Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 12,13-21.
Du milieu de la foule, un homme demanda à Jésus : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. » Jésus lui répondit : « Qui m'a établi pour être votre juge ou pour faire vos partages ? » Puis, s'adressant à la foule : « Gardez-vous bien de toute âpreté au gain ; car la vie d'un homme, fût-il dans l'abondance, ne dépend pas de ses richesses. » Et il leur dit cette parabole : « Il y avait un homme riche, dont les terres avaient beaucoup rapporté. Il se demandait : 'Que vais-je faire ? Je ne sais pas où mettre ma récolte. ' Puis il se dit : 'Voici ce que je vais faire : je vais démolir mes greniers, j'en construirai de plus grands et j'y entasserai tout mon blé et tout ce que je possède. Alors je me dirai à moi-même : Te voilà avec des réserves en abondance pour de nombreuses années. Repose-toi, mange, bois, jouis de l'existence. ' Mais Dieu lui dit : 'Tu es fou : cette nuit même, on te redemande ta vie. Et ce que tu auras mis de côté, qui l'aura ? ' Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d'être riche en vue de Dieu.»
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l’Évangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 4, Ch 140, p 357 - CD 4 (2ème cd), piste 147-
Jésus se trouve sur une des collines de la rive occidentale du lac. A ses yeux apparaissent les villes et les pays épars sur les rivages de l'une et l'autre côte, mais exactement au-dessous de la colline, se trouvent Magdala et Tibériade, la première avec son quartier riche, avec ses nombreux jardins, nettement séparé des pauvres maisons des pêcheurs, paysans et du menu peuple par un torrent maintenant tout à fait à sec. L'autre qui n'est que splendeur, ignorante de tout ce qui est misère et décadence, et qui rit, belle et toute neuve au soleil, en face du lac. Entre les deux, les jardins potagers, peu nombreux mais bien tenus, de la plaine étroite, et puis les oliviers qui montent à l'assaut des collines. Derrière Jésus, on voit de cette cime la selle du mont des Béatitudes, au pied duquel passe la voie principale qui va de la Méditerranée à Tibériade. C'est peut-être à cause de la proximité de cette vole principale très fréquentée que Jésus a choisi cette localité à laquelle beaucoup de gens peuvent accéder des nombreuses villes du lac ou de l'intérieur de la Galilée et d'où, le soir, il est facile de revenir chez soi ou de trouver l'hospitalité dans beaucoup de pays. La chaleur aussi est tempérée par l'altitude et par les arbres de haute futaie qui, au sommet, ont pris la place des oliviers. Il y a en effet beaucoup de gens, outre les apôtres et les disciples. Des gens qui ont besoin de Jésus pour leur santé, ou pour des conseils, des gens venus par curiosité, des gens qu'ont amené des amis, ou venus pour faire comme les autres. Une foule, en somme. La saison n'est plus sous l'influence de la canicule mais elle tend aux grâces languissantes de l'automne et elle invite plus que jamais à se mettre en route à la recherche du Maître. Jésus a déjà guéri les malades et parlé aux gens et certainement sur le thème des richesses injustes et de la nécessité de s'en détacher pour gagner le Ciel, et de l'absolue nécessité de ce détachement pour être son disciple. Et maintenant, il est en train de répondre aux questions de tel ou tel des disciples riches qui sont un peu troublés par cette exigence. Le scribe Jean dit: “Dois-je donc détruire ce que je possède, en en dépouillant les miens?” “Non. Dieu t'a donné des biens. Fais-les servir à la Justice et uses-en avec justice. C'est-à-dire sers-t-en pour subvenir aux besoins de ta famille, c'est un devoir; traite humainement les serviteurs, c'est de la charité; fais-en profiter les pauvres, subviens aux besoins des disciples pauvres. Voilà que les richesses ne seront pas pour toi un obstacle mais une aide.” Et puis, parlant à tous, il dit: “En vérité je vous dis que le même danger de perdre le Ciel par