Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 2,1-14.
En ces jours-là, parut un édit de l'empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre -
ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. -
Et chacun allait se faire inscrire dans sa ville d'origine.
Joseph, lui aussi, quitta la ville de Nazareth en Galilée, pour monter en Judée, à la ville de David appelée Bethléem, car il était de la maison et de la descendance de David.
Il venait se faire inscrire avec Marie, son épouse, qui était enceinte.
Or, pendant qu'ils étaient là, arrivèrent les jours où elle devait enfanter.
Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l'emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n'y avait pas de place pour eux dans la salle commune.
Dans les environs se trouvaient des bergers qui passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux.
L'ange du Seigneur s'approcha, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d'une grande crainte,
mais l'ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple :
Aujourd'hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur.
Et voilà le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. »
Et soudain, il y eut avec l'ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant :
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu'il aime. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Correspondance dans "l'Evangile tel qu'il m'a été révélé" de Maria Valtorta : Tome 1, Ch 49, p 180 - CD 1, piste 74 -
(...) La lune est au zénith et elle cingle tranquille dans un ciel tout constellé. Les étoiles paraissent des clous de diamant enfoncés dans un immense baldaquin de velours bleu foncé. Et la lune rit au milieu avec sa figure toute blanche d’où descendent des fleuves de lumière laiteuse qui donnent une teinte blanche au paysage. Les arbres dépouillés de leur feuillage se détachent plus grands et sombres sur cette blancheur, pendant que les murets qui surgissent çà et là ressemblent à du lait caillé. Une maisonnette, dans le lointain, semble être un bloc de marbre de Carrare.
Sur ma droite, je vois un endroit enclos sur deux côtés par une haie de ronces et sur les deux autres par un mur bas et grossier. Ce mur soutient le toit d’une sorte de hangar qui, à l’intérieur de l’enceinte est construit partie en maçonnerie, partie en bois en sorte qu’en été on doit en lever la partie faite en bois et le hangar se change en portique. De là, sort de temps en temps un bêlement intermittent et bref. Ce doit être des brebis qui rêvent ou qui croient l’aube proche à cause du clair de lune. C’est une clarté, excessive même, tant elle est intense, et qui s’accroît comme si l’astre s’approchait de la terre ou étincelait par suite d’un mystérieux incendie.
Un berger s’avance sur le seuil. Il lève le bras à hauteur du front pour ménager ses yeux et regarde en l’air. Il semble impossible qu’on doive s’abriter de la clarté de la lune, mais elle est si vive qu’elle éblouit, en particulier celui qui sort d’un enclos, d’ordinaire ténébreux. Tout est calme, mais cette clarté est étonnante. Le berger appelle ses compagnons. Ils s’amènent tous à la porte. Un tas d’hommes hirsutes, de tous âges. Il y a des adolescents et d’autres qui déjà blanchissent. Ils commentent le fait étrange et les plus jeunes ont peur, spécialement un garçon d’une douzaine d’années qui se met à pleurer, s’attirant les moqueries des plus vieux.
“De quoi as-tu peur, sot que tu es?” lui dit le plus vieux. “Tu ne vois pas que l’air est tranquille? Tu n’as jamais vu un clair de lune? Es-tu toujours resté sous la robe de la maman comme un poussin sous la poule couveuse? Mais, tu en verras des choses! Une fois j’étais allé vers les monts du Liban, plus loin encore. Je montais. J’étais jeune et la marche ne me fatiguait pas. J’étais riche aussi à cette époque… Une nuit, je vis une lumière telle que je pensai qu’Élie allait revenir avec son char de feu. Le ciel était tout embrasé. Un vieux - le vieux c’était lui - me dit: "Un grand événement va bientôt se produire dans le monde". Et pour nous ce fut un événement: l’arrivée des soldats de Rome. Oh! tu en verras si tu vis…”
Mais le pastoureau ne l’écoute plus. Il semble n’avoir plus peur. En effet, il quitte le seuil et s’esquive de derrière les épaules d’un berger musclé derrière lequel il s’était réfugié et sort dans le pare qui se trouve devant le hangar. Il regarde en l’air et marche comme un somnambule ou comme s’il était hypnotisé par quelque chose qui le captive totalement. À un moment il crie: “Oh!” et reste comme pétrifié, les bras légèrement ouverts. Les autres se regardent, étonnés.
“Mais qu’a donc ce sot?” dit quelqu’un.
