Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 13,22-30.
Dans sa marche vers Jérusalem, Jésus passait par les villes et les villages en enseignant. Quelqu'un lui demanda : « Seigneur, n'y aura-t-il que peu de gens à être sauvés ? » Jésus leur dit : « Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite, car, je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer et ne le pourront pas. Quand le maître de la maison se sera levé et aura fermé la porte, si vous, du dehors, vous vous mettez à frapper à la porte, en disant : 'Seigneur, ouvre-nous', il vous répondra : 'Je ne sais pas d'où vous êtes. ' Alors vous vous mettrez à dire : 'Nous avons mangé et bu en ta présence, et tu as enseigné sur nos places. ' Il vous répondra : 'Je ne sais pas d'où vous êtes. Éloignez-vous de moi, vous tous qui faites le mal. ' Il y aura des pleurs et des grincements de dents quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, et que vous serez jetés dehors. Alors on viendra de l'orient et de l'occident, du nord et du midi, prendre place au festin dans le royaume de Dieu. Oui, il y a des derniers qui seront premiers, et des premiers qui seront derniers. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 5, Ch 53, p 370 - CD 5, piste 139 -
Thomas, qui était en arrière de la troupe des apôtres et qui parlait avec Manaën et Barthélémy, quitte ses compagnons et rejoint le Maître qui est devant avec Margziam et Isaac. “Maître, nous sommes bientôt près de Rama. Tu ne voudrais pas bénir l'enfant de ma sœur? Elle désire tant te voir! Nous pourrions y séjourner, il y a de la place pour tous. Fais-moi ce plaisir, Seigneur!” “Oui, et avec joie! Demain, nous entrerons à Jérusalem reposés.” “Oh! alors je vais en avant pour prévenir! Tu me laisses aller?” “Va. Mais rappelle-toi que je ne suis pas un ami mondain. Ne pousse pas les tiens à beaucoup de dépenses. Traite-moi en "Maître". Tu m'as compris?” “Oui, mon Seigneur. Je le dirai aux parents. Tu viens avec moi, Margziam?” “Si Jésus le veut…” “Va, va, fils.” Les autres, qui ont vu Thomas et Margziam aller en direction de Rama, située un peu à gauche de la route qui va, je crois, de la Samarie à Jérusalem, hâtent le pas pour demander ce qui arrive. “Nous allons chez la sœur de Thomas. J'ai séjourné dans toutes les maisons de vos parents. Il est juste que j'aille aussi chez lui, et c'est pour cela que je l'ai envoyé en avant.” “Alors, si tu permets, aujourd'hui moi aussi j'irai en avant pour voir un peu s'il n'y a rien de nouveau. À ton entrée à la Porte de Damas j'y serai s'il y a des ennuis. Autrement je te verrai… Où, Seigneur?” dit Manaën. “A Béthanie, Manaën. Je vais tout de suite chez Lazare. Mais les femmes, je les laisserai à Jérusalem. Je vais seul et même, je t'en prie, après la halte d'aujourd'hui, accompagne les femmes à leurs maisons.” “Comme tu veux, Seigneur.” “Prévenez le conducteur de nous suivre à Rama.” En effet le char vient lentement par derrière, pour suivre le groupe des apôtres. Isaac et le Zélote restent arrêtés pour l'attendre alors que les autres prennent la route secondaire en pente douce, qui les amène à la petite colline très basse sur laquelle se trouve Rama. Thomas ne se tient pas de joie et il paraît encore plus rouge à cause du contentement qui éclate sur son visage. Il les attend à l'entrée du village. Il court à la rencontre de Jésus: “Quel bonheur, Maître! Toute ma famille est là! Mon père qui voulait tant te voir, ma mère, mes frères! Comme je suis content!” Et il se met à côté de Jésus, plastronnant comme un conquérant à l'heure de son triomphe. La maison de la sœur de Thomas se trouve à un carrefour à l'est de la ville. C'est la maison typique des israélites aisés, avec la façade quasi sans fenêtres, le portail de fer avec son judas, la terrasse qui sert de toit et les murailles du jardin, hautes et sombres, qui se prolongent en arrière de la maison et que dépassent les feuillages des arbres à fruits. Mais aujourd'hui la servante n'a pas besoin de regarder par le judas. Le portail est tout grand ouvert et tous les habitants de la maison sont rassemblés dans l'atrium. Les grandes personnes sont toutes occupées après les enfants, garçons et filles dont la foule serrée, turbulente, exaltée par la nouvelle, rompt continuellement l'ordre hiérarchique et joue devant les adultes aux places d'honneur où se trouvent au premier rang les parents de Thomas et sa sœur avec son mari. Mais quand Jésus est sur le seuil, qui pourrait retenir cette marmaille? Elle ressemble à une couvée qui sort du nid après une nuit de repos. Et Jésus reçoit le choc de cette troupe turbulente et gentille qui s'abat contre ses genoux et l'enserre, levant les petits visages en quête de baisers, et qui ne peut rester tranquille malgré les avertissements paternels ou maternels ou même quelques gifles que Thomas distribue pour rétablir l'ordre. “Laisse-les faire! Laisse-les faire! Si tout le monde pouvait être comme eux!” s'écrie Jésus qui se penche pour contenter toute cette troupe émoustillée. Il peut enfin entrer parmi les salutations plus respectueuses des adultes. Mais ce qui me plaît particulièrement, c'est le salut du père de Thomas, un vieillard typiquement juif, que Jésus relève car il veut l'embrasser “par reconnaissance pour sa générosité qui lui donne un apôtre.” “Oh! Dieu m'a aimé plus que tout autre en Israël. Alors que tout hébreux a son premier-né consacré au Seigneur, moi j'en ai deux qui sont consacrés. le premier et le dernier; et le dernier est encore plus sacré car, sans être lévite ni prêtre, il fait ce que le Grand Prêtre lui-même ne peut pas faire: il voit constamment Dieu et il accueille ses commandements!” dit-il avec sa voix un peu tremblante de vieillard, que l'émotion fait encore trembler davantage. Et il dit pour finir: “Dis-moi seulement une chose pour contenter mon âme. Toi, qui ne mens pas, dis-moi: mon fils, par la façon dont il te suit, est-il digne de te servir et de mériter la Vie éternelle?” “Reste en paix, père. Ton Thomas a une grande place dans le cœur de Dieu par la façon dont il se conduit; et il aura une grande place au Ciel pour la manière dont il aura servi Dieu jusqu'à son dernier soupir.” Thomas halète comme un poisson hors de l'eau par l'émotion que lui donne ce qu'il entend dire. Le vieillard lève ses mains tremblantes alors que deux larmes descendent par les rides profondes pour se perdre dans sa barbe patriarcale, et il dit: “Sur toi la bénédiction de Jacob; la bénédiction du patriarche au juste parmi les fils: que le Tout-Puissant te bénisse par les bénédictions du ciel au-dessus de nous, par les bénédictions de l'abîme au-dessous, par les bénédictions des mamelles et du sein. Que les bénédictions de ton père surpassent celles que lui-même a reçues de son père, et qu'elles se posent sur la tête de Thomas jusqu'à ce que vienne le désir des collines éternelles, sur la tête de celui qui est le nazaréen parmi ses frères!” Et tous répondent: “Qu'il en soit ainsi.” “Et maintenant, Toi, ô Seigneur, bénis cette maison et surtout ceux qui sont le sang de mon sang” dit le vieillard en montrant les enfants. Jésus, en ouvrant les bras, entonne la bénédiction mosaïque et il y ajoute: “Que Dieu, en présence duquel marchèrent vos pères, que Dieu qui m'a nourri depuis ma jeunesse jusqu'à ce jour, que l'ange qui m'a délivré de tout mal, bénisse ces petits, qu'ils portent mon Nom et aussi les noms de mes pères et qu'ils se multiplient largement sur la terre” et il termine en prenant le dernier-né des bras de sa mère pour le baiser sur le front en disant: “Et qu'en toi descendent comme du miel et du beurre les vertus d'élite qui ont habité dans le Juste dont le nom t'a été donné, en le rendant plein de vie pour les Cieux et orné comme le palmier l'est de ses blondes dattes et le cèdre de sa royale frondaison.” Tous les assistants sont émus et extasiés, mais ensuite c'est une explosion de joie qui sort de toutes les bouches et accompagne Jésus qui entre dans la maison et ne s'arrête que lorsqu'il est dans la cour où il présente à ses hôtes sa Mère, les femmes disciples, les apôtres et les disciples. Ce n'est plus le matin, et ce n'est plus le midi. Les rayons maladifs du soleil percent difficilement les nuages ébouriffés de ce temps qui a du mal à se remettre. Le soleil ne va pas tarder de se coucher. C'est le crépuscule. Les femmes ne sont plus là, ni Isaac ni Manaën, alors que Margziam est resté et il est tout heureux aux côtés de Jésus. Il sort de la maison avec Lui, les apôtres et toute la parenté masculine de Thomas, pour voir des vignes qui ont des qualités particulières. Aussi bien le père que le beau-frère de Thomas vantent l'orientation du vignoble et la rareté des vignes qui pour le moment n'ont que des feuilles nouvelles et très tendres. Et Jésus avec bienveillance écoute ces explications intéressantes de taille et de sarclage comme si c'était les choses les plus importantes du monde. À la fin il dit en souriant à Thomas: “Est-ce que je dois bénir cette dot de ta sœur jumelle?” “Oh! mon Seigneur! Je ne suis pas Doras ni Ismaël. Je sais que ta respiration, ta présence dans un lieu sont déjà une bénédiction. Mais si tu veux lever ta main droite sur ces vignes, fais-le, et certainement leur fruit sera saint.” “Et abondant, non? Qu'en dis-tu, père?” “Il suffit qu'il soit saint. Cela suffit! Et moi, je le presserai et je te l'enverrai pour la Pâque prochaine et tu t'en serviras dans le calice rituel.” “C'est dit. J'y compte. Je veux, à la Pâque qui va venir, consommer le vin d'un véritable israélite.” Ils sortent du vignoble pour retourner au village. La nouvelle de la présence dans le pays de Jésus de Nazareth s'est répandue, et les gens de Rama sont tous sur les routes avec un grand désir de l'approcher. Jésus les voit et il dit à Thomas: “Pourquoi ne viennent-ils pas? Ils ont peut-être peur de Moi? Dis-leur que je les aime.” Oh! Thomas ne se le fait pas dire deux fois! Il va d'un groupe à l'autre, si rapide qu'il semble un papillon volant de fleur en fleur. Et ils ne se le font pas dire deux fois non plus les gens qui ont entendu l'invitation. Ils accourent tous, en se donnant le mot, autour de Jésus aussi, lorsqu'ils arrivent au carrefour où se trouve la maison de Thomas, il y a toute une foule discrète qui parle avec respect aux apôtres et aux parents de Thomas, s'informant de choses et autres. Je me rends compte que Thomas a beaucoup travaillé pendant les mois d'hiver et qu'une partie notable de la doctrine évangélique est connue dans le pays, mais ils désirent avoir de Jésus des explications particulières. Quelqu'un, qui a été très impressionné par la bénédiction que Jésus a donnée aux enfants de la maison hospitalière et par ce qu'il a dit de Thomas, demande: “Seront-ils donc tous des justes à cause de ta bénédiction?” “Non à cause d'elle, mais à cause de leurs actions. Moi, je leur ai donné la force de ma bénédiction pour les fortifier dans leurs actions. Mais ce sont eux qui doivent faire les actions et faire seulement de justes actions pour avoir le Ciel. Moi, je bénis tout le monde… mais tous ne se sauveront pas en Israël.” “Et même il s'en sauvera très peu, s'ils vont de l'avant comme ils le font maintenant” murmure Thomas. “Que dis-tu?” “La vérité. Celui qui persécute le Christ et le calomnie, celui qui ne pratique pas ce qu'il enseigne, ne prendra pas part à son Royaume” dit Thomas de sa grosse voix. Quelqu'un le tire par la manche: “Il est très sévère?” demande-t-il en montrant Jésus. “Non. Au contraire il est trop bon.” “Moi, qu'en dis-tu, est-ce que je me sauverai? Je ne suis pas parmi les disciples. Mais tu sais comme je suis et comme j'ai toujours cru à ce que tu me disais. Mais je ne sais pas faire davantage. Que dois-je faire au juste pour me sauver en plus de ce que je fais déjà?” “Demande-le-lui. Il aura la main et le jugement plus doux et plus juste que le mien.” L'homme s'avance et dit: “Maître, je suis fidèle à la Loi et depuis que Thomas m'a répété tes paroles, j'essaie de l'être davantage. Mais je suis peu généreux. Je fais ce que je dois faire absolument. Je m'abstiens de faire ce qu'il n'est pas bien de faire car j'ai peur de l'Enfer. Mais pourtant j'aime mes aises et… je l'avoue, je m'efforce de faire les choses de façon à ne pas pécher mais sans trop me gêner pourtant. Est-ce que je me sauverai en agissant ainsi?” “TU te sauveras. Mais pourquoi être avare avec le bon Dieu qui est si généreux avec toi? Pourquoi ne prétendre pour soi que le salut, obtenu difficilement, et non pas la grande sainteté qui donne tout de suite une paix éternelle? Allons, homme! Sois généreux avec ton âme!” L'homme dit humblement: “J'y réfléchirai, Seigneur. J'y réfléchirai. Je sais que tu as raison et que je fais tort à mon âme en l'obligeant à une longue purification avant d'avoir la paix.” “Bravo! Cette pensée est déjà un commencement de perfectionnement.” Un autre de Rama demande: “Seigneur, sont-ils peu nombreux ceux qui se sauvent?” “Si l'homme savait se conduire avec respect envers lui-même et avec un amour respectueux pour Dieu, tous les hommes se sauveraient comme Dieu le désire. Mais l'homme n'agit pas ainsi. Et comme un sot il s'amuse avec le clinquant au lieu de prendre l'or véritable. Soyez généreux dans votre recherche du Bien. Cela vous coûte? C'est en cela que réside le mérite. Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite. L'autre, large et attirante, c'est une séduction de Satan pour vous dévoyer. Celle du Ciel est étroite, basse, nue et sévère. Pour y passer il faut être agile, léger, sans faste et sans matérialité. Il faut être spirituel pour pouvoir le faire. Autrement, quand sera venue l'heure de la mort, vous n'arriverez pas à la franchir. Et en vérité on en verra beaucoup qui chercheront à entrer sans pouvoir y réussir tant la matérialité les rend obèses, tant les pompes mondaines les rendent compliqués, tant les raidit la croûte du péché, tant l'orgueil qui est leur squelette les rend incapables de se plier. Et alors le Maître du Royaume viendra fermer la porte, et alors ceux qui sont dehors, ceux qui n'auront pas pu entrer au moment voulu, en restant dehors frapperont à la porte en criant: "Seigneur, ouvre-nous! Nous sommes là aussi". Mais Lui dira: "En vérité, Je ne VOUS connais pas, et Je ne sais pas d'où vous venez". Et eux: "Mais comment? Tu ne te souviens pas de nous? Nous avons mangé et bu avec Toi et nous t'avons écouté quand Tu enseignais sur nos places". Mais Lui répondra: "En vérité Je ne vous reconnais pas. Plus Je vous regarde et plus vous m'apparaissez comme rassasiés de ce que J'ai déclaré nourriture impure. En vérité plus Je vous scrute et plus Je vois que vous n'êtes pas de ma famille. En vérité, voici, maintenant Je vois de qui vous êtes les fils et les sujets: de l'Autre. Vous avez pour père Satan, pour mère la Chair, pour nourrice l'Orgueil, pour serviteur la Haine, pour trésor vous avez le péché, les vices sont vos pierres précieuses. Sur votre cœur est écrit 'Égoïsme'. Vos mains sont souillées des vols faits aux frères. Hors d'ici! Loin de Moi, vous tous, artisans d'iniquité". Et alors, alors que des profondeurs des Cieux viendront, étincelants de gloire, Abraham, Isaac, Jacob, et tous les prophètes et les justes du Royaume de Dieu, eux, ceux qui n'auront pas eu amour mais égoïsme, pas le sacrifice mais la mollesse, seront chassés au loin, relégués là où les pleurs sont éternels et où il n'y a que terreur. Et ceux qui seront ressuscités glorieux, venus de l'orient et de l'occident, du nord et du midi, se rassembleront à la table nuptiale de l'Agneau, le Roi du Royaume de Dieu. Et on verra alors que beaucoup qui paraissaient les "plus petits" dans l'armée de la terre seront les premiers dans la population du Royaume. Et de même aussi on verra que tous les puissants d'Israël ne seront pas tous puissants au Ciel, et que tous ceux que le Christ a choisis pour être ses serviteurs n'ont pas su mériter d'être choisis pour la table nuptiale. Mais aussi on verra que beaucoup que l'on croyait "les premiers" seront non seulement derniers, mais ne seront même pas derniers. Car nombreux sont ceux qui sont appelés, mais peu nombreux sont ceux qui de leur élection ont su se faire une vraie gloire.” Pendant que Jésus parle, avec un pèlerinage qui va à Jérusalem ou qui en vient en quête de logement, surviennent des pharisiens. Ils voient le rassemblement et s'approchent pour voir. Ils ont vite fait de reconnaître la tête blonde de Jésus qui se détache sur le mur sombre de la maison de Thomas. “Laissez-nous passer car nous voulons dire un mot au Nazaréen” crient-ils, autoritaires. Sans enthousiasme la foule s'ouvre et les apôtres voient arriver vers eux le groupe des pharisiens. “Maître, paix à Toi!” “Paix à vous. Que voulez-vous?” “Tu vas à Jérusalem?” “Comme tout fidèle israélite.” “N'y va pas! Un danger t'y attend. Nous le savons car nous en venons pour aller à la rencontre de nos familles et nous sommes venus t'avertir ayant appris que tu étais à Rama.” “De qui, s'il est permis de le demander?” demande Pierre soupçonneux et tout prêt à amorcer une dispute. “Cela ne te regarde pas, homme. Sache seulement, toi qui nous appelles serpents, que près du Maître les serpents sont nombreux et que tu ferais bien de te méfier des trop nombreux et trop puissants disciples.” “Hé! Tu ne voudras pas insinuer que Manaën ou…” “Silence, Pierre. Et toi, pharisien, sache qu'aucun danger ne peut détourner un fidèle de son devoir. Si on perd la vie, ce n'est rien. Ce qui est grave, c'est de perdre son âme en contrevenant à la Loi. Mais tu le sais, et tu sais que je le sais. Pourquoi alors me tentes-tu? Tu ne sais peut-être pas que Moi je sais pourquoi tu le fais?” “Je ne te tente pas. C'est la vérité. Beaucoup d'entre nous peuvent être tes ennemis, mais pas tous. Nous, nous ne te haïssons pas. Nous savons qu'Hérode te cherche, et nous te disons: pars. Va-t-en d'ici, car si Hérode s'empare de Toi, il va te tuer. C'est ce qu'il veut.” “C'est ce qu'il veut, mais il ne le fera pas. Cela, je le sais, Moi. Du reste allez dire à ce vieux renard que Celui qu'il recherche est à Jérusalem. En effet j'y vais en chassant les démons, en opérant des guérisons, sans me cacher. Et je le fais et le ferai aujourd'hui, demain et après-demain, jusqu'à ce que mon temps soit achevé. Mais il faut que je marche tant que je ne serai pas arrivé au terme. Et il faut qu'aujourd'hui et puis une autre fois, et une autre fois, et une autre fois encore, j'entre à Jérusalem, car il n'est pas possible que mon chemin s'arrête auparavant. Et il doit s'achever comme il est juste, c'est-à-dire à Jérusalem.” “Le Baptiste est mort ailleurs.” “Il est mort en sainteté, et sainteté veut dire: "Jérusalem". Si maintenant Jérusalem veut dire "Péché" c'est seulement pour ce qui n'est que terrestre et qui bientôt ne sera plus. Mais je parle de ce qui est éternel et spirituel, c'est-à-dire de la Jérusalem des Cieux. C'est en elle, en sa sainteté, que meurent tous les justes et les prophètes. C'est en elle que je mourrai, et c'est inutilement que vous voulez m'amener au péché. Et je mourrai aussi dans les collines de Jérusalem, non pas de la main d'Hérode, mais par la volonté de ceux qui me haïssent plus subtilement que lui, parce qu'ils voient en Moi l'usurpateur du Sacerdoce qu'ils convoitent et Celui qui purifie Israël de toutes les maladies qui le corrompent. Ne mettez donc pas sur le dos d'Hérode tout le désir de tuer, mais prenez chacun votre part car, en vérité, l'Agneau est sur une montagne que gravissent de tous côtés des loups et des chacals pour l'égorger et…” Les pharisiens s'enfuient sous la grêle des brûlantes vérités… Jésus les regarde fuir. Il se tourne ensuite du côté du midi vers une clarté plus lumineuse qui peut-être indique la région de Jérusalem et il dit avec tristesse: “Jérusalem, Jérusalem, qui tues tes prophètes et lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois n'ai-je pas voulu rassembler tes fils, comme fait l'oiseau sur son nid où il rassemble ses petits sous ses ailes, et tu ne l'as pas voulu! Voilà! On te laissera vide la Maison de ton vrai Maître. Lui viendra, fera, comme le veut le rite, comme doit le faire le premier et le dernier d'Israël, et puis Il s'en ira. Il ne séjournera plus entre tes murs pour les purifier par sa présence. Et je t'assure que toi et tes habitants vous ne me verrez plus, dans ma vraie figure, jusqu'au jour où vous direz: "Béni Celui qui vient au nom du Seigneur"… Et vous de Rama, rappelez-vous ces paroles et toutes les autres pour ne pas être pris, englobés dans le châtiment de Dieu. Soyez fidèles… Allez. La paix soit avec vous.” Jésus se retire dans la maison de Thomas avec tous les membres de la famille et ses apôtres.
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/
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