"Lisez cette œuvre et faites-la lire"
Jésus (Chapitre 38, Volume 10 ) à propos de
l’Évangile tel qu’il m’a été révélé.

L'Évangile de la Messe Paul VI
et l’Évangile tel qu’il m’a été révélé de Maria Valtorta.
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Dimanche 4 octobre 2015, Vingt-septième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 10,2-16.
Des pharisiens l’abordèrent et, pour le mettre à l’épreuve, ils lui demandaient : « Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? »
Jésus leur répondit : « Que vous a prescrit Moïse ? »
Ils lui dirent : « Moïse a permis de renvoyer sa femme à condition d’établir un acte de répudiation. »
Jésus répliqua : « C’est en raison de la dureté de vos cœurs qu’il a formulé pour vous cette règle.
Mais, au commencement de la création, Dieu les fit homme et femme.
À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère,
il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair.
Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! »
De retour à la maison, les disciples l’interrogeaient de nouveau sur cette question.
Il leur déclara : « Celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre devient adultère envers elle.
Si une femme qui a renvoyé son mari en épouse un autre, elle devient adultère. »
Des gens présentaient à Jésus des enfants pour qu’il pose la main sur eux ; mais les disciples les écartèrent vivement.
Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent.
Amen, je vous le dis : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas. »
Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 5, Ch 47, p 317 - CD 5, piste 120 -
[...] C'est le matin, un matin de mars. Aussi éclaircies et nuages se succèdent dans le ciel. Mais il y a plus de nuages que d'éclaircies et ils tendent à couvrir le ciel. Un air chaud souffle par à coups syncopés et il rend l'atmosphère lourde en la voilant d'une poussière venue peut-être des régions du haut plateau. “Si le vent ne change pas, ce sera de l'eau!” dit sentencieusement Pierre en sortant de la maison avec les autres. En dernier lieu sort Jésus qui a pris congé du maître de maison qui sort avec Lui. Ils se dirigent vers une place. Après quelques pas, ils sont arrêtés par un officier romain accompagné de soldats. “C'est Toi, Jésus de Nazareth?” “Oui.” “Que fais-tu?” “Je parle aux foules.” “Où?” “Sur la place.” “Des paroles séditieuses ?” “Non. Des préceptes de vertus.” “Attention! Ne mens pas. Rome en a assez de faux dieux.” “Viens toi aussi. Tu verras que je ne mens pas.” L'homme qui a logé Jésus sent qu'il doit intervenir: “Mais depuis quand tant de questions à un rabbi?” “Il est dénoncé comme séditieux.” “Séditieux? Lui? Mais tu te trompes, Marius Sévère! C'est l'homme le plus doux de la terre. C'est moi qui te le dis.” L'officier hausse les épaules et répond: “Cela vaut mieux pour Lui. Mais c'est ainsi qu'on l'a dénoncé au centurion. Va, donc. Il est prévenu.” Et il fait un demi-tour pour s'en aller avec ses subalternes. “Mais qui cela peut être? Moi, je ne comprends pas!” disent plusieurs. “Ne cherchez pas à comprendre” répond Jésus. “C'est inutile. Allons pendant qu'il y a beaucoup de monde sur la place. Après nous partirons également d'ici.” Ce doit être une place plutôt commerciale. Ce n'est pas un marché mais presque, car elle est entourée de magasins où sont entreposées des marchandises de toutes sortes. Et une foule de gens y viennent. Aussi il y a beaucoup de monde sur la place et quelqu'un fait signe que c'est Jésus et tout de suite le “Nazaréen” est entouré. Il y a des gens de toutes classes et de toutes nationalités. Certains venus par vénération, les autres par curiosité. Jésus fait signe qu'il va parler. “Écoutons-le!” dit un romain qui sort d'un magasin. “Est-ce que ce sera pour entendre une lamentation?” lui répond un camarade. “Ne le crois pas, Costance. Il est moins indigeste que l'un de nos rhéteurs habituels.” “Paix à ceux qui m'écoutent! Il est dit dans Esdras, dans la prière d'Esdras: "Et que dirons-nous maintenant, ô notre Dieu, après ce qui est arrivé? Que, si nous avons abandonné tes commandements, ceux que Tu nous as intimés par l'intermédiaire de tes serviteurs…"“
“Arrête-toi, Toi qui parles. Le sujet, c'est nous qui te le donnons” crient une poignée de pharisiens qui se fraient un chemin au milieu de la foule. Presque aussitôt réapparaît l'escorte armée et elle s'arrête dans le coin le plus voisin. Les pharisiens sont maintenant en face de Jésus. “C'est Toi le Galiléen? Jésus de Nazareth?” “Oui!” “Loué soit Dieu que nous t'ayons trouvé!” Vraiment ils ont des visages si haineux qu'ils ne semblent pas heureux de la rencontre… Le plus âgé parle: “Nous te suivions depuis plusieurs jours, mais nous arrivions toujours après ton départ.” “Pourquoi me suivez-vous?” “Parce que tu es le Maître et que nous voulons être éclairés sur un point obscur de la Loi.” “Il n'y a pas de points obscurs dans la Loi de Dieu.” “En elle, non. Mais, hé! hé!… Mais sur la Loi sont venues les "ajoutés" comme tu dis, hé! hé!… et ils ont créé l'obscurité.” “De la pénombre, tout au plus. Et il suffit de tourner son intelligence vers Dieu pour la dissiper.” “Ce n'est pas tout le monde qui sait le faire. Nous, par exemple, nous restons dans la pénombre. Tu es le Rabbi, hé! hé! Aide-nous donc.” “Que voulez-vous savoir?” “Nous voulions savoir s'il est permis à l'homme de répudier pour un motif quelconque sa propre femme. C'est une chose qui arrive souvent, et chaque fois cela fait du bruit où cela arrive. Les gens s'adressent à nous pour savoir si cela est permis et nous répondons suivant les cas.” “En approuvant le fait accompli nonante fois sur cent. Pour les dix pour cent que vous n'approuvez pas, il s'agit des pauvres ou de vos ennemis.” “Comment le sais-tu?” “Parce qu'il en arrive ainsi dans toutes les choses humaines. Et j'ajoute une troisième classe: celle où si le divorce était permis, il se justifierait davantage, celle des cas pénibles, tels qu'une lèpre incurable, une condamnation à vie, ou une maladie honteuse…” “Alors, pour Toi, ce n'est jamais permis?” “Ni pour Moi, ni pour le Très-Haut, ni pour aucune âme droite. N'avez-vous pas lu que le Créateur, au commencement des jours, a créé l'homme et la femme? Et qu'Il les créa mâle et femelle. Il n'avait pas besoin de le faire. S'il l'avait voulu, Il aurait pu, pour le roi de la Création, fait à son image et à sa ressemblance, créer un autre mode de procréation et il aurait été également bon, tout en étant différent de tout autre moyen naturel. Et Il dit: "C'est pour ce motif que l'homme quittera son père et sa mère et s'unira avec la femme, et les deux seront une seule chair". Dieu les a donc unis en une seule unité. Ils ne sont donc plus "deux" chairs mais "une" seule. Ce que Dieu a uni, parce qu'Il a vu que c'était "une chose bonne", que l'homme ne le