amour des richesses peut-être aussi le fait d'un disciple plus pauvre si, devenu mon prêtre, il manque à la justice en pactisant avec le riche. Celui qui est riche ou mauvais, bien des fois essaiera de vous séduire par des cadeaux pour que vous approuviez sa manière de vivre et son péché. Et il y en aura, parmi mes disciples, qui succomberont à la tentation des cadeaux. Cela ne doit pas être. Que le Baptiste vous instruise. Vraiment lui, bien qu'il ne fût ni juge ni magistrat, avait la perfection du juge et du magistrat, tels que les décrit le Deutéronome: "Tu n'auras pas de préférences, tu n'accepteras pas de cadeaux, parce qu'ils aveuglent les yeux des sages et altèrent les paroles des justes". Trop souvent l'homme laisse ébrécher l'épée de la justice par l'or qu'un pécheur passe sur le fil. Non, cela ne doit pas être. Sachez être pauvres, sachez savoir mourir, mais ne pactisez jamais avec la faute. Même pas avec l'excuse de faire servir cet or au profit des pauvres. C'est un or maudit et il ne leur procurerait pas du bien. C'est l'or d'une compromission infâme. Vous vous êtes constitués disciples pour être maîtres, médecins et rédempteurs. Que seriez-vous si vous consentiez au mal par intérêt? Des maîtres d'une science mauvaise, des médecins qui tuent le malade, non pas des rédempteurs mais des gens qui coopèrent à la ruine des cœurs.” Un homme de la foule s'avance et dit: “Je ne suis pas disciple, mais je t'admire. Réponds donc à cette question: "Est-il permis à quelqu'un de retenir l'argent d'un autre?"“ “Non, homme. C'est un vol, comme d'enlever la bourse à un passant.” “Même si c'est l'argent de la famille?” “Oui. Il n'est pas juste que quelqu'un s'approprie l'argent de tous les autres.” “Alors, Maître, viens à Abelmain sur la route de Damas et ordonne à mon frère de partager avec moi l'héritage du père qui est mort sans avoir laissé un mot d'écrit. Il a tout pris pour lui, et remarque que nous sommes jumeaux nés d'un premier et unique enfantement. J'ai donc les mêmes droits que lui.” Jésus le regarde et dit: “C'est une situation pénible et certainement ton frère n'agit pas bien. Mais tout ce que je peux faire, c'est de prier pour toi et davantage pour lui pour qu'il se convertisse, et venir dans ton pays pour évangéliser en touchant ainsi son cœur. Le chemin ne m'est pas pénible si je peux mettre la paix entre vous.” L'homme, furieux, bondit: “Et que veux-tu que j'en fasse de tes paroles? Il faut bien autre chose que des paroles, en ce cas!” “Mais ne m'as-tu pas dit de commander à ton frère de…” “Commander ce n'est pas évangéliser. Un ordre est toujours accompagné d'une menace. Menace-le de le frapper dans sa personne, s'il ne me donne pas ce qui m'appartient. Tu peux le faire. Comme tu donnes la santé, tu peux donner la maladie.” “Homme, je suis venu pour convertir, non pour frapper. Mais, si tu as foi dans mes paroles, tu trouveras la paix.” “Quelles paroles?” “Je t'ai dit que je prierai pour toi et pour ton frère, pour que tu sois consolé et que lui se convertisse.” “Des histoires! Des histoires! Je n'ai pas la naïveté d'y croire. Viens et commande.” Jésus, qui était doux et patient, se fait imposant et sévère. Il se redresse - auparavant il se tenait un peu penché sur le petit homme corpulent et enflammé de colère - et il dit: “Homme, qui m'a établi juge et arbitre entre vous? Personne. Mais pour faire disparaître un désaccord entre deux frères, j'acceptais de venir pour remplir ma mission de pacificateur et de rédempteur et, si tu avais cru à mes paroles, en revenant à Abelmain tu aurais trouvé ton frère déjà converti. Tu ne sais pas croire, et tu n'auras pas le miracle. Toi, si le premier tu avais pu mettre la main sur le trésor, tu l'aurais gardé en en privant ton frère parce que, en vérité, si vous êtes nés jumeaux, vous avez aussi des passions jumelles et toi, comme ton frère, vous avez un seul amour: l'or, une seule foi: l'or. Reste donc avec ta foi. Adieu.” L'homme s'en va