"Lisez cette œuvre et faites-la lire"
Jésus (Chapitre 38, Volume 10 ) à propos de
l’Évangile tel qu’il m’a été révélé.

L'Évangile de la Messe Paul VI
et l’Évangile tel qu’il m’a été révélé de Maria Valtorta.
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Dimanche 22 février 2009, Septième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 2,1-12.
Jésus était de retour à Capharnaüm, et la nouvelle se répandit qu'il était à la maison. Tant de monde s'y rassembla qu'il n'y avait plus de place, même devant la porte. Il leur annonçait la Parole. Arrivent des gens qui lui amènent un paralysé, porté par quatre hommes. Comme ils ne peuvent l'approcher à cause de la foule, ils découvrent le toit au-dessus de lui, font une ouverture, et descendent le brancard sur lequel était couché le paralysé. Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Mon fils, tes péchés sont pardonnés. » Or, il y avait dans l'assistance quelques scribes qui raisonnaient en eux-mêmes : « Pourquoi cet homme parle-t-il ainsi ? Il blasphème. Qui donc peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? » Saisissant aussitôt dans son esprit les raisonnements qu'ils faisaient, Jésus leur dit : « Pourquoi tenir de tels raisonnements ? Qu'est-ce qui est le plus facile ? de dire au paralysé : 'Tes péchés sont pardonnés', ou bien de dire : 'Lève-toi, prends ton brancard et marche' ? Eh bien ! Pour que vous sachiez que le Fils de l'homme a le pouvoir de pardonner les péchés sur la terre, je te l'ordonne, dit-il au paralysé : Lève-toi, prends ton brancard et rentre chez toi. » L'homme se leva, prit aussitôt son brancard, et sortit devant tout le monde. Tous étaient stupéfaits et rendaient gloire à Dieu, en disant : « Nous n'avons jamais rien vu de pareil. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 2, Ch 27, p 133 - CD 2 (1er CD), piste 46 -
Je vois les rives du lac de Génésareth et je vois les barques des pécheurs tirées sur la rive. Là adossés aux barques se trouvent Pierre et André, occupés à ranger les filets que les commis leur apportent tout dégoûtants après les avoir débarrassés dans le lac des débris qui y sont restés accrochés. À une dizaine de mètres, Jean et Jacques penchés sur leur barque, s’occupent à tout mettre en ordre, aidés par un garçon et par un homme de cinquante à cinquante cinq ans qui, je pense, est Zébédée, car le garçon l’appelle “patron” et il ressemble tout à fait à Jacques. Pierre et André, les épaules appuyées à la barque, travaillent silencieusement à rattacher les mailles et les flotteurs en position. De temps à autre seulement ils échangent quelques paroles au sujet de leur travail qui, je le comprends a été infructueux. Pierre ne se plaint pas pour sa bourse vide, ni pour la fatigue inutile, mais il dit: “Cela me déplait… car comment ferons-nous pour donner de la nourriture à ces pauvres gens? Il ne nous arrive que de rares offrandes et, ces 10 deniers et 7 drachmes que nous avons reçus pendant ces quatre jours, je n’y touche pas. Seul le Maître doit nous indiquer à qui doit aller cet argent. Et Lui, ne revient pas avant le Sabbat! Si nous avions fait bonne pêche!… Le menu fretin je l’aurais cuisiné et donné à ces pauvres gens… et si quelqu’un s’était trouvé pour bougonner à la maison, cela ne m’aurait rien fait. Les gens bien portants peuvent aller aux vivres, mais les malades!…” “Ce paralytique!… Et puis ils ont déjà fait tant de chemin pour l’amener ici…” dit André. “Écoute, frère. Moi je pense… qu’on peut rester séparés et je ne sais pas pourquoi le Maître ne nous veut pas toujours avec Lui. Au moins… je ne verrai plus ces pauvres gens que je ne puis secourir, et quand je les verrai, je pourrai leur dire: "Lui est ici ".” “Je suis ici!” Jésus s’est approché en marchant doucement sur le sable mou. Pierre et André sursautent. Ils poussent un cri: “Oh! Maître!” et ils appellent: “Jacques, Jean! C’est le Maître, venez!” Les deux accourent et tous se serrent près de Jésus. C’est à qui baise son habit, à qui ses mains, Jean va jusqu’à Lui passer le bras autour de la taille et poser sa tête sur sa poitrine. Jésus le baise sur les cheveux. “De quoi parliez-vous?” “Maître… nous disions que nous t’aurions bien voulu ici.” “Pourquoi? Amis.” “Pour te voir et jouir de ta vue, et puis pour des pauvres et des malades. Ils t’attendent depuis deux jours et plus… J’ai fait ce que je pouvais. Je les ai mis là, tu vois, dans cette cabane, dans ce champ inculte. C’est là que les artisans qui s’occupent des barques travaillent aux réparations. J’y ai abrité un paralytique, un homme en proie à une forte fièvre, un enfant qui se meurt sur le sein de sa mère. Je ne pouvais les envoyer à ta recherche.” “Tu as bien fait. Mais comment as-tu pu les secourir eux et ceux qui les ont amenés? Tu m’as dit qu’ils sont pauvres!” “Certainement, Maître. Les riches ont des chars et des chevaux. Les pauvres, n’ont que leurs jambes. Ils sont en trop mauvais état pour venir te trouver. J’ai fait comme j’ai pu. Regarde: voici l’obole que j’ai reçue. Je n’y ai pas touché. Tu t’en chargeras.” “Pierre, tu pouvais la donner toi-même. Bien sûr… mon Pierre, je suis peiné qu’à cause de Moi tu aies eu reproches et fatigues.” “Non, Seigneur, tu ne dois pas t’en affliger. Moi, je n’en souffre pas. Cela me peine seulement de n’avoir pu avoir plus de charité. Mais crois-le, j’ai fait, nous avons tous fait ce que nous avons pu.” “Je le sais. Je sais que tu as travaillé pour rien. Mais, en l’absence de la nourriture, ta charité reste: vivante, active, sainte aux yeux de Dieu.” Des enfants sont accourus en criant: “C’est le Maître! C’est le Maître! Voici Jésus, voici Jésus!” Ils s’attachent à Lui qui les caresse tout en parlant à ses disciples. “Simon, j’entre dans ta maison. Toi et vous autres allez dire que je suis arrivé et puis, amenez-moi les malades.” Les disciples s’en vont rapidement dans plusieurs directions. Mais, que Jésus soit arrivé, tout Capharnaüm le sait, grâce aux enfants qui semblent des abeilles sorties de la ruche pour aller aux fleurs: les maisons, dans ces cas, les rues, les places. Ils vont et viennent tout joyeux, portant la nouvelle aux mamans, aux passants, aux vieux qui sont assis au soleil et puis, ils reviennent se faire caresser encore par Celui qui les aime. L’un d’eux, hardi, lui dit: “Parle-nous, parle pour nous, Jésus, aujourd’hui. Nous t’aimons bien, tu sais, et nous sommes meilleurs que les hommes.” Jésus sourit au petit psychologue et promet: “Je parlerai tout à fait pour vous.” Et suivi par les enfants il va à la maison en saluant avec son salut de paix: “La paix soit dans cette maison.”Les gens affluent dans la pièce qui est derrière, réservée aux filets, cordages, paniers, rames, voiles et provisions. On voit que Pierre l’a mise à la disposition de Jésus. Il a tout entassé dans un coin pour faire de la place. De là on ne voit pas le lac, on entend seulement le léger clapotement des vagues. On voit par contre le muret verdâtre du jardin avec la vieille vigne et le figuier feuillu. Il y a des gens jusque sur la route, débordant de la pièce dans le jardin, et de là sur le chemin. Jésus commence à parler. Au premier rang, des gens qui se sont fait donner de la place avec des gestes autoritaires, et grâce à la crainte qu’ils inspirent au peuple, cinq personnages de haut rang. Leurs larges manteaux, leurs riches habits et leur orgueil, tout indique que ce sont des pharisiens et des docteurs. Jésus cependant tient à avoir autour de Lui ses petits. Une couronne de petits visages innocents, aux yeux clairs, aux sourires angéliques qui se dressent pour le contempler. Jésus parle, et tout en