sépare pas, parce que si cela arrivait, ce ne serait plus une chose bonne.” “Mais pourquoi alors Moïse a-t-il dit: "Si un homme a pris une femme mais qu'elle n'a pas trouvé grâce à ses yeux pour quelque chose de honteux, il lui écrira un libelle de répudiation, le lui remettra en mains propres et la renverra de sa maison"?” “Il l'a dit à cause de la dureté de votre cœur. Pour éviter par un ordre des désordres trop graves. C'est pour cela qu'il vous a permis de répudier vos femmes. Mais au commencement il n'en a pas été ainsi. Car la femme est plus qu'une bête laquelle, selon les caprices de son maître ou les libres circonstances naturelles, est soumise à tel ou tel mâle, chair sans âme qui s'accouple pour la reproduction. Vos femmes ont une âme comme vous, et il n'est pas juste que vous la piétinez sans compassion. S'il est dit dans sa condamnation: "Tu seras soumise au pouvoir de ton mari et lui te dominera" cela doit se produire selon la justice et non selon la tyrannie qui lèse les droits d'une âme qui est libre et digne de respect. Vous, en répudiant alors que ce n'est pas permis, vous offensez l'âme de votre compagne, la chair jumelle qui s'est unie à la vôtre, le tout qu'est la femme que vous avez épousée en exigeant son honnêteté, alors que vous, parjures, vous allez vers elle, déshonorés, diminués, parfois corrompus, et vous continuez de l'être en profitant de toute occasion pour la blesser et donner libre cours à vos passions insatiables. Vous faites de vos femmes des prostituées! Pour aucun motif vous ne pouvez vous séparer de la femme qui vous est unie selon la Loi et la Bénédiction. Ce n'est que dans le cas où la grâce vous touche, quand vous comprenez que la femme n'est pas un objet que l'on possède mais une âme et que par conséquent elle a des droits égaux aux vôtres d'être reconnue comme faisant partie intégrante de l'homme et non pas comme son objet de plaisir, et c'est seulement dans le cas où votre cœur est assez dur pour ne pas épouser une femme après en avoir joui comme d'une prostituée, seulement pour faire disparaître le scandale de deux personnes qui vivent ensemble sans la bénédiction de Dieu sur leur union que vous pouvez renvoyer une femme. C'est qu'alors il ne s'agit pas d'union mais de fornication, et qui souvent n'est pas honorée par la venue des enfants supprimés contre nature ou éloignés comme déshonorants. Dans aucun autre cas, dans aucun autre. Car si vous avez des enfants illégitimes d'une concubine, vous avez le devoir de mettre fin au scandale en l'épousant si vous êtes libres. Je ne m'arrête pas à l'adultère consommé au détriment d'une femme ignorante. Pour lui, il y a les pierres de la lapidation et les flammes du Schéol. Mais pour celui qui renvoie sa propre épouse légitime parce qu'il en est las et qui en prend une autre, il n'y a qu'un jugement: c'est un adultère. Et aussi celui qui prend une femme répudiée car si l'homme s'est arrogé le droit de séparer ce que Dieu a uni, l'union matrimoniale continue aux yeux de Dieu et est maudit celui qui passe à une seconde femme sans être veuf. Et maudit celui qui, après avoir répudié sa femme, après l'avoir abandonnée aux craintes de l'existence qui la font consentir à de nouvelles noces pour avoir du pain, la reprend si elle reste veuve du second mari. Car bien qu'étant veuve, elle a été adultère par votre faute et vous redoubleriez son adultère. Avez-vous compris, ô pharisiens qui me tentez?” Ceux-ci s'en vont penauds, sans répondre. “L'homme est sévère. S'il était à Rome, il verrait pourtant fermenter une boue encore plus fétide” dit un romain. Certains hommes de Gadara murmurent aussi: “C'est une chose difficile que d'être homme s'il faut être aussi chaste!…” Et certains disent plus haut: “Si telle est la situation de l'homme par rapport à la femme, il vaut mieux ne pas se marier.” Et les apôtres aussi tiennent ce raisonnement alors qu'ils reprennent le chemin vers la campagne, après avoir quitté les gens de Gadara. Judas en parle d'un air méprisant. Jacques en parle avec respect et réflexion. Jésus répond à l'un et à l'autre: “Ce n'est pas tous qui comprennent cela, ni qui le comprennent comme il faut. Certains, en effet, préfèrent le célibat pour être libres de satisfaire leurs vices. D'autres c'est pour éviter la possibilité de pécher, en n'étant pas de bons maris. Mais il y en a seulement quelques-uns auxquels il est accordé de comprendre la beauté d'être exempts de sensualité et même d'un désir honnête de la femme. Et ce sont les plus saints, les plus libres, les plus angéliques sur la terre. Je parle de ceux qui se font eunuques pour le Royaume de Dieu. Parmi les hommes, il y en a qui naissent tels; d'autres que l'on rend tels. Les premiers sont une monstruosité qui doit susciter la compassion, pour les seconds c'est un abus condamnable. Mais il y a enfin la troisième catégorie: celle des eunuques volontaires qui sans se faire violence, et par conséquent avec un double mérite, savent adhérer à la demande de Dieu et vivent comme des anges pour que l'autel délaissé de la terre ait encore des fleurs et de l'encens pour le Seigneur. Ces derniers refusent de satisfaire la partie inférieure de leur être pour faire grandir la partie supérieure, par laquelle ils fleurissent au Ciel dans les parterres les plus proches du trône du Roi. Et en vérité je vous dis que ce ne sont pas des mutilés, mais des êtres doués de ce qui manque à la plupart des hommes. Non pas les objets d'un mépris imbécile, mais plutôt d'une grande vénération. Que le comprenne celui qui doit le comprendre et le respecte, s'il le peut.” Ceux qui sont mariés parmi les apôtres chuchotent entre eux. “Qu'avez-vous?” demande Jésus. “Et nous?” dit Barthélémy au nom de tous. “Nous ne savions pas cela et nous avons pris femme. Mais il nous plairait d'être comme tu dis…” “Il ne vous est pas défendu de l'être désormais. Vivez dans la continence en voyant dans votre compagne une sœur, et vous en aurez grand mérite aux yeux de Dieu. Mais hâtez le pas pour être à Pella avant la pluie.”
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 27 septembre 2015, Vingt-sixième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 9,38-43.45.47-48.
En ce temps-là, Jean, l’un des Douze, disait à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il n’est pas de ceux qui nous suivent. »
Jésus répondit : « Ne l’en empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ;
celui qui n’est pas contre nous est pour nous.
Et celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense.
« Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer.
Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la. Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains, là où le feu ne s’éteint pas.
Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le. Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds.