en maudissant, au scandale de la foule qui voudrait le punir. Mais Jésus s'y oppose. Il dit: “Laissez-le aller. Pourquoi voulez-vous vous salir les mains en frappant une brute? Moi, je lui pardonne, parce qu'il est possédé par le démon de l'or qui fait de lui un dévoyé. Faites-le, vous aussi. Prions plutôt pour ce malheureux afin qu'il redevienne homme à l'âme belle de liberté.” “C'est vrai. Son visage même est devenu horrible par l'effet de sa cupidité. Tu l'as vu?” se demandent l'un à l'autre les disciples et ceux qui étaient près de l'homme cupide. “C est vrai! C'est vrai! Il ne semblait plus être ce qu'il était avant.” “Oui. Quand ensuite il a repoussé le Maître, pour un peu il l'aurait frappé tout en le maudissant, son visage est devenu celui d'un démon.” “D'un démon tentateur. Il voulait porter le Maître à la méchanceté…” “Écoutez” dit Jésus. “Vraiment les altérations de l'âme se reflètent sur le visage. C'est comme si le démon affleurait à la surface de celui qu'il possède. Ils sont peu nombreux ceux qui, étant des démons par leurs actes ou leur attitude, ne trahissent pas ce qu'ils sont. Et ces gens peu nombreux sont parfaits dans le mal et parfaitement possédés. Le visage du juste, au contraire, est toujours beau même s'il est matériellement difforme, par suite d'une beauté surnaturelle qui se répand de l'intérieur sur l'extérieur. Et ce n'est pas par manière de parler mais les faits le démontrent, nous observons chez celui qui est pur de tout vice la fraîcheur de la chair elle-même. L'âme est en nous et nous possède tout entiers. Les puanteurs d'une âme corrompue corrompent même la chair, alors que les parfums d'une âme pure la préservent. L'âme impure pousse la chair à des péchés obscènes, et ces derniers vieillissent et déforment. L'âme pure pousse la chair à une vie pure et cela conserve la fraîcheur et communique la majesté. Faites en sorte qu'en vous demeure la pure jeunesse de l'esprit, ou qu'elle ressuscite si elle est déjà perdue, et veillez à vous garder de toute cupidité que ce soit des sens ou du pouvoir. La vie de l'homme ne dépend pas de l'abondance des biens qu'il possède. Ni cette vie, ni encore moins l'autre: celle qui est éternelle, mais de sa manière de vivre. Et avec la vie, le bonheur de cette terre et du Ciel. Car le vicieux n'est jamais heureux, réellement heureux. Alors que celui qui est vertueux est toujours heureux d'une céleste allégresse, même s'il est pauvre et seul. La mort même ne l'impressionne pas, parce qu'il n'a pas de fautes ni de remords qui lui fassent craindre la rencontre avec Dieu, et qu'il n'a pas de regrets pour ce qu'il laisse sur la terre. Lui sait que c'est au Ciel que se trouve son trésor et, comme quelqu'un qui s'en va prendre possession de l'héritage qui lui revient et d'un héritage saint, il s'en va joyeux, empressé, à la rencontre de la mort qui lui ouvre les portes du Royaume où se trouve son trésor. Faites-vous tout de suite votre trésor. Commencez-le dès votre jeunesse, vous qui êtes jeunes; travaillez infatigablement, vous les plus âgés qui, à cause de votre âge, êtes plus près de la mort. Mais, puisque la mort est une échéance inconnue et que souvent l'enfant tombe avant le vieillard, ne renvoyez pas au lendemain le travail de vous faire un trésor de vertu et de bonnes œuvres pour l'autre vie, de peur que la mort ne vous rejoigne sans que vous ayez mis de côté un trésor pour le Ciel. Nombreux sont ceux qui disent: "Oh! je suis jeune et fort! Pour le moment, je jouis sur la terre, après je me convertirai". Grande erreur! Écoutez cette parabole. La campagne d'un homme riche lui avait rapporté d'abondantes récoltes. Elles étaient vraiment miraculeuses. Il contemple avec joie toute cette richesse qui s'accumule sur ses champs et sur son aire et qui ne trouve pas de place dans les greniers et qu'on abrite sous des hangars provisoires et jusque dans les pièces de la maison, et il dit: "J'ai travaillé comme un esclave, mais la terre