“Demain je le ramène à sa mère. Je ne veux pas d’un fou pour garder les brebis” dit un autre.
Et le vieux qui a parlé précédemment dit alors: “Allons voir avant de juger. Appelez aussi les autres qui dorment et prenez des bâtons. Il y a peut-être une mauvaise bête ou des malandrins…”
Ils rentrent, ils appellent les autres bergers et sortent avec des torches et des matraques. Ils rejoignent l’enfant.
“Là, là” murmure-t-il en souriant. “Au-dessus de l’arbre regardez cette lumière qui arrive. On dirait qu’elle s’avance sur un rayon de lune. La voilà qui approche. Comme elle est belle!”
“Moi, je ne vois qu’une clarté un peu vive.”
“Moi aussi.”
“Moi aussi” disent les autres.
“Non. Je vois quelque chose qui ressemble à un corps” dit un autre en qui je reconnais le berger qui a donné le lait à Marie.
“C’est un… c’est un ange!” crie l’enfant. “Le voilà qui descend et s’approche… Par terre! À genoux devant l’Ange de Dieu!”
Un “Oh!” prolongé et respectueux s’élève du groupe des bergers qui tombent le visage contre terre et paraissent d’autant plus frappés par l’apparition qu’ils sont plus âgés. Les plus jeunes sont à genoux et regardent l’ange qui s’approche toujours plus, et s’arrête en l’air déployant ses grandes ailes, blancheur de perles dans la blancheur lunaire qui l’enveloppe, au-dessus du mur d’enceinte.
“Ne craignez pas, je ne vous porte pas malheur. Je vous apporte la nouvelle d’une grande joie pour le peuple d’Israël et pour tous les peuples de la terre.” La voix angélique, c’est une harpe harmonieuse qui accompagne des voix de rossignols.
“Aujourd’hui, dans la cité de David, est né le Sauveur.” À ces mots, l’ange ouvre plus grandes ses ailes et les agite comme par un tressaillement de joie et une pluie d’étincelles d’or et de pierres précieuses paraît s’en échapper. Un véritable arc-en-ciel qui dessine un arc de triomphe au-dessus du pauvre pare.
“… le Sauveur qui est le Christ.” L’ange brille d’une lumière plus éclatante. Ses deux ailes, maintenant arrêtées et tendues vers le ciel semblent deux voiles immobiles sur le saphir de la mer, semblent deux flammes qui montent ardentes.
“… Christ, le Seigneur!” L’ange replie ses ailes de lumière et s’en couvre comme d’un survêtement de diamant sur un habit de perles, il s’incline comme pour adorer avec les bras serrés sur le cœur et le visage qui disparaît, incliné comme il est sur la poitrine, dans l’ombre du haut des ailes repliées. On ne voit plus qu’une forme allongée et lumineuse, immobile pendant la durée d’un Gloria.
Mais voici qu’il bouge. Il rouvre les ailes et lève son visage où la lumière s’épanouit en un sourire paradisiaque et il dit: “Vous le reconnaîtrez à ces signes: dans une pauvre étable, derrière Bethléem, vous trouverez un bébé enveloppé dans des langes couché dans une mangeoire d’animaux, parce que pour le Messie, il n’y a pas eu de toit dans la cité de David.” En disant cela, l’ange devient grave, même triste.
Mais des Cieux arrive une foule - oh! quelle foule! - une foule d’anges qui lui ressemblent, une échelle d’anges qui descendent dans l’allégresse, éclipsent la lune par leur lumière paradisiaque. Ils se rassemblent autour de l’ange annonciateur, en agitant leurs ailes, en répandant des parfums, en une harmonie musicale où toutes les voix les plus belles de la création se retrouvent, mais portées à la perfection de leur sonorité. Si la peinture est l’effort de la matière pour devenir lumière, ici la mélodie est l’effort de la musique pour exprimer aux hommes la beauté de Dieu, et entendre cette mélodie c’est connaître le Paradis, où tout est harmonie de l’amour qui de Dieu se donne, se répandant pour réjouir les bienheureux et retourner de ceux-ci à Dieu et Lui dire: “Nous t’aimons!”
Le “Gloria” angélique se répand en ondes de plus en plus étendues sur la campagne tranquille, ainsi que la lumière. Les oiseaux unissent leurs chants pour saluer cette lumière précoce et les brebis leurs bêlements pour ce soleil anticipé. Mais moi, comme déjà dans la grotte pour le bœuf et l’âne, j’aime croire que ce sont les animaux qui saluent leur Créateur, venu au milieu d’eux pour les aimer comme Homme et en plus que comme Dieu.