Si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux,
là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 5, Ch 40, p 275 - CD 5, piste 103 -
[...] Et gardez-vous de scandaliser un de ces petits dont l'œil voit Dieu. On ne doit jamais donner de scandale à personne. Mais malheur, trois fois malheur, à celui qui déflore la candeur ignorante des enfants! Laissez-les anges, le plus que vous pouvez. Trop répugnants sont le monde et la chair pour l'âme qui vient des Cieux! Et l'enfant, par son innocence, est encore tout âme. Respectez l'âme de l'enfant et son corps lui-même, comme vous respectez un lieu sacré. Sacré est aussi l'enfant car il a Dieu en lui. En tout corps se trouve le temple de l'Esprit, mais le temple de l'enfant est le plus sacré et le plus profond, et il est au-delà du double Voile. Ne remuez même pas les voiles de la sublime ignorance de la concupiscence par le vent de vos passions. Je voudrais un enfant dans toute famille, au milieu de toute réunion de personnes, pour qu'il serve de frein aux passions des hommes. L'enfant sanctifie, restaure et rafraîchit par le seul rayonnement de ses yeux sans malice.
Mais malheur à ceux qui enlèvent sa sainteté à l'enfant par leur scandaleuse manière d'agir! Malheur à ceux qui par leur conduite licencieuse transmettent leur malice aux enfants! Malheur à ceux qui par leurs propos et leur ironie blessent la foi que les enfants ont en Moi! Il vaudrait mieux qu'à tous ceux-là on attache à leur cou une meule de moulin, et qu'on les jette à la mer pour qu'ils s'y noient avec leurs scandales. Malheur au monde pour les scandales qu'il donne aux innocents! Car, s'il est inévitable qu'il arrive des scandales, malheur à l'homme qui les provoque par sa faute! Personne n'a le droit de faire violence à son corps et à sa vie, car la vie et le corps viennent de Dieu, et Lui seul a le droit d'en prendre une partie ou le tout. Mais pourtant je vous dis que si votre main vous scandalise, il vaut mieux que vous la coupiez, que si votre pied vous porte à donner du scandale, il est bien que vous le coupiez. Il vaut mieux pour vous entrer manchots ou boiteux dans la Vie que d'être jetés au feu éternel avec les deux mains et les deux pieds. Et s'il ne suffit pas d'un pied ou d'une main coupés, faites couper aussi l'autre main ou l'autre pied, pour ne plus donner de scandale et pour avoir le temps de vous repentir avant d'être jetés là où le feu ne s'éteint pas et ronge comme un ver pour l'éternité. Et si c'est votre œil qui est pour vous occasion de scandale, arrachez-le. Il vaut mieux être borgne que d'être dans l'enfer avec les deux yeux. Avec un seul œil ou même sans aucun, arrivés au Ciel, vous verrez la Lumière, alors qu'avec les deux yeux scandaleux, vous verrez dans l'enfer les ténèbres et l'horreur. Et rien d'autre. Rappelez-vous tout cela. Ne méprisez pas les petits, ne les scandalisez pas, ne vous moquez pas d'eux. Ils sont plus que vous, car leurs anges ne cessent de voir Dieu qui leur dit les vérités qu'ils doivent révéler aux enfants et à ceux qui ont un cœur d'enfant.
Et vous, comme des enfants, aimez-vous entre vous, sans disputes, sans orgueil. Restez en paix entre vous. Ayez un esprit de paix pour tous. Vous êtes frères, au nom du Seigneur, et non pas ennemis. Il n'y a pas, il ne doit pas y avoir d'ennemis pour les disciples de Jésus. L'unique Ennemi, c'est Satan. Pour lui, soyez des ennemis implacables, entrez en lutte contre lui et contre les péchés qui amènent Satan dans les cœurs. Soyez infatigables dans le combat contre le mal quelque soit la forme qu'il prenne. Et patients. Il n'y a pas de limite pour le travail de l'apôtre, car le travail du Mal ne connaît pas de limites. Le démon ne dit jamais: "Assez. Maintenant je suis fatigué et je me repose". Lui, il est inlassable. Il passe, agile comme la pensée, et plus encore, d'un homme à un autre. Il essaie, il attaque, il séduit, il tourmente, il n'accorde aucun répit. Il assaille traîtreusement et il abat, si l'on n'est pas plus que vigilant. Parfois il s'installe en conquérant à cause de la faiblesse de celui qu'il assaille. D'autres fois, il entre en ami, parce que la manière de vivre de la proie qu'il recherche est déjà telle qu'elle est une alliance avec l'Ennemi. Une autre fois, chassé par quelqu'un, il cherche et tombe sur une proie plus facile, pour se venger de l'échec que lui a fait subir Dieu ou un serviteur de Dieu. Mais vous, vous devez dire ce que lui dit: "Pour moi, pas de repos". Lui ne se repose pas pour peupler l'enfer. Vous ne devez pas vous reposer afin de peupler le Paradis. Ne lui donnez pas de répit. Je vous prédis que plus vous le combattrez, plus il vous fera souffrir, mais vous ne devez pas en tenir compte. Lui peut parcourir la terre, mais il n'entre pas dans le Ciel. Là, il ne vous causera plus d'ennuis. Et là seront tous ceux qui l'auront combattu…” Jésus s'interrompt brusquement et demande: “Mais, en somme, pourquoi ennuyez-vous toujours Jean? Que veulent-ils de toi?” Jean rougit comme une flamme, et Barthélémy, Thomas, l'Iscariote baissent la tête en se voyant découverts. “Eh bien?” demande impérieusement Jésus. “Maître, mes compagnons veulent que je te dise une chose.” “Dis-la, donc.” “Aujourd'hui, pendant que tu étais chez ce malade et que nous allions à travers le pays comme tu l'avais dit, nous avons vu un homme qui n'est pas ton disciple, et que nous n'avons même jamais remarqué parmi ceux qui écoutent tes enseignements, qui chassait des démons en ton Nom dans un groupe de pèlerins qui allaient à Jérusalem. Et il réussissait, il a guéri quelqu'un qui avait un tremblement lui interdisant tout travail, et il a rendu la parole à une fillette qui avait été assaillie dans le bois par un démon qui avait pris la forme d'un chien et qui lui avait lié la langue. Lui disait: "Va-t-en, démon maudit, au nom du Seigneur Jésus, le Christ, Roi de la souche de David, Roi d'Israël. Lui est Sauveur et Vainqueur. Fuis devant son Nom!" et le démon s'enfuyait réellement. Nous nous sommes fâchés et lui l'avons interdit. Il nous a dit: "Qu'est-ce que je fais de mal? J'honore le Christ en débarrassant son chemin des démons qui ne sont pas dignes de le voir". Nous lui avons répondu: "Tu n'es pas exorciste en Israël, et tu n'es pas disciple du Christ. Il ne t'est pas permis de le faire". Il a dit: "Il est toujours permis de faire le bien" et il s'est révolté contre notre injonction en disant: "Et je continuerai à faire ce que je fais". Voilà, ils voulaient que je te dise cela, surtout maintenant que tu as dit qu'au Ciel il y aura tous ceux qui ont combattu Satan.” “C'est bien. Cet homme sera de ceux-ci. Il l'est. Il avait raison et vous, vous aviez tort. Infinis sont les chemins du Seigneur, et il n'est pas dit que seuls ceux qui prennent le chemin direct arriveront au Ciel. En tout lieu et en tout temps, et de mille manières, il y aura des créatures qui viendront à Moi, et peut-être même par une route qui au début était mauvaise. Mais Dieu verra la droiture de leur intention et les amènera au bon chemin. De même il y en aura qui, par l'ivresse de la triple concupiscence, sortiront de la bonne route et prendront une route qui les éloigne ou même qui les déroute complètement. Vous ne devez donc jamais juger vos semblables. Dieu seul voit. Faites en sorte, vous, de ne pas sortir de la bonne voie, où la volonté de Dieu, plutôt que la vôtre, vous a mis. Et quand vous voyez quelqu'un qui croit en mon Nom et opère par lui, ne l'appelez pas étranger, ennemi, sacrilège. C'est bien un de mes sujets, ami et fidèle, puisqu'il croit en mon Nom spontanément et mieux que plusieurs d'entre vous, pour cela mon Nom sur ses lèvres opère des prodiges semblables aux vôtres et peut-être davantage. Dieu l'aime parce qu'il m'aime et il finira de l'amener au Ciel. Personne, s'il fait des prodiges en mon Nom, ne peut être pour Moi un ennemi et dire du mal de Moi. Mais, par son activité, il apporte au Christ honneur et témoignage de foi. En vérité je vous dis que croire en mon Nom suffit déjà pour sauver sa propre âme. Car mon Nom est Salut. Aussi je vous dis: si vous le rencontrez encore, ne lui faites pas de défense, mais au contraire appelez-le "frère" parce qu'il l'est réellement, même s'il est en dehors de l'enceinte de mon Bercail. Qui n'est pas contre Moi est avec Moi. Celui qui n'est pas contre vous est pour vous.” “Nous avons péché, Seigneur?” demande Jean contrit. “Non. Vous avez agi par ignorance mais sans malice. Il n'y a donc pas de faute. Pourtant, à l'avenir, ce serait une faute parce que maintenant vous savez. Et maintenant allons dans nos maisons. La paix soit avec vous.”