ne m'a pas déçu. J'ai travaillé pour dix récoltes et maintenant je veux me reposer pour autant de temps. Comment ferai-je pour loger toute cette récolte? Je ne veux pas la vendre, car cela m'obligerait à travailler pour avoir, l'an prochain, une nouvelle récolte. Voici ce que je vais faire: je démolirai mes greniers et j'en ferai de plus grands pour loger toutes mes récoltes et tous mes biens. Et puis, je dirai à mon âme: 'Oh! mon âme! Tu as maintenant des biens pour plusieurs années. Repose-toi donc, mange et bois et profites-en' ". Cet homme, comme beaucoup, confondait le corps et l'esprit et il mélangeait le sacré au profane, parce que réellement dans les jouissances et l'oisiveté l'âme ne jouit pas mais languit, et celui-là aussi, comme beaucoup, après la première bonne récolte dans les champs du bien, s'arrêtait car il lui semblait avoir tout f ait. Mais, ne savez-vous pas que quand on a mis la main à la charrue, il faut persévérer une année, dix, cent, tant que dure la vie, car s'arrêter est un crime envers soi-même, parce qu'on se refuse une gloire plus grande, et c'est régresser, car celui qui s'arrête, généralement, non seulement ne progresse plus mais revient en arrière? Le trésor du Ciel doit augmenter d'année en année pour être bon, puisque si la Miséricorde divine doit être bienveillante, même avec ceux qui ont eu peu d'années pour le former, elle ne sera pas complice des paresseux qui, ayant une longue vie, font peu de chose. Le trésor doit être en continuelle croissance. Autrement ce n'est plus un trésor qui porte du fruit, mais un trésor inerte et cela se produit au détriment de la paix promise du Ciel. Dieu dit à l'homme sot: "Homme sot qui confonds le corps et les biens de la terre avec ce qui est esprit et qui, d'une grâce de Dieu te fais un mal, sache que cette nuit même on te demandera ton âme et quand elle sera partie, le corps restera sans vie. Ce que tu as préparé, à qui cela reviendra-t-il? L'emporteras-tu avec toi? Non. Tu viendras dépouillé des récoltes terrestres et des œuvres spirituelles en ma présence et tu seras pauvre dans l'autre vie. Il valait mieux faire de tes récoltes des œuvres de miséricorde pour le prochain et pour toi car, en étant miséricordieux pour les autres, tu serais miséricordieux pour ton âme. Et au lieu de nourrir des pensées d'oisiveté, mettre en œuvre des activités d'où tu pouvais tirer un profit utile pour ton corps et de grands mérites pour ton âme, jusqu'au moment où je t'aurais appelé". Et l'homme mourut cette nuit-là, et fut jugé avec sévérité. E vérité, je vous dis qu'il en arrive ainsi pour celui qui thésaurise pour lui-même et ne s'enrichit pas aux yeux de Dieu. Maintenant allez et faites-vous un trésor de l'enseignement qui vous est donné. La paix soit avec vous.” Et Jésus bénit et il se retire dans un bois avec les apôtres et les disciples pour se restaurer et se reposer. Mais, tout en mangeant, il parle encore en continuant l'instruction précédente, en reprenant un thème déjà présenté aux apôtres plusieurs fois et je crois qu'il le sera toujours insuffisamment car l'homme est trop en proie aux peurs sans fondement. “Croyez” dit-il, “que c'est seulement de cet enrichissement de vertu qu'il faut se préoccuper. Et veillez à ce que la vôtre ne soit jamais une préoccupation agitée, inquiète. Le Bien est l'ennemi des inquiétudes, des peurs, des empressements qui se ressentent encore trop de la cupidité, de la jalousie, des méfiances humaines. Que votre travail soit constant, confiant, paisible, sans brusques départs et brusques arrêts. Ainsi font les onagres sauvages, mais personne ne les utilise, à moins d'être fou, pour cheminer en sécurité. Paisibles dans les victoires, paisibles dans les défaites. Même le chagrin pour une erreur commise, qui vous afflige parce que par cette erreur vous avez déplu à Dieu, doit être paisible, réconforté par l'humilité et la confiance. L'accablement, la rancœur envers soi-même est toujours l'indice de