parlant, caresse de temps à autre la tête frisée d’un bambin qui s’est assis à ses pieds et tient sa tête appuyée sur ses genoux, avec ses bras croisés. Jésus parle assis sur un grand tas de filets et de paniers. “ "Mon bien-aimé est descendu dans son jardin, au parterre des parfums, pour se rassasier au milieu des jardins et cueillir des lys… Lui, se rassasie parmi les lys", ce sont les paroles de Salomon de David dont je descends, Moi, Messie d’Israël. Mon jardin! Quel jardin plus beau et plus digne de Dieu, du Ciel celui dont les fleurs sont les anges que Dieu a créés? Et pourtant non. C’est un autre jardin qu’a voulu le Fils unique du Père, le Fils de l’homme, car pour l’homme, je me suis revêtu de chair sans laquelle je ne pourrais racheter les fautes de la chair de l’homme. Ce jardin aurait pu être de peu inférieur au jardin du Ciel, si, du Paradis terrestre s’étaient répandus, comme les douces abeilles au sortir d’une ruche, les fils d’Adam, les fils de Dieu, pour peupler la terre d’un peuple de saints tout entier destiné au Ciel. Mais l’Ennemi a semé les ronces et les épines au cœur d’Adam, et de là, ronces et épines se sont répandues sur la terre. Ce n’est plus un jardin, mais une forêt sauvage et cruelle où réside la fièvre et où se niche le serpent. Mais pourtant le Bien-Aimé du Père a encore un jardin sur cette terre où règne Mammon. Le jardin où il va se rassasier de sa céleste nourriture: amour et pureté; le parterre où il cueille les fleurs qui lui sont chères, où ne se trouvent pas les taches de la sensualité, de la convoitise, de l’orgueil. Ceux-ci. (Jésus caresse le plus de bambins qu’il peut, passant la main sur la couronne des petites têtes attentives, une unique caresse qui les effleure et les fait sourire de joie.) Voici mes lys. Salomon n’eut pas, au milieu de ses richesses un vêtement plus beau que le lys qui parfume la vallée, ni de diadème d’une beauté plus immatérielle et plus resplendissante que celle du lys en son calice au teint de perle. Et pourtant, pour mon cœur, il n’y a pas de lys qui vaille un seul de ces tout petits. Il n’y a pas de parterre, il n’y a pas de jardin de riches, cultivé uniquement de lys, qui vaille autant qu’un seul de ces purs, innocents, sincères et simples enfants. O hommes! O femmes d’Israël! O vous, grands et humbles pour la fortune et la situation, écoutez! Vous qui êtes ici pour me connaître et m’aimer, sachez donc quelle est la première condition pour être à Moi. Je ne vous dis pas des paroles difficiles. Je ne vous donne pas d’exemples plus difficiles encore. Je vous dis: "Prenez exemple sur ceux-ci". Qui d’entre vous n’a pas un fils, un neveu, un petit frère encore enfant, encore tout petit dans sa maison? N’est-il pas un repos, un réconfort, un lien entre les époux, entre les parents, entre les amis, un de ces innocents dont l’âme est pure comme une aube sereine dont le visage dissipe les nuages et fait naître l’espoir, dont les caresses sèchent les larmes et déversent une force vitale? Pourquoi en eux, un tel pouvoir? En eux: faibles, désarmés, encore ignorants? Parce que en eux ils ont Dieu, ils ont la force et la sagesse de Dieu. La vraie sagesse: ils savent aimer et croire. Ils savent croire et vouloir. Ils savent vivre dans cet amour et dans cette foi. Soyez comme eux: simples, purs, aimants, sincères, croyants. Il n’y a pas de sage en Israël qui soit plus grand que le plus petit de ceux-ci, dont l’âme est à Dieu et à laquelle appartient son Royaume. Bénis du Père, aimés par le Fils du Père, fleurs de mon jardin, que ma paix soit sur vous et sur ceux qui vous imiteront pour mon amour.” Jésus a fini.“Maître!” crie Pierre du milieu de la foule, “il y a ici des malades. Deux peuvent attendre que tu sortes, mais celui-ci est bloqué par la foule… et puis il ne peut se tenir debout, et nous ne pouvons passer. Dois-je le renvoyer?” “Non, descendez-le par le toit.” “Bien, nous le faisons tout de suite.” On entend marcher sur le toit de la pièce qui ne faisant pas vraiment partie de la maison n’a pas de terrasse de ciment, mais une sorte de couverture de fascines sur lesquelles il y a quelque chose qui ressemble à des ardoises. Je ne sais quelle pierre ce peut être. On pratique une ouverture et avec des cordes on descend le grabat sur lequel se trouve l’infirme. Il arrive juste devant Jésus. La foule se presse plus encore, pour mieux voir. “Tu as eu une grande foi comme aussi tes porteurs.” “Oh! Seigneur! Comment ne pas l’avoir pour Toi?” “C’est bien, Moi, je te dis: fils (l’homme est jeune) tous tes péchés te sont remis.” L’homme le regarde en pleurant… Peut-être reste-t-il un peu insatisfait parce qu’il espérait une guérison corporelle. Les pharisiens et les docteurs chuchotent entre eux. Du nez, du front et de la bouche, ils font une grimace dédaigneuse. “Pourquoi ces murmures, dans vos cœurs, plus encore que sur vos lèvres? D’après vous est-il plus facile de dire au paralytique: "Tes péchés te sont remis", ou bien: "Lève-toi, prends ton grabat et marche"? Vous pensez que Dieu seul peut remettre les péchés, mais vous ne savez pas répondre à ce qu’il y a de plus grand, car cet homme, qui a perdu l’usage de ses facultés corporelles, dépensé toutes ses ressources sans qu’on puisse le guérir. Il n’y a que Dieu qui ait ce pouvoir. Or, pour que vous sachiez que je peux tout, pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a pouvoir sur la chair et sur l’âme, sur la terre et au Ciel, je dis à cet homme: Lève-toi, prends ton lit et marche. Va à ta maison et sois saint” L’homme se secoue, pousse un cri, se dresse debout, se jette aux pieds de Jésus, les baise et les caresse, pleure et rit à la fois et avec lui ses parents et la foule qui ensuite se range pour qu’il passe en triomphe et le suit en lui faisant fête. La foule, mais pas les cinq orgueilleux qui s’en vont hautains et raides comme des pieux.De cette façon, la mère peut entrer avec son petit encore à la mamelle, mais absolument squelettique. Elle le tend à Jésus en lui disant seulement: “Jésus, tu les aimes, ces petits. Tu l’as dit. Au nom de ton amour, et de ta Mère!…” et elle pleure. Jésus prend le poupon vraiment moribond, l’applique contre son cœur. Il le garde un moment contre sa bouche, avec son petit visage de cire, ses lèvres violacées, les paupières déjà closes. Un moment, il le garde ainsi… et quand il le détache de sa barbe blonde, le petit visage est rose, la petite bouche esquisse un sourire enfantin. Ses yeux regardent tout autour de lui, vivants et curieux. Ses mains, d’abord contractées, jouent dans la chevelure et la barbe de Jésus, qui rit. “Oh! mon fils!” crie la maman bienheureuse. “Prends-le, femme, sois heureuse et bonne.” Et la femme prend le bébé revenu à la vie, le serre sur son sein et le petit fait valoir tout de suite ses droits à la nourriture. Il fouille, ouvre et tette, avide et heureux. Jésus bénit et passe. Il va sur le seuil, où se trouve le malade qui a une forte fièvre. “Maître, sois bon!” “Et toi aussi. Consacre à la justice les forces retrouvées.” Il le caresse et sort. Il va sur la rive, suivi, précédé, béni de nombreuses gens qui le supplient: “Nous, nous ne t’avons pas entendu. Nous ne pouvions pas entrer. Parle à nous aussi.” Jésus fait signe que oui et comme la foule le serre à l’étouffer il monte sur la barque de Pierre. Cela ne suffit pas. On le suit jusqu’au banc de la barque. “Mets la barque à la mer et écarte-toi un peu.” C’est la fin de la vision.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 15 février 2009, Sixième dimanche du temps ordinaire.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 1,40-45.
