trompés. Ayez-en humblement un repentir sincère. Veuillez vous repentir. Non en paroles. On ne se moque pas de Dieu et on ne Le trompe pas. Mais repentez-vous avec la volonté arrêtée de changer de vie, de revenir à la Loi du Seigneur. Le Royaume des Cieux vous attend. Demain.Demain? demandez-vous? Oh! c’est toujours un prompt lendemain, l’heure de Dieu, même quand il vient au terme d’une longue vie comme celle des Patriarches. L’éternité n’a pas, pour mesurer le temps, le lent écoulement du sablier. Ces mesures du temps que vous appelez jours, mois, années, siècles sont les palpitations de l’Esprit Éternel qui vous garde en vie. Mais vous êtes éternels en votre esprit et vous devez, en esprit, garder la même méthode de mesure du temps que votre Créateur. Dire donc - "Demain, ce sera le jour de ma mort!" Bien plus, pas de mort pour celui qui est fidèle, mais repos dans l’attente, dans l’attente du Messie qui ouvre les portes des Cieux. Et, en vérité, je vous dis que parmi ceux qui sont ici présents, vingt-sept seulement devront attendre à leur mort. Les autres seront jugés dès avant la mort et la mort sera le passage à Dieu ou à Mammon, sans délai parce que le Messie est venu, Il est Parmi vous et vous appelle pour vous donner la bonne nouvelle, Pour vous instruire de la Vérité, pour vous assurer le salut et le Ciel. Faites pénitence! Le "demain" du Royaume des Cieux est imminent, qu’il vous trouve purs pour devenir les possesseurs du Jour Éternel. La paix soit avec vous.” Un se lève pour le contredire, c’est un Israélite barbu aux somptueux vêtements. Il dit: “Maître, ce que tu dis me paraît en opposition avec ce qui est dit au Livre second des Macchabées, gloire d’Israël. Là, il est dit: "En fait, c’est un signe de grande bienveillance de ne pas permettre aux pécheurs de ne pas revenir pendant longtemps à leurs caprices, mais de les châtier aussitôt. Le Seigneur ne fait pas comme avec les autres nations qu’il attend patiemment pour les punir lorsqu’est venu le jour du Jugement, quand la mesure de leurs fautes sera comble". Toi, au contraire, tu parles comme si le Très-Haut pouvait être très lent à nous punir, à nous attendre, comme les autres peuples, au temps du Jugement, quand sera comble la mesure des péchés. Vraiment, les faits t’apportent un démenti. Israël est puni, comme dit l’histoire des Macchabées. Mais, si c’était comme tu dis, n’y aurait-il pas un désaccord entre ta doctrine et celle qui est renfermée dans la phrase que je t’ai rapportée?” “Qui es-tu, je ne le sais; mais qui que tu sois, je te réponds. Il n’y a pas de désaccord dans la doctrine, mais dans la manière d’interpréter les paroles. Tu les interprètes à la manière humaine; moi à la manière de l’Esprit. Toi, représentant de la majorité des hommes, tu vois tout dans une référence au présent et à ce qui est caduc. Moi, représentant de Dieu, j’explique tout et en fais l’application à l’éternel et au surnaturel. Jéhovah vous a frappés, oui, dans le présent, dans votre orgueil et votre prétention d’être un "peuple" selon les idées de la terre. Mais, à quel point Il vous a aimés et a usé de patience avec vous plus qu’avec aucun autre, en vous accordant à vous le Sauveur, son Messie, pour que vous l’écoutiez et vous vous sauviez avant l’heure de la colère divine! Il ne veut plus que vous soyez pécheurs. Mais si Il vous a frappés en ce monde caduc, voyant que la blessure ne guérit pas, mais au contraire émousse toujours plus votre esprit, voici qu’Il vous envoie non pas la punition mais le salut. Il vous envoie Qui vous guérit et vous sauve. Moi, qui vous parle.” “Ne trouves-tu pas que tu es audacieux en te posant comme représentant de Dieu? Aucun des prophètes n’a eu cette audace, et Toi… qui es-tu, Toi qui parles et sur l’ordre de qui parles-tu?” “Les prophètes ne pouvaient dire d’eux-mêmes ce que Je dis de Moi. Qui suis-je? L’Attendu, le Promis, le Rédempteur. Déjà vous avez entendu celui qui m’a précédé dire: "Préparez les voies du Seigneur… Voici que vient le Seigneur Dieu… Comme un berger il paîtra son troupeau, tout en étant l’Agneau de la vraie Pâque!" Il y a parmi vous des gens qui ont entendu ces paroles de la bouche du Précurseur et qui ont vu s’éclairer le ciel par l’effet d’une lumière qui descendait en forme de colombe, qui ont entendu une voix qui parlait en disant qui j’étais. Par ordre de qui Je parle? Par ordre de Celui qui est et qui m’envoie.” “Tu peux le dire, mais tu peux aussi être un menteur ou dans l’illusion. Tes paroles sont saintes, mais Satan aussi a des paroles trompeuses teintes de sainteté, pour entraîner dans l’erreur. Nous, nous ne te connaissons pas.” “Je suis Jésus de Joseph, de la race de David, né à Bethléem Ephrata, selon la promesse, appelé Nazaréen parce que j’ai la maison à Nazareth. Cela, du point de vue du monde. Selon Dieu, je suis son Messie. Mes disciples le savent.” “Oh! eux, ils peuvent dire ce qu’ils veulent et ce que tu leur fais dire.” “Un autre parlera, qui ne m’aime pas et dira qui je suis. Attends que j’appelle un de ceux qui sont présents.” Jésus regarde la foule, étonnée de la discussion, choquée et divisée en deux courants contraires. Il regarde, en cherchant quelqu’un avec ses yeux de saphir, puis crie à haute voix: “Aggée, avance, Je te le commande.” Grand bruit dans la foule qui s’ouvre pour laisser passer un homme agité par un tremblement et soutenu par une femme. “Connais-tu cet homme?” “Oui, c’est Aggée de Malachie, d’ici, de Capharnaüm. Il est possédé d’un esprit malin qui le fait entrer dans des accès de folie furieuse et soudaine.” “Tout le monde le connaît?” La foule crie: “Oui, oui.” “Quelqu’un peut-il dire qu’il m’a parlé fût-ce quelques minutes?” La foule crie: “Non, non, il est comme hébété et ne sort jamais de sa maison et personne ne t’y a jamais vu.” “Femme, amène-le Moi.” La femme le pousse et le traîne pendant que le pauvret tremble plus fort. Le chef de la synagogue avertit Jésus: “Attention! Le démon va le tourmenter… et alors il s’excite, griffe et mord.” La foule s’écarte en se pressant contre les murs. Les deux sont désormais en face l’un de l’autre.Un instant de résistance. Il semble que l’homme habitué au mutisme hésite à parler et gémit. Puis la voix s’articule: “Qu’y a-t-il entre nous et Toi Jésus de Nazareth? Pourquoi es-tu venu nous tourmenter? Nous exterminer, Toi, le Maître du Ciel et de la terre. Je sais qui tu es: le Saint de Dieu. Personne, dans la chair, ne fut plus grand que Toi parce que dans ta chair d’homme est renfermé l’Esprit du Vainqueur Éternel. Déjà tu m’as vaincu dans…” “Tais-toi, sors de lui, Je te le commande.” L’homme est pris d’une agitation étrange. Il s’agite par à-coups comme s’il y avait quelqu’un qui le maltraite en le poussant et le secouant. Il hurle d’une voix inhumaine et puis est plaqué au sol d’où il se relève ensuite, étonné et guéri. “Tu as entendu? Que réponds-tu, maintenant?” Jésus demande à son opposant.L’homme barbu et bien habillé hausse les épaules et, vaincu, s’en va sans répondre. La foule le raille et applaudit Jésus.“Silence, c’est un lieu sacré” dit Jésus, et il ordonne: “Amenez-Moi le jeune homme à qui j’ai promis l’aide de Dieu.” Le malade se présente. Jésus le caresse: “Tu as eu foi! Sois guéri. Va en paix et sois juste.” Le jeune homme pousse un cri, qui sait ce qu’il éprouve? Il se jette aux pieds de ‘Jésus et les baise en remerciant: “Merci pour moi et pour ma mère!” D’autres malades viennent: un jeune enfant aux jambes paralysées. Jésus le prend dans ses bras, le caresse, le pose à terre… et le laisse. Le bambin ne tombe pas mais court vers sa mère qui le reçoit sur son cœur en pleurant, et bénit “le Saint d’Israël.” Arrive un petit vieux aveugle, conduit par sa fille. Lui aussi se voit guéri avec une caresse sur les orbites malades. De la part de la foule, c’est un délire de bénédictions. Jésus se fraye un chemin en souriant. Malgré sa grande taille il n’arriverait pas à fendre la foule si Pierre, Jacques, André et Jean ne travaillaient du coude généreusement et ne s’ouvraient un accès depuis leur coin jusqu’à Jésus et ne le protégeaient jusqu’à la sortie sur la place où le soleil a disparu. La vision se termine ainsi.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 22 janvier 2012, Troisième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 1,14-20.