l'orgueil, et ainsi même de la défiance. Si quelqu'un est humble, il sait qu'il est un pauvre homme sujet aux misères de la chair qui parfois triomphe. Si quelqu'un est humble, il a confiance non pas tant en lui-même qu'en Dieu et il reste calme, même dans les défaites, en disant: "Pardonne-moi, Père. Je sais que Tu connais ma faiblesse qui parfois l'emporte. Je crois que Tu as pitié de moi. J'ai la ferme confiance que Tu m'aideras à l'avenir encore plus qu'auparavant, bien que je Te donne si peu de satisfaction". Et ne soyez ni indifférents ni avares des biens de Dieu. Donnez de ce que vous avez en fait de sagesse et de vertu. Soyez actifs en matière spirituelle comme les hommes le sont pour les choses de la chair. Et, en ce qui concerne la chair, n'imitez pas les gens du monde qui ne cessent de trembler pour leur lendemain, par peur qu'il leur manque le superflu, que la maladie arrive, qu'arrive la mort, que leurs ennemis puissent leur nuire, et ainsi de suite. Dieu sait de quoi vous avez besoin. Ne craignez donc pas pour votre lendemain. Dégagez-vous des peurs, plus lourdes que les chaînes des galériens. Ne vous mettez pas en peine pour votre vie, ni pour la nourriture, ni pour la boisson, ni pour le vêtement. La vie de l'esprit est plus que celle du corps, et le corps est plus que le vêtement, car c'est par le corps et non par le vêtement que vous vivez et que, par la mortification du corps, vous aidez l'esprit à obtenir la vie éternelle. Dieu sait jusqu'à quand Il laissera votre âme dans votre corps, et jusqu'à ce moment, Il vous donnera ce qui vous est nécessaire. Il le donne aux corbeaux, animaux impurs qui se repaissent de cadavres et qui ont leur raison d'exister justement dans cette fonction qui est la leur de nous débarrasser des corps en putréfaction, et ne vous le donnera-t-Il pas à vous? Eux n'ont pas de. locaux pour les vivres, ni de greniers, et pourtant Dieu les nourrit quand même. Vous êtes des hommes et non pas des corbeaux. Et puis, présentement, vous êtes la fleur des hommes parce que vous êtes les disciples du Maître, les évangélisateurs du monde, les serviteurs de Dieu. Et pouvez-vous penser que Dieu, qui a soin des lys des vallées et les fait croître et les revêt d'un vêtement plus beau que n'en a eu Salomon, sans qu'ils fassent d'autre travail que parfumer en adorant, croyez-vous qu'Il puisse vous oublier même pour le vêtement? Vous qui ne pouvez ajouter par vous-mêmes une dent à votre bouche dégarnie, ni allonger d'un pouce une jambe raccourcie, ni rendre l'acuité à une vue brouillée. Et, si vous ne pouvez faire ces choses, pouvez-vous penser pouvoir éloigner de vous la misère et la maladie et faire sortir de la nourriture de la poussière? Vous ne le pouvez. Mais ne soyez pas des gens de peu de foi. Vous aurez toujours ce qui vous est nécessaire. Ne vous mettez pas en peine comme les gens du monde qui se donnent du mal pour pourvoir à leurs plaisirs. Vous avez votre Père qui sait de quoi vous avez besoin. Vous devez seulement chercher, et que ce soit le premier de vos soucis, le Royaume de Dieu et sa justice, et tout le reste vous sera donné en plus. Ne craignez pas, vous qui êtes de mon petit troupeau. Il a plu à mon Père de vous appeler au Royaume pour que vous possédiez ce Royaume. Vous pouvez donc y aspirer et aider le Père par votre bonne volonté et votre sainte activité. Vendez vos biens, faites-en l'aumône si vous êtes seuls. Donnez aux vôtres les moyens d'existence qui compensent votre abandon de la maison pour me suivre, car il est juste de ne pas enlever le pain aux enfants et aux épouses. Et, si vous ne pouvez sacrifier les richesses d'argent, sacrifiez les richesses d'affection. Elles aussi sont une monnaie que Dieu estime pour ce qu'elles sont: de l'or plus pur que tout autre, des perles plus précieuses que celles qui sont arrachées aux mers, et des rubis plus rares que ceux des entrailles de la terre. Car renoncer à la famille pour Moi, c'est charité