"Lisez cette œuvre et faites-la lire"
Jésus (Chapitre 38, Volume 10 ) à propos de
l’Évangile tel qu’il m’a été révélé.

L'Évangile de la Messe Paul VI
et l’Évangile tel qu’il m’a été révélé de Maria Valtorta.
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Dimanche 30 octobre 2011, Trente-et-unième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 23,1-12. 
 Jésus déclarait à la foule et à ses disciples : « Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse. Pratiquez donc et observez tout ce qu'ils peuvent vous dire. Mais n'agissez pas d'après leurs actes, car ils disent et ne font pas. Ils lient de pesants fardeaux et en chargent les épaules des gens ; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt. Ils agissent toujours pour être remarqués des hommes : ils portent sur eux des phylactères très larges et des franges très longues ; ils aiment les places d'honneur dans les repas, les premiers rangs dans les synagogues, les salutations sur les places publiques, ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi. Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n'avez qu'un seul enseignant, et vous êtes tous frères. Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n'avez qu'un seul Père, celui qui est aux cieux. Ne vous faites pas non plus appeler maîtres, car vous n'avez qu'un seul maître, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Qui s'élèvera sera abaissé, qui s'abaissera sera élevé.
 Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris 
 Correspondance dans "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 9, Ch 15, p 106 - CD 9, piste 38 - 
[...] L'endroit se remplit de gens qui vont et qui viennent dans tous les sens. Il y a des prêtres et des fidèles, des hommes, des femmes et des enfants. Les uns passent, d'autres s'arrêtent, écoutent les docteurs, d'autres qui mènent des agneaux ou portent des colombes se dirigent vers d'autres endroits, peut-être pour les sacrifier. Jésus reste appuyé à sa colonne, il regarde et ne parle pas. Par deux fois même il a été interrogé par les apôtres et il a fait signe que non, mais il n'a pas parlé. Il observe avec beaucoup d'attention et, d'après son expression, il semble juger ceux qu'il regarde. Son regard et tout son visage me rappelle l'aspect que je Lui ai vu dans la vision du Paradis, quand il jugeait les âmes dans le jugement particulier. Maintenant, naturellement, c'est Jésus, Homme; là-haut, c'était Jésus Glorieux, et donc encore plus imposant. Mais les changements d'expression du visage, qui observe fixement, sont les mêmes. Il est sérieux, scrutateur, mais si parfois il est d'une sévérité à faire trembler le plus effronté, parfois aussi il est si doux, d'une tristesse souriante, que son regard paraît une caresse. Il semble ne rien entendre, mais il doit tout écouter. En effet, quand d'un groupe éloigné de quelques mètres, rassemblé autour d'un docteur, s'élève une voix nasillarde qui proclame: “Plus que tout autre commandement est valable celui-ci: que tout ce qui est pour le Temple aille au Temple. Le Temple est au-dessus du père et de la mère et si quelqu'un veut donner à la Gloire du Seigneur tout ce qu'il a, il peut le faire et en sera béni car il n'y a pas de sang ni d'affection supérieure au Temple” Jésus tourne lentement la tête dans cette direction et regarde d'un air… dont je ne voudrais pas qu'il s'adresse à moi. Il paraît regarder l'ensemble. Mais quand un petit vieux tremblant s'apprête à gravir les cinq marches d'une espèce de terrasse qui est près de Jésus, et semble conduire à une autre cour plus intérieure, et pointe son bâton et tombe presque en s'empêtrant dans son vêtement, Jésus allonge son long bras, le saisit et le soutient et ne le laisse que quand il le voit en sûreté. Le petit vieux lève son visage ridé, regarde son grand sauveur et murmure une parole de bénédiction, et Jésus lui sourit et caresse sa tête à moitié chauve. Puis il revient contre sa colonne et s'en détache encore une fois pour relever un enfant qui glisse de la main de sa mère et tombe à plat ventre, et tombe justement à ses pieds, en pleurant, contre la première marche. Il le relève, le caresse, le console. La mère, confuse, remercie. Jésus lui sourit aussi et lui rend le petit. Mais il ne sourit pas quand passe un pharisien bouffi d'orgueil, ni non plus quand passent en groupe des scribes et d'autres dont je ne sais pas qui ils sont. Ce groupe salue avec de grands gestes et des courbettes. Jésus les regarde si fixement qu'il semble les transpercer, et salue mais sans chaleur. Il est sévère. Un prêtre aussi passe et ce doit être un gros bonnet parce que la foule s'écarte et le salue, et lui passe fier comme un paon. Jésus lui donne un long regard, un regard tel que celui-ci, qui pourtant est plein d'orgueil, baisse la tête. Il ne salue pas, mais il ne résiste pas au regard de Jésus. Jésus cesse de le regarder pour observer une pauvre petite femme, vêtue de marron foncé, qui monte honteuse les marches et va vers un mur où se trouvent des têtes de lions ou autres animaux du même genre, la bouche ouverte. Beaucoup s'y rendent, mais Jésus paraissait ne pas s'en occuper. Maintenant, au contraire, il suit la démarche de la petite femme. Son œil la regarde avec pitié et devient d'une grande douceur quand il la voit allonger une main et jeter dans la bouche de pierre de l'un de ces lions quelque chose. Et quand la pauvrette, en se retirant, passe près de Lui, il lui dit le premier: “Paix à toi, femme.” Celle-ci, stupéfaite, lève la tête interdite. “Paix à toi” répète Jésus. “Va, car le Très-Haut te bénit.” Cette pauvre femme reste bouche bée, puis murmure un salut et s'en va. “Elle est heureuse dans son malheur” dit Jésus en sortant de son silence. “Maintenant elle est heureuse car la bénédiction de Dieu l'accompagne. Écoutez, amis, et vous qui êtes autour de Moi. Voyez- vous cette femme? Elle n'a donné que deux piécettes, moins qu'il n'en faut pour payer le repas d'un passereau en cage, et pourtant elle a donné davantage que tous ceux qui, depuis l'ouverture du Temple à l'aurore, ont versé leur obole au Trésor du Temple. Écoutez. J'ai vu des riches en grand nombre mettre dans ces bouches des sommes capables de la rassasier pendant une année et de revêtir sa pauvreté qui n'est décente que parce qu'elle est propre. J'ai vu des riches qui, avec une satisfaction visible, mettaient des sommes avec lesquelles on aurait pu rassasier les pauvres de la Cité Sainte pendant un jour ou plus, et leur faire bénir le Seigneur. Mais, en vérité, je vous dis que personne n'a donné plus qu'elle. Son obole est charité, l'autre ne l'est pas. Elle est générosité, l'autre ne l'est pas. Elle est sacrifice, l'autre ne l'est pas. Aujourd'hui cette femme ne mangera pas car elle n'a plus rien. Il lui faudra d'abord travailler pour un salaire pour qu'elle puisse donner du pain à sa faim. Elle n'a pas de richesses en réserve; elle n'a pas de parents qui gagnent pour elle. Elle est seule. Dieu lui a enlevé parents, mari et enfants, lui a enlevé le peu de bien qu'ils lui avaient laissé, et plus que Dieu le lui ont enlevé les hommes; ces hommes qui maintenant, avec de grands gestes, vous les voyez?, continuent de jeter à l'intérieur leur superflu dont une grande partie est extorquée par l'usure aux pauvres mains de ceux qui sont faibles et qui ont faim. Eux disent qu'il n'y a pas de sang ni d'affection supérieurs au Temple et de cette façon enseignent à ne pas aimer le prochain. Moi, je vous dis qu'au-dessus du Temple, il y a l'amour. La Loi de Dieu est amour et Il n'aime pas qui n'a pas pitié de son prochain. L'argent superflu, l'argent soufflé par l'usure, par la rancœur, par la dureté, par l'hypocrisie, ne chante pas la louange de Dieu et n'attire pas sur le donateur la bénédiction céleste. Dieu le rejette. Il engraisse cette caisse, mais ce n'est pas de l'or pour l'encens: c'est de la boue qui vous submerge, ô ministres, qui ne servez pas Dieu mais votre intérêt; mais c'est un lacet qui vous étrangle, ô docteurs, qui enseignez une doctrine de votre invention; mais c'est un poison qui vous corrode ce reste d'âme que vous avez encore, ô pharisiens. Dieu ne veut pas ce qui reste. Ne soyez pas des Caïns. Dieu ne veut pas ce qui est le fruit de la dureté. Dieu ne veut pas ce qui élevant une voix plaintive dit: "Je devais rassasier un affamé, mais on m'a refusé pour étaler leurs fastes là-dedans. Je devais aider un vieux père, une mère chancelante, et on m'a refusé parce que cette aide n'aurait pas été connue du monde, et je dois résonner ma sonnerie pour que le monde voie le donateur". Non, rabbi qui enseignes que ce qui est reste doit être donné à Dieu et qu'il est permis de refuser au père et à la mère pour donner à Dieu. Le premier commandement c'est: "Aime Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ton intelligence, de toute ta force". Ce n'est donc pas le superflu, mais ce qui est notre sang qu'il faut Lui donner, en aimant souffrir pour Lui. Souffrir, non pas faire souffrir. Et s'il en coûte beaucoup de donner parce qu'il est désagréable de se dépouiller des richesses, et que le trésor est le cœur de l'homme, vicieux par nature, c'est justement parce qu'il en coûte qu'il faut donner. Par justice: car tout ce que l'on a, on l'a par la bonté de Dieu. Par amour: car c'est une preuve d'amour d'aimer le sacrifice pour donner de la joie à ceux qu'on aime. Souffrir pour offrir. Mais souffrir. Non pas faire souffrir, je le répète. Car le second commandement dit: "Aime ton prochain comme toi-même". Et la loi précise qu'après Dieu, les parents sont le prochain à qui l'on a l'obligation de donner honneur et aide. Je vous dis donc en vérité que cette pauvre femme a compris la loi mieux que les sages, et qu'elle est justifiée plus que tout autre et bénie, puisque dans sa pauvreté elle a tout donné à Dieu alors que vous, vous donnez le superflu et le donnez pour grandir dans l'estime des hommes. Je sais que vous me haïssez parce que je parle ainsi. Mais tant que cette bouche pourra parler, elle parlera de cette façon. Vous joignez votre haine pour Moi au mépris pour la pauvresse que je loue. Mais ne croyez pas faire de ces deux pierres un double piédestal pour votre orgueil. Ce sera la meule qui vous broiera. Allons. Laissons les vipères se mordre pour augmenter leur venin. Que celui qui est pur, bon, humble, contrit et qui veut connaître le vrai visage de Dieu, me suive.” Jésus dit: “Et toi, à qui rien ne reste puisque tu m'as tout donné, donne-moi ces deux dernières piécettes. Devant tant que tu m'as donné, elles sembleront, pour les étrangers, un rien. Mais pour toi qui n'as plus qu'elles, elles sont tout. Mets-les dans la main de ton Seigneur. Et ne pleure pas. Ou du moins: ne pleure pas seule. Pleure avec Moi qui suis le seul qui puisse te comprendre et qui te comprends sans la brume d'humanité qui est toujours un voile intéressé pour la vérité.” Les apôtres, les disciples et la foule le suivent en groupes compacts quand il revient à l'endroit de la première enceinte qui est presque à l'abri du mur d'enceinte du Temple, là où il y a un peu de fraîcheur car la journée est absolument étouffante. Comme le terrain est bouleversé par les sabots des animaux, semé de pierres que les marchands et les changeurs emploient pour fixer leurs enclos et leurs tentes, les rabbis d'Israël n'y viennent pas. Ils permettaient de faire un marché dans le Temple, mais ils éprouvaient du dégoût à porter les semelles de leurs sandales là où sont mal dissimulés les restes des quadrupèdes expulsés de là il y a peu de jours… Jésus n'en a pas de dégoût et il se réfugie là, dans un cercle nombreux d'auditeurs. Pourtant, avant de parler, il appelle près de Lui ses apôtres auxquels il dit: “Venez et écoutez bien. Hier vous vouliez savoir beaucoup des choses que je vais vous dire maintenant, et auxquelles hier je faisais de vagues allusions quand nous reposions dans le