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 20 septembre 2015, Vingt-cinquième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 9,30-37.
En ce temps-là, Jésus traversait la Galilée avec ses disciples, et il ne voulait pas qu’on le sache,
car il enseignait ses disciples en leur disant : « Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. »
Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l’interroger.
Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demanda : « De quoi discutiez-vous en chemin ? »
Ils se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand.
S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »
Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit :
« Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 5, Ch 45, p 302 - CD 5, piste 114 -
Jésus est tout seul sur la terrasse de la maison de Thomas de Capharnaüm. La ville est de loisir pendant le sabbat, avec une population déjà réduite, car les plus zélés pour les pratiques de la foi sont déjà partis pour Jérusalem et de même aussi ceux qui s'y rendent en famille avec des enfants qui ne peuvent faire de longues marches et obligent les adultes à des haltes et à de courtes étapes. Ainsi manque, dans la journée qui est par elle-même un peu brumeuse, la note d'or de l'enfance charmante. Jésus est très pensif. Assis sur un banc très bas, dans un coin, près du mur de clôture, tournant le dos à l'escalier, pour ainsi dire caché par ce mur, il a le coude sur le genou et appuie son front sur sa main d'un geste fatigué, comme s'il souffrait. Il est interrompu dans sa méditation par un jeune enfant qui veut le saluer avant de partir pour Jérusalem. “Jésus! Jésus!” crie-t-il à chaque marche ne voyant pas Jésus car le muret le cache à la vue de ceux qui sont en bas. Et Jésus est tellement concentré qu'il n'entend pas la petite voix légère et le pas d'oiseau… de sorte que, quand le petit arrive sur la terrasse, Lui est encore dans cette position de douleur. Et l'enfant en reste intimidé. Il s'arrête au bord de la terrasse, met son petit doigt entre ses lèvres et réfléchit… puis il se décide et avance lentement… désormais il est derrière Jésus… il se penche pour voir ce qu'il fait… et il dit: “Non, sois bon! Ne pleure pas! Pourquoi? À cause de ces mufles d'hier? Mon père disait avec Jaïre qu'ils sont indignes de Toi. Mais Toi, tu ne dois pas pleurer. Moi, je t'aime bien, et aussi ma petite sœur et Jacques et Tobit, et Jeanne et Marie et Michée et tous, tous les enfants de Capharnaüm. Ne pleure plus…” et il se jette à son cou, caressant, et il dit en finissant: “Autrement je pleurerai, moi aussi, et je pleurerai toujours… pendant tout le voyage…” “Non, David, je ne pleure plus. Tu m'as consolé. Tu es seul? Quand partez-vous?” “Après le crépuscule. En barque jusqu'à Tibériade. Viens avec nous. Mon père t'aime bien, tu sais?” “Je le sais, chéri. Mais je dois aller voir d'autres enfants… Je te remercie d'être venu me saluer et je te bénis, petit David. Donne-moi le baiser d'adieu, puis retourne auprès de ta mère. Sait-elle que tu es ici?…” “Non. Je me suis échappé parce que je ne t'ai pas vu avec tes disciples et j'ai pensé que tu pleurais.” “Je ne pleure plus, tu vois. Va trouver maman qui peut-être te cherche avec inquiétude. Adieu. Fais attention aux ânes des caravanes. Tu vois? Il y en a d'arrêtés partout.” “Mais est-ce bien vrai que tu ne pleures plus?” “Non. Je n'ai plus de douleur, tu me l'as enlevée. Merci, mon enfant.” Le petit descend quatre à quatre l'escalier et Jésus l'observe. Puis il hoche la tête, revient à sa place, à sa douloureuse méditation. Il se passe un certain temps. Le soleil, à son couchant, se montre dans des éclaircies. Un pas plus lourd dans l'escalier. Jésus relève la tête. Il voit Jaïre qui se dirige vers Lui. Il le salue. Jaïre Lui rend respectueusement sa salutation. “Comment se fait-il que tu sois ici, Jaïre?” “Seigneur! Peut-être j'ai été fautif. Mais Toi qui vois le cœur des hommes, tu verras que dans mon cœur il n'y avait pas de mauvaise intention. Je ne t'ai pas invité à parler à la synagogue, aujourd'hui. Mais j'ai tant souffert pour Toi hier, et je t'ai tant vu souffrir que… je n'ai pas osé. J'ai questionné les tiens. Ils m'ont dit: "Il veut rester seul"… Mais il y a un instant est venu Philippe, père de David, et il m'a dit que son petit t'a vu pleurer. Il a dit que tu l'avais remercié d'être venu vers Toi. Je suis venu, moi aussi. Maître, ceux qui sont encore à Capharnaüm, vont se réunir à la synagogue, et ma synagogue est la tienne, Seigneur.” “Merci, Jaïre. Aujourd'hui d'autres parleront à la synagogue. Moi, je viendrai comme simple fidèle…” “Et tu n'y serais pas tenu. Ta synagogue, c'est le monde. Mais, ne vas-tu vraiment pas venir, Maître?” “Non, Jaïre. Je reste ici devant le Père qui me comprend et ne trouve pas de faute en Moi.” Une larme brille dans l'œil affligé de Jésus. “Moi aussi, je ne trouve pas de faute en Toi… Adieu, Seigneur.” “Adieu, Jaïre.” Et Jésus s'assied de nouveau, toujours méditatif. Légère comme une colombe monte, dans son vêtement blanc, la fille de Jaïre. Elle regarde… Elle appelle doucement: “Mon Sauveur!” Jésus tourne la tête, la voit, lui sourit et lui dit: “Viens à Moi.” “Oui, mon Seigneur. Mais je voudrais t'amener aux autres. Pourquoi la synagogue devrait-elle être muette, aujourd'hui?” “Il y a ton père et tant d'autres pour l'emplir de paroles.” “Mais ce sont des paroles… La tienne, c'est la Parole. Oh! mon Seigneur! Par ta parole, tu m'as rendue à maman et à mon père, et j'étais morte. Mais regarde ceux qui vont à la synagogue! Beaucoup sont plus morts que je ne l'étais alors. Viens leur donner la Vie.” “Ma fille, toi, tu le méritais; eux… Aucune parole ne peut donner la vie à quelqu'un qui, pour lui, a choisi la mort.” “Oui, mon Seigneur, mais viens tout de même. Il y en a aussi qui vivent toujours plus, en t'entendant… Viens. Mets ta main dans la mienne, et allons. Moi, je suis le témoignage de ta puissance, et je suis prête à le donner même devant tes ennemis, même au prix de perdre cette seconde vie qui d'ailleurs n'est plus la mienne. Tu me l'as donnée, bon Maître, par pitié pour une mère et un père. Mais moi…” la jeune fille, une belle jeune fille qui est déjà une petite femme, aux doux yeux qui brillent dans son visage pur et intelligent, s'arrête à cause d'un flot de pleurs qui l'étrangle en coulant de ses longs cils sur ses joues. “Pourquoi pleures-tu