Après l'arrestation de Jean Baptiste, Jésus partit pour la Galilée proclamer la Bonne Nouvelle de Dieu ; il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle. » Passant au bord du lac de Galilée, il vit Simon et son frère André en train de jeter leurs filets : c'étaient des pêcheurs. Jésus leur dit : « Venez derrière moi. Je ferai de vous des pêcheurs d'hommes. » Aussitôt, laissant là leurs filets, ils le suivirent. Un peu plus loin, Jésus vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient aussi dans leur barque et préparaient leurs filets. Jésus les appela aussitôt. Alors, laissant dans la barque leur père avec ses ouvriers, ils partirent derrière lui.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 2, Ch 10, p 38 - CD 2 (1er CD), piste 14 -
Jésus s’avance par un petit chemin, un sentier entre deux champs. Il est seul. Jean s’avance vers Lui par une petite route à travers les champs et le rejoint finalement en passant par une brèche au milieu de la haie. Jean, dans la vision d’hier, comme dans celle d’aujourd’hui est tout à fait jeunet. Un visage rose et imberbe d’homme à peine formé et blond par dessus le marché. Aussi, pas trace de moustache ou de barbe, mais seulement le teint rose des joues lisses et des lèvres rouges et la joyeuse lumière de son beau sourire et de son regard pur, non pas tant pour la couleur de turquoise foncée de ses yeux que pour la limpidité de l’âme vierge qui y transparaît. Ses cheveux, blonds châtains, longs et soyeux ondoient à ce moment où il marche d’un pas rapide, presque au pas de course. Il crie, quand il va passer la haie: “Maître!”Jésus s’arrête et se retourne avec un sourire. “Maître, je t’ai tant désiré! On m’a dit, dans la maison où tu séjournes que tu étais parti vers la campagne… mais pas plus. Et je craignais de ne pas te voir.” Jean parle, légèrement penché par respect. Cependant il est plein d’une affectueuse confiance, dans son attitude et dans le regard que, en restant la tête légèrement penchée sur l’épaule, il élève vers Jésus.“J’ai vu que tu me cherchais et je suis venu vers toi.” “Tu m’as vu? Où étais-tu, Maître?” “J’étais là” et Jésus lui indique un bosquet d’arbres éloignés qu’à cause de la couleur de leur frondaison j’appellerais des oliviers. “J’étais là. Je priais et je pensais à ce que je dirais ce soir à la synagogue. Mais j’ai de suite tout interrompu quand je t’ai vu.” “Mais, comment as-tu fait pour me voir, puisqu’à peine je distingue l’endroit, caché comme il est, derrière cet escarpement?” “Et pourtant tu le vois? Je suis venu à ta rencontre parce que je t’ai vu. Ce que ne peut faire œil, l’amour le réalise.” “Oui, l’amour le fait. Tu m’aimes donc, Maître?” “Et toi, tu m’aimes, Jean, fils de Zébédée?” “Tellement, Maître. Il me semble que je t’ai toujours aimé. Avant de te connaître, avant déjà, mon âme te cherchait et quand je t’ai vu, elle m’a dit: "Voici Celui que tu cherches". À ma rencontre avec Toi, c’était mon âme qui te reconnaissait.” “Tu le dis, Jean et c’est exact. Moi aussi je suis venu à ta rencontre parce que mon âme t’a senti. Combien te temps m’aimeras-tu?” “Toujours, Maître. Je ne veux plus aimer d’autres que Toi.” “Tu as père et mère, des frères, des sœurs, tu as la vie et, avec la vie, la femme et l’amour. Comment feras-tu pour quitter tout pour Moi?”“Maître… je ne sais… il me semble, si ce n’est pas de l’orgueil de le dire, que ton amour de prédilection me tiendra lieu de père et mère, de frères et sœurs et aussi de femme. De tout, oui, de tout je resterai rassasié, si tu m’aimes.” “Et si mon amour te vaut souffrances et persécutions?” “Ce ne sera rien, Maître, si tu m’aimes.” “Et le jour qu’il me faudra mourir…”“Non! Tu es jeune, Maître… pourquoi mourir?” “Parce que le Messie est venu prêcher la Loi dans sa vérité et pour accomplir la Rédemption. Et le monde a horreur de la Loi et ne veut pas de rédemption. C’est pour cela qu’il persécute les envoyés de Dieu.” “Oh! qu’il n’en soit pas ainsi! Ne le dis pas à celui qui t’aime ce pronostic de mort!… Mais si Tu devais mourir, je t’aimerais encore, Toi. Permets-moi de t’aimer.” Jean a un regard suppliant. Plus penché que jamais, il marche à côté de Jésus et semble lui mendier son amour. Jésus s’arrête. Il le regarde. Il le pénètre de son regard profond et puis lui pose la main sur sa tête inclinée. “Je veux que tu m’aimes.” “Oh! Maître!” Jean est heureux. Bien qu’une larme fasse briller sa pupille, il rit, de sa bouche jeune, bien dessinée. Il prend la main divine, la baise au dos et la serre contre son cœur. Ils reprennent la marche.“Tu as dit que tu me cherchais…” “Oui. Pour te dire que mes amis veulent te connaître… et parce que, oh! comme je désirais être encore avec Toi! Je t’ai quitté depuis quelques heures… mais je ne pourrais déjà plus rester sans Toi!” “Tu as donc été un bon annonciateur du Verbe?” “Mais, Jacques, aussi, Maître a parlé de Toi de façon… à les convaincre.” “De manière, que, qui était encore défiant a été persuadé. Il n’était d’ailleurs pas coupable car c’était la prudence qui était la cause de sa réserve. Allons le rassurer complètement.” “Il avait un peu peur…”“Non! il ne faut pas avoir peur de Moi! Je suis venu pour les bons et surtout pour ceux qui sont dans l’erreur. Je veux sauver, non pas condamner. Avec les gens honnêtes je serai tout miséricorde.” “Et avec les pécheurs?” “Aussi. Par malhonnêtes, j’entends parler de ceux qui sont spirituellement malhonnêtes, et qui hypocritement se font passer pour bons, alors qu’ils sont mauvais, des gens qui ne cherchent que leur propre intérêt, même aux dépens du prochain. Avec eux, je serai sévère.” “Oh! Simon alors peut être tranquille, il est franc comme nul autre.” “C’est ainsi qu’il me plaît et que je veux voir tout le monde.” “Il a tant de choses à te dire, Simon.” “Je l’entendrai après avoir parlé à la Synagogue. J’ai fait prévenir les pauvres et les malades en plus des riches et des gens en bonne santé. Tous ont besoin de la Bonne Nouvelle.” On approche du pays. Des enfants jouent sur la route et l’un d’eux, en courant viendrait s’abattre entre les jambes de Jésus si Lui n’avait pas été attentif à le saisir. Le bambin pleure tout de même, comme s’il s’était fait mal et Jésus lui dit, en le tenant par le bras: “Un israélite qui pleure? Qu’auraient dû faire des milliers et des milliers de bambins qui sont devenus des hommes en franchissant le désert derrière Moïse? Et pourtant, c’est plus pour eux que pour les autres que le Très Haut a fait pleuvoir la manne si douce. Il aime en effet les innocents et veille sur ces petits anges de la terre, ces oiseaux sans ailes, comme il le fait pour les passereaux qui volent dans les bosquets et sur les toits. Tu aimes le miel? Oui? Et bien! si tu es bon, tu mangeras un miel plus doux que celui de tes abeilles.” “Où donc? Quand?” “Quand, après une vie de fidélité à Dieu, tu iras vers Lui.” “Je sais que je n’y irai pas, si le Messie ne vient.’ La maman nous dit que pour l’heure, nous les gens d’Israël nous sommes comme autant de Moïses et mourrons en vue de la Terre Promise. Elle dit que nous devrons attendre pour y entrer et que seul le Messie nous permettra d’y entrer.” “Mais, quel brave petit Israélite! Et bien, Moi, je te dis que quand tu mourras tu entreras tout de suite au Paradis, parce que le Messie aura déjà ouvert la porte du Ciel. Il faut donc que tu sois bon.” “Maman! Maman!” Le bambin s’échappe des bras de Jésus et court à la rencontre d’une jeune épouse qui rentre, avec une amphore de cuivre. “Maman, le nouveau Rabbi m’a dit que j’irai tout de suite au Ciel quand je mourrai, et que je mangerai tant de miel… Mais à condition d’être bon. Je serai bon!” “Dieu le veuille! Excuse, Maître, s’il t’a ennuyé. Il est si remuant!” “L’innocence ne me cause pas d’ennui, femme. Dieu te bénisse parce que tu es une mère qui élève ses enfants dans la connaissance de la Loi.”La femme rougit à ce compliment et répond: “A Toi aussi la bénédiction de Dieu” et elle disparaît avec son petit. “Les enfants te plaisent, Maître?” “Oui, parce qu’ils sont purs, sincères et aimants.” “Tu as des enfants, Maître?” “Non, j’ai seulement une Mère, et en Elle il y a la pureté, la franchise, l’amour des petits les plus saints, et en même temps la sagesse, la justice et la force des adultes. J’ai tout en ma Mère, Jean.” “Et tu l’as quittée?” “Dieu est au-dessus, même de la plus sainte des mères.” “Est-ce que je la connaîtrai?” “Tu la connaîtras.” “Et Elle m’aimera?” “Elle t’aimera parce qu’Elle aime ceux qui aiment son Jésus.” “Alors, tu n’as pas de frères?” “J’ai des cousins du côté du mari de ma Mère. Mais tout homme est pour moi un frère, et c’est pour tous que je suis venu. Nous voici devant la synagogue. J’entre et tu me rejoindras avec tes amis.”Jean s’en va et Jésus entre dans une pièce carrée avec la garniture habituelle de lampes disposées en triangle et des pupitres avec des rouleaux de parchemin. Il y a déjà une foule qui attend et prie. Jésus prie aussi. La foule bavarde à son sujet, en arrière. Lui s’incline pour saluer le chef de la Synagogue et puis se fait donner, au hasard un rouleau. Jésus commence la lecture.Il dit: “Ces choses, l’Esprit nie les fait lire pour vous. Au chapitre sept du livre de Jérémie, on lit: "Voilà ce que dit le Seigneur des armées, le Dieu d’Israël: ‘Corrigez vos mœurs et vos affections et alors, je viendrai habiter avec vous en ce lieu. Ne vous bercez pas de paroles vaines que vous répétez: c’est ici le Temple