jardin de Joseph. Soyez donc bien attentifs, car ce sont de grandes leçons pour tous et surtout pour vous, mes ministres et mes continuateurs. Écoutez. Sur le siège de Moïse s'assirent au temps qu'il fallait les scribes et les pharisiens. Tristes heures celles-là pour la Patrie. Une fois terminé l'exil de Babylone, et une fois reconstruite la nation grâce à la magnanimité de Cyrus, ceux qui dirigeaient le peuple se rendirent compte de la nécessité de reconstruire aussi le culte et la connaissance de la Loi. Car malheur au peuple qui ne les a pas pour sa défense, guide et soutien, contre les plus puissants ennemis d'une nation que sont l'immoralité des citoyens, la révolte contre les chefs, la désunion entre les différentes classes et partis, les péchés contre Dieu et contre le prochain, l'irréligion, tous éléments de désagrégation pour eux-mêmes et cause des punitions célestes qu'ils provoquent! S'élevèrent donc les scribes, ou docteurs de la Loi, pour pouvoir enseigner le peuple qui, parlant la langue chaldéenne, héritage du dur exil, ne comprenait plus les Écritures écrites en pur hébreu. S'élevèrent pour aider, des prêtres, en nombre insuffisant pour s'acquitter du devoir d'enseigner les foules. Un laïcat docte et consacré pour honorer le Seigneur en portant sa connaissance chez les hommes et en amenant à Lui les hommes. Ce laïcat eut sa raison d'être et il fit aussi du bien. Car, rappelez-le-vous tous même les choses qui, à cause de la faiblesse humaine, dégénèrent ensuite, comme ce fut le cas pour celle-là qui s'est corrompue au cours des siècles, ont toujours quelque chose de bon et au début, du moins, une raison d'être, à cause de quoi le Très-Haut leur permet de s'élever et de durer, jusqu'au moment où la dégénérescence arrivant à son comble, le Très-Haut les disperse. Vint ensuite l'autre secte des pharisiens, de la transformation de celle des assidéens, qui surgit pour soutenir par la morale la plus rigide et l'obéissance la plus intransigeante à la Loi de Moïse et l'esprit d'indépendance de notre peuple, quand le parti helléniste s'étant formé sous la pression et les séductions commencées au temps d'Antiochus Epiphane et devenues bientôt des persécutions contre ceux qui ne cédaient pas aux pressions du roi rusé, qui plus que sur ses armes comptait sur la désagrégation de la foi dans les cœurs pour régner sur notre Patrie, tentait de nous rendre esclaves. Rappelez-vous également ceci: craignez plutôt les alliances faciles et les flatteries d'un étranger que ses légions. En effet, tant que vous serez fidèles aux lois de Dieu et de la Patrie, vous vaincrez même si vous êtes encerclés par des armées puissantes, mais quand vous serez corrompus par le poison subtil donné comme un miel enivrant par l'étranger qui a formé des desseins contre vous, Dieu vous abandonnera à cause de vos péchés, et vous serez vaincus et assujettis, sans que votre faux allié livre une bataille sanglante contre vous. Malheur à celui qui n'est pas sur le qui-vive comme une sentinelle vigilante et ne repousse pas l'embûche subtile d'un voisin astucieux et faux, ou d'un allié, ou d'un maître qui commence sa domination chez les particuliers, en affaiblissant leurs cœurs et en les corrompant par des usages et des coutumes qui ne sont pas nôtres, qui ne sont pas saints, et qui par conséquent nous rendent désagréables au Seigneur! Malheur! Rappelez-vous toutes les conséquences subies par la Patrie parce que certains de ses fils ont adopté les usages et les coutumes de l'étranger pour gagner ses bonnes grâces et jouir. C'est une bonne chose que la charité envers tous, même envers les peuples qui ne partagent pas notre foi, qui n'ont pas nos usages, qui nous ont nui au cours des siècles. Mais l'amour pour ces peuples, qui sont toujours notre prochain, ne doit jamais nous faire renier la Loi de Dieu et de la Patrie par le calcul de quelque profit soutiré ainsi aux voisins. Non. Les étrangers méprisent ceux qui sont serviles jusqu'à répudier les choses les plus saintes de la Patrie. Ce n'est pas en reniant son Père et sa Mère: Dieu et la Patrie, que l'on obtient le respect et la liberté. Il fut donc un bien qu'au bon moment se dressèrent aussi les pharisiens pour faire une digue contre le débordement fangeux des usages et des coutumes étrangers. Je le répète: toute chose qui surgit et qui dure a sa raison d'être. Et il faut la respecter pour ce qu'elle a fait, sinon pour ce qu'elle fait. Que si elle est coupable, désormais, il n'appartient pas aux hommes de l'insulter et encore moins de la frapper. Il y a quelqu'un qui sait le faire: Dieu et Celui qu'Il a envoyé et qui a le droit et le devoir d'ouvrir la bouche et d'ouvrir vos yeux pour que vous et eux connaissiez la pensée du Très-Haut et agissiez avec justice. Moi, et aucun autre. Moi, parce que je parle par ordre divin. Moi, parce que je puis parler n'ayant en Moi aucun des péchés qui vous scandalisent quand vous les voyez faits par des scribes et des pharisiens, mais que, si vous le pouvez, vous faites vous aussi.” Jésus, qui avait commencé doucement son discours, a élevé graduellement la voix et dans ces dernières paroles elle est puissante comme une sonnerie de trompettes. Hébreux et gentils sont appliqués et attentifs pour l'écouter. Si les premiers applaudissent Jésus quand il rappelle la Patrie et qu'il nomme ouvertement par leurs noms les étrangers qui les ont assujettis et fait souffrir, les seconds admirent la forme oratoire du discours et se félicitent d'assister à ce discours digne d'un grand orateur, disent-ils entre eux. Jésus abaisse de nouveau la voix quand il recommence à parler: “Cela, je vous l'ai dit pour vous rappeler la raison d'être des scribes et des pharisiens, comment et pourquoi ils se sont assis sur le siège de Moïse, comment et pourquoi ils parlent et que leurs paroles ne sont pas vaines. Faites donc ce qu'ils disent, mais n'imitez pas leurs actions. Car ils disent d'agir de telle manière, mais ensuite ne font pas ce qu'ils disent qu'il faut faire. En fait ils enseignent les lois d'humanité du Pentateuque, mais ensuite ils chargent les autres de fardeaux énormes, impossibles à porter, inhumains, alors que pour eux-mêmes ils ne lèvent même pas le petit doigt non pour porter ces fardeaux mais même pour les toucher. Leur règle de vie, c'est d'être vus et remarqués et applaudis pour leurs œuvres, qu'ils font de manière qu'on les voie, pour en être loués. Et ils contreviennent à la loi de l'amour car ils aiment à se définir séparés et méprisent ceux qui ne sont pas de leur secte et ils exigent de leurs disciples le titre de maîtres et un culte qu'eux-mêmes ne donnent pas à Dieu. Ils se croient des dieux pour la sagesse et la puissance; ils veulent être supérieurs au père et à la mère dans le cœur de leurs disciples; ils prétendent que leur doctrine surpasse celle de Dieu et exigent qu'on la pratique à la lettre même si elle altère la vraie Loi, inférieure à cette dernière plus que ne l'est cette montagne comparée à la hauteur du Grand Hermon qui domine toute la Palestine. Certains d'entre eux sont hérétiques en croyant, comme les païens, à la métempsycose et à la fatalité, en niant les uns ce que les premiers admettent et, de fait sinon effectivement, ce que Dieu même a indiqué comme la foi, quand Il s'est défini le Dieu unique auquel doit aller le culte et a dit que le père et la mère viennent immédiatement après Dieu, et comme tels ont le droit d'être obéis plus qu'un maître qui n'est pas divin. Si maintenant je vous dis: "Celui qui aime son père et sa mère plus que Moi, n'est pas apte au Royaume de Dieu", ce n'est pas pourtant pour vous inculquer l'indifférence pour les parents que vous devez respecter et aider et il n'est pas permis de leur enlever un secours en disant: "C'est l'argent du Temple", ou l'hospitalité en disant: "Ma charge me le défend", ou la vie en disant: "Je te tue parce que tu aimes le Maître", mais c'est pour que vous ayez pour vos parents l'amour qu'il faut, c'est-à-dire un amour patient et fort dans sa douceur, qui sait - sans arriver à la haine pour le parent qui pèche ou afflige, en ne vous suivant pas sur le chemin de la Vie, la mienne - qui sait choisir entre ma loi et l'égoïsme familial et la violence familiale. Aimez vos parents, obéissez-leur pour tout ce qui est saint. Mais soyez prêts à mourir, non à donner la mort mais à mourir, je dis, s'ils veulent vous amener à trahir la vocation que Dieu a mise en vous d'être les citoyens du Royaume de Dieu que je suis venu former. N'imitez pas les scribes et les pharisiens, divisés entre eux bien qu'ils affectent d'être unis. Vous, disciples du Christ, que vous soyez vraiment unis, une seule chose pour les autres, les chefs pleins de douceur à l'égard des sujets, les sujets pleins de douceur envers les chefs, une seule chose dans l'amour et le but de votre union: conquérir mon Royaume et être à ma droite dans l'éternel Jugement. Rappelez-vous qu'un royaume divisé n'est plus un royaume et ne peut subsister. Soyez donc unis entre vous dans l'amour pour Moi et pour ma doctrine. Que l'uniforme du chrétien, tel sera le nom de mes sujets, soit l'amour et l'union, l'égalité entre vous pour les vêtements, la communauté des biens, la fraternité des cœurs. Tous pour chacun, chacun pour tous. Que celui qui possède, donne humblement. Que celui qui n'a pas, accepte humblement et expose humblement ses besoins à ses frères, en les sachant tels; et que les frères écoutent affectueusement les besoins des frères, se sentant vraiment tels pour eux. Souvenez-vous que votre Maître a eu souvent faim, froid et mille autres besoins et privations, et les a exposés humblement aux hommes, Lui, Verbe de Dieu. Rappelez-vous que sera récompensé celui qui a pitié, quand il ne donnerait qu'une gorgée d'eau. Rappelez-vous qu'il vaut mieux donner que recevoir. Que dans ces trois souvenirs le pauvre trouve la force de demander sans se sentir humilié, en pensant que je l'ai fait avant lui, et de pardonner si on le repousse, en pensant que bien des fois on a refusé au Fils de l'homme la place et la nourriture que l'on donne au chien qui garde le troupeau. Et que le riche trouve la générosité de donner ses richesses, en pensant que le vil argent, l'odieux argent que Satan fait rechercher et qui cause les neufs dixièmes des ruines du monde, si on le donne par amour se change en une gemme immortelle et paradisiaque. Soyez vêtus de vos vertus. Qu'elles soient grandes, mais connues de Dieu seul. Ne faites pas comme les pharisiens qui portent les phylactères plus larges et les franges plus longues et qui aiment les premiers sièges dans les synagogues et les marques de respect sur les places et veulent que le peuple les appelle: "Rabbi". Vous n'avez qu'un seul Maître: le Christ. Vous, qui dans l'avenir serez les nouveaux docteurs, je parle à vous, mes apôtres et mes disciples, souvenez-vous que Moi seul suis votre Maître. Et je le serai encore quand je ne serai plus parmi vous. Parce que la Sagesse est la seule maîtresse d'enseignement. Ne vous faites donc pas appeler maîtres car vous êtes vous-mêmes des disciples. N'exigez pas le nom de père et ne le donnez à personne sur la Terre, parce qu'un seul est le Père de tous: votre Père qui est dans les Cieux. Que cette vérité vous donne la sagesse de vous sentir vraiment tous frères entre vous, aussi bien ceux qui dirigent que ceux qui sont dirigés, et aimez-vous par conséquent comme de bons frères. Et qu'aucun de ceux qui dirigent ne se fasse appeler guide, car il n'y a qu'un seul guide pour vous tous: le Christ. Que le plus grand d'entre vous soit votre serviteur. Ce n'est pas s'humilier que d'être le serviteur des serviteurs de Dieu, mais c'est m'imiter, Moi, qui ai été doux et humble, toujours prêt à avoir de l'amour pour mes frères en Adam et à les aider avec la puissance que j'ai en Moi comme Dieu. Et je n'ai pas humilié la divinité en servant les hommes. En effet