Le chant décroît, et la lumière aussi pendant que les anges remontent aux Cieux… Les bergers reviennent à eux-mêmes.
“As-tu entendu?”
“Allons-nous voir?”
“Et les animaux?”
“Oh! il ne leur arrivera rien. Allons pour obéir à la parole de Dieu!…”
“Mais, où aller?”
“N’a-t-il pas dit qu’il était né aujourd’hui et qu’il n’avait pas trouvé de logement à Bethléem?” Et le berger qui a donné le lait c’est lui qui parle maintenant. “Venez, je sais. J’ai vu la femme et elle m’a fait de la peine. Je lui ai indiqué un endroit pour elle, parce que je pensais bien qu’elle ne trouverait pas de logement et à l’homme je lui ai donné du lait pour elle. Elle est si jeune et si belle. Elle doit être bonne comme l’ange qui nous a parlé. Venez, venez. Allons prendre du lait, des fromages, des agneaux et des peaux tannées de brebis. Ils doivent être très pauvres et… qui sait quel froid pour Celui que je n’ose nommer! Et penser que j’ai parlé à la Mère comme à une pauvre épouse!…”
Ils vont au hangar et en sortent, peu après, portant qui des récipients de lait, qui des fromages ronds enveloppés dans des filets de sparterie, qui des paniers avec un agneau bêlant, qui des peaux de brebis apprêtées.
“Moi je porte une brebis qui a eu un agneau il y a un mois. Son lait est excellent. Il pourra leur être utile si la femme en manque. Elle me semblait une bambine, et si pâle!… Un teint de jasmin, au clair de lune” dit le berger du lait. Et il les conduit.
Ils s’en vont éclairés par la lune et des torches après avoir fermé le hangar et l’enceinte. Ils vont par les sentiers champêtres, à travers des haies de ronces dépouillées par l’hiver. Ils font le tour de Bethléem et arrivent à l’étable non par le chemin qu’avait suivi Marie, mais en sens contraire. Ainsi ils ne passent pas devant les grottes mieux aménagées mais trouvent immédiatement le refuge qu’ils cherchent. Ils s’approchent au trou.
“Entre!”
“Moi, je n’ose pas.”
“Entre, toi.”
“Non.”
“Regarde au moins.”
“Toi, Lévi qui as vu l’ange le premier, cela veut dire que tu es plus bon que nous, regarde.” Vraiment ils l’avaient d’abord traité de fou… mais maintenant il leur est utile que le gamin ose ce que eux n’osent pas.
L’enfant hésite mais se décide ensuite. Il s’approche du refuge, écarte un peu le manteau… et s’arrête en extase.
“Que vois-tu?” lui demandent-ils anxieux à voix basse.
“Je vois une femme toute jeune et belle et un homme penché sur une mangeoire et j’entends… j’entends un bébé qui pleure et la femme lui dit d’une voix… oh! quelle voix!”
“Que dit-elle?”
“Elle dit: "Jésus, mon tout petit! Jésus, amour de ta Maman! Ne pleure pas, mon petit Enfant!" Elle dit: "Oh! si je pouvais te dire: ‘Prends le lait, mon tout petit’. Mais je ne l’ai pas encore!" Elle dit: "Tu as si froid, mon amour! Le foin te pique. Quelle douleur pour ta Maman de t’entendre pleurer ainsi! Sans pouvoir te soulager". Elle dit: "Dors, ma petite âme! Mon cœur se fend de t’entendre et de voir tes larmes". Elle le baise et réchauffe ses petits pieds avec ses mains. Elle est penchée abaissant ses mains sur la mangeoire.”
“Appelle! Montre que tu es là!”
“Moi non. Vous plutôt qui nous avez conduit et la connaissez.” Le berger ouvre la bouche et se borne à un soupir bruyant.
Joseph se retourne et vient à la porte. “Qui êtes-vous?”
“Des bergers. Nous vous apportons de la nourriture et de la laine. Nous venons adorer le Sauveur.”
“Entrez.”
Ils entrent dans l’étable qui s’éclaire à la lumière des torches. Les vieux poussent les jeunes devant eux.
Marie se retourne et sourit: “Venez” dit-elle. “Venez!” et elle les invite de la main et par son sourire et elle prend le garçon qui a vu l’ange et l’attire à elle, tout près de la crèche. Et l’enfant regarde, radieux.