maintenant?” demande Jésus en lui mettant la main sur les cheveux. “Parce que… on m'a dit que tu as dit que tu mourras…” “Tout le monde meurt, jeune fille.” “Mais pas comme tu dis! Moi… oh! maintenant je n'aurais pas voulu redevenir vivante pour ne pas voir cela, pour n'être pas là quand… cette horreur sera…” “Alors tu n'y serais pas non plus pour me donner la consolation que tu me donnes maintenant. Ne sais-tu pas que la parole, même une seule parole, de quelqu'un qui est pur et de quelqu'un qui m'aime m'enlève toute peine?” “Si? Oh! alors tu ne devrais plus en avoir parce que je t'aime plus que ma mère, que mon père, que ma vie!” “C'est ainsi.” “Alors, viens. Ne reste pas seul. Parle pour moi, pour Jaïre, pour maman, pour le petit David, pour ceux qui t'aiment, en somme. Nous sommes nombreux et nous serons davantage encore. Mais ne reste pas seul. Il vient de la mélancolie” et, instinctivement maternelle comme toute femme honnête, elle termine en disant: “Avec moi, près de Toi, personne ne te fera du mal. Et moi, du reste, je te défendrai.” Jésus se lève et lui fait ce plaisir. La Main dans la main, ils traversent les rues et entrent à la synagogue par une porte latérale. Jaïre, qui est en train de lire à haute voix un rouleau, arrête la lecture et dit, en s'inclinant profondément: “Maître, je t'en prie, parle pour ceux qui ont le cœur droit. Prépare-nous à la Pâque par ta sainte parole.” “Tu étais en train de lire les Rois, n'est-ce pas?” “Oui, Maître. J'essayais de faire comprendre que celui qui se sépare du Dieu vrai, tombe dans l'idolâtrie des veaux d'or.” “Tu as bien parlé. Personne n'a rien à dire?” Il s'élève un bruit dans la foule. Les uns veulent que Jésus parle, d'autres crient: “Nous sommes pressés. Que l'on dise les prières et qu'on termine la réunion. Nous allons à Jérusalem, d'ailleurs, et là nous entendrons les rabbis” et ceux qui crient ainsi ce sont les nombreux déserteurs d'hier, que le sabbat a retenus à Capharnaüm. Jésus les regarde avec une extrême tristesse et dit: “Vous êtes pressés, c'est vrai. Dieu aussi a hâte de vous juger. Allez, donc.” Puis, se tournant vers ceux qui les réprimandent, il dit: “Ne leur faites pas de reproches. Chaque plante donne son fruit.” “Seigneur, répète le geste de Néhémie! Parle contre eux, toi, Prêtre Suprême!” crie indigné Jaïre, et lui font chorus les apôtres, les disciples et les gens de Capharnaüm. Jésus met ses bras en croix, et très pâle, l'air torturé et pourtant très doux, il crie: “Souviens-toi de Moi, ô mon Dieu! Et favorablement! Et souviens-toi aussi d'eux, favorablement! Moi, je leur pardonne!” La synagogue se vide, et il ne reste que ceux qui sont fidèles à Jésus… Il y a un étranger dans un coin. Un homme robuste que personne ne regarde et auquel personne ne parle. Du reste, lui aussi ne parle avec personne. Il ne fait que regarder fixement Jésus si bien que le Maître tourne ses yeux dans cette direction, le voit et demande à Jaïre qui cela peut être. “Je ne sais pas. Quelqu'un de passage, certainement.” Jésus l'interpelle: “Qui es-tu?” “Nicolaï, prosélyte d'Antioche, qui se rend à Jérusalem pour la Pâque.” “Qui cherches-tu?” “Toi, Seigneur Jésus de Nazareth. Je désire te parler.” “Viens.” Et le prenant près de Lui, il sort dans le jardin derrière la synagogue pour l'entendre. “J'ai parlé à Antioche avec un de tes disciples nommé Félix. J'ai ardemment désiré de te connaître. Il m'a dit que tu séjournais à Capharnaüm et que tu as ta Mère à Nazareth. Et aussi que tu vas au Gethsémani ou à Béthanie. L'Éternel a fait que je te rencontre au premier endroit. Moi, j'y étais hier… et j'étais tout près ce matin, alors que tu pleurais en priant près de la fontaine… Je t'aime, Seigneur, parce que tu es saint et doux. Je crois en Toi. Tes actions, tes paroles, m'avaient déjà fait tien. Mais ta miséricorde de tout à l'heure, pour les coupables, m'a décidé. Seigneur, accueille-moi à la place de ceux qui t'abandonnent! Je viens à Toi avec tout ce que j'ai: la vie et les biens, tout.” Il s'est agenouillé en disant les dernières paroles. Jésus le regarde fixement… puis il lui dit: “Viens. À partir d'aujourd'hui, tu appartiendras au Maître. Allons auprès de tes compagnons.” Ils rentrent à la synagogue où les apôtres et les disciples sont en grande conversation avec Jaïre. “Voici un nouveau disciple. Le Père me console. Aimez-le comme un frère. Allons avec lui partager le pain et le sel. Puis, dans la nuit, vous partirez avec lui pour Jérusalem et nous, nous irons en barque à Ippo… Et n'indiquez mon chemin à personne pour qu'on ne me retienne pas.” Mais cependant le sabbat est terminé, et ceux qui veulent fuir Jésus sont en foule sur la plage pour négocier le passage pour Tibériade. Et ils se disputent avec Zébédée qui ne veut pas leur céder sa barque, déjà prête à côté de celle de Pierre, pour le départ nocturne de Jésus avec les douze. “Je vais l'aider!” dit Pierre qui est en colère. Jésus, pour éviter des heurts trop violents, le retient en disant: “Allons-y tous, pas toi seul.” Et ils vont… Et ils goûtent l'amertume de voir que ceux qui fuient s'en vont sans un salut, coupant net toute discussion pour s'éloigner de Jésus… et ils entendent quelques épithètes méprisantes et des conseils amers aux disciples fidèles… Jésus se détourne pour revenir à la maison après le départ de la foule hostile, et il dit au nouveau disciple: “Tu les entends? Voilà ce qui t'attend en venant à Moi.” “Je le sais. C'est pour cela que je reste. Je t'avais vu, un jour de gloire, au milieu de la foule qui t'acclamait en te saluant "roi"… J'ai haussé les épaules en disant: "Un autre pauvre illusionné! Une autre infortune pour Israël!" et je ne t'ai pas suivi parce que tu me semblais un roi, et je ne pensais même plus à Toi. Maintenant je te suis parce que, dans tes paroles et dans ta bonté, je vois le Messie Promis.” “En vérité tu es plus juste que beaucoup d'autres. Cependant, encore une fois, je le dis. Que celui qui espère en Moi un roi de la terre, qu'il se retire. Que celui qui sent qu'il aura honte en face du monde accusateur, qu'il se retire. Que celui qui se scandalisera de me voir traité de malfaiteur, qu'il se retire. Je vous le dis alors que vous pouvez encore le faire sans être compromis aux yeux du monde. Imitez ceux qui fuient sur ces barques, si vous ne vous sentez pas le courage de partager mon sort dans l'opprobre, pour pouvoir le partager ensuite dans la gloire.