le vrai roi c'est celui qui sait dominer pas tant les hommes que les passions de l'homme: et en tête de toutes le sot orgueil. Rappelez-vous: celui qui s'humilie sera exalté et celui qui s'exalte sera humilié. La Femme, dont le Seigneur a parlé dans le second livre de la Genèse, la Vierge dont il est question dans Isaïe, la Mère-Vierge de l'Emmanuel, a prophétisé cette vérité des temps nouveaux en chantant: "Le Seigneur a renversé les puissants de leur trône et Il a élevé les humbles". La Sagesse de Dieu parlait sur les lèvres de Celle qui était Mère de la Grâce et Trône de la Sagesse. Et je répète les paroles inspirées qui m'ont loué, uni au Père et à l'Esprit Saint, dans nos œuvres admirables quand, sans offense pour la Vierge, Moi, l'Homme, je me formais dans son sein sans cesser d'être Dieu. Que ce soit une règle pour ceux qui veulent enfanter le Christ dans leurs cœurs et arriver au Royaume du Christ. Il n'y aura pas de Jésus: le Sauveur; pas de Christ: le Seigneur; et il n'y aura pas de Royaume des Cieux pour ceux qui sont orgueilleux, fornicateurs, idolâtres, qui s'adorent eux-mêmes et leur propre volonté. Malheur donc, à vous, scribes et pharisiens hypocrites, qui croyez pouvoir fermer par vos sentences impraticables - et réellement si elles étaient confirmées par Dieu, ce serait des serrures inviolables pour la majorité des hommes - qui croyez pouvoir fermer le Royaume des Cieux à la face des hommes qui élèvent leur esprit vers lui pour trouver de la force dans leur pénible journée terrestre! Malheur à vous qui n'y entrez pas, qui ne voulez pas y entrer car vous n'accueillez pas la Loi du céleste Règne, et n'y laissez pas entrer les autres qui sont devant cette porte que vous, par votre intransigeance, renforcez par des fermetures que Dieu n'y a pas mises. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, qui dévorez le bien des veuves sous prétexte de faire de longues prières. À cause de cela vous subirez un jugement sévère! Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, qui allez par terre et par mer, en dépensant des biens qui ne vous appartiennent pas, pour faire un seul prosélyte et, quand vous l'avez fait, le rendez fils de l'enfer, deux fois pire que vous! Malheur à vous, guides aveugles, qui dites: "Si quelqu'un jure par le Temple, son serment n'est rien, mais s'il jure par l'or du Temple alors il reste lié par son serment". Sots et aveugles! Et qu'est-ce qui compte le plus: l'or, ou le Temple qui sanctifie l'or? Et qui dites: "Si quelqu'un jure par l'autel son serment ne vaut rien, mais s'il jure par l'offrande qui est sur l'autel, alors son serment est valide, et il reste lié par son serment". Aveugles! Qu'y a-t-il de plus grand: l'offrande, ou l'autel qui sanctifie l'offrande? Celui donc qui jure par l'autel jure par lui et par toutes les choses qui sont dessus, et celui qui jure par le Temple jure par lui et par Celui qui l'habite, et celui qui jure par le Ciel jure par le Trône de Dieu et par Celui qui y est assis. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, qui payez la dîme de la menthe et de la rue, de l'anis et du cumin, et ensuite négligez les préceptes les plus graves de la Loi: la justice, la miséricorde et la fidélité. Ce sont elles les vertus qu'il fallait avoir, sans laisser de côté les autres choses moins importantes! Guides aveugles qui filtrez les boissons de crainte de vous contaminer en avalant un moucheron qui s'est noyé, et ensuite avalez un chameau sans vous croire immondes pour cela. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, qui lavez l'extérieur de la coupe et du plat, mais qui êtes intérieurement remplis de rapines et d'immondices. Pharisien aveugle, lave d'abord l'intérieur de ta coupe et de ton plat, de façon que l'extérieur aussi devienne propre. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, qui volez dans les ténèbres comme des oiseaux de nuit pour vos œuvres de péché et négociez pendant la nuit avec les païens, les voleurs et les traîtres, et ensuite, le matin, après avoir effacé les signes de vos marchés occultes, montez au Temple, bien vêtus. Malheur à vous qui enseignez les lois de la charité et de la justice contenues dans le Lévitique, et qui êtes ensuite avides, voleurs, faux, calomniateurs, oppresseurs, injustes, vindicatifs, pleins de haine, et en arrivez à abattre celui qui vous ennuie, même s'il est de votre sang, et à répudier la vierge qui est devenue votre épouse, et à répudier les enfants que vous avez eus d'elle parce qu'ils sont infirmes, et à accuser d'adultère votre femme qui ne vous plaît plus, ou de maladie immonde, pour être débarrassés d'elle, vous, qui êtes impurs dans votre cœur libidineux même si vous ne paraissez pas tels aux yeux des gens qui ne connaissent pas vos actions. Vous êtes semblables à des sépulcres blanchis qui semblent beaux du dehors, mais qui à l'intérieur sont remplis d'os de morts et de pourriture. C'est la même chose pour vous. Oui, la même chose! Du dehors, vous semblez justes, mais à l'intérieur vous tes remplis d'hypocrisie et d'iniquité. Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, qui élevez des tombeaux somptueux aux prophètes et embellissez les tombes des justes en disant: "Si nous avions vécu au temps de nos pères, nous n'aurions pas été complices de ceux qui ont versé le sang des prophètes et nous n'y aurions pas participé". Et ainsi vous témoignez contre vous que vous êtes les descendants de ceux qui ont tué vos prophètes. Et vous du reste, comblez la mesure de vos pères… O serpents, race de vipères, comment échapperez-vous à la condamnation de la Géhenne? Voilà que pour cela, Moi, Parole de Dieu, je vous dis: Moi, Dieu, je vous enverrai de nouveaux prophètes et sages et scribes. Et de ceux-ci vous en tuerez une partie, vous en crucifierez une partie, vous en flagellerez une partie dans vos tribunaux, dans vos synagogues, hors de vos murs, et en partie les poursuivrez de ville en ville, jusqu'à ce que retombe sur vous tout le sang des justes répandu sur la Terre, depuis le sang du juste Abel jusqu'à celui de Zacharie fils de Barachie, que vous avez tué entre l'atrium et l'autel parce que, par amour pour vous, il vous avait rappelé votre péché pour que vous vous en repentiez en revenant au Seigneur. C'est ainsi. Vous haïssez ceux qui veulent votre bien et vous rappellent par amour sur les sentiers de Dieu. En vérité je vous dis que tout cela est sur le point d'arriver, et le crime et ses conséquences. En vérité je vous dis que tout cela s'accomplira sur cette génération. Oh! Jérusalem! Jérusalem! Jérusalem, qui lapides ceux qui te sont envoyés et qui tues tes prophètes! Combien de fois j'ai voulu rassembler tes enfants comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et tu n'as pas voulu! Maintenant voilà, écoute, ô Jérusalem! Maintenant voilà, écoutez vous tous qui me haïssez et haïssez tout ce qui vient de Dieu. Maintenant voilà, écoutez vous qui m'aimez et qui serez entraînés dans le châtiment réservé à ceux qui persécutent les envoyés de Dieu. Et écoutez vous aussi qui n'êtes pas de ce peuple, mais qui m'écoutez quand même, vous qui écoutez pour savoir qui est Celui qui vous parle et qui prédit sans avoir besoin d'étudier le vol, le chant des oiseaux, ni les phénomènes célestes et les viscères des animaux sacrifiés, ni la flamme et la fumée des holocaustes, parce que tout ce qui est futur est présent pour Celui qui vous parle. "Cette maison qui est la vôtre vous sera laissée déserte. Moi je vous dis, dit le Seigneur, que vous ne me verrez plus jusqu'à ce que vous disiez vous aussi: 'Béni Celui qui vient au nom du Seigneur' ".” Jésus est visiblement las et échauffé, à la fois par la fatigue d'un discours prolongé et tonnant et par la chaleur étouffante de cette journée sans vent. Bloqué contre le mur par une multitude, fixé par des milliers de pupilles, sentant toute la haine qui de dessous les portiques de la Cour des Païens l'écoute, et tout l'amour ou au moins l'admiration qui l'entoure, sans souci du soleil qui tombe sur les échines et sur les visages rougis et en sueur, il apparaît vraiment épuisé. Il a besoin de réconfort et il le cherche en disant à ses apôtres et aux septante-deux qui, comme autant de coins, se sont ouverts lentement un passage dans la foule et qui maintenant sont au premier rang, barrière d'amour fidèle autour de Lui: “Sortons du Temple et allons au grand air parmi les arbres. J'ai besoin d'ombre, de silence et de fraîcheur. En vérité je vous dis que ce lieu semble déjà brûler du feu de la colère céleste.” Ils Lui fraient un passage non sans mal et peuvent ainsi sortir par la porte la plus proche où Jésus s'efforce, mais inutilement, d'en congédier un grand nombre. Ils veulent le suivre à tout prix. Les disciples pendant ce temps observent le cube du Temple qui étincelle au soleil qui est presque au midi, et Jean d'Éphèse fait observer au Maître la puissance de la construction: “Regarde quelles pierres et quelles constructions!” “Et pourtant d'elles, il ne restera pas pierre sur pierre” dit Jésus. “Non? Quand? Comment?” demandent plusieurs. Mais Jésus ne le dit pas. Il descend le Moriah et sort de la ville en passant par Ophel et par la porte d'Ephraïm ou du Fumier et en se réfugiant au cœur des jardins du roi d'abord, c'est-à-dire tant que ceux qui, sans être apôtres ni disciples, se sont obstinés à le suivre, et s'en vont lentement quand Manaën, qui a fait ouvrir le lourd portail, se présente imposant, pour dire à tous: “Allez. N'entrent ici que ceux que je veux.” Ombre, silence, parfums de fleurs, arômes de camphre et d'œillets, de cannelle, de lavande et de mille autres plantes odorantes, et bruissements de ruisseaux, certainement alimentés par les sources et citernes voisines, sous des galeries de feuillages, gazouillis d'oiseaux, font de cet endroit un lieu de repos paradisiaque. La ville semble éloignée de plusieurs milles avec ses rues étroites, assombries par les archivoltes ou ensoleillées jusqu'à en être éblouissantes, avec ses odeurs et ses puanteurs d'égouts qui ne sont pas toujours nettoyés, et des rues parcourues par trop de quadrupèdes pour être propres, surtout celles d'importance secondaire. Le gardien des jardins doit connaître très bien Jésus car il le salue à la fois avec respect et familiarité, et Jésus lui demande des nouvelles de ses enfants et de sa femme. L'homme voudrait recevoir Jésus dans sa maison, mais le Maître préfère la paix fraîche, reposante, du vaste jardin du roi, un vrai pare de délices. Et avant que les deux infatigables et très dévoués serviteurs de Lazare s'en aillent prendre le panier de nourriture, Jésus leur dit: “Dites à vos maîtresses de venir. Nous resterons ici quelques heures avec ma Mère et les disciples fidèles, et ce sera si doux…” “Tu es très fatigué, Maître! Ton visage le dit” observe Manaën. “Oui. Tellement que je n'ai pas eu la force d'aller plus loin.” “Mais je t'avais offert ces jardins plusieurs fois en ces jours. Tu sais si je suis content de pouvoir t'offrir paix et réconfort!” “Je le sais, Manaën.” “Et hier, tu as voulu aller dans ce triste lieu dont les approches sont si arides, si étrangement dépouillé dans sa végétation cette année! Si proche de cette triste porte!” “J'ai voulu faire plaisir à mes apôtres. Ce sont des enfants, au fond, de grands enfants. Vois-les là-bas comme ils se restaurent gaiement!… Tout de suite oublieux de ce qui se trame contre Moi au-delà de ces murs…” “Et oublieux que tu es si affligé… Mais il ne semble pas qu'il y ait beaucoup lieu de s'alarmer. L'endroit me semblait plus dangereux d'autres fois.” Jésus le regarde et se tait. Que de fois je vois Jésus regarder et se taire ainsi, en ces derniers jours! [...]
 Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie. http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 23 octobre 2011, Trentième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 22,34-40.