du Seigneur, le Temple du Seigneur, le Temple du Seigneur. Parce que, si vous améliorez vos mœurs et vos affections, si vous rendez justice entre l’homme et son prochain, si vous n’opprimez pas l’étranger, l’orphelin et la veuve, si vous ne répandez pas en ce lieu le sang innocent, si vous n’allez pas, pour votre malheur, vers des dieux étrangers, alors, Moi, j’habiterai avec vous en ce lieu, dans la terre que j’ai donnée à vos pères pour les siècles des siècles’". Écoutez, ô vous Israélites. Voici que je viens faire resplendir les paroles de lumière que votre âme aveuglée ne sait plus voir ni comprendre. Écoutez. Beaucoup de larmes se répandent sur la terre du Peuple de Dieu; ils pleurent les anciens qui se rappellent les antiques gloires; ils pleurent, les adultes, courbés sous le joug; ils pleurent les enfants sans espoir d’une future gloire. Mais la gloire de la terre n’est rien en comparaison d’une gloire qu’aucun oppresseur, sinon Mammon et la mauvaise volonté ne peut arracher. Pourquoi pleurez-vous? Est-ce que le Très-Haut qui fut toujours bon pour son peuple a tourné maintenant son regard autre part et lui refuse-t-il la vue de son Visage? N’est-il plus le Dieu qui entrouvrit la mer et y fit passer Israël, qui le conduisit à travers les sables du désert et le nourrit, qui le défendit contre ses ennemis; n’est-ce pas Lui qui pour l’empêcher de perdre le chemin du ciel donna à leurs âmes la Loi, comme il donnait à leurs corps la colonne de nuée? N’est-il plus le Dieu qui adoucit les eaux amères et fit tomber la manne alors qu’ils étaient épuisés? N’est-il pas le Dieu qui voulut vous établir sur cette terre et faire alliance avec vous? N’est-il pas votre Père et vous ses Fils? Et pourquoi l’étranger vous a-t-il frappés? Beaucoup, parmi vous murmurent: "Et pourtant nous avons ici le Temple!". Il ne suffit pas d’avoir le Temple et d’aller y prier Dieu. Le premier temple est dans le cœur de tout homme et c’est là que se fait la prière sainte. Mais, sainte, elle ne peut l’être si le cœur ne s’amende pas, si ne s’amendent pas les mœurs, les affections, les principes de justice à l’égard des pauvres, à l’égard des serviteurs, des parents, à l’égard de Dieu.Regardez maintenant. Je vois des riches au cœur dur qui font de riches offrandes au Temple, mais ne savent pas dire au pauvre: "Frère, voici un pain et un denier, accepte-les. De cœur à cœur, que mon aide ne t’humilie pas et que le don que je t’en fais ne me donne pas d’orgueil". Voilà: je vois des gens qui prient et qui se plaignent à Dieu de ce qu’il ne les écoute pas promptement, mais qui, ensuite, au malheureux, parfois du même sang qu’eux, alors qu’il leur dit: Écoute-moi ", répondent avec un cœur dur comme la pierre: Non ". Voilà, je vous vois pleurer parce que le dominateur vide votre bourse. Mais vous pressurez ensuite le sang de qui vous haïssez et n’avez pas horreur de faire un voue sanguinaire contre la vie. O vous d’Israël! Le temps de la Rédemption est arrivé mais préparez-en les voies en vous, par la bonne volonté. Soyez honnêtes, bons, aimez-vous entre vous. Riches, soyez sans mépris; marchands, ne fraudez pas; pauvres, n’enviez pas. Vous êtes tous d’un seul sang, d’un seul Dieu. Vous êtes tous appelés à une même destinée. Ne vous fermez pas, avec vos péchés, le Ciel que le Messie vous ouvrira. Vous avez, jusqu’alors, erré? Maintenant plus. Que toute erreur disparaisse. Simple, bonne, facile est la Loi qui se ramène aux dix commandements primitifs mais imprégnés d’une lumière d’amour. Venez. Je vous les montrerai tels qu’ils sont: amour, amour, amour. Amour de Dieu pour vous, de vous pour Dieu. Amour pour le prochain. Toujours amour parce que Dieu est Amour et que les fils du Père sont ceux qui savent vivre l’amour. Je suis ici pour tous, et pour donner à tous la lumière de Dieu. Voici la Parole du Père, qui se fait nourriture en vous. Venez, goûtez, renouvelez le sang de votre esprit avec cette nourriture. Que tout poison disparaisse, que tout désir charnel meure. Une gloire nouvelle vous est apportée: la gloire éternelle et à elle viendront ceux qui feront dans leur cœur une véritable étude de la Loi de Dieu. Commencez par l’amour. Il n’y a rien de plus grand. Mais quand vous saurez aimer, vous saurez déjà tout et Dieu vous aimera et l’amour de Dieu signifie le secours de Dieu contre toute tentation.Que la bénédiction de Dieu repose sur qui se tourne vers Lui d’un cœur plein de bonne volonté.” Jésus se tait. Les gens parlotent. L’assemblée se sépare après le chant psalmodié de plusieurs hymnes.Jésus sort sur la petite place. Au seuil de la porte se trouvent Jean et Jacques avec Pierre et André.“ La paix soit avec vous” dit Jésus, et il ajoute: “Voici l’homme qui pour être juste a besoin de s’abstenir de juger sans s’être d’abord informé, mais qui cependant sait reconnaître honnêtement ses torts. Simon, tu as voulu me voir? Me voici. Et toi, André, pourquoi n’es-tu pas venu plus tôt?”Les deux frères se regardent, embarrassés. André murmure: “Je n’osais pas…”Pierre, tout rouge ne dit rien. Mais, quand il entend Jésus dire à son frère: “Était-ce un mal de venir? Il n’y a que le mal que l’on ne doit pas oser faire”, intervient franchement: “C’est à cause de moi qu’il est resté. Lui voulait me conduire tout de suite vers Toi. Mais moi… J’ai dit… Oui, j’ai dit: "Je n’y crois pas", et je n’ai pas voulu. Oh! maintenant, cela va mieux!…” Jésus sourit, puis il dit: “Et, pour ta sincérité, je te dis que je t’aime.” “Mais moi… moi, je ne suis pas bon. Je ne suis pas capable de faire ce que tu as dit à la synagogue. Je suis irascible et, si quelqu’un m’offense… Eh!… Je suis avide et j’aime avoir de l’argent… et dans ma vente de poissons… eh!… pas toujours… je ne suis pas toujours sans frauder. Et je suis ignorant. Et j’ai peu de temps à te suivre pour avoir la lumière. Comment faire? Je voudrais devenir comme tu dis… mais…” “Ce n’est pas difficile, Simon. Tu connais un peu l’Ecriture? Oui? Et bien pense au prophète Michée. Dieu veut de toi ce que dit Michée. Il ne te demande pas de t’arracher le cœur ni de sacrifier les affections les plus saintes. Non, Il ne te le demande pas pour l’instant. Un jour, sans que Dieu te le demande, tu te donneras aussi toi-même à Dieu. Mais Lui attend qu’un soleil et une ondée ait fait de toi, qui n’es qu’une frêle pousse, un palmier robuste et splendide. Pour l’heure, Il te demande ceci: pratiquer la justice, aimer la miséricorde, t’appliquer totalement à suivre ton Dieu. Efforce-toi de faire cela et le passé de Simon sera effacé, et tu deviendras l’homme nouveau, l’ami de Dieu et de son Christ. Non plus Simon mais Céphas, la Pierre solide sur laquelle je m’appuie.” “Ceci me plaît! Je le comprends. La Loi, c’est cela… c’est cela… voilà je ne sais plus l’observer comme l’ont faite les rabbi!… Mais comme tu l’expliques, oui. Il me semble que j’y arriverai. Et tu m’aideras. Tu restes dans cette maison? J’en connais le propriétaire.”“Je reste ici, mais je vais aller à Jérusalem et après, je prêcherai à travers la Palestine. Je suis venu pour cela. Mais je viendrai ici souvent.” “Je viendrai t’écouter. Je veux être ton disciple. Un peu de lumière m’entrera dans la tête.” “Dans le cœur, Simon, surtout, dans le cœur. Et toi, André, tu ne parles pas?” “J’écoute, Maître.” “Mon frère est timide.” “Il deviendra un lion. La nuit tombe. Que Dieu vous bénisse et vous donne bonne pêche. Allez.” “Paix à Toi.” Ils s’en vont. A peine sorti, Pierre dit: “Mais qu’est-ce qu’il aura voulu dire d’abord, quand il parlait que je pêcherais avec d’autres filets et que je ferais d’autres pêches?” “Pourquoi ne le Lui as-tu pas demandé? Tu voulais dire tant de choses, et puis, tu n’as rien dit.” “Moi… j’avais honte. Il est si différent de tous les rabbi!” “Maintenant il va à Jérusalem…” Jean dit cela avec un tel désir, une telle nostalgie. “Je voulais lui demander s’il me laissait aller avec Lui… et je n’ai pas osé.” “Va le lui dire, garçon” dit Pierre. “Nous l’avons quitté comme çà… sans une parole d’affection… Qu’il sache, au moins que nous l’admirons. Va, va. Je vais le dire à ton père.” “J’y vais, Jacques?” “Va.”Jean part au pas de course… et au pas de course il revient, jubilant: “Je lui ai dit: "Tu veux de moi, à Jérusalem?" Il m’a répondu: "Viens, ami." Il m’a dit ami! Demain à cette heure, je viendrai ici. Ah! À Jérusalem, avec Lui…” … c’est la fin de la vision.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 15 janvier 2012, Deuxième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 1,35-42.
Le lendemain, Jean Baptiste se trouvait de nouveau avec deux de ses disciples. Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit : « Voici l'Agneau de Dieu. » Les deux disciples entendirent cette parole, et ils suivirent Jésus. Celui-ci se retourna, vit qu'ils le suivaient, et leur dit : « Que cherchez-vous ? » Ils lui répondirent : « Rabbi (c'est-à-dire : Maître), où demeures-tu ? » Il leur dit : « Venez, et vous verrez. » Ils l'accompagnèrent, ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là. C'était vers quatre heures du soir. André, le frère de Simon-Pierre, était l'un des deux disciples qui avaient entendu Jean Baptiste et qui avaient suivi Jésus. Il trouve d'abord son frère Simon et lui dit : « Nous avons trouvé le Messie (autrement dit : le Christ). André amena son frère à Jésus. Jésus posa son regard sur lui et dit : « Tu es Simon, fils de Jean ; tu t'appelleras Képha » (ce qui veut dire : pierre).