Parce que cela va arriver: le Fils de l'homme va être accusé et puis remis aux hommes qui le tueront comme un malfaiteur et ils croiront l'avoir vaincu. Mais c'est inutilement qu'ils auront commis leur crime car Moi, je ressusciterai après trois jours et je triompherai. Bienheureux ceux qui sauront être avec Moi, jusqu'à la fin!”
Ils sont arrivés à la maison et Jésus confie aux disciples le nouveau venu. Il monte seul où il était d'abord. Il va même dans la pièce du haut et s'y assied, pour réfléchir. Peu après, l'Iscariote monte avec Pierre. “Maître, Judas m'a fait réfléchir à des choses qui sont justes.” “Dis-les.” “Tu prends ce Nicolaï, un prosélyte, duquel nous ignorons le passé. Nous avons eu et nous avons déjà tant d'ennuis. Et maintenant? Que savons-nous de lui? Pouvons-nous nous y fier? Judas dit, à juste raison, que ce pourrait être un espion envoyé par des ennemis.” “Mais oui! Un traître! Pourquoi n'a-t-il pas voulu dire d'où il vient et qui l'envoie? Je l'ai interrogé, mais il dit seulement: "Je suis Nicolaï d'Antioche, prosélyte". Moi, j'ai de forts soupçons.” “Je te rappelle que lui vient parce qu'il me voit trahi.” “C'est peut-être un mensonge! Ce peut-être une trahison!” “Celui qui partout voit le mensonge ou voit la trahison est une âme qui est capable de ces choses, parce qu'il juge sur son propre modèle” dit Jésus avec sérieux. “Seigneur, tu m'offenses!” crie Judas indigné. “Quitte-moi donc et va avec ceux qui m'abandonnent.” Judas sort en claquant la porte brutalement. “Cependant, Seigneur, Judas n'a pas tous les torts… Et puis je ne voudrais pas que… cet homme parle de Jean. Ce ne peut être que l'homme d'Endor ce Félix qui te l'a envoyé…” “Certainement, mais Jean est prudent et il a repris son ancien nom. Sois tranquille, Simon. Un homme, qui devient disciple parce qu'il sait que ma cause humaine est déjà perdue, ne peut être qu'un esprit droit. Il est bien différent de celui qui vient de sortir et qui est venu à Moi parce qu'il espérait être le premier ministre d'un roi puissant… et qui ne se persuade pas que je suis Roi seulement pour l'esprit…” “As-tu des soupçons sur lui, Seigneur?” “Sur personne. Mais en vérité je te dis que là où arrivera Nicolaï, disciple et prosélyte, Judas de Simon, apôtre israélite et juif, n'arrivera pas.” “Seigneur, je voudrais interroger Nicolaï sur… Jean.” “Ne le fais pas. Jean ne l'a chargé de rien parce qu'il est prudent. Ne sois pas toi l'imprudent.” “Non, Seigneur. Je te le demandais seulement…” “Descendons pour hâter le repas. Quand il fera bien nuit, nous partirons… Simon… m'aimes-tu?” “Oh! mon Maître! Mais que dis-tu?” “Simon, mon cœur est plus sombre que le lac dans une nuit de tempête, et il est aussi agité que lui…” “Oh! mon Maître!… Que dois-je te dire, si je suis encore plus… sombre et agité que Toi? Je te dirai: "Voici ton Simon, et si mon cœur peut te réconforter, prends-le". Je n'ai que lui, mais il est sincère.” Jésus met un moment sa tête sur la poitrine large et robuste, et puis il se lève et descend avec Pierre.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/

Dimanche 13 septembre 2015, Vingt-quatrième dimanche du temps ordinaire


L'Évangile de la Messe Paul VI
et "L’Évangile tel qu’il m’a été révélé" de Maria Valtorta.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 8,27-35.
En ce temps-là, Jésus s’en alla, ainsi que ses disciples, vers les villages situés aux environs de Césarée-de-Philippe. Chemin faisant, il interrogeait ses disciples : « Au dire des gens, qui suis-je ? »
Ils lui répondirent : « Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres, un des prophètes. »
Et lui les interrogeait : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Pierre, prenant la parole, lui dit : « Tu es le Christ. »
Alors, il leur défendit vivement de parler de lui à personne.
Il commença à leur enseigner qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite.
Jésus disait cette parole ouvertement. Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches.
Mais Jésus se retourna et, voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »
Appelant la foule avec ses disciples, il leur dit : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive.
Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la sauvera.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 5, Ch 31, p 208 - CD 5, piste 79 -
La plaine côtoie le Jourdain avant qu'il se jette dans le lac de Méron. Une belle plaine sur laquelle de jour en jour croissent plus luxuriantes les céréales et fleurissent les arbres à fruits. Les collines, au-delà desquelles se trouve Cédès, sont maintenant derrière des pèlerins qui, transis de froid, cheminent vivement aux premières lumières du jour, en jetant un œil d'envie sur le soleil qui s'élève et en le cherchant dès que ses rayons touchent les prés et caressent les frondaisons. Ils doivent avoir dormi à la belle étoile, ou au mieux dans un pailler, car les vêtements sont froissés et conservent des brins de paille et des feuilles sèches qu'ils enlèvent à mesure qu'ils les découvrent à la lumière plus forte. Le fleuve s'annonce par son bruissement, qui paraît puissant dans le silence matinal de la campagne, et par une rangée serrée d'arbres aux feuilles nouvelles qui tremblent à la brise légère du matin. Mais on ne le découvre pas encore, Enseveli comme il l'est dans la plaine plate. Quand ses eaux bleues, grossies de nombreux petits torrents qui descendent des collines à l'ouest, se voient scintillantes dans la verdure nouvelle des rives, on est presque sur le bord. “Suivons-nous la rive jusqu'au pont, ou bien passons-nous le fleuve ici?” demandent-ils à Jésus qui était seul, pensif, et qui s'est arrêté pour les attendre. “Voyez s'il y a une barque pour passer. Il vaut mieux aller par ici…” “Oui. Au pont qui est justement sur la route pour Césarée Panéade, nous pourrions rencontrer de nouveau quelqu'un envoyé sur nos traces” observe Barthélémy renfrogné en regardant Judas. “Non, ne me regarde pas de travers. Moi, je ne savais pas que l'on devait venir ici, et je n'ai rien dit. Il était facile de deviner que, de Séphet, Jésus serait allé aux tombes des rabbis et à Cédès. Mais je n'aurais jamais pensé qu'il voudrait pousser jusqu'à la capitale de Philippe. Eux l'ignorent donc, et nous ne les trouverons pas par ma faute, ni par leur volonté. À moins d'avoir Belzébuth pour les conduire” dit calme et humble l'Iscariote. “C'est bien, parce qu'avec certaines gens… Il faut avoir l'œil et surveiller les paroles, ne pas laisser de traces de nos projets, il faut faire attention à tout. Autrement notre évangélisation se changera en une fuite perpétuelle” réplique Barthélémy. Jean et André reviennent. Ils disent: “Nous avons trouvé deux barques. On passe pour une drachme par barque. Descendons sur le bord.” Et dans les deux petites barques ils passent, en deux fois, sur l'autre rive. La plaine plate et fertile les accueille aussi en cet endroit. Une plaine fertile mais peu peuplée. Seuls les paysans qui la cultivent y ont leur maison. “Hum! Comment allons-nous faire pour le pain? Moi, j'ai faim. Et ici… il n'y a pas même les épis philistins… De l'herbe et des feuilles, des feuilles et des fleurs. Je ne suis ni une brebis ni une abeille” murmure Pierre à ses compagnons qui sourient de sa remarque. Jude Thaddée se retourne - il était un peu en avant - et il dit: “Nous achèterons du pain au premier village.” “Pourvu qu'ils ne nous fassent pas fuir” termine Jacques de Zébédée. “Gardez-vous, vous qui dites de faire attention à tout, de prendre le levain des pharisiens et des sadducéens. Il me semble que vous êtes en train de le faire, sans réfléchir à ce que vous faites de mal. Soyez attentifs! Gardez-vous!” dit Jésus. Les apôtres se regardent l'un l'autre et chuchotent: “Mais que dit-il? Le pain nous a été donné par cette femme du sourd-muet et par l'hôte de Cédès. Et il est encore ici. Le seul que nous avons. Et nous ne savons pas si nous pourrons en trouver à prendre pour notre faim. Pourquoi donc dit-il que nous achetons aux pharisiens et aux sadducéens du pain avec leur levain? Peut-être ne veut-il pas qu'on achète dans ces villages…” Jésus, qui était de nouveau tout seul en avant, se retourne de nouveau. “Pourquoi avez-vous peur de rester sans pain pour votre faim? Même si tous ici étaient sadducéens et pharisiens, vous ne resteriez pas sans pain à cause de mon conseil. Ce n'est pas du levain qui se trouve dans le pain que je parle, par conséquent vous pourrez acheter où vous voudrez le pain pour vos ventres. Et si personne ne voulait vous en vendre, vous ne resteriez pas non plus sans pain. Ne vous souvenez-vous pas des cinq pains dont se rassasièrent cinq mille personnes? Ne vous rappelez-vous pas que vous avez. ramassé douze paniers pleins de restes? Je pourrais faire pour vous, qui êtes dix et qui avez un pain, ce que j'ai fait pour cinq mille avec cinq pains. Ne comprenez-vous pas à quel levain je fais allusion? À celui qui fermente dans le cœur des pharisiens, des sadducéens et des docteurs, contre Moi. C'est la haine et c'est l'hérésie. Or vous êtes en train d'aller vers la haine comme s'il était entré en vous une partie du levain pharisaïque. On ne doit pas haïr même celui qui est notre ennemi. N'ouvrez pas, même un soupirail, à ce qui n'est pas Dieu. Derrière le premier élément en entreraient d'autres contraires à Dieu. Parfois, pour vouloir combattre les ennemis à armes égales, on finit par périr ou être vaincu. Et une fois vaincus, vous pourriez à leur contact absorber leurs doctrines. Non. Ayez charité et réserve. Vous n'avez pas encore en vous suffisamment pour pouvoir les combattre, ces doctrines, sans en être infectés. Car certains éléments qu'elles ont, vous les avez vous aussi. Et la rancœur à leur égard en est un. Je vous dis encore qu'ils pourraient changer de méthode pour vous séduire et vous enlever à Moi, en usant de mille gentillesses, en se montrant repentis, désireux de faire la paix. Vous ne devez pas les fuir. Mais quand ils chercheront à vous donner leurs doctrines, sachez ne pas les accueillir. Voilà ce qu'est le levain dont je parle: l'animosité qui est contraire à l'amour, et les fausses doctrines. Je vous le dis: soyez prudents.” “Ce signe que les pharisiens demandaient hier, c'était du "levain", Maître?” demande Thomas. “C'était du levain et du poison.” “Tu as bien fait de ne pas le leur donner.” “Mais je le leur donnerai un jour.” “Quand? Quand?” demandent-ils, curieux. “Un jour…” “Et quel signe est-ce? Tu ne le dis pas même à nous, tes apôtres? Pour qu'on puisse le reconnaître tout de suite” demande Pierre désireux de savoir. “Vous, vous ne devriez pas avoir besoin d'un signe.” “Oh! ce n'est pas pour pouvoir croire en Toi! Nous ne sommes pas des gens à avoir de nombreuses pensées, nous. Nous en avons une seule: t'aimer” dit vivement Jacques de Zébédée.