Les pharisiens, apprenant qu'il avait fermé la bouche aux sadducéens, se réunirent,et l'un d'entre eux, un docteur de la Loi, posa une question à Jésus pour le mettre à l'épreuve :« Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? »Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit.Voilà le grand, le premier commandement.Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.Tout ce qu'il y a dans l'Écriture - dans la Loi et les Prophètes - dépend de ces deux commandements. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 9, Ch 15, p 97 - CD 9, piste 36 -
Jésus entre au Temple encore plus bondé que les jours précédents. Il est tout en blanc aujourd'hui, dans son vêtement de lin. C'est une journée étouffante. Il va adorer dans l'Atrium des Israélites, suivi d'un cortège de gens, alors que d'autres ont déjà pris les meilleures places sous les portiques, et la plupart sont des gentils, qui ne pouvant aller au-delà de la première cour, au-delà du Portique des Païens, ont profité du fait que les hébreux ont suivi le Christ pour prendre des places de faveur.Mais un groupe bien nombreux de pharisiens les dérange. Ils ont toujours leurs façons arrogantes et se fraient un chemin, de force, pour s'approcher de Jésus penché sur un malade. Ils attendent qu'il l'ait guéri, puis ils envoient près de Lui un scribe pour l'interroger.Vraiment il y avait entre eux une brève discussion parce que Joël, dit Alamot, voulait aller interroger le Maître. Mais un pharisien s'y oppose, et d'autres le soutiennent en disant: “Non. Il est connu que tu es du parti du Rabbi, bien que tu agisses secrètement. Laisse aller Urie…” “Urie, non” dit un autre jeune scribe que je ne connais pas du tout. “Urie a trop d'âpreté quand il parle. Il exciterait la foule. J'y vais, moi.”Et sans écouter davantage les protestations des autres, il va près du Maître juste au moment où Jésus congédie le malade en lui disant: “Aie foi. Tu es guéri. La fièvre et la souffrance ne reviendront jamais plus.”“Maître, quel est le plus grand des commandements de la loi?”Jésus, qui l'avait derrière Lui, se retourne et le regarde. Un doux sourire lumineux éclaire son visage et puis il lève la tête, car il a la tête penchée à cause du scribe qui est de petite taille et qui de plus reste penché pour Lui rendre honneur. Jésus tourne son regard sur la foule, il fixe le groupe des pharisiens et docteurs et il aperçoit le visage pâle de Joël à demi-caché derrière un pharisien gros et richement vêtu. Son sourire s'accentue. C'est comme une lumière qui va caresser le scribe honnête. Puis il rabaisse la tête pour regarder son interlocuteur et lui répond: “Le premier de tous les commandements est: "Écoute, ô Israël: le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toutes tes forces". C'est le premier et suprême commandement. Le second ensuite est semblable à celui-ci: "Tu aimeras ton prochain comme toi-même". Il n'y a pas de commandements plus grands que ceux-ci. Ils renferment toute la Loi et les prophètes.”“Maître, tu as répondu avec sagesse et avec vérité. Il en est ainsi. Dieu est unique et il n'y en a pas d'autre en dehors de Lui. L'aimer de tout son propre cœur, de toute sa propre intelligence, de toute son âme et de toutes ses forces, et aimer le prochain comme soi-même a beaucoup plus de valeur que tous les holocaustes et tous les sacrifices. J'en suis tout à fait persuadé quand je médite les paroles de David: "A Toi ne plaisent pas les holocaustes; le sacrifice à Dieu, c'est l'esprit contrit".”“Tu n'es pas loin du Royaume de Dieu car tu as compris quel est l'holocauste qui est agréable à Dieu.”“Mais quel est l'holocauste le plus parfait?” demande vite et à voix basse le scribe, comme s'il disait un secret.Jésus rayonne d'amour en laissant tomber cette perle dans le cœur de celui qui s'ouvre à sa doctrine, à la doctrine du Royaume de Dieu, et il lui dit, en se penchant sur lui: “L'holocauste parfait c'est d'aimer comme nous-mêmes ceux qui nous persécutent et ne pas avoir de rancœur. Celui qui fait cela, possédera la paix. Il est dit: les doux posséderont la Terre et ils jouiront de l'abondance de la paix. En vérité je te dis que celui qui sait aimer ses ennemis atteint la perfection et possède Dieu.”Le scribe le salue respectueusement et s'en retourne vers son groupe qui lui reproche à voix basse d'avoir loué le Maître, et ils lui disent avec colère: “Que Lui as-tu demandé secrètement? Es-tu aussi par hasard séduit par Lui?” “J'ai entendu l'Esprit de Dieu parler sur ses lèvres.” “Tu es un sot. Crois-tu peut-être qu'il est le Christ?” “Je le crois.” “En vérité, d'ici peu nous verrons vides les écoles de nos scribes et eux s'en aller errants derrière cet homme. Mais d'où vois-tu en Lui le Christ?” “D'où, je ne sais pas. Je sais que je sens que c'est Lui.” “Fou!” Ils lui tournent le dos, fâchés. Jésus a observé le dialogue et quand les pharisiens passent devant Lui en groupe serré pour s'en aller fâchés, il les appelle pour leur dire: “Écoutez-moi. Je veux vous demander quelque chose. D'après vous, que vous semble-t-il du Christ? De qui est-il le fils?” “Ce sera le fils de David” répondent-ils, en marquant le “sera”, car ils veulent Lui faire comprendre que Lui pour eux n'est pas le Christ.“ Et comment donc David, inspiré par Dieu, l'appelle-t-il: Seigneur, en disant: "Le Seigneur a dit à mon Seigneur: 'Assieds-toi à ma droite jusqu'à ce que j'ai fait de tes ennemis l'escabeau de tes pieds' "? Si donc David appelle le Christ: Seigneur, comment le Christ peut-il être son fils?” Ne sachant que répondre ils s'éloignent en remâchant leur poison. Jésus se déplace du lieu où il était, tout envahi par le soleil, pour aller plus loin où se trouvent les bouches du Trésor, près de la salle du Gazophilacium. Ce côté, encore à l'ombre, est occupé par des rabbis qui pérorent avec de grands gestes adressés à leurs auditeurs hébreux dont le nombre augmente de plus en plus comme, à mesure que les heures passent, ne cesse d'augmenter l'affluence des gens vers le Temple. Les rabbis s'efforcent de démolir par leurs discours les enseignements que le Christ a donnés les jours précédents ou le matin même. Et toujours plus ils élèvent la voix, plus ils voient augmenter la foule des fidèles. En effet le lieu, bien que très vaste, fourmille de gens qui vont et viennent en tous sens…
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 16 octobre 2011, Vingt-neuvième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 22,15-21.
Alors les pharisiens se concertèrent pour voir comment prendre en faute Jésus en le faisant parler. Ils lui envoient leurs disciples, accompagnés des partisans d'Hérode : « Maître, lui disent-ils, nous le savons : tu es toujours vrai et tu enseignes le vrai chemin de Dieu ; tu ne te laisses influencer par personne, car tu ne fais pas de différence entre les gens. Donne-nous ton avis : Est-il permis, oui ou non, de payer l'impôt à l'empereur ? »Mais Jésus, connaissant leur perversité, riposta : « Hypocrites ! pourquoi voulez-vous me mettre à l'épreuve ?Montrez-moi la monnaie de l'impôt. » Ils lui présentèrent une pièce d'argent. Il leur dit : « Cette effigie et cette légende, de qui sont-elles ? -De l'empereur César », répondirent-ils. Alors il leur dit : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 9, Ch 13, p 89 - CD 9, piste 32 -
Ils vont rentrer dans la ville, toujours par le même sentier écarté qu'ils ont pris le matin d'avant, comme si Jésus ne voulait pas être entouré par les gens qui l'attendent avant d'être dans le Temple, auquel on accède vite en entrant dans la ville par la Porte du Troupeau, qui est près de la Probatique. Mais aujourd'hui plusieurs des septante-deux l'attendent déjà au-delà du Cédron, avant le pont, et dès qu'ils le voient apparaître au milieu des oliviers verts gris, dans son vêtement pourpre, ils vont à sa rencontre. Ils se réunissent pour aller vers la ville. Pierre, qui regarde en avant, en bas de la pente, soupçonnant toujours de voir apparaître quelque mal intentionné, voit parmi le vert frais des dernières pentes un amas de feuilles fanées et qui pendent, qui se penchent au-dessus de l'eau du Cédron. Les feuilles recroquevillées et mourantes, ayant çà et là des taches qui ressemblent à de la rouille, ressemblent à celles d'une plante que les flammes ont desséchées. De temps à autre la brise en détache une et l'enfouit dans les eaux du torrent. “Mais c'est le figuier d'hier! Le figuier que tu as maudit!” crie Pierre en montrant de la main la plante desséchée et en tournant la tête pour parler au Maître.Tous accourent, sauf Jésus qui avance de son pas habituel. Les apôtres racontent aux disciples l'antécédent de ce qu'ils voient et tous ensemble commentent en regardant stupéfaits Jésus. Ils ont vu des milliers de miracles sur les hommes et les éléments, mais celui-ci les frappe comme les autres ne l'ont pas fait. Jésus, qui est survenu, sourit en voyant ces visages stupéfaits et craintifs, et il dit: “Et quoi? Vous êtes tellement émerveillés qu'à ma parole un figuier se soit desséché? Ne m'avez-vous pas vu peut-être ressusciter les morts, guérir les lépreux, donner la vue aux aveugles, multiplier les pains, calmer les tempêtes, éteindre le feu? Et vous êtes stupéfaits qu'un figuier se dessèche?” “Ce n'est pas pour le figuier. C'est que hier il était robuste quand tu l'as maudit, et maintenant il est sec. Regarde, il est friable comme de l'argile sèche. Ses branches n'ont plus de moelle. Regarde, elles s'en vont en poussière” et Barthélemy réduit en poussière entre ses doigts des branches qu'il a facilement cassées. “Elles n'ont plus de moelle. Tu l'as dit. Et c'est la mort quand il n'y a plus de moelle, aussi bien dans un arbre que dans une nation, que dans une religion, mais qu'il y a seulement la dure écorce et le feuillage inutile: férocité et extérieur hypocrite. La moelle, blanche, entière, pleine de sève, correspond à la sainteté, à la spiritualité. L'écorce dure et le feuillage inutile à l'humanité dépourvue de vie spirituelle et juste. Malheur aux religions qui deviennent humaines parce que leurs prêtres et leurs fidèles n'ont plus l'esprit vital. Malheur aux nations dont les chefs ne sont que férocité et verbosité tapageuse dépourvue d'idées fertiles! Malheur aux hommes auxquels manque la vie de l'esprit!” “Pourtant si tu devais dire cela aux grands d'Israël, encore que ta parole soit juste, tu ne serais pas sage. Ne te flatte pas que jusqu'à présent ils t'ont laissé parler. Toi-même le dis que ce n'est pas par conversion de cœur, mais par calcul. Sache alors, Toi aussi, calculer la portée et les conséquences de tes paroles. Parce qu'il y a aussi la sagesse du monde en dehors de la sagesse de l'esprit. Et il faut savoir en user à notre avantage. Car enfin, pour l'instant, on est dans le monde, et pas dans le Royaume de Dieu” dit l'Iscariote sans amertume, mais d'un ton doctoral.“Le vrai sage c'est celui qui sait voir les choses sans que les ombres de la propre sensualité et les réflexions du calcul les altèrent. Je dirai toujours la vérité de ce que je vois.” “Mais, en somme, ce figuier est mort parce que tu as été Toi à le maudire, ou bien… c'est un pur hasard… un signe… je ne sais pas?” demande Philippe. “C'est tout ce que tu dis. Mais ce que j'ai fait vous aussi vous pourrez le faire si vous arrivez à avoir la foi parfaite. Ayez-la dans le Seigneur Très-Haut. Et quand vous l'aurez, en vérité je vous dis que vous pourrez cela et encore davantage. En vérité je vous dis que si quelqu'un arrive à avoir la confiance parfaite dans la force de la prière et dans la bonté du Seigneur, il pourra dire à cette montagne: "Déplace-toi de là et jette-toi dans la mer" et si en le disant il n'hésite pas en son cœur, mais croit que ce qu'il ordonne peut se réaliser, ce qu'il a dit se réalisera.” “Et nous semblerons des magiciens et nous serons lapidés, comme il est dit pour qui exerce la magie. Ce serait un miracle bien sot et à notre détriment!” dit l'Iscariote en hochant la tête. “Tu es sot, toi qui ne comprends pas la parabole!” lui réplique Jude. Jésus ne parle pas à Judas, il parle à tous: “Je vous dis, et c'est une ancienne leçon que je répète à cette heure: quelque chose que vous demandiez par la prière, ayez la foi de l'obtenir et vous l'aurez. Mais si avant de prier vous avez quelque chose contre quelqu'un, pardonnez d'abord et faites la paix afin d'avoir pour ami votre Père qui est dans les Cieux, qui vous pardonne tant et vous comble tant, du matin au soir et du couchant à l'aurore.”Ils entrent au Temple. Les soldats de l'Antonia les regardent passer. Ils vont adorer le Seigneur, puis reviennent dans la cour où les rabbis enseignent. Tout de suite vers Jésus, avant encore que les gens n'arrivent et ne se groupent autour de Lui, s'approchent des saphorim, des docteurs d'Israël et des hérodiens et, avec un respect menteur, après l'avoir salué, ils Lui disent: “Maître, nous savons que tu es sage et véridique, et que tu enseignes la voie de Dieu sans tenir compte de rien ni de personne, excepté de la vérité et de la justice, et que tu te soucies peu du jugement des autres sur Toi, mais seulement de conduire les hommes au Bien. Dis-nous alors: est-il permis de payer le tribut à César ou bien n'est-il pas licite de le faire? Que t'en semble-t-il?” Jésus les regarde de l'un de ces regards d'une pénétrante et solennelle perspicacité, et il répond: “Pourquoi me tentez-vous hypocritement? Et pourtant quelqu'un de vous sait que l'on ne me trompe pas avec des honneurs hypocrites! Mais montrez-moi une pièce de monnaie de celles qui servent pour le tribut.” Ils Lui présentent une pièce de monnaie. Il l'observe au recto et au verso et, en la tenant appuyée sur la paume de sa main gauche, il la frappe de l'index de sa main droite en disant: “De qui est cette image et que dit cette inscription?” “C'est la figure de César et l'inscription porte son nom. Le nom de Caius Tibère César qui est maintenant empereur de Rome.” “Et alors rendez à César ce qui appartient à César et donnez à Dieu ce qui est à Dieu” et il leur tourne le dos après avoir rendu la pièce à celui qui la Lui avait donnée. Il écoute tel ou tel des nombreux pèlerins qui l'interrogent, réconforte, absout, guérit.Les heures passent. Il sort du Temple pour aller peut-être hors de la porte, pour prendre la nourriture que Lui apportent les serviteurs de Lazare qui en ont été chargés. Quand il rentre au Temple, c'est l'après-midi. Il est inlassable. Grâce et sagesse coulent de ses mains posées sur les malades, de ses lèvres pour des conseils personnels donnés à ceux nombreux qui l'approchent. Il semble qu'il veuille tous les consoler, les guérir tous, avant de ne plus pouvoir le faire. C'est déjà le couchant et les apôtres, fatigués, sont assis par terre sous le portique, abasourdis par ce mouvement continuel de la foule dans les cours du Temple à l'approche de Pâque. À ce moment s'approchent de l'Inlassable des riches, certainement des riches à en juger par leurs vêtements somptueux. Mathieu, qui ne sommeille que d'un œil, se lève pour secouer les autres. Il dit: “Des sadducéens vont trouver le Maître. Ne le laissons pas seul pour qu'ils ne l'offensent pas ou ne cherchent pas à Lui faire tort et à le mépriser encore.”Ils se lèvent tous pour rejoindre le Maître qu'ils entourent immédiatement. Je crois deviner qu'il y a eu des représailles quand ils sont allés au Temple ou qu'ils y sont revenus à sexte.Les sadducéens, qui rendent honneur à Jésus avec des courbettes exagérées, Lui disent: “Maître, tu as répondu si sagement aux hérodiens que nous est venu le désir d'avoir nous aussi un rayon de ta lumière. Écoute: Moïse a dit: "Si quelqu'un meurt sans enfant, que son frère épouse la veuve pour donner une descendance à son frère". Or, il y avait parmi nous sept frères. Le premier, après avoir épousé une jeune fille, mourut sans laisser de descendance et ainsi, il laissa sa femme à son frère. Le second mourut aussi sans laisser de descendance, et de même le troisième qui épousa la veuve des deux qui l'avaient précédé, et il en fut de même jusqu'au septième. Finalement après avoir épousé les sept frères, la femme mourut. Dis-nous: à la résurrection des corps, s'il est assurément vrai que les hommes ressuscitent et que notre âme survit et s'unit de nouveau au corps au dernier jour, en reformant les vivants, lequel des sept frères aura la femme, puisqu'ils l'ont eue tous les sept sur la Terre?” “Vous vous trompez. Vous ne savez comprendre ni les Écritures ni la puissance de Dieu. Très différente de celle-ci sera l'autre vie, et dans le Royaume éternel n'existeront pas comme dans celui-ci les nécessités de la chair. Car, en vérité, après le jugement final la chair ressuscitera et se réunira à l'âme immortelle pour reformer un tout, vivant comme et mieux que n'est vivante maintenant ma personne et la vôtre, mais elle ne sera plus sujette aux lois et surtout aux impulsions et aux abus qui existent maintenant. À la résurrection les hommes et les femmes ne se marieront pas, mais ils seront semblables aux anges de Dieu dans le Ciel qui ne se marient pas, tout en vivant dans l'amour parfait qui est divin et spirituel. Quant à la résurrection des morts, n'avez-vous pas lu comment du buisson Dieu a parlé à Moïse? Que dit alors le Très Haut? "Je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, le Dieu de Jacob". Il n'a pas dit: "J'ai été", pour faire comprendre qu'Abraham, Isaac et Jacob avaient existé, mais n'existaient plus. Il a dit: "Je suis". Parce qu'Abraham, Isaac et Jacob existent. Immortels. Comme tous les hommes dans leur partie immortelle, tant que les siècles dureront, et ensuite avec la chair ressuscitée pour l'éternité. Ils existent comme existe Moïse, les prophètes, les justes, comme, malheureusement, existe Caïn, et ils existent ceux du déluge, et les sodomites, et tous ceux qui sont morts en faute mortelle. Dieu n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants.” “Est-ce que Toi aussi tu mourras et ensuite seras vivant?” disent-ils pour le tenter. Ils sont déjà las de leur douceur. Leur rancœur est telle qu'ils ne savent pas se contenir. “Je suis le Vivant et ma Chair ne connaîtra pas la Décomposition. L'arche nous a été enlevée et l'actuelle sera enlevée même comme symbole. Le Tabernacle nous a été enlevé et sera détruit. Mais le vrai Temple de Dieu ne pourra être enlevé ni détruit. Quand ses adversaires croiront l'avoir fait, alors ce sera le moment qu'il s'établira dans la véritable Jérusalem, dans toute sa gloire. Adieu.” Et il se hâte vers la Cour des Israélites car les trompettes d'argent appellent au sacrifice du soir.