Un lépreux vient trouver Jésus; il tombe à ses genoux et le supplie: « Si tu le veux, tu peux me purifier. » Pris de pitié devant cet homme, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit: « Je le veux, sois purifié. » A l'instant même, sa lèpre le quitta et il fut purifié. Aussitôt Jésus le renvoya avec cet avertissement sévère: « Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre. Et donne pour ta purification ce que Moïse prescrit dans la Loi : ta guérison sera pour les gens un témoignage. » Une fois parti, cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle, de sorte qu'il n'était plus possible à Jésus d'entrer ouvertement dans une ville. Il était obligé d'éviter les lieux habités, mais de partout on venait à lui.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 2, Ch 26, p 124 - CD 2 (1er CD), piste 44 -
Avec la précision d’une photographie parfaite se présente à ma vue spirituelle, depuis ce matin, avant même que l’aube se lève, un pauvre lépreux. C’est vraiment une ruine humaine. Je ne saurais dire quel âge il a, tellement le mal l’a dégradé. Squelettique, demi nu, il montre son corps réduit à l’état d’une momie décharnée. Ses mains et ses pieds sont tordus, il leur manque des parties, de sorte que ces pauvres extrémités ne paraissent plus appartenir à un homme. Les mains désarticulées et tordues ressemblent aux pattes de quelque monstre ailé, les pieds sont comme des sabots de bœuf, tant ils sont réduits et défigurés. Puis la tête!… Je pense qu’un cadavre resté sans sépulture, momifié par le soleil et le vent, aurait une tête comme cette tête. Il reste, par ci, par là quelques touffes de cheveux, collés à la peau jaunâtre et croûteuse comme si la poussière l’avait desséchée sur un crâne, des yeux à peine entr’ouverts et renfoncés, les lèvres et le nez rongés par le mal mettent déjà à nu les cartilages et les gencives, les oreilles ne sont plus que des restes de pavillons informes, par dessus tout cela s’étend une peau parcheminée, jaune comme certains kaolins, sous laquelle les os semblent percer. Cette peau doit avoir pour office de tenir réunis ensemble ces pauvres os dans son sac dérisoire, tout marqué de cicatrices et lacéré de plaies putrides. Une ruine! Cela me fait penser exactement au spectre de la Mort, parcourant la terre, dont le squelette est recouvert d’une peau parcheminée et qui se drape dans un manteau sordide tout en haillons, il n’a pas en mains la faux, mais un bâton noueux arraché sûrement à un arbre. Il est sur le seuil d’une caverne éloignée de toute habitation. Une vraie caverne, tellement délabrée que je ne puis dire si à l’origine c’était un tombeau ou une cabane de bûcherons ou les restes d’une maison démolie. Il regarde du côté de la route, éloignée de plus de 100 mètres de son antre, une voie de grande circulation, poussiéreuse et encore largement ensoleillée. Il n’y a personne sur la route. À perte de vue, soleil, poussière et solitude. Beaucoup plus loin, en montant vers le nord-ouest, ce doit être un pays ou une ville. J’en vois les premières maison à au moins un kilomètre. Le lépreux regarde et soupire, puis il prend une écuelle ébréchée et la remplit à un petit ruisseau. Il boit. Il entre dans un enchevêtrement de ronces, en arrière de l’antre, se penche, arrache au sol des radis sauvages. Il revient au ruisseau, où il les débarrasse du plus gros de la poussière avec le peu d’eau du ruisseau, et les mange lentement, en les portant péniblement à sa bouche, avec ses mains mutilées. Ils doivent être durs comme du bois. Il a du mal à les mastiquer. Il les ensalive copieusement sans arriver à les avaler malgré les gorgées d’eau qu’il absorbe. “Où es-tu, Abel?” crie une voix. Le lépreux remue, il a sur les lèvres quelque chose qui voudrait être un sourire. Mais elles sont tellement rongées ces lèvres que c’est une chose informe cet essai de sourire. Il répond d’une voix étrange, stridulante, qui me fait penser aux cris de certains oiseaux dont j’ignore le nom exact: “Je suis ici! Je ne croyais plus que tu viendrais. Je pensais qu’il t’était arrivé malheur, j’étais triste… Si tu me manques, toi aussi que va-t-il rester au pauvre Abel?”En parlant ainsi il s’achemine vers la route jusqu’à, la distance permise par la Loi. On le voit parce qu’il s’arrête à moitié route. Sur la route arrive un homme qui paraît courir tant il va vite. “Mais est-ce bien toi Samuel? Oh! si ce n’était pas toi celui que j’attends, qui que tu sois, ne me fais pas de mal!” “C’est moi, Abel, c’est bien moi, et en bonne forme. Regarde comme je cours. Je suis en retard, je le sais, et j’en suis peiné pour toi. Mais quand tu sauras… oh! tu seras heureux. Et ici, j’ai non seulement les quignons de pain habituels mais une miche entière, fraîche et bonne, toute pour toi. J’ai aussi un bon poisson et un fromage. Tout pour toi. Je veux que tu fasses la fête, pauvre ami, pour te préparer à une fête plus grande encore.” “Mais comment es-tu si riche? Je n’y comprends rien…” “Tout à l’heure, je te le dirai.” “Et en forme, il semble que ce n’est plus toi!” “Rends-toi donc compte. J’ai su qu’à Capharnaüm se trouvait ce Rabbi qui est saint, et j’y suis allé…” “Arrête, arrête! Je suis infecté.” “Oh! n’importe. Je n’ai plus peur de rien.” L’homme qui n’est autre que le pauvre bossu guéri et bien traité par Jésus se trouve arrivé en fait, de son pas rapide, à quelques pas du lépreux. Il a parlé tout en marchant et il rit, heureux. Mais le lépreux dit encore: “Arrête-toi, au Nom de Dieu. Si quelqu’un te voit…” “Je m’arrête. Regarde: je mets ici les provisions. Mange, pendant que je parle.” Il pose le paquet sur une grosse pierre et l’ouvre. Puis, il s’écarte à quelques pas pendant que le lépreux s’avance et se jette sur ce festin inaccoutumé. “Oh! qu’il y a longtemps que je me suis ainsi régalé. Que c’est bon! Et pense que je serais