“Mais les gens, vous qui les approchez si familièrement plus que Moi, et sans la crainte que je peux leur inspirer, que disent-ils que je suis? Et comment définissent-ils le Fils de l'homme?” “Certains disent que tu es Jésus, c'est-à-dire le Christ, et ce sont les meilleurs. D'autres t'appellent Prophète, d'autres seulement Rabbi, et d'autres, tu le sais, te disent fou et possédé.” “Quelques-uns pourtant se servent pour Toi du nom que tu te donnes et ils t'appellent: "Fils de l'homme".” “Et certains aussi disent que cela ne peut-être, parce que le Fils de l'homme c'est une chose bien différente. Et cela n'est pas toujours négation car, au fond, ils admettent que tu es plus que Fils de l'homme: tu es le Fils de Dieu. D'autres, au contraire, disent que tu n'es même pas le Fils de l'homme, mais un pauvre homme que Satan agite ou que bouleverse la folie. Tu vois que les opinions sont nombreuses et toutes différentes” dit Barthélémy. “Mais pour les gens, qu'est-ce donc que le Fils de l'homme?” “C'est un homme où sont toutes les vertus les plus belles de l'homme, un homme qui réunit en lui-même toutes les qualités requises d'intelligence, de sagesse, de grâce, dont nous pensons qu'elles étaient en Adam et certains, à ces qualités, ajoutent celle de ne pas mourir. Tu sais que déjà circule le bruit que Jean Baptiste n'est pas mort, mais seulement transporté ailleurs par les anges et qu'Hérode, pour ne pas se dire vaincu de Dieu, et plus encore Hérodiade, ont tué un serviteur et, après l'avoir décapité, ont présenté comme le cadavre du Baptiste le corps mutilé du serviteur. Les gens racontent tant de choses! Ainsi plusieurs pensent que le Fils de l'homme est Jérémie ou bien Élie, ou l'un des Prophètes et même le Baptiste en personne, en qui étaient grâce et sagesse et qui se disait le Précurseur du Christ. Le Christ: l'Oint de Dieu. Le Fils de l'homme: un grand homme né de l'homme. Un grand nombre ne peut admettre, ou ne veut pas admettre, que Dieu ait pu envoyer son Fils sur la terre. Tu l'as dit hier: "Ne croiront que ceux qui sont convaincus de l'infinie bonté de Dieu". Israël croit davantage dans la rigueur de Dieu que dans sa bonté…” dit encore Barthélémy. “Oui. En effet ils se sentent si indignes qu'ils jugent impossible que Dieu soit assez bon pour envoyer son Verbe pour les sauver. Ce qui fait obstacle à leur croyance c'est la dégradation de leurs âmes” confirme le Zélote, et il ajoute: “Tu dis que tu es le Fils de Dieu et de l'homme. En effet, en Toi, se trouve toute grâce et toute sagesse comme homme. Et je crois réellement que quelqu'un qui serait né d'Adam en état de grâce t'aurait ressemblé pour la beauté, l'intelligence et toute autre qualité. Et en Toi brille Dieu pour la puissance. Mais qui peut le croire de ceux qui se croient dieux et qui mesurent Dieu sur eux-mêmes, dans leur orgueil démesuré? Eux, les cruels, les haineux, les rapaces, les impurs, ils ne peuvent certainement pas penser que Dieu ait poussé sa douceur jusqu'à se donner Lui-même pour les racheter, son amour pour les sauver, sa générosité pour se livrer à l'homme, sa pureté pour se sacrifier parmi nous. Ils ne le peuvent pas, eux qui sont si impitoyables et pointilleux pour rechercher et punir les fautes.” “Et vous, qui dites-vous que je suis? Dites-le vraiment d'après votre jugement, sans tenir compte de mes paroles et de celles d'autrui. Si vous étiez obligés de me juger, qui diriez-vous que je suis?” “Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant” s'écrie Pierre en s'agenouillant, les bras tendus en haut, vers Jésus qui le regarde avec un visage tout lumineux et qui se penche afin de le relever pour l'embrasser en disant: “Tu es bienheureux, ô Simon, fils de Jonas! Car ce n'est pas la chair ni le sang qui te l'ont révélé, mais mon Père qui est dans les Cieux. Dès le premier jour que tu es venu vers Moi, tu t'es posé cette question, et parce que tu étais simple et honnête, tu as su comprendre et accepter la réponse qui te venait du Ciel. Tu n'avais pas vu les manifestations surnaturelles comme ton frère et Jean et Jacques. Tu ne connaissais pas ma sainteté de fils, d'ouvrier, de citoyen comme Jude et Jacques, mes frères. Tu n'as pas profité d'un miracle et tu ne m'as pas vu en accomplir, et je ne t'ai pas donné de signe de ma puissance comme je l'ai fait et comme l'ont vu Philippe, Nathanaël, Simon le Cananéen, Thomas, Judas. Tu n'as pas été subjugué par ma volonté comme Mathieu le publicain. Et pourtant tu t'es écrié: "Il est le Christ!" Dès la première heure que tu m'as vu, tu as cru et jamais ta foi n'a été ébranlée. C'est pour cela que je t'ai appelé Céphas, et pour cela c'est sur toi, Pierre, que j'édifierai mon Église et les puissances de l'Enfer ne prévaudront pas contre elle. C'est à toi que je donnerai les clefs du Royaume des Cieux. Et tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les Cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les Cieux, ô homme fidèle et prudent dont j'ai pu éprouver le cœur. Et ici, dès cet instant, tu es le chef auquel il faut donner l'obéissance et le respect comme à un autre Moi-même. Et c'est tel que je le proclame devant vous tous.” Si Jésus avait écrasé Pierre sous une grêle de reproches, les pleurs de Pierre n'auraient pas été aussi forts. Il pleure et éclate en sanglots, le visage sur la poitrine de Jésus. Des pleurs qui n'auront leur égal que dans ceux incoercibles de sa douleur d'avoir renié Jésus. Maintenant ce sont des pleurs faits de mille sentiments humbles et bons… Un peu encore de l'ancien Simon -le pêcheur de Bethsaïda qui, à la première annonce de son frère, avait dit en riant: “Le Messie t'apparaît!… Vraiment!” incrédule et plaisant mais un peu de l'ancien Simon s'effrite sous ces pleurs pour faire apparaître, sous la couche mince de son humanité, toujours plus nettement le Pierre, Pontife de l'Église du Christ. Quand il lève son visage, timide, confus, il ne sait faire qu'un geste pour dire tout, pour promettre tout, pour se donner tout entier à son nouveau ministère: celui de jeter ses bras courts et musclés au cou de Jésus et de l'obliger à se pencher pour l'embrasser, en mêlant ses cheveux et sa barbe un peu hérissés et grisonnants, aux cheveux et à la barbe soyeux et dorés de Jésus, le regardant ensuite d'un regard adorant, affectueux, suppliant de ses yeux un peu bovins, luisants et rougis par les larmes qu'il a versées, en tenant dans ses mains calleuses, larges, épaisses, le visage ascétique du Maître penché sur le sien, comme si c'était un vase d'où coulait une liqueur vivifiante… et il boit, boit, boit douceur et grâce, sécurité et force, de ce visage, de ces yeux, de ce sourire… Ils se séparent enfin, reprenant leur route vers Césarée de Philippe et Jésus dit à tous: “Pierre a dit la vérité. Beaucoup en ont l'intuition, vous vous la connaissez. Mais vous, pour l'instant, ne dites à personne ce qu'est le Christ, dans la vérité complète qui vous est connue. Laissez Dieu parler dans les cœurs comme Il parle dans le vôtre. En vérité je vous dis que ceux qui, à mes affirmations et aux vôtres apportent la foi parfaite et le parfait amour, arrivent à savoir le vrai sens des mots: "Jésus, le Christ, le Verbe, le Fils de l'homme et de Dieu".”
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/