Jésus me dit: “Comme je t'ai fait remarquer l'expression "à mon calice" dans la vision où la mère de Jean et de Jacques demande une place pour ses fils, je te dis de même de remarquer dans la vision d'hier le passage: "celui qui tombera contre cette pierre se fracassera". Dans les traductions on se sert toujours de "sur". J'ai dit contre, et non pas sur. Et c'est une prophétie contre les ennemis de mon Église. Ceux qui la contrecarrent en se jetant contre Elle, parce qu'Elle est la Pierre angulaire, se trouvent fracassés. L'histoire de la Terre, depuis vingt siècles, confirme ce que je dis. Les persécuteurs de l'Église se fracassent en se jetant contre la Pierre angulaire. Cependant aussi, et qu'ils y pensent aussi ceux qui, parce qu'ils appartiennent à l'Église, se croient à l'abri des châtiments divins, celui sur qui tombera le poids de la condamnation du Chef et Époux, de cette Épouse qui est la mienne, de ce Corps Mystique qui est le mien, celui-là sera écrasé.Et pour prévenir une objection des scribes et sadducéens toujours vivants et malveillants pour mes serviteurs, je dis: Si dans ces dernières visions se trouvent des phrases qui ne sont pas dans les Évangiles, telles que celles de la fin de la vision d'aujourd'hui, et des passages où je parle du figuier desséché et d'autres encore, qu'eux se rappellent que les évangélistes étaient toujours de ce peuple, et qu'ils vivaient dans les temps où tout heurt un peu trop vif pouvait avoir des répercussions violentes et nuisibles aux néophytes. Qu'ils relisent les Actes des Apôtres et ils verront qu'elle n'était pas paisible la fusion de tant de pensées différentes, et que s'ils s'admiraient mutuellement, en reconnaissant leurs mérites réciproques, il ne manqua pas parmi eux des dissentiments par-ce que les pensées des hommes sont variées et toujours imparfaites. Et pour éviter des ruptures plus profondes entre une pensée et une autre, éclairés par l'Esprit-Saint, les Évangélistes omirent volontairement dans leurs écrits des phrases qui auraient choqué l'excessive susceptibilité des hébreux et scandalisé les gentils, qui avaient besoin de croire parfaits les hébreux, qui formaient le noyau d'où venait l'Église, pour ne pas s'éloigner en disant: "Ils sont comme nous". Connaître les persécutions du Christ, oui. Mais les maladies spirituelles du peuple d'Israël désormais corrompu, surtout dans les classes les plus élevées, non. Ce n'était pas bien. Et ils les voilèrent le plus qu'ils purent. Qu'ils observent comment les Évangiles deviennent de plus en plus explicites, jusqu'au limpide Évangiles de mon Jean, à mesure qu'ils étaient écrits à une époque plus éloignée de mon Ascension vers mon Père. Jean est le seul à rapporter entièrement même les taches les plus douloureuses du noyau apostolique en nommant ouvertement Judas "voleur", et il rappelle intégralement les bassesses des juifs (chapitre 6 - la volonté feinte de me faire roi, les disputes au Temple, l'abandon d'un grand nombre après le discours sur le Pain du Ciel, l'incrédulité de Thomas). Dernier survivant, ayant vécu assez pour voir l'Église déjà forte, il lève les voiles que les autres n'avaient pas osé lever. Mais maintenant l'Esprit de Dieu veut que l'on connaisse même ces paroles, et qu'ils en bénissent le Seigneur car ce sont autant de lumières et autant d'indications pour les justes de cœurs.”
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 9 octobre 2011, Vingt-huitième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 22,1-14.
Jésus se remit à parler en paraboles :« Le Royaume des cieux est comparable à un roi qui célébrait les noces de son fils. Il envoya ses serviteurs pour appeler à la noce les invités, mais ceux-ci ne voulaient pas venir. Il envoya encore d'autres serviteurs dire aux invités : 'Voilà : mon repas est prêt, mes boeufs et mes bêtes grasses sont égorgés ; tout est prêt : venez au repas de noce. 'Mais ils n'en tinrent aucun compte et s'en allèrent, l'un à son champ, l'autre à son commerce ;les autres empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent. Le roi se mit en colère, il envoya ses troupes, fit périr les meurtriers et brûla leur ville. Alors il dit à ses serviteurs : 'Le repas de noce est prêt, mais les invités n'en étaient pas dignes. Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous rencontrerez, invitez-les au repas de noce. 'Les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu'ils rencontrèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noce fut remplie de convives. Le roi entra pour voir les convives. Il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce,et lui dit : 'Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ?' L'autre garda le silence.  Alors le roi dit aux serviteurs : 'Jetez-le, pieds et poings liés, dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents. 'Certes, la multitude des hommes est appelée, mais les élus sont peu nombreux.  »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 3, Ch 68, p 401 - CD 3, piste 144 -
Jésus est réellement infatigable. Alors que le soleil disparaît avec le souvenir du rouge du crépuscule, au premier bruit strident des grillons, indécis, solitaire, Jésus se dirige au milieu d'un pré récemment fauché. L'herbe, en mourant, exhale une odeur pénétrante et agréable. À sa suite, les apôtres, les Marie, Marthe et Lazare avec ceux de sa maison, Isaac avec ses disciples et, je dirais, toute la ville de Béthanie. Parmi les serviteurs il y a le vieillard et la femme, les deux qui, au mont des Béatitudes, ont trouvé réconfort, même pour leur vie quotidienne. Jésus s'arrête pour bénir le patriarche qui, en pleurant, Lui baise la main et qui caresse l'enfant qui chemine à côté de Jésus en lui disant: “Bienheureux toi qui peux toujours le suivre! Sois bon, sois attentif, fils! C'est pour toi une grande chance! Une grande chance! Sur ta tête est suspendue une couronne... Oh! bienheureux!” Quand tout le monde est en place, Jésus commence à parler: “Ils sont partis, nos pauvres amis qui avaient besoin d'être bien réconfortés dans l'espérance, la certitude, qu'il faut peu de connaissances pour être admis dans le Royaume, qu'il suffit d'un minimum de vérité sur lequel travaille la bonne volonté. Maintenant je vous parle à vous, beaucoup moins malheureux car vous êtes dans de bien meilleures conditions matérielles et avec des secours plus importants du Verbe. Mon amour va vers eux avec ma seule pensée. Ici, pour vous, mon amour vient de plus avec la parole. Vous recevez sur la terre comme au Ciel le secours d'une plus grande force car à celui qui a davantage reçu, il sera demandé davantage. Eux, les pauvres amis qui sont en train de retourner à leur galère, ne peuvent avoir qu'un minimum de bien et, par contre, ils ont un maximum de souffrance. Aussi pour eux, il n'y a que les promesses de la bienveillance car toute autre chose serait superflue. En vérité je vous dis que leur vie est pénitence et sainteté et il ne faut pas leur imposer autre chose. Et en vérité je vous dis aussi que pareils aux vierges sages, ils ne laisseront pas éteindre leur lampe jusqu'à l'heure de l'appel. La laisser éteindre? Non. Cette lumière est tout leur bien. Ils ne peuvent la laisser éteindre. En vérité, je vous dis que, comme Moi je suis dans le Père, ainsi les pauvres sont en Dieu. C'est pour cela que Moi, Verbe du Père, j'ai voulu naître pauvre et demeurer pauvre. Parce que parmi les pauvres, je me sens plus proche du Père qui aime les petits et qu'eux aiment de toutes leurs forces. Les riches ont tant de choses. Les pauvres n'ont que Dieu. Les riches ont des amis. Les pauvres sont seuls. Les riches ont beaucoup de consolations. Les pauvres n'en ont pas. Les riches ont des distractions. Les pauvres n'ont que leur travail. Pour les riches, l'argent leur rend tout facile. Les pauvres ont encore la croix de devoir craindre les maladies, les disettes car ce serait pour eux la faim et la mort. Mais les pauvres ont Dieu. C'est leur Ami. C'est leur Consolateur. Celui qui les distrait de leur pénible présent par les espérances célestes. Celui à qui l'on peut dire - et eux savent le dire et le disent parce que précisément ils sont pauvres, humbles et seuls -: "Père, accorde-nous ta miséricorde". Ce que je dis sur cette propriété de Lazare, mon ami et l'ami de Dieu bien que si riche, peut paraître étrange. Mais Lazare est une exception parmi les riches. Lazare est arrivé à cette vertu qu'il est très difficile de trouver sur la terre et encore plus difficile à pratiquer pour l'enseigner à autrui. La vertu de la liberté à l'égard des richesses. Lazare est juste. Il ne s'en offense pas. Il ne peut s'en offenser car il sait que lui est le riche-pauvre et que, par conséquent, il n'est pas atteint par mon reproche caché. Lazare est juste. Il reconnaît que dans le monde des grands, il en est comme je dis. Je parle donc et je dis: en vérité, en vérité je vous dis qu'il est beaucoup plus facile à un pauvre qu'à un riche d'être en Dieu; et au Ciel de mon Père et du vôtre, beaucoup de sièges seront occupés par ceux qui sur la terre ont été méprisés, étant les plus petits, comme la poussière que l'on piétine. Les pauvres gardent en leurs cœurs les perles de la parole de Dieu. Elles sont leur unique trésor. Celui qui n'a qu'une seule richesse veille sur elle. Celui qui en possède plusieurs est préoccupé et distrait et il est orgueilleux, et il est sensuel. À cause de tout cela, il n'admire pas avec des yeux humbles et énamourés le trésor qui lui vient de Dieu, et il le confond avec les autres trésors, qui ne sont précieux qu'en apparence, les trésors que sont les richesses de la terre. Il pense: "Je daigne accueillir les paroles de quelqu'un qui est comme moi en sa chair!" et il émousse sa capacité de goûter ce qui est surnaturel par les fortes saveurs de la sensualité. Saveurs fortes!... Oui, très épicées pour dissimuler leur puanteur et leur goût de pourriture... Mais, écoutez, et vous comprendrez mieux comment les inquiétudes, les richesses et les ripailles empêchent d'entrer dans le Royaume des Cieux. Un jour, un roi fit les noces de son fils. Vous pouvez imaginer quelle fête il y eut dans le palais du roi. C'était son unique fils et, arrivé à l'âge voulu, il épousait son aimée. Celui qui était père et roi voulut que tout fût joie autour de la joie de son aimé devenu finalement l'époux de la bien-aimée. Parmi les nombreuses fêtes nuptiales, il fit aussi un grand repas. Et il le prépara à loisir, veillant sur chaque détail pour que ce fût une réussite magnifique, digne des noces du fils du roi. Au moment voulu, il envoya ses serviteurs dire à ses amis et à ses alliés et aussi aux principaux grands de son royaume que les noces étaient fixées pour tel soir et qu'ils étaient invités, qu'ils vinssent pour faire un digne entourage au fils du roi. Mais amis, alliés et grands du royaume n'acceptèrent pas l'invitation. Alors le roi, pensant que les premiers serviteurs ne s'étaient pas expliqués comme il faut, en envoya encore d'autres chargés d'insister et de dire: "Mais venez! Nous vous en prions. Maintenant tout est prêt. La salle est préparée. Des vins précieux ont été apportés de partout et déjà dans les cuisines on a amené les bœufs et les animaux gras pour qu'on les cuise. Les esclaves pétrissent la farine pour faire des desserts et d'autres pilent les amandes dans les mortiers pour faire des friandises très fines auxquelles ils mélangent les arômes les plus rares. Les danseuses et les musiciens les plus distingués ont été engagés pour la fête. Venez donc pour ne pas rendre inutile tant de préparatifs". Mais les amis, les alliés et les grands du royaume ou bien refusèrent, ou bien dirent: "Nous avons autre chose à faire" ou bien ils firent semblant d'accepter l'invitation mais ensuite se rendirent à leurs affaires, les uns à leurs champs, les autres à leurs commerces ou à d'autres choses encore moins nobles. Enfin il y en eut qui, ennuyés par tant d'insistance, prirent les serviteurs du roi et les tuèrent pour les faire taire, parce qu'ils insistaient: "Ne refuse pas cela au roi parce qu'il pourrait t'en arriver malheur". Les serviteurs revinrent vers le roi et lui rapportèrent tout ce qui s'était passé. Le roi, enflammé d'indignation, envoya ses troupes punir les assassins de ses serviteurs et châtier ceux qui avaient méprisé son