allé ainsi me reposer, l’estomac vide. Pas un homme de pitié, aujourd’hui… et toi non plus… J’avais mâché des radis…”“Pauvre Abel! J’y pensais, mais je disais: "C’est bien. Maintenant il va être triste, mais ensuite il sera heureux!".” “Heureux, oui, pour cette bonne nourriture. Mais après…” “Non, tu seras heureux pour toujours.” Le lépreux hoche la tête. “Rends-toi compte, Abel, si tu peux avoir la foi, tu seras heureux.” “Mais la foi en qui?” “Dans le Rabbi. Dans le Rabbi qui m’a guéri.” “Mais je suis lépreux, et au dernier degré, comment peut-il me guérir?” “Oh! il le peut. Il est saint.” “Oui, Élisée aussi a guéri Naamân le lépreux… je le sais… Mais moi… Moi je ne puis aller au Jourdain.” “Tu seras guéri sans besoin d’eau. Écoute: ce Rabbi, c’est le Messie, comprends-tu? Le Messie! C’est le Fils de Dieu. Il guérit tous ceux qui ont foi. Il dit: "Je le veux" et les démons s’enfuient, et les membres se redressent, et les aveugles recouvrent la vue.” “Oh! si j’avais la foi, moi! Mais comment puis-je voir le Messie?” “Voilà… je suis venu pour cela. Lui il est là, dans ce pays. Je sais où il est ce soir. Si tu veux… Moi, je me suis dit: "Je le dis à Abel et si Abel reconnaît avoir la foi, je le conduis au Maître".” “Tu es fou, Samuel? Si je m’approche des maisons, je vais être lapidé.” “Non, pas jusqu’aux maisons. La nuit va tomber, je te conduirai jusqu’à ce petit bois. Et puis, j’irai appeler le Maître. Je te l’amènerai…” “Va, va tout de suite! J’arrive par mes propres moyens jusqu’à ce point. Je cheminerai dans le fossé derrière la haie, mais toi, va… va… oh! va chercher, cher ami! Si tu savais ce que c’est que d’avoir ce mal. Et d’avoir l’espoir de guérir!…” Le lépreux ne s’occupe plus de la nourriture. Il pleure et gesticule implorant son ami. “Je pars, et toi, arrive.” L’ancien bossu s’éloigne au pas de course. Abel descend péniblement dans le fossé qui côtoie la route, et qui est encombré de buissons poussés sur le fond desséché. Il y a tout juste au milieu un filet d’eau. La nuit descend pendant que le malheureux glisse parmi les touffes, toujours aux aguets d’un passant sur la route. Deux fois, il s’aplatit sur le fond: la première fois, c’est un cavalier qui passe au trot de sa monture, la seconde fois ce sont trois hommes avec une charge de foin qui se dirigent vers le pays. Puis, il continue. Mais avant lui, Jésus arrive au petit bois avec Samuel. “Il va bientôt être ici. Il va lentement à cause de ses plaies. Prends patience.” “Je ne suis pas pressé.” “Tu le guériras?” “A-t-il la foi?” “Oh!… il mourait de faim. Il voyait cette nourriture, après des années de privation et pourtant il a tout laissé après quelques bouchées, pour courir ici.” “Comment l’as-tu connu?” “Tu sais… je vivais d’aumônes depuis mon malheur et je parcourais les chemins pour aller d’un lieu à l’autre. Je passais ici tous les sept jours et étais entré en relations avec ce pauvre malheureux… Un jour poussé par la faim, il s’était avancé sous un orage capable de mettre les loups en fuite jusqu’au chemin qui conduit au pays, en quête de quelque chose. Il fouillait les ordures comme un chien. J’avais dans ma besace du pain sec que m’avaient donné des personnes compatissantes, et j’ai partagé avec lui. Depuis lors, nous sommes amis et chaque semaine je reviens pour renouveler sa provision. Avec ce que j’ai: si j’ai beaucoup, c’est beaucoup; si c’est peu, c’est peu. Je fais ce que je puis comme si c’était mon frère. C’est depuis le soir que tu m’as guéri, sois en béni, que je pense à lui… et à Toi.” “Tu es bon, Samuel, et pour cela la grâce t’a visité. Qui aime mérite tout de Dieu. Mais voici quelque chose parmi les buissons…” “C’est toi, Abel?” “Oui, c’est moi.” “Arrive. Le Maître t’attend ici, sous le noyer.” Le lépreux sort du fossé et monte sur la berge, il la franchit et s’avance dans un pré. Jésus, adossé à un noyer très élevé, l’attend. “Maître, Messie, Saint, aie pitié de moi!” et il s’affale sur l’herbe aux pieds de Jésus. Le visage collé au sol, il dit encore: “Oh! mon Seigneur, si Tu veux, Tu peux me purifier!” Puis il ose se mettre à genoux, tendre ses bras squelettiques, aux mains tordues et il tend son visage osseux, tout dévasté… Des larmes tombent de ses orbites malades que la lèpre a rongées. Jésus le regarde avec tant de pitié, Il regarde ce fantôme qu’un mal horrible dévore et dont une vraie charité peut seule supporter le voisinage tant il est répugnant et malodorant. Et voici, que Jésus tend une main, sa belle main droite et saine comme pour caresser le pauvret. Celui-ci sans se lever, se rejette en arrière sur ses talons et crie: “Ne me touche pas! Aie pitié de Toi!” Mais Jésus fait un pas en avant. Solennel, respirant une douce bonté, il pose ses doigts sur la tête dévorée par la lèpre et dit à pleine voix, d’une voix qui n’est qu’amour et pourtant impérieuse: “Je le veux, sois purifié!” La main reste quelques minutes sur la pauvre tête. “Lève-toi. Va trouver le prêtre. Accomplis ce que la Loi prescrit. Ne dis pas ce que je t’ai fait, mais seulement sois bon, ne pèche plus jamais. Je te bénis.” “Oh! Seigneur! Abel! Mais tu es tout à fait guéri!” Samuel, qui voit la transformation de son ami, crie de joie. “Oui. Il est sain. Sa foi le lui a mérité. Adieu. La paix soit avec toi.” “Maître! Maître! Maître! Je ne te quitte plus, je ne puis plus te quitter!” “Fais ce que veut la Loi. Puis, nous nous reverrons encore. Pour la seconde fois que ma bénédiction soit sur toi.” Jésus s’éloigne en faisant signe à Samuel de rester. Et les deux amis pleurent de joie, pendant qu’à la lueur d’un quartier de lune ils retournent à la caverne pour s’arrêter une dernière fois à ce repaire infortuné. C’est la fin de la vision.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 8 février 2009, Cinquième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 1,29-39.