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 2, Ch 7, p 29 - CD 2 (1er CD), piste 10 -
Je vois Jésus qui chemine le long de la bande verte en bordure du Jourdain. Il est revenu sensiblement à l’endroit où je l’ai vu pour le Baptême, près du gué qui paraît être très connu et fréquenté pour passer sur l’autre rive la Pérée. Mais l’endroit où il y avait des gens, en foule, maintenant paraît désert. Seul quelque voyageur, à pied, à cheval ou à âne le parcourt. Jésus paraît ne leur prêter aucune attention. Il avance sur sa route en remontant vers le Nord comme absorbé dans ses pensées. Quand il arrive à la hauteur du gué, il croise un groupe d’hommes, d’âges variables qui discutent avec animation entre eux et se séparent, une partie allant vers le Sud, l’autre remontant vers le Nord. Parmi ceux qui se dirigent vers le Nord, je vois qu’il y a Jean et Jacques. Jean, le premier, voit Jésus, le montre à son frère et à ses compagnons. Ils parlent un peu entre eux et puis Jean se met à marcher rapidement pour rejoindre Jésus. Jacques le suit plus lentement. Les autres ne s’en occupent pas. Ils marchent lentement en discutant. Quand Jean est près de Jésus, à sa hauteur, à peine à deux ou trois mètres de Lui, il crie: “Agneau de Dieu, qui enlèves les péchés du monde!” Jésus se retourne et le regarde. Les deux sont à quelques pas l’un de l’autre. Ils s’observent. Jésus avec son regard sérieux et pénétrant, Jean avec son regard pur et rieur dans son charmant visage juvénile qui paraît celui d’une jeune fille. On lui donne, plus ou moins, vingt ans et sur ses joues roses, on ne remarque rien qu’un duvet blond qui paraît un voile d’or. “Qui cherches-tu?” demande Jésus. “Toi, Maître.” “Comment sais-tu que je suis maître?” “C’est le Baptiste qui me l’a dit.” “Et alors, pourquoi m’appelles-tu Agneau?” “Parce que je t’ai entendu nommer ainsi, un jour que tu passais, il y a plus d’un mois.” “Que veux-tu de Moi?” “Que tu nous dises les paroles de vie éternelle et que tu nous consoles.” “Mais qui es-tu?” “Je suis Jean, de Zébédée et celui-ci, c’est mon frère Jacques. Nous sommes de Galilée, nous sommes pêcheurs et nous sommes aussi disciples de Jean. Lui nous disait des paroles de vie et nous l’écoutions, car nous voulons suivre Dieu, et par la pénitence mériter son pardon en préparant les chemins du cœur à la venue du Messie. C’est Toi. Jean l’a dit, car il a vu le signe de la Colombe se poser sur Toi, et nous a dit: "Voici l’Agneau de Dieu". Moi, je te dis: Agneau de Dieu, qui enlèves les péchés du monde, donne nous la paix, parce que nous n’avons plus de guide, et notre âme est troublée.” “Où est Jean?” “Hérode l’a fait arrêter. Il est en prison à Machéronte. Ses plus fidèles parmi nous ont essayé de le délivrer, mais impossible. Nous revenons de là. Laisse-nous venir avec Toi, Maître. Montre-nous où tu habites.” “Venez, mais savez-vous ce que vous cherchez? Qui me suit devra tout abandonner: maison, parents, façon de penser, et même la vie. Je vous ferai mes disciples et mes amis si vous le voulez. Mais Moi, je n’ai ni richesses ni protections. Je suis et le serai davantage pauvre au point de ne pas avoir où reposer ma tête et persécuté plus qu’une brebis perdue n’est poursuivie par les loups. Ma doctrine est encore plus sévère que celle de Jean, car elle interdit le ressentiment. Elle ne concerne pas tant l’extérieur que l’esprit. Vous devrez renaître si vous voulez être miens. Le voulez-vous?” “Oui, Maître. Toi seul as les paroles qui nous donnent la lumière. Elles descendent, et où étaient les ténèbres de la désolation par absence de guide, elles apportent la clarté du soleil.” “Venez donc et marchons. Le long du chemin je vous instruirai.”
Paroles de Jésus: “Le groupe qui m’avait rencontré était nombreux, mais un seul me reconnut. Celui qui avait l’âme, la pensée et la chair pures de toute luxure. J’insiste sur la valeur de la pureté. La chasteté est toujours source de lucidité pour la pensée. La virginité affine et puis maintient la sensibilité de l’intelligence et des affections à un degré de perfection que seul celui qui est vierge expérimente. Vierge, on l’est de différentes manières. Forcément et ceci spécialement pour les femmes, quand personne ne vous a choisi en vue du mariage. Cela devrait être pour les hommes aussi, mais cela ne l’est pas. Et cela est mal parce que d’une jeunesse prématurément souillée par la passion ne pourra venir qu’un chef de famille malade dans ses sentiments et souvent dans sa chair. Il y a la virginité voulue, celle des âmes consacrées au Seigneur dans un élan de fidélité. Belle virginité! Sacrifice agréable à Dieu! Mais tous ne savent pas garder cette blancheur du lys qui reste droit sur sa tige tourné vers le ciel, ignorant la boue de la terre, ouvert seulement aux baisers du soleil de Dieu et de ses rosées. Il y en a tant qui ne gardent qu’une fidélité matérielle, mais sont infidèles par leur pensée qui regrette et désire ce qu’elle a sacrifié. Ceux-là ne sont vierges qu’à moitié. Si la chair est intacte, le cœur ne l’est pas. Il fermente, ce cœur, il bouillonne; il émet des fumées sensuelles d’autant plus raffinées et condamnables qu’elles sont des créations de la pensée qui caresse, paît et fait fourmiller les imaginations d’assouvissements illicites pour ceux qui sont libres et plus qu’illicites pour ceux qui ont fait un vœu. C’est alors l’hypocrisie du vœu. Il y a l’apparence mais il manque la réalité. En vérité je vous dis que si quelqu’un vient à Moi avec un lys abîmé par la volonté d’un brutal et qu’un autre vient avec un lys intact matériellement mais souillé par le débordement d’une sensualité caressée et cultivée pour en remplir les heures de solitude, le premier, je l’appelle "vierge" et je dénie cette qualité au second. Et, au premier je donne la double couronne de la virginité et du martyre à cause de sa chair blessée et de son cœur couvert de plaies par une mutilation qu’il n’a pas voulue. La valeur de la pureté est telle que, comme tu l’as vu, Satan s’est préoccupé d’abord de m’amener à l’impureté. Lui sait bien qu’une faute de sensualité démantèle l’âme et en fait une proie facile pour les autres fautes. Le souci de Satan s’est appliqué à l’objectif principal pour me vaincre. Le pain, la faim sont les formes matérielles pour symboliser l’appétit, les appétits que Satan exploite pour arriver à ses fins. Bien différente est la nourriture, qu’il m’offrait pour me faire tomber, comme ivre à ses pieds! Après serait venue la gourmandise, l’argent, la puissance, l’idolâtrie, le blasphème, l’abjuration de la Loi divine. Mais, le premier pas, pour me posséder, c’était cela. C’est le même procédé qu’il utilisa pour blesser Adam. Le, monde se moque de ceux qui sont purs. Ceux qui sont souillés par l’impureté s’attaquent à ceux qui sont purs. Jean Baptiste est une victime de la luxure de deux êtres dépravés. Mais si le monde possède encore un peu de lumière, il le doit à ceux qui restent purs au milieu du monde. Ils sont les serviteurs de Dieu et savent comprendre Dieu et répéter les paroles de Dieu. Je l’ai dit: "Bienheureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu". Même sur la terre. Ceux dont les fumées des sens ne troublent pas la pensée, "voient" Dieu et l’entendent et le suivent et le montrent aux autres. Jean de Zébédée est un être pur. Il est "le Pur" au milieu de mes disciples. Son âme est une fleur dans un corps angélique. Lui m’appelle avec les paroles de son premier maître et me demande de lui donner la paix. Mais la paix, il la possède en lui-même par la pureté de sa vie et je l’ai aimé à cause de la pureté qui resplendit en lui. C’est à elle que j’ai confié mes enseignements, mes secrets, la Créature qui m’était la plus chère. Il a été mon premier disciple, il m’a aimé dès le premier instant qu’il m’a vu. Son âme s’était fondue avec la mienne du jour où il m’avait vu passer le long du Jourdain et qu’il avait vu le Baptiste me montrer. Même s’il ne m’avait pas rencontré ensuite à mon retour du désert, il m’aurait cherché jusqu’à ce qu’il me trouve. En effet, celui qui est pur est humble et désireux de s’instruire dans la science de Dieu et il va, comme l’eau vers la mer, vers ceux en qui il voit des maîtres de la doctrine céleste.”
Autres paroles de Jésus: “Je n’ai pas voulu que tu parles de la tentation de sensualité de ton Jésus. Bien que ta voix intérieure t’ait fait comprendre la tactique de Satan pour m’attirer vers les sens, j’ai préféré que ce soit Moi qui en parle et de n’y plus penser. Il était nécessaire d’en parler, maintenant passons à autre chose. La fleur de Satan, laisse-la sur ses sables. Viens à la suite de Jésus comme Jean. Tu marcheras parmi les épines, mais tu trouveras, au lieu de roses les gouttes de sang de Celui qui les a répandues pour toi, pour vaincre aussi en toi la chair. Je réponds à l’avance à une observation. Jean dit dans son Évangile en parlant de la rencontre avec Moi: "Et le jour suivant". Il semble ainsi que le Baptiste m’ait désigné le jour qui suivait le Baptême et que tout de suite Jean et Jacques m’aient suivi. Cela contredit ce qu’ont dit les autres Évangélistes au sujet des quarante jours passés au désert. Mais prenez cette lecture: "(Après l’arrestation de Jean) un jour, ensuite, les deux disciples de Jean Baptiste auxquels il m’avait indiqué en disant: ‘Voici l’Agneau de Dieu’, en me revoyant, m’appelèrent et me suivirent". Après mon retour du désert. Et ensemble, nous sommes retournés sur les rives du lac de Galilée où je m’étais réfugié pour commencer à partir de là mon Évangélisation, et les deux parlèrent de Moi aux autres pêcheurs. Ils avaient fait toute la route avec Moi et étaient restés une journée entière au foyer hospitalier d’un ami de ma maison, de la parenté. Mais l’initiative de ces conversations vint de Jean de l’âme duquel la volonté de pénitence avait fait, alors qu’elle était déjà si limpide à cause de sa pureté, un chef-d’œuvre de limpidité où la Vérité se réfléchissait avec netteté; il avait ainsi la sainte audace des purs et des généreux qui ne craignent pas de se mettre en avant quand ils voient qu’il s’agit de Dieu, de la vérité, de l’enseignement et des voies de Dieu. Combien je l’ai aimé pour ce caractère personnel fait de simplicité et d’héroïsme!”
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie.http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 8 janvier 2012, Épiphanie du Seigneur

 Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 2,1-12. 
 Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu se lever son étoile et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » En apprenant cela, le roi Hérode fut pris d'inquiétude, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les chefs des prêtres et tous les scribes d'Israël, pour leur demander en quel lieu devait naître le Messie. Ils lui répondirent : « A Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem en Judée, tu n'es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Judée ; car de toi sortira un chef, qui sera le berger d'Israël mon peuple. » Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l'étoile était apparue ; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l'enfant. Et quand vous l'aurez trouvé, avertissez-moi pour que j'aille, moi aussi, me prosterner devant lui. » Sur ces paroles du roi, ils partirent. Et voilà que l'étoile qu'ils avaient vue se lever les précédait ; elle vint s'arrêter au-dessus du lieu où se trouvait l'enfant. Quand ils virent l'étoile, ils éprouvèrent une très grande joie. En entrant dans la maison, ils virent l'enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l'or, de l'encens et de la myrrhe. Mais ensuite, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.
 Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
 Correspondance dans "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 1, Ch 56, p 205 - CD 1, piste 91 - 
 Celui qui m’avertit intérieurement me dit: “Appelle ces contemplations que tu vas avoir et que je te présenterai: - Les Évangiles de la Foi - car, pour toi et pour les autres, ils viendront mettre en lumière la puissance de la Foi et de ses fruits, et vous assurer dans votre foi en Dieu.” Je vois Bethléem, petite et toute blanche, rassemblée comme une couvée de poussins sous la lumière des étoiles. Deux rues principales s’y coupent à angle droit, l’une venant d’au-delà du pays, c’est la route principale qui continue au-delà de la ville, et l’autre qui coupe la ville dans toute sa largeur mais ne va pas plus loin. D’autres petites rues découpent ce petit pays, sans la moindre trace d’un plan d’ensemble comme nous le concevons, mais s’adaptant au terrain qui est à plusieurs niveaux, et aux maisons qui se distribuent ça et là selon les accidents du sol et les caprices des constructeurs. Tournées les unes à droite, les autres à gauche, d’autres de biais par rapport à la rue qui les borde, elles l’obligent à se présenter comme un ruban qui se déroule avec des sinuosités au lieu d’être un chemin rectiligne qui va d’un endroit à l’autre sans déviation. De temps en temps il y a une petite place, soit pour un marché, soit pour une fontaine, soit parce que, à cause des constructions qui se dressent au hasard, elle est restée une portion de travers où l’on ne peut plus rien construire. A l’endroit où il me semble que je dois particulièrement m’arrêter, il y a précisément une de ces petites places irrégulières. Elle devrait être carrée ou au moins rectangulaire. Elle s’amène comme un trapèze si bizarre qu’on dirait un triangle acutangle dévié au sommet. Le côté le plus long, la base du triangle, est un bâtiment large et bas, le plus large du pays. Du dehors, c’est une haute muraille lisse et nue sur laquelle s’ouvrent à peine deux portes cochères maintenant bien closes. À l’intérieur, au contraire, sur toute une cour carrée il y a de nombreuses fenêtres au premier étage, pendant qu’au rez-de-chaussée on voit des portiques qui entourent des cours jonchées de paille et de détritus avec des vasques pour abreuver chevaux et autres animaux. Aux rustiques colonnes des portiques il y a des anneaux pour attacher les animaux et, sur un côté, un vaste hangar pour abriter les troupeaux et les montures. Je comprends qu’il s’agit de l’auberge de Bethléem. Sur deux autres côtés de même longueur il y a des maisons et des maisonnettes les unes précédées d’un jardinet, d’autres non, parce que parmi elles il y en a qui ont la façade sur la place et d’autres à l’arrière. Sur l’autre côté plus étroit, en face le caravansérail, il y a une unique maisonnette avec un petit escalier extérieur qui donne accès au milieu de la façade aux chambres du premier étage. Elles sont toutes fermées car il fait nuit. Il n’y a personne dans les rues à cause de l’heure. Je vois qu’augmente la clarté nocturne qui tombe d’un ciel constellé d’étoiles si belles dans le ciel d’Orient, si vivantes et si grandes qu’elles paraissent toutes proches et qu’il serait facile de les rejoindre et de les toucher, ces fleurs qui brillent sur le velours du firmament. Je lève les yeux pour me rendre compte de la source de cette croissance de lumière. Une étoile de grandeur inhabituelle, comme une petite lune, s’avance dans le ciel de Bethléem. Les autres semblent s’éclipser et lui donner passage, comme des suivantes au service de la reine, tant son éclat les surpasse et les fait disparaître. Du globe qui semble un énorme et clair saphir éclairé de l’intérieur par un soleil, part un sillage lumineux dans lequel, à la prédominance du clair saphir se fondent les blonds des topazes, les verts des émeraudes, la lueur opalescente des opales, les clartés sanguines des rubis et les doux scintillements des améthystes. Toutes les pierres précieuses de la terre sont dans ce sillage qui parcourt le ciel d’un mouvement rapide et ondulant comme s’il était vivant. Mais la couleur qui domine, c’est cette couleur qui semble pleuvoir du globe de l’étoile: la paradisiaque couleur de pâle saphir qui descend pour colorer d’argent azuré les maisons, les rues, le sol de Bethléem, berceau du Sauveur. Ce n’est plus la pauvre cité, qui pour nous ne serait qu’une agglomération rurale. C’est une fantastique cité de contes de fées où tout est d’argent. L’eau des fontaines et des vasques est comme du diamant liquide. Avec la splendeur d’un plus vif éclat, l’étoile s’arrête au-dessus de la petite maison qui se trouve sur le côté étroit de la petite place. Ni ses habitants, ni ceux de Bethléem ne la voient parce qu’ils dorment dans les maisons fermées. Cependant l’étoile accélère les palpitations de sa lumière, et sa queue vibre et se balance davantage en décrivant des demi-cercles dans le ciel qui s’éclaire tout entier par l’effet de ce filet d’astres qu’elle entraîne, de ce filet de pierres précieuses qui resplendissent de mille couleurs sur les autres étoiles comme pour leur communiquer une parole joyeuse. La petite maison est toute baignée de ce feu liquide de perles. Le toit de la petite terrasse, le petit escalier de pierre sombre, la petite porte, tout est un bloc de pur argent saupoudré d’une poussière de diamants et de perles. Nul palais de roi n’a eu, ni n’aura un perron semblable à celui-ci fait pour recevoir les pas des anges, pour servir à la Mère qui est la Mère de Dieu. Ses petits pieds de Vierge Immaculée peuvent se poser sur cette éclatante blancheur, ses petits pieds destinés à se poser sur les degrés du trône de Dieu. Mais la Vierge ne sait rien de cette féerie. Elle veille près du berceau du Fils et prie. En son âme elle possède des splendeurs qui surpassent celles dont l’étoile embellit les choses. De la rue principale s’avance un défilé: chevaux harnachés et d’autres conduits à la main, dromadaires et chameaux, les uns montés, les autres chargés. Le son des sabots fait un bruit d’eau qui ruisselle, en les heurtant, sur les pierres d’un torrent. Arrivés sur la place, tous s’arrêtent. Le défilé, sous le rayonnement de l’étoile, est d’une splendeur fantastique. Les ornements des très riches montures, les habits des cavaliers, les visages, les bagages, tout resplendit ravivant et unissant le propre éclat des métaux, des cuirs, des soies, des gemmes, des pelages, à la clarté de l’étoile. Les yeux rayonnent et les bouches sourient parce que une autre splendeur s’est allumée en leur cœur: celle d’une joie surnaturelle. Pendant que les serviteurs se dirigent vers le caravansérail avec les animaux, trois personnages de la caravane descendent de leurs respectives montures qu’un serviteur conduit ailleurs et se dirigent à pied vers la maison. Là, ils se prosternent, front contre terre, baisant la poussière. Ce sont trois personnages puissants comme l’indiquent leurs très riches habits. L’un, de peau très foncée, à peine descendu d’un chameau s’enveloppe tout entier dans un magnifique vêtement de soie blanche. Son front est ceint d’un cercle de métal précieux et il a à la taille une riche ceinture d’où pendent un poignard ou une épée dont la garde est ornée de gemmes. Les deux autres, descendus de deux magnifiques chevaux, sont vêtus l’un d’une étoffe rayée très belle où domine la couleur jaune. Cet habit est fait comme un long domino garni d’un capuchon et d’un cordon qui semblent faits tout d’une pièce en filigrane d’or tant ils sont ornés de broderie d’or. Le troisième porte une chemise de soie bouffante qui sort d’un large et long pantalon serré aux pieds. Il est enveloppé dans un châle très fin, véritable jardin fleuri tant sont vives les couleurs dont il est orné tout entier. Sur la tête un turban retenu par une chaînette ornée de chatons de diamants. Après avoir vénéré la maison où réside le Sauveur, ils se relèvent et se rendent au caravansérail où les serviteurs ont frappé et fait ouvrir. Ici s’arrête la vision. Elle reprend trois heures plus tard avec la scène de l’adoration des Mages à Jésus. Voilà le jour. Un beau soleil resplendit dans un ciel d’après-midi. Un serviteur des trois mages traverse la place et monte le petit escalier de la maisonnette. Il rentre. Il sort. Il retourne à l’auberge. Les trois Mages sortent, suivis chacun de son propre serviteur. Ils traversent la place. Les rares passants se retournent pour regarder les majestueux personnages qui passent très lentement avec solennité. Entre la venue du serviteur et celle des trois, il s’est passé un bon quart d’heure ce qui a donné aux habitants de la maisonnette le temps de se préparer à recevoir les hôtes. Ceux-ci sont encore plus richement vêtus que le soir précédent. Les soies resplendissent, les gemmes brillent, un grand panache de plumes de grand prix parsemé d’écailles encore plus précieuses étincelle sur la tête de celui qui porte le turban. L’un des serviteurs porte un coffre tout orné de marqueteries dont les garnitures métalliques sont en or buriné. Le second porte une coupe d’un travail très fin, couvert par un couvercle tout en or ciselé. Le troisième une sorte d’amphore large et basse, en or également, avec une fermeture en forme de pyramide qui à son sommet porte un brillant. Ces objets doivent être lourds, car les serviteurs ont peine à les porter, spécialement celui qui est chargé du coffre. Les trois montent l’escalier et entrent. Ils pénètrent dans une pièce qui va de la route à l’arrière de la maison. On aperçoit le jardinet par derrière à travers une fenêtre ouverte au soleil. Des portes s’ouvrent dans les deux autres murs, d’où regardent les propriétaires de la maison: un homme, une femme et trois ou quatre enfants entre deux âges. Marie est assise avec l’Enfant sur son sein et Joseph debout à côté. Mais elle se lève aussi et s’incline quand elle voit entrer les trois Mages. Elle est toute vêtue de blanc. Si belle dans son simple habit blanc qui la couvre de la base du cou aux pieds, des épaules aux poignets délicats, si belle avec la tête couronnée de tresses blondes, en son visage que l’émotion couvre d’un rose plus vif, en ses yeux qui