invitation, se réservant de récompenser ceux qui avaient promis de venir. Mais, le soir de la fête, à l'heure fixée, il ne vint personne. Le roi indigné appela ses serviteurs et leur dit: "Qu'il ne soit pas dit que mon fils reste sans personne pour le fêter en cette soirée de ses noces. Le banquet est prêt, mais les invités n'en sont pas dignes. Et pourtant le banquet nuptial de mon fils doit avoir lieu. Allez donc sur les places et les chemins, mettez-vous aux carrefours, arrêtez les passants, rassemblez ceux qui s'arrêtent et amenez-les ici. Que la salle soit pleine de gens qui fassent fête à mon fils". Les serviteurs s'en allèrent. Sortis dans les rues, répandus sur les places, envoyés aux carrefours, ils rassemblèrent tous ceux qu'ils trouvèrent, bons ou mauvais, riches ou pauvres, et les amenèrent à la demeure du roi, leur donnant les moyens pour être dignes d'entrer dans la salle du banquet. Puis ils les y conduisirent et, comme le roi le voulait, elle fut pleine d'un public joyeux. Mais le roi entra dans la salle pour voir si on pouvait commencer les festivités et il vit un homme qui, malgré les moyens que fournissaient les serviteurs, n'était pas en habits de noces. Il lui demanda: "Comment se fait-il que tu sois entré ici sans les vêtements de noces?" Et il ne sut que répondre car en effet il n'avait pas d'excuses. Alors le roi appela ses serviteurs et leur dit: "Saisissez-le, attachez-lui les pieds et les mains et jetez-le hors de ma demeure dans la nuit et la boue gelée. Là il sera dans les larmes et les grincements de dents comme il l'a mérité pour son ingratitude et l'offense qu'il m'a faite, et à mon fils plus qu'à moi, en entrant avec un habit pauvre et malpropre dans la salle du banquet où ne doit entrer que celui qui est digne d'elle et de mon fils". Comme vous le voyez, les soucis du monde, la cupidité, la sensualité, la cruauté attirent la colère du roi, font en sorte que ceux qui sont pris par tous ces embarras n'entrent jamais plus dans la maison du Roi. Et vous voyez aussi comment même parmi ceux qui sont invités, par bienveillance à l'égard de son fils, il y en a qui sont punis. Combien il y en a au jour d'aujourd'hui sur cette terre à laquelle Dieu a envoyé son Verbe!Les alliés, les amis, les grands de son peuple, Dieu les a vraiment invités par l'intermédiaire de ses serviteurs et les fera inviter d'une manière pressante à mesure que l'heure de mes Noces approchera. Mais ils n'accepteront pas l'invitation parce que ce sont de faux alliés, de faux amis et qu'ils ne sont grands que de nom car ils sont pleins de bassesse. (Jésus élève de plus en plus la voix et ses yeux, à la lueur du feu qui a été allumé entre Lui et les auditeurs pour éclairer la soirée où manque encore la lune qui est en décroissance et se lève plus tard, ses yeux jettent des éclairs de lumière comme s'ils étaient deux pierres précieuses.) Oui, ils sont pleins de bassesse et, à cause de cela, ils ne comprennent pas que c'est pour eux un devoir et un honneur d'accepter l'invitation du Roi. Orgueil, dureté, luxure dressent un mur dans leurs cœurs. Et, dans leur méchanceté, ils me haïssent et ne veulent pas venir à mes noces. Ils ne veulent pas venir. Ils préfèrent aux noces les tractations avec une dégoûtante politique, avec l'argent encore plus dégoûtant, avec la sensualité qui est tout ce qu'il y a de plus dégoûtant. Ils préfèrent le calcul astucieux, la conjuration, la conjuration sournoise, le piège, le crime. Moi, je condamne tout cela au nom de Dieu. On hait pour cette raison la voix qui parle et les fêtes auxquelles elle invite. Dans ce peuple on peut chercher ceux qui tuent les serviteurs de Dieu: les Prophètes qui sont les serviteurs jusqu'à ce jour; mes disciples qui sont les serviteurs à partir de ce jour. En ce peuple on peut trouver ceux qui essayent de tromper Dieu et qui disent: "Oui, nous venons" mais qui pensent en leur for intérieur: "Jamais de la vie!" Il y a tout cela en Israël. Et le Roi du Ciel, pour donner aux noces de son Fils un digne apparat, enverra chercher aux carrefours des gens qui ne sont ni des amis, ni des grands, ni des alliés, mais qui sont simplement le peuple qui y circule. Déjà - et par ma main, par ma main de Fils et de serviteur de Dieu - le rassemblement est commencé. Ils viendront qui qu'ils soient... Et déjà ils sont venus. Et Moi je les aide à se faire propres et beaux pour la fête des noces. Mais il s'en trouvera, oh! pour leur malheur il y en aura qui profiteront même de la magnificence de Dieu, qui leur donne parfums et vêtements royaux pour les faire paraître ce qu'ils ne sont pas: riches et dignes, il y en aura qui profiteront indignement de toute cette bonté pour séduire, pour gagner... Individus aux âmes farouches, enlacés par le poulpe répugnant de tous les vices... et qui soustrairont parfums et vêtements pour en tirer un gain illicite, s'en servant non pour les noces du Fils, mais pour leurs noces avec Satan. Eh bien cela arrivera car nombreux sont ceux qui sont appelés mais peu nombreux ceux qui, pour savoir rester fidèles à l'appel, arrivent à être choisis. Mais il arrivera aussi qu'à ces hyènes, qui préfèrent la putréfaction à une nourriture vivante, sera infligé le châtiment d'être jetés hors de la salle du Banquet dans les ténèbres et la boue d'un marais éternel où retentit l'horrible rire de Satan chaque fois qu'il triomphe d'une âme et où résonnent éternellement les pleurs désespérés des idiots qui suivirent le Crime au lieu de suivre la Bonté qui les avait appelés. Levez-vous et allons nous reposer. Je vous bénis, ô habitants de Béthanie, tous. Je vous bénis et vous donne ma paix. Et je te bénis en particulier Lazare, mon ami, et toi, Marthe. Je bénis mes disciples anciens et nouveaux que j'envoie par le monde appeler, appeler aux noces du Roi. Agenouillez-vous que je vous bénisse tous. Pierre, dis la prière que je vous ai enseignée et dis-la debout, à côté de Moi, parce que c'est ainsi que doivent la dire ceux qui sont destinés à cela par Dieu.” L'assemblée s'agenouille toute entière sur le foin. Il ne reste debout que Jésus en son habit de lin, grand et très beau, et Pierre en son vêtement marron foncé, enflammé par l'émotion, tremblant presque, qui prie avec sa voix qui n'est pas belle, mais virile, allant doucement par crainte de se tromper: “Notre Père ... ”On entend quelques sanglots... d'hommes, de femmes ... Margziam, agenouillé devant Marie qui lui tient ses petits mains jointes, regarde Jésus avec un sourire d'ange et dit doucement: “Regarde, Mère, comme il est beau! Et comme il est beau aussi mon père! Il semble être au Ciel... Maman est-elle ici qui nous regarde?”Et Marie, dans un murmure qui se termine par un baiser, répond: “Oui, chéri. Elle est ici et elle apprend la prière.” “Et moi, est-ce que je l'apprendrai?” “Elle la murmurera à ton âme pendant que tu dors et moi, je te la répèterai pendant le jour.” L'enfant incline sa tête brune sur la poitrine de Marie et reste ainsi pendant que Jésus bénit avec la toujours solennelle bénédiction mosaïque. Puis tous se lèvent et regagnent leurs maisons. Seul Lazare suit encore Jésus, entre avec Lui dans la maison de Simon pour rester encore avec Lui. Tous les autres entrent aussi. L'Iscariote se met dans un coin à demi obscur, mortifié. Il n'ose pas s'approcher tout près de Jésus comme font les autres... Lazare se félicite avec Jésus. Il dit: “Oh! Cela me fait de la peine de te voir partir. Mais je suis plus content que si je t'avais vu partir avant hier!” “Pourquoi, Lazare?” “Parce que tu me paraissais tellement triste et fatigué... Tu ne parlais pas, tu souriais peu... Hier et aujourd'hui tu es redevenu mon saint et doux Maître, et cela me donne tant de joie ... ” “Je l'étais même si je me taisais ... ” “Tu l'étais. Mais tu es sérénité et parole. Nous voulons cela de Toi. Nous buvons notre force à ces fontaines. Et alors ces fontaines paraissaient taries. Nous souffrions de la soif... Tu vois que même les gentils en sont étonnés et sont venus les chercher ... ”L'Iscariote, auquel s'était approché Jean de Zébédée, ose parler: “C'est vrai, ils m'avaient demandé à moi aussi... Car j'étais tout près de l'Antonia, espérant te voir.” “Tu savais où j'étais” répond brièvement Jésus.“Je le savais, mais j'espérais que tu n'aurais pas déçu ceux qui t'attendaient. Même les romains ont été déçus. Je ne sais pourquoi tu as agi ainsi ... ” “Et c'est toi qui me le demandes? N'es-tu pas au courant des humeurs du Sanhédrin, des pharisiens, d'autres encore, à mon égard?” “Quoi? Tu aurais eu peur?” “Non. J'avais la nausée. L'an dernier, quand j'étais seul - Moi seul contre tout un monde qui ne savait pas même si j'étais prophète - j'ai montré que je n'avais pas peur et je t'ai gagné par l'audace que j'ai montrée. J'ai fait entendre ma voix contre tout un monde qui criait. J'ai fait entendre la voix de Dieu à un peuple qui l'avait oubliée. J'ai purifié la Maison de Dieu des souillures matérielles qui s'y trouvaient n'espérant pas la laver des souillures morales bien plus graves qui y ont leur nid. Je n'ignore pas en effet l'avenir des hommes mais c'était pour faire mon devoir par zèle pour la Maison du Seigneur Éternel devenue le séjour bruyant de changeurs malhonnêtes, d'usuriers, de voleurs, pour secouer de leur torpeur ceux que des siècles de négligence sacerdotale avaient fait tomber dans une léthargie spirituelle. C'était la sonnerie de rassemblement pour mon peuple pour l'amener à Dieu... Cette année, je suis revenu... et j'ai vu que le Temple est toujours le même... Qu'il est pire encore. Ce n'est plus un repaire de voleurs, mais l'endroit où l'on fait conjure et puis il deviendra le siège du Crime, et puis un lupanar et puis, finalement, il sera détruit par une force plus puissante que celle de Samson et l'on en chassera une caste indigne de s'appeler sainte. Inutile de parler en ce lieu où, tu t'en souviens il me fut interdit de parler. Peuple traître! Peuple empoisonné en ses chefs, qui ose interdire à la Parole de Dieu de parler dans sa Maison! Cela me fut interdit. Je me suis tu par amour pour les plus petits. Ce n'est pas encore l'heure de me tuer. Trop de gens ont besoin de Moi, et mes apôtres ne sont pas encore assez forts pour recevoir dans leurs bras mes enfants: le Monde. Ne pleure pas, Mère, toi qui es bonne pardonne à ton Fils son besoin de dire, à qui veut ou peut s'illusionner, la vérité que je connais... Je me tais... Mais malheur à ceux par qui Dieu est réduit au silence!... Mère, Margziam, ne pleurez pas!... Je vous en prie que personne ne pleure.” Mais, en réalité, tout le monde pleure, plus ou moins douloureusement.Judas, pâle comme un mort, dans son vêtement jaune et rouge à rayures ose encore parler, d'une voix ridicule de pleurnicheur: “Crois bien, Maître, que je suis étonné et contristé... Je ne sais pas ce que tu veux dire... Je ne sais rien... C'est vrai que je n'ai vu personne du Temple. J'ai rompu les relations avec tous ... Mais, si tu le dis, ce sera vrai ... ” “Judas!... Sadoc, aussi, tu ne l'as pas vu?”Judas baisse la tête en bredouillant: “C'est un ami ... C'est comme tel que je l'ai vu, non pas comme appartenant au Temple ... ”Jésus ne répond pas. Il se tourne vers Isaac et Jean d'Endor auxquels il fait des recommandations concernant leur travail. Pendant ce temps, les femmes réconfortent Marie qui pleure et l'enfant qui pleure de voir pleurer Marie. Lazare aussi et les apôtres sont attristés, mais Jésus vient à eux. Il a repris son doux sourire, et alors qu'il embrasse la Mère et caresse l'enfant, il dit: “Et maintenant, je vous salue, vous qui restez. Car demain, à l'aube, nous partirons. Adieu Lazare. Adieu Maximin. Joseph, je te remercie pour tous les services rendus à ma Mère et aux femmes disciples qui m'attendaient. Merci pour tout. Toi, Lazare, bénis encore Marthe en mon nom. Je reviendrai bientôt. Viens, Mère, te reposer. Vous aussi, Marie et Salomé, s'il est dans votre intention de venir vous aussi.” “Bien sûr que nous venons!” disent les deux Marie. “Alors au lit. La paix à tous. Que Dieu soit avec vous.” Il fait un geste de bénédiction et il sort, en tenant l'enfant par la main et la Mère embrassée... Le séjour à Béthanie est terminé.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 2 octobre 2011, Vingt-septième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 21,33-43.