En quittant la synagogue, Jésus, accompagné de Jacques et de Jean, alla chez Simon et André. Or, la belle-mère de Simon était au lit avec de la fièvre. Sans plus attendre, on parle à Jésus de la malade. Jésus s'approcha d'elle, la prit par la main, et il la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait. Le soir venu, après le coucher du soleil, on lui amenait tous les malades, et ceux qui étaient possédés par des esprits mauvais. La ville entière se pressait à la porte. Il guérit toutes sortes de malades, il chassa beaucoup d'esprits mauvais et il les empêchait de parler, parce qu'ils savaient, eux, qui il était. Le lendemain, bien avant l'aube, Jésus se leva. Il sortit et alla dans un endroit désert, et là il priait. Simon et ses compagnons se mirent à sa recherche. Quand ils l'ont trouvé, ils lui disent : « Tout le monde te cherche. » Mais Jésus leur répond : « Partons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame la Bonne Nouvelle ; car c'est pour cela que je suis sorti. » Il parcourut donc toute la Galilée, proclamant la Bonne Nouvelle dans leurs synagogues, et chassant les esprits mauvais.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 2, Ch 22, p 110 - CD 2 (1er CD), piste 39 -
Pierre parle à Jésus. Il dit: “Maître, je voudrais te prier de venir dans ma maison. Je n’ai pas osé te le dire au dernier sabbat, mais… je voudrais que Tu viennes.” “A Bethsaïda?” “Non, ici… dans la maison de ma femme, sa maison natale, je veux dire.” “Pourquoi ce désir, Pierre?” “Eh!… pour beaucoup de raisons… et puis, aujourd’hui, on m’a dit que ma belle-mère est malade. Si tu voulais la guérir, peut-être tu…” “Achève, Simon.” “Je voulais dire… Si Toi tu l’approchais, elle finirait… oui, en somme, tu sais, autre chose est d’entendre parler de quelqu’un et autre chose de le voir et de l’entendre, et si ce quelqu’un, ensuite la guérit, alors…” “Alors la rancune tombe, tu veux dire.” “Non, pas rancune. Mais, tu sais… le pays se partage en plusieurs opinions, et elle… ne sait à qui donner raison. Viens, Jésus.” “Je viens, allons-y. Avertis ceux qui attendent que je parlerai ce soir à ta maison.” Ils vont jusqu’à une maison basse, plus basse encore que celle de Pierre à Bethsaïda, et encore plus proche du lac. Elle en est séparée par une bande de grève, et je crois qu’au cours des tempêtes les vagues viennent mourir au pied du mur de la maison, qui, si elle est basse est en revanche très large comme pour loger beaucoup de monde. Dans le jardin qui s’étend devant la maison, du côté du lac, il n’y a qu’une vigne vieille et noueuse qui couvre une tonnelle rustique et un vieux figuier que les vents du lac ont tout incliné vers la maison. La frondaison désordonnée de l’arbuste frôle les murs et bat contre les châssis des fenêtres fermées pour s’abriter du soleil ardent qui s’abat sur la petite maison. Il n’y a que ce figuier et cette vigne et un puits au muret bas et verdâtre. “Entre, Maître.” Des femmes sont dans la cuisine occupées, qui à réparer les filets, qui à préparer le repas… Elles saluent Pierre, puis s’inclinent, confuses, devant Jésus. Entre temps, elles le dévisagent avec curiosité. “La paix soit à cette maison. Comment va la malade?” “Parle, toi qui es la bru la plus âgée” disent trois femmes à une qui est en train de s’essuyer les mains avec un coin de son vêtement. “Elle a une forte fièvre, une très forte fièvre. Nous l’avons montrée au médecin, mais il dit qu’elle est vieille pour guérir et que quand ce mal passe des os au cœur et donne de la fièvre, surtout à cet âge, on meurt. Elle ne mange plus… Je cherche à lui faire une nourriture appétissante, même maintenant, tu vois, Simon? Je préparais cette soupe qui lui plaisait tant. J’ai choisi les meilleurs poissons dans ceux de tes beaux-frères, mais je ne crois pas qu’elle puisse la manger. Et puis… elle est agitée. Elle se lamente, elle crie, elle pleure, maugrée…” “Prenez patience, comme si vous étiez sa mère, et vous en aurez le mérite auprès de Dieu. Conduisez-moi à elle.” “Rabbi… Rabbi… je ne sais si elle voudra te voir. Elle ne veut voir personne. Je n’ose lui dire: "Je vais t’amener le Rabbi".” Jésus sourit sans perdre son calme. Il se tourne vers Pierre: “C’est à toi d’agir, Simon. Tu es un homme et le plus âgé des gendres, m’as-tu dit. Va.”Pierre fait une grimace significative et obéit. Il traverse la cuisine, entre dans une pièce, et à travers la porte fermée derrière lui, je l’entends parler avec une femme. Il passe dehors la tête et une main et dit: “Viens, Maître, fais vite” et il ajoute plus doucement à peine intelligiblement: “Avant qu’elle ne change d’idée.” Jésus traverse rapidement la cuisine et ouvre toute grande la porte. Debout sur le seuil, Il dit son doux et solennel salut: “La paix soit avec toi.” Il entre, bien qu’on n’ait pas répondu. Il va près d’une couche basse sur laquelle est étendue une petite femme, toute grise, amaigrie, essoufflée par la forte fièvre qui rougit son visage enflammé. Jésus se penche sur le lit, sourit à la petite vieille: “Tu as mal?” “Je meurs!” “Non, tu ne vas pas mourir. Peux-tu croire que je puisse te guérir?” “Et pourquoi le ferais-tu? Tu ne me connais pas.” “A cause de Simon qui m’en a prié… et aussi à cause de toi pour donner à ton âme le temps de voir et d’aimer la Lumière.” “Simon? Il ferait mieux de… Comment donc Simon a-t-il pensé à moi?” “C’est qu’il est meilleur que tu ne crois. Je le connais, et je sais. Je le connais et je suis heureux de l’exaucer.” “Non, femme, pour l’instant tu ne mourras pas. Peux-tu croire en Moi?” “Je crois, je crois. Il me suffit de ne pas mourir!” Jésus sourit encore. Il la prend par la main. La main rugueuse, aux veines gonflées disparaît dans la main juvénile de Jésus. Il se redresse et prend l’attitude qu’il a pour accomplir un miracle. Il crie: “Sois guérie, Je le veux! Lève-toi!” Et il laisse aller la main de la femme. Elle retombe sans que la vieille se plaigne, alors qu’auparavant, quand Jésus la lui avait prise bien que ce fût avec délicatesse, le mouvement avait arraché une plainte à la malade. Un temps bref à e silence. Puis la vieille s’écrie à haute voix: “Oh! Dieu des pères! Mais, je n’ai plus rien! Mais je suis guérie! Venez, venez!” Les belles filles arrivent. “Mais regardez!” dit la vieille, “je remue et ne sens plus de douleur et je n’ai plus de fièvre! Regardez comme je suis fraîche! Et le cœur ne semble plus le marteau du forgeron. Ah! je ne meurs plus!” Pas un seul mot pour le Seigneur. Mais Jésus ne se formalise pas. Il dit à la plus âgée des brus: “Habillez-la pour qu’elle se lève. Elle le peut.” Et il s’écarte pour sortir.Simon, mortifié se tourne vers sa belle-mère: “Le Maître t’a guérie. Tu ne lui dis rien?” “Que si! Je n’y pensais pas. Merci, que puis-je faire pour te remercier?” “Être bonne, très bonne. Car l’Éternel a été bon avec toi. Et, si cela ne t’ennuie pas, permets-moi de me reposer aujourd’hui dans ta maison. J’ai parcouru pendant la semaine tous les environs et je suis arrivé à l’aube, ce matin. Je suis las.” “Certainement, certainement! Reste aussi si cela t’arrange.”Mais il y a peu d’enthousiasme dans ses paroles. Jésus, avec Pierre, André, Jacques et Jean va s’asseoir dans le jardin. “Maître!