sourient avec douceur, avec une bouche qui s’ouvre pour saluer: “Dieu soit avec vous.” Les trois Mages en restent un instant interdits. Puis ils s’avancent, se prosternent à ses pieds et la prient de s’asseoir. Eux non, ils ne s’assoient pas malgré l’invitation de Marie. Ils restent à genoux appuyés sur leurs talons. En arrière et à genoux aussi, sont les trois serviteurs. Ils sont tout de suite derrière le seuil. Ils ont posé devant eux les trois objets qu’ils portaient et ils attendent. Les trois Sages contemplent le Bébé. Il me paraît avoir de neuf mois à un an tant il est éveillé et robuste. Il repose sur le sein de sa Mère. Il sourit et jase avec une voix de petit oiseau. Il est tout vêtu de blanc, comme la Maman, avec des sandalettes minuscules aux pieds. Un petit vêtement très simple: une tunicelle d’où sortent les petits pieds remuants, les mains grassouillettes qui voudraient tout saisir, et surtout le très joli petit visage où brillent les yeux d’azur foncé, et la bouche qui fait des fossettes des deux côtés quand il rit et découvre ses premières petites dents. Les petites boucles de cheveux semblent une poussière d’or tant ils sont brillants et vaporeux. Le plus âgé des Sages parle au nom de tous. Il explique à Marie qu’ils ont vu, une nuit du mois de décembre précédent une nouvelle étoile qui s’est allumée dans le ciel avec une inhabituelle splendeur. Jamais les cartes célestes n’avaient porté cet astre ou ne l’avaient signalé. Son nom était inconnu. Elle n’avait pas de nom. Née du sein de Dieu, elle avait fleuri pour dire aux hommes une vérité bénie, un secret de Dieu. Mais les hommes n’en avaient pas fait cas, car leurs âmes étaient plongées dans la boue. Ils ne levaient pas leurs regards vers Dieu et ne savaient pas lire les paroles qu’Il trace - qu’Il en soit éternellement béni - avec les astres de feu sur la voûte des cieux. Eux l’avaient vue et s’étaient efforcés de comprendre sa voix. Renonçant de bon cœur au peu de sommeil qu’ils accordaient à leurs membres, oubliant de manger, ils s’étaient plongés dans l’étude du Zodiaque. Et les conjonctions des astres, le temps, la saison, les calculs des anciens temps et des combinaisons astronomiques leur avaient dit le nom et le secret de l’étoile. Son nom: “Messie”. Son secret: “Être le Messie venu au monde”. Et ils étaient partis pour l’adorer chacun à l’insu des autres. Traversant monts et déserts, vallées et fleuves, voyageant de nuit, ils étaient venus vers la Palestine car l’étoile allait dans cette direction. Et chacun, des trois points différents de la terre, s’en allait vers cette direction, et ils s’étaient trouvés ensuite ensemble au-delà de la Mer Morte. La volonté de Dieu les avait réunis là, et ensemble ils étaient allés de l’avant se comprenant, bien que chacun parlât sa langue propre, comprenant et pouvant parler les langues des pays traversés par un miracle de l’Éternel. Ensemble ils étaient allés à Jérusalem parce que le Messie devait être le Roi de Jérusalem, le roi des Juifs. Mais l’étoile s’était cachée sur le ciel de cette ville. Ils avaient senti leurs cœurs se briser de douleur et s’étaient examinés pour savoir s’ils avaient démérité de Dieu. Mais s’étant rassurés la conscience, ils étaient allés trouver le roi Hérode pour lui demander dans quel palais était né le Roi des Juifs qu’ils étaient venus adorer. Le roi, ayant réuni les princes des prêtres et les scribes, leur avait demandé où pouvait naître le Messie et ils avaient répondu: “A Bethléem de Juda.” Ils étaient venus vers Bethléem et l’étoile était réapparue à leurs yeux, avait quitté la Cité Sainte et le soir précédent avait augmenté de splendeurs. Le ciel était tout embrasé. Puis, l’étoile s’était arrêtée, rassemblant la lumière des autres étoiles en son rayonnement, au-dessus de cette maison. Ils avaient compris que c’était là que se trouvait le Divin Né. Maintenant ils l’adoraient, offrant leurs pauvres cadeaux et, par-dessus tout, leur cœur qui n’avait jamais cessé de bénir Dieu pour la grâce qu’Il leur avait accordée et d’aimer son Fils dont ils voyaient la sainte Humanité. Ensuite ils retourneraient rendre compte au roi Hérode parce que lui aussi désirait l’adorer. “Voici à la fois, l’or qu’il convient à un roi de posséder, voici l’encens comme il convient à un Dieu , et voici, ô Mère, voici la myrrhe parce que ton Enfant Né, qui est Dieu, est aussi un Homme et dans sa chair et sa vie d’homme il connaîtra l’amertume et la loi inévitable de la mort. Notre amour voudrait ne pas les dire, ces paroles et penser que sa chair est éternelle comme son Esprit. Mais, ô Femme, si nos cartes et surtout nos âmes ne se trompent pas, Lui, ton Fils est le Sauveur, le Christ de Dieu et pour ce motif il devra, pour sauver la terre, prendre sur Lui le mal de la terre dont un des châtiments est la mort. Cette résine est pour cette heure, pour que ses chairs saintes ne connaissent pas la pourriture de la corruption et conservent leur intégrité jusqu’à la résurrection. Qu’à cause de ces dons, Lui se souvienne de nous et sauve ses serviteurs en leur donnant son Royaume.” Pour l’instant, pour en être sanctifiés, qu’elle, sa Mère, offre son petit Enfant “à notre amour. Et en baisant ses pieds descende sur nous la bénédiction céleste.” Marie, quia surmonté l’effroi provoqué par les paroles des Sages et a caché sous un sourire la tristesse de la funèbre évocation, offre le Bébé. Elle le met sur les bras du plus ancien qui le baise et reçoit ses caresses, et puis le passe aux autres. Jésus sourit et joue avec les chaînettes et les franges des trois. Il regarde avec curiosité l’écrin ouvert plein d’une matière jaune et brillante. Il rit en voyant que le soleil fait un arc-en-ciel en touchant le brillant du couvercle de la myrrhe. Puis les trois rendent le Bébé à sa Mère et se lèvent. Marie aussi se lève. Le plus jeune des Mages donne à son serviteur l’ordre de sortir, alors on s’incline de chaque côté. Les trois parlent encore un peu. Ils ne peuvent se décider à quitter cette maison. Des larmes d’émotion se voient dans tous les yeux. À la fin ils se dirigent vers la sortie, accompagnés de Marie et de Joseph. Le Bébé a voulu descendre et donner sa petite main au plus ancien des trois. Il marche ainsi, une main dans la main de Marie, l’autre dans celle du Sage qui se penche pour le conduire. Jésus a le pas encore incertain de l’enfant et rit en frappant du pied la bande lumineuse que fait le soleil sur le pavé. Arrivés au seuil - il ne faut pas oublier que la pièce prenait toute la longueur de la maison - les trois personnages prennent congé en s’agenouillant une dernière fois et en baisant les pieds de Jésus. Marie, penchée sur le Bébé, prend sa petite main et la guide pour faire un geste de bénédiction sur la tête de chacun des Mages. C’est déjà un signe de croix tracé par les petits doigts de Jésus que guide Marie. Puis les trois descendent l’escalier. La caravane est déjà là toute prête et qui attend. Les bossettes des chevaux resplendissent au soleil couchant. Les gens se sont rassemblés sur la petite place pour voir l’insolite spectacle. Jésus rit en battant les petites mains. La Maman l’a soulevé et appuyé au large parapet qui borde le palier. Elle le tient, avec un bras sur sa poitrine pour l’empêcher de tomber. Joseph est descendu avec les trois et tient l’étrier à chacun d’eux pendant qu’ils montent à cheval ou à chameau. Maintenant, serviteurs et maîtres, tout le monde est en selle. On donne le signal du départ. Les trois se courbent jusque sur le cou de leurs montures pour un ultime salut. Joseph s’incline. Marie aussi, et elle se met à guider la petite main de Jésus en un geste d’adieu et de bénédiction.
 Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie. http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 1er janvier 2012, Solennité de Sainte Marie, Mère de Dieu

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 2,16-21. 
Quand les bergers arrivèrent à Bethléem, ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans une mangeoire. Après l'avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. Et tout le monde s'étonnait de ce que racontaient les bergers. Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. Les bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu'ils avaient entendu et vu selon ce qui leur avait été annoncé. Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l'enfant reçut le nom de Jésus, le nom que l'ange lui avait donné avant sa conception.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris 
Correspondance dans "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 1, Ch 49, p 182 - CD 1, piste 75 - 
J’écris en présence de mon Jésus-Maître. Pour moi, tout pour moi. Revenu pour moi, depuis tant de temps, tout pour moi. Vous direz: “Mais, comment? Cela fait presque un mois que tu reviens à entendre et à voir, et tu dis que tu l’as enfin après si longtemps?” Je réponds encore une fois ce que, de vive voix et par écrit, j’ai dit plusieurs fois. C’est autre chose que de voir et autre chose que d’entendre et surtout autre chose de voir et entendre pour les autres ou de voir et entendre tout pour moi, exclusivement pour moi. Dans le premier cas je suis une spectatrice, une répétitrice de ce que je vois et entends, mais si cela me donne la joie car ce sont toujours des choses qui vous causent une grande joie, il est vrai aussi que c’est une joie qui est extérieure. Les mots disent mal ce que je ressens si bien. Mais, je ne sais mieux m’exprimer. En somme, je veux dire que ma joie ressemble à celle de quelqu’un qui lit un beau livre ou voit une belle scène. Il en est ému, la goûte, en admire l’harmonie, il pense: “Quelle belle chose ce serait d’être à la place de cette personne!” Tandis que dans le second cas, quand l’audition et la vision est pour moi, alors “cette personne” c’est moi. Elle est pour moi la parole que j’entends, pour moi la figure que je vois. C’est moi et Lui. Moi et Marie. Moi et Jean. Vivants, vrais, réels, tout proches. Non pas en face de moi comme si je voyais passer un film, mais à côté de mon lit, se déplaçant dans la chambre ou s’appuyant aux meubles, ou assis, ou debout comme des personnes vivantes, mes hôtes; ce qui est bien différent d’une vision pour tout le monde. En somme tout cela est “pour moi.” Et aujourd’hui, et même hier depuis l’après-midi, Jésus est ici, avec son vêtement ordinaire de laine blanche, d’un blanc qui tire sur l’ivoire, si différent par sa pesanteur et sa teinte du vêtement éclatant qui semble d’un lin immatériel, si blanc qu’on dirait qu’il est fait de fils de lumière, qui le couvre dans le Ciel. Il est ici avec ses mains belles et longues et effilées, d’un blanc de vieil ivoire, avec son beau visage allongé et pâle où resplendissent ses yeux dominateurs et doux de saphir sombre entre les cils épais d’un châtain étincelant de blond roux. Il est ici avec ses beaux cheveux longs blonds et souples, d’un blond roux plus vif dans les parties éclairées et plus sombre dans le fond des plis. Il est ici! Il est ici! Il me sourit et me regarde écrire de Lui. Comme il faisait à Viareggio… et comme il ne faisait plus depuis la Semaine Sainte… me donnant toute cette désolation qui devenait fièvre et presque désespérance quand, à la douleur qui me venait d’être privée de Lui, s’ajoutait encore celle d’être privée de vivre là au moins où je l’avais vu et pouvais dire: “Là, il s’est appuyé. Là, il s’est assis. Là il s’est penché pour mettre sa main sur ma tête” et là où étaient morts les miens. Oh! qui ne l’a pas éprouvé ne peut comprendre! Non, il n’y a pas de raison de prétendre de jouir de toutes ces faveurs. Nous savons bien que ce sont des grâces gratuites, que nous ne méritons pas et nous ne pouvons prétendre qu’elles durent quand elles nous sont accordées. Nous le savons bien. Et plus elles nous sont données, et plus nous nous anéantissons dans l’humilité en reconnaissant notre répugnante misère en face de l’Infinie Beauté et de la Divine Richesse qui se donne à nous. Mais que dites-vous, Père? Un fils ne désire-t-il pas voir son père et sa mère? Une femme voir son mari? Et quand la mort ou une longue absence les prive de leur vue, ne trouvent-ils pas un réconfort dans le fait de vivre là où ils ont vécu? S’ils doivent quitter ce lieu, ne souffrent-ils pas doublement, parce qu’ils ont perdu aussi le lieu où l’absent partagea leur amour? Peut-on leur reprocher de souffrir de cette douleur? Non. Et pour moi? Jésus n’est-il pas mon Père et mon Époux, Plus cher, beaucoup plus cher qu’un père ou un époux? Et qu’il me soit tel, jugez d’après la façon dont j’ai supporté la mort de ma mère. J’ai souffert, savez-vous? Je pleure encore car je l’aimais malgré son caractère. Mais vous avez vu comment j’ai franchi cette passe. Jésus était là. Et il m’était plus cher que maman. Dois-je le dire. J’ai souffert, et je souffre davantage maintenant de la mort de maman qui remonte à huit mois que je n’ai souffert alors. C’est que dans ces deux derniers mois, j’étais sans Jésus pour moi et sans Marie pour moi et même maintenant, il suffit qu’ils me laissent un moment pour que je ressente plus que jamais ma désolation d’orpheline malade et je sois replongée dans l’humaine et amère douleur de ces jours inhumains. J’écris sous les yeux de Jésus et donc je n’exagère pas et je ne déforme rien. Ce n’est pas ma manière, d’ailleurs, mais même si j’étais ainsi, il me serait impossible de rester sous ce regard. J’ai écrit ceci, en cet endroit où je n’ai pas l’habitude de le faire, car pour les visions de Marie, je ne les interromps pas par la manifestation de mon pauvre moi. Je sais déjà que je dois continuer à manifester ses gloires. Sa Maternité, à tous les instants, n’a-t-elle pas été une couronne de gloire? Je suis très malade et il me coûte beaucoup d’écrire. Je suis une loque. Mais quand il s’agit de la faire connaître pour qu’Elle soit davantage aimée, je ne calcule pas. Les épaules me font mal? Le cœur cède? Ma tête souffre? La fièvre monte? N’importe! Que Marie soit connue toute beauté et tendresse, comme je la vois, par la bonté de Dieu et la sienne, et cela me suffit. Plus tard je vois une vaste étendue de campagne. La lune est au zénith et elle cingle tranquille dans un ciel tout constellé. Les étoiles paraissent des clous de diamant enfoncés dans un immense baldaquin de velours bleu foncé. Et la lune rit au milieu avec sa figure toute blanche d’où descendent des fleuves de lumière laiteuse qui donnent une teinte blanche au paysage. Les arbres dépouillés de leur feuillage se détachent plus grands et sombres sur cette blancheur, pendant que les murets qui surgissent çà et là ressemblent à du lait caillé. Une maisonnette, dans le lointain, semble être un bloc de marbre de Carrare. Sur ma droite, je vois un endroit enclos sur deux côtés par une haie de ronces et sur les deux autres par un mur bas et grossier. Ce mur soutient le toit d’une sorte de hangar qui, à l’intérieur de l’enceinte est construit partie en maçonnerie, partie en bois en sorte qu’en été on doit en lever la partie faite en bois et le hangar se change en portique. De là, sort de temps en temps un bêlement intermittent et bref. Ce doit être des brebis qui rêvent ou qui croient l’aube proche à cause du clair de lune. C’est une clarté, excessive même, tant elle est intense, et qui s’accroît comme si l’astre s’approchait de la terre ou étincelait par suite d’un mystérieux incendie. Un berger s’avance sur le seuil. Il lève le bras à hauteur du front pour ménager ses yeux et regarde en l’air. Il semble impossible qu’on doive s’abriter de la clarté de la lune, mais elle est si vive qu’elle éblouit, en particulier celui qui sort d’un enclos, d’ordinaire ténébreux. Tout est calme, mais cette clarté est étonnante. Le berger appelle ses compagnons. Ils s’amènent tous à la porte. Un tas d’hommes hirsutes, de tous âges. Il y a des adolescents et d’autres qui déjà blanchissent. Ils commentent le fait étrange et les plus jeunes ont peur, spécialement un garçon d’une douzaine d’années qui se met à pleurer, s’attirant les moqueries des plus vieux. “De quoi as-tu peur, sot que tu es?” lui dit le plus vieux. “Tu ne vois pas que l’air est tranquille? Tu n’as jamais vu un clair de lune? Es-tu toujours resté sous la robe de la maman comme un poussin sous la poule couveuse? Mais, tu en verras des choses! Une fois j’étais allé vers les monts du Liban, plus loin encore. Je montais. J’étais jeune et la marche ne me fatiguait pas. J’étais riche aussi à cette époque… Une nuit, je vis une lumière telle que je pensai qu’Élie allait revenir avec son char de feu. Le ciel était tout embrasé. Un vieux - le vieux c’était lui - me dit: "Un grand événement va bientôt se produire dans le monde". Et pour nous ce fut un événement: l’arrivée des soldats de Rome. Oh! tu en verras si tu vis…” Mais le pastoureau ne l’écoute plus. Il semble n’avoir plus peur. En effet, il quitte le seuil et s’esquive de derrière les épaules d’un berger musclé derrière lequel il s’était réfugié et sort dans le pare qui se trouve devant le hangar. Il regarde en l’air et marche comme un somnambule ou comme s’il était hypnotisé par quelque chose qui le captive totalement. À un moment il crie: “Oh!” et reste comme pétrifié, les bras légèrement ouverts. Les autres se regardent, étonnés. “Mais qu’a donc ce sot?” dit quelqu’un. “Demain je le ramène à sa mère. Je ne veux pas d’un fou pour garder les brebis” dit un autre. Et le vieux qui a parlé précédemment dit alors: “Allons voir avant de juger. Appelez aussi les autres qui dorment et prenez des bâtons. Il y a peut-être une mauvaise bête ou des malandrins…” Ils rentrent, ils appellent les autres bergers et sortent avec des torches et des matraques. Ils rejoignent l’enfant. “Là, là” murmure-t-il en souriant. “Au-dessus de l’arbre regardez cette lumière qui arrive. On dirait qu’elle s’avance sur un rayon de lune. La voilà qui approche. Comme elle est belle!” “Moi, je ne vois qu’une clarté un peu vive.” “Moi aussi.” “Moi aussi” disent les autres. “Non. Je vois quelque chose qui ressemble à un corps” dit un autre en qui je reconnais le berger qui a donné le lait à Marie. “C’est un… c’est un ange!” crie l’enfant. “Le voilà qui descend et s’approche… Par terre! À genoux devant l’Ange de Dieu!” Un “Oh!” prolongé et respectueux s’élève du groupe des bergers qui tombent le visage contre terre et paraissent d’autant plus frappés par l’apparition qu’ils sont plus âgés. Les plus jeunes sont à genoux et regardent l’ange qui s’approche toujours plus, et s’arrête en l’air déployant ses grandes ailes, blancheur de perles dans la blancheur lunaire qui l’enveloppe, au-dessus du mur d’enceinte. “Ne craignez pas, je ne vous porte pas malheur. Je vous apporte la nouvelle d’une grande joie pour le peuple d’Israël et pour tous les peuples de la terre.” La voix angélique, c’est une harpe harmonieuse qui accompagne des voix de rossignols. “Aujourd’hui, dans la cité de David, est né le Sauveur.” À ces mots, l’ange ouvre plus grandes ses ailes et les agite comme par un tressaillement de joie et une pluie d’étincelles d’or et de pierres précieuses paraît s’en échapper. Un véritable arc-en-ciel qui dessine un arc de triomphe au-dessus du pauvre pare. “… le Sauveur qui est le Christ.” L’ange brille d’une lumière plus éclatante. Ses deux ailes, maintenant arrêtées et tendues vers le ciel semblent deux voiles immobiles sur le saphir de la mer, semblent deux flammes qui montent ardentes. “… Christ, le Seigneur!” L’ange replie ses ailes de lumière et s’en couvre comme d’un survêtement de diamant sur un habit de perles, il s’incline comme pour adorer avec les bras serrés sur le cœur et le visage qui disparaît, incliné comme il est sur la poitrine, dans l’ombre du haut des ailes repliées. On ne voit plus qu’une forme allongée et lumineuse, immobile pendant la durée d’un Gloria. Mais voici qu’il bouge. Il rouvre les ailes et lève son visage où la lumière s’épanouit en un sourire paradisiaque et il dit: “Vous le reconnaîtrez à ces signes: dans une pauvre étable, derrière Bethléem, vous trouverez un bébé enveloppé dans des langes couché dans une mangeoire d’animaux, parce que pour le Messie, il n’y a pas eu de toit dans la cité de David.” En disant cela, l’ange devient grave, même triste. Mais des Cieux arrive une foule - oh! quelle foule! - une foule d’anges qui lui ressemblent, une échelle d’anges qui descendent dans l’allégresse, éclipsent la lune par leur lumière paradisiaque. Ils se rassemblent autour de l’ange annonciateur, en agitant leurs ailes, en répandant des parfums, en une harmonie musicale où toutes les voix les plus belles de la création se retrouvent, mais portées à la perfection de leur sonorité. Si la peinture est l’effort de la matière pour devenir lumière, ici la mélodie est l’effort de la musique pour exprimer aux hommes la beauté de Dieu, et en tendre cette mélodie c’est connaître le Paradis, où tout est harmonie de l’amour qui de Dieu se donne, se répandant pour réjouir les bienheureux et retourner de ceux-ci à Dieu et Lui dire: “Nous t’aimons!” Le “Gloria” angélique se répand en ondes de plus en plus étendues sur la campagne tranquille, ainsi que la lumière. Les oiseaux unissent leurs chants pour saluer cette lumière précoce et les brebis leurs bêlements pour ce soleil anticipé. Mais moi, comme déjà dans la grotte pour le bœuf et l’âne, j’aime croire que ce sont les animaux qui saluent leur Créateur, venu au milieu d’eux pour les aimer comme Homme et en plus que comme Dieu. Le chant décroît, et la lumière aussi pendant que les anges remontent aux Cieux… Les bergers reviennent à eux-mêmes. “As-tu entendu?” “Allons-nous voir?” “Et les animaux?” “Oh! il ne leur arrivera rien. Allons pour obéir à la parole de Dieu!