Les autres, invités aussi par Joseph, s’avancent avec leurs cadeaux. Et puis, avec des paroles brèves, émues, les déposent aux pieds de Marie. Et puis, ils regardent le petit Bébé qui pleure doucement et ils sourient, émus et heureux.
L’un d’eux plus hardi dit: “Prends, Mère, elle est soyeuse et propre. Je l’avais préparée pour le bambin qui va bientôt naître chez nous, mais je te la donne. Mets ton Fils dans cette laine, elle sera douce et chaude.” Et il offre une peau de brebis, une très belle peau avec une longue toison de laine toute blanche.
Marie soulève Jésus et l’en enveloppe. Elle le montre aux bergers qui, à genoux sur la litière du sol, le regardent extasiés.
Ils se font plus hardis et l’un d’eux propose: “Il faudrait Lui donner une gorgée de lait ou mieux de l’eau et du miel. Mais nous n’avons pas de miel. On en donne aux tout petits. J’ai sept enfants, je suis au courant…”
“Voilà du lait. Prends, Femme.”
“Mais il est froid. Il faut du chaud. Où est Élie? C’est lui qui a la brebis.”
Élie doit être l’homme au lait, mais il n’est pas là. Il s’est arrêté dehors et regarde par une fente et il est perdu dans l’obscurité de la nuit.
“Qui vous a amenés ici?”
“Un ange nous a dit de venir et Élie nous a conduits. Mais où est-il à présent?”
Un bêlement de la brebis le trahit.
“Avance, on demande de toi.”
Il entre avec la brebis, intimidé d’être le plus remarqué.
“C’est toi?” dit Joseph qui le reconnaît. Et Marie lui sourit en disant: “Tu es bon.”
Ils traient la brebis, et trempant l’extrémité d’un linge dans le lait chaud et écumeux, Marie baigne les lèvres au Petit qui suce cette douceur crémeuse. Ils sourient tous, et plus encore lorsque avec le coin de la toile encore entre les lèvres, Jésus s’endort dans la tiédeur de la laine.
“Mais vous ne pouvez rester ici. Il fait froid et humide. Et puis… avec cette odeur d’animaux! Ça ne va pas… et…. ça ne va pas pour le Sauveur.”
“Je le sais” dit Marie avec un grand soupir. “Mais il n’y a pas de place pour nous à Bethléem.”
“Prends courage, ô Femme. Nous allons te chercher une maison.”
“Je vais en parler à ma patronne” dit l’homme au lait, Élie. “Elle est bonne. Elle vous accueillera, dut-elle vous céder sa pièce. Dès qu’il va faire jour, je lui en parle. Elle a sa maison toute pleine, mais elle vous donnera une place.”
“Pour le Petit au moins. Moi et Joseph, n’importe si nous restons encore par terre. Mais pour le Petit…”
“Ne soupire pas, Femme, j’y pense. Je raconterai à beaucoup de gens ce qui nous a été dit. Vous ne manquerez de rien. Pour le moment, prenez ce que notre pauvreté peut vous donner. Nous sommes des bergers…”
“Nous sommes pauvres, nous aussi” dit Joseph. “Et ne pouvons vous dédommager.”
“Oh! nous ne voulons pas! Même si vous le pouviez nous ne le voudrions pas! Le Seigneur nous a déjà récompensés. La paix, il l’a promise à tout le monde. Les anges disaient: "Paix aux hommes de bonne volonté". Mais à nous, il l’a déjà donnée car l’ange a dit que cet Enfant, c’est le Sauveur, le Christ, le Seigneur. Nous sommes pauvres et ignorants, mais nous savons que les Prophètes disent que le Sauveur sera le Prince de la Paix et à nous il a dit d’aller l’adorer. Ainsi il nous a donné sa paix. Gloire à Dieu au plus haut des Cieux et gloire à celui qui est son Christ! Et toi, sois bénie, Femme qui l’as engendré! Tu es Sainte puisque tu as mérité de le porter! Commande-nous, comme une Reine, car nous serons contents de te servir. Que pouvons-nous faire pour toi?”
“Aimer mon Fils, et avoir toujours dans le cœur vos pensées de maintenant.”
“Mais pour toi, tu ne désires rien? Tu n’as pas de parents à qui faire savoir que ton Fils est né?”
“Oui, j’en aurais. Mais ils ne sont pas près d’ici. Ils sont à Hébron…”
“J’y vais moi” dit Élie. “Qui sont-ils?”