« Écoutez une autre parabole : Un homme était propriétaire d'un domaine ; il planta une vigne, l'entoura d'une clôture, y creusa un pressoir et y bâtit une tour de garde. Puis il la donna en fermage à des vignerons, et partit en voyage. Quand arriva le moment de la vendange, il envoya ses serviteurs auprès des vignerons pour se faire remettre le produit de la vigne. Mais les vignerons se saisirent des serviteurs, frappèrent l'un, tuèrent l'autre, lapidèrent le troisième. De nouveau, le propriétaire envoya d'autres serviteurs plus nombreux que les premiers ; mais ils furent traités de la même façon. Finalement, il leur envoya son fils, en se disant : 'Ils respecteront mon fils.' Mais, voyant le fils, les vignerons se dirent entre eux : 'Voici l'héritier : allons-y ! tuons-le, nous aurons l'héritage !'Ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. Eh bien, quand le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ? »On lui répond : « Ces misérables, il les fera périr misérablement. Il donnera la vigne en fermage à d'autres vignerons, qui en remettront le produit en temps voulu. » Jésus leur dit : « N'avez-vous jamais lu dans les Écritures : La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre angulaire. C'est là l'oeuvre du Seigneur, une merveille sous nos yeux ! Aussi, je vous le dis : Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à un peuple qui lui fera produire son fruit.»
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 9, Ch 11, p 77 - CD 9, piste 28 -
Le ciel commence à blanchir du côté de l'orient tout en étant encore criblé d'étoiles. Les chemins sont enveloppés dans une pénombre plus pénible que l'obscurité de la nuit que la lune tempérait de sa blanche clarté. Mais le soldat romain a de bons yeux, et voyant Jésus s'avancer vers la porte, il va à sa rencontre.“Salut. Je t'ai attendu…” Il s'arrête hésitant. “Parle sans crainte. Que veux-tu de Moi?” “Savoir. Tu as dit: "La paix que je donne demeure même dans la guerre car c'est une paix d'âme". Je voudrais savoir quelle est cette paix et ce que c'est que l'âme. Comment l'homme qui est en guerre peut-il être en paix? Quand on ouvre le temple de Janus, on ferme celui de la Paix. Les deux choses ne peuvent exister ensemble dans le monde.” Il parle adossé au muret verdâtre d'un petit jardin, dans une ruelle étroite comme un sentier dans des champs, humide, sombre, obscur, au milieu de pauvres maisons. À part une légère lueur que fait voir le casque bruni, on ne voit rien des deux qui parlent. L'ombre enveloppe les visages et les corps dans une unique obscurité. La voix de Jésus résonne douce et lumineuse dans sa joie de jeter une semence de lumière chez le païen: “Dans le monde, en vérité, la paix et la guerre ne peuvent exister ensemble. L'une exclut l'autre. Mais dans l'homme de guerre peut exister la paix même s'il fait une guerre commandée. Il peut exister ma paix. Parce que ma paix vient du Ciel et elle n'est pas blessée par le fracas de la guerre et la férocité des massacres. Elle, chose divine, envahit la chose divine que l'homme a en lui-même, et que l'on appelle l'âme.” “Divine? En moi? César est divin. Moi, je suis fils de paysans. Maintenant je suis un légionnaire sans aucun grade. Si je suis brave je pourrai peut-être devenir centurion. Mais divin, non.” “Il y a en toi une partie divine: c'est l'âme. Elle vient de Dieu, du vrai Dieu. Aussi elle est divine, perle vivante dans l'homme, et elle se nourrit de choses divines et vivantes: la foi, la paix, la vérité. La guerre ne la trouble pas. La persécution ne la blesse pas. La mort ne la tue pas. Seul le mal, faire ce qui est mauvais, la blesse ou la tue, et la prive aussi de la paix que Moi je donne. Car le mal sépare l'homme de Dieu.” “Et qu'est-ce que le mal?” “Être dans le paganisme et adorer les idoles quand la bonté du vrai Dieu nous a fait connaître qu'existe le vrai Dieu. Ne pas aimer son père, sa mère, ses frères et le prochain. Voler, tuer, être rebelle, être luxurieux, être faux. C'est cela le mal.”  “Ah! alors, moi je ne peux pas avoir ta paix! Je suis soldat et on nous commande de tuer. Pour nous alors, il n'y a pas de salut?!” “Sois juste dans la guerre comme dans la paix. Accomplis ton devoir sans férocité et sans avidité. Pendant que tu combats et que tu conquiers pense que l'ennemi est semblable à toi, et que toute ville a ses mères et ses jeunes filles comme ta mère et tes sœurs, et sois un preux sans être une brute. Tu ne sortiras pas de la justice et de la paix et ma paix restera en toi.” “Et ensuite?” “Et ensuite? Que veux-tu dire?”  “Après la mort? Qu'advient-il du bien que j'ai fait et de l'âme dont tu dis qu'elle ne meurt pas si on ne fait pas le mal?” “Elle vit, elle vit ornée du bien que tu as fait, dans une paix joyeuse, plus grande que celle dont on jouit sur la Terre.” “Alors en Palestine, un seul avait fait le bien! J'ai compris.” “Qui?” “Lazare de Béthanie. Son âme n'est pas morte!” “En vérité, c'est un juste. Pourtant beaucoup lui sont semblables et meurent sans ressusciter, mais leur âme vit dans le Dieu vrai. Car l'âme a une autre demeure, dans le Royaume de Dieu. Et celui qui croit en Moi entrera dans ce Royaume.” “Même moi, romain?” “Même toi, si tu crois à la Vérité.” “Qu'est-ce que la Vérité?” “Je suis la Vérité, et le Chemin pour aller à la Vérité, et je suis la Vie et je donne la Vie car celui qui accueille la Vérité accueille la Vie.” Le jeune soldat réfléchit… se tait… Puis il lève son visage: un visage encore pur de jeune homme et il a un sourire limpide, serein, et il dit: “J'essayerai de me rappeler cela et d'en savoir plus encore. Il me plaît…” “Comment t'appelles-tu?” “Vital, de Bénévent. Des campagnes de la ville.” “Je me souviendrai de ton nom. Rends vraiment vital ton esprit en le nourrissant de Vérité. Adieu. On ouvre la porte. Je sors de la ville.” “Salut!” “Jésus va rapidement vers la porte et prend en hâte le chemin qui conduit au Cédron et au Gethsémani et de là au Camp des Galiléens.Dans les oliviers de la montagne, il rejoint Judas de Kériot qui monte lui aussi vers le camp qui s'éveille. Judas fait un geste presque d'épouvante en se trouvant en face de Jésus. Jésus le regarde fixement, sans parler. “Je suis allé apporter la nourriture aux lépreux. Mais… j'en ai trouvé deux à Hinnom, cinq à Siloan. Les autres: guéris. Encore là, mais si bien guéris qu'ils m'ont prié d'avertir le prêtre. J'étais descendu au point du jour pour être libre ensuite. La chose va faire du bruit. Un si grand nombre de lépreux guéris ensemble après que tu les as bénis en présence de tant de gens!”Jésus ne parle pas. Il le laisse parler… Il ne lui dit ni: “Tu as bien fait”, ni autre chose ayant trait à l'action de Judas et au miracle, mais s'arrêtant à l'improviste et regardant fixement l'apôtre, il lui demande: “Eh bien? Qu'est-ce que cela a changé de t'avoir laissé la liberté et l'argent?” “Que veux-tu dire?” “Ceci: je te demande si tu t'es sanctifié depuis que je t'ai rendu la liberté et l'argent. Et tu me comprends… Ah! Judas! Souviens-toi! Souviens-toi toujours: tu as été celui que j'ai aimé plus que tout autre, en recevant de toi moins d'amour que tous les autres m'en ont donné. En recevant même une haine plus grande, car c'était la haine de quelqu'un que je traitais en ami, que la haine la plus féroce du plus féroce pharisien. Et rappelle-toi encore ceci: que Moi, même maintenant je ne te hais pas mais, pour autant que cela dépend du Fils de l'homme, je te pardonne. Va, maintenant. Il n'y a plus rien à se dire entre toi et Moi. Tout est déjà fait…”Judas voudrait dire quelque chose, mais Jésus, d'un geste impérieux, lui fait signe d'aller en avant… Et Judas, tête basse comme un vaincu, s'en va… A la limite du Camp des Galiléens les apôtres et les deux serviteurs de Lazare sont déjà prêts. “Où as-tu été, Maître? Et toi, Judas? Vous étiez ensemble?” Jésus devance la réponse de Judas: “J'avais quelque chose à dire à des cœurs. Judas est allé chez les lépreux… Mais ils sont tous guéris, sauf sept.” “Oh! pourquoi y es-tu allé? Je voulais venir moi aussi!” dit le Zélote. “Pour être libre maintenant de venir avec nous” dit encore Jésus. “Allons. Nous entrerons dans la ville par la Porte du Troupeau. Faisons vite.” Il va en avant, en passant par les oliveraies qui conduisent du Camp, à moitié route entre Béthanie et Jérusalem, à l'autre petit pont qui passe le Cédron près de la Porte du Troupeau. Des maisons de paysans sont éparses sur les pentes, et tout en bas, près des eaux du torrent, un figuier ébouriffé se penche sur la rivière. Jésus se dirige vers lui et il cherche si dans le feuillage fourni et gras il y a quelque figue mûre. Mais le figuier est tout en feuilles, nombreuses, inutiles, mais il n'a pas un seul fruit sur ses branches. “Tu es comme beaucoup de cœurs en Israël. Tu n'as pas de douceurs pour le Fils de l'homme, et pas de pitié. Qu'il ne puisse plus jamais naître de toi un seul fruit et que personne ne se rassasie de toi à l'avenir” dit Jésus. Les apôtres se regardent. La colère de Jésus pour la plante stérile, peut-être sauvage, les étonne. Mais ils ne disent rien. Ce n'est que plus tard, après avoir passé le Cédron, que Pierre Lui demande: “Où as-tu mangé?” “Nulle part.” “Oh! Alors tu as faim! Voici là-bas un berger avec quelques chèvres qui paissent. Je vais demander du lait pour Toi. Je fais vite” et il s'en va à grands pas et revient doucement avec une vieille écuelle pleine de lait. Jésus boit et il rend le bol au pastoureau qui a accompagné Pierre, en le caressant…Ils entrent dans la ville et montent au Temple, et après avoir adoré le Seigneur, Jésus revient dans la cour où les rabbis donnent leurs leçons. Les gens l'entourent et une mère, venue de Cintium, présente son enfant qu'un mal a rendu aveugle, je crois. Il a les yeux blancs comme s'il avait une vaste cataracte sur la pupille ou un albugo.Jésus le guérit en effleurant les orbites avec les doigts. Et puis de suite il commence à parler: ,“Un homme acheta un terrain. Il y planta des vignes, construisit une maison pour les fermiers, une tour pour la surveillance, des celliers et des endroits pour presser le raisin, et en confia l'entretien à des fermiers en qui il avait confiance. Puis il s'en alla au loin. Quand arriva le temps où les vignes purent donner des fruits, les vignes ayant poussé au point de donner des fruits, le maître de la vigne envoya ses serviteurs chez les fermiers pour retirer le revenu de la récolte. Mais les fermiers entourèrent ces serviteurs, ils en frappèrent une partie à coups de bâtons, en lapidèrent une partie avec de lourdes pierres en les blessant grièvement, et en tuèrent une partie. Ceux qui purent revenir vivants chez le maître, racontèrent ce qui leur était arrivé. Le maître les soigna et les consola, et il envoya d'autres serviteurs encore plus nombreux. Les fermiers les traitèrent comme ils avaient traité les premiers. Alors le maître de la vigne dit: "Je vais leur envoyer mon cher fils. Certainement ils respecteront mon héritier". Mais les fermiers, l'ayant vu venir et ayant su que c'était l'héritier, s'appelèrent l'un l'autre en disant: "Venez, réunissons-nous pour être nombreux. Entraînons-le dehors, dans un endroit écarté, et tuons-le. Son héritage nous restera". Ils l'accueillirent avec des honneurs hypocrites, l'entourèrent comme pour lui faire fête. Ensuite ils le ligotèrent après l'avoir embrassé, le frappèrent fortement et avec mille moqueries, ils l'amenèrent au lieu du supplice et le tuèrent.Maintenant, vous, dites-moi. Ce père et maître s'apercevra un jour que son fils et héritier ne revient pas, et découvrira que ses fermiers, auxquels il avait donné la terre fertile pour qu'ils la cultivent en son nom, en jouissant de ce qui était juste et en donnant à leur seigneur ce qui était juste, ont tué son fils. Alors que fera-t-il?” et Jésus darde ses iris de saphir, enflammés comme par un soleil, sur ceux qui sont venus et spécialement sur les groupes des juifs les plus influents, pharisiens et scribes répandus dans la foule. Personne ne parle.