…” “Mais, où aller?” “N’a-t-il pas dit qu’il était né aujourd’hui et qu’il n’avait pas trouvé de logement à Bethléem?” Et le berger qui a donné le lait c’est lui qui parle maintenant. “Venez, je sais. J’ai vu la femme et elle m’a fait de la peine. Je lui ai indiqué un endroit pour elle, parce que je pensais bien qu’elle ne trouverait pas de logement et à l’homme je lui ai donné du lait pour elle. Elle est si jeune et si belle. Elle doit être bonne comme l’ange qui nous a parlé. Venez, venez. Allons prendre du lait, des fromages, des agneaux et des peaux tannées de brebis. Ils doivent être très pauvres et… qui sait quel froid pour Celui que je n’ose nommer! Et penser que j’ai parlé à la Mère comme à une pauvre épouse!…” Ils vont au hangar et en sortent, peu après, portant qui des récipients de lait, qui des fromages ronds enveloppés dans des filets de sparterie, qui des paniers avec un agneau bêlant, qui des peaux de brebis apprêtées. “Moi je porte une brebis qui a eu un agneau il y a un mois. Son lait est excellent. Il pourra leur être utile si la femme en manque. Elle me semblait une bambine, et si pâle!… Un teint de jasmin, au clair de lune” dit le berger du lait. Et il les conduit. Ils s’en vont éclairés par la lune et des torches après avoir fermé le hangar et l’enceinte. Ils vont par les sentiers champêtres, à travers des haies de ronces dépouillées par l’hiver. Ils font le tour de Bethléem et arrivent à l’étable non par le chemin qu’avait suivi Marie, mais en sens contraire. Ainsi ils ne passent pas devant les grottes mieux aménagées mais trouvent immédiatement le refuge qu’ils cherchent. Ils s’approchent au trou. “Entre!” “Moi, je n’ose pas.” “Entre, toi.” “Non.” “Regarde au moins.” “Toi, Lévi qui as vu l’ange le premier, cela veut dire que tu es plus bon que nous, regarde.” Vraiment ils l’avaient d’abord traité de fou… mais maintenant il leur est utile que le gamin ose ce que eux n’osent pas. L’enfant hésite mais se décide ensuite. Il s’approche du refuge, écarte un peu le manteau… et s’arrête en extase. “Que vois-tu?” lui demandent-ils anxieux à voix basse. “Je vois une femme toute jeune et belle et un homme penché sur une mangeoire et j’entends… j’entends un bébé qui pleure et la femme lui dit d’une voix… oh! quelle voix!” “Que dit-elle?” “Elle dit: "Jésus, mon tout petit! Jésus, amour de ta Maman! Ne pleure pas, mon petit Enfant!" Elle dit: "Oh! si je pouvais te dire: ‘Prends le lait, mon tout petit’. Mais je ne l’ai pas encore!" Elle dit: "Tu as si froid, mon amour! Le foin te pique. Quelle douleur pour ta Maman de t’entendre pleurer ainsi! Sans pouvoir te soulager". Elle dit: "Dors, ma petite âme! Mon cœur se fend de t’entendre et de voir tes larmes". Elle le baise et réchauffe ses petits pieds avec ses mains. Elle est penchée abaissant ses mains sur la mangeoire.” “Appelle! Montre que tu es là!” “Moi non. Vous plutôt qui nous avez conduit et la connaissez.” Le berger ouvre la bouche et se borne à un soupir bruyant. Joseph se retourne et vient à la porte. “Qui êtes-vous?” “Des bergers. Nous vous apportons de la nourriture et de la laine. Nous venons adorer le Sauveur.” “Entrez.” Ils entrent dans l’étable qui s’éclaire à la lumière des torches. Les vieux poussent les jeunes devant eux. Marie se retourne et sourit: “Venez” dit-elle. “Venez!” et elle les invite de la main et par son sourire et elle prend le garçon qui a vu l’ange et l’attire à elle, tout près de la crèche. Et l’enfant regarde, radieux. Les autres, invités aussi par Joseph, s’avancent avec leurs cadeaux. Et puis, avec des paroles brèves, émues, les déposent aux pieds de Marie. Et puis, ils regardent le petit Bébé qui pleure doucement et ils sourient, émus et heureux. L’un d’eux plus hardi dit: “Prends, Mère, elle est soyeuse et propre. Je l’avais préparée pour le bambin qui va bientôt naître chez nous, mais je te la donne. Mets ton Fils dans cette laine, elle sera douce et chaude.” Et il offre une peau de brebis, une très belle peau avec une longue toison de laine toute blanche. Marie soulève Jésus et l’en enveloppe. Elle le montre aux bergers qui, à genoux sur la litière du sol, le regardent extasiés. Ils se font plus hardis et l’un d’eux propose: “Il faudrait Lui donner une gorgée de lait ou mieux de l’eau et du miel. Mais nous n’avons pas de miel. On en donne aux tout petits. J’ai sept enfants, je suis au courant…” “Voilà du lait. Prends, Femme.” “Mais il est froid. Il faut du chaud. Où est Élie? C’est lui qui a la brebis.” Élie doit être l’homme au lait, mais il n’est pas là. Il s’est arrêté dehors et regarde par une fente et il est perdu dans l’obscurité de la nuit. “Qui vous a amenés ici?” “Un ange nous a dit de venir et Élie nous a conduits. Mais où est-il à présent?” Un bêlement de la brebis le trahit. “Avance, on demande de toi.” Il entre avec la brebis, intimidé d’être le plus remarqué. “C’est toi?” dit Joseph qui le reconnaît. Et Marie lui sourit en disant: “Tu es bon.” Ils traient la brebis, et trempant l’extrémité d’un linge dans le lait chaud et écumeux, Marie baigne les lèvres au Petit qui suce cette douceur crémeuse. Ils sourient tous, et plus encore lorsque avec le coin de la toile encore entre les lèvres, Jésus s’endort dans la tiédeur de la laine. “Mais vous ne pouvez rester ici. Il fait froid et humide. Et puis… avec cette odeur d’animaux! Ça ne va pas… et…. ça ne va pas pour le Sauveur.” “Je le sais” dit Marie avec un grand soupir. “Mais il n’y a pas de place pour nous à Bethléem.” “Prends courage, ô Femme. Nous allons te chercher une maison.” “Je vais en parler à ma patronne” dit l’homme au lait, Élie. “Elle est bonne. Elle vous accueillera, dut-elle vous céder sa pièce. Dès qu’il va faire jour, je lui en parle. Elle a sa maison toute pleine, mais elle vous donnera une place.” “Pour le Petit au moins. Moi et Joseph, n’importe si nous restons encore par terre. Mais pour le Petit…” “Ne soupire pas, Femme, j’y pense. Je raconterai à beaucoup de gens ce qui nous a été dit. Vous ne manquerez de rien. Pour le moment, prenez ce que notre pauvreté peut vous donner. Nous sommes des bergers…” “Nous sommes pauvres, nous aussi” dit Joseph. “Et ne pouvons vous dédommager.” “Oh! nous ne voulons pas! Même si vous le pouviez nous ne le voudrions pas! Le Seigneur nous a déjà récompensés. La paix, il l’a promise à tout le monde. Les anges disaient: "Paix aux hommes de bonne volonté". Mais à nous, il l’a déjà donnée car l’ange a dit que cet Enfant, c’est le Sauveur, le Christ, le Seigneur. Nous sommes pauvres et ignorants, mais nous savons que les Prophètes disent que le Sauveur sera le Prince de la Paix et à nous il a dit d’aller l’adorer. Ainsi il nous a donné sa paix. Gloire à Dieu au plus haut des Cieux et gloire à celui qui est son Christ! Et toi, sois bénie, Femme qui l’as engendré! Tu es Sainte puisque tu as mérité de le porter! Commande-nous, comme une Reine, car nous serons contents de te servir. Que pouvons-nous faire pour toi?” “Aimer mon Fils, et avoir toujours dans le cœur vos pensées de maintenant.” “Mais pour toi, tu ne désires rien? Tu n’as pas de parents à qui faire savoir que ton Fils est né?” “Oui, j’en aurais. Mais ils ne sont pas près d’ici. Ils sont à Hébron…” “J’y vais moi” dit Élie. “Qui sont-ils?” “Zacharie, le prêtre, et Elisabeth ma cousine.” “Zacharie, oh! Je le connais bien. En été je vais sur ces montagnes où il y a de riches et beaux pâturages et je suis l’ami de son berger. Quand je vais te savoir arrangée, je vais chez Zacharie.” “Merci, Élie.” “De rien. C’est grand honneur pour moi, pauvre berger, d’aller parler au prêtre et de lui dire: "Le Sauveur est né".” “Non. Tu lui diras: "Marie de Nazareth, ta cousine, a dit que Jésus est né, et de venir à Bethléem".” “C’est ainsi que je dirai.” “Dieu t’en récompense, je me souviendrai de toi, de vous tous…” “Tu parleras à ton Enfant de nous?” “Oui.” “Je suis Élie.” “Moi Lévi.” “Moi Samuel.” “Moi Jonas.” “Moi Isaac.” “Moi Tobie.” “Moi Jonathas.” “Et moi Daniel.” “Et Siméon, moi.” “Et moi, mon nom est Jean.” “Moi je m’appelle Joseph et mon frère Benjamin, nous sommes jumeaux.” “Je me rappellerai vos noms.” “Il nous faut partir… Mais nous reviendrons… Et nous t’en amènerons d’autres pour adorer!…” “Comment revenir au pare en laissant ce Petit?” “Gloire à Dieu qui nous l’a montré!” “Fais-nous baiser son habit” dit Lévi avec un sourire d’ange. Marie lève doucement Jésus et, assise sur le foin, présente aux baiser, les pieds minuscules, enveloppés d’un linge. Ceux qui ont de la barbe se l’essuient d’abord. Tous, presque, pleurent et quand ils doivent partir, ils sortent à reculons, laissant leur cœur près de la crèche… La vision se termine ainsi pour moi: Marie assise sur la paille avec l’Enfant sur son sein et Joseph qui accoudé au bord de la crèche, regarde et adore.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie. http://www.mariavaltorta.com/