…” “Mon Pierre?” “Je suis confus.” Jésus fait un geste, comme pour dire: “Laisse couler.” Puis il dit: “Ce n’est pas la première, et ce ne sera pas la dernière fois qu’on ne me remercie pas de suite. Mais je ne cherche pas la reconnaissance. Il me suffit de donner aux âmes la manière de se sauver. Je fais mon devoir. À elles de faire le leur.” “Ah! Y en a-t-il eu d’autres comme celle-là? Où?” “Simon curieux! Mais je veux te contenter, bien que je n’aime pas les curiosités inutiles. C’était à Nazareth. Tu te rappelles la maman de Sara? Elle était très malade quand nous sommes arrivés à Nazareth et on nous dit que la petite pleurait. Pour ne pas faire d’elle, qui est bonne et douce, une orpheline, et demain une filiâtre, je suis allé trouver la femme… Je voulais la guérir… mais je n’avais pas encore posé le pied sur le seuil que son mari et un frère me chassèrent en disant: Il Va t-en, va t-en! Nous ne voulons pas d’ennuis avec la synagogue ". Pour eux, pour trop de gens, je suis déjà un rebelle… Je l’ai guérie tout de même… à cause de ses enfants. Et, à Sara qui était au jardin, j’ai dit en la caressant: Il Je guéris ta mère. Rentre à la maison. Ne pleure plus ". Et la femme fut guérie au même instant et la petite le lui a dit, et aussi au père, et à l’oncle… Et elle fut punie pour m’avoir parlé. Je le sais, car l’enfant est accourue derrière moi pendant que je quittais le pays… Mais n’importe.” “Moi, je l’aurais fait redevenir malade.” “Pierre!” Jésus est sévère. “C’est cela que je t’ai enseigné à toi et aux autres? Qu’as-tu entendu sur mes lèvres dès la première fois que tu m’as entendu? De quoi ai-je parlé comme condition première pour être mes vrais disciples?” “C’est vrai, Maître. Je suis une vraie bête. Pardonne-moi. Mais… je ne peux supporter qu’on ne t’aime pas!” “Oh! Pierre, tu verras bien d’autres indifférences! Tu auras tant de surprises, Pierre! Des personnes que les gens soi-disant Il saints Il méprisent comme des publicains et qui au contraire seront un exemple pour le monde, un exemple que ne suivront pas ceux qui les méprisent. Des païens qui seront parmi les plus grands fidèles, des prostituées qui deviendront pures à force de volonté et de pénitence, des pécheurs qui se corrigeront…” “Écoute: qu’un pécheur se convertisse… passe encore. Mais une prostituée et un publicain!…” “Tu ne le crois pas?” “Moi, non.” “Tu es dans l’erreur, Simon. Mais voici ta belle-mère qui vient vers nous.” “Maître… je te prie de t’asseoir à ma table.” “Merci, femme. Dieu t’en récompense.” Ils entrent dans la cuisine et s’assoient à table. La vieille sert les hommes en leur distribuant généreusement de la bouillabaisse et du poisson grillé. “Je n’ai rien d’autre” s’excuse-t-elle. Et, pour ne pas perdre l’habitude, elle dit à Pierre: “Ils n’en font que trop, tes beaux-frères, seuls comme ils sont restés, depuis que tu es allé à Bethsaïda! Si au moins cela avait servi à enrichir ma fille… Mais je me rends compte que bien souvent tu es absent et que tu ne pêches pas.” “Je suis le Maître. J’ai été avec Lui à Jérusalem et le sabbat, je reste avec Lui. Je ne perds pas le temps à faire la fête.” “Mais, avec ça, tu ne gagnes rien. Tu ferais mieux, puisque tu veux faire le domestique du Prophète, de t’établir ici de nouveau. Au moins cette pauvre créature, ma fille, pendant que tu fais le saint, aurait des parents pour la nourrir.” “Tu n’as pas honte de parler ainsi devant Lui qui t’a guérie?” “Moi, je ne le critique pas Lui. Lui fait son métier. Je critique toi qui fais le fainéant, car tu ne seras jamais prophète ni prêtre. Tu es un ignorant et un pécheur, un bon à rien.” “Heureusement que Lui est là, sinon…” “Simon, ta belle-mère t’a donné un excellent conseil. Tu peux aller à la pêche d’ici. Tu pêchais même à Capharnaüm auparavant, il me semble. Tu peux y revenir encore maintenant.” “Et habiter ici de nouveau? mais, Maître tu ne…” “Bon, mon Pierre. Si tu es ici, tu seras sur le lac ou avec Moi. Par conséquent, qu’est-ce que cela peut te faire d’habiter dans cette maison?” Jésus a mis la main sur l’épaule de Pierre et il semble que le calme de Jésus passe dans le bouillant apôtre. “Tu as raison. Tu as toujours raison. Je le ferai. Mais… et ceux-ci?” et il montre Jacques et Jean, ses associés. “Ne peuvent-ils pas venir, eux aussi?” “Oh! notre père, et notre mère surtout, seront toujours plus heureux de nous savoir avec Toi qu’avec eux. Ils ne feront pas d’opposition.” “Peut-être aussi que Zébédée viendra” dit Pierre. “C’est plus que probable, et d’autres avec lui. Nous viendrons, Maître, nous viendrons sans faute.” “Est-il ici, Jésus de Nazareth?” demande un petit bambin qui se présente à la porte. “Il est ici, entre.” L’enfant avance et je le reconnais pour un de ceux que j’ai vus dans les premières visions de Capharnaüm. C’est justement celui-là qui tombé aux pieds de Jésus a promis d’être bon… pour manger le miel du Paradis. “Petit ami, avance” lui dit Jésus. Le bambin, un peu intimidé par tant de gens qui le regardent, se rassure et court vers Jésus. Le Maître l’embrasse, le prend sur ses genoux et lui donne une bouchée de son poisson sur un morceau de pain. “Voici, Jésus, c’est pour Toi. Aujourd’hui encore, cette personne m’a dit: "C’est le sabbat. Porte cela au Rabbi de Nazareth et dis à ton ami qu’il prie pour moi". Il sait que tu es mon ami!…” Le bambin rit, heureux, et mange son pain avec le poisson. “Bravo, petit Jacques! Tu diras à cette personne que mes prières montent vers le Père pour lui.” “C’est pour les pauvres?” demande Pierre. “Oui.” “C’est toujours l’offrande habituelle? Regardons.” Jésus lui passe la bourse. Pierre la vide et compte. “Toujours la même forte somme! Mais, qui est cette personne? Dis, petit, qui est-ce?”“Moi, je ne dois pas le dire, et je ne le dirai pas.”“Quel autoritaire! Allons, sois bon, et je te donnerai des fruits.” “Je ne le dirai pas, que tu m’insultes ou me caresses.” “Mais, voyez quelle langue!” “Jacques a raison, Pierre, il tient la parole donnée. Laisse-le tranquille.” “Toi, Maître, tu sais qui est cette personne?” Jésus ne répond pas. Il s’occupe du bambin auquel il donne un autre morceau de poisson grillé bien débarrassé de ses arêtes; mais Pierre insiste, et Jésus doit lui répondre. “Moi, je sais tout, Simon.” “Et nous, nous ne pouvons pas savoir?” “Tu ne guériras jamais de ton défaut?” Jésus lui fait ce reproche tout en souriant. Et il ajoute: “Tu le sauras vite. Le mal voudrait rester caché et ne peut toujours y réussir mais pour le bien qui veut rester secret, pour être méritoire, un jour vient où on le découvre, pour la gloire de Dieu dont la nature resplendit en l’un de ses fils. La nature de Dieu: l’amour. Celui-là l’a compris, car il aime son prochain. Va, Jacques. Porte à cette personne ma bénédiction.” La vision s’achève. Jésus me dit ensuite, à moi, pour moi: “Le salut que tu aimes tant: mon salut: - La paix soit avec toi - Ce doit être ton salut avec tous. Même si c’était mon Vicaire, salue comme j’ai salué et enseigné à saluer. La Paix, n’est-ce pas Dieu Lui-même? La paix, en qui nous reconnaissons la plus belle des choses, n’est-ce pas louer Dieu Lui-même, quand on la loue? Alors, dis: - La paix soit avec toi ". Pas avec vous mais avec toi. Comme je le disais. Et quand parfois il t’arrive de devoir entrer dans une maison, dis: "La paix soit à cette maison". Il n’y a pas de salut plus ample, plus doux, plus saint, qui rappelle davantage mon souvenir que celui-là. Adieu. La paix soit avec toi.”
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie. http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 1 février 2009, Quatrième dimanche du temps ordinaire.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 1,21-28.