parfaite plus que de l'or sans un atome impur, c'est une perle faite de larmes, un rubis fait du sang qui gémit de la blessure du cœur déchiré par la séparation d'avec le père et la mère, l'épouse et les enfants. Mais ces bourses ne s'usent pas, ce trésor ne s'amoindrit jamais. Les voleurs ne pénètrent pas au Ciel. Le ver ne ronge pas ce qui y a été déposé. Et ayez le Ciel dans votre cœur et votre cœur au Ciel, près de votre trésor. Car le cœur, chez l'homme bon ou chez le méchant, est là où se trouve ce qui vous semble votre cher trésor. Car, de même que le cœur est là où se trouve le trésor (au Ciel), ainsi le trésor est là où se trouve le cœur (c'est-à-dire en vous), et même le trésor est dans le cœur, et avec le trésor des saints se trouve, dans le cœur, le Ciel des saints. Soyez toujours prêts comme celui qui est sur le point de partir en voyage, ou qui attend son maître. Vous êtes les serviteurs du Maître-Dieu. A toute heure Il peut vous appeler où Il est, ou bien venir où vous êtes. Soyez donc toujours prêts à partir ou à Lui faire honneur, la taille ceinte de la ceinture de voyage ou de travail et avec à la main la lampe allumée. Sortant d'une fête de noces avec quelqu'un qui vous a précédés dans les Cieux ou dans la consécration à Dieu sur la terre, Dieu peut se souvenir de vous qui attendez et peut dire: "Allons chez Etienne ou chez Jean ou bien chez Jacques et chez Pierre". Et Dieu est rapide dans sa venue, ou pour dire: "Viens". Soyez donc prêts à Lui ouvrir la porte quand Il arrivera ou à partir s'Il vous appelle. Bienheureux ces serviteurs que le Maître, en arrivant, trouvera en train de veiller. En vérité, pour les récompenser de leur attente fidèle, Il se ceindra le vêtement et, après les avoir fait asseoir à table, Il se mettra à les servir. Il peut venir à la première veille, comme à la seconde ou à la troisième. Vous ne le savez pas. Soyez donc toujours vigilants. Et bienheureux si vous l'êtes et qu'ainsi vous trouve le Maître! Ne vous flattez pas en disant: "On a le temps! Cette nuit Il ne vient pas", il vous en arriverait du mal. Vous ne savez pas. Si quelqu'un savait quand le voleur va venir, il ne laisserait pas sa maison sans surveillance pour que le malandrin puisse en forcer la porte ou les coffres-forts. Vous aussi, soyez prêts car, au moment où vous y penserez le moins, le Fils de l'homme viendra en disant: "C'est l'heure".” Pierre qui a été jusqu'à oublier de finir son repas pour écouter le Seigneur, voyant que Jésus se tait, demande: “Ce que tu dis, c'est pour nous ou pour tous?” “C'est pour vous et pour tous, mais c'est davantage pour vous, car vous êtes comme des intendants mis par le Maître à la tête des serviteurs et vous êtes doublement obligés d'être prêts, à la fois pour vous comme intendants et pour vous comme simples fidèles. Que doit être l'intendant mis par le maître à la tête de ses serviteurs pour donner à chacun au moment voulu sa juste part? Il doit être avisé et fidèle. Pour accomplir son propre devoir, pour faire accomplir à ceux qui sont au-dessous de lui leur propre devoir. Autrement en souffriraient les intérêts du maître qui paie l'intendant pour qu'il agisse en son nom et veille sur ses intérêts en son absence. Bienheureux le serviteur que le maître, en revenant à sa maison, trouve en train d'agir avec fidélité, habileté et justice. En vérité je vous dis qu'il l'établira intendant des autres propriétés aussi, de toutes ses propriétés, se reposant et se réjouissant en son cœur pour la sécurité que ce serviteur lui donne. Mais si ce serviteur dit: "Oh! c'est bon! Le maître est très loin et il m'a écrit que son retour sera retardé. Je peux donc faire ce que bon me semble et puis, quand je verrai que son retour est proche, j'y pourvoirai". Et il commencera à manger et à boire jusqu'à en être ivre et à donner des ordres d'ivrogne. Comme les bons serviteurs qui dépendent de lui refusent de les exécuter pour ne pas faire tort à leur maître, il se