“Dites donc! Vous au moins, rabbis d'Israël. Dites une parole de justice qui persuade le peuple de la justice. Moi, je pourrais dire une parole qui ne serait pas bonne, d'après votre pensée. Parlez donc vous, pour que le peuple ne soit pas induit en erreur.”Les scribes, contraints, répondent ainsi: “Il punira les scélérats en les faisant périr d'une manière atroce, et il donnera sa vigne à d'autres fermiers pour qu'ils lui la cultivent honnêtement, en lui donnant le revenu de la terre qui leur est confiée.” “Vous avez bien parlé. Il est écrit dans l'Ecriture: "La pierre que les constructeurs ont rejetée est devenue pierre angulaire. C'est une œuvre faite par le Seigneur et c'est une chose admirable à nos yeux". Puisque donc ceci est écrit, et vous le savez, et vous estimez juste que soient punis atrocement ces fermiers meurtriers du fils héritier du maître de la vigne, et qu'elle soit donnée à d'autres fermiers qui la cultivent honnêtement, voilà que pour ce motif, je vous dis: "Le Royaume de Dieu vous sera enlevé et il sera donné à des gens qui en produisent des fruits. Et celui qui tombera contre cette pierre se brisera, et celui sur lequel la pierre tombera sera écrasé".” Les chefs des prêtres, les pharisiens et les scribes, par un acte vraiment… héroïque, ne réagissent pas. Si forte est la volonté d'atteindre un but! Pour beaucoup moins d'autres fois ils l'ont contré, et aujourd'hui où le Seigneur Jésus leur dit ouvertement que le pouvoir leur sera enlevé, ils n'éclatent pas en reproches, ils ne font pas d'actes de violence, ils ne menacent pas, faux agneaux patients qui sous l'apparence hypocrite de douceur cachent l'immuable cœur du loup. Ils se bornent à s'approcher de Lui qui a repris sa marche en avant et en arrière en écoutant tel et tel des nombreux pèlerins qui sont rassemblés dans la vaste cour, et desquels beaucoup Lui demandent conseil pour des questions qui intéressent l'âme ou pour des situations familiales ou sociales, en attendant de pouvoir Lui dire quelque chose après l'avoir écouté donner un jugement à un homme sur une question embrouillée d'héritage: elle a produit division et rancœur entre les différents héritiers à cause d'un fils du père qu'il a eu d'une servante de la maison mais qu'il a adopté. Les fils légitimes ne le veulent pas avec eux, ni comme héritier dans le partage des maisons et des terres. Ils ne veulent plus avoir rien en commun avec le bâtard et ils ne savent pas comment résoudre la question car, avant sa mort, le père a fait jurer que comme toujours il avait partagé le pain entre le fils illégitime et les légitimes dans la même mesure, ainsi ils devaient partager l'héritage dans la même mesure.Jésus dit à celui qui l'interroge au nom des trois autres frères”Sacrifiez tous une parcelle de terre pour la vendre de façon à réunir une somme d'argent équivalente au cinquième de la fortune totale et donnez-le au fils illégitime en lui disant: "Voilà ta part. Tu n'es pas frustré de ce qui t'appartient et on n'a pas fait tort à la volonté de notre père. Va et que Dieu soit avec toi". Et soyez généreux en lui donnant même davantage que la valeur stricte de sa part. Faites-le avec des témoins qui soient justes et personne ne pourra sur la Terre, ni au-delà de la Terre, élever une voix de reproche et de scandale. Et vous aurez la paix entre vous et en vous, n'ayant pas le remords d'avoir désobéi à votre père et n'ayant pas parmi vous celui qui, vraiment innocent, a été pour vous une cause de trouble plus que si on avait mis un voleur parmi vous.” L'homme dit: “Ce bâtard, en vérité, a enlevé la paix à notre famille, la santé à notre mère qui est morte de chagrin, et une place qui ne lui appartient pas.” “Ce n'est pas lui le coupable, homme. C'est celui qui l'a engendré. Lui n'a pas demandé à naître pour porter la marque de bâtard. Ce fut la convoitise de votre père qui l'engendra pour lui donner la douleur et pour vous donner la douleur. Soyez donc justes envers l'innocent qui paie déjà durement une faute qui n'est pas la sienne. N'ayez pas d'anathème pour l'esprit de votre père. Dieu l'a jugé. Il n'est pas besoin des foudres de vos malédictions. Honorez le père, toujours, même s'il est coupable, non pour lui-même, mais parce qu'il a représenté sur la Terre votre Dieu, vous ayant créés par ordre de Dieu et étant le seigneur de votre maison. Les parents viennent immédiatement après Dieu. Rappelle-toi le Décalogue, et ne pèche pas. Va en paix.” Les prêtres et les scribes s'approchent alors de Lui pour l'interroger: “Nous t'avons entendu. Tu as dit ce qui était juste. Un conseil plus sage n'aurait pu le donner Salomon. Mais dis-nous, Toi qui opères des prodiges et donnes des jugements tels que seul le sage roi pouvait en donner, par quelle autorité fais-tu ces choses? D'où te vient un tel pouvoir?”Jésus les regarde fixement. Il n'est ni agressif ni méprisant, mais très imposant. Il dit: “Moi aussi, j'ai à vous poser une question, et si vous me répondez, je vous dirai par quelle autorité, Moi, homme sans autorité de charges et pauvre - car c'est cela que vous voulez dire - je fais ces choses. Dites: le baptême de Jean, d'où venait-il? Du Ciel ou de l'homme qui le donnait? Répondez-moi. Par quelle autorité Jean le donnait-il comme rite purificateur et pour vous préparer à la venue du Messie, puisque Jean était encore plus pauvre, plus ignorant que Moi, et sans charge d'aucune sorte, ayant passé sa vie dans le désert depuis son enfance?”Les scribes et les prêtres se consultent entre eux. Les gens, les yeux grands ouverts et les oreilles attentives, sont prêts à protester et à acclamer si les scribes disqualifient le Baptiste et offensent le Maître, ou s'ils paraissent déconfits par la question du Rabbi de Nazareth, divinement sage, se serrent autour d'eux. Il est frappant le silence absolu de cette foule qui attend la réponse. Il est si profond que l'on entend la respiration et les chuchotements des prêtres ou des scribes qui communiquent entre eux quasi sans parler, et observent pendant ce temps le peuple dont ils devinent les sentiments prêts à exploser. Enfin, ils se décident à répondre. Ils se tournent vers le Christ qui, appuyé à une colonne, les bras croisés, les scrute sans jamais les perdre de vue, et ils disent: “Maître, nous ne savons par quelle autorité Jean faisait cela ni d'où venait son baptême. Personne n'a pensé à le demander au Baptiste pendant qu'il était vivant, et lui ne l'a jamais dit spontanément.” “Et Moi non plus je ne vous dirai pas par quelle autorité je fais de telles choses.” Il leur tourne le dos en appelant à Lui les douze et, fendant la foule qui l'acclame, il sort du Temple. Quand ils sont déjà dehors, au-delà de la Probatique, Barthélemy Lui dit: “Ils sont devenus très prudents tes adversaires. Peut-être vont-ils se convertir au Seigneur qui t'a envoyé et te reconnaître pour le Messie saint.” “C'est vrai. Ils n'ont pas discuté ta question ni ta réponse…” dit Mathieu. “Qu'il en soit ainsi. C'est beau que Jérusalem se convertisse au Seigneur, son Dieu” dit encore Barthélemy. “Ne vous faites pas des illusions! Cette partie de Jérusalem ne se convertira jamais. Ils n'ont pas répondu autrement parce qu'ils ont craint la foule. Je lisais leur pensée bien que n'entendant pas leurs paroles dites à voix basse.” “Et que disaient-ils?” demande Pierre.“Ils disaient cela. Je désire que vous le sachiez pour les connaître à fond et que vous puissiez donner une exacte description à ceux qui viendront plus tard des cœurs des hommes de mon temps. S'ils ne m'ont pas répondu, ce n'est pas qu'ils se convertissent au Seigneur, mais parce qu'ils disaient entre eux: "Si nous répondons: 'Le baptême de Jean venait du Ciel' le Rabbi répondra: 'Et alors pourquoi n'avez-vous pas cru à ce qui venait du Ciel et enseignait la préparation au temps messianique?', et si nous disons: 'De l'homme' alors ce sera la foule qui se rebellera en disant: 'Et alors pourquoi ne croyez-vous pas à ce que Jean, notre prophète, a dit de Jésus de Nazareth?' Il vaut donc mieux dire: 'Nous ne savons pas' ". Voilà ce qu'ils disaient. Ce n'était pas parce qu'ils étaient revenus à Dieu, mais par un lâche calcul, et pour ne pas avoir à reconnaître par leurs bouches que je suis le Christ et que je fais ces choses que je fais parce que je suis l'Agneau de Dieu dont a parlé le Précurseur. Et Moi non plus, je n'ai pas voulu dire par quelle autorité je fais les choses que je fais. Déjà, de nombreuses fois, je l'ai dit dans ces murs et dans toute la Palestine, et mes prodiges parlent encore plus que mes paroles. Maintenant je ne le dirai plus par mes paroles. Je laisserai parler les prophètes et mon Père, et les signes du Ciel, car le moment est venu où tous ces signes vont être donnés. Ceux qui ont été dits par les prophètes et marqués des symboles de notre histoire, et ceux que j'ai dits: le signe de Jonas; vous vous souvenez de ce jour à Cédès? C'est le signe qu'attend Gamaliel. Toi, Etienne, toi, Hermas, et toi, Barnabé qui as quitté tes compagnons aujourd'hui pour me suivre, certainement plusieurs fois vous avez entendu le rabbi parler de ce signe. Eh bien, bientôt le signe sera donné.”Il s'éloigne en montant à travers les oliviers de la montagne, suivi des siens et de nombreux disciples (des septante-deux) en plus d'autres, comme Joseph Barnabé qui le suit pour l'entendre parler encore.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/