“Zacharie, le prêtre, et Elisabeth ma cousine.”
“Zacharie, oh! Je le connais bien. En été je vais sur ces montagnes où il y a de riches et beaux pâturages et je suis l’ami de son berger. Quand je vais te savoir arrangée, je vais chez Zacharie.”
“Merci, Élie.”
“De rien. C’est grand honneur pour moi, pauvre berger, d’aller parler au prêtre et de lui dire: "Le Sauveur est né".”
“Non. Tu lui diras: "Marie de Nazareth, ta cousine, a dit que Jésus est né, et de venir à Bethléem".”
“C’est ainsi que je dirai.”
“Dieu t’en récompense, je me souviendrai de toi, de vous tous…”
“Tu parleras à ton Enfant de nous?”
“Oui.”
“Je suis Élie.”
“Moi Lévi.”
“Moi Samuel.”
“Moi Jonas.”
“Moi Isaac.”
“Moi Tobie.”
“Moi Jonathas.”
“Et moi Daniel.”
“Et Siméon, moi.”
“Et moi, mon nom est Jean.”
“Moi je m’appelle Joseph et mon frère Benjamin, nous sommes jumeaux.”
“Je me rappellerai vos noms.”
“Il nous faut partir… Mais nous reviendrons… Et nous t’en amènerons d’autres pour adorer!…”
“Comment revenir au pare en laissant ce Petit?”
“Gloire à Dieu qui nous l’a montré!”
“Fais-nous baiser son habit” dit Lévi avec un sourire d’ange.
Marie lève doucement Jésus et, assise sur le foin, présente aux baiser, les pieds minuscules, enveloppés d’un linge. Ceux qui ont de la barbe se l’essuient d’abord. Tous, presque, pleurent et quand ils doivent partir, ils sortent à reculons, laissant leur cœur près de la crèche…
La vision se termine ainsi pour moi: Marie assise sur la paille avec l’Enfant sur son sein et Joseph qui accoudé au bord de la crèche, regarde et adore.
(...)
Les bergers sont les premiers adorateurs du Corps de Dieu. En eux il y a toutes les qualités requises pour être des adorateurs de mon Corps, âmes eucharistiques.
Une foi assurée: ils croient à l’ange promptement et aveuglément.
La générosité: ils donnent toute leur richesse au Seigneur.
L’humilité: ils s’approchent des personnes plus pauvres humainement d’eux, modestement, avec des actes qui n’humilient pas, et se disent leurs serviteurs.
Le désir: ce qu’ils ne peuvent donner d’eux-mêmes, ils s’ingénient promptement à le procurer avec un zèle courageux.
La promptitude de l’obéissance: Marie désire que Zacharie soit averti et Élie y va tout de suite. Il ne remet pas à plus tard.
L’amour, enfin: ils ne peuvent s’arracher de la crèche, et toi tu dis: "Ils y laissent leur cœur". C’est bien dit.
Mais ne faudrait-il pas se comporter ainsi, même avec mon Sacrement?
C’est une autre chose, mais c’est pour toi seule que je le dis: remarque à qui se montre d’abord l’ange et qui mérite d’éprouver les sentiments affectueux de Marie. Au jeune garçon, Lévi. À qui a une âme d’enfant, Dieu se montre et montre ses mystères. Il lui permet d’entendre les paroles divines et celles de Marie. Et qui a une âme d’enfant a aussi la sainte hardiesse de Lévi et dit: "Fais-moi baiser le vêtement de Jésus". Il le dit à Marie, parce que Marie est toujours celle qui vous donne Jésus. Elle, la porteuse de l’Eucharistie,
Elle le Ciboire Vivant.
Qui va à Marie me trouve. Qui me demande à Elle me reçoit par Elle. Le sourire de ma Mère, quand une créature Lui dit: "Donne moi ton Jésus, que je l’aime" fait briller les Cieux d’une plus vive et joyeuse splendeur, tant elle en a de la joie.
Dis-lui donc: "Fais-moi baiser le vêtement de Jésus, fais-moi baiser ses plaies". Et ose encore davantage. Dis-lui: "Fais reposer ma tête sur le cœur de ton Jésus pour y puiser la béatitude".
Viens et repose-toi, comme Jésus au berceau, entre Jésus et Marie.”
Extrait de la Traduction de “L’évangile tel qu’il m’a été révélé” de Maria Valtorta ©Centro Editoriale Valtortiano, Italie. http://www.mariavaltorta.com/
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