Jésus, accompagné de ses disciples, arrive à Capharnaüm. Aussitôt, le jour du sabbat, il se rendit à la synagogue, et là, il enseignait. On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes. Or, il y avait dans leur synagogue un homme tourmenté par un esprit mauvais, qui se mit à crier : « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais fort bien qui tu es : le Saint, le Saint de Dieu. » Jésus l'interpella vivement : « Silence ! Sors de cet homme. » L'esprit mauvais le secoua avec violence et sortit de lui en poussant un grand cri. Saisis de frayeur, tous s'interrogeaient : « Qu'est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, proclamé avec autorité ! Il commande même aux esprits mauvais, et ils lui obéissent. » Dès lors, sa renommée se répandit dans toute la région de la Galilée.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 2, Ch 22, p 106 - CD 2 (1er CD), piste 38 -
Je vois la synagogue de Capharnaüm. Elle est déjà remplie d’une foule qui attend. Des gens, sur le seuil, surveillent la place encore ensoleillée, bien que l’on aille vers le soir. Finalement, un cri: “Voici le Rabbi qui vient.” Tous se retournent vers la sortie. Les moins grands s’élèvent sur la pointe des pieds ou cherchent à se pousser en avant. Quelques disputes, quelques bousculades malgré les reproches des employés de la synagogue et des notables de la cité. “La paix soit avec tous ceux qui cherchent la Vérité!” Jésus est sur le seuil et salue en bénissant, les bras tendus en avant. La lumière très vive qui vient de la place ensoleillée met en valeur sa grande stature, nimbée de lumière. Il a quitté son habit blanc et il a pris ses vêtements ordinaires, azur foncé. Il s’avance à travers la foule qui lui fait un passage puis se resserre autour de Lui, comme l’eau autour d’un navire.“Je suis malade, guéris-moi!” gémit un jeune homme qui me semble phtisique d’après son aspect, et qui tient Jésus par son vêtement. Jésus lui met la main sur la tête et lui dit: “Aie confiance, Dieu t’écoutera, lâche-moi maintenant pour que je parle au peuple, après je viendrai vers toi.” Le jeune homme le lâche et reste tranquille. “Qu’est-ce qu’il t’a dit?” demande une femme qui porte un bambin sur ses bras.“Il m’a dit qu’après avoir parlé au peuple il viendra vers moi.” “Il te guérit, alors?” “Je ne sais pas. Il m’a dit: "Confiance". Moi, j’espère.” “Qu’est-ce qu’il t’a dit?” “Qu’est-ce qu’il t’a dit?” La foule veut savoir. La réponse de Jésus circule parmi le peuple. “Alors, je vais prendre mon petit.” “Et moi, j’amène ici mon vieux père.” “Oh! si Aggée voulait venir! Je vais essayer… mais il ne viendra pas.” Jésus a rejoint sa place. Il salue le chef de la synagogue qui le salue avec ses acolytes. C’est un homme de petite taille, gras et Vieillot. Pour lui parler, Jésus s’incline. On dirait un palmier qui se penche vers un arbuste plus large que haut. “Que veux-tu que je te donne?” demande le chef de la synagogue. “Ce que tu veux ou bien au hasard, l’Esprit te guidera.” “Mais… seras-tu préparé?” “Je le suis. Prends au hasard. Je répète: l’Esprit du Seigneur guidera le choix pour le bien de ce peuple.” Le chef de la synagogue étend la main sur le tas de rouleaux. Il en prend un, l’ouvre et s’arrête à un point donné. “Voilà” dit-il. Jésus prend le rouleau et lit à l’endroit indiqué: “Josué: "Lève-toi et sanctifie le peuple et dis-leur: ‘Sanctifiez-vous pour demain car voilà ce que dit le Dieu d’Israël: L’anathème est au milieu de vous, ô Israël. Tu ne pourras pas tenir tête à tes ennemis jusqu’à ce que soit enlevé du milieu de toi celui qui s’est contaminé avec tel délit’".” Il s’arrête, enroule le rouleau et le rend.La foule est très attentive. Seul quelqu’un chuchote: “Nous allons en entendre de belles contre les ennemis!” “C’est le Roi d’Israël, le Promis, qui rassemble son peuple!” Jésus tend les bras dans son habituelle attitude oratoire. Le silence se fait, complètement.“Celui qui est venu vous sanctifier s’est levé. Il est sorti du secret de la maison où il s’est préparé à cette mission. Il s’est purifié pour vous donner l’exemple de la purification. Il a pris position face aux puissants du Temple et au peuple de Dieu. Et maintenant, Il est parmi vous. C’est Moi! Non pas comme le pensent et l’espèrent certains parmi vous qui ont l’esprit enténébré et le cœur troublé. Plus grand et plus noble est le Royaume dont je suis le futur Roi et auquel je vous appelle.Je vous appelle, ô vous d’Israël, avant tout autre peuple, parce que vous êtes ceux qui dans les pères de vos pères eurent la promesse de cette heure et l’alliance avec le Seigneur Très-Haut. Mais ce ne sera pas avec des foules armées, pas par la féroce effusion de sang que se formera ce Royaume. Ce ne sont pas les violents, ni les dominateurs, pas les orgueilleux, les irascibles, les envieux, les luxurieux, les gens cupides qui y entreront, mais les bons, les doux, les chastes, les miséricordieux, les humbles, ceux qui aiment le prochain et Dieu, les patients.Israël! Ce n’est pas contre les ennemis du dehors que tu es appelé à combattre, mais contre les ennemis du dedans, contre ceux qui se trouvent en ton cœur, dans le cœur des dizaines et des dizaines de mille parmi tes fils. Enlevez l’anathème du péché dans tous vos cœurs si vous voulez que demain le Seigneur vous rassemble et vous dise: "Mon peuple, à toi le Royaume qui ne sera plus vaincu, ni envahi, ni attaqué par les ennemis". Demain. Quel jour, ce demain? Dans un an ou un mois? Oh! ne cherchez pas avec la soif malsaine de connaître l’avenir par des moyens qui ont le goût de coupables sorcelleries. Laissez aux païens l’esprit Python. Laissez au Dieu éternel le secret de son temps. Vous, dès demain, le demain qui surgira après cette heure du soir, celui-là qui viendra de nuit, qui surgira avec le chant du coq, venez vous purifier dans la vraie pénitence.Repentez-vous de vos péchés pour être pardonnés et prêts pour le Royaume. Enlevez-vous l’anathème du péché. Chacun a le sien. Chacun a celui qui est contraire aux dix commandements du salut éternel. Examinez-vous, chacun avec sincérité et vous trouverez le point sur lequel vous vous êtes trompés. Ayez-en humblement un repentir sincère. Veuillez vous repentir. Non en paroles. On ne se moque pas de Dieu et on ne Le trompe pas. Mais repentez-vous avec la volonté arrêtée de changer de vie, de revenir à la Loi du Seigneur. Le Royaume des Cieux vous attend. Demain.Demain? demandez-vous? Oh! c’est toujours un prompt lendemain, l’heure de Dieu, même quand il vient au terme d’une longue vie comme celle des Patriarches. L’éternité n’a pas, pour mesurer le temps, le lent écoulement du sablier. Ces mesures du temps que vous appelez jours, mois, années, siècles sont les palpitations de l’Esprit Éternel qui vous garde en vie. Mais vous êtes éternels en votre esprit et vous devez, en esprit, garder la même méthode de mesure du temps que votre Créateur. Dire donc - "Demain, ce sera le jour de ma mort!" Bien plus, pas de mort pour celui qui est fidèle, mais repos dans l’attente, dans l’attente du Messie qui ouvre les portes des Cieux. Et, en vérité, je vous dis que parmi ceux qui sont ici présents, vingt-sept seulement devront attendre à leur mort. Les autres seront jugés dès avant la mort et la mort sera le passage à Dieu ou à Mammon, sans délai parce que le Messie est venu, Il est Parmi vous et vous appelle pour vous donner la bonne nouvelle, Pour vous instruire de la Vérité, pour vous assurer le salut et le Ciel. Faites pénitence! Le "demain" du Royaume des Cieux est imminent, qu’il vous trouve purs pour devenir les possesseurs du Jour Éternel. La paix soit avec vous.” Un se lève pour le contredire, c’est un Israélite barbu aux somptueux vêtements. Il dit: “Maître, ce que tu dis me paraît en opposition avec ce qui est dit au Livre second des Macchabées, gloire d’Israël. Là, il est dit: "En fait, c’est un signe de grande bienveillance de ne pas permettre aux pécheurs de ne pas revenir pendant longtemps à leurs caprices, mais de les châtier aussitôt. Le Seigneur ne fait pas comme avec les autres nations qu’il attend patiemment pour les punir lorsqu’est venu le jour du Jugement, quand la mesure de leurs fautes sera comble". Toi, au contraire, tu parles comme si le Très-Haut pouvait être très lent à nous punir, à nous attendre, comme les autres peuples, au temps du Jugement, quand sera comble la mesure des péchés. Vraiment, les faits t’apportent un démenti. Israël est puni, comme dit l’histoire des Macchabées. Mais, si c’était comme tu dis, n’y aurait-il pas un désaccord entre ta doctrine et celle qui est renfermée dans la phrase que je t’ai rapportée?” “Qui es-tu, je ne le sais; mais qui que tu sois, je te réponds. Il n’y a pas de désaccord dans la doctrine, mais dans la manière d’interpréter les paroles. Tu les interprètes à la manière humaine; moi à la manière de l’Esprit. Toi, représentant de la majorité des hommes, tu vois tout dans une référence au présent et à ce qui est caduc. Moi, représentant de Dieu, j’explique tout et en fais l’application à l’éternel et au surnaturel. Jéhovah vous a frappés, oui, dans le présent, dans votre orgueil et votre prétention d’être un "peuple" selon les idées de la terre. Mais, à quel point Il vous a aimés et a usé de patience avec vous plus qu’avec aucun autre, en vous accordant à vous le Sauveur, son Messie, pour que vous l’écoutiez et vous vous sauviez avant l’heure de la colère divine! Il ne veut plus que vous soyez pécheurs. Mais si Il vous a frappés en ce monde caduc, voyant que la blessure ne guérit pas, mais au contraire émousse toujours plus votre esprit, voici qu’Il vous envoie non pas la punition mais le salut. Il vous envoie Qui vous guérit et vous sauve. Moi, qui vous parle.” “Ne trouves-tu pas que tu es audacieux en te posant comme représentant de Dieu? Aucun des prophètes n’a eu cette audace, et Toi… qui es-tu, Toi qui parles et sur l’ordre de qui parles-tu?” “Les prophètes ne pouvaient dire d’eux-mêmes ce que Je dis de Moi. Qui suis-je? L’Attendu, le Promis, le Rédempteur. Déjà vous avez entendu celui qui m’a précédé dire: "Préparez les voies du Seigneur… Voici que vient le Seigneur Dieu… Comme un berger il paîtra son troupeau, tout en étant l’Agneau de la vraie Pâque!" Il y a parmi vous des gens qui ont entendu ces paroles de la bouche du Précurseur et qui ont vu s’éclairer le ciel par l’effet d’une lumière qui descendait en forme de colombe, qui ont entendu une voix qui parlait en disant qui j’étais. Par ordre de qui Je parle? Par ordre de Celui qui est et qui m’envoie.” “Tu peux le dire, mais tu peux aussi être un menteur ou dans l’illusion. Tes paroles sont saintes, mais Satan aussi a des paroles trompeuses teintes de sainteté, pour entraîner dans l’erreur. Nous, nous ne te connaissons pas.” “Je suis Jésus de Joseph, de la race de David, né à Bethléem Ephrata, selon la promesse, appelé Nazaréen parce que j’ai la maison à Nazareth. Cela, du point de vue du monde. Selon Dieu, je suis son Messie. Mes disciples le savent.” “Oh! eux, ils peuvent dire ce qu’ils veulent et ce que tu leur fais dire.” “Un autre parlera, qui ne m’aime pas et dira qui je suis. Attends que j’appelle un de ceux qui sont présents.” Jésus regarde la foule, étonnée de la discussion, choquée et divisée en deux courants contraires. Il regarde, en cherchant quelqu’un avec ses yeux de saphir, puis crie à haute voix: “Aggée, avance, Je te le commande.” Grand bruit dans la foule qui s’ouvre pour laisser passer un homme agité par un tremblement et soutenu par une femme. “Connais-tu cet homme?” “Oui, c’est Aggée de Malachie, d’ici, de Capharnaüm. Il est possédé d’un esprit malin qui le fait entrer dans des accès de folie furieuse et soudaine.” “Tout le monde le connaît?” La foule crie: “Oui, oui.” “Quelqu’un peut-il dire qu’il m’a parlé fût-ce quelques minutes?” La foule crie: “Non, non, il est comme hébété et ne sort jamais de sa maison et personne ne t’y a jamais vu.” “Femme, amène-le Moi.” La femme le pousse et le traîne pendant que le pauvret tremble plus fort. Le chef de la synagogue avertit Jésus: “Attention! Le démon va le tourmenter… et alors il s’excite, griffe et mord.” La foule s’écarte en se pressant contre les murs. Les deux sont désormais en face l’un de l’autre.Un instant de résistance. Il semble que l’homme habitué au mutisme hésite à parler et gémit. Puis la voix s’articule: “Qu’y a-t-il entre nous et Toi Jésus de Nazareth? Pourquoi es-tu venu nous tourmenter? Nous exterminer, Toi, le Maître du Ciel et de la terre. Je sais qui tu es: le Saint de Dieu. Personne, dans la chair, ne fut plus grand que Toi parce que dans ta chair d’homme est renfermé l’Esprit du Vainqueur Éternel. Déjà tu m’as vaincu dans…” “Tais-toi, sors de lui, Je te le commande.” L’homme est pris d’une agitation étrange. Il s’agite par à-coups comme s’il y avait quelqu’un qui le maltraite en le poussant et le secouant. Il hurle d’une voix inhumaine et puis est plaqué au sol d’où il se relève ensuite, étonné et guéri. “Tu as entendu? Que réponds-tu, maintenant?” Jésus demande à son opposant.L’homme barbu et bien habillé hausse les épaules et, vaincu, s’en va sans répondre. La foule le raille et applaudit Jésus.“Silence, c’est un lieu sacré” dit Jésus, et il ordonne: “Amenez-Moi le jeune homme à qui j’ai promis l’aide de Dieu.” Le malade se présente. Jésus le caresse: “Tu as eu foi! Sois guéri. Va en paix et sois juste.” Le jeune homme pousse un cri, qui sait ce qu’il éprouve? Il se jette aux pieds de ‘Jésus et les baise en remerciant: “Merci pour moi et pour ma mère!” D’autres malades viennent: un jeune enfant aux jambes paralysées. Jésus le prend dans ses bras, le caresse, le pose à terre… et le laisse. Le bambin ne tombe pas mais court vers sa mère qui le reçoit sur son cœur en pleurant, et bénit “le Saint d’Israël.” Arrive un petit vieux aveugle, conduit par sa fille. Lui aussi se voit guéri avec une caresse sur les orbites malades. De la part de la foule, c’est un délire de bénédictions. Jésus se fraye un chemin en souriant. Malgré sa grande taille il n’arriverait pas à fendre la foule si Pierre, Jacques, André et Jean ne travaillaient du coude généreusement et ne s’ouvraient un accès depuis leur coin jusqu’à Jésus et ne le protégeaient jusqu’à la sortie sur la place où le soleil a disparu. La vision se termine ainsi.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/