met à battre les serviteurs et les servantes jusqu'à les rendre malades et languissants. Il croit être heureux et il dit: "Je goûte enfin ce que c'est qu'être maître et d'être craint de tous". Mais, que lui arrivera-t-il? Il lui arrivera que le maître reviendra au moment où il s'y attend le moins, en le surprenant justement en train d'empocher l'argent ou de corrompre quelque serviteur parmi les plus faibles. Alors, je vous le dis, le maître le chassera de sa place d'intendant et jusque des rangs de ses serviteurs, car il n'est pas permis de garder les infidèles et les traîtres parmi des serviteurs honnêtes. Et il sera d'autant plus puni que le maître l'avait davantage aimé et instruit. Car plus on connaît la volonté et la pensée du maître, plus on est tenu de l'accomplir avec exactitude. S'il n'agit pas comme le maître le lui a dit, en détail, comme à aucun autre, il recevra de nombreux coups, alors que celui, en tant que serviteur de second rang est bien peu au courant et se trompe tout en croyant bien faire, sera moins puni. A qui on a beaucoup donné, il sera beaucoup demandé, et il devra rendre beaucoup, celui qui a été chargé de beaucoup, car mes intendants devront rendre compte même de l'âme d'un tout petit d'une heure. Mon choix n'est pas un frais repos dans un bosquet fleuri. Je suis venu apporter le feu sur la terre, et que puis-je désirer sinon qu'il s'enflamme? Aussi je m'épuise et je veux que vous vous épuisiez jusqu'à la mort et jusqu'à ce que toute la terre soit un brasier de feu céleste. Quant à Moi, je dois être baptisé d'un baptême. Et comme je serai angoissé tant qu'il ne sera pas accompli! Vous ne vous demandez pas pourquoi? Parce que, par ce baptême, je pourrai faire de vous des porteurs du Feu, des agitateurs qui se mouvront dans toutes et contre toutes les couches de la société pour en faire une unique chose: le troupeau du Christ. Croyez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre? Et selon la manière de voir de la terre? Non, mais au contraire, la discorde et la désunion. Parce que, désormais et jusqu'à ce que toute la terre soit un unique troupeau, de cinq qui sont dans une maison, il y en aura deux contre trois, et le père sera contre le fils, et ce dernier contre son père, et la mère contre ses filles, et celles-ci contre celle-là, et les belles-filles et les belles-mères auront un motif de plus de ne pas s'entendre, car il y aura un langage nouveau sur certaines lèvres, et il se produira une sorte de Babel, parce qu'un soulèvement profond ébranlera le royaume des affections humaines et surhumaines. Mais ensuite viendra l'heure où tout s'unifiera en une langue nouvelle que parleront tous ceux que le Nazaréen aura sauvés, et les eaux des sentiments s'épureront alors que les scories tomberont au fond et que brilleront à la surface les eaux limpides des lacs célestes. En vérité, mon service n'est pas un repos selon le sens que l'homme donne à ce mot. Il faut un héroïsme inlassable. Mais je vous le dis: à la fin il y aura Jésus, toujours et encore Jésus, qui ceindra son vêtement pour vous servir et puis s'assiéra avec vous à un banquet éternel et on oubliera fatigue et douleur. Maintenant, puisque plus personne ne nous a cherchés, allons vers le lac. Nous nous reposerons à Magdala. Dans les jardins de Marie de Lazare il y a place pour tous et elle a mis sa maison à la disposition du Pèlerin et de ses amis. Il n'est pas besoin de vous dire que Marie de Magdala est morte avec son péché et que, de son repentir, est née Marie de Lazare, la disciple de Jésus de Nazareth. Vous le savez déjà car la nouvelle a couru comme le frémissement du vent dans une forêt. Mais Moi, je vous dis ce que vous ne savez pas: que tous les biens personnels de Marie de Lazare sont pour les serviteurs de Dieu et pour les pauvres du Christ. Allons…”
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie http://www.mariavaltorta.com/
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire